Description du quartier noble

Lorsque l’on remonte en direction du nord, Marbrume fait étalage de ses splendeurs passées. La noblesse se lotit dans de grandes résidences mondaines et quelques manoirs grandioses. Un ancien palais à l’architecture fière et orgueilleuse se découpe allègrement dans un air qui semble purifié, et certaines de ses tours rivalisent ribon-ribaine d'altitude, offrant jadis un repère aux navires égarés sur l'océan.

Les allées y sont larges et longues, entretenues par quelques façonniers bien trop heureux de demeurer au sein des murs intérieurs de la cité. Elles montent en pente sous les voûtes harmonieuses de marbre blanc, guidées par les pans du rempart primitif, désormais annexé par la croissance fulgurante qu'a connue Marbrume. Les pâtés de maisons, bien ordonnés, sont séparés par des clôtures de fer ouvragé et de paisibles jardins, et leurs toits partent à l'assaut de la petite colline dans une mosaïque dense de tuiles rondes, ocres, et ondulées.

Cependant, le quartier a souffert de la Fange, comme partout. Si l’état général de l’Esplanade reste bien meilleur que la basse-ville et certains bas quartiers devenus exécrables, l’on peut toutefois noter qu’après un an de Fléau, certaines façades sont plus mornes qu’auparavant, que certains jardins poussent en tous sens avant qu’un jardinier n’y passe enfin, et d’autres détails du type qui étaient inexistants auparavant, même si tout un chacun essaye tant bien que mal de garder la face.

Un autre rempart vient séparer la ville en deux, offrant de son cordon pierreux la sécurité et la séparation des classes auxquelles aspirent les sangs-bleus. Un corps-de-garde filtre le passage entre la partie pauvre de la ville, située au sud, et la partie nord, appartenant aux mondains. Nobles, aristocrates, conseillers et riches bourgeois et commerçants pouvant s’offrir le luxe d’y vivre peuvent circuler librement sous la surveillance sévère des quelques gardes officiels restant de la cité, mais le petit peuple doit montrer patte blanche pour toute venue dans le Haut Quartier. Toutefois, il a déjà été fait mention de tentatives d'infiltration de réfugiés et de marchandises illégales véhiculées à travers le rempart intérieur, permises notamment par le réseau d'égout de la ville comme par la création de caves et de tranchées creusées d'une habitation à une autre.