Ori, monsieur tout le monde
◈ Identité ◈
Nom : Larcher
Prénom : Orian
Age : 23 ans
Sexe : Masculin
Situation : Célibataire
Rang : Garde du corps
Lieu de vie : Le Port
Carrière envisagée :
Carrière du Milicien
* 3 CHA
* 1 INI
Compétences et objets choisis :
Compétences :
- Esquive - Niveau 1
- Chance - Niveau 1
- Couverture - Niveau 1
- Etiquette - Niveau 1
- Sixième Sens - Niveau 1
Objets :
- Une épée courte tout à fait anodine
- Un petit coutelas, soigneusement dissimulé dans une botte
- Une petite rondache tout juste bonne à dévier les coups
- Un gambison de facture modeste
- Des jambières de cuir de facture modeste
- Un jeu de carte et quelques dés, parce qu'on n'est jamais trop prêts
◈ Apparence ◈
Ce n'est jamais facile de se décrire, mais à en croire le miroir il était temps que je taille mon trop plein de barbe. Oui, définitivement, la barbe courte et taillée me va bien mieux qu'une touffe immonde hirsute. Qu'est-ce qui m'était passé par la tête, exactement ? Armé de deux yeux bruns parfaitements communs, mon visage aux airs espiègles me donne une apparence sympathique, celle d'un homme approchable, simple. Il est rare de me voir me départir de mon sourire serein habituel, ce qui n'est pas pour déplaire à ces dames. Enfin, celles de peu de vertu, à tout le moins.
De la sortie au retour au logis, mon apparence relève pour moi d'une certaine importance. Non que je ne sois maniéré, mais on n'escorte pas les nobles avec des airs de mendiants. Enfin, pas si l'on tient à son travail, et la liste des gueux prêts à me remplacer est longue, très longue. Ainsi, de la mèche rebelle à coiffer au moindre pli involontaire du veston à dompter, rien n'était laissé au hasard et il était rare, même en dehors de mes heures de service, de me voir dans une tenue moindre que socialement acceptable - enfin, hors du cadre de la chambre à coucher. D'ailleurs, je ne comptais plus le nombre de fois où j'avais laissé fondre ma solde milicienne pour soigner ma garde-robe qui, si elle ne froisserait pas les iris d'un noble, n'irait pas le charmer pour autant. Mais c'était suffisant pour eux, et si tel était le cas, pour moi.
En m'inspectant davantage dans la glace, je me demandais si une cicatrice ou deux n'auraient pas ajouté au personnage - pour autant, j'étais bien ravi d'en être dépourvu. Non que je n'ai connu mon lot de combats, mais aucune d'elle ne m'a jusqu'alors marqué, littéralement, et je n'étais pas pressé d'en découdre pour en acquérir. Il me faudrait me satisfaire de mes yeux noisettes et mes cheveux mi-longs châtains pour séduire - tant professionnellement que dans d'autres contextes.
◈ Personnalité ◈
Vingt trois ans et toujours pas marié, il y a de quoi se poser des questions. Comme dirait ma mère, manifestement il ne suffit pas d'un joli minois pour trouver chaussure à son pied, et malgré mon physique loin d'être repoussant, j'ai toujours tendance à attraper des ampoules sur les orteils quand je marche trop longtemps avec une paire, si l'on veut pousser la métaphore à l'extrême. Non que je ne sois pas capable de me ranger pour un temps, mais quand le marché vous présente tant d'options, il est difficile d'en refuser les fruits, si tant est qu'ils ne sont ni trop mûrs ni absent de consommation - à défaut d'être vertueux, soyons raisonnable.
Non que je ne clâme haut et fort mes penchants libertins, Anür m'en préserve, je froisserais des jupons ecclésiastiques et m'attirerait l'ire et les regards d'une communauté si prompte à juger ceux qui savent vivre et se satisfaire du peu qu'ils ont. Mesdames, messieurs, soyons clairs : je ne me vois pas élever des mômes en pleine extinction de notre espèce. La Trinité m'entende, je serais ravi qu'ils me donnent tort en nous retirant ces foutus Fangeux de l'échiquier, mais tant qu'ils n'en font qu'à leur tête, eh bien pourquoi ne suivrais-je pas leur exemple ?
Vraiment, je suis ravi de la vie telle que je la connais aujourd'hui. C'est ironique, quand on y pense, de remarquer à quel point ma vie a évolué depuis que le Fange fait partie de nos vies : autrefois garde de bas rang, me voilà floqué auprès des nobles les plus fortunés et influents de Marbrumes, bien qu'il soit régulier récemment que je change de main, au fil des jeux politiques. Pour autant, je suis de nature loyale et tient à mon image professionnelle, ainsi gare à quiconque ose toucher mes protégés - aussi pédants et hautains soient-ils.
De nature joviale et positive, je fais partie de ces étrangetés de la nature qui ne peuvent vivre par leur misère, et me contente de mes possessions et de ma situation. Certes, comme tout le monde je connais des hauts et des bas, mais je ne laisserais ni aux Fangeux ni aux désespérés le loisir de me priver de mon désir de vivre, plutôt que de survivre. Quant aux autres bons vivants, je me ferais un plaisir de partager une chope ou deux en leur compagnie - mais guère plus, modération oblige.
◈ Histoire ◈
« Ma soeur est morte sous mes yeux quand j’avais cinq ans. Tu parles d’un traumatisme ... Et maintenant la fange. Ma vie n’est qu’une suite de misère, et ... », commençait l’un.
« Ouais, ben j’ai dû abandonner ma fille ... C’est une bannie. Autant vous dire qu’elle est sans doute morte. Ma femme s'en est jamais remise, et ... je vous laisse imaginer la suite », enchainait l’autre.
Avec un air compatissant, je hochais la tête, ignorant, davantage par maladresse que délibérément, le regard inquisiteur de mes deux compagnons d’un soir. En vérité, j'avais ce soir-là la tête ailleurs. Véronique venait de clore notre longue relation de deux jours, et il était de circonstance de boire jusqu'à la limite de la décence.
« Et ? », fit le premier.
« Mmh ? », m’enquis-je d’un air innocent qui, pour une fois, n’était pas feint.
Ils louchèrent de concert, l'air circonspect. Après tout, n'allait se noyer dans la bière que celui qui avait vécu les pires horreurs de ce monde - c'est à dire à peu près tout le monde, de notre époque.
« C’est quoi ton histoire ? »
Je passais un regard de l'un à l'autre, incertain.
« Je ... Euh ... Ma mère a fait une fausse couche pour mon petit-frère ? », tentais-je.
« C'est dur ... C'était quand ? »
« Il y a environ ... Vingt deux ans, je crois ? »
Les deux ivrognes m'observèrent dans un silence de plomb, avec toute l'incrédulité du monde dans le regard. A vrai dire, je n'avais plus ni famille ni proches depuis bien avant la Fange. Et, en un sens, je n'en vivais pas moins bien : pas de fin tragique, ni de vengeance à assouvir. Mes parents s'étaient éteints d'une mort paisible, amoureux, heureux. Enfin, si on peut l'être quand on est morts. A l'époque, évidemment, je ne l'avais pas vécu comme tel. Mais aujourd'hui, avec le recul, je suis heureux qu'ils aient pu éviter les événements. Qui aurait cru que perdre tout lien à un jeune âge eût été une chance ?
Après leur décès, je n'avais eu à attendre bien longtemps pour comprendre que la seule voie qui s'ouvrait à moi, si je souhaitais m'éviter la rue, la mendicité ou pire encore, soit celle des armes. Et tant qu'à secouer le bras avec une lame, autant le faire dans le camp des bons, et s'enrôler dans la garde. Je vous épargne la douche froide reçue quand j'ai découvert que le métier - à minima pour quelqu'un de jeune, chétif et innocent - avait moins à voir avec l'aventure, le maintien de la paix et les bonnes actions, et plus avec le rôle de portier oisif. Les années passant, l'expérience avait fait son travail, et de l'innocent Orian était né le brave, vénéré et séduisant « Ori ».
... Oui, j'exagère un peu, pour quelqu'un qui jusqu'à fin 1162 gardait principalement l'entrée de l'Esplanade. En réalité, le surnom m'avait été affublé par une jeune noble de passage qui l'avait mal entendu, et la moquerie étant indémodable à travers les époques, le diminutif était resté. Au moins moqueries et désillusions n'avaient-elles eu le tort de me dépouiller de mon éternelle bonne humeur. Le hasard des choses aura voulu que je sois affecté à la protection de son père, l'année suivante, et que mes talents - ou à défaut mon sens de la loyauté - m'auront épargné de partir à la guerre pour faire partie des quelques élus restés pour protéger la haute société.
Aux aurores du néfaste été de 1164, en tant que citoyen de Marbrume depuis ma naissance, de propriétaire d'un logis et de non détenteur d'horribles souvenirs de type « maman a mangé papa » qu'ont amené les mois qui ont suivi cette année-là, je n'avais pu me résoudre à la lamentation quand tant d'autres souffraient davantage. Deuil familial fait depuis longtemps, les proches à pleurer, s'ils avaient bel et bien existé, n'avaient été ni légion ni causes de trauma à long terme. Qu'on ne s'y trompe pas pour autant : rien n'effacera de ma mémoire les images qu'y ont gravé les Fangeux, mais l'humanité va de l'avant, survit comme elle le peut. Introspectivement, il n'est pas improbable que mon détâchement des événements et ma positivité déplacée ne soient qu'un moyen comme un autre pour libérer ma psychée des atrocités que nous avons tous vécu.
Quand le royaume fut supposé perdu, je rejoins la milice, avec l'espérance de retrouver les jours d'antan - les sorties au grand air en moins. L'espoir mis au placard, au moins avais-je pris la décision salvatrice de demander une affectation à la milice intérieure, accordée aisément à l'époque tant grâce à mes expériences passées qu'à l'avidité de certains habitants de l'Esplanade de conserver ses talents au plus près d'eux.
Et malgré la suite d'événements plus meurtriers les uns que les autres de ces dernières années comme la reprise du Labret, j'étais jusqu'alors encore debout. Et le jour du couronnement du Duc, enfin du « Roi », comme beaucoup d'autres, je m'étais laissé aller à espérer de nouveau, autorisant même à mon protégé de l'époque le luxe d'un bain de foule pour être au plus proche de l'action. Quand les premiers cris retentirent, et que la panique pris la foule, ma priorité fut de tenter de retrouver dans la mer de têtes affolées le noble naufragé. Cyniquement, le plus difficile à accepter fut de découvrir, quelques temps plus tard, que le premier décès sous ma garde ne fut ni causé par des jeux politiques, ni par la Fange elle-même, mais par les bottes de mes propres concitoyens.
Et pourtant, je suis encore en vie, j'ai un travail, un toît, une couche et régulièrement de quoi la partager. Que demander de plus ?
◈ Résumé de la progression du personnage : ◈
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