Nom : de Piana

Prénom : Margaux

Age : Dix ans

Sexe : Féminin

Situation : Orpheline

Rang : Petite noblesse, fille de chevalier fieffé. Prisonnière d'un gang des bas-quartiers

Lieu de vie : Le Goulot

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
Carrière de l’Orphelin
2 points en intelligence
2 points en charisme

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Princesse en Détresse - Niveau 1
- Art : broderie - Niveau 1
- Musique - Niveau 1
- Bas-fond - Niveau 1
- Alphabétisation

Objets :

Des vêtements de lin.
-

Mesurant 1m30 environ, maigrelette et osseuse, Margaux est une petite fille à la peau pâle, aux yeux bleus tendres, et couverte de taches de rousseur au niveau du visage. Elle possède un physique assez ordinaire, avec son petit nez en trompette, ses lèvres fines et ses fossettes au niveau des pommettes, si ce n'est une magnifique chevelure bouclée et abondante. Les boucles désordonnées lui descendent en dessous des épaules, et se distinguent par sa couleur rousse cuivrée, très intense, qu'elle coiffe en une tresse un peu sévère, à l'aide d'un vieux ruban rose élimé.

La silhouette totalement plate, sa peau semble lisse et sans défaut, à l'exception de ses mains, déjà marquées par le travail de l'aiguille, et au niveau du genou, où une cicatrice absolument immonde et rougeaude recouvre son genou. On y distingue la marque de la flèche qui l'a frappé plus d'une année plus tôt.

Crasseuse et négligée, la chevelure emplie de poux, elle ne paye pas de mine, et semble souvent plus jeune qu’elle ne l’est réellement, du fait de sa stature très frêle.

Malmenée par la vie, Margaux est une enfant habituée au travail et à la dureté de l’existence. Ainsi, elle a le sens des responsabilités et semble très mature pour son âge.
Obsédée par l’envie de survivre, elle et son frère, elle peut se montrer butée et déterminée, oubliant dans cette optique toute notion du bien et du mal.
Intelligente, elle place l’argent et la sécurité au-dessus de tout, et sera capable de se montrer calculatrice et menteuse si cela lui permet d’arriver à ses fins.

Indépendante et autonome, elle l’est beaucoup moins mentalement et s’attache facilement, de manière presque pathologique.
Assez égoïste, obnubilée par sa situation et celle de son frère, elle ne prête que peu d’attention à la misère des autres.
Margaux possède néanmoins un bon fond, doux, avide de vivre, et pieux, encore naïf et rêveur, bien dissimulé sous la carapace qu’elle s’est forgée pour survivre.

A dix ans, Margaux avait du mal à comprendre encore comment tout avait pu tourner si vite au cauchemar.
Jusque-là, sa vie avait ressemblé à celle de tous les gamins du duché : aider à faire les corvées de la maison avec sa mère, s'échapper pour retrouver ses amies et partir à la pêche aux grenouilles, dans la mare d'à côté ; les mille et une bêtises de l'enfance, assortis des punitions qui allaient avec, mais qui en valaient bien la peine.

Ils vivaient tous une bonne vie, en ce temps-là. Son père était un chevalier fieffé, et s'occupait du village de Piana comme l'avait fait son père avant lui ; et ils avaient, de fait, un petit manoir en pierre, couvert de lierre et de fleurs grimpantes, avec une grande cour, où couraient des poules. Elle avait une chambre à elle, avec un bon lit de plume d'oie et une couverture de bonne laine, un petit frère de trois ans son cadet, Louis, et surtout, sa maman, qui était là tous les jours, toutes les heures. A tel point que Margaux lui avait parfois dit des mots - mais sans se rendre compte à quel point toute sa vie était fragile.

Lorsque l’enfer s’était déchaîné et que les réfugiés avaient afflué pour se rendre à Marbrume, Philibert de Piana prit la seule décision possible. D'abord incrédule, il finit par réunir la population des paysans, leur ordonna de prendre les bêtes en priorité et de se réfugier à l'intérieur de la cité. On le suivit en majorité, et son épouse tenta de trouver un travail à leur petite communauté. Quant à lui, il trouva un travail à la milice, comme Sergent, afin de défendre la ville et le Duc à qui il avait juré loyauté.

Du haut de sept ans, la petite fille n’avait pas véritablement réalisé la gravité de ce qui se passait. Elle s’était contentée de continuer sa vie, un peu comme à son habitude ; sauf qu'on avait quitté la maison, pour en retrouver une autre, bien plus petite, dans le quartier de la Hanse, avec une petite courette, où sa mère avait planté un potager, et faisait vivre deux chèvres et trois poules, qui leur fournissait du lait et des œufs.

Rapidement, on parla de famine dans les murailles closes de Marbrume, et elle vit défiler des réfugiés hagards dans les rues. Les prostituées se multiplièrent, les soldats devinrent plus nerveux ; et son père, le sergent Philibert de Piana, plus taciturne qu'à l'ordinaire.
Mais elle aimait tout de même apprendre la musique et le chant, se passionna pour la broderie, aida à cultiver leur minuscule lopin de terre, pour distribuer quelques légumes aux miséreux qui s’échinaient au-dehors. Elle-même ne se rendait pas vraiment compte de l’appauvrissement de leur famille – finalement, quelle importance, puisqu’elle avait son petit frère, sa chère maman, et son héros de papa, au chaud avec elle, le soir ?

Mais une nuit, elle fut réveillée en sursaut. C’était le lendemain de l’horrible tournoi, qui avait si mal tourné, lors de l’invasion de morts qui avaient pénétré les égouts de la cité. Tout le monde était en émoi, et Margaux avait alors reçu l’interdiction formelle de sortir, car tout était confus, et le désordre régnait encore en ville.

Une odeur métallique la prit à la gorge. Des hurlements et des fracas retentissaient au rez-de-chaussée, sous ses pieds, frappant son imagination fertile d’un sceau de terreur. En chemise de nuit, pied nus, l’enfant de huit ans se redressa, courut rejoindre la couche de sa mère, dans la pièce à côté ; et elle resta figée, bouche-bée. Sur le lit, cette dernière gisait, couverte de sang pourpre. Une énorme plaie marquait sa tête, et un homme à la rapière ensanglantée fouillait dans son coffret à bijoux, les fourrant ensuite dans une bourse crasseuse, avant de tourner sa tête dans sa direction.
Et si les bruits de combats semblaient s’être arrêtés, la maison bruissait d’une activité étrange et incongrue. Elle sursauta lorsque des bruits de chaises brisées claqua dans la salle à manger, regarda, comme dans un cauchemar, le voleur habillé de cuir s’approcher d’elle et la saisir violemment par le bras.
Sans lui demander son avis, avec brutalité, il la traina dans l’escalier, l’agrippa par les épaules pour l’exhiber devant ses comparses.

- "La fillette du sergent. On a besoin d’main-d’œuvre, les gars, et j’en ai une gratuite !"

L’enfant ne comprenait rien, ne parvenait pas à comprendre l’horrible réalité. Son père, quelques pas plus loin, était, lui aussi, allongé à terre, la tête dissimulée par un linge jeté à la va-vite.

- "Elle doit s’tenir tranquille, faut qu’on dégage !"

On la brusqua à nouveau pour la faire bouger, et la gamine ploya les genoux, tombant au sol comme un fétu de paille. De la fumée troubla sa vision étrangement fixe. L'odeur de brûlé lui serra la gorge.

On lui cria de se redresser, mais la voix semblait venir de très loin, comme à travers un voile de coton ; et elle resta immobile comme une statue de pierre.
Les pleurs du garçonnet l'horrifia.
Il apparut finalement, lui aussi maintenu fermement par un homme crasseux qui lui parut gigantesque ; mais en la voyant, le petit Louis, du haut de ses cinq ans, piqua une grosse colère. Il mordit sans hésitation la main de son agresseur, qui le jeta à terre avec une rage incontrôlé, avant de le remettre debout par le col.

- "Tu restes tranquille maintenant, ou on fera plus de mal encore à ta soeur !"

Une nouvelle morsure arracha un petit cri de douleur à l’adulte qui le secoua comme un prunier.

Margaux leva un regard sidéré sur les cambrioleurs. Ses yeux se figèrent sur l'arc qu'on brandissait sur elle, sur la flèche qui s'élança – mais ce fut surtout la douleur intense à son genou qui la fit réagir. Elle s'évanouit, vaincue, la jambe figée dans une posture grotesque ; pour se réveiller dans un autre monde.

Un monde où la crasse avait remplacé les soins ménagers méticuleux de sa mère et de leur servante. Un monde où la douleur de son genou mal soigné avait pris le dessus, où elle boitait violemment. Où on lui demanda de travailler de l’aube jusqu’au soir, où on ne se privait pas de la frapper au moindre prétexte, où elle avait été séparée de son petit frère. Bien qu'elle ne l'ait pas revu depuis près d’une lune - On le lui amenait parfois pour la convaincre de travailler plus dur - elle le savait en vie. Elle savait qu'il était quelque part, qu'il avait besoin de sa protection. Alors elle obéissait : il fallait protéger l'héritier de la famille. Son frère adoré et chéri, dont elle gardait le tendre souvenir intact dans son coeur.

Elle était prisonnière, coincée dans ce monde hideux qui était devenu son quotidien. Sa jambe droite était définitivement incapable de plier correctement, car l'os s'était ressoudé au hasard, et il lui était totalement impossible de courir, et même de marcher normalement.

Au Goulot, elle apprit à voler les passants, à mendier la nourriture qu’elle donnait à ses ravisseurs. A coudre jusqu’à en avoir mal aux mains pour gagner son pain. Elle apprit la violence et la peur dans les bas-quartiers, qu'elle ne pouvait quitter sous peine de savoir son petit frère en réel danger de mort.
Elle avait si longtemps cru qu’on viendrait la chercher, que son père la chercherait ; mais lorsqu’elle apprit que sa maison avait été réduite en cendres la nuit de l’incident, qu'il était vraiment mort, la jeune Margaux eut comme un nouveau choc.
Elle comprit que personne ne viendrait la sauver.

Un jour… un jour, elle prendrait la poudre d’escampette. elle sauverait le chevalier de Piana, l'héritier de leur longue lignée. Elle le jurait devant les Trois !

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