Nom : de Mir

Prénom : Ansgair

Age : 30 ans

Sexe : Masculin

Situation : Veuf, tuteur d'une nièce de 3 ans

Rang : Ancien Chevalier sans terre qui, depuis la chute de la petite seigneurie d'où il vient et le parcours d'errance qui s'en suivit, s'est résolu à intégrer le petit peuple miséreux et affâmé du Labret, où il tait sa noble naissance.

Lieu de vie : Genevrey, sur le plateau du Labret

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière du paysan. +1 FOR, +1 CHA, +1 INI, +1 END

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Monte - Niveau 1
- Volonté de fer - Niveau 1
- Esquive - Niveau 1
- Survie en milieu hostile - Niveau 1

Objets :

- Un gambison, qu'il a gardé et caché
- Son épée longue à une main, qu'il a gardé et caché
- Un palefroi, récupéré à la perte de son destrier
- Une charrue en bois, qu'il a troqué pour travailler

Avant la fange et bien nourri, ce fût un homme solide et affûté pour le combat. Des bras forts, un dos développé, des jambes sûres et bien ancrées, le tout pour une démarche détachée et assurée.
On ne pouvait dire qu'Ansgair était le genre de type qui souriait beaucoup et qu'il avait la parole facile au tout venant. Mais il restait un homme cordiale bien que discret, arborant une barbe brune et fournie, ainsi que des cheveux coupés aux épaules, plutôt propres.

Aujourd'hui , Ansgair est amaigri, et s'il n'avait pas si longtemps tenu une épée et porté l'armure, il ne lui resterait probablement rien de sa musculature entrainée. Les travaux des champs l'usent autant qu'ils ne maintiennent un semblant de forme physique. Mais il demeure assurément plus difficile à tuer que la masse des culs terreux qui partagent sa condition. Et certains doivent le pressentir: il a toujours l'air d'un homme qui ne doute pas.
Son visage s'est creusé avec la faim. Ses rares sourires semblent avoir définitivement disparus au profit d'une mine antipathique, de jour comme de nuit. Seul son regard alerte et incisif demeure, vestige du chevalier sans peur.

Loin est le temps où il aimait vivre, uni à une femme qui devait porter sa descendance, quand il servait son Seigneur et son ami d'enfance, profitant des parties de chasses et des entrainements à l'épée, chevauchant sur les routes de sa région natale en quête de défis et d'aventure.

Le pessimisme a remplacé ses espoirs. L'aigreur et les sales coups du destin l'on rendu distant, froid, constamment de mauvais poil. Seule sa nièce en bas âge semble trouver grâce à ses yeux. C'est pour elle qu'il survit, pour qu'elle vive aussi. C'est auprès d'elle qu'il reste humain. C'est à son contacte qu'Ansgair ressent encore les trops rares émotions qui faisaient de lui un homme heureux.

Ses peurs sont donc liées à cette petite fille exclusivement dépendante de lui. Il parle peu, ne partage quasiment rien avec les autres qu'il surveille plus qu'il ne découvre. Méfiant, voir paranoïaque, il n'a plus confiance en personne.
Une colère sourde gronde en lui. Une rage qui sommeille mais qui l'empêche de dormir, un feu violent encore contenu, au bord de l'éruption et pourtant qui ne demande qu'à s'apaiser.

Dans une châtelainie reculée sur les terres du Royaume, Isaac de Mir, proche cousin du seigneur local assista à la naissance de son premier enfant en 1137. Avec son épouse, ils le nommèrent Ansgair.

Son enfance fut paisible jusqu'à ses quatre ans. A sa cinquième année, sa mère décéda en accouchant d'un fœtus mort. Isaac fut attristé mais ne mesura pas à quelle point ce coup du destin marqua son fils encore jeune. Il pu toutefois le confier souvent à son fidèle cousin et seigneur Léon ainsi que son épouse. Eux-mêmes eurent un héritier à peine plus jeune qu'Ansgair.
Isaac se remaria et eut d'autres enfants par la suite.

Ansgair et Claude grandirent ensemble. Le premier chercha involontairement l'attention d'un père absent qui eut refait sa vie. Le second fut heureux de participer aux incartades initiées par Ansgair son ainé. Ce dernier se défendit un temps d'appartenir à ceux qui ne le comprenaient pas. Il vécu une adolescence précoce et tumultueuse, bien que protégée. Il n'échappa pourtant jamais à sa condition et devient Chevalier.

A peine adulte il épousa Calliste, cadette d'une noble famille de la région. Il ne la choisit pas, mais en tomba amoureux. Et avec elle il changea, trouvant la paix pour devenir un homme.
Pour Claude, ce fut l'inverse. Il épousa une femme respectable qu'il n'aimera finalement jamais: Blandine. Ce dernier se contenta de faire bonne figure en publique pour la délaisser en fait, concentrant ses ambitions en quête de gloire et de faits d'armes, ou les femmes légères. Et cette fois, c'est Ansgair qui se trouva à le suivre malgré lui, sans doute pour rassurer un seigneur de père lucide et trop bon.

Quelques années passèrent avant qu'Ansgair voit le ventre de sa femme s'arrondir enfin. Cela les comblèrent de joie. En 1161 pourtant, son épouse sur le point d'accoucher mourut à quelques semaines de son terme. Ce traumatisme ravivé foudroya Ansgair.

L'année suivante, Claude eut un fils avec Blandine. Mais le bébé ne passa pas son cinquième mois.

En mai 1164, une petite fille naquit cette fois du ventre de Blandine et de son époux. Ils l'appelèrent Ailyde.
Ansgair n'était plus que l'ombre de lui-même et ne se remettait toujours pas de la disparition de Calliste. Mais il continua de servir son seigneur Léon et son cousin Claude, telle une ombre sinistre.
Aucun d'eux ne savait encore ce que la vie leur réservait à tous.

C'est en juillet 1164 que les premiers échos du désastre à venir parvinrent aux oreilles de la petite seigneurie. Il se disait que des populations entières fuyaient l'Ouest par les routes. Léon cru d'abord à un exode poussé par une guerre sordide, sans pouvoir en déterminer l'ampleur.
Si bien qu'à la fin du mois, Léon répondit à l'appel de son Baron et leva les armes avec Claude et la plupart de ses soldats. Si le fils partit avec enthousiasme, c'est avec regret qu'Ansgair resta au château. Il s'était blessé en chutant récemment de cheval lors d'une partie de chasse.

Quelques semaines plus tard, un messager regagna la ville, devançant une poignée de déserteurs qui s'arrêtèrent à peine, emportant biens et familles dans leur sillage. Leurs funestes nouvelles se répandirent comme une trainée de poudre dans toute la région. La défaite des troupes fût totale, et aucun autre guerrier mobilisé ne revint vivant.
Blandine ne voulu d'abord pas croire en ces disparitions. Elle avait peu partagé avec son époux, mais ils avaient eu un enfant, une toute petite fille d'à peine deux mois. Ansgair la trouva admirable, sur le coup. Il ne comprit pas encore que son déni dépassait le simple attachement de Blandine à son mari.

Il fallu entendre les cris et les pleurs dans les campagnes et jusqu'aux portes de la cité pour réaliser la réelle menace qui venait. En pleine débâcle dans les rues, Ansgair emmena Blandine et sa fille, accompagnés d'une garde restreinte le plus loin possible vers l'Est.

Ils chevauchèrent rapidement jusqu'au Duché du Morguestanc grâce à de bonnes montures. Ils durent se réfugier dans l'enclave d'un petit village de pêcheurs, sur la côte Nord.
Alors que les fangeux atteignirent les abords de Marbrume en septembre 1164, Ansgair et les siens se retranchèrent dans le bourg, n'osant plus s'aventurer dehors. Ils avaient vu le danger de près, et la peur les avaient saisi. Conscients de leur précarité, ils patientèrent avec le ferme espoir d'un renfort de troupes dans la région.

C'est le mois suivant, en octobre que la nouvelle des forces royales en marche leur parvinrent. Déterminée à retrouver Léon et Claude dans le mouvement, Blandine décida de partir à leur rencontre. Ansgair, toujours convalescent crue convaincre sa cousine par alliance de ne pas bouger, à l'issue d'une bonne dispute. Mais il découvrit au petit matin son départ, lui laissant sa jeune nièce Ailyde sur les bras et sa monture de voyage.
Une colère sourde l'envahit, laissant place à un sentiment d'impuissance absolue. Il ne pouvait la chercher avec un bébé de cinq mois sur les routes. Il dû le nourrir avec le lait des chèvres du coin, et des aliments qu'il était capable de consommer à son âge.

L'hiver survint avec rudesse. Ansgair su que Blandine et sa garde avaient échoué puisqu'elle n'était revenue. Il resta seul avec la poignée de villageois résignés ou trop faibles pour voyager, sans aucune information supplémentaire sur la situation du Royaume.

Début mars 1165, les ressources s'amenuisant, les habitants poussés à tenter la quête de ressources toujours plus loin finirent par flancher. Plusieurs hommes disparurent dans les hauteurs surplombant le village. Sentant la menace les acculer bientôt, Ansgair décida de reprendre la route avec Ailyde âgée de dix mois à peine, et du palefroi de Blandine.
Chanceux, notre chevalier d'infortune comprit que la vie persistait dans le Labret tout proche, ou du moins qu'elle reprenait.

C'est ainsi qu'il s'engagea parmi le millier de "volontaires" pour travailler la terre sur le plateau, en s'installant à Genevrey. Ce fût aussi à ce moment qu'il apprit qu'une unique Cité semblait avoir tenue, à l'extrême Est du Duché.
Mais Ansgair tâcha de rester discret. Il planqua son équipement de chevalier et le reste de la bourse qu'il avait pu emporter. L'ordre du monde avait changé, et il n'avait pas les moyens de défendre ses biens avec un bambin sur le dos.

Ils y vécurent l'orage en juillet de la même année, et Ansgair rencontra les fangeux de si près qu'il se serait fait happer sans l'intervention de la milice. Ce fût la dernière fois qu'il se risqua à affronter qui ou quoi que ce soit tant qu'on ne venait pas le chercher physiquement.
Il ignora ainsi la tentative d'assassinat du Duc ainsi que toute polémique dans le village. Si, dès lors ont méprisa les nobles à Genevrey, ce fût pour lui une raison supplémentaire de se taire.
Depuis cet été et la découverte de possibles contagions à travers l'eau, Ansgair s'appliqua à la faire bouillir quand ils la consommaient avec Ailyde, même s'il n'avait aucune certitude.

En avril 1167, cela faisait deux années que notre chevalier était devenu simple paysan. Il travaillait sans ferveur, faisait ce qu'on lui demandait mais guère plus, ne plaisantait jamais et n'accordait sa confiance à personne. Il semblait subir cette vie de força sans un mot. Il n'hésitait pas à prélever du grain de temps en temps pour son cheval qu'il faisait travailler avec lui, ou des légumes sous le manteau pour les cuisiner.
Sa nièce l'accompagnait partout, même au champs. Il la portait ou la pausait à l'ombre en s'assurant qu'elle ne manque de rien. C'était dur. Ils ne mangeaient plus à leur faim depuis longtemps. Mais il lui apprenait ce qu'il pouvait, l'aidait à grandir comme il aurait aimé qu'on s'occupe de son propre enfant. Il n'oubliait rien du passé, cependant, et dans la confidence, il parlait à Ailyde de ses parents disparus.
Avec le temps et la parole de l'enfant, "Oncle'Ansgair" devenait un nom que les villageois retenaient et osaient parfois lancer en le croisant. La fille à ses cotés, finalement avait réussi quelque peu à apaiser le cœur de l'homme, et permettait parfois de briser la distance qu'il mettait entre lui et le monde.

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