Laura Lucet, A la croisée des chemins
◈ Identité ◈
Nom : Lucet.
Prénom : Laura.
Age : A peu près 15 ans.
Sexe : Féminin.
Situation : Célibataire.
Rang : Native de Marbrume, elle n’est pour l’instant qu’une jeune femme qui cherche à se faire une place dans ce monde.
Lieu de vie : Balazuc, pour le moment.
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)Carrière de l’Artisan (couturière ayant des notions en tricot et borderie)
+1 END
+2 HAB
+1 INT
Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)Compétences :
- Acuité auditive - Niveau 1
- Confection [couture, tricot, borderie] - Niveau 1
- Cuisine - Niveau 1
- Déplacement silencieux - Niveau 1
- Fuite - Niveau 1
Objets :
- Un petit coutelas qu’on lui a prêté pour faire la cuisine mais qu’elle n’hésiterait pas à emporter avec elle si besoin.
- Un petit nécessaire pour coudre, quelques aiguilles en os et du fil, qu’elle garde dans un petit étui glissé dans une poche de sa robe.
- Un peigne en bois qui, malgré quelques dents cassés, reste fonctionnel.
- Pour tout vêtement, une robe de lin grossière mais relativement bien entretenue dans la mesure de ses moyens et un châle brun épais et rugueux.
◈ Apparence ◈
Ni laide, ni belle, Laura est une jeune fille tout à fait à même de se fondre dans la masse, avec sa taille légèrement en dessous de la moyenne et ses formes féminines rendues bien minces par les privations. Malgré cela, ses maigres chevilles la porte, ses poignets malingres travaillent sans relâche : si la modeste demoiselle est encore convalescente et en train de reprendre du poil de la bête comme en atteste ses joues un peu plus rebondies, elle n’est pas pour autant inactive.
Vêtue d’une modeste robe de lin qu’elle a plusieurs fois rapiécé avec talent ainsi que d’un châle qui lui sert à la fois d’écharpe, de capuche, de couverture et lui permet de dissimuler plus aisément les sales cicatrices qui ponctuent son bras gauche là où un fangeux l’a mordu, sa seule coquetterie est d’aimer prendre le temps de tresser ses longs cheveux châtains clairs.
A dire vrai, le seul élément qu’on pourrait qualifier de réellement charmant chez elle est son regard d’un bleu clair pur et innocent ; hélas, ce dernier est entaché depuis voilà plus d’un an par la tristesse et la méfiance qui recouvrent inexorablement ses grandes prunelles tel un voile de malheur. Pourtant, si l’on y regarde de plus près, une flamme ardente brille envers et contre tout au fond de ces pupilles céruléennes, preuve que la demoiselle n’est pas totalement abandonnée au désespoir et qu’elle a encore la volonté de vivre.
◈ Personnalité ◈
Laura a toujours été d’un naturel discret. Très tôt, on lui a inculqué qu’une bonne fille était sage, calme, s’occupait de sa famille et ne faisait pas de vagues. C’est donc ce qu’elle a fait : dès qu’elle fut en âge de faire quelque chose de ses mains, elle aida sa mère en balayant le sol de la maison, en s’occupant de ses petits frères et sœurs, en touillant le contenu de la marmite et, surtout, en cousant. Lorsqu’on doit rester sagement dans un coin, l’on apprend rapidement à observer ce qui nous entoure et, en voyant sa mère travailler, Laura apprit très tôt à manier l’aiguille et le fil et se révéla même assez douée dans ce domaine, suffisamment pour que certaines voisines de leur petit quartier viennent parfois demander de l’aide pour leurs travaux en échange d’une pièce ou deux.
Il fallait dire que sa débrouillardise faisait de la gamine une toute jeune maîtresse de maison pleine de ressources : lorsque l’on vivait de pas grand-chose, il fallait savoir faire avec rien pour obtenir quelque chose et Laura n’avait pas son pareil pour trouver de quoi repriser les chausses de son père et ses propres jupes. Minutieuse, elle a à cœur de toujours travailler proprement afin de ne pas décevoir les clients de son petit talent. Ces derniers temps, cette volonté de bien faire s’est transformée en nécessité absolue pour la survie : se rendre utile à tout prix afin de ne pas finir sur le bas-côtés, abandonnés à la Fange ou aux vices humains. Bien en pris à Laura d’avoir toujours travaillé car elle n’allait pas devoir s’arrêter en si bon chemin si elle voulait mériter son pain – quasi – quotidien.
L’année qui vient de s’écouler a marqué la jeune fille bien plus durement qu’aucune autre : meurtrie au plus profond de sa chair, Laura en a gardé une défiance extrêmement vive envers les hommes. Pour dire vrai, seul son frère Pierrick a sa confiance et, si elle est encore capable de parler aux membres de la gente masculine histoire de ne pas attirer les regards en passant pour la petite effarouchée de service, ce qui attirerait inévitablement l’attention, elle s’en méfie comme la Fange et préfère ne pas s’attarder en leur compagnie. Outre cette peur viscérale tapie au plus profond de son être, Laura garde de cette année une dévotion atténuée : si elle ne sait comment remercier et remercier encore les prêtresses qui ont pris soin d’elle à la fin de sa captivité, il n’en reste pas moins que son opinion vis-à-vis de la Trinité s’est entachée d’un sentiment d’abandon évident. Autrefois pieuse comme se devait l’être toute jeune fille de Marbrume, aujourd’hui, Laura ne pense pouvoir compter que sur elle-même et sur son frère pour trouver la force de continuer d’avancer.
◈ Histoire ◈
Bérengère était couturière, Symphorien était potier. Ils étaient voisins et aux jeux innocents de l’enfance s’étaient rapidement succédés les taquineries et les contacts plus adultes. Lorsque le ventre de la cousette enfla légèrement, le mariage fut rapidement programmé, organisé et plié : c’est qu’il fallait éviter de susciter messes basses, quolibets et autre réputation désastreuse. Cet enfant presque-bâtard ne fut que le premier d’une longue lignée de laquelle ne survécurent finalement que deux bambins : Pierrick d’abord, suivi de très près par Laura tout juste un an et demi après au milieu du printemps 1152, la même année que le petit prince Armène.
Cette proximité dans l’âge et l’absence de frères et de sœurs survivant au-delà des trois printemps a très tôt rapproché les deux enfants qui ne se quittaient pour ainsi dire jamais. Laura aimait l’ombre protectrice de ce grand frère qui se faisait entendre régulièrement par Symphorien qu’un homme, un vrai, ça protégeait les gens qu’il aimait.
Rapidement, la fillette fut mise au travail par sa mère : tenir la maison, faire à manger, s’occuper des nourrissons se succédant et mourant les uns après les autres, c’était tout un programme. Laura ne rechignait pas à la tâche mais de tout cela, ce qu’elle préférait, c’était la couture. Rapidement, la petite se mit à manier l’aiguille comme sa mère et apprit auprès d’elle tous les rudiments du métier : outre le fait qu’elle s’appliquait à apprendre vite, elle se révéla assez douée pour son âge et beaucoup s’attendaient à ce qu’elle reprenne le flambeau maternel voire à ce qu’elle parvienne à développer une vraie petite affaire florissante.
Pourtant, la Fange allait en décider autrement. La menace fut d’abord lointaine puis l’arrivée massive des réfugiés fit naitre plus vivement l’inquiétude dans les regards croisés de Bérengère et de Symphorien, sans parler de l’irruption des fangeux dans la Hanse ; pourtant, il fallut attendre un jour plus tragique que les autres pour que la fragile coquille de naïveté de Laura ne finisse par voler définitivement en éclat.
Le 1er mai 1166, la jeune fille assistait en famille aux festivités pour le couronnement du Roi. L’univers de Laura et de son frère bascula en quelques secondes : sitôt les premiers cris poussés, la foule se mit à se mouvoir et l’apprentie couturière sentit la main de sa mère lui échapper ; aujourd’hui encore, le souvenir de ses ongles griffant son petit poignet lui brûle encore la peau tandis qu’elle se remémore le regard paniqué de sa mère disparaissant au milieu de la masse grouillante des badauds paniqués. Par quelle chance Pierrick parvint-il à rester agrippé à sa sœur et à ne pas la perdre dans ce piège de bras et de jambes ? C’était difficile à dire. Les deux enfants furent longtemps ballotés et Laura ne survécut à la pression formidable de la foule que pour sentir des dents se refermer sur son bras : avec horreur, elle vit pour la première fois un Fangeux de près et celui-ci s’apprêtait à croquer une deuxième fois dans son avant-bras, son unique œil aussi grand ouvert que sa mâchoire béante. Ce ne fut que grâce à l’intervention de Pierrick que Laura eut la vie sauve : le garçon extirpa sa sœur de toutes ses forces et les deux adolescents fuirent dans la ville, se perdant dans ces ruelles qu’ils connaissaient pourtant par cœur. Lorsqu’ils parvinrent à reconnaitre la devanture du boulanger dont le fils était amouraché de Laura, ils purent remonter jusqu’à leur maison et s’y réfugier, bloquant la porte de leur mieux.
A partir de là commença l’angoissante et sourde attente. Prostrés sous une table, n’osant bouger un orteil, les enfants guettait le retour de leurs parents. Pierrick aida de son mieux sa sœur à nettoyer la plaie et ramena une miche de pain de la cuisine tout en faisant le moins de bruit possible : les deux petits Lucet ne quittèrent pas même leur refuge pour dormir, se blottissant l’un contre l’autre et sursautant au moindre bruit provenant de la rue, l’oreille tendue dans l’espoir d’entendre leurs parents disparus dans le mouvement de foule les appeler.
Ce n’est qu’au bout de trois jours qu’une voix se fit entendre de l’autre côté de la porte d’entrée : la voix grave, ferme et autoritaire d’un membre de la Milice. Pierrick obtempéra à l’ordre du soldat et lui ouvrit la porte : les maisons de Marbrume étaient fouillées de fond en comble et la leur n’échappa pas au traitement. Constatant que les deux enfants étaient seuls, le milicien les inspecta sans grande délicatesse et, lorsqu’il vit la dizaine de trous que les dents du Fangeux avaient imprimé dans la chair de Laura, cette dernière comprit au regard assombri et aux lèvres crispés du garde qu’elle était condamnée. Pierrick eut beau supplier, le milicien attrapa Laura par son bras intact et la tira dehors, marmonnant que les ordres étaient les ordres et que les gens qui avait été mordu n’avait plus droit de cité à Marbrume. Confuse, la jeune fille se laissa emportée, le regard embrumé par les larmes : elle regarda la distance s’étendre entre son frère, pantois sur le seuil de leur maison, et elle, trainée jusqu’aux portes de la ville. Alors qu’elle s’apprêtait à être jetée au milieu d’une foule paniquée de mordus, des cris attirèrent son attention : Pierrick était en train de dévaler la rue pour la rejoindre, quelques misérables affaires dans les mains. Les miliciens tentèrent de l’empêcher de passer mais le garçon se démena tant et si bien qu’ils finirent par le laisser rejoindre sa pestiférée de sœur, absolument désintéressés par le sort d’un pauvre môme suicidaire. Les deux enfants s’étreignirent à s’en étouffer et, au moment où ils passèrent la grande porte, Pierrick essaya de sécher les larmes de sa sœur en lui montrant ce qu’il avait pu emporter de leur maison : le peigne de leur mère, un petit nécessaire de couture, un couteau de cuisine et deux grands châles pour qu’ils puissent se couvrir.
Encore hébétés par cette expulsion brutale de cette ville qu’ils avaient toujours connu, les deux enfants suivirent mécaniquement un groupe qui se détacha pour prendre la direction de Sombrebois. Toutefois, après être arrivés dans les ruines de Piana, le malheur frappa une nouvelle fois les enfants Lucet : cette fois, ce furent des hommes qui fondirent sur eux et leurs camarades d’infortune et non les fangeux. Les bandits tuèrent les rares personnes qui tentèrent de s’opposer à eux et firent du reste leurs prisonniers, les délestant instantanément de tout ce qui pouvait vaguement servir d’armes entre leurs mains.
Ce qui se passa ensuite, Laura est encore incapable d’en parler. Pierrick retenu par les brigands qui le bâillonnait pour ne pas que ses hurlements n’attirent les autres monstres du coin, les cris puis les pleurs puis le silence résigné des autres femmes… ces ricanements, ces mains, ces…
Une fois ramenés au campement des truands, ces derniers obtinrent extrêmement facilement la docilité de Pierrick : si celui-ci se pliait à toutes leurs demandes, ils ne toucheraient plus à Laura. Les rares fois où le garçon ne satisfit pas les bandits furent lourdes de conséquences pour sa sœur et l’adolescent apprit très tôt à se montrer beaucoup plus efficace pour que cela ne se reproduise pas. Hagarde, traumatisée, murée dans le silence, la petite couturière regarda son frère aider leurs geôliers à renforcer les maigres barricades, leur seule défense face aux fangeux tout en étant elle-même mise à contribution de son côté : si les monstres à face humaine reportaient leur lubricité sur les autres femmes prisonnières, elle fut rapidement assignée à la cuisine aux côtés d’un dénommée Simon et, sous bonne garde d’un patibulaire garde au regard noir, elle utilisa son nécessaire de couture pour repriser les vêtements des brigands dont le moindre mouvement suffisait à lui hérisser le poil d’effroi.
Au fil du temps, l’absolue obéissance de Pierrick lui permit d’avoir l’insigne d’honneur d’être assigné à une mission de pillage. Laura trembla à cette perspective, redoutant que son aîné ne croise le chemin de fangeux ou d’hommes qui l’abattraient sans état d’âme, l’abandonnant ainsi définitivement à leurs geôliers.
Ce soir-là, ce ne fut pas Pierrick qui la réveilla en revenant au campement : à moitié endormie comme elle l’était toujours, aux aguets, attachée à un arbre, la couturière sursauta fortement lorsqu’un bruit de pas s’approcha d’elle. A sa grande surprise, l’homme qui venait de se poster devant elle dans la quasi pénombre lui parla avec une grande douceur : il lui indiqua que c’était Pierrick qui leur avait indiqué où la trouver et qu’il allait la libérer pour la ramener au village de Balazuc en pleine reconstruction. Presque une année de captivité avait réveillé chez la jeune fille un instinct bestial qui la conduisit d’abord à essayer de refuser cette aide mais, toujours avec une ferme gentillesse, l’homme lui fit comprendre que c’était cela ou une mort certaine qui l’attendait. Laura fut bien en peine d’accepter d’être portée, quand bien même cet homme venait la sauver de sa captivités et des sévices des truands, tolérant mal le fait d’être devenue aussi faible ainsi que le contact des hommes. Les maigres muscles affaiblies de la petite couturière ne se détendirent légèrement qu’une fois que Balazuc fut en vue : son calvaire était enfin terminé, cependant, l’absence de Pierrick la maintenait dans un état de stress palpable. Toutefois, lorsqu’elle fut menée à ce qui servait d’infirmerie, son épuisement était tel que la simple présence d’une femme venue pour l’examiner et la soigner suffit à la plonger dans un sommeil profond malgré sa confusion et son inquiétude.
A son réveil de nombreuses heures plus tard, la première chose qu’elle fit fut de s’enquérir de l’état de Pierrick : les prêtresses semblaient peu enclines à accéder à sa demande mais la couturière insista tant et si bien que les religieuses finirent par céder et la laissèrent approcher du lit de son frère. Laura fut à la fois horrifiée de le découvrir blessé au ventre et soulagé de le voir en vie mais lorsque Pierrick ouvrit les yeux et fondit en larmes, elle ne put que l’imiter, incapable de dire un mot : par les Trois, qu’importe, ils étaient saufs, libres et ensemble !
Alors que Laura se remettait de nouveau à marcher sans aide, une bonne femme vint à sa rencontre : elle se présenta sous le nom de Liliane, cuisinière. Celle-ci lui indiqua que, suite à la demande d’un ami, elle la prendrait elle et Pierrick sous son aile afin qu’ils ne se retrouvent pas de nouveau à la merci des premiers malandrins venus mais qu’ils devraient travailler durs. C’est à ce moment-là que Laura apprit que celui qui l’avait sauvé, guidé par Pierrick, s’appelait Théophile. L’heure de la reconstruction est-elle enfin venue pour cette enfant et son frère, malmenés comme tant d’autres par la cruauté de la vie et des hommes ?
◈ Résumé de la progression du personnage : ◈
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◈ Derrière l'écran ◈
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