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 De mer en filles {Terminé}

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Le GoupilContrebandier
Le Goupil



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MessageSujet: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyVen 17 Sep 2021 - 8:22

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »*
29 avril 1167

Effaré par ce qu’il venait d’entendre, Le Goupil observait la mère gardienne avec de grands yeux.

— Ma très chère mère, j’ai dû mal comprendre. Combien, dites-vous ?

Plutôt que de réitérer la somme nécessaire à l’accessibilité de la première fille d’Anür, la femme se lança dans un long monologue sur le fonctionnement de cet ordre atypique – si tant est que l’on puisse le qualifier comme tel – au sein du Temple, cependant que le renard réfléchissait.

Son expérience de commerçant lui soufflait qu’il était parfaitement inutile de marchander quoi que ce soit en ces lieux prétendument sacrés. Il n’avait que faire de rendre service à cette cité en déperdition, que faire de la soi-disant sainteté de ces demoiselles qui daignaient écarter les cuisses. Pourtant, les questions le pressaient. Il ne souhaitait pas seulement voir de ses propres yeux qui pouvaient bien être ces filles de déesse, cette grande beauté qu’on leur prêtait, mais désirait étudier l’envers du décor. Ce qui se cachait derrière cette étrange organisation.

Ainsi, entre curiosité et avarice, un conflit déchirait le renard.

— C’est quand même cher payé pour engrosser une pute... marmonna-t-il en se frottant énergiquement la barbe.
— Plaît-il, mon enfant ?

Le Goupil maugréa. Les rumeurs murmuraient que n’importe qui pouvait prétendre à l’une des filles, pour peu qu’il en débourse le prix. Il n’en avait pas fallu davantage pour que le contrebandier souhaite vérifier la véracité de ces propos.
Alors, bien entendu, il avait surjoué, comme il savait si bien le faire. Ses faux sourires, ses longues enjambées, ses attitudes grotesques, ses remarques déplacées, ses railleries, ses provocations, son allure négligée. Il n’avait rien omis, rien épargné. Et pourtant, la mère gardienne était restée de marbre, probablement consciente que la somme exigée le dissuaderait de poursuivre son numéro. Finalement, c’était un moyen comme un autre d’opérer un tri entre les nobles hommes et les indésirables pouilleux.

Son tiraillement intérieur prit fin, ou s’estompa à tout le moins, lorsqu’un nouveau potentiel client approcha. Grand. Fort. Le genre d’individu que l’on souhaitait fécond et à qui on pourrait bien accorder un geste commercial pour le plaisir de le voir engendrer des enfants.
La perfection au masculin, en d'autres termes. À un détail près, qui sauta aux yeux du marchand.

— Ma mère !
— Mon enfant ? répliqua-t-elle avec ce calme qui lui seyait si bien depuis l’arrivée du trouble-fête.
— Regardez cet impressionnant gaillard ! Cet homme d’armes ! Puissant ! Massif ! N’est-il point bon parti ? suggéra le contrebandier sans se soucier de savoir si l’intéressé l’écoutait – bien au contraire ! Je gage que ses bambins feront de fiers combattants au service de notre bien-aimé roi, mais… de fiers combattants chauves, je le crains, au regard de cette calvitie fort avancée, déplora-t-il, navré le temps d’une seconde, à peu près, avant de rebondir aussitôt : problème qui ne me touche pas, vous le constaterez. Alors ma mère ? Ne trouvez-vous pas que l’idéal serait accessible, si ces éminents guerriers chauves s'avéraient contrebalancés par autant de gringalets chevelus ? Hum ?

Marchander était inutile, il le savait, mais sa nature profonde le lui dictait instinctivement. Surtout quand le jeu en valait la chandelle et affectait sa bourse. Ou ses bourses.

__________________
* : cette bannière représente une énième scène du Roman de Renart, entre Renart et Brun, l’ours. Je n'en doute pas : Desmond ne se montrera pas aussi piteux que sur l’illustration ! ;]


Dernière édition par Le Goupil le Jeu 30 Sep 2021 - 11:11, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyVen 17 Sep 2021 - 10:17
Mais si j’ai le temps !

On a d’ailleurs toujours le temps pour ce genre de chose, même si ce n’est pas l’avis de mon page, Milas qui m’indique, d’une voix blasée :

Je vous rappelle respectueusement que vous devez lire les courriers adressés à notre Guilde, faire les commandes de la semaine, signé deux contrats pour la protection des convois en partance vers Balazuc pour sa reconstruction et enfin vous avez un entretien pour embaucher un dénommé Perceval, qui se dit lui-même être un très bon arbalétrier.


Je soupire devant toutes ses tâches qui s’accumulent, mais là, c’est une urgence, je dirais même une urgence absolue, à la suite d’une affaire particulièrement juteuse, j’ai eu droit à une grosse récompense et j’ai maintenant assez d’argent pour aller voir les fameuses filles d’Anur !

Depuis le temps que j’en entendais parler ! On dit qu’elles vivent toute la journée dans le Temple, sculptant leurs corps grâce à la natation et de mystérieuses substances. Leurs jambes dont galbés, leurs fesses rebondit, leurs ventres plats et leurs seins énormes, bref, le rêve de tout homme ! C’est pourquoi j’ai pris la décision d’y aller ce jour, malgré l’avis contraire de mon suivant et je lui réponds simplement :

Je m’occuperais de tout cela à mon retour.

Je le plante donc là, et quitte à grandes enjambées le Quartier Général de la Guilde des Boucliers de Marbrume pour rejoindre le Temple. Je me suis bien préparé, en ayant pris un bain, mis du parfum et portant ma plus belle tenue, pantalon et veste noir avec le blason de ma famille brodé sur le cœur. J’ai même mis le restant de mes cheveux sur le côté pour atténuer un peu ma calvitie, c’est pourquoi quand j’entends que je suis chauve, je suis dépité.

Je vois qui a prononcé ces mots, un homme qui n’a pas de problème de ce côté-là, il a même une queue-de-cheval, comme pour me narguer ! Pourtant, je relève la tête, aujourd’hui est un grand jour et personne ne pourra m’enlever cela. Je m’approche donc du curieux duo et saluant comme il se doit une servante des Dieux, je lui indique :

Bien le bonjour, mère supérieure, je viens rendre hommage à Anür et apporter mon aide.


Voilà, c’est dit, j’espère que l’on ne va pas me refuser à cause de ma calvitie !
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyMar 21 Sep 2021 - 9:07

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
À faire constamment le pitre, on ne saurait prétendre être pris au sérieux. Le Goupil avait conscience de cela, et ne put que constater combien il faisait pâle figure à côté du nouveau venu. Tout semblait les opposer : lui malingre, l’autre massif ; lui négligé, l’autre soigné ; lui plaisantin, l’autre sérieux. Du moins jusqu’à ce qu’il ouvre la bouche, provoquant un éclat de rire spontané chez le marchand.

— « Rendre hommage » ! Elle est pas mal, je n’y avais même pas songé !

Mais ni l’homme au beau pourpoint ni la mère gardienne ne rient en écho. C’est alors que le renard réalisa – avec horreur – combien sa première impression était véridique : l’individu était sérieux. Aussi ubuesque que cela puisse paraître au contrebandier, il semblait sincèrement convaincu d’honorer la déesse par le biais de ces putains hors de prix, autant convoitées que méprisées.

Honorer Anür.

Un argument de plus, capable de faire chanceler sa soif de savoir.

Il fallut entendre une nouvelle fois la somme minimale exigée et percevoir le tintement si caractéristique de l’or pour persuader tout à fait Le Goupil de mettre de côté son avarice, non sans peine et sans douleur.
Mais, là encore, les oppositions perdurèrent tandis que sa bourse apparaissait ridicule à côté de celle de son concurrent. Le marchand ne put alors que se demander jusqu’où et dans quelles proportions cette divergence se poursuivrait.

— Fichtre, soit on ne prétend pas à la même fille, soit... supposa-t-il en recomptant rapidement le contenu du petit sac, hum...

Et c’est alors qu’il se souvint. Acculé dans une impasse, parqué dans ses derniers retranchements, confronté à la menace de l'échec, le renard sut enfin associer un nom au blason du pourpoint ; ce blason qu’il avait déjà vu, jadis, dans ce qui lui semblait être une autre vie. Comment avait-il pu passer à côté ?

Messire de Rochemont ? minauda-t-il en se fendant d’un sourire à l’adresse du géant, vous n’auriez pas quelques piécettes à m’avancer, par hasard ? Pour, disons… le capital capillaire de Marbrume ?

Si toute corruption de la mère gardienne apparaissait improbable, ses chances de réussite lui semblaient plus assurées à l’égard d’un homme désireux de recourir aux services des filles d’Anür. Sans doute les nobles y étaient d'ailleurs plus sensibles encore que tout autre individu, pour peu qu’ils discernent une chance de servir leur intérêt propre.

Puis il avait cette mine patibulaire du parfait créancier, qui inspirait presque une certaine nostalgie au renard. Presque.

— Je suis sûr que l’on pourra s’entendre sur les modalités de remboursement après notre… hommage.
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyMar 21 Sep 2021 - 17:38
L’homme chevelu, pour une raison que je ne saisis pas, rit à mes paroles, alors que ni la mère supérieure, ni moi, ne trouvons la situation drôle. Je paye l’obole demandée et je m’apprête à entrer, mais je suis interpellé par le maigrelet qui m’appelle par mon nom, ce qui me surprend un peu, car sauf si ma mémoire est défaillante, je ne l’ai encore jamais vu. Étant dans un lieu saint, au lieu de le rembarrer comme je fais d’habitude quand des gueux m’adressent la parole, je l’écoute jusqu’au bout.

Il me demande de l’aider bien sûr, comme la majorité des gens du peuple que je rencontre et je me dis que cela plaira peut-être aux Dieux que je fasse preuve de générosité. En plus, il m’indique qu’il me remboursera, et s’il connaît mon nom, il sait également de quoi je suis capable, alors je lui réponds en souriant :

Mais bien sûr mon brave, vous devez avoir pris connaissance de ma réputation et je suis sûr que vous ne manquerez pas à l’engagement pécunuer que vous venez de prendre dans la maison des Trois.

Autrement dit, s’il manque à sa parole, je considérerai ça comme un blasphème et je lui ferai bouffer ses couilles, littéralement. Je prends donc les pièces supplémentaires dans ma bourse et la prêtresse manifestement satisfaite de ce dénouement, un double don d’importance pour le Temple, nous ouvre la porte et se permet même de dire avec un simulacre de sourire :

Je vous souhaite de trouver la bénédiction de la déesse.

Nous arrivons dans un couloir avec des portes de chaque côté et une très jolie blonde, habillée dans une tenue noire des plus suggestives nous accueille, elle avec un grand sourire non simulé :

Je suis Mélodie, fille d’Anür, et des trois en leur demeure et je vous souhaite la bienvenue, messieurs, c’est rare que nous accueillons des fidèles en duo, si vous voulez bien me suivre.
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyMer 22 Sep 2021 - 20:42

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
Jamais Le Goupil n’aurait escompté quoi que ce soit de la part du noble. Il s’était d’ailleurs déjà préparé à fouiller une à une toutes ses poches troués, les doublures décousues de ses vêtements, et peut-être même le contenu de ses bottes, dans l’espoir d’y trouver quelques pièces égarées, en mesure de faire l'appoint.
Jamais il n’aurait escompté la charité, et pourtant, de Rochemont lui avançait gracieusement la somme manquante.

Grandeur d’âme ou bêtise ? Le marchand ne se posa plus la question en saisissant la menace à peine voilée du géant. Menace qui le laissa toutefois de marbre, tandis qu’il improvisait une révérence exagérée en se fendant d’un sourire trop large pour paraître sincère.

D’une longue enjambée, le renard rejoignit l’homme et la femme – à qui il délivra sa bourse – devant les portes du domaine des filles d’Anür, au sein duquel lui et son nouveau créancier furent presque aussitôt accueillis, peu après le départ de la mère gardienne.

Une blonde, évidemment.
Il avait toujours eu un faible pour les blondes.

— Ouvrez donc la marche, belle enfant, gloussa le renard en lui emboîtant le pas.

À bien y réfléchir, la situation possédait quelque chose de délicieusement ironique : croyant, il ne s’était jamais aventuré si loin en ce sanctuaire ; impie, il y pénétrait jusque dans les tréfonds.

Y avait-il une fille d’Anür derrière chacune de ces portes closes, de part et d’autre de ce long couloir ? Était-ce leur chambre personnelle, ou des pièces mises à la disposition des fidèles contributeurs ? Il faudrait qu’il se faufile pour y jeter un œil.

— Ôtez-moi d’un doute, charmante créature, messire de Rochemont et moi-même n’allons pas partager la même chambre, voire la même fille, parce que nous avons eu le malheur d’avoir la même idée au même moment, hum ?

Plus il y réfléchissait, moins le marchand parvenait à déterminer quelle perspective serait la pire. Passer derrière un autre homme – qui ne manquerait probablement pas de faire valoir sa caste pour s’assurer la priorité – ne l’enthousiasmait pas plus que de s’ébattre sous ses yeux – quand bien même chacun aurait de bien plus exquises réjouissances à contempler.

Ces considérations n’étaient toutefois pas tant un problème de pudeur ou de fierté masculine mal placée, qu’un obstacle à la réalisation de ses projets initiaux. Le Goupil désirait en avoir pour son argent, et au regard de la somme déboursée pour cette parodie d’hommage aux divinités, il entendait obtenir des informations plus encore que de saillir n’importe quelle femme, aussi belle et attrayante soit-elle.

Après tout, depuis quand fallait-il payer quoi que ce soit pour assouvir ses pulsions primaires ?
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyVen 24 Sep 2021 - 20:59
L’homme qui m’accompagne pose une bien curieuse question et avant même que Mélodie ouvre la bouche, je lui dis fermement :

Il en est tout à fait hors de question ! Une offrande est une offrande et doit être réalisée en privé. C’est là une idée tout à fait répugnante.


Bon, j’ai déjà participé à de nombreuses orgies, avec des femmes plus ou moins consentantes, voire parfois pas du tout, mais c’était différent, car nous n’étions pas au sein d’un temple et nos victimes étaient soit des prostitués, soit des filles du peuple alors que nous allons rencontrer des élus d’Anür !

Bref, je suis vraiment impatient, d’ailleurs, notre accompagnatrice nous indique :

Il en sera fait selon vos désirs.

Tout en discutant, nous passons par un petit pont de pierre qui enjambe deux bassins et je peux voir, merveilles des merveilles de belles jeunes filles, avec des tenues légères qui nous font signe. J’ai vraiment bien fait de venir ! Mais ce n’est pas fini, car nous entrons finalement dans une grande chambre avec un lit rond comme mobilier central et qui semble suffisamment robuste pour supporter mon poids.

Cela doit être ici que les choses sérieuses vont commencer ! Mais à la place de se déshabiller, Mélodie nous indique, avec sa jolie main, de nous asseoir sur une chaise matelassée et ne voulant pas passer pour un rustre, j’obéis, même si j’aurais volontiers essayé la literie avec la donzelle. Puis elle nous demande avec un charmant sourire, se baissant suffisamment pour que je puisse voir un peu de la profondeur de son décolleté :

Avant d’aller plus loin, puis-je vous demander vos noms et questions plus importante encore, voulez-vous boire quelque chose ?

Je me racle un peu la gorge pour retrouver une certaine contenance perdue en voyant le ravissant spectacle et je lui indique :

Je suis Desmond de Rochemont, je prendrais volontiers un verre de vin.

Voilà, on va commencer doucement, rien ne presse, après tout, nous sommes ici dans ma propre vision du paradis.
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptySam 25 Sep 2021 - 9:29

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
De Rochemont n’était pas de ces hommes avec qui l’on allait spontanément plaisanter. Trop grand, trop bourru pour ça. Le Goupil découvrait à présent que cette impression se trouvait renforcée chaque fois que le géant ouvrait la bouche. De sa voix de stentor, il ne savait qu’affirmer. Et manifestement, les dieux occupaient une place de choix dans sa vie.

Surprenant, vu les échos qu’il avait du noble.

Cette farouche opposition qu’il exprimait cachait-elle un complexe ? Le temps d’une seconde, l’idée amusa le marchand, mais bien vite, le décor accapara toute son attention. Le Temple s'étendait sur un espace bien plus vaste qu’il ne l’imaginait, regorgeait de beautés aussi artificielles que naturelles, qu’il concentrait parfois au même endroit. Comme en cette cour composée de ces deux bassins où s’ébattaient ces créatures.

Toutes divines, toutes en bonne santé, toutes joyeuses. Et pas une qu’il devinait enceinte. Ingurgitaient-elles des plantes pour se préserver d’un si fâcheux incident ?

Le Goupil pressa le pas pour rattraper son modeste retard, gagnant la chambre à l’issue de la traversée du pont de pierre. Il était si intrigué par le décor, si curieux de voir, de toucher, qu’il ne prêta plus même attention à leur hôte et contourna une chaise – qui ne semblait pourtant attendre que lui – pour se diriger vers des bibelots de valeur.

Au regard de la castration financière qu’on lui avait infligée à l’entrée, il n’avait jamais douté des richesses qu’il rencontrerait. Mais tout de même : ces filles d’Anür ne manquaient de rien.

— Hum, médita-t-il, fasciné par les objets qui s’alignaient élégamment sur des meubles distingués, on me donne bien des sobriquets. Appelez-moi donc comme bon vous semble.

Et pourquoi pas Desmond de Rochemont ? Personne ne s’y tromperait, mais enfin, était-ce bien important ? D’ailleurs, pourquoi devaient-ils décliner leur identité ?
Comme si cette femme se nommait vraiment Mélodie.

— Et je prendrais bien volontiers...

Et si ce n’était pas les femmes, que l’on droguait – au risque d’abîmer la marchandise –, mais les clients ? Ce serait intelligent. Aussi intelligent que de créer cette parodie d’hommage aux divinités, moyennant un large don, sous le couvert d’un Temple irréfragablement présumé saint. Qui verrait le mal dans la parole des prêtres ?

— Réflexion faite, je ne prendrai rien. Autant avoir les idées claires pour… accomplir mon devoir… citoyen ?

Plus il parlait, moins il semblait convaincu. La fille d’Anür ne parut toutefois pas s’en offusquer, s’inclina et s’éclipsa momentanément.

— Dites-moi, messire, ne tarda pas à hasarder Le Goupil, venez-vous souvent, ici, ou est-ce votre première fois ? Peut-être… êtes-vous déjà père, du reste ?

Célibataire ? Marié ? Les hommes mariés – comme lui – pouvaient-ils d’ailleurs se rendre en ces lieux ? Pouvaient-ils, au nom des dieux, au nom de l’avenir de Marbrume, se soustraire à leur mégère amaigrie et usée, pour accomplir leur devoir dans les bras d’une putain aux seins encore rebondis ? N’y avait-il que des célibataires endurcis pour se porter volontaires ? Aucun mâle assurément fertile pour se glisser dans la masse et tester les limites de ce qui semblait être, aux yeux du marchand, une remarquable organisation au fonctionnement bien rodé ?

— C’est… une noble cause que ces filles, ne trouvez-vous pas ? s’enquit finalement Le Goupil en pivotant sur lui-même, pour observer de Rochemont, ces femmes, filles de déesse… Mais alors, coucher avec elles, ce serait un peu comme coucher avec Anür ? N’est-ce pas présomptueux, voire… blasphématoire ? Plus encore… lorsque ces femmes sont rémunérées, non ? Comme si Anür pouvait être achetée...

Bien peu objectif sur la question, le renard était curieux d’entendre la réponse de ce qui semblait être un pieux croyant.


Dernière édition par Le Goupil le Dim 26 Sep 2021 - 7:55, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptySam 25 Sep 2021 - 18:54
Mon compagnon chevelu refuse de donner son nom, ce qui est bien étrange, est-ce qu’il essaye ainsi d’échapper à la dette qu’il a maintenant envers moi ? C’est bien possible, mais c’est un mauvais calcul, j’ai suffisamment de contact un peu partout dans Marbrume pour le retrouver facilement.

Mais je ne suis pas au bout de mes surprises, car il refuse également de prendre un verre de vin, alors que, étant promptement servis par notre ravissante hôtesse, je savoure le mien. Il est bon, même s’il a un arrière-gout d’amertume que j’ai du mal à identifier, il a sûrement dû être bouchonner et j’avoue avoir un peu de mal à le finir, mais soucieux de ne pas froisser la belle créature en face de moi, je m’applique à vider mon gobelet.

Je vois avec grand dépit notre accompagnatrice s’en aller, mais j’espère qu’elle va revenir avec une copine pour que les choses sérieuses puissent enfin commencer, tous ces amuse-bouches m’ont donnés grande faim ! En tout cas, mon voisin me pose des questions, qui pour une fois, ne heurtent pas ma sensibilité de fervent croyant et je lui réponds aimablement :

C’est ma première fois ici, et non, je ne suis pas encore père, ni même marié d’ailleurs.


Et pourtant, ce n’est pas faute d’essayé ! Mais je suis sûr que les Dieux m’accorderont une femme. Mais ce n’est pas fini, car j’ai droit à de nouvelles questions, qui celles-ci, me font froncer les sourcils et je lui réponds à voix basse pour ne pas être entendu :

Tu sais que ce ne sont pas vraiment des saintes qui sont ici ? La plupart sont des anciennes prostituées qui se sont repenties. Maintenant, elles travaillent pour le Temple pour réaliser la volonté de la déesse d’Anür, et pour cela, on est bien obligé de coucher avec elle, il n’est pas possible d’avoir des enfants autrement. Pour l’argent, cela ne me dérange pas, le Temple va élever les nouveau-nés, leur donner une éducation, les nourrir, les habiller, tout cela coûte cher, il est donc normal qu'il demande des dons.

Voilà, je pense avoir tout dit, il ne me reste plus qu’à espérer que Mélodie va revenir vite, j’ai bien envie de donner ma contribution. Toutefois, puisqu'on a un peu de temps, je lui demande:

Mais tu dois savoir tout cela, sinon pourquoi es-tu venus ?
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyDim 26 Sep 2021 - 10:32

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
Première fois, ni père, ni marié. Dommage. Le marchand ne pourrait pas se fier aux performances du géant si, d’aventure, sa contribution n’aboutissait à rien… D’ailleurs, comment les filles pouvaient-elles donc savoir qui était le géniteur de leur enfant ? Félicitait-on tous les hommes du jour approximatif de la conception ? Un heureux élu ? Personne ?

— Ah, on se tutoie ? Ça me va, sourit Le Goupil en reposant le vase qu’il analysait à l’endroit précis où il l’avait récupéré, j’entends beaucoup de choses sur cet endroit, mais j’en sais assez peu. C’est pour me faire ma propre idée que je suis venu ici, trier le vrai du faux. On n’est jamais mieux servi que par soi-même, tu ne crois pas ? hasarda-t-il en haussant un sourcil avant de sourire un peu plus largement, enfin… par soi-même, ou par un mercenaire, à la rigueur.

Sur ces entrefaites, Mélodie revint accompagnée de l’une de ses collègues, aussi blonde, mais plus petite, plus menue, moins… pulpeuse que la première. Tant mieux. Il avait toujours eu un faible pour les blondes et les petits gabarits.

— Enchantée, messieurs. Je suis Fleur.
— À présent, si vous voulez bien nous suivre.

Par un heureux hasard ou un savant calcul, Fleur se dirigea vers le marchand pour lui proposer sa main, tandis que Mélodie l’imitait, vis-à-vis de Desmond. Deux femmes et pourtant la même gestuelle. Presque un rituel, qui se prolongea jusqu’à ce que les filles d’Anür les entraînent chacun dans une chambre différente.

— Il y a une bassine derrière le paravent, lui indiqua-t-elle en refermant la porte, auriez-vous l’obligeance de vous toiletter, je vous prie ?
— C’est une demande courante, s’enquit-il en obtempérant après un haussement d’épaules, ou un traitement spécial parce j’ai tout l’air d’avoir une hygiène douteuse ? poursuivit-il en jetant un coup d’œil par-dessus le panneau – trop petit – cependant qu’il se déshabillait.

La fille d’Anür se contenta d’un ricanement pour toute réponse. Qu’à cela ne tienne.

— J’imagine que c’est derrière les oreilles que je dois insister tout particulièrement ?

Un éclat de rire le prêta à sourire.

— Mélodie a laissé entendre que vous ne vouliez pas donner votre nom ? hasarda Fleur après quelques secondes, je vous sers quelque chose à boire ?
— Ce n’est pas que je ne veux pas, c’est juste que j’en ai plusieurs. Tu n’as qu’à m’appeler… tiens ! pourquoi pas Bourdon ? Et non, rien à boire, merci.
— Bourdon ?
— Les bourdons ne butinent-ils pas les fleurs ?

Lancée par-dessus le paravent, avec de grands yeux presque innocents, la question du marchand laissa un silence s’installer, avant qu’un nouvel éclat de rire ne le brise.

Il eut tôt fait de se toiletter, se rhabilla, contourna le panneau, puis traversa la chambre afin de rejoindre les étagères et en entreprendre la fouille minutieuse. La fille d’Anür parut aussi surprise par son comportement que par les vêtements qu’il portait de nouveau.

— Vous… n'êtes pas nu ?
— Hum ? Oh, si si, ça viendra. Là, je cherche… Ah-ah !

Dans un cri triomphal, le contrebandier brandit sa trouvaille : un dé de bois. Son regard parcourut la pièce, accrocha un plateau qu’il alla récupérer avant de bondir sur le lit pour s’y installer en tailleur, face à sa compagne.

— Nous allons jouer. Qu’en dis-tu ? Rien ne te l’interdit, si ?
— Jouer ? C’est que… vous ne pouvez pas rester indéfiniment… l’avertit-elle, prise au dépourvu, ce n’est pas courant, comme demande.
— Tu m’en vois ravi, j’ai horreur du commun, sourit Le Goupil en disposant le plateau entre eux, nous allons jouer le temps qu’il faudra et, ma foi, si cela t’a plu et que tu en souhaites davantage, je reviendrai. Cela te convient ? Et oublie donc ce vouvoiement, c’est beaucoup trop formel ! Bien trop formel pour moi.

Les grands yeux verts de la fille d’Anür le contemplèrent longuement tandis qu’il attendait patiemment le verdict. Il était coutumier de ce regard. Il criait « cet homme est fou », tout en cherchant, en vain, un indice qui révélerait une supercherie. L’analyse se concluait toujours de deux manières : la fuite ou le partage. Que les circonstances y aident ou non, Fleur fit son choix.

— D’accord.
— Merveilleux ! Nous allons lancer le dé à tour de rôle, chacun trois fois, puis nous ajouterons nos résultats respectifs. Pour changer, le plus petit score gagnera.
— Et qu’y a-t-il à gagner ?
— Hum, je vois que j’ai affaire à une professionnelle, lui concéda le marchand dans un sourire radieux, voyons… et s’il n’y avait plutôt rien à perdre ? Disons qu’une défaite implique d’ôter un vêtement. Tu marches ?
— Mais tu es beaucoup plus habillé que moi !
— C’est une tragique réalité, en effet, constata le renard en détaillant ce corps divinement dévoilé, disons que tu retireras un vêtement toutes les trois défaites ?
— Ce jeu va durer une éternité, s’amusa Fleur.
— Oh mais... si le vrombissement du bourdon rend la fleur folle d’envie, qu’elle ne se fasse pas prier pour se jeter sur lui… Par tous les seins, tu entends ça ? s’étonna-t-il, ça rime ! Hum… Je passe décidément trop de temps dans les tavernes.

Après un nouvel éclat de rire, la catin accepta les règles du jeu d’un hochement de tête. Un coude appuyé sur l’un de ses genoux, le crâne bien calé dans la paume de sa main, Le Goupil lui tendit alors le dé pour qu’elle inaugure les hostilités.

Et tandis que le cube roulait, se figeait, changeait de côté et recommençait, le contrebandier profita de cette atmosphère particulière pour hasarder quelques questions. D’après Fleur, les filles d’Anür étaient environ deux cents et plus de quarante d’entre elles se trouvaient aujourd’hui enceintes. Ramené au mois, cela équivalait à une dizaine de femmes. À la fois peu, et plus que ce qu’il avait pensé, de prime abord.

— Gagné !
— Tu sais, ce qui est le plus affligeant ? Que les deux six que je viens de faire n’arrivent jamais quand il faut.

Nouvel éclat de rire de sa compagne, tandis qu’il retirait l’attache de ses cheveux pour les libérer. Lorsqu’il reprit le cube de bois en main, Fleur l’interrompit.

— Et le vêtement ?
— Eh bien quoi ? Le voici, le vêtement, feignit-il de s’offusquer en lui désignant le ruban tout juste ôté.
— Tu triches !
— Bon, bon, concéda-t-il en enlevant l’une de ses chaussures, voilà ? Satisfaite ?

Tant d’exigences dans une si petite femme, c’était à peine croyable. La demoiselle parut néanmoins contentée, aussi le jeu du dé et des questions put-il reprendre.

— Tu te plais, ici ? Ce n’est pas trop dur ? Enfin… ricana-t-il de lui-même, ça doit souvent être dur, mais je pensais aux conditions de vie.
— Tu as l’esprit tordu, Bourdon, s’amusa la jolie catin après son lancer.

Cette fois, ce fut le contrebandier qui ne put s’empêcher d’éclater de rire. Lui suggérer de l’appeler Bourdon était une chose, mais l’entendre dire prenait une tout autre dimension.

— Ne fais pas comme si tu n’y avais pas pensé.
— Pour répondre à ta question, enchaîna-t-elle dans un sourire mystérieux, nous sommes nourries et logées. Quant à notre activité… elle ne change pas vraiment de celle que nous exercions autrefois. Les conditions sont bien meilleures.
— Vous ne faites vraiment que ça ? Toute la journée ?
— Généralement… et parfois, on joue au dé, s’amusa-t-elle en récupérant celui qu’il lui tendait justement, mais il paraît que certaines d’entre nous savent lire les destinées dans les lignes de la main ou dans les cartes !

Le Goupil se fendit d’un nouveau sourire. Se pourrait-il que les services des filles d’Anür se diversifient au fil du temps ?

— Gagné !
— Crois-moi, tu vas t’épuiser, si tu le dis à chaque fois, soupira-t-il en retirant sa deuxième chaussure, changeons de jeu, celui-ci est frustrant.
— Moi, je ne trouve pas ! le railla-t-elle.
— Je sais ! Jouons… à cache-cache. Je compte, tu te caches ! Pas trop loin, je risquerais de me perdre. C’est d’accord ?
— Qu’ai-je à gagner ?
— Hum… Tu choisiras l’activité suivante si je ne te repère pas, disons… avant le prochain son de cloche ? Auquel cas, on se retrouve ici.

Sa concubine le scruta longtemps, un sourire espiègle aux lèvres. Il sentit venir l’entourloupe, assurément, mais n’eut pas le temps de réagir : d’un geste habile, elle lui ôta ses bésicles et s’évapora dans un énième éclat de rire. Dans un océan de flou, tout deviendrait évidemment plus difficile, à commencer par l’enquête qu’il avait en tête.

Pour la peine, le marchand ne compta que jusqu’à cinq avant de gagner le couloir – les cheveux au vent, sans lunettes et sans chaussures – dans lequel il avança à tâtons, en fronçant sévèrement les sourcils dans l’improbable espoir d’y voir plus clair.

C’est ainsi qu’il ouvrit la première porte rencontrée, y décelant vaguement deux formes en mouvement. Le Goupil ne vit rien de précis, mais entendit en revanche très distinctement. Sans-gêne, comme à son habitude, il se fendit d’un large sourire – d’autant plus large qu’il était fier de reconnaître l'un de ses interlocuteurs en dépit d’une vue plus qu’incertaine.

— Desmond ! Tu n’aurais pas vu Fleur, par hasard ? Aussi incroyable que cela puisse paraître… je l’ai perdue !
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyDim 26 Sep 2021 - 12:17
Le chevelu répond à ma question d’une manière bien étrange, pourquoi vouloir enquêter sur un endroit sacré ? Les Dieux ne permettront jamais qu’au sein du Temple arrive des choses contraires à leurs Enseignements, c’est donc une perte de temps total d’investiguer sur ce lieu. Toutefois, je n’ai guère le temps de lui répondre car notre hôtesse reviens et très bien accompagné !

Malheureusement, ce n’est pas mon style, trop plate pour moi, je préfère de loin la première et c’est bien ce qu’il arrive, loué soit les Trois ! Je suis donc avec un grand plaisir Mélodie à une chambre propre, bien rangé, même si c’est bien dommage de ne pas pouvoir utiliser le lit rond de la pièce que nous venons de quitter, la literie ici étant un peu petite pour moi. Enfin, ce n’est pas bien grave et à la demande la ravissante demoiselle, je me nettoie derrière un paravent.

Je sors, dans toute ma splendeur, la situation m’ayant déjà bien excité, et je vois le regard flatteur que me jette Mélodie. Je m’allonge donc sur le lit qui grince un peu sous mon poids, mais tient bon et indique à ma partenaire :



Je me relève d’un bond, reconnaissant mon acolyte, et j’enfile prestement mon pantalon, laissant la couverture à celle qui à une seconde près allais devenir mienne. Une fois un peu plus présentable, je lui demande :

Tu l’as perdu ? Comment on peut perdre quelqu’un ?

J’avoue être inquiet, je ne sais pas ce qu’il a pu faire et s’il est arrivé malheur à la fille, cela risque de me tomber dessus, après tout, c’est grâce à mon aide financière qu’il a pu entrer.


Dernière édition par Desmond de Rochemont le Lun 27 Sep 2021 - 17:17, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyLun 27 Sep 2021 - 12:01

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
Sourcils froncés, paupières plissées, Le Goupil faisait de son mieux pour apprécier l’approche de son interlocuteur, mais éprouvait toutes les peines du monde à bien évaluer les distances.

— Oui, bon… Il se pourrait qu’elle ne soit pas tout à fait perdue, tempéra le renard en fermant ses yeux trop sollicités, c’est fort probable que je l’ai incitée à se cacher.

À en juger par la réaction du géant, Fleur n’était pas passée par leur chambre… sauf à ce qu’ils aient été bien trop occupés pour la remarquer. Le marchand n’y croyait pas, cependant.

Il recula de deux pas, se frotta énergiquement la barbe, puis reprit son avancée dans le couloir jusqu’à la porte suivante, qu’il ouvrit avec aussi peu de délicatesse. Un cri suraigu ne tarda pas à retentir sans qu’il n’ait le temps de voir les moindres formes en mouvement, cette fois.

— Mais qu’est-ce que… C’est un scandale ! c’est… Le Goupil ?!
— … Henri ? hasarda le renard en plissant ses yeux de fouine.
— Par les Trois qu’est-ce que tu fous ici ?! Tu… Comment t’es entré ? T’as payé ? J’te rappelle que tu dois encore me remb...

Le contrebandier referma les portes sans laisser l'occasion à son créancier de finir sa phrase. Avant qu’un silence gênant s’installe entre Desmond et lui – silence susceptible de souffler à l’oreille du géant que son débiteur était un mauvais payeur –, Le Goupil tourna les talons et reprit sa traversée des couloirs.

— Elle ne peut pas être loin, elle a à peine dix secondes d’avance, estima-t-il dans un soupir, pour être tout à fait franc, je m’inquiète davantage pour mes bésicles. Je n’y vois foutrement rien, sans elles !

Devant une nouvelle porte, le marchand prit une grande inspiration. S’il avait tiré un tant soit peu les leçons du passé, sans doute aurait-il poursuivi son chemin pour ne pas se risquer à une découverte fâcheuse… au lieu de quoi il cherchait au contraire à l'anticiper. Deux femmes ? Une orgie ? Un autre créancier – il en avait tellement ?

Lorsqu’il ouvrit enfin les battants, dans un geste théâtral, Le Goupil fut confronté à tout ce qu’il n’avait pas envisagé. Ou plutôt à rien, car la chambre était précisément vide. Ce constat étira ses lèvres en un sourire quasi victorieux.

— Tiens tiens tiens... minauda-t-il en pénétrant dans les lieux, tu veux bien fouiller cette partie, Desmond ? Je m’occupe de l’autre !

Et sans attendre la confirmation ou l’infirmation de son escorte, il entreprit de scruter le moindre recoin sur la droite de la pièce. Scruter était un bien grand mot, toutefois : délesté de sa paire d’yeux portatifs, Le Goupil avait le nez sur les murs et les meubles. Littéralement. Il lui était ainsi plus simple de poser ses mains à l'intérieur des placards ou de manipuler les rideaux pour être certain de ne pas y trouver Fleur. Celle-ci ne tarda pas à se manifester du côté de Desmond.

— C’est de la triche, Bourdon, tu n’avais pas le droit de te faire aider ! protesta-t-elle alors.

Quand bien même il ne la distinguait pas, il imagina sans peine la moue boudeuse que son délicieux visage devait arborer.

— Premièrement, nous n’avions pas précisé que je ne pouvais pas réclamer d’aide. Deuxièmement, je n’ai pas requis l’aide de Desmond, il m’a suivi de lui-même. Troisièmement, c'est toi qui as triché en me volant mes bésicles, alors que je n'y vois rien, sans elles, énuméra-t-il depuis son coin, haussant ensuite les épaules, quoi qu’il en soit, je t’ai trouvée avant le son des cloches, j’ai donc gagné.
— Premièrement, nous n’avions pas précisé que je ne pouvais pas te voler tes bésicles. Deuxièmement, tu lui as demandé de fouiller ce coin de chambre, autrement dit, tu lui as demandé de l’aide. Troisièmement, c’est ce noble messire qui m’a trouvé, pas toi. Nous sommes donc ex aequo, déclara-t-elle avant que les cloches n’entreprennent de sonner, ah… Non, en fin de compte, j’ai gagné !

Un instant interdit, Le Goupil remua finalement la tête avant de soupirer.

— Elle apprend bien trop vite...
— À moi de te faire jouer ! J’ai caché tes bésicles, annonça-t-elle en les sortant de son décolleté pour les déposer sur le nez de Desmond, agrémentant le tout d’un clin d’œil, trouve-les ! Plus tu te rapprocheras, plus tu te réchaufferas. À l’inverse, plus tu t’en éloigneras, plus tu refroidiras.
— Qu’est-ce que… je ne vois rien, t'ai-je dit ! Comment veux-tu que je les trouve !
— Messire de Rochemont…?

La voix de Mélodie mit un terme aux protestations du Goupil. À en croire sa blancheur immaculée et l’ampleur soudaine de sa silhouette, à l'entrée de la pièce, elle devait s’être enroulée dans un drap pour cheminer jusqu’ici.

— … quand comptez-vous revenir ?


HRP :
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyLun 27 Sep 2021 - 18:11
Plus le chevelu m’explique et moins je comprends la situation, comment on peut inciter une jolie fille à se cacher ? Est-ce que par hasard, il serait encore puceau ? J’ai bien envie de lui demander s’il sait comment on fait les bébés, j’ai vu une bouteille de lait non loin, je pourrais lui expliquer avec. Dans tous les cas, je me dépêche d’enfiler ma chemise et mes bottes et je le suis dans le couloir.

Je le vois ouvrir une porte manifestement au hasard et déranger un certain Henri, qu’il semble connaître, même si je n’arrive pas à savoir s’ils sont amis ou ennemis. Je l’écoute ensuite me parler de ses lunettes et ce n’est que maintenant que je m’en rends compte qu’effectivement, elles ne sont pas sur nez ! De toute façon, je ne lui pose même plus de questions, cet homme est au-delà de toute logique et je préfère me concentrer sur la recherche et lorsqu’il ouvre une chambre vide, je fouille la partie gauche.

Je soulève donc un rideau et vois la dénommée Fleur, encore habillée et qui commence à se plaindre, comme si tout cela faisait partie d’un jeu. Ils discutent un petit moment et je m’apprête à sortir de la pièce, les laissons à leurs petites affaires pour retrouver les miennes, mais au lieu de cela la fille me dépose les bésicles sur mon nez !

Je n’ai aucune envie de jouer avec eux, surtout que Mélodie est venue me chercher, le drap lui faisons une robe très près du corps et je n’ai aucun mal à imaginer la silhouette, je lui indique donc :

J’arrive tout de suite.


Puis prenant les verres correcteurs et les mettant sur le nez du Goupil, j’indique à Fleur :

Désolé, mais je suis pressé.

Et alors que j’allais enfin retrouver ma dulciné, c’est un autre homme qui débarque, habillé en simple pantalon, pieds nus et qui indique à mon accompagnant d'une voix forte :

Et le Goupil ! Si tu es rentré ici, c’est que tu as de l’argent, alors rembourse-moi maintenant !

Le raffut à ramené deux autres filles qui étaient dans les chambres d’à côté et très vite, on se sent à l’étroit ici.
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyMar 28 Sep 2021 - 11:30

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
Ah, ce brave Desmond. Il était décidément taillé pour être mercenaire, car bien trop prompt à rendre service aux honnêtes gens. Le Goupil n’aurait d’ailleurs pas manqué de le lui signifier, de nouveau pourvu de ses yeux, si Henri n’avait pas surgi à son tour dans la chambre.

— Qui eut cru ? s’étonna le renard en se tournant vers Fleur, c’était mieux quand je ne voyais rien !
— Te moque pas de moi ! Je veux mon argent !

Le marchand recula d’un pas souple en présentant ses mains, se fendant d’un sourire devant tout ce beau monde.

— Allons, allons, Henri. Tu te fourvoies totalement ! prétendit le contrebandier en réfléchissant à une pirouette susceptible de le sortir de cette situation, mais… ma foi, c’est assez délicat, je ne sais pas si je peux t’avouer les raisons de ma présence ici… Penses-tu que je le puisse, Fleur ?

L’air boudeur que sa compagne – désormais comparse – affichait jusque-là, probablement alimenté par la déception de ne pas avoir pu mener à bien son petit jeu, parut disparaître devant cette nouvelle perspective. Le Goupil n’aurait su dire ce qui l’amena à le suivre, néanmoins : la curiosité, ou l’espoir qu’il rate sa réception ?

— Tu peux lui dire, Bourdon.
— Très bien ! Mais je vous préviens, il y a de quoi attraper le cafard, soupira théâtralement le contrebandier, son avant-bras droit en travers du visage, quoiqu’adressant en toute discrétion un clin d’œil à sa partenaire, vois-tu, Henri… je ne suis pas ici parce que j’ai payé mon entrée, comme ce brave homme que tu vois là. Comment le pourrais-je ? Regarde donc ! Je n’ai même plus de quoi m’acheter une paire de chaussures ! déclara-t-il en remuant ses orteils, nus, non, je ne suis pas ici parce que j’ai payé mon droit d’entrée, mais parce que je vis ici, avec ces dames, déballa-t-il sans rougir de son mensonge, je suis un fils d’Anür.

Il va sans dire qu’une telle révélation alimenta une vague d’yeux ronds dardés sur lui – et un éclat de rire tonitruant de la part de Fleur. De quoi abreuver son jeu d’acteur, cependant qu’il feignait autant la honte que la timidité.

— Oh ! c’est si gênant...
— Un... fils… d’Anür ? répéta Henri, incrédule.
— Eh bien oui. Puisque je suis particulièrement fécond, les femmes en mal d’enfants, affublées de mari incapable, viennent me voir et… bon, le reste du processus ne change guère, qu’il s’agisse d’une fille ou d’un fils d’Anür.

L’histoire était si improbable, si grotesque, si énorme, mais contée avec tant d'aplomb, qu’elle aurait pu passer, tant elle alimentait la décontenance de chacun. C’eut été cependant sans compter sur les préférences atypiques du renard : privilégier le chaos à l’ordre, les tensions au calme, le conflit à la paix. Des inclinations qui lui avaient valu de développer un art assez peu connu et, du reste, peu pratiqué : celui de se tirer des pires situations pour mieux les envenimer.

— D’ailleurs, pas plus tard que tout à l'heure, ton aînée est venue me voir et...

Henri ne tarda pas à s’empourprer de rage – quoi de plus efficace, pour y parvenir, que de prétendre qu'une sacrosainte fille chérie s'était faite trousser par le plus abject des individus ? Il n’en fallut pas davantage pour que le père bafoué s’élance dans la chambre en bousculant sans ménagement Desmond et Mélodie, dans le probable but d’étriper vif son débiteur. Si ce passage en force effleura à peine le géant, il envoya paître la fille d’Anür à même le sol, dans un cri de surprise, de peur et – bientôt – de douleur mêlées, répété en écho par les deux catins à l’entrée. La malheureuse Mélodie était parvenue à amortir un peu sa chute, mais en avait – tragiquement – perdu le drap qui recouvrait sa nudité.

Le Goupil s’offusqua aussitôt d’un comportement aussi barbare, depuis l’autre côté du lit qu’il venait d’enjamber pour échapper à son futur tortionnaire.

— Blasphème ! Comment as-tu pu traiter de la sorte une fille de déesse ?! Desmond ! Il doit payer ! décréta-t-il avec fougue, n’aie crainte, Fleur. Je te protégerai de ce faquin !

Ah, qu'il avait fière allure : le poing droit dressé, les sourcils froncés, les yeux dardés sur ce malotru d’Henri, le marchand s’improvisait rempart entre la menace et sa belle du jour. Il n’en restait pas moins qu’il comptait bien davantage sur l’efficacité et la force de Desmond, que sur son fringuant aspect, pour sanctionner le blasphémateur.

Après tout, il semblait évident qu’une bourrasque un peu trop violente briserait la carcasse squelettique du contrebandier.
L’illusion qu’il donnait suffisait néanmoins, semble-t-il, à entretenir l’amusement de Fleur, enroulée à son bras gauche.
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyMar 28 Sep 2021 - 18:38
Mélodie n’arrête pas de me faire signe avec sa main libre, l’autre tenant le drap cequi fait que je ne prête que peu d’attention entre le chevelu et son créancier, mais alors que j’allais sortir de la pièce pour enfin la rejoindre, une phrase émise celui qu’Henry nomme le Goupil, me stoppe immédiatement, il se présente comme un fils d’Anür !

Voilà un mensonge énorme et dit dans un lieu sacré en plus ! Il cherche vraiment à se faire maudire par les Trois, mais le pire c’est que son interlocuteur, qui doit être complètement idiot le croit ! Vraiment, il existe des gens assez crédules sur cette terre pour croire n’importe quoi, ils sont bêtes à manger du foin !

Mais je n’ai guère le temps de m’apitoyer dessus, d’ailleurs je ne suis pas du tout le genre à m’apitoyer sur quiconque, puisqu’il entre dans la pièce, en bousculant au passage Mélodie, qui tombe par terre, lâchant sa maigre protection par la même occasion. Je deviens ivre de fureur et sans penser aux conséquences, j’attrape le mécréant par le collet et tandis que le chevelu protège l’autre fille d’Anür, je lui donne deux vigoureux soufflets qui le font s’évanouir sur le coup.

Ma victime tombe inconsciente sur le sol et aussitôt une des deux spectatrices s’élance vers lui pour prendre son pouls. Elle parait soulagée et indique aux personnes présentes :

Tout va bien, il est encore en vie.

La deuxième, elle, relève Mélodie et l’aide à de se draper de nouveau dans sa couverture. Quant à moi, je n’en mène pas large, j’ai frappé un homme à l’intérieur du Temple et je sais très bien que je n’aurai jamais dû le faire. J’ai agi sur le coup de l’émotion, comme cela m’arrive trop souvent, c’est pourquoi je me retourne vers celle qui nous a accueillis et je dis d’une petite voix, regardant le bout de mes chausses :

Je suis désolé.
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MessageSujet: Re: De mer en filles {Terminé}   De mer en filles {Terminé} EmptyMer 29 Sep 2021 - 12:56

« Le renard se moque de l’ours que l’on dit piteux »
Si la surprise ne l’avait pas emporté, Le Goupil aurait probablement éclaté d’un rire moqueur devant cette scène improbable. Desmond avait réagi au-delà de ses espérances, avec une efficace aussi remarquable que redoutable… Ou presque. Savoir l’un de ses créanciers mort n’aurait pas nécessairement abattu le marchand, mais il fallait se montrer raisonnable et apprécier à sa juste valeur le moindre coup de pouce du destin… ou du mercenaire.

— Allons, allons ! s’exclama le renard en glissant jusqu’à Desmond et Mélodie, leur saisissant chacun une épaule, certes, la violence est bien malvenue en ces lieux, mais, ma foi, ce n’est point ce noble Desmond qui a commencé. Oserait-on lui reprocher d’avoir défendu l’honneur d’une damoiselle ? Certainement pas ! De mon avis, cet homme de courage mériterait même une récompense supplémentaire. Pourquoi pas une autre compagne ? Après tout, Henri hors-jeu, l’une de vous est libre, non ?

Les filles d’Anür s’échangèrent un regard, tandis que, mine de rien, Le Goupil invitait la délicieuse Mélodie à se rapprocher de son client.

— De mon côté, je vais me débarrasser de ce malandrin ! décréta le marchand en coulissant à présent jusqu’à l’inconscient.

Lorsqu’il surprit les grands yeux de la catin, encore aux côtés d’Henri, le renard échappa un gloussement.

— Allons chère enfant, ne me dévisagez pas ainsi. Je vais le ramener dans sa chambre, pas l’achever !

Joignant le geste à la parole, le contrebandier plia son interminable carcasse pour récupérer son créancier et le basculer sur son épaule.

Il ne fallait toutefois pas se leurrer.

Aucune des actions du Goupil n’était dictée par une quelconque bonté d’âme – tout simplement parce qu’il en était dépourvu. S’il entendait effectivement porter le poids mort jusqu’à sa chambre, ce n’était que pour mieux le délester de quelques sous qu’il pourrait bien trouver dans ses fonds de poche. Et il en fut bien inspiré !

Il eut beau agir en douce, cependant qu’il manipulait le corps inerte le plus naturellement du monde, ses magouilles ne semblèrent toutefois pas échapper à Fleur, qui ne l’avait plus lâché d'une semelle depuis qu’ils s’étaient éclipsés de l’autre pièce. Les bras croisés sous sa jolie poitrine, elle parut esquisser une moue de désapprobation qui inspira un large sourire au Goupil.

— Quoi ! feignit-il de s'offusquer.
— Nous sommes dans un lieu saint.
— Tu admettras qu’on est en droit de l’oublier, en si charmante compagnie.
— Voler dans un Temple, sous le regard des Trois, est un crime grave. Tu vas avoir des problèmes, Bourdon.
— Oh mais je ne vole pas ! Je répare le tort qu’il a causé, car de lui-même, il n'y songera même pas, rectifia Le Goupil en rejoignant sa compagne, et puis, à le supposer, tu n’oserais tout de même pas me dénoncer, hm ? Ne t’ai-je point assez distrait ?

Elle détourna les yeux, comme pour nier ce que le marchand considérait comme une évidence. Dans un sourire moins exagéré, il se redressa.

— Mieux vaut que j’écourte notre petite entrevue. S’il revient à lui alors que je suis encore là, je gage qu’un autre scandale ne tardera pas à poindre, estima-t-il, sans préciser s’il ne provoquerait pas volontairement ledit scandale, au cas où son créancier se trouverait en manque d’inspiration, je récupère mes chaussures, je donne cette modique récompense à Desmond et je me dérobe !

Sans se départir de sa bonne humeur, Le Goupil présenta son bras à Fleur, chemina à ses côtés jusqu’à leur chambre initiale, y enfila ses bottes, puis remonta le couloir pour atteindre la pièce attribuée à de Rochemont. Cette fois, il prit la peine de toquer et n’entrebâilla la porte qu’au minimum : juste assez pour y faufiler sa main, enserrant une bourse de cuir.

— Ne vous interrompez pas pour moi, ricana-t-il, Desmond ! Voici un petit quelque chose pour tes nobles actes et… notre arrangement, à l’entrée, exposa le renard depuis le corridor, il paraît que les bons comptes font les bons amis… Alors amuse-toi bien, mon ami.

Le contrebandier lâcha la bourse et referma la porte peu après l’entrechoc des pièces entre elles. Il adressa un sourire à Fleur, s’inclina bien bas pour la saluer, la gratifia d’un clin d’œil enjôleur, puis s’éclipsa au petit trot.

La belle avait raison : il allait sûrement avoir des problèmes, ici ou ailleurs, ce jour ou plus tard... alors même qu’il n’avait pu obtenir de réponses à toutes ses questions !
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