Nom : Sarravilliers

Prénom : Clémence

Age : 29 ans

Sexe : Féminin

Situation : Veuve

Rang : Sage-femme, faiseuse d'anges
Lieu de vie : Bourg-Levant

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Guérisseur (à défaut, s'il faut changer, ne pas hésiter)
1Hab
1Cha
2Int

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- [Alphabétisation] - Niveau 1
- [Chirurgie] - Niveau 1
- [Traumatologie] - Niveau 1
- [Connaissance des plantes] - Niveau 1
- [Empathie] - Niveau 1
Objets :

-Sacoche en cuir contenant le nécessaire pour les soins d'urgences (bandages, aiguilles, fils, diverses plantes etc)

Autant l'avouer, je ne suis certainement pas ce que l'on peut appeler une belle femme. Je suis grande, bien plus que la moyenne et si fine que je suis totalement dépourvue de formes féminines. Mon nez est trop long et légèrement bossu, ce qui ne semblait pas être un problème sur le visage de mon père mais qui me donne un air un peu trop sévère… Quant à mes yeux, ils sont certes aussi bleus que ceux de ma sœur mais aussi plus grands et quelque peu globuleux… Effet accentué, évidemment, par des cils trop courts et trop fins pour être discernables. Mon regard n'a rien de très plaisant, je dors si peu et si mal que mes paupières sont généralement gonflées et teintées d'un bleu profond me donnant un air quelque peu maladif.

La seule chose que j'aime chez moi, ce sont mes lèvres. Je les tiens de ma mère de même que son sourire, même si le mien est beaucoup moins joyeux que le sien ne l'était.

Mes cheveux blonds sont secs et ternes… Ils sont tellement fins qu'aucune coiffure distinguée ne résiste à leur rébellion. J'ai depuis longtemps abandonné l'idée de les dompter et préfère les laisser courir sur mes épaules. En fait, je ne les attache que lorsque j'ai besoin de garder la vue dégagée et ce,toujours en une queue-de-cheval plutôt grossière.

Je ne prête pas beaucoup d'attention à mon apparence. Si je veillais à faire quelques efforts du temps de mon mari, ce n'est plus le cas aujourd'hui. Je ne cherche pas à séduire qui que ce soit, les hommes ne m'intéressent pas. Aucun d'eux ne peut égaler Charles, à mes yeux. Ainsi, je n'ai aucun scrupule à porter de vieilles robes usées, tachées et certainement trop amples pour ma corpulence. Je ne porte point de bijoux et n'use d'aucun artifices superflus. C'est à peu près tout ce que vous avez besoin de savoir.

Clémence est une femme plutôt simple et discrète. Elle ne cherche pas à briller en société autant par son apparence que par son éloquence. La jeune femme ne parle jamais plus que nécessaire si bien que certain lui reprocherait presque un certain manque d'entrain. Pourtant, si l'on se donne réellement la peine de chercher à la connaître, l'on découvrira une femme douce mais également vive d'esprit et dotée d'un certain sens de l'humour. Ne vous fiez pas à son apparence, quelque peu ternie par ses responsabilités et les coups portés à sa conscience, mise à mal par ses activités secrètes.

Pour ses proches, il est évident que la veuve a le cœur sur la main. Elle fera toujours passer le bien-être des autres avant le sien quitte à s'effacer complètement au point de passe pour un être insignifiant et bien peu intéressant. L'avis de ses semblables à son sujet ne lui importe peu voire pas du tout, du moins lorsqu'il s'agit d'inconnus. Elle ne cherchera donc pas à vous plaire et n'hésitera pas à vous parler avec sincérité. Pour autant, Clémence n'est pas le genre de personne à porter un regard critique sur autrui. Il est vrai que l'on pourrait prendre sa foi en l'humanité pour de la naïveté, mais c'est surtout qu'elle veut y croire. C'est une sorte de besoin pour elle qui est persuadée que l'humain ne peut être foncièrement mauvais, même s'il s'agit là d'un moyen d'apaiser sa conscience qui souvent la ronge. Ses nuits sont chargées de cauchemars tous plus atroces les uns que les autres et qui, bien souvent, la tiennent éveillée.

Aussi, pour chasser ses images de mort, Clémence aime parcourir la cité pour s'émerveiller de cette vie qui se poursuit et qui grouille, malgré tout ce qui se passe en dehors des murs, malgré tout ce qu'ils ont tous perdus. La veuve y voit une certaine victoire… Pour autant, jamais la jeune ne cherchera à prendre part à tout ceci. Elle n'y a pas sa place, elle n'en a pas le droit. Soigneusement, Clémence veillera à éloigner les autres simplement pour ne pas avoir à observer la déception dans leurs yeux lorsqu'ils en apprendront plus sur elle et sur ses activités. C'est un excellent moyen de se protéger également. Elle sait pertinemment que ses crimes sont passibles de la peine de mort, mais elle ne peut se permettre de laisser sa petite soeur seule dans ce monde cruel.

Clarence, sa chère petite sœur est ce qu'il y a de plus précieux en ce monde. Clémence veille sur elle depuis toujours et ne compte pas la laisser tomber quitte à devoir affronter la fange pour elle.

Je suis née le 20 janvier 1138 dans cette petite maison bourgeoise de Bourg-Levant dans laquelle je vis toujours aujourd'hui. Mon père, Philippe, était notaire, ce qui nous assurait un train de vie plutôt confortable sans être exubérant pour autant. Ma mère, Louise, était une femme douce et de nature curieuse. Néanmoins, sa constitution fragile l'obligeait souvent à garder le lit pendant des jours voire des semaines. Elle passait donc beaucoup de temps à lire et à s'instruire, lectures qu'elle aimait partager avec moi, pour mon plus grand bonheur. Plus tard, en grandissant, j'ai compris que ces périodes d'alitement plus ou moins prolongées correspondaient à une nouvelle grossesse. Pourtant, ma petite sœur Clarence n'a vu le jour que dix ans après moi. C'est dire si l'infertilité de mère jouait sur sa santé...

Clarence, ma chère petite Clarence. Je me souviens encore parfaitement du jour de sa naissance. Elle était minuscule et si jolie avec sa bouche en cœur et ses joues roses. Je l'ai aimé dès que j'ai senti sa petite main se refermer sur le doigt que je venais de poser sur sa paume. Je devenais quelqu'un d'important puisque j'étais sa grande sœur. J'ai adoré la voir grandir, s'éveiller au monde en m'offrant de grands sourires. Malheureusement, la santé de mère déclinait de plus en plus. Père voulait absolument un garçon, hélas, elle n'était plus capable de lui en donner un.

Louise mourut le dix-huit novembre 1149. Clarence n'avait qu'un an et déjà elle venait de perdre sa mère. J'étais si triste pour cette toute petite fille qui n'aurait pas la chance de la connaître cette maman si exceptionnelle… Alors, malgré mon jeune âge, je décidais de devenir une sorte de mère de substitution. Et ce ne fut pas l'arrivée d'Henriette, la nouvelle femme de Philippe qui allait changer ça. De toute façon, Clarence ne l'aimait pas et hurlait dès que cette femme entrait dans la pièce.

Qu'importe la dure réalité de la vie, nous avons tout de même bénéficié d'une enfance des plus agréables. Père n'ayant pas eu d'autres enfants, malgré son second mariage, décida d'investir dans notre éducation. Au moins pouvait-il compter sur nos futures épousailles pour gagner un peu plus d'importance au sein de cette société. Du moins, c'est ce qu'il imaginait à l'époque.

A dix-neuf ans, j'épousais donc Charles, un prêtre âgé de vingt ans de plus que moi. C'était un homme bon et extrêmement intéressant avec qui je prenais grand plaisir à discuter durant des heures. Malheureusement, notre mariage ne dura guère plus de deux années. Atteint d'une toux fébrile, Charles décéda la nuit du quinze avril 1159. J'étais enceinte à cette époque là, hélas la tristesse occasionnée par la perte de mon époux adoré a coupé court à ma grossesse. C'est à cette époque que j'ai décidé de devenir sage-femme. Mon père aurait souhaité me voir épouser un autre de ses amis, mais j'ai refusé. Si les Trois ont rappelé Charles si tôt, c'est que je n'étais point destinée à devenir une épouse, j'en étais persuadée. Tant pis pour ma réputation ou celle de mon père, je m'en fichais complément. J'avais perdu foi, en Eux, pour moi, pour ma famille. Je leur en ai voulu, à ces divinités qui autrefois m'avaient privé de ma mère et qui maintenant venaient d'emporter mon époux et mon enfant. Malgré tout, je continuais à prier pour ma sœur, pour son avenir mais surtout pour son bonheur.

Après cela, je suis donc retournée vivre dans cette maison, auprès de mes parents et de ma sœur. Néanmoins, il me fut bien impossible de reprendre ma vie là où je l'avais laissée et préférais me réfugier dans les études grâce à Sœur Berthilde, une amie de feu mon époux qui a eu l'extrême gentillesse de me prendre sous son aile pour m'apprendre le métier tout en me fournissant les ouvrages nécessaires à mon apprentissage. Sous le couvert du secret, bien évidemment, le Temple ne prêtant point ses manuscrits.Le tout en continuant de m'occuper de ma petite sœur car, après tout, rien d'autre n'avait d'importance à mes yeux.

En été 1660, je ne me souviens pas de la date exacte,Philippe et Henriette décidèrent de partir en voyage pour rendre visite à la famille de ma belle-mère vivant à la capitale. Personne ne sait ce qu'ils sont devenus, mais jamais ils ne rentrèrent à la maison. Clarence et moi nous retrouvâmes donc seules, dans cette maison devenue trop grande mais que nous refusions pourtant d'abandonner. Je décidais donc de démarcher les bordels de la ville afin de proposer mes services d'accoucheuses aux prostituées avant que je ne conduise les nouveaux-nés jusqu'au Temple. Ces pauvres femmes n'avaient hélas ni les moyens, ni l'envie d'élever ces enfants de la "honte". La plupart ne reconnaissaient même pas leur humanité, les considérant comme une sorte d'excroissance dont il fallait rapidement se débarrasser… Jusqu'à mon arrivée, certaines se cachaient même pour accoucher avant d'abandonner leur progéniture sur place… Bien peu de ces petits êtres survivaient à ces abandons brutaux et irresponsables. C'est à ce moment-là que je commençais à offrir d'autres services de façons plus officieuses cette fois. Ce n'était pas mon idée d'ailleurs, mais l'une de ces femmes me supplia un jour de mettre un terme à sa grossesse. Ce qu'elle me raconta sur sa situation périlleuse me toucha si profondément que je ne pus lui refuser… Néanmoins, il m'arrive encore de "rêver" à cette nuit là … Mes mains couvertes de sang et ce si petit être au cœur de ma paume… Sans vie… Juste la mort.

Malheureusement, cette barbarie humaine est depuis devenue mon quotidien, ou presque L'acte même me répugne, je me maudit à chaque avortement, mais je ne juge pas pour autant ces femmes. Elles ont toutes leurs raisons et celles-ci ne manquent malheureusement pas : viol, grossesse hors mariage, accident professionnel… Mais je déteste l'idée de priver ces petits être de leur vie. Je suis une meurtrière, je le sais… Tout ce que je gagne en pratiquant, je le reverse au Temple. Pas pour racheter mes péchés, je suis déjà perdue et je le sais, mais ceci uniquement dans l'espoir de leur garantir amour et soutien. Si leur mère les a rejetés et oubliés, ce n'est pas mon cas et cela ne le sera jamais.

Je sais que ce que je fais est extrêmement mal vu, et encore ceci est un euphémisme. Pourtant, j'essaie de donner une chance à ces femmes, une chance de vivre tout en portant leur fardeau sur mes épaules. Ainsi, je veille à prier pour chacun de ces petits êtres. Je leur donne un nom, je me les imagine… Et je les vois chaque nuit dans mes rêves…

Mais le monde dans lequel nous devions à présent évoluer ne nous laissa guère le temps de nous apitoyer sur notre sort. Je faisais de mon mieux pour nous faire vivre, allant même jusqu'à louer des chambres à des gens de passages ou en hébergeant des prostituées des rues. Elles n'amenaient jamais leurs clients chez nous, mais pouvaient tout de même profiter d'un abri pour la nuit et de deux repas chauds par jour contre quelques pièces. Je dû pourtant vendre la plupart de nos objets de valeurs ne gardant que quelques souvenirs de nos parents afin de payer le précepteur de ma sœur.

Nous avions tout de même réussi à trouver un équilibre au fil des ans… Équilibre qui manqua presque de basculer lorsque la fange fit son apparition. Une rumeur... Des histoires d'ivrognes ou de simples d'esprit qui ne tarda pourtant à pas à décimée armée, roi et peuple. Qu'il s'agisse d'une punition divine ou de simple et cruel hasard, personne ne savait exactement d'où venait ce bien sombre fléaux auquel je n'osais songer. Il me fallait rester forte, pour Clarence qui ne cessait de pleurer craignant, sans doute, de nous voir périr comme tous les autres... Et même si, comme elle, je sentais l'effroi m'étreindre, je me refusais à céder à cette peur. J'avais bien trop à faire... Et quelque part, je sentais que nous devions apprendre à vivre avec ce nouvel ennemi à nos portes.

Les remparts de la cité offrant une protection non négligeable, les rues ne tardèrent pas à se remplir. Partout l'on pouvait voir de la peur, mais aussi de la faim et de la misère… Le désespoir et le deuil conduisent bien des femmes jusqu'au péché… Combien de nouveau-nés ont été abandonnés suite à cela ? Je n'osais me l'imaginer… La vie devint plus compliquée suite à cet événement. Nous nourrir devint une sorte de défi quotidien devant lequel nous nous retrouvions bien souvent démunies. Néanmoins, aucune de nous ne baissa les bras et peu à peu nous parvînmes à nous adapter à ce nouveau monde. Tout du moins, en partie.

Je rencontrais Albert, l'un de ces nouveaux milicien. Je ne l'aimais pas, j'en étais incapable… Mais il recevait régulièrement une somme d'argent confortable, de quoi mettre un peu de beurre dans nos épinards. Alors, lorsqu'il me demanda de l'épouser, j'acceptais, même si ce fut avec aucun enthousiasme…Le besoin de survivre et surtout de protéger un être cher nous pousse parfois à aller contre les désirs de notre cœur… Mais jamais les noces n'eurent lieu…

Le 1er mai 1166, le Duc fut couronné et nous venions de gagner une nouveau roi. Malheureusement, ce qui s'annonçait pourtant comme de joyeuses festivités auxquelles je ne croyais pas malgré ses promesses de remonter le moral du peuple tourna brutalement au cauchemar. Heureusement Clarence et moi étions bien à l'abri chez nous, coincées les mains dans le placenta de l'une de mes patientes mais Albert perdit la vie ce jour-là … Jour qui, toujours aussi ironiquement, devait être la veille de notre mariage. De nouveaux nous nous retrouvâmes seules pour affronter ce monde toujours plus effrayant où rien ne pouvait perdurer...

Depuis ce fameux jour, nous vivons seules, Clarence et moi. Au fond, c'est probablement mieux ainsi. Nous pouvons compter l'une sur l'autre pour survivre et c'est le plus important…

(Pour les anciens membres souhaitant réactualiser leur personnage, ne pas tenir compte de cette section en cas de nouvelle inscription.)

Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Oui

Comment avez-vous trouvé le forum ? Chéplu

Vos premières impressions ? Ce ne sont plus vraiment les premières.

Des questions ou des suggestions ? Nop

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Nop