Marbrume


Le deal à ne pas rater :
Display Star Wars Unlimited Ombres de la Galaxie : où l’acheter ?
Voir le deal

Partagez

 

 Erreur de jugement (PV Angélique)

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Aller à la page : Précédent  1, 2
AngéliquePrêtresse
Angélique



Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Erreur de jugement (PV Angélique)   Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 EmptyJeu 24 Juin 2021 - 23:07


La tête penchée sur le côté, incrédule, Angélique regarde la mercenaire abaisser doucement son arme. Sa bouche s'entrouvre légèrement mais elle ne trouve aucun mot à formuler –ou, plutôt, elle en a bien trop qui voudraient fuser en même temps. Alors elle se laisse faire, docilement, ses yeux méfiants plongés dans ceux de l'homme qu'elle jauge silencieusement. Elle n'oublie pas les frissons de dégoût provoqués par le regard que le fameux Bertrand posait sur elle, à peine plus tôt, et les soubresauts de son estomac qui les avaient accompagnés lui retournent encore les trippes. Cependant il ne lui parait plus si agressif qu'avant, et ne semble pas un mauvais bougre comme le souligne si bien sa compagne. Soit, mais ce n'est assurément pas un enfant de cœur... Quant bien même il en ait recueillit plusieurs.

Toujours indécise, et inquiète, elle scrute à présent le visage d'Aeryn. Elle y cherche le moindre signe trahissant une quelconque plaisanterie, ou autre chose, mais n'y voit qu'une sorte d'assurance mêlée d'un soupçon de douceur, juste assez pour se montrer rassurante et sérieuse. La mercenaire sait probablement bien mieux qu'elle ce qu'il convient de faire, n'est-ce pas ? Puis c'est une de ces connaissances, elle ne l'oubli pas, aussi ne veut-elle pas la contrarier... Mais tout de même. Elle observe alors attentivement les marmots, le cœur secrètement brisé par le petit malformé ; toutefois l'éclat fugace dans ses prunelles et son expression montre son trouble et nul en saurait s'y tromper. Tous la fixent d'un regard suppliant, inquiet, et encore honteux de ce qu'ils ont fait. La rousse étant d'un naturel bienveillant, et aimant les enfants, leur résister est difficile, insoutenable. Les questions se bousculent dans sa tête et son esprit se déchaine mais ce n'est pas le moment pour ça, aussi ne s'en préoccupe-t-elle pas.

Un court instant seulement elle ferme les yeux, pour reprendre ses esprits. Angélique abdique et abaisse totalement ses bras en signe de reddition. Elle ne sait que faire de ses mains qui lui paraisse soudain si gênantes et encombrantes ; la jeune femme choisit finalement de les croiser devant elle, contre son ventre. Sans écouter ce que les deux adultes se disent, n'y prêtant pas la moindre attention, la rousse s'abaisse au niveau des enfants. Elle sourit à la petite blonde en lui rendant sa fronde, qu'elle n'ose prendre, alors la dépose délicatement par terre devant elle avec son unique projectile. Puis, de ses grands yeux gris, deux puits de bonté et de douceur malgré son tempérament fougueux, la prêtresse observe attentivement le gamin aux membres déformés qui semble avoir tant souffert ; à juste titre. Comme eux tous, son petit visage affiche une expression fermée et dure, trop pour un enfant qui ne devrait avoir comme seule occupation de jouer et grandir. La rousse prend alors une profonde inspiration, espérant trouver les mots..

Comment est-ce que tu t'appelles ? Moi, c'est Angélique.

Sa voix est aussi douce qu'elle le peut, quoi que légèrement éraillée, et enjouée pour l'inciter à parler sans l'y forcer. Elle lui sourit, tendrement, probablement comme elle l'eut fait à une sœur ou un frère qu'elle n'a jamais eut. Le gamin regarde ses compagnons, l'air hagard et perdu, à la recherche d'une issue. Angélique ne lui en sourit que de plus belle en lui tendant sa main droite, grande ouverte, l'invitant à déposer la sienne et à lui parler. Néanmoins il hésite toujours, ce qui agace visiblement la seule fillette de la bande qui se tortille et lui donne un généreux coup de coude dans le bras.

Pieter, articule-t-il faiblement en baissant le regard.

Et bien moi, Pieter, je ne vois qu'un enfant. Un enfant qui a besoin de manger. Le Temple fait un peu peur, je sais, mais c'est parce qu'il y a plein d'endroits où se cacher. Et les prêtres... Et ben, ils sont comme Ryn, comme Bertrand, explique-t-elle en désignant les deux susnommés d'un pouce, ou comme moi. Il y en a des méchants, des stupides, des très bêtes... Surtout de ceux-là, croit moi. Mais il y en a aussi des gentils.

L'enfant lui semble moins craintif et plus intéressé, par ses paroles en tous cas plus que par les sous-entendus évidents. Doucement, en devant s'étirer le dos et le bras à leur maximum, la prêtresse lui effleure le bout des doigts afin de tester sa réaction. Il regarde sa main, circonspect, mais ne la retire pas et ne se recule pas non ; tout au plus arrête-t-il de se tortiller sur lui-même. Angélique sourit d'autant plus : une petite victoire à la fois, même si ce n'est qu'infime. Alors elle s'empare tout aussi délicatement de sa main qu'elle recouvre aussitôt des siennes.

Quand tu le voudras... Quand vous le voudrez, se reprend-elle en incluant l'ensemble des enfants, souvenez-vous que quelque part dans le Temple il y a une petite Sœur qui s'appelle Angélique, et qu'elle ne vous veut que du bien. Je vous donnerais à manger si je le peux, et je m'occuperais de vos petites blessures. D'accord ?

A-t-elle bien fait, a-t-elle à peine le temps de se demander que son oreille droite saisit fugitivement le prénom « Clotilde ». Les lèvres pincées, la rousse écoute donc ce que Bertrand raconte quant à cette femme cherchée par monts et par vaux dans la cité.

Pas tout à fait. Nous cherchons seulement à lui rendre des biens quelle a égaré tout à l'heure... Du moins, c'était il y a un guet-apens, deux ou trois mésaventures, et un petit raccommodage sur Ryn, souligne-t-elle sans être tout à fait acerbe.

Pauvre Aeryn qu'elle avait oublié ! La bouche grande ouverte, Angélique relâche la main qu'elle tient, après un léger tapotement qu'elle souhaite affectueux et encourageant, puis se redresse promptement. Parfois, elle regrette de devoir être une grande personne, et ces moments d'insouciances enfantin lui manquent. Mais cela n'est plus de son âge... Elle est prêtresse à présent, et doit se montrer responsable, et respectable, ce qu'elle a cruellement manqué faire. Mais il n'est plus temps d'y penser. Machinalement elle tapote à hanche, d'abord à droite où devrait se trouver sa besace mais n'y rencontre que du vide, puis dans son dos où elle aurait pu malencontreusement glisser... Elle se souvient alors se l'être faite volée. Les yeux étincelants, la jeune femme peste intérieurement. La rousse se mord l'intérieur des joues pour ne pas laisser sa frustration exploser aux sus et vues de tous, une fois encore.

Par les Trois, Ryn, je suis affreusement désolée ! Est-ce que cela va aller, s'enquit-elle, la mine contrite. Souffrez-vous beaucoup ? Puis-je regarder ? Je m'en veux... J'aurais dû être plus vigilante ! C'est ma faute si vous avez été blessée et je n'ai même pas de quoi vous soigner convenablement.

Sans lui laisser le choix, la conscience de la guérisseuse prenant le pas sur l'esprit adolescent, Angélique examine la blessure de la mercenaire d'un œil critique. Implorant la miséricorde et la bienveillance des Dieux à l'égard de sa patiente, elle effleure les pourtours lointains et rougeâtres de la plaie d'où le sang s'échappe par d'impressionnantes coulées. Par chance, l'estafilade n'est pas méchante ; elle est très peu profonde mais toute en longueur. Malheureusement, la lame émoussée du couteau a déchiré la peau plus que coupé. La prêtresse fouille la besace où elle avait repéré, tout à l'heure, une outre à demi pleine et un chiffon à l'air passablement propre. Elle l'imbibe d'une eau tiédasse pour en tamponner délicatement le pourtour de la blessure, les sourcils froncés par la concentration et l'application qu'elle déploie.

J'aurais eut de quoi vous rafistoler si seulement on ne m'avait pas pris ma sacoche... Et l'endroit n'est pas... Bretrand, savez vous où nous pouvons trouver cette Clotilde ? On nous a indiqué ce chemin mais est-ce loin d'ici ? Peut-être aura-t-elle le nécessaire... Ou bien votre frère nous retrouvera-t-il, avec ma sacoche. Sinon...

Se tordant les doigts, la prêtresse laisse sa phrase en suspens faute d'y trouver une fin satisfaisante. Avant toute chose, la blessure nécessite d'être nettoyée proprement ailleurs que dans ce clavier infesté de tant de maux qu'Angélique préfère ne pas y songer. Allez savoir dans quoi la lame elle-même a trempé ! Là, tout de suite, l'idée d'envoyer un caillou dans la trogne de ce Bertrand lui retraverse l'esprit tant elle lui en veut à nouveau d'avoir blessé sa camarade.



Dernière édition par Angélique le Dim 11 Juil 2021 - 1:22, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Erreur de jugement (PV Angélique)   Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 EmptyDim 27 Juin 2021 - 15:01
Je laissais les longs discours réconfortants à la prêtresse, qui semblait se débrouiller à merveille avec la petite troupe de marmots. Moi je n'ai jamais su y faire avec les enfants… Avec les adultes non plus, d'ailleurs. Il faut dire aussi que Rodrick ne nous a jamais laissé être des enfants. Mes frères aînés, bercés par la douceur et la bienveillance de leur mère, ont sans doute eu la possibilité de profiter un peu de cette insouciance. Mais pas Loghart et moi. Nous, nous n'avions connu que la rudesse de notre père pour qui l'affection n'était qu'un autre nom donné à la faiblesse. Je n'ai donc pas bénéficier d'exemple aussi bienveillant. La douceur, la clémence et la tendresse m'étaient tout bonnement inconnues. Alors, pour une fois que je pouvais en être témoin, j'observais avec grande attention cette gamine qui montrait une toute nouvelle facette de sa personnalité que je devinais bien complexe.

-Les rues de cette cité ne sont pas sûres. Cela ne m'étonne pas, rétorqua Bertrand tandis que je m'éloignais un peu pour aller m'asseoir sur l'une des caisses.

Et puis voilà que la prêtresse recommença à s'agiter dans tous les sens. À ses mouvements je compris ce qu'elle cherchait. Cette besace dérobée quelques minutes plus tôt et qui -je l'espérais- devait à présent se trouver entre les mains de mon frère… Elle s'excusa… Pour quelle raison ? Je n'en savais strictement rien.

- C'est bon, lui dis-je en levant les deux mains en l'air dans l'espoir de la rassurer. C'est juste une petite égratignure, j'en ai vu d'autres...

Je ne pus m'empêcher de soupirer en la voyant se jeter presque sur moi pour observer la fameuse blessure… Blessure qu'elle se mit à tapoter avec un linge humide en m'arrachant quelques grimaces de douleurs…

-Hey ! Doucement !

La scène dut être sacrément amusante pour l'ancien mercenaire. Celui-ci s'esclaffa bruyamment, allant même jusqu'à se pencher en avant en se tenant le ventre comme s'il n'avait jamais rien vu de plus drôle…

- C'est bon, j'vais vous conduire jusqu'à Clotilde. Elle doit bien avoir un nécessaire à couture avec tous ses gosses.
- C'est bon, suffit de cautériser et on n'en parle plus... soupirais-je.
- Et puis quoi encore ! T'es comme ton paternel toi, une vraie barbare. Tu tiens tant à choper la fièvre ? Faut recoudre, elle a raison ta copine. Allons-y, on n'est pas loin.
-Kaël doit nous chercher. Il est allé récupérer la besace de la gamine, précisais-je en désignant la rouquine du pouce.
-C'pas un problème. Les gosses peuvent aller le chercher pour le conduire chez la Clotilde. Ils connaissent bien ton frère.
-Ah ? Comment ? demandais-je, aussi curieuse qu'étonnée.
- C'est qu'il vient souvent par ici partager ses primes avec nous. Il aime bien s'occuper des autres … Un type bien ce Monclar là. Une chose est sûre, c'est qu'il tient pas ça de votre vieux… Quelle teigne celui-là… dit-il en nous ouvrant la voix.

Les mioches, eux, n'avaient pas attendu de nous voir partir pour déserter la ruelle. Ils s'étaient dispersés à toute vitesse sans rien demander de plus… Je descendis de mon promontoire pour suivre l'ancien mercenaire qui se montra particulièrement bavard.

-J'me demande ce qu'il est d'venu ce vieux fou.
-Je suppose qu'il est mort, rétorquais-je, sans émotion.
-Ouais ton frangin pense pareil, mais j't'avoue que j'ai bien du mal à le croire.
-Pas moi, dis-je en haussant les épaules.

L'homme nous conduisit à travers diverses ruelles toutes plus étroites et dégoûtantes les unes que les autres. J'avais cru comprendre qu'autrefois ce quartier n'était point aussi mal famé qu'aujourd'hui. Néanmoins la surpopulation des lieux l'avait peu à peu transformé en sorte de prolongement du goulot.

- Et toi, petite sœur, tu viens d'où ? J'devine que t'as pas eu la vie facile. Depuis quand t'es orpheline au juste ?
-Sans doute depuis toujours, me dis-je en lui lançant un regard en coin.

Ces quelques heures avec elle m'avaient permises de déceler chez cette gamine un instinct de survie bien plus prononcé que la moyenne. Je l'imaginais en gosse des rues recueillie par le Temple, sans doute assez jeune.

Nous traversâmes une rue bien plus animée… Afin de ne pas perdre la prêtresse dans cette masse grouillante je lui saisis la main avant de suivre Bertrand dans une autre rue perpendiculaire. L'endroit devait habiter de nombreuses familles, partout l'on pouvait entendre des voix d'enfants ou encore celle de leur mère essayant tant bien que mal de calmer leur progéniture. Nous tournâmes à droite au croisement suivant pour déboucher dans une impasse au sol recouvert de boue à cause des nombreux vêtements étendus au-dessus de nos têtes. Assise sur les marches de la maison fermant la rue se trouvait assise une enfant. Celle-ci possédait la même chevelure noire et bouclée que le gosse turbulent aperçu au marché. Avec ses petits doigts déjà bien abîmés, la mioche racommodait ce qui semblait être les braies d'un frère aîné.

-Hey, bien l'bonjour ma demoiselle Jeanne ! s'écria Bertrand. Est-ce que ta mère est à la maison ?
Revenir en haut Aller en bas
AngéliquePrêtresse
Angélique



Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Erreur de jugement (PV Angélique)   Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 EmptyDim 11 Juil 2021 - 1:18


Eh, je suis là je te signale. Je sais que je suis jeune, mais ce n'est pas une raison pour m'appeler gamine. Angèle, Angie, Angélique… Même Truc, si cela vous chante ! Tout, sauf gamine. Et non, on ne cautérisera pas. Ou bien seulement en dernier recours. Ces mercenaires… Tous les mêmes ! Ayez donc un peu de miséricorde pour cette enveloppe que les Trois vous prêtent.

Angélique lève les bras au ciel en quelques moulinets ridicules, et excédés, pour ponctuer ses paroles. Ceci fait, elle fusille gentiment du regard Aeryn pour la défier de réitérer avec ce surnom affreux qu'elle ne supporte pas. La jeune fille sait pertinemment qu'il n'y a rien de tel pour inciter à encore plus de moqueries ou de sobriquets, par expérience, mais c'est plus fort qu'elle. Et la moue boudeuse qu'elle adopte, qui la rajeunie de quelques années en prime, n'aide pas à maintenir le peu de crédibilité qu'elle évoque, comme prêtresse, en tant normal. Certes, elle n'a que seize ans, mais elle n'est pas comme tous les gamins. Pas exactement, en tous cas, admettent certains de ses pairs, à leur grand regret. Et être rangée dans le même panier qu'eux lui hérisse les poils d'indignation. Pour la plupart, ils sont tellement ignares ! Non, elle n'est pas comme eux. Elle ne l'admet pas et ne l'admettra jamais. Impossible.

En silence, elle suit ses camarades d'infortune après avoir adressé un rapide signe de la main aux enfants déjà évaporés… L'un d'eux l'aura-t-il toutefois remarqué ? Tant pis. Les quelques mots qu'ils ont échangés ont légèrement bouleversé l'ordre de ses priorités : avant de vouloir bouter la Fange hors de Marbrume et du Morguestanc, il faut déjà faire quelque chose pour la population. Mais la tache est d'une ampleur bien trop grande pour sa seule petite personne... Œuvrer pour ordre des compagnons serait-il un premier pas pour y parvenir ?

La conversation qu'échange la rousse et l'homme est plus intéressante que cette préoccupation "futile", tout comme l'endroit dans lequel ils progressent et qu'Angélique détaille avidement du regard. Les rues qu'ils empruntent sont absolument repoussantes et répugnantes mais éveillent néanmoins son intérêt… et raffermissent, par un procédé mystérieux et tortueux propres à son esprit, ses propres résolutions. Son cerveau s'active à imaginer des solutions, des choses pour lesquelles elle pourrait œuvrer afin de rendre sa splendeur à Marbrume, et lui redonner vie. Les malades et blessés doivent être pris en charge au plus vite, mais les infirmeries du Temple sont bien bondées aussi faudrait-il que les plus valides puissent regagner la vie courante et remplir de menus travaux pour le compte de la cité. Trop d'orphelins peuplent les rues, également, mais le Temple ne peut plus guère en accueillir, il faudrait encourager plus des "grands" à rejoindre les rangs des Compagnons et produire la main d'œuvre manquante dans certains corps de métiers, et même aux extérieurs de Mabrume ou la vie reprend petit à petit possession des terres... Il faudrait également davantage de milicien ! A chaque pas qu'elle fait, chaque mètre parcourut au fond de ce goulot bis, ses doutes quant à sa vocation de prêtresse s'amenuisent, s'étiolent, fondent. La jeune fille ne fut jamais aussi certaine de sa destinée qu'à cet instant.

Son esprit est en train de débattre entre vouloir en apprendre plus sur le compte de Ryn et sa curieuse famille, des paroles qu'elle saisit –qu'a bien pu faire ce paternel pour être tant méprisé ?–, et par quels moyens refaire le monde lorsque Bretrand l'interpelle. Coupées dans ses pensées et reprenant difficilement corps dans la réalité, Angélique cligne plusieurs fois des yeux. Le temps qu'elle retrouve contenance, Aeryn lui a pris la main et ils traversent déjà ce qui ressemble plus à une artère du Labourg qu'à une sinistre venelle.

Et bien… Depuis toujours on peut dire. J'ai été abandonnée à la naissance, explique-t-elle d'une voix qui se veut détachée. Ils ne m'ont pas nommée, pas cherchée, et certainement pas désirée non plus. Je n'ai toujours connu que le Temple, que Marbrume, et que la survie. Mais je ne m'en sors pas si mal ! Il n'y a de quoi s'apitoyer sur mon sort en tous cas.

Si sa voix ne fléchit pas, il n'en est pas de même pour son visage dont les yeux se font larmoyants. Pourquoi, crie sa conscience en tambourinant les parois de son âme. Instinctivement, ses doigts pressent la main d'Aeryn comme pour contenir ses émotions qui la submergent malgré elle. Rage, colère et frustration se mêlent à l'incertitude, la curiosité, la culpabilité et la tristesse dans un maelstrom suffoquant à l'intérieur d'Angélique, qui manque leur céder. Seize années qu'il en est ainsi, à s'interroger autant qu'elle se flagelle... Ors elle n'accepte pas cet état de fait, ce vide, cette absence que les années ne rendent que plus pesante ; pas plus qu'elle abandonne l'idée d'un jour connaître son identité.

Mais il n'est plus le temps d'y penser, ils semblent être arrivés puisqu'ils s'arrêtent devant une bicoque à peine moins délabrée que les autres. Angélique regarde rapidement autour d'eux, aux aguets, mais ne remarque rien. A part une fillette installée sur l'étroit perron, très absorbée par son fil et son aiguille qu'elle manie avec adresse afin de repriser ce qui peut encore l'être d'un vêtement d'enfant ; lequel a déjà connu plus que son compte de propriétaires à en constater l'usure et les nombreux raccommodages bien visibles. La petite brunette ne réagit que lorsque Bertrand la hèle ; ce qui lui vaut un sursaut et un léger couinement tandis qu'elle se pique le doigt dans l'agitation. Elle darde sur eux un regard noir, l'air visiblement furieuse d'être interrompue... Et d'être blessée. Sans le petit bruit sorti de sa bouche Angélique l'eut crue muette ; l'enfante reste coite en les observant d'un œil que la prêtresse estime à présent curieux, plus que méfiant ou furieux. La manière dont leur guide l'a interpellée laisse deviner qu'ils sont de relativement bonne connaissance, ce qui l'explique peut-être. Angélique la sent s'attarder sur elle, et se prête à l'examen visuel ; ce qu'elle lui inspire semble lui convenir puisqu'elle détourne rapidement le visage vers Bertrand. La distance est un peu grande pour qu'elle puisse s'en assurer mais la rousse lui devine des yeux formidablement sombres, presque autant que les boucles que forme sa chevelure.

Elle a perdu quelque chose sur le marché, nous venons juste lui rendre. Une goutte s'écoule du linge suspendu au-dessus d'eux et tombe pile sur son nez, lui tirant une grimace juste à la fin de sa phrase.

Soit elle est bien meilleure qu'Angélique dans l'art de berner son monde, de ne rien laisser deviner de ses émotions, soit elle est trop désabusée pour réellement réagir. Ou bien les deux ! Cette réaction, trop dure et adulte pour une enfant de cet âge, désole profondément la prêtresse. La prénommée Jeanne s'écarte légèrement de l'ouverture de la porte sans se lever, en sautillant sur ses fesses, son ouvrage toujours posé sur ses genoux. Elle désigne l'intérieur de sa main droite, libre, sans rien dire.

Angélique suit ses deux compagnons dans une sorte d'état second. Elle est bien plus occupée à compter, chercher un énième moyen de venir en aide une sempiternelle famille, qu'à son environnement et ce qu'il peut s'y faire et s'y dire. Ainsi, arrivée à hauteur de la fillette, elle s'accroupit devant elle pour glisser quelques sous dans sa petite main, juste de quoi clinquer lorsqu'elles s'entrechoquent sous le regard interloqué de la petite brune. Ses yeux, effectivement de couleur foncée, remontent jusqu'à ceux de la prêtresse dont le visage se fend d'un triste sourire, à la fois chaleureux et sombre... Transcendant d'humanité, désabusé.

Je crois qu'il n'y a plus grand chose à faire pour ça, affirme la rousse en désignant les braies en court de rafistolage. Je les ai prise sur un vilain, tout à l'heure. Je suis sûre qu'il les a volé à quelqu'un avant, et qu'elles ne lui manqueront pas. J'ai cru comprendre que tu avais beaucoup de frères et sœurs... Vous devez en avoir bien plus besoin que lui. Et avec ça, je crois que tu pourras acheter un petit peu de tissus pour faire de nouveaux habits pour les plus petits. Jeanne, c'est bien ça ? Est-ce que tu crois que tu peux me prêter ton aiguille et ton fil ? Mon amie, là bas, en aurait bien besoin pour que je soigne une petite blessure. Ca serait vraiment très gentil.

De plus près, la fillette ne doit pas avoir tout à fait dix ans, mais Angélique n'y mettrait pas sa main à couper. Jouer à deviner les âges n'a jamais été une de ses grandes spécialités. Prenant le nécessaire pour soigner la plaie d'Aeryn, la jeune femme ébouriffe la petite tête brune en la remerciant vigoureusement avant de rejoindre la blessée au pas de course. Du moins essayer, car il lui faut quelques secondes pour s'habituer au changement de luminosité : l'intérieur de la maison est sombre, et s'apparente davantage à une tanière qu'à une habitation décente, mais ne s'attarde pas à en détailler le bazar qui s'amoncèle aux quatre coins de la petite pièce. Comment est-il humainement possible de vivre si nombreux dans ce même espace ridicule ?

Bonjour madame, pardonnez-moi de vous interrompre... Clotilde, ai-je bien compris ? Je suis sœur Angélique. Je vous prie de bien vouloir nous excuser de nous présenter de cette manière... Auriez-vous une chandelle à me prêter quelques minutes pour que je puisse recoudre une certaine tête de mule, s'il vous plait ?

La prêtresse a à peine fini de parler qu'une tête brune la bouscule littéralement pour présenter le trésor qu'on lui a donné. S'ensuit l'arrivée tout aussi mouvementée de trois autres enfants, tous des garçons, à la parenté indiscutable, dont les voix s'élèvent de concert pour bombarder leur sœur et leur mère de questions.
Revenir en haut Aller en bas
Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Erreur de jugement (PV Angélique)   Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 EmptyMar 13 Juil 2021 - 10:30
-Quel caractère, railla Bertrand en entendant Angélique me reprendre sur le "surnom" que je venais de lui donner. Du calme Angélique, Angie, Angèle ou Truc, dans sa bouche c'est purement affectif. Puis cette fille a un mal fou à retenir les prénoms. Faut pas s'vexer pour si peu.

"Ouais, faut pas", me dis-je en levant les yeux au ciel en écoutant ses réprimandes.
-Oui, Truc, les mercenaires sont tous les mêmes, évidemment, rétorquais-je en lui offrant un sourire chargé de sarcasme. Il n'y a que les fillettes pour se soucier de si peu. Cela vaut pour toi aussi, Bert.
-Hey! fit-il mine de s'offusquer. Par Rikni, vous me rendrez chèvres, les Monclar.

Je souris avant de reprendre la route après que les mioches se soient dispersés comme s'il s'agissait d'une nuée de piafs. Rapidement les conversations reprirent et Bertrand interrogea la gamine sur sa condition. Je ne m'étais donc pas trompée à son sujet. La prêtresse avait passée toute sa vie dans le Temple ou presque. Je ne savais pas si je devais la plaindre ou l'envier pour cela… Ni l'un ni l'autre, à dire vrai, elle était en vie et cela constituait déjà une chance. Autant ne pas regarder le contexte autour, il n'avait pas grande importance après tout.

- C'est qu'ils apprennent à bien causer dans l'Temple dis donc. Sans ton fichu caractère et tes drôles de manière on aurait pu t'prendre pour une dame.
- C'est toi qui cause comme un pouilleux, lui dis-je en reprenant ses propres termes tout en lui offrant un grand sourire.
-J'suis pas une rejeton de nobliot moi.
-Et moi non plus.
- C'est ça, il en était fier, ton paternel, de sa chère Arianne.
-Sans doute. Moi je m'en fiche.

Je savais parfaitement à quoi le mercenaire faisait référence. À cette stupide légende familiale attestant que ma mère serait de sang bleu. Mais, personnellement, je n'y croyais pas et, ne l'ayant pas connu, je n'accordais pas la moindre importance aux racontars des uns et des autres. On ne parlait jamais d'elle à la maison. Le seul qui aurait bien voulu m'en apprendre plus sur ma mère ne la connaissait pas plus que moi. Après tout, Loghart n'avait même pas un an quand elle est morte. Alors autant garder toutes ces histoires grotesques de côté.

Nous arrivâmes chez cette fameuse Clotilde, dans cette vieille bicoque branlante qui menacait probablement de s'écrouler à tout moment. Je laissais la prêtresse discuter avec la gosse occupée à essayer de racommoder ce qui ressemblait plus à un chiffon usé qu'à un vêtement quelconque. L'instant d'après, nous étions à l'intérieur. La pièce était minuscule, sombre et atrocement humide. Aucun feu ne brûlait dans la petite cheminée et, vu son état de délabrement, mieux valait probablement la garder éteinte, sans quoi il ne faudrait guère de temps pour étouffer toute la petite famille sous un épais nuage de fumée noire.

- C'est de pire en pire, ici, lança Bertrand sans détour.
- Bonjour Bertrand, je suis ravie de te voir. Bonjour mesdemoiselles, entrez donc, je vous en prie.

Elle aussi, elle parlait bien, la petite mère. D'ailleurs, je la trouvais fort bien pegnée malgré les haillons qu'elle portait et tentait de dissimuler sous une couverture qui devait être couverte de puces.

-Comment vous êtes-vous blessée ? me demanda-t-elle en observant ma chemise tachée de sang.
- C'est sa faute, rétorquais-je en désignant Bertrand du doigt. C'est juste sa maniere de me dire bonjour.
-Bof, c'est un malentendu. Elle s'est jetée sur ma lame pour protéger la prêtresse.
-Ouais, enfin, si tu n'avais pas fait bêtement mumuse avec ton couteau dégueulasse ce ne serait pas arrivé non plus.

Un gamin porta une chandelle à la rouquine, la tenant comme s'il s'agissait d'un trésor… Et pour cause, celle-ci était neuve et connaissant le prix de ce genre d'objet, je préférais intervenir.

- C'est bon, gardez là. Nous ferons cela dehors.

Pas de feu, pas de lumière à l'intérieur. Ces gens là ne pouvaient donc ni de chauffer ni même cuisiner… Autant ne pas les priver du peu qu'ils possédaient. Je pris donc le chemin de la sortie et alla m'asseoir sur ce qui ressemblait vaguement à une vieille charette dépourvue de roue. Le bois était humide et couvert de moisissures, ils ne pouvaient donc même pas l'exploiter pour gagner une soirée plus confortable… Je serrais les dents en énumérant tout ce dont ces gens semblaient manquer et l'indifférence générale face à cette situation. Ils étaient nombreux à vivre ainsi. Encore plus maintenant que la ville venait de perdre un quartier… Les habitants de ce dernier, les survivants, avaient été relogés dans la misère tandis que les nobles pouvaient compter sur de jolis manoirs offerts par le roi au coeur de l'esplanade. Quel monde pourrit.

Je soulevais ma chemise sans me soucier de la morsure du froid pour laisser apparaître l'entaille. Elle saignait encore, bien que beaucoup moins.

-Tiens, vas-y. Ne t'inquiète pas trop, j'ai l'habitude.

Cela, Angélique avait du s'en rendre compte toute seule. La peau de mon ventre n'avait plus rien de lisse tant elle était couverte de cicatrices plus ou moins profondes.

Revenir en haut Aller en bas
AngéliquePrêtresse
Angélique



Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Erreur de jugement (PV Angélique)   Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 EmptyMer 27 Oct 2021 - 20:32


HRP a écrit:
J'avais dis que je le clôturerais, c'est chose faite à présent. J'ai cependant tronqué les détails.

Tandis que son esprit vagabondait, Angélique, habituée au confort relatif du Temple, en oubliait parfois la pauvreté démesurée de ceux qui vivaient en dehors de ses murs... Alors même qu'elle se trouvait dans cette misérable chaumière, dans l'un des recoins les plus dépouillés de la cité pour, justement, aider l'une de ses malheureuses habitantes sans le sous. A leur contraire, la prêtresse n'avait plus à se soucier de l'absence totale de bois pour le feu dans les âtres, du prix de la laine avec lesquels confectionner des vêtements d'hiver, pas plus que de la qualité des rares aliments comestibles à glaner ou encore de l'approvisionnement en chandelles nécessaires au travail ; toutes ces choses nécessitaient guère plus qu'une surveillance de la part de frères et sœurs désignés à cette tâche, et justifiaient-elle plus rarement encore un rationnement. Le clergé n'était pas à l'abri du besoin, mais Angélique n'avait plus à chasser les rats dans les venelles insalubres de Marbrume pour se nourrir une fois... Lorsque cela était possible.

Ce fut donc avec une honte bien visible sur l'épiderme que la rousse se fustigea de n'y avoir pas pensé, ni par elle-même ni plus tôt, quand sa compagne affirma se faire recoudre à l'extérieur. Le feu aux joues, Angélique repoussa délicatement les mains du garçon qui lui tendait une belle chandelle neuve et certainement bien au-delà de leur moyen. Pouvait-elle sacrifier encore un peu d'argent pour ce foyer ? Ce n'était pas le moment d'y penser.

« Merci. » murmura-t-elle tant au gamin qu'à la Monclar.

Angélique suivit docilement la jeune femme à l'extérieur –et en silence. Elle s'installa sur une vieille charrette qui n'en portait plus que le nom, au bois infesté d'humidité et de moisissure entre quelques autres parasites tout aussi indésirables. Une place de premier choix pour l'infirmerie, ou le bucher, gronda la rousse en son for intérieur. Recoudre dans ces conditions s'avérait dangereux mais, compte tenu du caractère de la patiente, indiscutable ; la prêtresse devait faire avec, aussi fit-elle de son mieux pour occulter l'environnement dans lequel elles se trouvaient. De fait, les choses à écarter de son esprit dépassait considérablement l'entendement. Comment des humains peuvent-ils vivre ainsi, s'interrogea-t-elle avec une fureur non feinte. Même les abeilles, au Temple, bénéficiaient de meilleurs traitements que ces pauvres âmes. Dans quel monde vivait-elle ? Qui méritait pareil affliction ? Mais elle ne devait pas y penser non plus, à rien de tout cela. Pas maintenant, alors qu'elle avait besoin de toute sa concentration. D'un battement de cils ou presque, Angélique se coupa du monde et s'isola dans une bulle hermétique.

Aeryn donna son consentement ; la soigneuse de circonstance acquiesça en silence, prête. Habituée aux corps marqués, elle n'afficha aucune réaction particulière sur son visage lorsqu'elle remarqua les cicatrices zébrant la peau du ventre de sa patiente. Au moins elle n'avait pas à se perde en de multiples explications, constata-t-elle avec satisfaction, elles eurent été superflues à en juger le nombre de rafistolages qu'elle avait subit –par ailleurs bien supérieur à celui de nombreuses femmes. Ce temps gagné, elle se concentra aussitôt sur la plaie ; elle paraissait aussi propre qu'elle l'avait laissée plus tôt, et ne saignait plus que très peu. Elle eut néanmoins voulu la nettoyer une nouvelle fois si cela avait été possible.

« J'y vais, » souffla Angélique en approchant la pointe.

Sans attendre, sans tergiverser en paroles inutiles, elle commença le travail. Piquer, ressortir, tirer, piquer, ressortir, tirer ; elle effectuait chaque geste sans montrer le moindre tremblement, ni hésitation. Elle retenait son souffle entre deux nœuds, et ne respirait qu'entre le moment où elle coupait le fil à l'aide de ses dents et celui où elle plantait l'aiguille pour effectuer le prochain point. Si l'on parla, elle l'ignorait. Les sourcils froncés par la rigueur et la concentration, la prêtresse n'était plus que le fil et l'aiguille.

Au septième point, la bulle dans laquelle Angélique s'isolait éclata.

« C'est fait. Ce n'est pas parfait, mais compte tenu des circonstances... »

La rousse ne termina pas. Se mordant l'intérieur de la joue droite par habitude, la prêtresse jugeait une dernière fois son travail : régulier et peut-être légèrement trop serré à l'une des extrémités, mais il n'était pas vilain pour autant. Elle ne conserverait qu'une fine cicatrice supplémentaire de cette mésaventure. C'était cela ou rien, se rassura-t-elle en même temps qu'elle songeait que, sans cela, Aeryn l'eu peut-être fait elle-même...

Angélique essuya une coulure puis leva les yeux vers le visage de la jeune femme. Son teint était manifestement plus clair qu'auparavant, mais pas aussi blême que certains autres patients qu'elle eu autrefois à soigner ; dans sa tête, Aeryn n'en prit que davantage l'apparence d'une tête brûlée dure à cuire, impassible et un brin insensible. S'il s'agissait de la vérité, elle l'ignorait et s'en contrefichait totalement. Sauf circonstances exceptionnelle, elles n'auraient plus à se revoir.

Son propre visage luisait d'une sueur qu'elle essuya sans aucune grâce d'un revers de bras, plaquant ainsi une mèche rousse sur sa tempe moite. La peau de sa main gauche couverte d'un sang à présent bien séché la tirait. Elle détestait cette sensation.

« Comment vous sentez-vous ? » s'enquit-elle finalement en frottant ses mains salies sur sa jupe.

La prêtresse tourna alors le regard vers le ciel, à la recherche du soleil, afin d'avoir une idée de l'heure qu'il se faisait. Elle fronça les sourcils en constatant qu'il était au moins dix heures, puis écarquilla aussitôt les yeux.

« Je suis en retard ! » cria-t-elle soudainement en sursautant, ignorant Aeryn. « Je dois filer ! Oh... Je vais encore connaître de la baguette et des corvées... Mon bon Serus, n'aurais-tu pu m'envoyer un signe ? Le père Antoine n'est pas patient... Pas patient du tout ! »

Déjà Angélique s'élançait dans la ruelle. Elle fit demi-tour après deux pas, jeta une petite bourse dans les mains de la blessée plus qu'elle ne la déposa et expliqua d'une traite en s'éloignant de nouveau :

« Donnez-leur, vous serez gentille ! Je vous laisse leur rendre l'aiguille ! Oh, et transmettez-leur mes adieux également. Passez au Temple quand vous le souhaitez ! Faîtes attention à votre blessure ! Je suis désolée de partir comme ça... Vraiment ! Mais je dois me presser ! »

Sa voix montait dans les aigues à chaque nouveau mot. L'entendit-on ? Angélique l'ignorait, et dans l'immédiat ce n'était pas aussi important que le père Antoine et les nombreuses punitions dont il allait encore la gratifier. Il était impitoyable. Autant qu'au sujet de la politesse qu'elle venait d'outrageusement négliger... Mais là, la politesse était le cadet de ses soucis ; elle s'en moquait comme de sa première lange.

Au bout de la rue, elle agita les bras en l'air en signe d'aurevoir.

« Oh ! Pour mon sac... Ramenez-le au Temple, je vous prie ! Merci ! » cria-t-elle une dernière fois avant de disparaître à l'angle d'une maison.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
MessageSujet: Re: Erreur de jugement (PV Angélique)   Erreur de jugement (PV Angélique) - Page 2 Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Erreur de jugement (PV Angélique)
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 2 sur 2Aller à la page : Précédent  1, 2

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bourg-Levant :: Grande Rue des Hytres :: Vieux Marché-
Sauter vers: