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 Tristan « le Bâtard » du Val de Lys

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Tristan du Val de Lys



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MessageSujet: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyMar 5 Avr 2016 - 0:27




Tristan du Val de Lys




Identité


Nom : du Val de Lys.
Prénom : Tristan.
Âge : 30 ans.
Sexe : Masculin.
Rang : Bâtard, fils de gourgandine, propulsé au titre de Chevalier par son coprolithe de père.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière du Chevalier.
+ 2 Parade.
+ 2 Attaque.

Compétences et objets choisis :
Compétences : Coriace, Désarmement, Monte, Volonté de fer.
Objets : Harnois, casque de plates, bouclier en acier, épée longue à une main.
Autres : Destrier (s'il n'est pas déjà mort).

Physique



Les gens de bonne foi admettent que Tristan est un jeune homme bien fait, bien-né. Un brin impressionnant pour les plus minuscules d'entre-eux, il fut l'attraction idéale pour ses plus jeunes sœurs, celles-ci se jetant sur lui comme les mômes sans scrupules mais adorables qu'elles étaient. Elles qui se ruaient à sa rencontre pour l'accueillir, puis se jetaient sur ses bras, pour qu'ensuite il les hisse à sa hauteur, les faisant quitter terre l'espace d'un bond en une myriade de rires et de câlins... Instant vieux de quelques mois à peine. Un souvenir à présent. Aujourd'hui il est armure, implacable, solennelle, juste une armure maintenue en vie par le sang impur qui palpite en son sein.
Ce n'est qu'un détail purement cosmétique, mais c'est important de le considérer comme tel dès à présent : s'il ne tient pas son heaume sous l'arc de son bras, alors c'est qu'il en est casqué, ne laissant transparaître qu'un visage de métal sans trait aussi lisse que ses plates, sans expression, ne laissant pour regard qu'une crevasse obscure en forme d'Y. On ne saurait dire alors ce qu'il éprouve, s'il se permet un sourire, ou s'il fronce les sourcils. Ce qui est sûr, c'est qu'il vous suit du regard. Qu'il toise. Qu'il observe, muet comme une carpe. Sans aller jusqu'à dire qu'il juge et mesure, il pourrait tout aussi bien paraître tel un confessionnal sur patte, peu loquasse mais qui semble tendre l'oreille. C'est qu'un bâtard n'a que rarement son mot à dire pour les fouilles-au-train de la cour...
A ce spectre tout en armure, à l'image de ces gardes lourds fièrement postés, Tristan parait être l'un de ces gens d'arme anonyme et mystérieux. Par ailleurs, une cape crasseuse de poussière et de bouse suit chacun de ses pas, témoignant de ses sempiternelles sorties à l'extérieur des remparts, s'esquissant en un drapé écarlate marqué d'un bichrome des Val de Lys (lys noir sur fond rouge). Symbole que le Chevalier écrase, négligemment, sous le télamon de son bouclier en forme d'écu gisant là rejeté sur son dos. Au gré des courants d'air, c'est sous la forme de vagues que ces linges - cape et tabard - flottent majestueusement, puis filent et lèchent les protections de ses omoplates, de ses reins, s'écoulant jusqu'à ses talons depuis la broche de ses épaulières. Il n'y a peut-être que ses gestes qui peuvent en trahir les humeurs ; sérieux dans sa démarche lourde et méthodique. Ou bien soufflant discrètement son affliction, son intensité dans les coups qu'il porte avec la rage du désespoir.
Qui se cache dessous ? Un homme craquant disent les donzelles des bas quartiers, bien que Tristan n'a rien d'un biscuit... Au contraire, il est pourvu d'une musculature développée, travaillée mais sans sombrer dans l'excès. Grand de son mètre quatre-vingt-seize, large d'épaules propres aux athlètes, le torse en V. De prime abord, il est d'une carrure à la fois sculptée, proportionnelle et harmonieuse. Comme dit, c'est un homme bien formé, que son hygiène spartiate et sa vie de labeur ont su gâter de courbes saillantes et symétriques. Bel et bien fait de chair et de sang, d'une chevelure cendrée, généralement prolongée d'une petite barbe de quelques jours, à la peau clair et griffée ou hachurée ci et là de quelques fines cicatrices. Un modèle viril se tenant droit, sans être atrocement bellâtre ou m'as-tu-vu, il est sculpté comme peut l'être l’esthétique d'un marbre dénudé, ou du bronze d'un ténébreux éphèbe. Enfin, les esquisses de son visage ne savent pas mentir, dont les différentes expressions suggèrent les révoltes d'un esprit critique, voir satirique s'il est de bonne humeur, à s'en prendre toute la franchise et l'honnêteté de son regard, celui-ci pourvu d'iris bleus aux nervures de givre, mais aussi intenses que des braises, comme infligeant pour celles et ceux qui le méprisent un coup de tisonnier en pleine face.

Personnalité



A première vue, Tristan est quelqu'un d'ordinaire, quelqu'un dont la personnalité se fond aisément dans la masse ; c'est une fougère. Oui. Une bien belle fougère, doublée d'un homme au demeurant calme, réfléchit et silencieux. Un être sachant se faire discret malgré son imposante stature et sa gueule d'éphèbe, ne sachant plus faire qu'arborer toute la hauteur de sa prestance comme pour compenser le vide abyssal qu'il suggère... Ça, ou l'absence d'une raison d'exister, si ce n'est celle de se sacrifier pour un tiers boulet...
Médisant ? Il peut l'être.
Misanthrope ? Probablement, mais c'est que dans les milieux huppés dont il ne connait rien des us et coutumes on préfère le croire, et on le dit avec assurance, que Tristan serait de ces hommes si timides qu'ils en restaient inertes, muets, coincés...
« - Et encore. Imagine-les quand ils gloussent, sifflait-il parfois entre les dents à l'attention d'un complice, faisant rouler un sombre regard en direction de l'objet de sa rancune : ces hommes et ces femmes, non loin, parés de leur plus beaux atours, ces derniers qui s'inventaient critiques, adeptes du voyeurisme, ce ramassis de nobliaux pompeux, soporifiques, qui n'ont que pour seul fait d'arme celui de péter dans la soie...
Lui, Tristan, dirait simplement qu'il est digne et réservé ; une sacrée nuance, et non des moindres. C'est qu'il n'a pas le sourire facile en ces heures infernales où l'angoisse se fait de plus en plus pesante. Il ajouterait qu'esquisser l'une de ses grimaces les plus enjouées - franche, spontanée, dépourvue d'arrières pensées - vaudrait une bonne raison pour l'exprimer. Qu'on lui rende ses sœurs, pour commencer ; l'héritier du Val de Lys échangerait volontiers les vies de mille de ces fots-en-cul contre une seule d'entre elle. »

C'est qu'en creusant l'écorce plus en profondeur, on se confronterait à quelques névroses ? L'air de rien, sous le masque de l'Impassible accentué par son heaume patibulaire, Tristan est un homme simple, mais suffisamment chtarbé - au sens propre du terme, signifiant un homme portant les coups de la vie dans sa psyché, - pour vriller à l'extrême, et plus encore au cours de ces derniers évènements. Lui qui de nature était pourtant patient ou d'humeur pré-supposée sereine à l'égard de ses semblables, s'est vu sombrer. On l'a déjà vu marteler le visage d'un chasseur de garce un peu trop hilare à son goût, les phalanges du Chevalier habillées du métal de ses gantelets réduisant les gencives de sa victime en bouillie de chair, explosant de salive et de sang. Il peut donc se révéler soudain Brise fer, comme qui dirait. Se sentant comme oppressé ou saturé par les diverses aberrations qui s'offrent à sa vision ; il encaisse, puis déborde. A l'aune d'une âme vaillante, héroïque, brandissant l'épée au nom de ses idéaux, Tristan, lui, est bien plus ténébreux, n’interagissant plus avec le monde qui l'entoure qu'uniquement pour attiser le bucher des condamnés ; qu'ils soient Hommes ou Fangeux.

Histoire



I - La cigogne au fond du puits.

Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Valdel13

Le jour s'assombrit de couleurs détrempées, comme toutes les fresques paraissant bonne quand elle commençaient à peler et s'écailler. Aux formes nuageuses étouffant un ciel obscur, celui d'un peintre griffonnant son retable d'une anamorphose propre à des instants pluvieux. En contre bas du ciel gisait l'étendue d'une prairie verdoyante de joncacées, graminées et mimosas que faisait luire le torrent d'une averse automnale. Plans d'herbage, au mélange de vert asperge, vert bouteille et vert-de-gris, brossant du va et vient de leurs pinceaux un paysage ; comme ceux que l'on pouvait observer quand survenait la saison des pluies. Bienvenue dans le fond du fond des profondeurs du Royaume de Langres. Vous êtes non loin de Balazuc, dans le petit hameau nommé Fond-du-puit, figé sur le versant de la forêt, parsemé de ses rares chaumières, son moulin et la gadoue de sa porcherie, le tout bâtit sur un minuscule réseau de sentiers que la bruine parvint à réduire en bouillie.
C'est ici, dans ce trou perdu, que Tristan vécu depuis ce jour où un étrange cavalier fit son apparition à la gorge du village, se voulant rapide et discret au vue de son capuchon lui retombant sur les yeux, ou le souffle haletant qu'éructait sa monture. S'aidant de son coude, il retenait un berceau tapissé de soies et cotons raffinés, et dans ce dernier : un bébé gazouillant, un petit garçon baptisé Tristan.

Un père, une mère ? On soupçonnait à l'époque le Châtelain voisin.
Des parents d'adoption ? Aucun. C'est le tout Fond-du-puit qui l'éleva comme l'un des siens, passant de foyer en foyer, ces jours où cohésion et solidarité signifiaient encore quelque chose dans ce damné royaume. Mais ça ne s'arrêtait pas là, pareil événement se reproduisit lorsque bien plus tard cette étrange "cigogne" encapuchonnée leur apporta une petite fille : sa puînée, Cassis. Elle-même suivie de sa benjamine, Cerise. Les années défilant encore et toujours, cette dernière fut succédé d'une troisième ; Prune, la cadette.
Les habitants n'ont jamais eut le choix. C'était ça ou le cavalier les noyait dans l’étang. Surprenant, irritant à la fois, en plus de tous dérivés rimant avec l'agacement général que ce manège suscitait parmi les habitants de Fond-du-puit. Il y avait des limites à la bonté, et Tristan le savait mieux que quiconque, jugeant qu'il était temps pour lui de faire autrement que de vivre à leurs dépends, de montrer au village qu'ils pouvaient aussi participer aux tâches quotidiennes ; de participer à la vie collective. C'est donc à l'âge de quatorze ans seulement, après concertation auprès de Cassis (la plus grande), que le petit bonhomme prit en main ses responsabilités, suggérant puis demandant explicitement à vivre avec ses sœurs. Et Rikni sait comme la volonté de Tristan peut être grande.
L'objectif ? Construire une nouvelle maison dans le village. Qu'il puissent s'y réunir pour qu'ensemble ils reconstituent un semblant de famille. C'est ainsi, bien qu'il fut un temps épaulé par quelques adultes soucieux du sort de ces enfants, - notamment concernant la dire construction qu'il ne pouvait ériger à lui seul - que depuis un âge précoce Tristan se comporta en ainé exemplaire pour ses jeunes sœurs, exhaussant leur souhait.

Et ils vécurent heureux. Point.

Du moins, c'est ici que Tristan aurait aimer conclure. Un fragment de vie passé à grandir, puis devenir adulte à Fond-du-puit était d'un profond ennui si on le comparait à la vie d'un aventurier, mais si puissant de bonheur, de joie, dès lors qu'elle se vit entourée des personnes qu'il aimait. C'est risible à dire, surtout pour ceux qui n'avaient jamais rien vécu - ou qui n'avaient jamais souffert ni de manque, ni de rien, - que la petite fratrie que constituait Tristan, Cassis, Cerise et Prune, se contentait de peu pour vivre heureuse. Lui, travaillait pour le modeste palefrenier du village qui parfois l'entrainait jusqu'à Marbrume dans l'optique d'une livraison. Tandis que Cassis, aux savoureux petits plats, gardait un œil vigilant sur leur demeure. A sa portée, Cerise et Prune, qui quant à elles étaient enjouées, les yeux pétillants lorsque que chaque soir leur grand frère rentrait, ses poches gonflées de quelques pièces, et parfois même de confiseries à son retour de la Cité Franche ! C'est que Sieur Tristan côtoyait les citadins, ça rigolait plus.


II - Les trois petits cochons.

Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Valdel14

La tension était à son comble ; venait d'entrer dans la petite demeure une escorte accompagnant un vieil homme admirablement bien conservé. Un colosse pourvu d'un charme bestial que l'on prêterait volontiers aux satyres, la chevelure noire aux tempes grisonnantes, habillé d'un harnois tout en plates sous une longue et large cape aux couleurs écarlates. Sous d'épais sourcils et une barbe soigneusement taillée, les angles de son visage partageaient de trop nombreuses similitudes avec celui de Tristan... Père et Fils étaient à nouveau réunis.
Il y eut de la rancœur. Beaucoup de rancœur dans le cœur du jeune homme, ce dernier âgé d'une petite vingtaine d'année seulement alors qu'il découvrait enfin l'indigne incarnation de son paternel. Luderik, dit le Cornu du Val de Lys. En face à face, il y eut d'abord une vive conversation teintée de menaces portant sur Tristan, Cassis, Cerise et Prune. Celle-ci fut aussitôt suivie d'une altercation, car cet homme osait lui parlait de devoir, de dette à son égard, ou encore de responsabilité, en un mot : c'était un homme suffisamment culotté pour qu'on lui crache ses quatre vérités... Que le vétéran ponctua d'un sifflement du poing s'écrasant sur la mâchoire de son engeance, le projetant jusqu'aux tréfonds de son siège. C'est que le vieil homme savait remettre sa progéniture à sa place, déclarant :
- "N'user du fouet qu'à contrecœur rend les enfants rebelles.
- Nous n'avons pas de compte à te rendre ! JE les ai élevée. Elles sont MA chair, MON sang. Elles sont MA fierté ! Répliquait Tristan, les ombrages projetés par le feu de la cheminée accentuant plus encore ses traits de fureur, n'ayant que pour seule envie celle de se redresser, de lui rentrer dans le lard une bonne fois pour toute.
- Tu le sais pertinemment, Tristan. Aussi courageux et téméraire que tu sois, qu'au jeu du pot d'argile contre le pot de fer, c'est le deuxième qui l'emportera. A ta guise tu peux te révolter, tu peux gesticuler, te débattre autant que tu le souhaite, d'y mettre ta santé jusqu'au sacrifice de ta propre existence, te vouant corps et âme à ta cause ou à celles qui te sont chères, que malgré tout, et tu le sais, qu'il y a des forces en ce bas monde qui sont bien plus puissantes et bien trop ambitieuses pour accepter humblement de faire place à tes intérêts. C'est ce qui rend les gueux si laids, fiston : cette naïveté qu'ils ont de croire qu'en élevant simplement la voix ils pourraient y changer quoique ce soit. Je n'y perçois aucune sagesse, seulement de l'arrogance. Par conséquent, je ne le répèterai qu'une seule fois : Moi, Luderik du Val de Lys, je viens reprendre mon bâtard de fils. De gré ou de force il suivra mes pas car tel sont mes desseins, ou je souffle sur sa demeure et emporte avec elle ses trois petites sœurs ; comme trois. petits. cochons."

Récupérer son bâtard était comme un coup de joker fait à la fatalité, car il y avait bel et bien une peur qui rongeait Luderik. Feu son épouse venait de rendre l'âme, emportée par la fièvre sans lui laisser aucun héritier. Ainsi il refusait de voir son lignage sombrer un jour dans l'oubli, se penchant alors sur Tristan, enfant adultérin qu'il eut avec l'une de ces coureuses, cette femme de mauvaise vie répondant au doux nom de Belladone, mais dont Tristan ne saura jamais rien de plus si ce n'était que son père en étant fou, obsédé par cette roturière qu'il fit Dame de compagnie. Quant aux mots de son paternel, Tristan ne pu faire sans s'y plier ; son intérêt n'était pas de sacrifier ses sœurs, mais bel et bien qu'elles puissent continuer de vivre leur vie. Alors, cette nuit-là, il se leva de son siège, se soumettant aux ordres de son père tout en promettant à Cassis qu'il reviendrait leur rendre visite, pour le suivre, - ce Seigneur - rejetant toutefois avec hargne cette main paternel qu'il s’apprêtait à poser sur lui, comme pour lui signifier qu'il faisait le bon choix.


III - Val de Lys.

Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Valdel15

Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Valdel12
Devenir un Val de Lys n'avait rien d'un conte de fée. Habitant du fort du même nom, une place forte dévorée par les mythes et tombant en ruines, Tristan côtoyait les sujets de son père, où il vivait, mangeait, buvait, dormait, et où il s'entrainait durement. En outre, il ne voyait que très rarement Luderik, si ce n'était ces fois où ce dernier jugeait utile de lui enseigner quelques rudiments de sciences politiques et d'histoire, ou pour lui soumettre quelques conseils. Le Seigneur du château ayant maintes affaires à régler auprès de la cour ducale, il fut ainsi confié à l’œil vigilant de celle qu'on appelait "Mégère," la mère de Luderik et grand-mère de Tristan. Probablement démente à en juger par ses yeux fous et sévères ; elle avait tout d'une sorcière, elle et ses mixtures, breuvages et fortifiants complexes...

Longtemps il endura ses croassements, ses râles et ses caprices, mais de ses enseignements, il en ressortit plus imposant. Plus sombre. Marqué, comme gravé par les serres de la vielle. C'est également dans le courant de cette période qu'il fut fait Chevalier, ayant - à l'époque, notez bien - fait serment de loyauté envers son rustre de père, lui même étant vassaux du Duc. Même si Tristan aimait la région qui le vit naître et s'y trouvait attaché, enraciné, il ne savait rien d'une vie répondant à des codes particuliers. Si bien que las, usé, blasé par ce qui lui était imposé, il ne criait pas sa loyauté en pouffant un "Pour le Morguestanc !" ou "Pour le Duc !" chaque fois qu'il lui fut confié une mission. Ce goût là, il ne l'avait pas, une répugnance qu'il devait au mépris de trop nombreux nobles au sein de la cour. Tristan n'appartenait qu'au peuple, de même qu'il se battait sans réelle conviction lors des tournois organisés dans la province, jusqu'à déclarer forfait avant même un combat, jetant brutalement épée et bouclier aux pieds de son adversaire. C'était une honte, c'est sûr, mais semblait tellement victorieux et si fier de lui quand il se prenait une pluie de légumes et d’œufs pourris éclaboussant soudain les plates de son armure. - Allez au diable, Tristan n'avait rien à leur prouver, il était simple à comprendre et ne semblait ingérable qu'aux yeux de Luderik. Ce titre de Chevalier était une chicane pour le bâtard, un bout de viande lâché par son géniteur dont il n'avait que faire, comme ces chats sans scrupule qui reniflaient leur gamelle, pour mieux s'en détourner ensuite car sans intérêt. Il n'aspirait qu'à passer plus de temps avec ses sœurs une fois qu'il en recevait la permission. Il se soumettait en fait - et encore aujourd'hui - à ce titre sans réellement l'apprécier, ni se lamenter, ni même le détester ; il connaissait aussi de nobles Chevaliers intègres et tout aussi honorables. Pourquoi n'était-il pas triste, ou plus révolté ? Car il permettait à Cassis, Cerise et Prune de jouir d'une relative tranquillité tant qu'il jouait le jeu, approximativement, et que son objectif d'alors n'était pas celui d'être cloué au pilori.
Petite anecdote, c'est aussi là qu'il fut prit de fanatisme. Enfin... d'une passion, qu'il dirait modérée mais on peut en douter, pour Groseilles et Lilas ; de son édition original et non caviardée par l'église. Il s'agissait d'un roman érotique dont l'une des cuisinières s'amusait à en faire la lecture dans la boulangerie du château. Malheureusement, Tristan ne sachant pas lire, il ne saura jamais si le Chevalier Adrien pardonnera sa bien aimée, alors que ce n'était qu'un vile coup tordu du Banneret de Montvrillac !


IV - L'écume de la rage.

Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Valdel16

Des remous dans l'eau, la bouse qui s'agite... Commence alors l'inexorable marche, celle d'innommables créatures qui jusque là croupissaient dans la fange. Une chasse à l'homme retentissait des râles bestiaux éructés à la nuit par des ombres scélérates surgissant des marécages et des bois. Sans s'annoncer, elles rôdaient. Puis tuaient à tour de bras.

Derrière moi, le village de Balazuc n'était déjà plus qu'un charnier. Il n'y avait plus de fort. Plus de mégère. Pas plus qu'il n'y avait de Tristan. Il n'y avait qu'une armure, animée par je ne sais quel démon, et mes yeux pour voir à travers elle le cruel et infernal Imprévisible que je devenais. L'avatar d'un chaos sans nom où s'entremêlait violences et déchéances, pulsions et cruauté. Brulant d'une Colère ardente quand j’abattais ma bâtarde sur ce que je prenais pour des diables, délestant un énième corps de son bras en un puissant revers, puis tranchant de ma lame os et ligaments musculeux d'une cuisse qui s'était révélée bien trop tendre. Je désirais savourer la géhenne que provoquait ma RAGE, ce Juste incendie. Elle était belle, cette frénésie qu'avait provoqué mes tourments, presque autant qu'elle me rendait VIVANT ! Elle me disait que mes bottes n'étaient pas faites pour marcher, mais qu'elles étaient faites pour écraser. Elle me disait qu'il était bon de leur broyer la gorge sous mes semelles, de leur exploser la mâchoire sous mes poings. Elle me conduisait à la barbarie, et j'ai JOUI de cela. Elle me susurrait à l'oreille que nous étions fait d'un même brasier, que mon âme n'était pas si différente des leurs. Que dans les extrêmes que conduisaient mes révoltes, Chevalier et créatures se comprenaient alors... Regarde ! Regarde comme je les BOUFFE du fil de mon rasoir ! Sinistre ivresse, lorsque j'arrachais la tête d'un fangeux en l'attrapant par sa poisseuse tignasse, mal égorgé, mal achevé, comme un cheval de trait pousserait sur ses jambes pour tracter puis déraciner la souche d'un vieux chêne, mon pied en appui sur son épaule jusqu'à ce que son gros cou béant vomisse par torrents d'hémoglobine.
Quoi ?! Quelles horreurs ? Où ça ?! Ces choses ont prit les vies de mes sœurs ! Plus jamais tu ne me verras sourciller, trembler, plus jamais tu ne me verras m'attendrir et compatir. Mes yeux sont SECS. Je n'ai plus de larmes, tu comprends ? C'est par déluge qu'elles sont toutes tombées, ruisselant en cascade sur leurs trois corps décharnés, dévorées par ces engeances surgies des tréfonds de cette foutue terre.
Longtemps, j'en ai longuement voulu à Rikni de m'avoir adressé pareille épreuve, me suis mit à douter de la bienveillance de la divine trinité, hurlé mes blasphèmes à la gueule des prêtres. Puis j'ai regardé mon père, c'était par sa FAUTE si je n'étais pas auprès d'elles. Mais lorsque j'ai franchis les portes de Marbrume, je me suis surtout souvenu de la suffisance de ses plus hauts dignitaires, de l'indifférence générale que pareille tragédie révélait des seigneurs. Impossible pour moi, de rester aveugle face à la Bêtise Ambiante que l'on se plaisait à baptiser Sainte Humanité, dont je ris chaque fois qu'il m'est permis de la gifler. Désormais, je n'ai plus rien d'autre à témoigner que ma fureur. En ébullition sous le masque de l'Impassible, c'est en sommeil que je vis dans l'espoir de voir un jour la terreur changer de camp.



V - La Dame de Traquemont.

Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Valdel17

Marbrume... Où il y avait aussi des instants fugaces comme celui où Dame Yseult de Corbeval - de Traquemont pour les gens d'ici, - faisait son entrée dans la salle des convives. S'il était plus loquasse, alors Tristan en aurait probablement dit tout de ce qu'elle pouvait susciter ; de tout ce qu'elle avait déjà pu entendre de sa superbe, de tout ce qu'elle avait déjà pu appréhender un millier de fois, au moins. Mais pas ce jour, car il était insipide, insensible, vide. Il n'y avait rien d'autre en lui que... que le néant.

Le néant, jusqu'à ce qu'elle ouvre la bouche.

- "[...] Peut-être qu'un jour la Fange submergera même ces remparts et se déversera en un flot grouillant pour mettre un terme à l'existence de l'homme en ce monde. Peut-être...
Mais si ce jour doit venir, je sais que je n'attendrai pas cloîtrée en ma demeure qu'ils viennent me chercher ! Je ne leur ferai pas le plaisir de sentir ma peur ni mon désespoir ! Savez-vous ce que je leur donnerai...? Soixante pouces de métal en travers de la gorge et le cri de défi de l'humanité !
[...]"


Elle adressait son message à la foule. Tristan reporta alors ses yeux sur elle, orientant lentement son visage dans sa direction. Découvrant, intérieurement transporté à mesure qu'il prenait acte de ses paroles, de ce qui devait être la plus téméraire des espèces infernales. Il le pensait parce qu'il avait le sentiment qu'elle venait tout juste de faire un pieds de nez à ce péteux de Sigfroi. Que le maître des lieux s'en aperçoive ou pas, qu'il y consente ou non, il s'agissait de rallier des épées sous la bannière de Corbeval, et non pas celle de Sylvrur. Sans y mettre le lavis d'une touche littéraire : pour Tristan la politique ne se résumait pas en diverses idéologies se confrontant les unes aux autres, non, les hautes sphères n'ont toujours fait que suivre celui qui avait la plus grosse. Pour lui, c'était donc un consensus. Réellement, en ces lieux, qui seraient suffisamment réceptif au juste message de Dame Yseult pour filer prestement vers Traquemont ? Et cela, sans l'impulsion du Duc ? A ces pensées, et aussi invraisemblable que cela puisse paraître, le coin des lèvres de Tristan arquèrent un sourire soudain. Et quand elle eut terminé son discours, il eut sa réponse, ce moment qu'il attendait arrivait, se dirigeant inexorablement vers la sortie sous les sempiternelles moqueries de la plèbe.

- "Tu n'iras pas. Cette garce aura ta peau, marmonna tout à coup son père, ce dernier lui emboitant le pas. C'est le chant d'une sirène, elle t'a envouté, tu n'y gagneras qu'à te faire dévorer cru sous les crocs de la Fange ! Tristan ! Fit-il, se plantant face à ce dernier pour le stopper. Mais son bâtard de fils resta de marbre tandis qu'il poursuivait sa route, le bousculant de sa marche irrésistible en lui roulant pratiquement sur les pieds. Le Chevalier avait troqué son sourire contre un visage impénétrable désormais, pour alors rompre ce mutisme dans lequel il s'était plongé. - N'est-ce pas toi qui, jadis, parlais de forces et d'ambitions si puissantes qu'il était vint de contrarier ? Il était question d'un pot de terre, ainsi que de... trois. petits. cochons. Quant à l’ensorceleuse, sa cause est mienne. Tiens toi s-en seulement à ce constat et réveil toi ; prends la mesure de ta piètre condition, père. Propriétaire de Rien, qui ne possède plus ni terre, ni fortune, ni sujets, ni mégère. Tu es impuissant. Tu es vieux. Inoffensif. Tu es... déjà mort."

Tristan parlait sur un ton monocorde, distant, car dire la vérité suffisait parfois pour secouer quelques égos. Luderik en resta d'ailleurs muet d'ailleurs, assombrit sous d'épais sourcils, au demeurant immobile tandis qu'il observait son fils l'abandonner. Ironique...
Ainsi le Chevalier partait en quête, préparant son baluchon et enfourchant son robuste destrier, pour alors quitter la Cité Franche à petit trot, puis prendre la route qui le mènerait vers l'Ouest à grand galop. Ce fut un chemin qu'il traversa non sans mal, sans même chercher à faire halte par crainte d'embourber sa monture dans les Marécages de l'Obliance, mais qui fort heureusement, le conduisit indemne jusqu'à Traquemont, se laissant guider par les fumées noires s'élevant dans le ciel depuis les buchers allumés ci et là aux alentours de la place forte. Là où le Bâtard du Val de Lys se présenta aux hommes du fort comme une recrue toute prête à signer son engagement, acceptant de serrer les mains qui lui furent tendues, Tristan considérant toutefois qu'il ne possédait pas la réputation nécessaire pour oser demander audience à la Châtelaine, restant fidèle à lui-même ; se sentant plus à l'aise parmi les troupes.

Soi réel




Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Yep.
Comment avez-vous trouvé le forum ? Top-sit.
Vos premières impressions ? Mensurations du contexte idéales, design sexy, fiches des validés aguichantes. Ouaip, tout baigne. :cof:
Des questions ou des suggestions ? Pas pour l'instant.



Marbrume soutient la création; cette fiche a été codée par Orange de CSSActif



Dernière édition par Tristan du Val de Lys le Lun 11 Avr 2016 - 20:02, édité 55 fois
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyMar 5 Avr 2016 - 23:19
Encore bienvenue Tristan, surtout n'hésite pas si tu as besoin de quoi que ce soit !
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Elisabeth GardefeuApothicaire
Elisabeth Gardefeu



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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyMar 5 Avr 2016 - 23:25
Bonjour Tristaaaan ♥️ J'aime beauuuucoup l'avatar (sans armure) que tu as choisi *w*

/mode fan OFF/

Bienvenue et bon courage pour ta fiche ! Très chouette armure Wink
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Tristan du Val de LysChevalier
Tristan du Val de Lys



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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyJeu 7 Avr 2016 - 8:43
Hey merci !
(J'espère que la fiche te plait tout autant, hein, Eli ? gna3 )

Ambre, j'ai une question. Avec la compétence "Monte", est-ce qu'on peut avoir un destrier dans notre inventaire, ou alors tout le monde les a déjà tous mangés à Marbrume ?
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Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyJeu 7 Avr 2016 - 12:30
Bienvenue et bon courage pour ta fiche Tristan :-D
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Ambre de VentfroidFondatrice
Ambre de Ventfroid



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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyJeu 7 Avr 2016 - 13:32
En tant que chevalier, oui tu pourras posséder un cheval. Mais il faudra y faire attention, car comme tu l'as si bien noté, la famine rend la populace assez violente parfois, donc attention à ce qu'on ne te le croque pas huhu.

Bon courage pour la suite de ta fiche !
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Yseult de TraquemontChâtelaine
Yseult de Traquemont



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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys EmptyLun 11 Avr 2016 - 20:18
Coucou et officiellement bienvenue, je vais m'occuper de ta fiche.

Et je n'ai pas grand-chose à dire. Le personnage est bien présenté dans chaque catégorie, le style avec lequel son histoire est racontée me plaît beaucoup ; il y a des fautes qui traînent ici ou là mais *Vérifie quand même son compteur Grammar Nazi* ça va.
Je note que Tristan n'a de chevalier vraiment que le titre (et encore, il reste un bâtard). Je te donne malgré tout la couleur bleue, puisque qu'il le veuille ou non, il reste un aristocrate.

Du moins sur le papier. :D Je vais te mettre ton rang et ta couleur.

Ta fiche de carrière se trouve ici, n'oublie pas de la renseigner dans ton profil (il faudra en faire autant avec le lien de ce sujet-ci, dans le champ approprié) : https://marbrume.forumactif.com/t964-tristan-du-val-du-lys-carriere-du-chevalier#13090

De même que de faire lorsque tu en auras le temps ton journal d'aventure : https://marbrume.forumactif.com/f45-journal-d-aventure

Je t'invite à jeter un œil aux demandes de RP en cours si l'une d'elles t'inspire ou à en poster toi-même à cette adresse (bien que la cb fonctionne également très bien pour ça) : https://marbrume.forumactif.com/f11-demandes-de-rps

À nouveau bienvenue sur le forum et bon RP !
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MessageSujet: Re: Tristan « le Bâtard » du Val de Lys   Tristan « le Bâtard » du Val de Lys Empty
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