Des aiguilles au service de la nuit ! [Terminé]

Sujet: Des aiguilles au service de la nuit ! [Terminé] Lun 11 Jan 2016 - 19:11

Des aiguilles au service de la nuit !
Bôdan Mercuro x Héloïse Coutrier

Héloïse regarde par la fenêtre de sa chambre, le ciel est grisâtre et quelques gouttes de pluie s’écrasent sur les pavés. Elle tire sur les manches de sa robe bleu marine avant d’ajuster sa cape sur les épaules et de jeter un dernier coup d’œil au miroir de sa coiffeuse. Des cernes creusent ses yeux, elle ne dort pas très bien depuis quelques temps, sans-doute, à cause des fangueux, du surplus de travail et d’un manque certain de nourritures. Ses cheveux sont rassemblés par une longue tresse sur le côté et c’est dans un dernier soupir qu’elle quitte sa chambre ou encore quelques braises de la nuit dernière crépitent dans la cheminée.

Malgré la fatigue, c’est l’esprit enjoué qu’elle traverse le vieux marché. Elle s’arrête à quelques étals, admire quelques bijoux, des tissus et se trouve attirée par la douce odeur des madeleines chaudes. Elle se laisse tenter pour en acheter une et elle continue son chemin jusqu’à la bibliothèque en dégustant sa gourmandise.

Sur le trajet, elle croise le regard d‘un vieillard. Il est assis contre un muret, les jambes tendues et porte des vêtements abimés. Il fait la quête mais peu de pièces tombent dans la petite tasse d’argile. Héloïse se rapproche vers le vieil homme, s’accroupit et lui tend l’autre moitié de sa madeleine. Elle lui sourit et le clochard le lui rend en dévoilant des dents pourries et une haleine fétide à vous assommer un troupeau de mouton. Elle grimace légèrement, retroussant son nez sans perdre pour autant son sourire avant de se redresser et de le saluer d’un petit geste de la main avant de longer les dernières boutiques du quartier.

Quelques minutes plus tard, elle se trouve devant les escaliers interminables de la bibliothèque de Marbrume. Héloïse aime s’y rendre de temps en temps pour se perdre dans les longues allées et feuilleter quelques livres de poésies. C’est ainsi, qu’elle se retrouve cachée dans un coin de la bibliothèque, assise sur une chaise, la tête baissée en train de lire à voix basse quelques poèmes.

Une longue demi-heure plus tard, Héloïse est sur la pointe des pieds pour attraper un nouveau recueil sur la cinquième étagère. Malgré sa petite taille et toute sa bonne volonté, elle n’y arrive pas et se voit escalader la première étagère pour pouvoir atteindre du bout des doigts ce livre, mais elle ne peut toujours pas l'atteindre.
Elle soupire contrite. Elle tire sur ses bras pour que ses pieds puissent atteindre et prendre appuie sur la deuxième étagère, mais ses mules glissent et elle se retrouve coincée, les bras tendues et les mains cramponnées au rebord de la cinquième étagère. Elle s’apprête à tout lâcher lorsqu’elle sent la bibliothèque trembler prête à basculer. Crispée, Héloïse n’ose plus bouger… Mais elle ne peut pas tenir indéfiniment.

- Il y a quelqu’un… ? Dit-elle d’une toute petite voix, comme si elle craint de se faire gronder.

Comme tous les jours dans cette ville morose, Bôdan était parti à la pêche aux informations, il voulait faire grossir ses rangs comme toujours et malgré son réseau il ne connaissait pas toute la ville, fort heureusement vu la population qui y trainait. Les visages se succédaient dans les rues et aucun ne se ressemblaient, si ce n'est que parfois il pensait voir Satine entre deux ruelles, mais son imagination lui jouait des tours. Il allait dans quelques commerces de confiance demander des informations sur les artisans les plus compétents de la ville, leurs habitudes, leur orientation politique. Bien souvent, ces artisans de génie étaient trop mal réputé pour leurs pratiques violentes, ce qui désolé Bôdan puisque sa guilde ne se tâchait pas les mains de sang. La guilde refusait le trafic humain, les assassinats et ce genre de choses, le monde avait besoin d'hommes et de femmes contre la menace des fangeux et si tout le monde commençait à s'assinner ce monde ne tiendrait pas longtemps.

Il soupira lorsqu'il sorti du dizième commerce sans aucune information de valeur. Il commençait à désespérer, peut-être ferait-il mieux de partir voler quelques fuits pour manger ce midi. Lentement il se mit à avancer dans la population. Au détour d'une rue il entendit une conversation intéressante, deux jeunes femmes, des roturières, avec un sourire aux lèvres, discutaient joyeusement de la couturière qui avait fait leur robe, Bôdan qui avait de solides connaissances en couture observa d'un œil rapide mais avisé le travail fourni, c'était un travail propre et efficace, une couturière de talent sûrement. Il s'arrêta un instant contre le mur pour écouter d'une oreille discrète. Il semblerait que c'était une jeune femme qui avait fait ces œuvres, mais pas n'importe qui, une jeune femme cultivée, c'était ce que « son aura » dégagé disaient ces demoiselles, elles se plaignaient que la boutique soit fermée. Il n'en fallut pas plus à Bôdan pour quitter le quartier de Bourg-Levant vers le temple de Trinité, même s'il détestait ce lieu on y trouvait la bibliothèque, il n'y avait pas milles endroits dans Marbrume pour se cultiver sans déranger personne.

Lentement il grimpa les quelques marches pour pénétrer l'immense batiment de savoir, il y régnait un silence studieux, seul le bruit des bougies frépitantes troublaient ce silence. Les yeux de Bôdan parcouraient les allées, il cherchait une roturière, jeune, cherchant à lire seule à l'écart de tous. Il s'orienta donc dans les allées sombres de la bibliothèque pour réussir sa quête. Même après de longues minutes de recherche il ne trouva rien, jusqu'à ce qu'un son parvienne à ses oreilles : un livre qui tombe, curieux il tendit l'oreille et entendit quelques bruits inquiets de femme. Curieux le voleur se dirigea dans la direction des plaintes et face à la scène qu'il découvrit il ne put s'empêcher de se féliciter pour sa trouvaille. Rapidement il arriva à la hauteur de la jeune femme réclamant de l'aide avant de dire d'une voix neutre, le visage presque entièrement caché.

-Laissez vous tomber dans mes bras mademoiselle, je vous ratrappe, sinon vous risquer de faire tomber toutes les allées de livres, risquant de détruire toute la bibliothèque.

Il avait finit sa phrase avec un peu de sarcasme mais il n'en pensait pas un mot, rapidement il se mit en position pour que la demoiselle se laisse tomber dans ses bras d'homme athlétique non sans sentir sa crainte. Il amortit sa chute comme il le faisait avec ses propres chutes avant de la déposer au sol et de la redresser doucement. Il observa son visage lentement de son regard brumeux. Elle était jolie, de longs et beaux cheveux bruns, un regard délicat, une jolie jeune femme coquette.

-J'espère que tout vas bien pour vous. Il fit une courte pause avant de demander. Je recherche une couturière, je n'ai entendu que de bonnes choses sur ses travaux mais j'ignore son nom, son visage, je sais juste qu'elle vient souvent ici se cultiver. Vous auriez des informations ?

Héloïse n’est vraiment pas dégourdie pour se retrouver dans ce genre de situation ! Elle ne va pas tenir longtemps, elle sent même déjà sa force la quitter et ses doigts ne vont pas tarder à lâcher cette étagère. Tout va s’écrouler, elle, les livres et la bibliothèque. Elle se maudit intérieurement, elle n’a pas pensé à prendre la chaise comme escabeau et c’est dans sa propre stupidité qu’elle se retrouve suspendue prête à faire une grosse ânerie dans ce lieux de connaissance. Elle a soudainement envie de rire, un rire un peu contrit, mais elle s’imagine dans cette même mise-en-scène mais au bord d’une falaise, et elle marmonne dans sa tête, que dans sa bêtise, elle a plutôt de la chance.

[...]

Elle est sauve, un gentilhomme vient à sa rescousse. C’est sans-doute un peu exagéré mais elle est bien heureuse qu’un inconnu prenne la peine de lui porter main forte. Héloïse se laisse tomber et se retrouve dans les bras de son sauveur, le remerciant d’un sourire après avoir retrouvé son équilibre et une distance raisonnable entre eux.

- Je vous remercie… Dit-elle tout en rajustant sa robe, tirant sur ses manches avant de lever les yeux vers son vis-à-vis.

Elle fronce doucement les sourcils en scrutant de haut en bas l’homme qui lui fait face. Elle retrousse son petit nez se demandant ce qu’il veut à cette soi-disant couturière. Héloïse a la main sur le cœur, si elle peut aider son voisin, elle le fait, mais elle ne donne pas aussi facilement sa confiance. Il est grand, la couturière doit lever la tête pour croiser des yeux qui lui font penser à la couleur des cendres de sa cheminée.

- Peut-être que je la connais… Mais que lui voulez-vous exactement ? Demande-t-elle en détournant son regard pour se baisser afin de récupérer un livre qui est tombé de l’étagère. Elle caresse la couverture du plat de sa main en lisant le titre avant de le ranger sur la deuxième étagère dans l’espace vide entre deux autres recueils.

- Comprenez bien monsieur, que je dois me renseigner… Car si vous lui voulez de mauvaises intentions… Chuchote-t-elle en se tournant vers l’inconnu en lui jetant un regard qui complète la suite et fin de sa phrase... Mais elle dévie ses yeux des siens, elle n'arrive pas à les fixer trop longtemps ayant l'impression qu'il peut la sonder et connaitre ses pensées et cette sensation est dérangeante.

La demoiselle l'avait remercié avec une voix douce et délicate. Déjà à ce moment Bôban savait à peut prêt à qui il avait à faire, il pensait que c'était elle, il le sentait, un regard sur les mains de la demoiselle semblait suffire à le deviner, elle avait les mains d'un métier manuel, mais pas aussi physique qu'un bûcheron ou un forgeron, c'était un travail plus délicat et méticuleux, un travail de précision, « un travail de femme » si on voulait respecter le sexisme de l'époque.

Sa demande confirma bien une chose : si ce n'était pas elle, cette jolie jeune femme connaissait la personne qu'il cherchait. Il trouva l'air interrogateur sur le visage de la demoiselle charmant, mais il ne s'égara pas dans plus d'observation physique pour se concentrer pleinement sur son objectif. Ainsi elle demanda au faussaire quels étaient ses objectifs. Il continuait à la regarder, mais il ne répondit pas immédiatement attendant une éventuelle suite à ses mots. Il ne pouvait révéler clairement ses objectifs alors qu'il n'était pas sûr et certain qu'elle était la femme qu'il recherchait. Elle ne supportait plus son regard, était-ce un signe ? Si la personne qui était face à lui n'était pas la dite personne, elle aurait continué à surveiller son regard par soucis de protection. Son regard suivit cette jeune femme qui replaçait un livre tombait plus tôt d'un étagère.

À nouveau il l'écouta, elle avait une voix sensuelle qu'il n'entendait presque jamais, de ce genre de voix dont on se souvient, au moins il saura se rappeler de cette personne par l'avenir. Cette phrase sonnait presque comme une menace, le tissu qui couvrait la bouche de Bôdan s'étira dans un plis similaire au sourire qui s'étirait sur ses lèvres. Il s'adossa à l'étagère la plus proche avant de répondre avec un ton sarcastique.

-Je veux juste pouvoir la découper en petits cubes après lui avoir arraché chaque os un à un avec une dague émoussée ou des dents de fangeux, en toute amitié n'est-ce pas. Il fit une courte pause en riant, on sentait bien dans sa voix l'ironie de ses propos, qu'il ne disait pas ça sérieusement. Blague à part, je la recherche pour ses talents de couturière, j'ai une offre d'emploie à lui proposer, ce qui lui permettrait de gagner bien plus d'or et de nourriture que ce qu'elle gagne actuellement. J'ai un projet ambitieux pour cette ville, et pour ça j'ai besoin des meilleurs. Il soupira. Le problème c'est que ce projet ne plait pas aux autorités locales du Duc puisqu’à long terme cela pourrait leur faire perdre de la richesse au profit de donner au peuple de meilleures conditions de vie. Je ne peux en dire plus à des personnes extérieures, mais cette couturière n'a que du bon à y gagner.

Il la regarda longuement et pris le première livre qui était à côté de lui et caressa la couverture de cuir marron, ce livre était presque neuf, il avait cette odeur si spécifique qu'avait le cuir, il aimait cette odeur et lentement il ouvrit l'ouvrage, celui-ci parlait d'animaux et de chasse, il gardait un œil attentif sur son interlocutrice la laissant en débat avec elle même pendant quelques minutes avant qu'il faible sourire ne s'échappe de ses lèvres et qu'il lui demande en bluffant.

-Mais vous et moi sachons que vous êtes la personne que je recherche n'est-ce pas ? Rares sont les femmes avec de telles mains, des mains adaptée à la couture. Il faut une certaine douceur pour confectionner des vêtements de qualité, ce n'est pas donné à n'importe quelle couturière, nous le savons très bien non ? Mademoiselle la couturière. Je suis Bôdan Mercuro, si vous voulez bien m'accorder votre confiance comme je m’apprête à je vous accorde la mienne j'aimerai que nous discutions de quelque chose d'important.

Elle l’observe mais ne s’attarde jamais trop longtemps sur son visage et elle se contente la plupart du temps de fixer son menton. Les mains contre son ventre, les doigts croisés, elle donne l’impression de paraitre sereine mais tout se chamboule dans sa petite tête. Héloïse se demande quelles sont les intentions de cet homme ? Tandis que ses sourcils sont toujours froncés, on peut remarquer quelques petites rides sur son front. Puis lentement… sa bouche s’agrandit sous la forme d’un « o » décontenancé et horrifié sous les allusions peu engageantes d’être découpée en morceaux. Elle frémit avant que son visage ne se décompose en saisissant que tout ceci n’est simplement que de l’humour… Un sarcasme étrange. Elle tousse légèrement, referme sa bouche restée trop longtemps ouverte, puis elle lui sourit doucement mais ses lèvres restent crispées.

Elle l’écoute attentivement et même si d’innombrables questions s’accumulent les unes aux autres, elle ne dit rien. Héloïse fixe toujours le menton volontaire et parfois son regard glisse sur les lèvres fines et pâles de son vis-à-vis.

Un silence s’installe entre-eux tandis que la couturière assimile les informations que cet homme lui confie. Elle ne sait qu’en penser, elle trouve les intentions louables. Dès qu’elle le peut, Héloïse offre un morceau de pain à un clochard, ou des œufs durs à des enfants qui s’efforcent à vivre dans les rues de la Cité.

[...]

Lorsque la voix résonne de nouveau, ses pupilles d’un bleu-nuit croisent ceux cendrés du malfaiteur. Elle rougit. Héloïse ne sait malheureusement pas mentir, ou très mal, et à cet instant, elle est très vite trahit par l'expression de son visage qui avouent sa véritable identité. Elle ne voit plus l’intérêt de lui cacher ce qu’il sait déjà, alors, elle décide de se présenter.

- Oui. Je suis... celle que vous cherchez. Héloïse Coutrier. Dit-elle dans un petit soupire avant de se détourner pour faire quelques pas le long de ce couloir de livres. Elle a besoin de se dégourdir les pieds et de se détourner quelques instants de ce hors-la-loi. Car c’est ce qu’il est, n’est-ce-pas ? Elle s’arrête et tapote du bout des doigts une étagère.

- De ce que vous m’avez dit… c’est tout de même très risqué. Si l’on se fait attraper… On pourrait se retrouver à l'échafaud, ou pire… banni… N'est-ce pas ? Oui, Héloïse préfère la mort par décapitation que de se retrouver complètement démunie derrière les remparts de Marbrume et de se faire dévorer par des fangueux.

- Monsieur Mercuro… Est-ce son vrai nom ? Se demande-t-elle avant de se tourner lentement vers le voleur. … Votre projet est très méritant mais audacieux… Peut-être trop... Cependant, je suis prête à vous écouter. Cela ne lui coute rien d’en savoir un peu plus… Puis, elle peut toujours prendre du temps pour réfléchir à tête reposée avant de donner une réponse. Il n’est jamais trop prudent de se précipiter vers une aventure qui puisse être trop intrépide pour ses petites épaules.

- Êtes-vous nombreux à rejoindre cette machination ? Questionne-t-elle en tapotant son menton de son index. Mais… Qu’est-ce qu’une couturière pourrait bien vous apporter ? Demande-t-elle curieuse en dessinant une mou interrogative.

Le bluff du jeune voleur avait fonctionné à merveille, ses doutes n'étaient pas si infondés que cela, celle qui lui faisait face était donc la couturière qu'il recherchait. Sa voix cristalline confirma son identité. L'échos de son identité résonna comme une douce révélation, elle se prénommé Héloïse et répondait au nom de Coutrier, ce nom donnait étrangement beaucoup de crédibilité sur la profession de la jeune femme. Son regard se baladait sur elle à mesure qu'elle marchait, peu être avait-elle les jambes engourdies avec tous ces moments à rester immobile debout. Le son de ses doigts sur l'étagère le ramena à se concentrer sur ses nouveaux propos et à l'écouter attentivement

Les craintes de la jeune femme étaient naturelles et Bôdan ne pouvait lui mentir sur ce point, ils risquaient leur vie et leur sécurité, mais l'ordre des risques dans lequel la demoiselle mit les peines le fit tiquer, préférait-elle une corde à l'exil ? Était-elle une femme pleine de fierté et d'honneur ? C'était louable pensait Bôdan, mais il ne fallait avoir une âme trop pure pour travailler avec lui. Il laissa un silence planer et haussa faiblement les épaules avant de faire résonner sa voix grave à mi-voix.

-C'est bien là ce que vous risquez mademoiselle Coutrier, si rendre les pauvres moins pauvres vis à vis des riches était bien vu je n'aurai pas à me cacher, mais la guilde est solidaire, nous sommes une vaste famille.

Les pas de la demoiselle s'accordèrent à sa voix alors qu'elle s'avançait vers elle lentement sans s'arrêter de parler, il s'attendait à une mauvaise nouvelle ou autre, pire, une dénonciation ? Mais fort heureusement pour lui il ne fut rien de tout cela. Elle était prête à l'écouter, c'était une nouvelle contrastée, au moins ce n'était ni un refus ni un accord se disait le voleur, il avait encore quelques cartes dans sa manche. Il laissa un autre silence, le temps qu'il prépare ses mots.

-Hé bien... ce projet est même très audacieux, mais je recrute moi même tous les membres de la guilde, tous ceux qui veulent entrer me sont présentés, je fais ainsi le tri entre tous les candidats pour ne garder que ceux et celles qui répondent à mes critères et aux critères d'intérêts généraux : Pas de violence gratuite, pas de sang sauf si sa propre vie est en danger, mais surtout : être solidaire, tout manquement à ce principe sera sévi d'un avertissement puis d'un renvoi de la guilde. Toutes les mesures sont mesurées, nous agissons lentement mais sûrement, pour l'instant nous construisons notre réseaux.

Juste après ça la demoiselle reprit la parole, Bôdan aimait vraiment le timbre de cette jeune femme féminine, il réprima une envie de frisonner à cause de sa voix sur la dernière syllabe de sa voix. Mais le sens était très important, elle demandait en quoi elle pourrait être utile, Bôdan savait déjà, mais il devrait la convaincre sans que ses compliments ne soient trop pompeux au risque de paraître hypocrite. Il passa une main sur son menton avant de déclarer en accompagnant ses mots d'un geste de la main délicat.

-Je recherche des artisans de qualité car dans la guilde il existe trois ordres, une sorte de trinité, ceux qui volent, ceux qui faussent, ceux qui créent. Vous seriez de ceux et celles qui créent car vos capacités d'artisans sont remarquables et ainsi vos vêtements permettrait aux voleurs de dissimuler à la perfections dans diverses endroits, si nous avons à nous infiltrer dans la milice, il faut des vêtements avec une certaine éthique, chez nobles, bourgeois, roturiers, il y a une tenue précise pour s'introduire dans le lieu du crime. J'ai besoin de vous, vos doigts de fées seraient utiles me seraient utiles, utiles à la guilde, à Marbrume, au monde entier même. Vous n'aurez jamais à vous salir les mains, juste à confectionner les commandes de la guilde et votre paiement sera effectué à partir de ce que nous aurons pris, de plus les costumes seront gardés pour être modifiés ou employés par la suite, de plus... le poste de chef de la section lié aux créateurs est à pourvoir, ce rôle vous irez à merveille, mais vous pouvez le refuser. Dites moi s'il vous faut du temps pour réfléchir... je ne peux rester trop longtemps, nous nous retrouverons où vous le souhaitez pour discuter de votre décision finale, dans un lieu discret, ici on pourrait nous surprendre, je vais devoir m’éclipser.

Héloïse comprend les règles du jeu, les tenants et les aboutissants de ce projet qui est altruiste mais complètement insensé. Elle baisse les yeux vers ses pieds, elle les fixe longtemps tandis que le voleur continue de tourner son dessein à son avantages. D’un côté, elle a envie d’aider, de donner un peu de son talent pour les pauvres gens, de contribuer, de faire partie de « quelques choses. » Mais d’un autre côté, elle ne veut pas se faire prendre et terminer pendue au milieu de la place publique.

Pourtant, il y a encore des questions qui restent sa réponse. Est-ce que ceux qui manquent aux principes et qu’ils sont renvoyés de la guilde, ne risquent-ils pas de les dénoncer par vengeance ? Et dans tous les « candidats », n’y-a-t-il pas des espions de la noblesse ? Héloïse redresse doucement la tête, croisant les bras contre sa poitrine, de plus en plus indécise.

Dans sa balance, il y a beaucoup plus de point négatifs que positifs et surtout qu’elle met également sa vie en danger. Pouvoir vivre dans les temps actuel des choses est vraiment un don de la Trinité et elle ne veut pas gâcher sa bonne fortune, oui c’est sans-doute égoïste mais qui ne l’est pas, même un peu ? Elle soupire et croise les yeux diamant et elle les contemple longtemps, peut-être qu’ainsi, elle peut arriver à lire les réelles intentions de cet homme ? Sont-elles vraiment désintéressées ? Ou projette-t-il autres choses derrière ce plan ?

- Déjà… ? Dit-elle surprise qu’il doit partir aussi vite, si tôt, ils n’ont même pas fini de discuter, cependant, elle comprend qu’il soit obligé d’être toujours en mouvement pour ne pas être repéré. Le surveille-t-on ? Elle se met sur la pointe des pieds pour regarder droit devant elle, puis tourne la tête derrière elle pour s’assurer qu’il n’y a pas personne.

- Bien. Je vais y penser et je vous donnerais une réponse… Mais comment est-ce que je vous retrouve ? Demande-t-elle d’une voix précipitée avant qu’il ne s’en aille, tandis que son pied fait un pas en avant et que sa main s’est légèrement levée comme si elle voulait attraper la cape du voleur.