Marbrume


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 Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)

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Eivør
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MessageSujet: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyMer 9 Juin 2021 - 22:43
La nuit commençait à tomber, l’avantage des beaux quartiers c’est que l’on ne risquait pas de se faire égorger à l’angle d’une ruelle un peu trop sinistre. Mais même ici une mauvaise rencontre était possible, avec une peu de malchance, une promenade nocturne pouvait très mal finir. Fort heureusement pour lui, Eivør avait la chance d’avoir un physique plutôt avantageux, celui d’un homme qui semble parfaitement capable de se défendre. Il était donc loin du profil de la victime classique dont il était facile de profiter de la faiblesse physique pour obtenir ce que l’on désire, qu’il s’agisse d’argent ou de toutes autres faveurs.

C’est lorsque les derniers rayons de lumière s’effacèrent à l’horizon qu’il poussa la porte de la taverne pour une pénétrée. L’endroit était spacieux, et à l’instar des tavernes des autres quartiers l’odeur de sueur était elle aussi présente. Ce n’était pas la première fois qu’il venait ici, en vérité les autres lieux de beuverie le dégoûtaient, là au moins ça ne sentait pas la pisse et le vomi. Comme à son habitude le mercenaire rasa les murs pour se rendre à la table qu’il affectionnait tant, une suffisamment éloignée pour que personne ne s’intéresse à lui. Comme à chaque fois son arrivée provoqua un silence de quelques secondes avant que tous ne retournent à leur activité.
À une table on jouait aux cartes, à une autre on parlait de tout et de rien…

Eivør remarqua aussi une table avec deux individus visiblement plus qu’ivre, si bien que la jeune serveuse avait refusé de les servir de nouveau, sans doute par peur de les voir tout régurgiter sur le sol. Bien qu’il fût déjà venu plusieurs fois, c’était bien la première fois qu’il voyait ces deux types. Lorsque la serveuse passa à proximité, il commanda une bière et de quoi manger, elle hocha la tête et esquissa un petit sourire en coin.
Elle regagna alors le comptoir, et c’est lorsqu’elle passa à côté de la table des deux ivrognes que l’un d’eux lui flanqua une bonne tape sur les fesses. Eivør releva la tête, mais ne bougea pas. L’homme saisit alors la jeune femme pour l’attirer à lui, comme s’il s’agissait de sa propriété.

- Vous m’faites mal ! Lâchez-moi !
- Sinon quoi ? Aller ma jolie, ça te prendra qu’un peu de ton temps…

Autour personne ne leva le petit doigt, à la même table, le deuxième ivrogne rigolait tant qu’il pouvait. La serveuse se débattit suffisamment pour se libérer, mais l’homme revint à la charge en se levant de sa chaise. Le tenancier qui se trouvait derrière le comptoir tenta de calmer les choses.

- Allons, monsieur, allons, vous voulez boire autre chose ? Manger peut-être ?
- Autre chose ? J’veux elle pour sûr ?
- Nous ne proposons pas ce genre de service, en revanche je connais un endroit où vous pourriez peut-ê…
- Je me fous de ce que tu connais gros lard, j’t’ai dis que je la veux elle !

La serveuse fit le tour du comptoir pour s’y réfugier, mais le type la suivait. C’est à ce moment qu’Eivør se redressa et s’avança, fixant l’ivrogne il le héla.

- Un problème ?
- Problème ? Si tu r’tournes t’asseoir y’aura aucun problème.
- Je crois que tu supportes mal l’alcool, « l’ami ». Je peux t’offrir quelque chose ?
- T’veux m’offrir quoi ?
- La chance de t’excuser, et d’aller jouer avec ton membre dans un bordel miteux.
- Eh ? Quoi ? Tu crois drôle barbu, c’est qui celle-là pour que t’y intéresses ? Ta petite pute de fifille ?

L’ivrogne s’avança pour frapper, mais le mercenaire esquiva le coup, ce qui, au vu de la rapidité du soulard, n’avait rien d’extraordinaire. Eivør saisit l’homme qui mesurait une tête de moins par l’arrière de la nuque, et d’un geste maitrisé, organisa la rencontre brutale entre la tête du bougre et le bois dur du comptoir. Le bruit du choc résonna, suivi du son caractéristique d’un nez cassé. Le mercenaire lâcha le pauvre type qui s’écroula en couinant comme un gamin qu’on sanctionne. Si le premier butor était au sol, il en restait encore un debout qui venait tout juste de se lever.


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Dernière édition par Eivør le Sam 26 Mar 2022 - 13:25, édité 1 fois
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 10 Juin 2021 - 11:21
Pour moi, les temps sombres sont ceux qui me contraignent à rester au même endroit sans rien faire pour distraire mes pensées. Ceux qui me forcent à devoir affronter tout ce que je garde généralement profondément enfouis, là, quelque part où je peux encore les ignorer sans avoir à subir mes états d'âme. Je pensais avoir trouvé la personne qui m'aiderait à m'affronter moi-même, mais je m'étais visiblement trompée. Je pensais également avoir trouvé la communauté qui me permettrait de vivre, d'être moi tout en faisant mon devoir, en respectant mes valeurs… Et là, encore, je m'étais plantée. De nos jours, il ne faut pas grand-chose pour tout perdre brusquement et se retrouver au point de départ. Je m'en rend bien compte… Et pourtant, si aujourd'hui je ne suis toujours pas capable de l'accepter, c'était encore bien plus compliqué en ce mois de février 1167.

Nous étions de retour à Marbrume, toujours piégés dans ce duché malade ou plutôt devrais-je dire mourant. Mes frères avaient réussi à trouver un contrat, mais le client ayant refusé la présence d'une femme sur son bateau, je me voyais de nouveau coincée seule ici pendant quelques jours ou quelques semaines, peut-être. Aussi, ne voulant pas rester oisive, je décidais de proposer mes services au propriétaire d'une auberge de Bourg-levant qui tenait à préserver la réputation et le calme de son établissement. Au moins avais-je trouvé un endroit où dormir, manger, tout en gagnant un salaire, même si celui-ci pouvait paraître dérisoire.

Ma tâche était plutôt simple, je devais faire le tour de la grande salle afin de calmer les esprits qui auraient dans l'idée de s'échauffer… Enfin, ce devait être ma seule et unique tâche et pourtant, Hegbert, le tenancier, trouvait toujours le moyen de me demander autre chose comme aider en cuisine, aller au marché… Il redoublait tant d'imagination que j'en étais à me demander quand allait-il me confier le nettoyage des latrines… Enfin, pour ça, il pouvait toujours courir.

Ce soir-là, je rentrais de courses, accompagnée par Antoine, le fils du propriétaire âgé de dix ans. C'était un gamin agréable, probablement parce qu'il ne me cassait pas les oreilles en me posant des tas de questions… Bon, d'accord, le gosse avait subi un traumatisme lors du couronnement en voyant sa mère se faire dévorer par une charogne et, depuis, il ne parlait plus… Alors forcément, il ne pouvait pas vraiment me déranger avec ses blablas. Non, au lieu de ça, il se contentait de me suivre partout depuis mon arrivée, s'agrippant de temps à autre à ma chemise pour être certain de ne pas me perdre dans la foule. Au fond, je pense que ma présence devait le rassurer, probablement parce que je portais toujours une arme ou deux sur moi et que je savais m'en servir. Mais étrangement, même s'il était étrange de le trouver parfois endormi devant la porte de ma chambre, sa présence presque perpétuelle, ne me gênait pas.

Bref, je rentrais donc à l'auberge avec mon panier et le marmot silencieux et même si l'endroit n'était que rarement calme, je compris bien vite qu'il se tramait quelque chose à l'intérieur… Depuis la rue, l'on pouvait entendre des cris, des acclamations aussi. Certains clients quittaient précipitamment l'établissement si bien que l'un d'eux manqua même de faire tomber le mioche en le bousculant.

-Attends ici, ordonnais-je au gamin en le plaquant dos au mur du bâtiment. Tu ne bouges pas de là tant que je ne suis pas revenue te chercher, c'est compris ?

Il acquiesça d'un signe de tête. Parfait. Lorsque j'entrais ce ne fut que pour trouver l'espèce de montagne blonde aux prises avec un client qui m'était inconnu.

-Ryn ! Te voilà !
-Antonne est dehors, rejoins-le, lui lançais-je en lui tendant mon panier.

Sans poser de question, je me dirigeais vers le comptoir pour séparer les deux boulets. Le nouveau client avait la face en sang et se trouvait séant au sol, l'air franchement pathétique… Le grand blond, lui, se tenait bien droit au-dessus en lui lançant quelques regards menaçant. J'en étais à penser que je n'aurais probablement pas à intervenir quand un deuxième homme, au pas mal assuré, sortit un couteau de son dos avec la volonté certaine de poignarder l'habituer. Je me précipitais vers lui, pour saisir son bras armé et le lui planquer dans le dos avant de lui donner un coup sec pour le forcer à lâcher son arme. Ceci fait et pour être certaine qu'il se tiendrait tranquille, je vins le contraindre à s'agenouiller en appuyant sur l'arrière de son genoux.

-Tout doux, crétin. Je ne sais pas où tu crois te trouver mais je suis certaine que tu n'es pas au bon endroit.
-Mais lâche-moi salope! cria-t-il avant que je ne vienne prendre appui sur sa nuque pour le plaquer au sol.
-Tu peux mieux faire, je pense… Mais figure-toi que moi aussi.
- C'est lui qui a commencé !
-Qui ça "lui"? grognais-je en faisant remonter son poignet vers ses omoplates.
- Mais tu me fais mal, putain !

Je remontais un peu plus…

- Non pas putain… c'est juste une expression !
- Tu sais que tu es en train de m'emmerder là... soupirais-je en levant les yeux vers le grand blond qui, depuis le sol, semblait plus imposant encore.Tu peux m'expliquer, toi ?
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Eivør
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyMer 16 Juin 2021 - 22:44
Bien qu’il eût conscience de la présence du deuxième individu, le mercenaire n’aurait sans doute pas eu le temps d’esquiver correctement l’attaque dont il allait être victime. Heureusement pour lui, le coup ne vint jamais, grâce à l’intervention d’une jeune femme qu’il n’avait d’ailleurs pas vue venir, à l’instar du soulard. Une fois le danger écarté, il retira sa main qui avait naturellement glissé sur le manche de sa hache, arme qu’il aurait sans aucun doute utilisée en cas de besoin. Lorsque la rouquine posa son regard sur lui en le questionnant, il désigna le type au sol d’un hochement de tête. La jeune serveuse, accompagnée du jeune , avait quant à elle passé la tête par la porte pour entendre la conversation.

- Il importunait la jeune femme, je lui ai laissé l’occasion de s’excuser, il a préféré tenter la frontale avec le comptoir, mais rassurez-vous, le bois est intact.

Le type au sol grogna quelque chose d’incompréhensible, mais il ne bougea pas pour autant. Son comparse ne tenta pas de se débattre, de peur de perdre son épaule dans la manœuvre.

- T’étais pas obligé de lui casser le visage bougre de couillon, c’était qu’une gueuse, un petit coup et c’était fini…
- Vas-y, continue, fais-moi plaisir, donne-moi une raison de te mettre dans le même état.

L’ivrogne ne répondit rien d’autre, la jeune serveuse s’avança timidement, s’arrêtant à côté de la rouquine. Elle était sans doute la personne la plus indiquée pour confirmer les paroles du mercenaire.

- Il dit la vérité Ryn, il m’a simplement… défendu. Le type au sol voulait des faveurs, j’ai refusé, il a insisté, trop même, et puis voilà… au moins, y’en a eu un avec suffisamment de cran pour agir.

Il est vrai que parmi tous les clients, seul Eivør avait bougé, ce qui en disait long sur la plupart d’entre eux. Le mercenaire se contenta d’un hochement de tête en guise de réponse. Il n’avait rien d’un chevalier servant, lui aussi dans sa jeunesse avait fait preuve d’un peu de lourdeur lorsqu’il s’agissait de communiquer avec une femme. Cependant, il savait quand s’arrêter pour ne pas prendre une dérouillée. Malheureusement pour lui, l’ivrogne n’avait pas su faire preuve de cette même sagesse, et il avait obtenu une récompense à la hauteur.
Il y avait un type à moitié inconscient sur le sol, et le second était dans une position peu avantageuse en matière de survie. Encore fallait-il savoir quoi faire des deux loques bien imbibées.

- La milice s’occupe de ce genre d’étron ?
- Non pas la milice… Okay on a merdé, mais j’ai pas envie de finir au tr..
- Ce n’est pas toi que je questionne.

C’est à ce moment-là que le type au sol commença à grogner dans sa barbe en se tenant le nez. Bien qu’il eut toutes les peines du monde à se remettre en position assise, il ne s’arrêtait pas de vociférer des menaces. Il parlait de mystérieux « contacts », qui viendrait rendre justice à leur façon, autrement dit, par une mort violente dans un coin sombre. Ennuyé par ce comportement, Eivør soupira bruyamment, puis attrapa le type par les épaules avant de le plaquer contre le comptoir une nouvelle fois.

- Écoute pouilleux, les miens seraient du genre à t’ouvrir du nombril jusqu’à la bouche, et laisser les corbeaux ripailler avec tes tripes, alors, conseil « d’ami », ferme-là.
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 17 Juin 2021 - 17:18
Au moins le grand blond ne sembla pas se montrer avare en explications, sans pour autant se lancer dans de longs discours pompeux et décousus. Ainsi, celles-ci furent claires et concises, parfait. D'autant plus que cela semblait concorder avec les précisions de Laetitia entrecoupées par les remarques du crétin que je tenais encore qui fut bien vite remis à sa place. Personne d'autre n'était intervenu, évidemment, cela ne m'étonnais guère. Les gens étaient déjà trouillards avant la fange et je ne voyais pas pourquoi cela changerait.

-Mais ferme-la, lançais-je à l'idiot tout en le redressant. C'est déjà assez difficile comme ça de résister à l'envie de te faire subir la même chose, alors évite de me provoquer.

Appeler la milice semblait probablement être la meilleure chose à faire dans cette situation. Mais là encore, tout dépendait du trouffion de service et je gardais encore en mémoire certains visages aussi détestables qu'incompétants, autant ne pas compter sur eux.

-Pas de milice pour cette fois, en revanche je ne veux plus vous voir par ici. Si vous voulez jouer avec des jeunes filles, les bordels sont faits pour ça. La maison n'offre pas ce genre de service. C'est bien compris ?
- Oui, c'est compris… Si tu pouvais me lâcher maintenant ?
-Mais bien sûr, rétorquais-je en poussant le bougre jusqu'à la sortie pour mieux le jeter dehors…

Le crétin atterrit dans la boue… Enfin, vu la couleur de la terre, je doutais fort qu'il ne s'agisse que de terre et d'eau. Qu'importe, il ne méritait pas de meilleur traitement. Je n'oubliais pas pour autant les menaces de son comparses, même si le colosse semblait avoir remis les choses au clair. Voilà pourquoi je veillais à prendre une attitude plus neutre et impassible. Je ne le craignais pas, pas plus que la perspective d'une attaque, autant qu'ils le comprennent.

-Appelez donc vos "contacts" si cela vous chante, ils seront bien reçus, vous pouvez me croire. Il serait temps pour vous de comprendre qu'il ne faut jamais se fier aux apparences.

Je laissais les deux déguerpir, récupérais le gosses toujours adossé contre le mur et retournais à l'intérieur. Laetitia et Laura s'occupaient déjà de nettoyer les dégâts tandis qu'Hegbert s'occupaient de prendre quelques commandes. Le calme était donc revenu laissant tomber avec lui une belle chape de plomb qui eut le mérite de tenir la clientèle tranquille. Le gamin s'aggripa de nouveau à Fma chemise, plus fermement encore que d'habitude. Il avait eu peur, évidemment, ce n'était qu'un enfant et il était aisé de deviner chez lui une bien trop grande sensibilité qui ne pourrait que lui desservir dans un monde comme celui-ci.

Imitant mon jeune ami, je gardais le silence jusqu'à ce que je prenne place à l'arrière du comptoir. Hegbert ne dit rien, se contentant de lancer quelques regards intimidés à son gigantesque client tandis que je m'occupais de remplir une chope de bière. Une fois plein, je posais le gobelet sur le comptoir, juste devant le fameux client.

-Cadeau de la maison. C'est bien maigre mais voyez cela comme un gage de reconnaissance.

Ce n'était pas tous les jours qu'un client venait en aide aux jeunes femmes. La plupart faisaient comme si de rien était ou pire, ils se contentaient de regarder la scène comme s'il s'agissait d'un spectacle. C'était d'ailleurs pour cela que le propriétaire m'avait engagé, lui-même n'étant pas suffisamment téméraire pour protéger ses propres enfants plus particulièrement depuis la dernière invasion.

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Eivør
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 24 Juin 2021 - 23:29
Les deux raclures partirent bras dessus, bras dessous. Le mercenaire imaginait mal les deux types revenir ici dans le but de se venger, principalement parce qu’il n’avait pas l’allure de personnes à avoir des contacts. Et deuxièmement, car l’endroit était assez fréquenté par la milice, les rondes n’étaient pas rares et il aurait été fout d’attaquer ici. Si le coin offrait à semblant de sécurité à la plèbe, ce n’était guère le cas du Labourg, là où vivait le mercenaire. Eivør se doutait que dans le pire des cas, il serait suivi et que cette histoire se terminerait de manière sanglante au fond d’une ruelle obscure empestant les latrines.

L’homme posa son regard sur la chope que la rouquine venait de poser sur le comptoir. C’était bien la première fois qu’on le remerciait d'avoir agi.

- D’habitude, les gens me disent surtout : Va t’faire foutre.

Il fallait bien avouer que donner un coup de main n’était pas toujours bien perçu, sans parler des conséquences qui pouvaient en découler. C’est son dégoût profond pour l’injustice qui avait forcé le mercenaire à intervenir, et d’une certaine manière, se mêler de ce qui ne le regarde pas. Maintenant, la taverne allait peut-être avoir des soucis, car il était intervenu pour aider… Au fond de lui, il espérait que les menaces de l’ivrogne ne soient que des paroles en l’air, cela aurait été bien mieux pour le monde.

- C’est appréciable quelqu’un qui vous remercie, alors merci à vous d’avoir assuré mes arrières. Vous buvez ? Boire tout seul est aussi gênant que chier accompagné.

Eivør faisait des efforts pour se montrer un brin social, même si cela n’était clairement pas son fort, en dehors de ses activités, il n’avait pas vraiment d’ami, il avait donc perdu un peu l’habitude de parler. Même s’il n’avait pas autant de causette qu’un barde, l’homme avait encore une bonne vue, et à la façon dont la rouquine s’était débrouillée avec l’inconnu indiquait qu’elle savait y faire. Il ne posa cependant pas la question concernant son observation. Eivør n’aimait pas vraiment les questions, il s’imaginait donc naturellement ne pas être le seul dans cette situation. Mais toute conversation avait besoin de question pour s’étoffer, alors il s’exprima après avoir pris sa chope en main.

- Je ne me souviens pas vous avoir déjà vu ici, vous êtes là depuis longtemps ?

Le mercenaire n’était pas le plus fin des observateurs, mais il était tout de même capable de reconnaître quelqu’un. Il fallait aussi avouer qu’il ne passait pas tous les jours, ni à la même heure.

- Les deux connards par contre, jamais vus ici.

Ils n’étaient peut-être même pas du coin, car le mercenaire ne se souvenait pas les avoir déjà vus dans ce quartier, il parvenait à se souvenir de certaines têtes, certains regards, mais ceux-là étaient d’illustre inconnu.
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Aeryn MonclarMercenaire
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyLun 28 Juin 2021 - 9:32

Ce que je ne pouvais m'empêcher de déplorer tenait entièrement de l'incapacité des autres à intervenir pour venir en aide aux plus faibles. Je ne m'en étonnais guère, évidemment, chacun étant plus prompt à s'occuper de son derrière plutôt que de prêter main forte au voisin, même si celui-ci se trouvait dans de sales draps. Le monde fonctionnait ainsi depuis toujours, la fange n'y était pour rien. Après tout, il n'y a rien de plus aisé que de fermer les yeux et faire comme si de rien était… Sauf pour les badauds doté d'une curiosité malsaine et qui semblaient se divertir en assistant à ce genre de scène. L'ennui avec la fange c'est qu'elle avait ramené énormément de gens en ville… Si bien que, malheureusement, cela a donné lieu à une multiplication des agressions du genre… À une multiplication des pleutres aussi, évidemment.

Alors quand une personne étrangère se donnait la peine d'agir au lieu de simplement laisser faire et continuer à prendre tranquillement son repas dans son coin, autant marquer le coup en la remerciant. Cela me semblait logique… Même si d'après les dires du grand blond, cela ne lui arrivait pas bien souvent.

- Va t'faire foutre, hein, répétais-je en haussant un sourcil. C'est aussi ce que je dis aux autres d'habitude. Mais puisque vous avez aidé les filles, autant vous remercier correctement.

Une fois privés de leur divertissement de la soirée, les curieux semblaient particulièrement intéressés par la montagne assise au comptoir. Tous l'observaient sans pour autant assumer leur intérêt et détournaient prestement le regard sitôt qu'ils croisaient le mien. Quelle bande d'idiots… Ce monde ne pourrait jamais se redresser avec une population aussi passive que celle-ci … Mais cela ne semblait pourtant pas leur poser de problème. Au contraire, ils me donnaient tous l'impression de rechercher à poursuivre leur existence d'autrefois même si le contexte avait changé. La fange, tout ça, ils ne s'en préoccupaient plus une fois bien à l'abris derrière les remparts de la cité.

-Navrée, mais je ne bois jamais. Pas d'alcool du moins… Cela ne me réussit vraiment pas, rétorquais-je en balayant son invitation d'un geste de main me souvenant encore parfaitement d'une soirée bien gênante… De toute façon, vous étiez bien en train de boire seul tout à l'heure, non ? Vous ne sembliez pas donner l'impression de chier au milieu d'une salle pleine de monde.

J'avais souri en disant cela. Il me rappelait un peu les gars de la compagnie des Lames avec son langage cru et son air sérieux. La question qui suivit manqua presque de me faire hurler de rire tant elle me parut bien surprenante. Après tout, même en veillant à me faire aussi petite que possible afin de gagner en discrétion, l'on ne pouvait pas dire que je passais inaperçu pour autant … La faute à une chevelure dotée d'une couleur bien particulière...

-Quelques jours, répondis-je sans vouloir réellement entrer dans les détails. Assez pour vous avoir déjà vu ici en tous cas. Quant aux deux autres, je suppose qu'ils sont plus habitués aux établissements du goulot.

Je haussais négligemment les épaules sans réellement savoir que dire de plus. Je n'ai jamais été très douée pour converser, plus particulièrement avec un inconnu. Mon attention se porta néanmoins sur la petite tête blonde qui, toujours aussi timide, s'amusait à contourner ce gigantesque client. Je souris en voyant son regard curieux se poser sur l'arme que l'homme portait à la ceinture.

-Je crois que vous avez un admirateur, dis-je au grand blond tout en désignant le gamin du doigt. Si j'étais toi, je n'y toucherai pas… Ça n'a rien d' un jouet.

Le gosse releva les yeux vers moi… À son expression presque coupable, je compris que je venais de freiner son intention de porter la main à la hache de l'inconnu. D'ailleurs, comme pour me prouver qu'il comptait prendre mes avertissement au sérieux, Antoine plaça ses deux mains dans son dos.

- C'est pas très commun comme arme par ici. Vous êtes originaire du duché ? Bûcheron peut-être ? Quoique qu'avec votre posture ce serait bien étonnant.
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Eivør
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 1 Juil 2021 - 23:00
Eivør avait eu l’audace de jeter deux ou trois regards mauvais à des spectateurs le fixant un peu trop, après tout il n’était pas venu là pour devenir l’attraction principale de l’endroit. Maintenant que les deux ivrognes étaient dehors, tout le monde semblait retrouver sa langue, en fait ils faisaient simplement comme si, rien ne s’était passé, c’était sans doute bien mieux comme ça. Le mercenaire avait l’impression que chaque client vivait dans un petit concon le protégeant du monde extérieur. Le pire dans tout cela, c’est que ces personnes étaient bien souvent persuadées que cette petite bulle imaginaire pouvait les protéger. Plutôt que de regarder la vérité en face, ils préféraient détourner la tête et regarder le fond de leur choppe ou encore admirer les traces d’usures sur le bois de leur table.

- Prenez une tisane, ça embrume moins. Et, pour tout à l’heure, je buvais de l’eau, j’aime garder les idées claires.

Bien sûr comme tant d’hommes il s’était déjà réveillé avec la gueule de bois, mais ça… c’était une autre époque. Une époque où il était possible de boire et manger jusqu’à plus faim sans être assaillie de remords. Comment pouvait-on prendre plaisir à festoyer alors que tant d’amis n’étaient plus là ? Comment ne pas penser à tous ceux mort, et pour rien…
Quand bien même il était impossible de revenir en arrière, il ne comptait pas oublier. Il releva la tête.

- Le goulot c'est le nid de ce genre de type, avec un peu de chance, ils y chopperont la chtouille.

Eivør n’avait pas prêté attention au jeune garçon qui s’était approché, il fallait bien avouer que le petit bonhomme n’avait pas un gabarit fait pour attirer l’œil. Lorsque la jeune femme signala la présence de l’enfant, le mercenaire s’écarta d’un pas. Le petit gars devait être âgé d’une dizaine d’années, peut-être moins, l’homme n’était pas des plus doués lorsqu’il s’agissait de deviner un âge. Eivør porta son regard sur son arme, il n’était pas étonnant que le petit garçon s’y intéresse. Les enfants étaient toujours attirés par ce qu’il ne connaissait pas, il suffisait de rajouter à cela le brillant de la lame pour que cela devienne l’objet de maintes convoitises.

- Et j’espère que tu n’auras jamais à « jouer » avec ça un jour...

C'était un doux rêve, au premier poil de menton à l’air libre il y avait fort à parier que quelqu’un viendrait lui donner une pique pour lui demander de patrouiller sur les murs de la cité. Mieux valait pour lui qu’il trouve une profession loin des armes, les soldats et les mercenaires ne mouraient pas dans leur lit. Son attention se reporta sur la jeune femme quand elle le questionna.

- Je ne suis pas vraiment du coin, je suis un réfugié, ou bouseux, à vous de choisir le terme qui convient le mieux. C’est vrai que je vois plus d’épées par ici. Vu comment certains les brandissent... celui qui dirige aurait mieux fait de les armer de fourches et d’économiser le fer.

Manier une lame ne se résumait pas uniquement à faire des moulinets avec, et ça beaucoup semblait l’oublier. La hache demandait en effet moins de pratique, mais elle pouvait se montrer tout aussi efficace si bien utiliser. La déclaration du mercenaire aurait dû clore la conversation, mais une voix l’interpella au dernier moment.

- Dis l’étranger, tu s’rais pas en train de dire qu’on ne sait pas se servir de nos armes ?

Eivør se retourna, faisait alors face un homme en pleine force de l’âge, poing sur les hanches, une épée à la ceinture. Le mercenaire se demandait si la position théâtrale du drôle type avait un quelconque intérêt.

- J’ai vraiment pas envie de débattre maintenant, retournez vous asseoir, buvez et foutez-moi la paix.
- Vous débarquez du trou du cul du monde, et vous trouvez encore le moyen de critiquer ? Les portes son ouvertes, y’a qu’a sortir voir aille...
- Et quand il s’agit de défendre une jeune femme, elle était où votre épée ? Pas dans votre froc en tout cas.


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Aeryn MonclarMercenaire
Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptySam 3 Juil 2021 - 0:01

L'homme disait préférer garder les idées claires et préférer boire de l'eau. En soi, Aeryn ne pouvait que le comprendre d'autant plus qu'elle se souvenait encore très bien des effets des spiritueux sur ses gestes et ses pensées. Juste le fait de se remémorer cette étrange soirée la faisait rougir de honte. Suite à cela, la rouquine s'était promise de ne plus jamais toucher une chope de sa vie et comptait bien s'y tenir. Néanmoins, elle n'en était pas non plus à déguster l'une de ces décoctions d'herbes dont la seule odeur suffisait à lui donner la nausée. De plus, même si elle était effectivement reconnaissante envers l'inconnu d'être intervenu pour secourir les filles, elle n'éprouvait pas pour autant l'envie de lui tenir compagnie.

Aeryn n'avait jamais été du genre à se montrer des plus sociable. Elle se méfiait de tout un chacun et ne faisait rien pour mettre à l'aise ses interlocuteurs. Cette fois, la jeune femme veillait pourtant à faire un effort même si celui-ci ne devait certainement pas sauter aux yeux de la montagne. Elle resta simplement là à l'écouter parler tout en se disant que l'art de la conversation ne devait pas non plus faire partie des talents du grand blond. Il semblait distant et parlait presque seul, se contentant de balancer des phrases comme l'aurait fait un vieillard en évoquant la pluie et le beau temps… De manière bien plus imaginée si elle se devait se baser sur ces propos pour le moins crus. Cette pensée amusa suffisamment notre mercenaire pour lui arracher un léger sourire. Pourtant, la jeune femme veilla à ne pas froisser l'inconnu et n'eut guère le temps de se préoccuper d'une éventuelle méprise quant à son rictus puisque Antoine décida de faire preuve de curiosité.

Un nouveau sourire se dessina sur ses lèvres lorsqu'elle entendit l'homme parler de "jeux". Les armes avaient toujours fait partie intégrante de son existence et ce depuis l'enfance. À l'âge du garçon, Aeryn possédait déjà sa propre épée et commençait à accompagner son père et ses aînés lors de diverses campagnes. Rodrick ne se souciait guère de voir ses enfants perdre un œil avec l'un de ces fameux jouets… Ni même de perdre la vie, d'ailleurs.

Lorsqu'elle lui demanda d'où il venait, l'homme lui apprit qu'il venait d'Hendoire. Le Firmament n'était pourtant pas un si gros navire pourtant les réfugiés semblaient fort nombreux. Mais peut-être n'était-il pas parmi eux. Il pouvait très bien vivre en Morgestanc depuis des lustres, ce ne serait pas le premier … Son père ne venait-il pas lui-même d'un autre duché ? Même s'il est vrai que Rodrick ne s'étant jamais réellement étendu sur le sujet Aeryn elle-même ne savait pas d'où venaient ses parents.

Mais cette fois, l'étranger se montra plus loquace et probablement un peu trop. Impossible pour la rouquine de savoir s'il s'agissait d'une maladresse de sa part ou d'une provocation déguisée… Mais quoiqu'il en soit, sa remarque fut évidemment entendu par un client trop curieux et indiscret qui ne tarda pas à venir brailler sa colère dans le dos du grand blond. La rouquine soupira de lassitude en entendant la conversation houleuse entre les deux hommes.

Voyant que la situation ne pouvait que dégénérer, la rouquine se racla bruyamment la gorge avant de contourner le comptoir pour se placer entre les deux hommes.

-Je pense que nous avons eu notre compte de bagarre pour la soirée. Donc soit vous vous calmez… tous les deux...soit vous quittez les lieux...
-Tu t'prends pour qui, sorcière ! J'te conseille de t'pousser d'là, sinon tu vas prendre les coups pour cette grande gueule…
Un nouveau soupir fut entendu alors que la mercenaire prenait sur elle pour ne pas se laisser emporter par la colère qui commençait à poindre.
-La grande gueule, ici, c'est toi. C'est pas ici que tu vas pouvoir jouer à celui qui pisse le plus loin. Donc soit tu te calmes, soit tu sors et tu sais très bien que je ne plaisante pas, Merlin.
-L'étranger m'a insulté ! Il nous a tous insulté et toi tu comptes le laisser faire ?
-Ce n'était pas une insulte mais un simple constat sur le gaspillage de nos ressources. En cela, si tu étais assez malin, tu saurais qu'il n'a pas totalement tort.
-Tu lui donnes raison ?!
-Merlin... grogna la mercenaire qui commençait à perdre patience. Arrête ça, maintenant… Retourne donc à ta table. Tu n'es même pas en état de mener à bien une conversation.


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Eivør
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 8 Juil 2021 - 23:09
Qu’il était usant de voir que la plupart des types n’étaient même pas capables de voir la vérité en face, Eivør aurait très bien pu lui mettre la tête dedans que cela n’aurait rien changé, un aveugle parmi tant d'autres.
Le bougre n’avait même pas répondu concernant le fait de défendre ou non quelqu’un dans le besoin, cela ne l’intéressait pas, et c’était tout simplement un débat qu’il ne pouvait pas gagner. Cependant, dire que le mercenaire l’avait insulté, ça, c’était tout bonnement une accusation pour rajouter de l’huile sur le feu. D’ordinaire le dénommé Merlin n’aurait sûrement même pas réagit, mais il avait un peu trop consommé ce soir, alors il avait l’impression de se comporter comme fort de la situation.

Pour Eivør, ce genre de type était en tout point comparable avec de vieux limiers en fin de vin, ils aimaient bien montrer les crocs, mais n’étaient pas foutus de s’en servir, et pour finir ; ils sentaient la pisse. Au fond de lui, le mercenaire aurait volontiers collé une bonne raclée à ce Merlin, cependant... Il fallait bien se rendre à l’évidence que la taverne était pleine de ce genre de gars, en étaler un au sol ne faisait qu’enhardir un peu plus les autres. Il suffisait de rajouter à cela les vapeurs d’alcool pour comprendre que la situation risquait de dégénérée en quelque chose de difficilement rattrapable.

- Tu vas pas m’foutre dehors si ? J’ai payé pour être ici et boire ce que je veux, alors j'compte bien rester, mais lui là, il ferait mieux de sortir avant que je ne sois plus en mesure de retenir mes coups !

Le mercenaire hocha la tête, quand bien même il aurait préféré casser un nez ou une rotule, il était préférable pour tout le monde ici qu’il s’écrase. Il se tourna vers la jeune femme et parla à voix basse.

- Il a raison, je ferais mieux d’y aller, avant qu'il ne vous cause d'autres problèmes.

Il reprit à voix haute pour que tout le monde puisse l’entendre.

- En effet, je vais vous laisser boire et manger, vous en avez besoin.

Le blond déposa quelques piécettes sur le comptoir pour payer ce qu’il devait, même s’il n’avait pas vraiment eu l’occasion de finir son plat. Encore une fois, pour éviter un geste malheureux, il contourna l’énième ivrogne de la soirée. Malgré tout, le type continua de l’insulter, sans doute car il aurait aimé avoir l'occasion de se battre plutôt que de laisser le mercenaire partir sans s'énerver.

- Ça au moins c’est un fils de chienne qui connait sa place ! Une épée et tu te défiles, ne revient jamais là où sinon j’m’occuperais de toi l’étranger !

Le mercenaire se demandait si Merlin serait en mesure de faire autant le fier lors d’une prochaine rencontre, lorsque que l’effet de l’alcool et la foule seraient dissipés. Bien sûr, vu comment le type était imbibé ce n’était pas pour ce soir, ni pour demain parce qu’il risquait d’avoir mal aux cheveux au réveil.

***

Cela faisait plusieurs jours que le mercenaire n’était repassé à l’auberge, en toute honnêteté Eivør n’avait aucune envie de causer de nouveau problème à l’établissement, prendre ses distances était alors devenu une nécessité. C’est finalement au milieu de l’après-midi qu’il poussa la porte d’entrée. À cette heure il n’y avait personne, la plupart des clients commençaient à arriver pour la tombée de la nuit, il avait donc encore quelques heures de tranquillité devant lui. Le mercenaire alla s’asseoir à sa table habituelle, attendant que l’on vienne le servir. Le tenancier semblait absent et la jeune femme qui s'approcha de lui n’était pas celle qu’il avait eu l’habitude de voir jusqu’à présent. Avec une certaine appréhension, il posa la question qui lui trottait dans l’esprit depuis déjà de longues minutes.

- Excusez-moi, la jeune fille qui s’occupait du service, elle n’est pas là ?
- Ma soeur ? Vous la connaissez, m’sieur ?
- Peu.
- Elle a eut des soucis, elle pouvait travailler aujourd'hui, alors j'aide.


Le mercenaire plissa les yeux.

- Soucis ?
- J’sais pas trop m’sieur... J'sais juste qu'elle a eu un problème.

Bien qu’il restait impassible, il pouvait sentir son sang bouillir. Il avait une vague idée de la cause du problème.

- L’autre jeune femme, la rousse, où est-elle ?
- Ryn ? Elle est partie, sans rien dire a personne, elle un peu bizarre des fois. Qu’est-ce que j’vous apporte, m’sieur ?
- Rien merci, désolé du dérangement, je reviendrai.
- Vous qui voyez m’sieur.

Le mercenaire se releva et quitta le bâtiment à la hâte, il devait prêter main forte. Au fond de lui, il avait l'impression d'avoir fait empirer la situation, peut-être que s'il avait réagi autrement, les choses auraient été différentes... Si son intuition était la bonne, il ne tarderait pas a mettre la main sur la rouquine, mais aussi sur l'origine du problème.

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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyLun 12 Juil 2021 - 10:16
L'étranger, conscient de se trouver face à un tonneau de vinasse totalement dépourvu d'intelligence, décida de partir, ce qui, à mon sens, fut une idée plus que judicieuse. Je fus néanmoins surprise de constater que le grand blond ne réagit pas lorsque l'ivrogne l'insulta. Pour autant, craignant de voir Merlin se sentir galvanisé grâce à une victoire bien mal acquise, je lui assénais un coup derrière le crâne afin de le faire redescendre sur terre.

-Maintenant tu te la fermes et tu retournes t'asseoir sinon c'est pas la peau des fesses que je te fais quitter les lieux et, je t'assures, que ça n'a rien d'une expression. Pigé ?
-Ouais, ouais, c'est bon …

Je croisais les bras et regardais les deux hommes se disperser. L'un retourna jusqu'à sa table en marchant comme s'il se trouvait sur un bateau ivre, l'autre quitta simplement l'établissement. Le calme revint rapidement après cela et la soirée put s'achever paisiblement.

*****

Trois jours passèrent sans que rien de bien notable ne se déroule dans l'auberge… Si ce n'est l'apparition d'un groupe de milicien dont l'un d'eux qui me sortait par les yeux. Ce matin-là n'était en rien exceptionnel. Je m'étais levée à l'aube pour avoir la possibilité de m'entraîner un peu avant d'accompagner Laetitia au marché afin de l'aider avec ses paniers. Je ne l'avais laissé que quelques minutes devant une sorte de spectacle des rues donnés par quelques danseurs et musiciens pendant que je conduisais Antoine jusqu'à un stand de jouets en bois au prix franchement exorbitant. Voyant que je n'avais nullement les moyens de lui offrir le cheval grossièrement sculpté, je l'avais entraîné jusqu'à l'endroit où nous avions laissé sa soeur quelques instants plus tôt, espérant ainsi couper court à sa frustration. Néanmoins, en arrivant à la hauteur de la petite troupe, je constatais bien vite que Laetitia n'était plus là…

Je regardais partout autour de moi, serrant de plus en plus la main du petit garçon car je sentais que quelque chose n'allait pas. J'interrogeais quelques commerçants jusqu'à ce que l'un d'eux ne me dise que la jeune fille était partie avec deux hommes. Inquiète, je laissais donc le garçonnet au maraîcher lui demandant de ne pas s'éloigner et de m'attendre avant de prendre la direction indiquée par le marchand.

Je m'engouffrais ensuite dans les venelles de la cité, interrogeant chaque fois les quelques passants que je rencontrais sur ma route. Je finis par trouver la jeune femme dans une impasse. Elle était seule, assise par terre. Je me dirigeais vers elle à grands pas pour m'accroupir face à la gamine. Je ne constatais aucune trace de sang, certes, mais il me fut bien impossible de ne pas remarquer la marque encore rouge autour de son cou… quelqu'un l'avait étranglé.

- Qu'est-ce qu'il s'est passé ? lui demandais-je sans détour et sur un ton sans doute un peu trop brusque. Qui t'a fait ça ?
- Les… Les deux hommes de l'autre jour… Ils m'ont dit que la prochaine fois ils feraient en sorte que je disparaisse pour avoir le temps de… de…
- C'est bon,
la coupais-je en l'aidant à se redresser et ce, sans le moindre ménagement. Tu es vraiment stupide, putain, quelle idée de suivre ces hommes comme ça. Pourquoi ne pas avoir hurlé ?
- J'ai eu peur...
- Pffff, c'est sûr qu'ensuite tu as eu moins peur, espèce d'idiote.


Je la ramenais jusqu'au marché afin de récupérer le gosse. Après cela, je les conduisis tous deux à l'auberge avant de monter récupérer mes arbres. En bas, je trouvais Laetitia, Laura et Hegbert en train de discuter.

- Où tu vas comme ça ? me demanda-t-il surpris de me trouver ainsi équipée.
- Je vais régler le soucis, pour de bon, lui répondis-je avant de quitter l'auberge.

*****

La ville avait beau ne pas être extrêmement grande, mieux valait savoir se renseigner pour pouvoir les trouver. Heureusement, je pouvais compter sur Bertrand, un ancien mercenaire et ami de mon père pour débusquer ces deux crétins et en apprendre plus sur eux et leur soi-disant relations… Relations qui s'avérèrent plutôt dangereuses si je devais en croire les informations de Bertrand et de sa flopée de gosses des rues. Pour autant, de ce qu'ils avaient pu me dire, les deux gredins ne faisaient que graviter autour d'une bande de petits malfrats crève-la-faim sans réellement y être intégré… Tant mieux pour moi étant seule face à ces imbéciles.

Je me dirigeais donc vers le goulot, sans me perdre… Ce qui fut assez surprenant de ma part pour être ainsi mentionné. Bertrand avait affirmé que je trouverai ces gens à l'est, près du port, dans une rue longeant le chaudron… Ce qui voulait forcément dire que pour y parvenir il me faudrait soit traverser le goulot, ce qui serait plutôt stupide même pour une femme entraînée, soit contourner le soucis en passant par la hanse avant de longer le port… Cela représentait un sacré détour, certes, mais au moins celui-ci m'assurait d'y arriver entière même si la partie sud du port comportait autant de crasse humaine que le goulot en lui-même. Ne voulant point entrer dans la gueule du loup sans plus de renseignements, je décidais de prendre la température dans la taverne - sacrément miteuse - bordant le quartier à la réputation plus que sordide.

"La sirène gueulante", c'était le nom choisi par les propriétaires du lieu … Et autant vous dire que les femmes gueulant à l'intérieur ne ressemblaient en rien aux sirènes des histoires. Prenons l'exemple de la tenancière. C'était une grosse femme arborant un gloitre couvert d'une crasse épaisse pouvant être pris pour des poils lorsque l'on se tenait de loin. Son visage étaient couverts de cicatrices évoquant une petite vérole depuis longtemps guérie mais qui la marquait profondément, à jamais. Je m'installais donc au comptoir et commandais une bière que je ne touchais évidemment pas. Je n'étais pas là pour boire après tout, mais uniquement pour écouter les conversations des uns et des autres en espérant voir apparaître les deux gredins que j'étais venus corriger. Et cela ne loupa pas.

Si les conversations ne m'apprirent rien d'intéressant je ne pus toutefois me réjouir en voyant les deux idiots entrer. Je n'avais donc plus qu'à attendre qu'ils décident de partir pour les suivre discrètement. Aussi délaissais-je le comptoir pour aller m'asseoir dans un coin me laissant tout le loisir de les observer. Les cheveux dissimulé sous une capuche sombre, j'attendais...
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Eivør
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyLun 26 Juil 2021 - 17:42
- Je veux des noms.
- J’ai rien à t’dire l’paria, retourne avec les tiens et lâche moi.
- Des noms !

L’homme reçut un coup dans l’abdomen et fut projeté au sol. Il roula mollement sur les pavés encrassés par la pisse et les merdes des bas-fonds. Le mercenaire se rapprocha du couard qui tentait de s’échapper en rampant sur le sol, il le retourna avec le plat de sa botte sous le regard interloqué des manants. Un des avantages premiers du coin était de ne pas y croiser de milice, l’on pouvait sans peine tabasser quelqu’un en plein milieu de la rue sans rien, et ce n’était certainement pas les passants qui allaient intervenir.

- Dernière chance, pouilleux.

Le mercenaire attrape le type par le col pour le remettre sur ses jambes, préparant déjà un nouveau coup dans le ventre. L’ivrogne tenta bien de se recroqueville pour parer le coup, mais il n’y parvint pas. À l’impact, il toussa bruyamment et se roula une nouvelle fois en boule sur le pavé.

- D’accord d’accord, j’vais parler...
- Il vaudrait mieux pour toi.
- Je... Je connais pas leurs noms, mais je sais où les trouver...La sirène gueulante, c’est là qu’ils se rincent le gosier, eux et tous les types du genre. L’endroit est un coupe-gorge, j’irai pas si j’étais toi, tu ferais mieux de retourner dans les bonnes rues.
- Merci, maintenant tire-toi de là.

L’homme décampa avant que le mercenaire n’ait le temps de finir sa phrase. Eivør connaissait l’établissement uniquement de nom, et pour ce qu’il en savait, il s’agissait plus d’une maison de passe miteuse que d’une véritable taverne. L’endroit idéal pour mettre la main sur des ordures, et peut-être même de haut représentant de la milice, il fallait avouer que certains avaient de drôle de penchant lorsqu’il s’agissait de choisir un endroit pour boire. Si le mercenaire avait laissé filer l’individu, c’est parce qu’il savait très bien que celui-ci n’irait pas rapporter leur petit accrochage. Au mieux on aurait coupé la langue de bougre parce qu’il n’était pas capable de la fermer durant un interrogatoire, et dans le pire des cas, c’est Eivør lui-même qui lui aurait mis la main dessus.

***

Le mercenaire poussa la porte de l’établissement en état de délabrement avancé, c’est tout juste s’il ne craignait pas de prendre le chambranle de la porte sur le coin de la figure. L’endroit était similaire aux égouts, la moiteur de l’endroit vous collait au visage et l’honneur arrivait au grand galop pour vous achever. Eivør se demandait comment il était possible d’avoir envie de passer du bon temps lorsque l’odeur des lieux était similaire à celle des latrines d’un baraquement. Outre l’odeur, la surprise fut de taille, à tout juste trois mètres de lui se tenaient les deux ivrognes, toujours vêtues de leurs braies crasseuses. À cette distance il était impossible de les confondre avec quoique soit dans cette foutue taverne, c’était bel et bien eux.

Le mercenaire n’eut aucune difficulté à s’approcher, de toute façon, tout ici était bien trop imbibé pour réaliser quoique ce soit. La tenancière qui était aussi large que haute le toisa d’un regard mauvais alors qu’il progressait d’un pas décidé. Une putain éméchée s’interposa entre lui et les deux corniauds.

- Oh... Il est beau celui-là, bâti comme un guerrier mon mignon... Demande-moi n’importe quoi, j’ai envie de te dire oui...
- Jamais avec les animaux.

Fut la seule réponse, avant que la femme ne soit le temps de l’insulter ou de répondre et la força à s’écarter. La répartie quelque peu brutale du mercenaire avait attiré l’attention d’un des ivrognes qui commençait à se retourner, sans doute offusqué par de telle manières à l’égard de la bonne chair.

- ooh la, t’es pas obligé de mal parler à cette dame, foutu fils de c... Oh putain Chap ! C’est l’grand d’la dernière fo...

Un coup de poing dans le coin de la mâchoire l’empêcha de finir sa phrase, le bonhomme s’écroula contre le comptoir, renversant par la même occasion sa chopine sur la tenancière qui vociféra. Le dénommé Chap sauta de son tabouret, son récemment cassé n’avait pas encore repris sa forme naturelle.

- J’m’en vais t’saigner comme un goret l’étranger.
- Cause toujours.

Alors qu’il allait devoir livrer bataille à un contre deux, un troisième se présenta pour venir aider les deux premiers. Trop occupé, Eivør ne vit pas son nouvel adversaire et reçu un coup dans le flanc, la douleur lui tirer un grognement. Pivotant sur son pied droit, le mercenaire attrapa la chopine renversée sur le comptoir et la brisa sur le crâne du troisième butor. Prenant appui sur le comptoir, le mercenaire lui flanqua un bon coup de pied qui l’envoyer valdinguer un peu plus loin au milieu des chaises et des tables.



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Aeryn Monclar



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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyLun 2 Aoû 2021 - 12:18
-Mais que vient-il foutre ici, celui-là ?se demanda la rouquine encapuchonnée en voyant le grand blond pénétrer dans la taverne.

L'homme ne passait clairement pas inaperçu dans ce coin là. Il allait forcément se faire repérer par ses proies… Il devint vite évident aux yeux de la mercenaire que son plan allait couler à l'eau comme l'ancre d'un navire… Elle aurait voulu pouvoir se lever assez rapidement pour le faire sortir avant que ses cibles ne le remarquent, mais il était déjà trop tard...

-Et là, je fais quoi ? se dit-elle en soupirant, voyant que la situation dégérait déjà sous ses yeux. Et évidemment, comme la fois précédente, une bagarre éclata rapidement.

Aeryn observait la scène avec un air particulièrement las. Tout semblait se répéter devant elle. Le grand blond se trouvait aux prises avec les deux hommes pendant qu'un troisième se rapprochait de son dos. Perplexe, elle essaya de réfléchir aussi rapidement que possible. Si elle intervenait, son plan serait forcément réduit à néant… Mais si elle ne bougeait pas de sa chaise, l'étranger se ferait poignarder dans le dos par le pleutre qui se rapprochait lentement non sans une certaine hésitation…

-Fait chier, putain... grogna-t-elle intérieurement avant de se relever. Elle se saisit du pichet de bois se trouvant sur la table voisine. Celui-ci était plein de cette bière infâme de piètre qualité qu'ils servaient dans ce boui-boui tout aussi dégoûtant. Dégoûtée par l'odeur du liquide, la mercenaire écarta le contenant aussi loin que possible avant de le jeter sur ses cibles en criant :

-Milice !

Comme elle l'avait prévu, tous cessèrent de bouger dans la salle. Même le tenancier affichait une mine inquiète alors qu'une perle de sueur apparut sur son front couvert d'une épaisse couche de graisse. Et là… Tout se déroula rapidement, la plupart des clients et des demoiselles présentes détalèrent comme des lapins pour sortir par une porte soigneusement dissimulée derrière le comptoir… Ils avaient l'habitude de passer par là, visiblement… Et bientôt, ne restait dans la salle que deux ou trois clients totalement ivres avachis sur leur table et le tenancier qui faisait mine d'essuyer ses choppes. Aeryn, le visage toujours caché par sa capuche, alla se placer devant l'étranger, les bras croisés.

- C'est un don chez toi ou… soupira-t-elle sans prendre la peine de terminer sa phrase. Sortons d'ici...

D'un geste de tête, la mercenaire invita l'homme à la suivre en passant, évidemment, par la porte principale. Elle resta silencieuse jusqu'à la sortie du quartier où elle put se débarrasser de sa capuche.

- Que venais-tu faire ici, au juste ? Ne va pas me faire croire que tu voulais juste boire un verre… Putain, ils ne se repointeront pas de sitôt… Grâce à toi, je viens de perdre leur trace, donc tu as intérêt à avoir une bonne excuse pour avoir fait foirer mon plan comme ça...
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 19 Aoû 2021 - 12:25
Sans doute aurait-il dû frapper plus fort, suffisamment pour s’assurer que le type ne se relève pas. Ou alors lui avant le plat de sa hache dans les flottantes et l’ouvrir comme un poisson que l’on veut nettoyer. Si le premier soulard avait sans aucun doute le nez cassé à l’impact, le second quant à lui eut le temps de se préparer à contrer le coup. Trop obnubilé par les deux adversaires face à lui, le mercenaire ne prêtait aucune attention à ce qui pouvait se passer dans son dos. L’ivrogne avec le nez encore en état défourailla son coutelas. Le blond n’hésita pas à son tour à sortir son arme et dévier le premier coup avec sa lame. Un pas rapide sur le côté lui donna l’avantage sur une contre-attaque, la lame de sa hache fendit l’air et toucha légèrement la hanche du bougre nommé “Chap”. La rombière se cacha derrière son comptoir de peur de prendre un mauvais coup.

Tout aurait pu s’arrêter là, une ultime attaque et l’homme pourrait rejoindre ses Dieux. Malheureusement le destin en décida autrement, l’annonce de la milice fit déguerpir l'ensemble de la salle. Chap bien que blessé releva son collègue et fila par la porte de derrière alors que le mercenaire se retrouva à esquiver ou pousser une bonne partie de la foule qui voulait sortir. Arme toujours à la main, le mercenaire prit soin de la placer derrière lui pour ne pas blesser un innocent qui voudrait simplement se tirer. L’air de rien, la tenancière se redressa, attrapa une ou deux chopes qu’elle commença à nettoyer comme si rien ne s’était passé. Le tout pour se donner bonne figure au cas où un bataillon viendrait à débarquer.

Le mercenaire releva son regard des traces de sang présentes sur le sol, la voix de la silhouette qui se tenait devant lui ne lui était pas inconnue, et son don de déduction lui permettait de dire qu’elle n’était pas bien contente. Eivor ne répondit pas de tout de suite et se contenta de suivre la jeune femme à l’extérieur sous le regard presque satisfait de la grosse rombière.

- Je suis au courant pour la serveuse. Te croiser ici confirme que je ne me trompais pas sur “l’origine” du problème.

Le mercenaire était bien au courant que sa méthode n’était pas des plus raffinées, lui était simplement rentré dans la taverne dans le but d’éliminer une fois pour toutes le problème. Il imaginait bien que la rouquine devait nourrir les mêmes ambitions, simplement, elle faisait preuve d’un peu plus de finesse. Le blond releva la tête et montra tout simplement le fil de sa lame.

- Tu gagnes aussi une piste fraîche. Inutile de se mettre sur la gueule, on veut la même chose, avec des méthodes certes différentes, mais le but reste le même.

L’homme fit quelques pas en avant, il essuya la lame de son arme sur son avant-bras, puis la rangea avant que cela n’attire trop l’attention.

- On a deux options. On peut les pister, blessure non mortelle, mais ça pissera le sang donc plus ou moins facile à suivre. Sinon, on est face à deux types pas très malins, incapables de faire la différence entre un cul de bouc et une trompette. Je les vois mal se recoudre entre eux. Tu es là depuis longtemps ? Vu le quartier, j’imagine qu’il n’y a pas cinquante endroits où se faire soigner sans risquer d’y crever ou de repartir avec la gangrène n’est-ce pas ? Tu le sais, je le sais et ils le savent aussi.

Il croisa les bras à son tour, attendant sans doute une réponse cinglante concernant sa méthode d’un autre temps pour mettre la main sur quelqu’un.

- J’vais voir la crasseuse tout seul, ou tu comptes m’accompagner ?
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyMer 25 Aoû 2021 - 13:23
Dire qu'Aeryn était contrariée de voir son plan ainsi réduit en fumée serait un euphémisme. Elle avait beau savoir ce que ce géant venait faire dans ce quartier, cela n'apaisait en rien sa colère. En d'autres circonstances, la mercenaire l'aurait probablement insulté, traité de tous les noms sans réellement se soucier de l'imposante carrure de son interlocuteur. Pourtant , le moment n'était point à la dispute, elle n'avait pas le temps de se perdre en reproches et réprimandes malgré son envie bien présente.

-Mais… De quoi j'me mêle!? laissa-t-elle échapper malgré tout en posant les poings sur les hanches. Je peux très bien me charger de ça toute seule, et cela fonctionnait plutôt bien avant que tu ne viennes foutre tes deux gros pieds dans le plat !

Malgré sa contrariété, Aeryn pouvait néanmoins reconnaître que son fameux plan était pour le moins bancal. Dans sa précipitation, le temps lui manquait si bien qu'il lui fut bien impossible de le développer correctement laissant ainsi quelques zones d'ombres qui pouvaient aisément s'avérer dangereuses. Aussi, se reprit-elle rapidement, soupirant tout de même puisque cela n'était pas son genre de s'avouer vaincue si facilement.

-Je ne retourne pas là-bas… Pas tout de suite du moins… Tu es bien trop reconnaissable avec ta taille et ton attirail d'ours sauvage. On se ferait repérer en quelques secondes… Et puis, je ne sais pas pour toi, mais ce n'est franchement pas mon quartier de prédilection. Je ne sais pas où ces bâtards pourraient aller pour se faire soigner… Ils pourraient même faire ça eux-mêmes...

La mercenaire regrettait grandement ce manque de temps. Certes, ces voyous ne pouvaient pas aller bien loin et encore moins quitter la cité, mais ces derniers devaient connaître un grand nombre de cachettes, sans parler "d'amis" ou de complices pouvant les protéger. Ils n'étaient que deux, une femme qui ne savait pas grand-chose de cette ville et un étranger. Comment ne pas imaginer que ces deux-là partaient perdant dans cette histoire qui prenait des allures de plus en plus rocambolesques.

-Bon sang que ça m'agace... grogna-t-elle en donnant un coup de pied virulent dans un pauvre cailloux qui avait eu l'audace de se trouver devant elle. Attends… Tu sais pister, c'est bien ça ? lui demanda-t-elle finalement.
Je crois bien qu'il ne nous reste pas d'autres solutions, même si je doute qu'on puisse suivre des tâches de sang dans le noir… Je comptais les suivre eux, ça me semblait plus simple … mais là… Bon, d'accord… Je te suis … Mais essaie de te faire discret et… J'sais pas, sois moins bourrin. Je ne sais pas comment ça fonctionne par chez toi, mais ici c'est pas terrible comme tactique, tu as bien dû t'en rendre compte...

À vrai dire, l'idée de retourner là-bas juste après les derniers événements ne plaisait pas du tout à la mercenaire. Ils seraient forcément sur le qui-vive après tout cela, ne serait-ce que pour guetter l'arrivée de la milice qui, évidemment, ne viendrait pas. Néanmoins, quel autre choix avaient-ils en cet instant ? Voilà pourquoi, après avoir poussé un énième soupir, Aeryn invita le géant à prendre la tête de leur duo.

- C'est quoi ton nom déjà ?
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Eivør
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MessageSujet: Re: Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé)   Ça commence comme ça et... [Aeryn] (Terminé) EmptyJeu 26 Aoû 2021 - 17:46
Le mercenaire resta silencieux et regarda le caillou se faire molester à coups de botte. Malgré tout ce que pouvait dire la rouquine, Eivør ne se considérait pas en tors. N’ayant toujours pas vraiment connaissant du type qui s’apprêtait à l’attaquer par derrière, il considérait qu’il aurait pu finir le travail si une personne bien particulière n’avait pas gueulé à la milice en plein milieu de l’affrontement. L’homme était certes bourru, mais il savait aussi faire preuve d’une certaine sagesse, c’est pourquoi il ne pipa mot à ce sujet, craignant de finir dans le même état regrettable que le petit caillou.

Malgré tout, le mercenaire ne croyait vraiment pas que les deux couillons seraient capables de se soigner tout seuls, du moins pas celui avec l’entaille. L’autre n’avait -heureusement pour lui- que le nez cassé, un peu de repos, une soirée avec une bonne amie. Au mieux il finirait le reste de sa vie avec un groin tordu comme une vieille bicoque.

- Comment ça fonctionnait, serait plus juste.

Eivør ne rajouta rien, son chez lui était bien loin et ses souvenirs avec…
Il était cependant sûr d’une chose, c’est que là d’où il venait, les deux types n’auraient jamais survécu à leur premier passage dans une auberge. Au moins problème quelqu’un se serait levé pour les occire, et dans le pire des cas ils seraient tombés sur des soldats en repos.

- Eivør.

Certes il faisait sombre, mais il y avait des torches à tous les coins de rues, personne ne remarquerait une absente dans le lot. Le mercenaire s’approcha du mur proche de lui et retira tout simplement la torche de son socle branlant. Flambeau en main l’homme contourna la cour de la taverne miteuse qui faisait office de maison de passe et contourna la bâtisse. Le duo tomba bien vite sur la porte dérobée que la plupart des clients avant empruntés. Le mercenaire se baissa et rapprocha la flamme du sol boueux, il y avait plusieurs empreintes, certaines suffisamment distinctes, d’autres moins. Après un coup d’œil minutieux, l’homme pointa du doigt une empreinte.

- Celle-ci est beaucoup plus profonde que les autres. C’est l’un de nos fuyards qui porte l’autre sur l’épaule.

À première vue, tout cela pouvait semblait tiré par les cheveux. Un type tout simplement plus costaud et lourd aurait pu laisser ce genre de trace. Le mercenaire continua de remonter la piste avec la rousse sur ses talons, les empreintes menaient au coin d’une ruelle sombre et étroite, le genre d’endroit que l’on déconseille aux jeunes femmes sans défense. Là, le mercenaire étudia le mur jusqu’à trouver une trace de main sanguinolente, le blessé s’était appuyé contre le mur pour s’enfoncer dans la ruelle avec son acolyte. Cette fois l’homme ne le dit rien et se contenta de désigner la trace avec le bout de sa torche.
Méfiant, il s’engagea dans la ruelle tout en prenant sa hache en main, au cas au quelqu’un se décide à lui sauter dessus au bout de quelque pas. Quelques mètres plus en avant, il trouva une nouvelle trace contre le mur, signe qu’ils étaient bien sur la bonne voie. Le duo continua durant quelques secondes avant de sortir dans une nouvelle ruelle un peu large. Eivør ne connaissait pas bien le coin, mais au vu de l’état lamentable des bâtiments environnants, ils étaient toujours dans le même quartier. Là, le sol était moins souillé que derrière l’auberge, une nouvelle fois l’homme étudia les traces cherchant toujours des empreintes plus profondes, cette fois-ci, celles-ci étaient parsemées de gouttelette de sang.

- Il saigne plus, et faiblit. Il n’ira pas loin.

Le mercenaire n’était pas un médecin, il avait quelques bases pour traiter les blessures, car il ne comptait sur personne pour nettoyer une plaie en cas de soucis. Généralement en cas de plaie, il fallait éviter de bouger et au mieux, bander la blessure pour limiter les saignements. Là le type avait galopé à travers les ruelles, activant ses muscles et envoyant le sang vers le trou de sortir. Les traces continuèrent sur quelques mètres, traversant la ruelle pour s’arrêter au niveau d'une porte qui semblait en bien meilleur était que l’ensemble du quartier. Eivør tenta un coup rapide par la fenêtre, mais les carreaux étaient si crasseux qu’il n’aurait pas vu un bœuf de l’autre côté.

- Alors, tu me montres ta méthode ? Toquer et proposer des fraises peut-être ?

Déclara le mercenaire en hochant la tête vers la porte.


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