Marbrume


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 [Abandonné] Pauvre chaton

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AngéliquePrêtresse
Angélique



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MessageSujet: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyVen 18 Juin 2021 - 19:34


Le 3 mars 67


L'après midi tirait à sa fin mais le soleil irradiait encore les rues des beaux quartiers que la rousse laissait derrière elle, tandis qu'elle entrait dans ceux de la milice. Elle savourait la chaleur des rayons sur son visage découvert et appréciait le faible courant d'air qui venait lui caresser le bout des doigts ; elle avait passé la matinée à barbotter au milieu d'un flacon d'encre renversé par un clerc, à essayer d'en décoller les moindres gouttes malheureusement incrusté dans le bois maltraité, et avait donc les premières phalanges teintées d'un mélange de violet et de noir. Une ou deux mèches de cheveux sortaient de ses tresses, qu'elle avait tant bien que mal coiffées en couronne sur sa tête mais ses éternels pas, mi marchant mi sautillant, avaient à moitié défaits. Elles se balançaient sous ses yeux, exceptionnellement bleus tant il avait fait beau, sans qu'elle ne fit le moindre geste pour les en écarter.

Alerte, la prêtresse ne se montrait pourtant pas plus discrète qu'à l'accoutumée. A cette heure-ci, ces rues n'étaient que peu fréquentées mais les chances de finir agressée au coin de la première venelle sinistre venue, poursuivie sous le couvert de la nuit tombante ou pire encore... Frôlaient le zéro absolu. Quand bien même, rien ne garantissait vraiment d'être à l'abri d'une mauvaise rencontre dans Marbrume ; pas même le fait d'être au plus proche de la caserne et des terrains d'entrainement, comme elle le prouva déjà par le passé. A en croire qu'elle avait la tête du bon client pour tous les malfrats que recelait cette foutue cité... Angélique n'avait pourtant pas le profil type de la victime ; quoi qu'elle passa rarement tout à fait inaperçue, et que sa frêle allure pu mettre en confiance n'importe quel gamin pourvu qu'il fut plus grand elle –ce qui n'était guère compliqué. C'est pourquoi, outre la présence de Fangeux non loin de là, elle n'aimait pas s'aventurer dans les rues de la cité.

Cette fois, si la prêtresse se trouvait aussi loin du Temple, c'était pour une sordide affaire de sorcellerie sur laquelle son supérieur avait décidé de la faire enquêter ; le clergé comptait pourtant nombre de prêtres et prêtresses bien plus qualifiés qu'elle à ce sujet... A ce propos, si ce n'était par ces multiples questions, Angélique s'avouait aussi inculte qu'inexpérimenté. Sans doute voulait-il la tester ? De toute les pistes envisageables, il s'agissait certainement de la plus plausible. Mais être ainsi envoyée dans l'inconnu l'angoissait un peu ; d'autant que cela augmentait la chance qu'on lui confia des missions à l'extérieur du Temple, à l'avenir, ce qu'elle commençait à peine à peine à approuver.

Ca ne devrait plus être très loin, souffla Angélique en regardant autour d'elle.

La jeune femme se trouvait devant une petite taverne et d'autres bâtisses à colombages et pourvus de plusieurs étages pour certaines. De toute évidence, ce n'était pas l'un des plus beaux et riches endroits des quartiers de la milice... Déjà misérables en temps normal. Les bâtiments n'étaient bien alignés que de seuils ; du reste, certains ne s'élevaient pas exactement droits, ni d'équerres, et les murs formaient parfois des coins et renfoncements aux formes tarabiscotées qui devaient les rendre peu simples à meubler. Toutefois, son supérieur avait mentionné un escalier de bois mais, où que se porta son regard cristallin, elle n'en voyait aucun. Pas même en pierre, ni seulement d'échelle. Pourtant elle avait scrupuleusement suivit les consignes qui lui furent transmises ; et elle connaissait assez le coin pour savoir qu'il n'y avait jamais eut d'escaliers par ici, ni dans les environs proches... Soucieuse, et les sourcils froncés, elle se remémora l'itinéraire dans son intégralité sans toutefois y déceler la moindre erreur ou étourderie.

Angélique allait se retourner pour entrer dans la taverne, où elle pourrait certainement acheter quelques informations bien trop coûteuses pour ce qu'elle en représentaient, mais une énorme main s'empara de son bras pour le lui tordre dans le dos en la faisant sursauter. Une autre main se plaqua sur sa bouche avant qu'elle n'ai pu réagir, protester, ou même crier. Ou tout du moins, ainsi étouffée, son cri ne s'entendit pas bien loin.

Du calme ma mignonne, si tu veux pas crever toi aussi, murmura alors une voix rauque et grave tout contre son oreille. C'est que les Dieux sont pas bien gentils avec toi, tu crois pas ? Ils t'ont mis au mauvais endroit, au mauvais moment... Mais t'en fais, je m'occuperais bien de toi. C'est pas de ta faute après tout... Mais faut bien que je t'empêche d'aller tout raconter, n'est-ce pas ?

« Comment ça, aussi ? » Prise de panique, le visage blême, la jeune femme se débattait comme une folle, donnait des coups de pied qui n'atteignaient rien d'autre que le vide, et jouait de son coude libre et de ses dents dans l'espoir de se dégager assez pour appeler à l'aide... Mais pour ce qu'elle atteignait son agresseur, cela n'avait pas le moins du monde l'air de fonctionner. Quoi qu'elle fit, comment elle se démenait, Angélique n'avait guère l'impression d'être autre chose qu'un moustique pris dans une toile. Et là, tout de suite, elle commençait à ressentir de la peur. Les larmes à ses yeux dévalaient ses joues tandis qu'elle se voyait déjà mourir, égorgée, éventrée, ou peu importe quoi d'autre... Elle criait de toute ses forces, s'époumonait, mais n'attira jamais rien d'autre qu'un rire étouffé de son ravisseur qui commençait déjà à l'emmener avec lui, la poussant de force en direction d'une petite ruelle perpendiculaire. Plaquée contre lui, elle sentait clairement la musculature très développé de l'homme et sa grandeur... Jamais elle ne ferait le poids, ne pourrait résister, et encore moins lui échapper.

Elle roula des yeux dans tous les sens, espérant apercevoir enfin quelqu'un mais la seule chose que son regard capta fut la flaque de sang sombre dans un recoin et le corps étendu à terre. Pleurant et sanglotant bruyamment –du moins autant que cela l'était dans ces conditions– la prêtresse lutta de plus belle lorsqu'elle cru apercevoir une ombre, essayant de capter l'attention de son propriétaire, qui qu'il put être.

Merde, entendit-elle faiblement.



Dernière édition par Angélique le Jeu 2 Déc 2021 - 13:11, édité 4 fois
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptySam 19 Juin 2021 - 1:02
La sortie de l’hivers est toujours, au sein de la milice, une période propice aux permissions. Lorsque je parle de permission, on s’entend ! Il s’agit d’une brève cessation d’activité destinée à permettre aux hommes d’aller dépenser leur solde. Ainsi, une fois bourse vide, ils sont ragaillardis pour rempiler et les remplir.
Ne nous égarons pas, je parle bien de solde, et de pièces dans un contenant en cuir. Chacun est libre de vider cela de la façon qui lui convient.

Bref, si je parle de cela, vous l’aurez compris, c’est que je n’ai présentement plus de mission active. Je rentre à Marbrume après avoir enchainé une dizaine de convoyages. Il est donc temps de prendre un peu de repos et de faire rapiécer un peu mon matériel. Accessoirement, je voulais trouver Aeryn, ma sœur, que je n’avais pas vu depuis…Un peu trop longtemps.
J’avais appris que mes frères avaient trouvé un contrat mais qu’ils avaient laissé Ryn en ville…Dès lors, j’allais surement m’en prendre une par leur faute, Ryn ayant horreur d’être laissée de côté. Je savais que dans ce genre de cas, elle cherchait un boulot pour occuper ses journées et souvent c’était pour faire service d’ordre dans des tavernes.


J’étais donc passé déposer mon plastron et mon épée à l’armurerie du camp pour nettoyage et affûtage et c’est vêtu de mes habits de lin sombre et de ma cape que j’arpentais les tavernes à la recherche de ma rouquine de sœur. D’une fois sur l’autre, elle s’arrangeait toujours pour travailler dans une taverne différente, me laissant courir la ville à sa recherche. Ma sacoche de ceinture battait ma hanche tandis que mon couteau était lui, bien en place dans ma botte. Hors de question de se promener sans arme aucune, quand bien même Père nous avait enseigner que tout pouvait devenir une arme, pour peu que l’on se serve de sa caboche.

Après deux tavernes et trois pintes, je déambulais dans le quartier de la milice. Un quartier que je connaissais certes plutôt bien, me disant que ce qui me servait de sœur pourrait faire l’effort, au moins une fois, de bosser dans la taverne jouxtant plus ou moins le camp…Rien qu’une fois, c’est vraiment trop demander ?

Bon après, je pouvais la comprendre aussi. Ce quartier manque cruellement de charme et malgré la présence presque incessante de mes comparses, la mort pouvait surgir n’importe quand. La mort, ou tout autre terrible supplice.
Le soleil déclinait sérieusement et je me trainais vers une taverne dans la rue silencieuse et déserte. Sauf que ce n’était pas aussi désert et silencieux qu’au premier abord. En effet, si je n’y prêtais guère attention dans un premier temps, quelques grognements et mots étouffés me parvenaient. Je me figeais alors et prêtais l’oreille.

Râclures ! Pas de doute, je saisie la teneur des derniers mots prononcés par une grosse voix bourrue, sans doute un peu bourrée aussi. Je pris donc la direction de la venelle transversale en ramassant un vieux seau qui trainait là.
En douceur, silencieusement, jouant avec les ombres croissantes, j’arrivais en vue du personnage et mon sang ne fis qu’un tour. Une espèce de montagne de muscles tenait fermement une jeune-femme qui n’en semblait pas enchantée…
En fait, je me demandais brièvement si elle était encore en vie.
Je me concentrais sur l’individu, dissimulé derrière une botte de foin. A ses pieds, une forme sombre, immobile, entourée d’un liquide luisant. Lui était un vrai colosse, haut comme un diable et massif comme un rock. Aussi, je me redressais, ce qui amenait mon regard à peu près à hauteur de sa tête et roulais des épaules.

Oui, en fait, il est peu ou prou de mon gabarit, mais si vous me permettez d’entretenir un peu l’aspect dramatique de la scène ? Non mais !

Bref ! J’étais maintenant debout, à quelques pas dans son dos.
Je fis un pas de plus et mon pied rencontra un pavé mou qui…
Euh ! Attendez, quoi ?

Le pavé feula, furieux, avant de filer, laissant l’autre énergumène exprimer lourdement son désappointement. Sans doute avait-il prévu de procéder en silence. Raté !

Je voulais tout de même profiter des deux secondes dont je disposais avant qu’il ne se retourne pour lui faire une surprise. Aussi, je pris mon élan et lui sautais sur le dos, brandissant mon seau. Je lui collais ce dernier sur le crâne, lui écrasant les oreilles et le nez et lui cachant la vue.
Je commençais alors à joyeusement tambouriner, de toutes mes forces, sur ce tambourin improvisé, envoyant des bruits de percussion résonner dans les rues.
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AngéliquePrêtresse
Angélique



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyLun 21 Juin 2021 - 9:33


Le mécontentement d'un chat parvint à une Angélique aussi désespérée qu'abattue. Elle luttait non plus contre son ravisseur, dont l'attention se détourna brièvement d'elle, mais pour ne pas sombrer dans l'inconscience. Elle s'était tellement démenée plus tôt que son corps criait, quémandant un répit qu'elle se refusait à lui accorder. Cela faisait une semaine qu'elle n'était pas exactement au meilleur de sa santé : les mauvaises nuits qu'elle cumulait ces derniers temps à cause du surmenage avait épuisé son esprit au moins autant que son enveloppe physique. Toutefois, même en de pareilles conditions, il était hors de question d'abandonner ou de souffler tant qu'elle ne serait pas libérée, ou bien rendue hors d'usage ! Les agressions trop fréquentes à son goût n'avaient point étiolées sa détermination et sa combativité caractéristiques ; au contraire ! Fataliste jusqu'au bout de ses ongles d'orteils, la prêtresse s'échinait à trouver un maître capable de lui apprendre à se défendre. Mais passons !

Les prises sur sa bouche et son bras se défirent soudainement, sans qu'Angélique ne put s'y préparer ; si tant est qu'elle s'y attendit. Dans un équilibre plutôt instable sous l'emprise de son agresseur, la jeune femme relâchée s'étala de ton son long sur le sol en lâchant une floppée de jurons à en faire pâlir un charretier. Une de ses mains baignait dans la flaque poisseuse et son regard avait accroché celui du cadavre... A l'air familier.

Ô, Trinité, accorde le repos à ce pauvre malheureux, souffla-t-elle les yeux écarquillés.

Après des années à avoir aider à l'infirmerie du Temple, la vue du sang et son odeur ne la dérangeait plus outre mesure mais, peut-être était-ce lié aux circonstances... Cette fois, une vague nauséeuse la traversa tout de même et elle se releva à moitié paniqué, tandis qu'un vacarme tonitruant retentissait dans les ruelles en produisant des échos jusqu'à la Trinité savait où.

Son agresseur, dans une bien étrange posture avec un seau enfoncée sur la tête, sur lequel tambourinait un homme en vêtements sombres, poussait des cris et rugissements dans sa muselière de fer qu'il essayait de retirer. Avisant autour d'elle Angélique s'empara d'une fourche ou d'un balais, ou n'importe quel autre outil pourvu d'un long manche robuste dont elle ne se préoccupa guère de la fonction, avant d'en assener un coup magistral dans la surface métallique qui se creusa sous le choc. Le vacarme tonitruant ainsi produit se réverbéra durant de longues secondes dans les rues désertes ; n'y aurait-il vraiment personne pour réagir ?

La prêtresse ne les voyait pas, ou ne les regardait pas, mais trois hommes se dressaient sur le seuil de la taverne. L'un, les pouces passés à l'intérieur de sa ceinture dans une attitude supérieure, portait un surcot aisément identifiable par ses couleurs ; le second, heaume sous le bras et main posée sur le pommeau de son épée fichée à son baudrier, se tenait près à intervenir mais semblait attendre quelque chose. Quant au dernier, il hurlait en agitant ses bras dans tous les sens, le visage blême et les yeux révulsés à la vu du cadavre, et la rouquine qui administrait de vigoureux coups de bâton dans le ventre de son agresseur l'eut peut-être remarquée si elle fut moins concentrée à sa propre survie.

Raclure de fond de caniveaux ! Chiure de pigeon diarrhéique ! Saligaud. Résidu de pot de chambre.

Angélique haletait, criait, mais enchainait les coups à la manière d'une folle ; ce pour quoi elle passait peut-être aux yeux des spectateurs, avec sa chevelure à présent totalement défaite et une trainée de sang étalée sur son visage après avoir voulu en écarter quelques mèches rousses. Elle évacuait enfin pour toutes les fois où sa sécurité avait souffert. Les larmes bien présentes à ses yeux attestaient encore de la frayeur qu'elle ressentait encore quelques minutes plus tôt. Son visage rouge de rage et de haine se couvrait de sueur à mesure qu'elle assenait les derniers coups de bâton dans les côtes de l'homme à terre ; son ravisseur n'avait d'ailleurs toujours pas pu enlever son casque.

Lâchez moi ! Lâchez moi, criait-elle furieusement en s'agitant dans tous les sens alors qu'une poigne vigoureuse et ferme l'éloignait de son souffre douleur, et lui retirait son arme. Il a voulu... Il a... Cet homme ! Lui... C'est lui qui l'a tué ! Il m'a menacé... Il allait me faire pareil ! Il voulait...

A bout de souffle, la tête rousse commençait à se calmer et retrouver ses esprit. Elle ne réalisa la porté de ses actes que quelques mètres en retrait où on l'avait tiré ; et bien qu'elle fut petite, sa hargne l'avait rendue difficilement gérable et elle en avait même planté ses ongles dans les bras ou les mains –elle n'osa regarder– de l'homme qui la maintenait immobile.

Par les Trois... Qu'ai-je fais ?


Dernière édition par Angélique le Sam 30 Oct 2021 - 18:14, édité 1 fois
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyLun 21 Juin 2021 - 13:35
Alors que je jouais joyeusement du tambour sur la tête de l’homme, un mouvement rapide entrait dans mon champ de vision latéral. Je quittais soudainement mon perchoir hurlant, m’accroupissant au sol à l’instant même où un long manche de bois venait percuter bruyamment le couvre-chef du gaillard. Mon intervention semblait avoir permis à la jeune-femme de se libérer et elle exprimait maintenant son mécontentement à l’homme.

Après ce violent coup de manche à balai, j’avais commencé à me redresser mais je dû rapidement revoir mon idée. La jeune-femme, furieuse, s’était mise à considérer son assaillant comme un mannequin d’entrainement, manquant de me coller un coup au passage. Je reculais de quelques pas afin de ne pas rencontrer le manche et observais la scène quelques instants. J’imaginais qu’après lui avoir assené deux ou trois coups, la demoiselle laisserait choir son arme improvisée, mais il se produisit en fait tout l’inverse.
Plus elle frappait, plus elle semblait gagner en fureur et en rage.

Ainsi, les coups pleuvaient, bien vite accompagnés par une ribambelle de noms d’oiseaux et d’injures de toutes sortes. Cela générait une certaine nuisance sonore qui ne manquait pas de rameuter du monde. En effet, trois individus avaient émergé de la taverne et se tenaient devant la porte, faiblement éclairés par la lumière provenant du bâtiment. La lueur jaune des bougies me permis de distinguer au moins un milicien juste avant que l’un des trois gugusses ne se mette à hurler à plein poumons.
Il fallait donc agir, et vite !

Je saisie le bras de la jeune-femme hystérique pour la tracter ailleurs, empruntant une allée transversale et nous soustrayant aux regards non désirés. Evidemment, cela ne plut guère a l’intéressée de se faire trimballer une nouvelle fois, mais au moins s’était-elle tellement égosillée sur le pauvre type dérangé, qu’elle criait maintenant d’une voix éraillée et sourde. Je lui arrachais son précieux balai des mains tandis qu’elle justifiait son acte, le laissant tomber avant de la pousser dans une autre ruelle encore plus sombre.
Je la sentais se ramollir et l’entendais s’essouffler tandis que je nous écartais de la zone jusqu’à trouver un petit recoin où je me glissais avec elle.
Je chuchotais alors à son intention, la tenant fermement par les épaules.

Hey ! Rassure-toi, vu la masse de ce type, je doute que tu l’ai tué. Tout au plus aura-t’il quelques côtes fêlées et un bon mal de crâne. En revanche, les trois autres types auraient pu nous embêter mais vu le manque de lumière et la distance, ils n’ont surement pas tout vu. Ils trouveront un cadavre à côté d’un homme inconscient, la solution se présentera d’elle-même à eux.

N’oubliant pas ce qu’elle venait de vivre et, le danger immédiat écarté, je relâchais doucement ses épaules en signe d’apaisement.

Je suis Loghart et sache que tu n’as rien à craindre de moi. Tout au plus une blague pas drôle.

Je jetais un regard alentour avant de reporter mon attention sur la jeune-femme que je voyais très mal dans l’obscurité.

Tu veux que je t’accompagne quelque part ?
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AngéliquePrêtresse
Angélique



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyMer 23 Juin 2021 - 19:38


[HRP]Désolée, je tente un truc donc petit changement de temps à la narration ^^'[/HRP]


Les cris sont toujours présents, forment de lointains échos dans les ruelles laissées derrière eux. Des aboiements de chiens s'élèvent des quatre coins du quartier, interrompues de quelques exclamations tonitruantes dont elle ne saisit le sens. Angélique inspire, expire, recommence en s'efforçant de garder un calme qu'elle est loin de ressentir. Très loin ! La jeune femme tremble de tout son être et les larmes dévalent silencieusement le long de son visage ravagé par la peur. Elle refoule tant bien que mal les nausées qui lui retournent les entrailles tandis que le sang bât à ses tempes, bourdonne à ses tympans. L'intérieur de son corps est dans le même état que son esprit. Sans les mains de... Son sauveur ? Son nouveau ravisseur ? Qu'importe, elle est encore trop choquée pour s'en soucier. Sans ces mains fermes sur ses épaules, elle se serait à nouveau effondrée par terre faute de force dans ses jambes flageolantes. Sans lui, elle se serait seulement recroquevillée dans un coin pour pleurer tout son saoul. Cela fait trop, beaucoup trop pour elle.

Oh, Rikni... Anur et Serus ! Qu'ai-je fais ?

Les lèvres pincées, elle réfléchit, tourne les scènes en boucle dans son esprit pour leur donner un sens, une raison d'être. Les souvenirs affluent, par vagues. Son regard se perd sur ses mains grandes ouvertes qu'elle regarde sans paraitre vraiment les voir, encore sous le choc de ses propres actes. « Je suis un monstre » scande sa conscience alors qu'elle réalise toute l'atrocité de ses gestes, qu'elle perd le compte des coups infligées par ses membres qu'elle contemple silencieusement. Elle sursaute après un temps, puis regarde à gauche et à droite dans la venelle, fouillant les ombres et les abris fournis par quelques recoins sombres. Une part d'elle se jure ne plus jamais être ainsi surprise, prise au dépourvue.

Vous... Vous croyez ? Vraiment ?

Sa voix se brise sur le premier mot, peine à formuler le second nonobstant la note d'espoir parfaitement audible. « Il n'est pas mort ? » Elle renifle un coup, misérablement, pitoyablement, peu soucieuse de l'image qu'elle donne à son interlocuteur. La rouquine essuie son visage d'un revers de manche, simple geste auquel il manque pourtant bien de l'assurance. Elle esquisse un sourire qui se veut rassuré, ou bien rassurant... Ses lèvres s'ouvrent, s'étirent, mais c'est un mélange de hoquet et de rire qui en fuse. Un son unique, ni reflet de sa peine pas plus que celui de son soulagement mais qui a le mérite de montrer qu'elle se reprend. Elle va mieux, un peu.

La rousse glisse alors son regard encore un peu humide et brillant de larmes sur l'homme. L'incertitude s'empare d'elle. Elle l'examine, guette la moindre forme de danger que cela soit sous la forme d'une arme dégainée ou du corps près à agir, cherche un blason ou un détail singulier quel qu'il fut pourvu qu'il l'aiguille quant à son identité... Rien. Elle scrute ses traits également, avec une insistance presque indécente à laquelle elle ne prête aucune attention, mais n'y voit rien d'inquiétant. Absolument rien qui, dans un premier temps, ne sorte vraiment de l'ordinaire. Alors Angélique plonge ses yeux dans ceux de l'homme, bien plus clairs que les siens. Est-ce seulement possible ? La preuve en est, mais la lumière déclinante l'empêche d'en distinguer la couleur exacte. Est-ce du gris ? Du bleu ? Toujours est-il que ses iris particuliers ne lui évoquent rien, nul souvenir qui ne remonte à la surface de sa mémoire pas plus que la moindre suspicion quant à ses intentions. Ceux de la prêtresse, couleur de brume à présent, dévoilent avec la plus grande clarté tous les états qu'elle traverse, de l'angoisse à l'incertitude, de la crainte au soulagement, la curiosité et la gratitude ; rien n'y échappe pour qui sait en saisir les éclats pâles.

Angélique ne perçoit rien, d'abord... Puis les prunelles semblent lui exprimer honnêteté, compassion et compréhension... Un mélange qu'elle n'est pas vraiment préparée à rencontrer dans le fasciés d'une personne de l'autre sexe. Elle hésite, se mord les lèvres distraitement. N'a-t-elle pas plutôt rêvé ? Elle jurerait que non. L'emprise sur ses épaules qu'il relâche avec douceur étaye cette impression. Sa présence, loin de la répugner, la met au contraire en confiance. Rassurée, presque apaisée au fond de son âme, la rousse passe une main sur son front pour remettre de l'ordre dans ses pensées bien embrouillées. Tout porte à croire qu'il l'a, à sa façon, sauvée. Elle doit l'en remercier.

Une seconde s'écoule, puis deux. Elle assimile ses paroles, veut être sûre de bien comprendre, ne pas se méprendre... Retrouvant son aplomb, et son équilibre par la même occasion, elle glisse une de ses mèches ondulées et rebelles derrière une oreille peut-être à peine trop décollée. La rousse prend les mains de l'homme dans les siennes, les presse fermement alors qu'elle se penche légèrement vers lui. Son visage retrouve enfin ses nuances de porcelaine et de rose caractéristiques, alors qu'un sourire orne ses lèvres et que ses yeux pétillent à nouveau comme remplis d'étoiles. Fidèle à elle-même, ni tout à fait enfant ni parfaitement femme dans ses manières, Angélique reprend avec un regain d'entrain.

Loghart, prononce-t-elle comme pour mieux l'enregistrer. Les Trois soient louées, ils ont à nouveau guidé quelqu'un pour m'épargner. Enchantée ! Je vous dois la vie. Jamais je ne pourrais assez vous remercier. Je devrais pouvoir supporter quelques blagues... Même si je préfère qu'elles soient drôles !

La jeune femme relâche les mains, puis tâtonne à son côté. Les gestes encore tremblotant, elle sort une petite bourse de sa besace qu'elle soupèse ; elle contient probablement de quoi s'offrir un repas et une bonne pinte, bien qu'elle n'en mettrait pas sa main à couper. Est-ce le prix de sa vie ? Non, elle refuse d'y penser.

Tenez, pour vous remercier. Etes-vous milicien, Loghart ? Peu importe ! Vu ce qu'il s'est passé... Il faut nous éloigner et j'accepte volontiers votre escorte. Oh, seulement pour quelques ruelles, si vous le voulez bien ! Je ne voudrais pas trop vous déranger. Il se trouve que je suis confrontée à une certaine difficulté... La rousse semble hésiter, avant de se frapper le front et reprendre son débit de parole si particulier. Quelle imbécile. Je ne me suis même pas présentée ! Je suis sœur Angélique, envoyée par père Anatol afin d'enquêter sur une affaire de sorcellerie quelque part dans le quartier. Malheureusement... On m'a indiqué un certain escalier mais, j'ai beau connaître les lieux et avoir suivi les indications, je ne les ai pas trouvé. Je dois être bien bête. En auriez-vous, par le plus grand des hasards, entendu parlé ?



Dernière édition par Angélique le Sam 30 Oct 2021 - 18:14, édité 1 fois
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Loghart MonclarMilicien
Loghart Monclar



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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyVen 25 Juin 2021 - 12:40
Bien évidemment, la pauvre demoiselle était toute perturbée. Je la sentais tremblante et presque résignée.
Une fois à l’abri des regards, elle finit par bredouiller une question à laquelle je réponds d’un hochement de tête affirmatif bien appuyé. Après, quoi ?
Je ne vais pas lui dire qu’elle avait frappé comme une sourde pour rien ou presque. Certes, c’est le cas, elle ne sait pas se battre et j’ai surement un peu enjolivé les choses en parlant de côtes cassées. La jeune-femme y a mit beaucoup de hargne et de cœur, mais force est de constater que le type était d’un gabarit certain. Ce n’est pas pour rien que je n’y suis pas allé frontalement malgré mon mètre quatre-vingt, c’est que la jeune-femme est tombée sur un ours plein de bière.
On ne tue pas un ours avec un balais.

Elle me fait peine à voir, avec sa voix mal assurée dans laquelle perce cependant une pointe de soulagement.
Alors, je réponds en douceur mais avec aplomb.

J’en suis certain, n’ai crainte je sais reconnaître un mort quand j’en vois un.

Elle essaye de communiquer, de reprendre contenance, mais la chose n’est pas aisée. Elle me parait un peu jeune, bien que femme. Plutôt frêle, une carrure évoquant plutôt l’intellect que le travail de force, ce n’est cependant pas une enfant. Le temps aidant, elle se redresse doucement, un peu.
Son regard bleu-gris se portent sur moi avant de filer naviguer sur, sans doute, ma personne de façon un peu plus générale. Accroupi devant elle, j’arbore un sourire qui se veut rassurant, cordial et sympathique. C’est ainsi que, la laissant juger de ses yeux la personne qui lui fait face, je lui lâche doucement les bras.
Je n’essaye même pas de suivre ses prunelles, leur mouvement est tellement rapide que j’en aurait le tournis. Nos regards se croisent et elle se fait insistante sur mes yeux, cherchant visiblement à se souvenir de quelqu’un. Il ne me semble pas l’avoir déjà croisé, si c’est ce qu’elle cherche à savoir. Dans les siens, c’est un véritable tourbillon émotionnel. La peur, la panique, l’interrogation, maintenant complété par un peu de soulagement, tout cela défile dans son regard.

Alors j’attends, tranquillement, qu’elle contente son désir visuel, sa capture d’informations. Elle me jauge, elle me juge, afin sans doute de ma ranger dans une case. Ennemi ou ami ?
J’essaye de guider son choix avec quelques paroles et vois alors son regard se fixer tandis qu’elle dégage une mèche de cheveux. Je me laisse faire lorsque ses douces mains s’emparent des miennes, bien plus grande et un peu rugueuses. Elle sert doigts en approchant de moi, sourire aux lèvres. Elle a repris des couleurs, c’est plutôt bon signe et son teint est déjà plus engageant.

Elle remercie les Trois de m’avoir poussé à son secours et me remercie avant de préciser préférer des blagues drôles. Elle lâche alors mes mains pour attraper sa bourse qu’elle entreprend de me tendre en guise de gratitude. Elle parle vite, ses gestes sont vifs bien qu’encore tremblants et je n’ai pas vraiment le temps de réagir. En effet, elle enchaine en se présentant après avoir accepté que je l’escorte sur quelque distance, pour m’expliquer dans la foulée la raison de sa présence.
Au final, j’ai beaucoup d’informations, mais tout est dans le désordre et décousu.
Cela me tire un sourire amusé et je réponds en parlant tranquillement.

Enchanté moi de même Angélique.

Je repousse doucement la main avec laquelle elle me tend sa bourse, toujours souriant.

Nul besoin de me payer. J’estime la vie humaine et même sans toucher à ta bourse, je sais d’avance qu’elle ne contient pas le prix que je donne à la tienne. Garde donc cela, tu en auras besoin.

Cela dit et clairement énoncé, je me redresse face à elle.

Je suis en effet de la milice, mais de la milice extérieure. Actuellement je suis en repos, dans l’attente d’un nouveau convoi à escorter. Pour être franc, je n’ai pas la moindre idée concernant ton affaire de sorcellerie. Quant à cet escalier…

Je fais un tour d’horizon de la tête avant de lui sourire, amusé.

Vu le nombre de bâtisses à étages qu’il y a dans le coin, je suppose qu’il doit il n’y avoir pas moins d’une vingtaine d’escaliers qui pourraient correspondre. Je crains qu’il ne te faille demander plus de précisions, sans quoi cela va-t’en faire des marches.

Mon regard s’attarde un peu plus sur elle et, si la différence de taille est plus que notable, je lui trouve un certain charme. Elle a l’allure douce, de l’énergie plein le corps et son visage, même s’il semble juvénile, renvoi une maturité qui ferait pâlirent certains de mes frères, pourtant plus âgés que moi. Nous avons quelques années d’écart, c’est évident, mais elle est clairement femme, jolie femme d’ailleurs. Cette chevelure en pagaille qui semble chercher à prendre toutes les directions offre de jolis reflets et met en valeur son visage tendre. Pour le reste, je devine une jolie, très jolie, jeune-femme.
Je pose tranquillement la main sur son épaule et, arborant toujours un sourire, la questionne sur la direction à prendre ou ce qu’elle souhaite faire.

Je pense qu’il n’est plus là le moment de chercher un escalier. Je pourrais t’aider, avec plaisir, une autre fois, mais je ne pense pas qu’il soit opportun d’entrer chez les gens à la nuit tombée. La seule bâtisse qui nous accepterait à cette heure tardive, ce serait l’auberge si on leur prenait une chambre. Aussi, ma belle, où souhaite-tu te rendre et que souhaite-tu faire ? J’ai du temps à t’accorder, plus qu’il n’en faut, et tu n’en abuse pas en me demandant escorte.

C’est ainsi, la main sur son épaule, que j’attends sa réponse. Sa crinière me fouette le dos de la main et son parfum me monte aux narines. Quel drôle d’endroit pour croiser aussi jolie personne.
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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyMar 29 Juin 2021 - 1:51


Ses yeux bleu clair, saisissant par leur contraste avec l'ensemble de la personne noire de la tête aux pieds, chevelure inclue, lui transmettent une certaine douceur et autant de bienveillance… Ainsi qu'un soupçon de moquerie, peut-être ? S'il est sombre par son paraître, ce n'est pas exactement de cette manière que le perçoit la rouquine ; il n'est, à priori, ni morose, ni mélancolique, et facilement enclin aux paroles légères et plaisanteries. Peut-être même a-t-il pour habitude de rire beaucoup ? Pour autant la jeune femme devine sans mal la dureté que son regard dévoile en d'autres circonstances, mais ce n'est pas ce qu'elle cherche. Où peut bien se cacher cette lueur cruelle si caractéristique des hommes d'arme qu'elle a rencontrés jusqu'à alors, ces nuances de souffrances et de tortures d'avoir vu ou commis tant d'atrocités ? Il y a bien quelque chose mais… Mais non, cela n'est pas pareil, pas aussi intense, moins palpables que ceux déjà rencontrés. Peut-être que l'attention qu'il lui porte, pour l'instant, suffit-elle à chasser ces ombrages de ces prunelles claires et profondes ? Peu importe, il est inutile de se perdre en présomptions.

Est-il si simple de faire confiance ? Non, absolument pas... Pourtant Angélique se sent céder face à l'homme qui semble tout faire pour la mettre à l'aise et la rassurer. Sai-t-il ce qui la trouble ? Comprend-il ce par quoi elle passe ? La prêtresse ne saurait l'affirmer mais il s'efforce de se montrer rassurant et doux dans chacun de ses gestes et autant dans ses paroles ; que cela soit lorsqu'il repousse le maigre pécule dont elle souhaite le récompenser, lorsqu'il se redresse tout à fait rendant évident que la différence de taille entre eux deux aurai pu la bouleverser au reste, ou encore dans les quelques mots qui achèvent de la convaincre de son bon fond.

Ainsi, elle découvre qu'ils partagent un point commun, et non des moindres : cette estime de la vie. Quand bien même quelques pourris en jouissent à tort, ajoute-t-elle mentalement en ce mordant l'intérieur de la joue, pour se retenir d'évoquer à haute voix ses pensées honteuses. Pourtant, une petite part d'elle, infime, amère, cachée quelque part au fond de son âme, a l'étrange impression qu'il lit clairement en elle… Qu'il se joue d'elle, peut-être. C'est déconcertant, au début ; dérangeant et désagréable ensuite, la rousse ne peut le nier. Avant qu'elle ne se rappelle qu'elle n'a jamais été douée dans l'art de masquer ses émotions, ou d'avoir recours à de quelconques subterfuges comme bien d'autres enfants, tant ses expressions et son regard la dénoncent contre son gré, peu importe les efforts qu'elle fournit… Chacune de ses pensées transparaissent sur son visage aussi clairement que si elle était à nue. Mentir éhontément n'a jamais été pour elle, ce qui explique peut-être pourquoi on l'assigne à certaines corvées ; il faut bien s'en débarrasser, de la précoce prêtresse.

Toujours est-il que, indéniablement, il n'est pas aussi insupportable et méprisable que certains autres gougnafiers auxquels Angélique a déjà dû faire face. Son sourire lui-même, qu'il arbore presque sans interruption depuis qu'elle l'a rencontré, se faisant tour à tour rassurant ou amusé, est d'une nature bien différente de ceux que la plupart des miliciens – des hommes !– lui ont jusqu'à alors adressé. Ses expressions sont aux antipodes de certaines, carnassières ou bien concupiscentes, auxquelles elle a dû faire face à plusieurs reprises malgré son jeune âge. Cela lui va donc, et lui suffit pour le faire entrer dans la catégorie des alliés –à défaut d'être ami, car il est encore bien trop tôt pour ça. C'est que la rouquine reste malgré tout un peu méfiante, comme une enfant trop souvent désabusée par les comportements adultes, peut-être un peu blessée aussi, ce qui se devine à ses gestes encore un peu hésitants, craintifs. Mais allié, oui, il l'est. Assurément. Et serviable également.

Alors, les lèvres roses d'Angélique s'ourlent à leur tour d'un sourire sincère et chaleureux tandis qu'il pose à nouveau une main sur son épaule. Son contact est agréable, osera-t-elle confier à la Trinité au moment du coucher. Sa voix fluette s'élève doucement, moins brisée que quelques minutes plus tôt, ni vraiment riante ni exactement chantante…

Je vous remercie. Et je vous prie de m'excuser d'avoir troublé votre repos… Vous aviez certainement mieux à faire, je suis navrée.

Elle s'exprime assez fortement pour être entendu de son compagnon d'infortune mais trop peu pour que le vent ne porte ses paroles au loin, au cas ou l'assassin rode d'ombre en recoins à la recherche de sa victime disparue. A son tour, elle jette un regard sur les environs ; et s'étonne même de la lumière étonnement basse, le soleil ayant à présent bien amorcé sa descente par-delà l'horizon et les toitures dressées d'où s'élève parfois de la fumée. Le temps est passé bien vite… Mais la frayeur était de taille.

Je me suis faite la même réflexion… Cela pourrait être partout, et pourtant je ne vois pas comment j'aurais pu la rater. Mais effectivement, il n'est plus l'heure de chercher, et j'ai eut assez de déboire pour la soirée ! Vu ce qu'il s'est passé, je ne pense pas que retourner vers l'auberge soit une bonne idée… Et cela risquerait de vous attirer des ennuis à vous aussi, et je ne le souhaite pas. Je demanderais à revenir… à un moment plus propice, avec davantage d'informations... Et accompagnée, surtout, ajoute-elle en passant ses bras autour de ses épaules, réprimant un frisson. Pour tout vous dire, je n'aime pas vraiment les quartiers de la milice… Je dirais même que je n'aime pas les miliciens, à quelques exceptions près. Mais je suis heureuse d'être tombée sur vous ! Ou plutôt que vous ayez été là, avec un seau. C'était très ingénieux, et très drôle à bien y repenser.

Angélique se laisse aller à rire faiblement au souvenir de cette scène qui, à n'en pas douter, restera longtemps gravée dans sa mémoire. Puis elle cesse subitement, se débattant avec une mèche indisciplinée que le vent changeant n'a pas trouvé mieux que de diriger dans sa bouche ; elle prend alors la masse de sa tignasse défaite, effectue un gros nœud et le coince tant bien que mal sur sa nuque.

Je pense que le mieux à faire, reprend-elle après quelques secondes de réflexion, le regard perdu dans le vague, c'est de retourner au Temple. J'irais faire mon rapport, et demander de plus amples détails. Je ne pense pas non plus qu'interroger la milice, à cette heure-ci, soit une excellente idée… Mais j'ai encore du temps ! Et après ce que vous avez fait pour moi, et les risques que vous avez pris pour me venir en aide, j'insiste pour vous récompenser. Vous ne voulez pas d'argent, mais une pinte et un repas vous conviendrait-il plus, Loghart ? A vrai dire, je ne vous laisse pas le choix. Si ça ne vous plait pas, voyez cela comme…

La prêtresse cherche ses mots, tout en entrainant –ou suivant, elle ne saurait le dire– le milicien en direction des abords des quartiers de la milice avec Bourg-Levant. Après quelques pas sautillants, les yeux pétillants et un sourire immense plaqué sur son visage, elle rétorque en tapant des mains telle une enfant :

Une réunion d'affaire ! Si vous voulez m'aider, ce que j'accepte avec grand plaisir remarquez bien, il va nous falloir établir un plan. Par les Trois, que je me sens excitée tout à coup ! Allons, venez donc !

Sans laisser le moindre répit au milicien, quand bien veut-il répondre il ne peut simplement pas interrompre ce moulin à parole qui est à présent lancé. De peur qu'il ne se ravise, Angélique s'empare de sa main et l'entraine à sa suite en courant presque vers la taverne la plus proche. La rouquine lui adresse à peine un regard en coin, juste le temps de profiter de la lumière d'une échoppe sur le visage de Loghart et se dire qu'il est plutôt bel homme.


Dernière édition par Angélique le Lun 16 Aoû 2021 - 6:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyDim 4 Juil 2021 - 0:21
Je voyais à son regard que la jeune-femme semblait très troublée. Je me doutais que son trouble venait de moi sans savoir pour autant ce qui la dérangeait. Je me contentais de lui sourire doucement et elle finit enfin par me rendre mon sourire. Elle se mit alors à parler sans, semble-t-il, vouloir s’arrêter.
Elle commença par s’excuser de me faire perdre mon temps et de m’avoir dérangé. J’eu à peine le temps de protester qu’elle enchaînait.
J'ai pris un petit moment pour la détailler un peu plus. Ses beaux cheveux roux, son regard bleu, sa silhouette agréable...Elle est vraiment agréable à observer.

Les ennuis, je connais et cela ne m'effraie pas. En revanche, je n'aime pas déranger les gens au-delà du nécessaire lorsque l’heure ne s’y prête plus. Cependant, je pense que retourner dans cette taverne n’est effectivement pas une bonne idée. Vois-tu, même si les problèmes ne me font pas peur, je ne suis pas du genre à les provoquer sans raison.

Mon sourire s’élargit lorsqu’elle mentionne les miliciens.
Je dégage une mèche qui vient de lui tomber devant les yeux avant d’esquisser une légère caresse sur sa joue.

J’essaye de me comporter de la façon appropriée à la mission qui est la mienne. Sans les excuser, il faut savoir que les miliciens vivent dans le risque permanent et dans des conditions peu envieuses. Il est cependant vrai qu’un certain nombre d’entre eux mériteraient de belles corrections. Aussi, je suis content d’être passé par là pour t’aider.

Je la regarde alors qu’elle bataille avec sa tignasse puis l’écoute exposer ce qu’elle considère comme étant la meilleure marche à suivre pour avancer dans son enquête. Elle insista alors une fois de plus pour me remercier. Ce qu’elle me proposa m’enchantait bien plus qu’une petite bourse d’argent.
Je levais les mains, faisant mine de me rendre. A peine ais-je fait ce geste qu’elle me saisit par la main pour m’entrainer à sa suite tout en parlant.
Elle était devenue radieuse et encore plus agréable à observer. Cet entrain était adorable et sa volonté de faire ce qu’il se devait, me remercier, semblait s’être transformée en plaisir de m’inviter.

Soit! Allons pour une pinte et un repas à la condition que tu manges toi aussi....

Je laissais échapper un rire lorsqu’elle me donna une justification à notre repas.

Tu sais, s’il te reste du temps et que tu veux le passer avec moi, nul besoin d’excuse bizarre.

Je la suivais et, dans un élan amusé, je profitais qu’elle me tenais la main pour la faire tourner sur elle même en riant.

Où m’emmènes-tu ainsi?
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MessageSujet: Re: [Abandonné] Pauvre chaton    [Abandonné] Pauvre chaton  EmptyLun 25 Oct 2021 - 16:18


Comme un chat habitué à se fondre dans son décor, Angélique se faufile agilement le long des murs bordant chaque allée et chaque rue, aussi larges soient-elle. Sa main –ou bien est-ce son poignet, d'ailleurs ?– toujours dans la sienne, le milicien la suit sans paraître vouloir manifester la moindre résistance. Son agitation intérieure ne s'affiche pas ouvertement sur son visage, lequel demeure souriant ; son regard vif semble peu atteint également, bondissant d'un passant à éviter à l'enseigne d'une échoppe à présent fermée. Toutefois, sa joue droite se creuse ostensiblement à chaque fois qu'elle l'aspire entre ses dents et ses sourcils sont légèrement froncés sous l'effort de concentration.

D'excuses bizarres ? De quoi parle-t-il, s'interroge-t-elle longuement en poursuivant sa marche décidée. Ses dents poursuivent leur assaut sur sa joue tandis qu'elle poursuit ses réflexions, sans parvenir à saisir en quoi ses paroles pussent bien lui paraitre étranges. Il reste effectivement un peu de liberté à la jeune rousse, pour ce début de soirée, et en profiter avec son compagnon d'infortune lui semble être la meilleure chose à faire. Certes, cela la réjouie, mais pas autant que cela la soulage...

Angélique en demeure là des réflexions dans lesquelles elle s'égare. Sans rien changer à son attitude, la prêtresse adopte une intonation faussement offusquée alors qu'elle jette un regard rieur par dessus son épaule.

« Je ne comptais pas seulement vous regarder manger ! »

Alors, laissant échapper un hoquet de surprise entre deux rires moqueurs, Angélique se retrouve à tourner sur elle-même. Des murmures amusés jaillissent autour d'eux, accompagnés de quelques protestations et reproches vite noyés sous des rires retentissant. L'espace du fragment de seconde durant lequel la prêtresse n'y comprend rien, si ce n'est la question que lui pose son escorte, elle n'est plus qu'un tourbillon de mèches rousses et de frou-frous de jupes trop amples. Lorsqu'elle se stabilise sur ses deux jambes bien droites, le visage amusé de Loghart lui fait face. La jeune femme s'éclaire –ou plutôt rougit tandis qu'un sifflement railleur retentit quelque part en retrait.

« Oh », murmure-t-elle en pinçant les lèvres, submergée par la honte.

Angélique et Lorghart : un homme et une femme... Naturellement ! La prêtresse s'est déjà connu un esprit plus brillant malgré ses jeunes années et son peu d'expérience ; en tant normal, l'ambiguïté de la situation et celle à peine voilée de ses propos ne lui auraient pas échappés. A présent, elle comprend ; l'énigme est résolue. Les joues en feu et l'écarlate gagnant ses oreilles, elle détourne vivement le regard et libère tout aussi prestement la main qu'elle tient.

« Je suis désolée, s'empresse-t-elle de souffler d'une voix rauque. C'est inconvenant. Je me suis laissée emportée... Je n'ai guère réfléchi. Quelle gourde ! Je ne suis pas... Je ne nourris nulle arrière pensée autre que celle de vous montrer ma gratitude, profitez de vos conseils et de votre escorte jusque dans un lieu sûr, sec et chaud. Je le jure !

Angélique cesse brutalement ses explications pour reprendre son souffle. La rousse se sent un peu plus honteuse à chaque seconde qui passe, et son visage habituellement d'une teinte porcelaine reste désespérément rouge vif. N'osant toujours pas regarder le milicien dans les yeux, elle rajuste une mèche de cheveux derrière son oreille gauche tout en désignant un point invisible sur sa droite, de son index libre. La voix un peu plus claire, et la respiration à nouveau égale, elle reprend avec calme :

« Par-là à deux croisements de rue se trouve "le fer de Lance". Elle ne paie pas de mine, la nourriture peut être affreuse mais le ragout y est fameux ! Je vous le garantis. Faites-vous confiance en mon palais ? »

Restant à présent à distance respectueuse du milicien, Angélique le guide avec moins d'énergie, comme si elle s'était éteinte. Son regard se porte sur tout, excepté lui-même, et elle s'efforce d'entretenir la conversation jusqu'à ce qu'ils atteignent les limites du quartier de la milice. Rapidement, ils font face à une étroite bâtisse de deux étages dont l'unique fenêtre du rez-de-chaussée inonde la rue d'un flot de lumière. L'enseigne, une plaque de bois aux peintures fanées qui se balance paresseusement au dessus de l'entrée, et absolument indéchiffrable.

Angélique en pousse la porte. Une vague de chaleur et de lumière les accueillent, ponctués de rires. L'intérieur est plus spacieux qu'il n'y parait de l'extérieur, et s'étend tout en profondeur ; une cheminée large de pas moins de deux mètres se dresse vers le fond. Les murs autrefois lambrissés ne bénéficient plus que de présentoirs à armes vides comme décoration, tandis qu'une lance est enchâssée bien visiblement derrière le comptoir. Six tables rectangulaires et le double de bancs meublent la salle, dont deux sont occupés par des groupes très animés auxquels la prêtresse adresse quelques saluts et signe de main avant de s'assoir à l'une des plus proches du comptoir.

« N'oubliez pas, c'est le ragout si vous ne souhaitez pas le regretter. J'ai l'habitude d'y venir pour obtenir des informations ou pour trouver refuge... Quand il m'arrive mésaventures dans les environs » explique-t-elle dans la foulée, en ponctuant ses dernières paroles d'une grimace tandis qu'elle fixait un nœud sur la table qu'elle caressait nerveusement de deux doigts. « Un peu trop souvent, malheureusement. Je n'ai qu'à y attendre que Lance désigne un milicien ou un de ses garçons pour me raccompagner au Temple en sécurité. A ma connaissance, la taverne n'est fréquentée que par d'anciens soldats, réformées à cause de leur blessure. Lance lui-même a perdu un bras lors d'un affrontement. Tenez, le voilà !»

Un solide gaillard à la barbe broussailleuse et grise sortait de l'arrière cuisine et, avec un sourire dévoilant quelques dents absentes, s'approcha de leur table.
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