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 Un moment avec Iris | Orian

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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyDim 18 Juil 2021 - 21:26
4 avril 1167



Le soleil peine à éclairer un bâtiment semblable aux autres, dans une rue plus tranquille, très nettement moins animée que les grandes rues commerçantes du quartier. Le temps est plutôt couvert, un peu morose pour un jour de printemps que l’on pourrait espérer bien plus chaleureux. De gros nuages gris, lourds de pluie, s’amoncellent à l’horizon et obscurcissent les heures, les fenêtres, les humeurs. Pourtant, dans toute cette grisaille, il y a un visage souriant, bien à l’abri derrière ces fenêtres aux carreaux colorés de pourpre, de jaune et de bleu. Un visage paisible, nimbé de cheveux roux tombant sur des épaules à peine couvertes par une délicate chemise de baptiste. De là où il se trouve, ce visage ne peut pas observer grand-chose, hormis peut-être ce ciel menaçant dans le but un peu naïf d’apercevoir un coin de ciel bleu.

La pièce est plutôt grande, percée de deux jeux de fenêtres colorées, des fenêtres qui dispensent une lumière étrange, ornées de lourds rideaux de velours bleu élimé par endroits. Non loin de la fine et délicate silhouette, une couche épaisse et moelleuse, impeccablement recouverte d’une couverture de laine douce, des oreillers épais remplis de duvets. Il n’y a pas un seul pli, signe que le meuble n’a pas encore servi ce jour. Dans un coin, un paravent cache une modeste console destinée à la toilette, une chaise supportant du linge, une bassine d’eau sur un trépied de métal et un morceau de savon noir dans une petite coupelle de bois. Il y a également une petite table ronde et deux chaises. Sur la table ? Des fleurs. Un bouquet de fleurs des champs qui apporte une touche candide dans cette pièce qui est le théâtre de choses qui le sont beaucoup moins. Peu importe. Clarence n’envisage pas sa vie sans fleurs, tout autant que son travail. C’est là sa signature, c’est de là que provient également son nom d’emprunt. Iris.

Bien entendu, elle a toujours pris soin de cacher sa véritable identité. Quand elle passe la porte de la Maison, Clarence s’efface et Iris occupe le devant la scène. Et quelle scène ! Aujourd’hui, il y a peu de clients. Tendant un peu l’oreille, Iris n’entend rien du tout en provenance des deux autres chambres de l’étage avant de se rappeler que l’une des occupantes est malade et que l’autre ne travaille pas aujourd’hui. Elle est donc seule, ce qui la fait quelque peu soupirer d’ennui. Cela signifie que le prochain homme à passer la porte sera pour elle. D’ordinaire, elles se départagent les clients assez facilement. Cette fois ce ne sera pas possible.

- He bien…Peut-être pourrais-je rentrer plus tôt aujourd’hui.

Elle s’écarte alors de la fenêtre, glissant avec grâce sur le plancher grinçant, et se dirige vers la bassine d’eau claire pour rafraîchir ses avant-bras, pensive. Clémence. Sa sœur ignore ce qu’elle fait, fort heureusement, et elle tient beaucoup à ce que cela reste de même. Cela lui briserait sans doute le cœur et pourtant, ce travail, aussi vil et mal vu qu’il soit, leur permet de garder un certain train de vie, un fait que Clémence ne semble pas remarquer. Peut-être même l’occulte-t-elle inconsciemment. Peut-être. Quoiqu’il en soit, Clarence rapporte sa part dans leur petit ménage de dames. Et c’est bien là tout ce qui compte.

Iris pousserait bien plus loin ses réflexions mais elle entend le bruit d’un pas vif heurtant les marches de l’escalier menant à l’étage. La porte s’ouvre, révélant Alwin aux joues toutes rouges d’avoir couru si fort.

- Iris, vlà quelqu’un, Mère est en train de discuter avec lui. Je sais pas qui c’est, je l’ai jamais vu. T’as besoin de rien ?
- Non, je te remercie Alwin. Conduis ce monsieur ici quand il en aura terminé avec Madame, tu veux bien ?
- D’accord !


Le garçon, pas plus de quinze ou seize ans, entre dans la pièce et vient rapidement se coller contre Clarence, dans une brusque étreinte, ce qui arrache un rire clair à la jeune femme.

- He bien !? Que se passe-t-il ?
- Rien…T’es jolie c’est tout.


Clarence ébouriffe les cheveux du gamin avant de le faire sortir. Déjà les pas décroissent dans l’escalier, menaçant de tomber à tout instant tant il se dépêche. Elle replace alors correctement sa longue robe confectionnée dans un tissu jaune aux motifs floraux d’un blanc de neige. Un simple laçage sur chaque côté, sous les bras, maintient l’ensemble sur le corps d’Iris, un corps qui est encore protégé par cette jolie chemise de baptiste à l’encolure froncée qui souligne et met parfaitement en valeur une poitrine ronde et blanche, sans aucun défaut. Elle n’est pas comme ces autres qui sont outrancièrement provocantes. Non. Iris, elle, garde cette fraîcheur et cette élégance, même dans cette maison du vice, qui font qu’elle se démarque des autres. Une autre de ses signatures. Debout au milieu de la pièce, elle attend donc ce client qui est présentement reçu par Madame.

Ce n’est qu’après bien des minutes que de nouveaux pas se font entendre dans l'escalier. Alwin rouvre la porte et laisse passer l’inconnu du jour qu'Iris salue d’un sourire espiègle et d’une souple révérence de courtoisie effectuée avec toute la grâce de danseuse qu’on lui connaît.

- Monsieur…Bienvenue.

Alwin plisse les lèvres et ferme doucement la porte avant de s'éloigner bien moins rapidement cette fois, laissant la jeune femme et son visiteur du jour seuls.

- Je m'appelle Iris, dit-elle de sa voix douce. Et vous, comment vous appelez-vous?

Il règne dans la pièce une odeur de femme soignée, un parfum de savon et de linge frais. Tout y est impeccablement rangé, propre, à l'image de l'hôtesse qui est présentement occupée à détailler son client d'un seul regard tranquille, attendant qu'il se présente.
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Orian LarcherMilicien
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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyMar 20 Juil 2021 - 23:29
Je souriais, légèrement enjôleur, à l’adresse de la Madame des lieux. C’était l’un de ces endroits où l’on passait autant de temps en interrogatoire auprès de la tenancière qu’en session avec l’une de ses filles. Et en un sens, c’était presque rassurant : les gens comme moi venaient habituellement dans ces lieux de plus haut standing justement parce qu’ils n’acceptaient pas le premier venu, et que les femmes y étaient non seulement plus jeunes, mais aussi plus charmantes et professionnelles. Il fallait ici être convainquant plutôt que convaincu, et cela prouvait un challenge qui, s’il n’était pas insurmontable, était un changement plus que bienvenue.

Cet après-midi était l’un des rares durant lesquels je ne travaillais pas, et je comptais bien en profiter pour découvrir l’établissement dont mon ancien protégé me disait tant de bien. Ainsi avais-je passé le pas, promptement dirigé vers le bureau décoré de la maîtresse par un jeune garçon aux airs tant intrigués que protecteurs.

« Madame, avant de vous offrir mes réponses à vos questions, incluant celles que vous n’avez pas encore posées, permettez-moi de vous dire que votre établissement est l’un des plus accueillants qu’il m’ait été donné de visiter », débutais-je, en me redressant sur mon siège. « Mon prénom est Orian, mais ceux qui me connaissent lui préfèrent le diminutif "Ori". Ma venue est bien entendue financée, non seulement en partie par ma solde, mais également par le noble dont j’avais jusque récemment la garde, qui m’a offert en guise de cadeau de départ une somme qui, si elle ne défroquerait ni duc ni vicomte, me permet aujourd’hui d’user des services de vos compagnonnes. Et enfin, je suis, ou j’essaie d’être tant que faire se peut, d’être un gentleman dont ces dames, peu importe leur vertu, ne gardent qu’un souvenir positif. Vous n’avez donc à douter ni de mes manières, ni de ma capacité à payer tout service procuré. »

Terminant mon entrevue, que j’imaginais être d’un certain succès puisque la Dame n’avait eu guère plus de quelques questions supplémentaires, on me rappelait à l’entrée de la pièce, vers l’enfant qui, de force plus que de gré, m’invitait à le suivre dans l’escalier.

« Monsieur… Bienvenue », fit-elle alors que mon cœur faisait un bref bond. Sa beauté était d’une innocence si gracieusement feinte que j’aurais presque pu croire être son premier.

J’observais le garçon sortir de la pièce pour nous offrir de l’intimité, au regard plus fermé qu’une porte de prison, avant de souffler un bref et discret rire du nez.

« Je m’appelle Iris, et vous, comment vous appelez-vous ? »

« Orian, mais puisque nos échanges futurs seront de nature plus intimes que la décence ne le commande, n’hésitez pas à m’appeler Ori, mademoiselle », répondais-je, souriant en prenant sur moi de ne pas la fixer trop intensément, préférant m’imprégner des lieux plutôt que de passer pour l’un de ces animaux aux désirs primaires auxquels, je n’en doutais pas, elle avait déjà eu à faire.

« C’est un bien brave garde du corps que vous avez en vos murs », osais-je en souriant d’un air amusé. « Je ne peux que commander son air inquisiteur. »

Je m’approchais de la table, agrippant délicatement le bouquet pour en sentir le parfum, tâchant de le reposer approximativement dans sa position initiale.

« Sachez, mademoiselle, que si magnifiques soient-elles, ces fleurs ne vous pas justice. Je ne suis sans doute pas le premier à vous complimenter, mais j’espère que vous me compterez parmi les rares à l’avoir fait avec sincérité. »
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Clarence SarravilliersProstituée
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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyMer 21 Juil 2021 - 23:01
« Mademoiselle ». Iris penche légèrement la tête pour le regarder de la tête aux pieds. Un bel homme, propre sur lui et avec d’excellentes manières. Il a au moins cette décence de ne pas entrer dans le vif du sujet et de prendre le temps de se présenter, chose qu’Iris apprécie à sa juste valeur.

- La décence n’est qu’une question de point de vue et d’éducation, Ori. Et sur ce dernier point, je vois que vous n’en manquez pas. Puis-je vous dire à mon tour que peu d’hommes prennent la peine d’avoir votre élégance à mon égard?

Elle a un petit sourire tout en observant la porte derrière laquelle vient de disparaître Alwin. Ce garçon a un faible pour elle et elle le sait très bien. Malheureusement, les histoires de cœur ne comptent pas ici. Elle peut les feindre bien sûr, pour ceux qui payent, mais pas en d’autres circonstances. Alwin est un garçon gentil et doux, un adorable rêveur qui mérite bien mieux dans sa vie que la prostituée dont il s’est entiché.

- C’est un brave garçon, gentil et serviable. A-t-il été désobligeant avec vous d’une quelconque façon ?

Pour qu’il en fasse la remarque, c’est qu’il s’est probablement passé quelque chose. Elle fronce légèrement les sourcils, se promettant d’avoir une petite discussion avec Alwin quand Orian aura quitté l’établissement. En attendant, elle le regarde encore, occupé à s’imprégner du parfum des fleurs avant de lui adresser un petit compliment. Il n’est pas le premier à le faire, en effet. Pourtant, elle sourit toujours avant de s’approcher de lui avec la grâce de danseuse qui est la sienne. Elle le frôle subtilement avant de pencher quelque peu et de replacer correctement le bouquet, durant de longues secondes. De là où il se trouve, à ses côtés, Orian peut sentir le parfum doux d’un savon qui lui parvient au nez, une odeur apaisante et légère répandue par ses cheveux et ses épaules à peine couvertes.

- Merci pour votre si gentil compliment, Ori.

Elle se redresse et le regarde, tout juste en face de lui, de ses grands yeux émeraudes espièglement posés sur son visage. Iris trouve ce client vraiment avenant, très bel homme. Du geste le plus naturel du monde, elle tend alors les mains vers son habit, dénouant tranquillement les petits liens de sa veste pour l’inviter à se mettre à l’aise.

- Ici, au Jardin, nous nous employons à ce que chacun en sorte avec le sourire et l’envie d’y revenir. J’imagine que vous avez vu l’essentiel avec Madame mais certainement pas le détail alors dites-moi, Ori…

La veste est totalement ouverte et Iris le regarde, l’œil luisant d’une flamme audacieuse et vive. Elle n’ira pas plus loin pour l’instant, jouant distraitement avec les petits liens de cette veste ouverte, attendant de voir ce que désire ce nouveau client. Ils sont tous différents et ont chacun leurs préférences, leurs manies, leurs habitudes. Il y en a même qui se rendent ici pour parler, uniquement pour lui parler. Peut-être est-il l’un de ces hommes qui veulent parler avant et s’amuser après. Peut-être a-t-il lui aussi des exigences particulières, après tout.

- Que me demanderez-vous aujourd’hui ?

Sa voix est douce, le ton est délicat et subtil, elle n’a rien d’une fille des rues à l’accent traînant. Il comprendra que la jeune femme qui lui fait face a grandi dans un endroit sain et sûr, un monde bien loin des difficultés et des misères. De quoi se demander ce qu’elle fait ici, dans une maison de passe…Le regard qu’elle pose sur lui en cet instant est d’une tendre douceur, tout autant que le sourire qu’elle a pour lui. Non, il n’y a absolument rien de vulgaire chez elle. Rien du tout.
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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyVen 30 Juil 2021 - 17:10
Peut-être avais-je, sans le vouloir, causé du tort au jeune garçon. Certes, il n’avait pas particulièrement été agréable, mais je ne pouvais pas dire qu’il avait été son contraire pour autant. D’autant plus que, tout rustre que cela aurait paru venant d’un adulte, l’enfant protecteur avait tendance à me rappeler à ma propre jeunesse – le cadre de la maison close en moins.

« Nullement désobligeant, n’ayez crainte. Mais je ne peux que m’avouer amusé, et peut-être même un peu attendri, par son attitude protectrice. Vous n’êtes pas que des prostituées à ses yeux, et rien que cela lui fait gagner mon estime », déclarais-je, sincère.

Iris connaissait son travail. C’était une professionnelle qui, malgré le manque des années, semblait être d’expérience. Ainsi la voir sonder mes désirs, mes plaisirs, me frôler de son corps dans une innocence si bienveillamment feinte qu’on aurait pu y croire dans un contexte différent, m’animait davantage que la promesse de l’acte elle-même. L’enjôleuse s’était même attelée à défaire ma veste, sans doute pour m’éviter toute envie de timidité. Vraiment, Iris connaissait son travail.

« Si votre Madame m’a mis aux faits de vos pratiques, elle ne m’en a point délivré d’exemple », déclarais-je, sur le ton de l’humour, retirant doucement ma veste avant de la plier proprement et de la placer délicatement sur le dossier d’une chaise à portée : ce veston était l’un de ceux que je portais pour les grandes occasions, et je n’avais nulle intention de le froisser.

Ceci fait, je laissais s’évader mes yeux, maintenant rassurés de ne risquer d’offenser la jeune femme à l’expérience confirme, les laissant se balader sur ses courbes, avant d’accrocher mes mains à ses hanches, sans pour autant l’étreindre.

« Quant au détail de mes souhaits, je suis un homme simple à l’appétit difficile à satisfaire », déclarais-je à voix plus basse, plus douce, un sourire enjôleur en coin, avant de retirer mes paumes, de tirer une chaise et de m’asseoir tranquillement, les jambes croisées. « Mais avant d’être simple, mademoiselle, je suis joueur. Aussi mes demandes se limitent-elles à deux mots. »

Je redressais le dos contre la chaise, pour m’y installer confortablement.

« Surprenez-moi. »
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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyVen 30 Juil 2021 - 21:50
Il n’en demeure pas moins qu’elle parlera avec le jeune Alwinn de ce qu’il vient de se produire ici. S’il est désagréable ou discourtois envers la clientèle, cela risque de compromettre, à plus ou moins brève échéance, le bon déroulement de cette mécanique parfaitement huilée qu’est le Jardin. Or, un mécanisme grippé, ici à Marbrume, est pratiquement synonyme de désolation imminente. Clarence a besoin de ce travail. Et il est hors de question que qui que ce soit se mette en travers de son chemin. Pour autant, elle ne sera pas virulente ou même agressive parce qu’elle en est bien incapable, surtout envers Alwinn et aussi parce qu’elle sait que tout cela vient de son cœur et de ses sentiments de jeune homme encore un peu maladroit avec les femmes. Juste un petit rappel à l’ordre qui sera de toute façon bien plus doux que ceux que pourrait lui adresser sa mère, la tenancière…

Elle note, non sans amusement, que ce client a plus ou moins la même façon de sourire qu'elle, à la fois douce et espiègle. Il ôte lui-même sa veste, la posant avec délicatesse sur une chaise avant d’évoquer Madame Rose. Iris pouffe discrètement de rire.

- Madame Rose a le chic pour épaissir les mystères et pour ne jamais dire les évidences…Je ne doute pas qu’elle soit restée énigmatique sur bien des points…Je crois qu’elle pense que cela éveille l’imagination et le désir.

Alors que souvent il n’en est rien. Les hommes ont généralement une idée assez précise de ce qu’ils veulent dès la porte fermée. Alors que veut Ori ? Il pose ses mains sur les hanches fines d’Iris qui le regarde, amusée. Qu’il ne s’y trompe pas, elle connait son métier et elle a largement eu de quoi se faire une première idée de lui depuis son entrée dans la chambre. A force de côtoyer le pire, on apprécie le meilleur et il semble se confirmer que ce client fasse partie de cette catégorie rare d’homme imprévisible.

- Un joueur…

Lorsqu’il s’éloigne d’elle pour prendre place en toute décontraction sur la chaise, les jambes croisées, l’œil malicieux, elle lui rend son regard en y ajoutant une lueur de défi.

- Vous surprendre…Vous m’en direz tant…Si cela vous agrée…

Cela ne lui prendra guère plus d’une ou deux secondes de réflexion. Iris tourne les talons et sort le plus tranquillement du monde de la chambre sans dire un mot, avant de disparaître dans les escaliers, en souplesse, passant devant un Alwinn qui ouvre grand la bouche. Iris pose son index sur ses lèvres en une injonction silencieuse avant de filer vers les cuisines et de s’emparer de pain, d’une bouteille d’hypocras honteusement chapardée sur une étagère et de deux verres à pied plutôt élégants. Elle calle le tout dans ses bras, les verres suspendus dans une main, avant de revenir dans sa chambre ouvrant la porte d’un mouvement du coude sur la clenche et la fermant d’un petit geste nonchalant du pied.

- Je n’ai pas eu le temps de manger, encore. Je vous invite ?

Elle dépose gracieusement le tout sur la petite table, toujours avec ce grand sourire aux lèvres, ne le regardant pas une minute mais s’affairant à ce que tout soit bien placé pour lui et pour elle. Un gobelet pour Ori, qu’elle remplit avec soin, puis un gobelet pour elle, qu’elle remplit de même, avant de s’asseoir et de déchirer le pain en deux, lui tendant le morceau le plus épais.

- Ordinairement, je n’ai jamais le temps de parler aux clients. Ils sont plutôt directs et ne font pas vraiment dans la finesse. Vous, vous entrez ici avec un compliment et une demande étrange. J’y réponds donc à ma façon.

Elle prend place avec une rare élégance face à lui, replaçant habilement une mèche de cheveux derrière son oreille, avant de lever son verre vers lui, rieuse.

- A vous, le client le plus improbable qu’il m’ait été donné de rencontrer. En espérant que ce frugal repas improvisé saura contenter votre appétit difficile à satisfaire.

Il y a une légère impertinence, un peu de douce moquerie mais également un sincère désir de le surprendre un peu dans cette tirade. A joueur, joueur et demi, dit l’adage…A moins que ce ne soit « malin » ? La question lui traverse l’esprit, elle veillera à y répondre plus tard en relisant un passage de son livre préféré citant cette maxime. En attendant elle ne quitte pas Ori du regard, tout en entreprenant de découper un petit morceau de pain.

- Dites-moi, je ne vous ai jamais vu ici…Quelqu’un vous a recommandé le Jardin pour que vous veniez vous y perdre?

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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyDim 1 Aoû 2021 - 19:50
Et la voilà qui s'en allait en direction de la sortie. Intrigué, j'avais haussé un sourcil si haut qu'il aurait pu trouer le plafond.

Soyons clairs, je suis un homme dont le charme n'égale que sa confiance en soi. Pour autant, ces quelques minutes de solitude, de doutes et d'hypothèses diverses et variées n'eurent pour seul effet que de me faire me dandiner d'impatience sur ma chaise, avec la grâce d'une saucisse de boucher. Ainsi, en la voyant revenir avec son pique-nique sous le bras et me proposer de partager sa croute, à ses frais de plus, mon premier réflexe fut davantage de soupirer un léger rire rassuré que de répondre.

« Eh bien, tant que cela ne vous met pas en porte à faux vis-à-vis de l'établissement, il serait fort grossier de ma part de refuser », fis-je finalement, un sourire rieur et amusé qui ne semblait pas vouloir se décrocher de mes lèvres.

Réajustant ma chaise pour la forcer à faire face à la table, je la laissais préparer cette dernière. Après tout, j'étais client, autant profiter du service.

« Je ne saurais commenter la finesse manquante de mes prédécesseurs. Après tout, parler peut s'avérer difficile quand notre bave coule jusque sur nos chausses », lançais-je en la regardant de haut en bas.

Je l'admets, son air coquin, plus de jeu que de sensualité bien qu'elle soit également présente, lui donnait quelque chose d'autre que ce que l'on retrouvait habituellement chez les femmes de peu de vertu, que le public visé soit riche, ou qu'il vienne des bas-fonds de Marbrume.

« Et à vous, la belle-de-jour la plus improbable avec laquelle j'ai pu passer le déjeuner. »

Buvant quelques gorgées de mon breuvage, dont j'identifiais la nature par le goût tout autant que par le parfum, je ne quittais non plus du regard celle que le destin forcerait tôt ou tard à partager ma couche, la fixant d'un regard qui laissait sous-entendre que quoi qu'elle ait souhaité, cela semblait marcher plus que de raison sur ma personne, et je ne comptais pas m'en cacher.

« Je suis effectivement nouveau client. En toute confidence, je n'ai pas la bourse suffisante pour me permettre ce genre de folies aussi souvent que je ne le souhaiterais », débutais-je. Prétendre noblesse ou richesse n'était pas dans mes habitudes, et je ne comptais pas commencer ce jour. « Pour autant, il n'est pas rare que mes protégés, aux bourses bien trop pleines, ne me recommandent ce type d'établissement lorsqu'ils m'offrent une prime en plus de ma solde. » Le jeu de mot en référence aux parties intimes de mes clients avait été volontairement appuyé, peut-être un peu trop.

« Je suis milicien de métier », ajoutais-je pour expliquer davantage la nature de mon travail. « Plus précisément, je m'occupe de protéger notre noblesse. Ou tout du moins je m'y essaie, en ces temps troublés. »

Le chaudron m'aura appris que l'excès de confiance, couplé à un manque de vigilance, ne laissait que peu de place à la survie dès lors que la Fange y était mêlée.

« Mais assez parler de moi. Nous allons, je l'espère, passer un certain temps ensemble. J'aimerais en apprendre davantage sur vous, Iris », plaidais-je avec sincérité. « Libre à vous de colorer vérités funestes, et de changer tout prénom qui ne saurait être entendu. »

Il y avait, après tout, une raison pour laquelle la plupart de ces femmes utilisaient un faux prénom, à l'image de ces acteurs de théâtre qui s'offraient un nom de scène.
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Clarence SarravilliersProstituée
Clarence Sarravilliers



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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  EmptyDim 1 Aoû 2021 - 22:32
- Si seulement cela ne s’arrêtait qu’aux chausses…

Elle place un morceau de pain entre ses longs doigts fins pour le manger ensuite, le regard rieur.

- Cela étant, il y en a qui se satisfont de cela. Regarder. Se contenir. Baver, comme vous dites. Pendant que je mange. Que j’ôte mes bas…Il y en a même qui m’en apportent, qui demandent à ce que je les porte pendant quelques heures puis qui viennent les récupérer au comptoir à l’entrée…J’ignore ce qu’ils en font par la suite mais à priori…rien de bien usuel, je présume.

Elle a un sourire léger, tranquille. Elle n’est pas dans le jugement, elle sait que certains hommes ont des manies et ce sont souvent ceux-là qui payent le mieux. Ils payent pour assouvir un besoin qu’ils ne peuvent contenter en leur foyer. Certains ont des lubies vraiment étranges mais dans le fond, ce sont des hommes bien plus malheureux qu’on ne le croit. Et Clarence comprend cette souffrance-là, celle d’avoir des désirs et de ne jamais pouvoir les assouvir totalement.

La jolie rousse prend une petite gorgée de vin tout en l’écoutant, attentive. Elle manque de s’étouffer de rire à l’entente de ce calembour aussi frivole qu’inattendu évoquant les plus basses parties de ce beau monde dont elle ne sait presque rien.

- Je constate qu’on apprend à manier la langue aussi bien que l’épée dans la milice, répond-t-elle, probablement aussi malicieuse que lui.

Elle mange encore un morceau de pain puis se lève pour verser du vin dans la coupe d’Orian. Elle est si proche qu’il peut sentir à nouveau ce parfum doux de savon et de propreté.

- Il n’y a pas grand-chose à dire à mon sujet, Ori…mais soit

Un frôlement de sa jupe contre lui, alors qu’elle se détourne pour se rendre derrière le paravent Il peut entendre le bruit caractéristique de l’eau qui s’écoule d’une cruche et qui finit sa course dans un petite cuvette de porcelaine ébréchée par endroit. Elle est tout simplement en train de laver ses mains.

- J’ai vingt ans dans quatre jours. J’aime les fleurs, les oiseaux, la mer et l’odeur qui s’élève du sol après la pluie.

Un petit pain de savon noir trône sur une console, un petit pain qu’elle fait mousser entre ses longs doigts. Bien entendu elle ne lui dira pas son vrai prénom, elle n’évoquera pas sa maison, sa sœur, son père, ses rêves et ses espoirs. Il n’y a d’autres rêves, en ces murs, que ceux qui sont apportés par les clients, pas les siens.

- J’ai toujours vécu ici et je fais ce métier depuis deux ans. Cela paye bien.

Elle prend un linge fin et essuie délicatement ses doigts avant de déposer le tissu sur un portant et de s’extirper de sa cachette. La jolie rousse approche et le regarde à nouveau, tranquillement, avant de s’asseoir le plus familièrement du monde sur ses cuisses. De plus près, il a tout le loisir de laisser ses yeux se perdre sur ses jolies courbes fraîches ou de se noyer dans ses grands yeux émeraude, pétillants de gaieté. Elle, à mi-chemin entre la franche friponnerie et la joyeuse retenue, observe Orian d’un seul coup d’œil, avant de poser une main douce et propre sur son torse.

- Ce n’est pas facile tous les jours mais ça permet de manger correctement sans avoir à trop se soucier du lendemain. Du moins, plus correctement que l’immense majorité des résidents de la cité…

Les longs doigts pianotent subtilement sur le tissu de cette chemise avant de remonter jusqu’à sa gorge, puis viennent prendre en leur creux le visage d’Orian.

- Je peux même me permettre d’inviter une personne à partager mon repas…ce n’est pas si terrible comme vous le voyez…


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MessageSujet: Re: Un moment avec Iris | Orian    Un moment avec Iris | Orian  Empty
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