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 Le Baiser volé [Auray]

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Grâce de BraseyBaronne
Grâce de Brasey



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MessageSujet: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] EmptySam 23 Jan 2016 - 21:04
Le bruissement de tissu précieux et le bruit d’un pas décidé la précédaient, cette jeune femme. Elle était enveloppée dans un manteau de laine gris perle, ajusté, aux broderies plus sombres, au col, capuche et manches ourlées de fourrure claire. Ses cheveux d’un brun sombre étaient relevés dans une élégante mise seulement agrémentée d’un fin bijou argenté. Le tout soigneusement dissimulé sous ce capuchon. De ce fait, il n’y avait pas de réelle parure visible, si ce n’était deux bagues qu’il fallait deviner légèrement cacher sous les manches.

Elle ne semblait guère gênée d’être ici, semblant plutôt contrariée.

La matinée avait été longue et très longue et avait demandé une certaine dose de patience à Grâce pour ne pas simplement envoyer paître tout le monde dans un profond et intense excès de caractère, que beaucoup auraient qualifié de typiquement féminin.

Tout cela avait commencé par une long entretient avec sa chère mère, qui, entre deux reproches, lui adresser quelque chose ressemblant vaguement à une requête détournée. En effet, elle lui avait parlé du trouble d’Audric, l’aîné de la fratrie, traversait depuis plusieurs semaines, le noyant dans l’alcool. Si leur génitrice s’était donné la peine de mentionner cette fluctuation d’humeur chez son fils, ce n’était certainement pas égard pour lui, ou pour simplement tenir sa fille au fait, mais bien parce qu’elle espérait que cette dernière aille parler à son frère pour le ramener dans le droit chemin. Sûrement pensait-elle qu’une figure plus raisonnable et moins autoritaire que des parents pourraient plus facilement aider le jeune homme.

S’était déjà passablement lasse que la Dame de Sombrebois s’était rendue dans les divers lieux de détente de son aîné. La chasse ne fut guère concluante. Elle n’y trouvera qu’un Henry assez peu heureux de son apparition. Toujours échaudé par la menace de mort d’Hector et l’accueille que Grâce lui avait réservé lors de cette petite réception où elle avait parlé avec Venfroid, il n’avait tout d’abord pas été très coopératif. A peine avait-il fallu faire une vague allusion à une potentielle conversation, à propos d’une certaine conversation, un certain soir de noce pour qu’il se ravise bien vite non sans, bien entendu, faire la mauvaise tête.
Il lui confia le nom d’une maison de passe que son ami appréciait particulièrement.

Le baiser volé, un nom presque adorable pour l’endroit qui le portait. Certes, ce n’était pas un bordel des bas-fonds avec son lot de miasme et des putes vérolées jusqu’au trognon, mais il s’agissait tout de même d’une maison de passe, ce n’était pas l’endroit le plus fréquentable de la ville.
Grâce n’avais été assez tête téméraire pour s’enquérir elle-même d’où se trouvait la maison close, elle avait envoyé un domestique pour cela. Si elle ne faisait pas tant de cas de ce que l’on pouvait bien dire d’elle, elle n’était pas assez stupide pour tendre le bâton pour se faire battre aussi grossièrement.

C’est pour cela qu’elle se cachait, en quelque sorte sous cette capuche, bien consciente que pour celui qui y regardait de plus près ne serait pas vraiment dupe si il la connaissait un tant soit peu. Heureusement à cette heure de l’après-midi, il ne devait guère y avoir grand monde de la noblesse qui se baladait dans cette partie de la Hanse où se trouvaient les bordels les plus chics. Heureusement, d’après Henry, Audric devait être à cette heure-ci dans l’établissement.

Sans hésitation, elle se poussa la porte révélant un décor riche et confortable.
Tout de suite un homme donna un ordre à une fille qui s’en alla dans le fond de salle.

« Ne vous donnez pas la peine, je ne suis pas là pour consommer. »

La phrase de la jeune femme eut pour effet de couper net, ce qui devait être le gérant, dans son action. Pourtant, sa voix était douce et mesure, cependant l’on sentait dans le ton légèrement sec qu’il ne fallait pas insister.

« Je cherche mon très cher frère, on m’a dit qu’il affectionnait particulièrement votre établissement. Il fait approximativement une tête de plus que moi, à peine plus âgé, brun, un air de famille marqué, et est surement déjà remarquablement alcoolisé. »


Le calme et la maîtrise qu'elle affichaient étaient probablement inversement proportionnel à sa furieuse envie de s'en aller et de laisser son aîné dans la situation inconfortable dans laquelle il s'était mise.
Audric allait l’entendre, à côté de ce qu’elle prévoyait, une remontrance de leur très chère mère serait une agréable discussion autour d’un verre.
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Auray de VauvrurComte
Auray de Vauvrur



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MessageSujet: Re: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] EmptyMer 17 Fév 2016 - 12:56
De drôles d’informations étaient parvenues au Comte de Vauvrur. C’était Valère, lui-même, son fidèle valet et homme à tout faire qui s’était renseigné sur un ouï dire qu’il avait entendu. D’après ses informateurs, sa fille, elle-même, avait survécu et était parvenue à rejoindre la cité franche de Marbrume. Une bien drôle de nouvelle qu’il aurait accueillie avec joie s’il n’y avait pas eu la suite. Elle se serait retrouvée dépossédée et forcée de devenir une fille de joie. Quand bien même cela fut-ce contre son grès et quel qu’en soit son degré d’implication actuelle, soit peu importe qu’elle soit déjà souillée ou non, sa réputation et sa noblesse étaient ruinées à jamais. Elle n’était plus mariable, ni fréquentable et le comte ne pouvait que la renier.

C’était donc sans aucune joie, et même avec une certaine colère qu’il s’était rendu au Baiser volé, établissement où elle aurait été aperçue. Sa seule consolation tenait au fait que la rumeur était faible et que Valère avait fait en sorte de la tuer dans l’œuf. De tels racontars lui auraient été insupportables. Bien plus encore que de voir sa chair et son sang réduite à de basses et indignes besognes. Si elle était salie, elle ne salirait pas son nom. Et il savait sa chère fille tout à fait dévouée en ce sens. Tout ceci relevait de son devoir de noble et de la bienséance, ainsi que de son honneur. Mais contrairement à la réputation qu’on voulait lui donner, et qu’il aimait alimenter, Auray n’était point un mauvais père et il aimait sa fille. Il préférait la savoir ruinée que de la penser morte et il ferait tout ce qui est en son pouvoir pour lui offrir une vie convenable et pour la sortir de cette impasse.
Avec beaucoup de chance il pourrait même la cacher suffisamment longtemps pour échapper à toutes calomnies à son sujet et annoncer qu’elle est encore en vie sans avoir à la renier. A condition que sa virginité soit intacte. Tout ce qu’il fallait finalement c’était que personne n’aille dire que la fille de Vauvrur avait été aperçue dans un bordel.
C’était donc en toute discrétion qu’il s’était rendu dans la Hanse et dans la maison close, en début d’après-midi lorsque les bordels sont à leur minima de fréquentation et faisait en sorte de se mêler à la population. En outre, il passait régulièrement dans le coin lorsqu’il allait voir l’avancement de son bateau et son entrepôt de bois n’était qu’à quelques rues.

Une fois dans la maison close, le comte demanda simplement une chambre et à ce que le tenancier lui fasse défiler toutes ses ribaudes qui pouvaient correspondre à sa demande : Jeune, blonde de préférence, vierge ou peu usagée et bien éduquée. Il ne pouvait guère rentrer plus dans le moule, ce genre de demandes n’avait rien de surprenant venant d’un noble de sa classe et de son âge, veuf qui plus est. Malheureusement ou heureusement, aucune des filles qui lui fit présentées ne correspondait à sa fille, et ce n’était ni un soulagement, ni une inquiétude. Il ne savait trop quoi en penser. Peut-être que ce n’était qu’une rumeur de plus visant à ternir sa réputation. Pour ne pas éveiller le moindre doute, le comte choisit la plus jolie et la plus élégante des filles et lui demanda simplement d’user de ses lèvres. Il n’était pas d’humeur à effectuer le moindre effort et il voulait en finir vite.

Mais alors qu’il sortait et retournait vers l’accueil, une bien drôle de rencontre l’attendait. Décidément, cette journée se devait d’être hilarante et pleine de surprise. Le comte déposa la généreuse bourse entre les mains du gérant et saluant la jeune noble qui avait l’air aussi surprise que lui. Il prit sa main pour la baiser avec délicatesse tout en s’inclinant.

- Ma dame.

Il ne donnerait aucun nom, pas dans un endroit pareil. Le Comte était un homme respectueux et élégant, et la jeune de Brasey lui évoquait quelques souvenirs lointains qui lui attirait son amitié. Elle ressemblait beaucoup à sa mère, peut-être même encore plus belle. Mais avait-elle autant de caractère ? Dans tous les cas, sa présence ici était on ne peut plus étrange et éveillait sa curiosité, même s'il en avait entendu un bout. Il ferait comme si de rien n'était.

- Si vous cherchiez votre époux, il n’est pas ici, fit-il en arborant un sourire taquin et finissant par un clin d’œil. Puis-je vous apporter mon aide ou vous escorter loin de ce lieu peu recommandable ?

Où la dame risquait fortement sa réputation. Celle du comte, elle ne craignait rien, parce qu'il était un homme d'une part, et parce qu'elle était de toute façon bien pire qu'une simple fréquentation de prostituées.
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Grâce de BraseyBaronne
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MessageSujet: Re: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] EmptyMer 17 Fév 2016 - 18:07
Bien entendu, il n’avait jamais vu un homme qui approchait seulement la description d’Audric. Des hommes dans la vingtaine, plutôt grands et bruns, il n’y en avait aucun dans cette ville où se massait ce qui semblait rester de l’humanité. Il était de notoriété publique que le mâle à la crinière brune était une chimère. L’espace d’un instant Grâce ressenti une profonde lassitude. Elle ne savait qui blâmer le plus, Audric de s’être laissé sombrer ? Sichède d’être une génitrice manipulatrice ? Des hommes dans la vingtaine, plutôt grands et bruns, il n’y en avait aucun dans cette ville où se massait ce qui semblait rester de l’humanité.

Hélas, ce n’allait pas être en se morfondant qu’elle allait quitter au plus vite le tripot. A toute porte close, sa clé et qui était souvent la même. Ce n’est qu’après avoir promis une récompense à qui lui dirait ce qu’elle était venue chercher qu’une prostituée prit assez timidement la parole. L’héritier de Brasey était bien habituer des lieux. Pourtant, il semblait ne pas être passé depuis plusieurs jours. Parfait. Retour à la case départ. La situation pouvait-elle être plus cocasse ?

Le hasard semblait avoir encore quelques ressources en la matière, car juste après avoir payé la catin pour ses services, ces derniers étant surement bien différent de ceux qu’elle prodiguait habituellement. Une tête connue se présenta à la jeune femme.

De Vauvrur, ici, cette pensée arracha un petit sourire en coin à Grâce. Prévenant, il eut l’amabilité de ne pas divulguer son nom. Délicatesse dont elle lui était fort reconnaissance. Sûrement ne savait-il pas, mais sa plaisanterie sur Hector, faisait écho à ces fameux aveux. La blessure était encore fraîche et l’amertume présente. Elle s’était laissé avoir une fois, erreur de jeunesse, certainement pas deux. Heureusement pour elle, elle ne laissa paraître cette meurtrissure. N’affichant qu’un sourire en coin amusé.

« Mon époux préfère la chasse, dompter un animal déjà domestiqué ne l'intéresse guère. »

Les prostituées étaient de belles petites choses dociles, un petit animal de compagnie loué pour son affection la plupart du temps. Mais ainsi ne se mettait-elle elle-même dans ce lot si peu flatteur ? Sûrement, après tout c’est ce qu’elle était censée être, une épouse obéissante. Cependant le sous-entendu était assez clair et remettre ainsi en doute la fidélité de son mari n’était guère la meilleure des façons de se montrer loyale.

« Dans tous les cas, il est évident que j’ai manqué ce que je suis venu chercher… »

Sans compter qu’elle n’avait guère de piste pour poursuivre son investigation. Autant ne pas se risquer plus dans cette partie de la ville où il serait malvenu qu’elle soit reconnue. Elle n’avait guère de crainte vis-à-vis de Vauvrur. Surement était-ce le fait que le Comte et les Brasey se connaissaient depuis un certain temps.

« Je serais tentée d’accepter votre aimable proposition. Connaitriez-vous un chemin discret pour sortir de ce quartier ? »


Elle s’était approchée d’Auray pour parler d’une voix toujours douce, mais moins forte. Sur son visage, un sourire assez faussement innocent. Elle était bien venue ici par ses propres moyens, les allées discrètes, elle s’en souvenait. Elle avait simplement envie de profiter de cette surprenante compagnie.
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Auray de VauvrurComte
Auray de Vauvrur



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MessageSujet: Re: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] EmptyVen 4 Mar 2016 - 0:00
La jeune De Brasey était aussi charmante que vive d'esprit. Elle n'avait rien à envier à sa mère. Et cela ne faisait qu'aviver l'intérêt du Comte sur sa personne. Il regrettait même de ne pas s'être intéressée à elle plutôt, avant qu'elle ne soit mariée à ce sombre idiot. Dans un autre côté, il n'aimait pas Hector et il tenait sa femme dans ses filets, rien que ce fait était jouissif.
Ses sous-entendus l'étaient encore plus.

De qui parlait-elle vraiment ? Pour Auray il ne faisait aucun doute qu'elle parlait d'elle-même, pour autant, il n'en croyait rien. Elle avait l'air d'être tout sauf domptée et cela ne la rendait que plus intrigante à ses yeux. Finalement, elle avait tout ce qui lui plaisait chez une femme, sauf peut-être la virginité.

Il lui offrit son plus beau sourire en coin, lèvres pincées et s'inclina en lui tendant la main pour qu'elle la prenne et le suive.

- Et bien laissez-vous tenter, ma dame, vous ne serez pas déçue du voyage.

Il ne garderait pas sa main dans la sienne, bien sûr, cela aurait été bien malvenu de sa part. C'était juste pour lancer le mouvement et donner la direction. Il remit très vite ses mains dans son dos dans une attitude très altière alors que leurs gardes les entouraient pour les protéger. Le comte ne les bougea que pour remettre sa cape et rabattre sa capuche sur sa tête, s'assurant que la jeune noble fasse de même, et puis il l'emmena vers la porte de derrière, sortie bien plus discrète que la porte de devant. Auray n'avait par ailleurs rien contre la petite porte.

Ils marchèrent alors quelques minutes en silence, cachés sous leur cape, le nez vers le sol et se fondant dans la foule de rues encore trop fréquentées. Et puis subitement, le comte tourna à droite dans une minuscule ruelle, saisissant rapidement le bras de Grâce pour ne pas qu'elle le perde. Quelques pas encore et ils furent assez loin de la rue plus passante d'où ils venaient. Le comte repoussa alors sa capuche en arrière et avança doucement aux côtés de la jeune femme. Quelques mètres devant et quelques mètres derrière se tenaient leurs gardes, celle du comte en position de force sur celle de la baronne.

La ruelle dans laquelle ils se trouvaient était longue et étroite et particulièrement glauque. Un vrai coupe-gorge. Auray s'amusait à jeter quelques coups d’œil vers sa partenaire de voyage, guettant les réactions de son corps et surtout les manifestations de son inquiétude avec intérêt et avec grand plaisir. Il trouvait cela toujours fort divertissant, se demandant si elle regrettait actuellement de l'avoir suivit, si elle avait toujours confiance en lui et ce qu'elle s'imaginait présentement. Il ne lui voulait bien sûr aucun mal au fond, seulement jouer avec son esprit et sa retenue. Et puis il adorait voir la poitrine des femmes se lever au rythme de leur angoisse ou de leur excitation, surtout avec la mode actuelle qui les mettait relativement bien en valeurs (mais pas encore assez). Aussi il ne se privait pas pour y jeter un œil discret lorsqu'elle ne faisait pas attention à lui.

Qu'y avait-il de plus excitant que de voir les seins d'une femme monter et descendre en même temps que sa poitrine affolée ? Sans doute la petite veine qui palpitait juste au dessus, ou encore les palpitations de la gorge ou les discrets mouvements affolés des lèvres. Il n'y avait rien de plus exquis qu'une femme dans un moment de faiblesse total, qui se sait en danger mais qui tente encore de résister et de survivre. C'était là qu'il aimait les cueillir.

Peut-être que si ça avait été un autre jour, un autre lieu, il ne lui aurait pas fait subir cette petite torture. Mais là, il avait très envie de se changer les idées. Il regrettait juste sa position, il y aurait eu des possibilités bien plus amusantes s'il n'était pas à côté d'elle. Il aurait par exemple pu arriver derrière elle et l'attraper par la taille, ou bien glisser son souffle chaud dans sa nuque au moment où elle aurait été le plus inquiète.

A défaut, il se rapprocha simplement d'elle, un peu plus à chaque pas et quand il ouvrit la bouche, ce ne fut que pour insinuer le pire, sur un ton grave et détaché, presque à voix basse.

- Tellement de choses pourraient arriver dans cette ruelle...
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Grâce de BraseyBaronne
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MessageSujet: Re: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] EmptyVen 4 Mar 2016 - 15:29
« J’espère bien … »

Avait glissé, joueuse, la Baronne en se couvrant de sa capuche. Elle n’était certainement pas mécontente de quitter les lieux. Aussi chic et respectable que veuille de revendiquer ce bordel, il n’était que cela un lupanar et chaque instant qu’elle passait ici état un moment de plus qui risquait d’entacher sa réputation.

Ils s’étaient faufilés par la porte de service. Leurs deux silhouettes encapuchonnées et accompagnées se faufilèrent dans la foule du quartier qui était étonnement dense aux vues de l’heure encore relativement peu avancée. Pas un mot n’avait été échangé, trop occuper à être le plus invisible possible. Passant à proximité d’une ruelle, la Comte attrapa le bras de sa jeune accompagnatrice pour qu’ils ne se perdent pas. Seulement un peu surprise Grâce avait suivi docilement le mouvement, attendant à son tour de ne plus être en vue de la rue peuplée pour se découvrir et mieux découvrir leur nouveau cadre.

Même accompagné, il y avait toujours quelque chose de primaire, de sauvage dans l’esprit humain qui se méfiait des endroits pouvant s’avérer dangereux. Même accompagné, il y avait toujours quelque chose de primaire, de sauvage dans l’esprit humain qui se méfiait des endroits pouvant s’avérer dangereux. S’était cette part d’elle qui avait fait s’accélérer légèrement le cœur et la respiration de la jeune femme, laissant la gorge de soulever au rythme plus soutenu de cette dernière. Pourtant, elle gardait un air clame, ce malgré les questions qu’elle se posait.

Il y avait bien d’autres chemins tout aussi discrets et plus avenants, pourquoi l’avoir emmené ici dans ce qui ressemblait au parfait coupe-gorge ? N’avait-elle pas fait une erreur de jugement en pensant que le Comte lui serait parfaitement inoffensif. Après tout, elle-même ne le connaissait quasiment pas, elle l’avait vu seulement à quelques occasions, s’était sa mèche, Sichède, qui en était le plus proche, du moins si la dragonne était capable d’être proche que quiconque.
Un bref instant Grâce regretta de n’avoir osé questionner sa mère à propos de cette fréquentation. Puis elle se ravisa, sachant pertinemment que même si elle avait eu l’audace de sous-entendre une question, même avec toute l’habileté du monde, elle n’aurait eu droit qu’à une fantastique démonstration de langue de bois et peut être une représaille si la demoiselle avait eu le malheur de joueur à l’aventureuse un mauvais jour.

Il s’était rapproché. A quoi jouait-il ?

Enfin des mots avait franchi ses lèvres, certainement pas une conversation frivole et sans importante, ils étaient lourd de sous-entendus qui arrachèrent inconsciemment un faible frisson à la jeune femme.

« A quoi pensez-vous Monsieur de Vauvrur ? »

Elle lui avait jeté un regard en coin agrémenté d’un petit sourire en coin et d’un ton posé. Seul le rythme de sa respiration trahissait encore cet instinctif trouble.

« Il y avait des chemins moins sinistres, pourquoi avoir choisi ce dernier ? »


Cette seconde question qu’elle avait laissée filtrée, n’était là que pour apaiser sa curiosité, tenter de mieux cerner l’homme qui l’accompagnait. Elle laissait aussi entrevoir qu’elle n’était pas dupe et qui si elle avait accepté de le suivre ce n’était en aucun cas par nécessité.
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Auray de VauvrurComte
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MessageSujet: Re: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] EmptyDim 3 Avr 2016 - 13:07
Déçu et surpris, tel était la réaction d'Auray. Désappointé donc de ne pas avoir capturé une biche aux aboies, frêle, manipulable, friable. Il aimait le son des os qui craque sous la force des doigts lorsqu'ils ont été trop fragilisé. Et une âme qui se plie à sa volonté faisait le même bruit, pour lui. Un des nombreux petits plaisirs que la vie pouvait offrir, surtout en ces temps de lutte, de survie où les biches égarées étaient nombreuses.

Et visiblement celle-là était forte, à peine apeurée ou alors elle le cachait bien. Il n'avait rien à redire sur sa plastique et la vue qui s'offrait à lui, la poitrine qui monte et descend en s'accélérant mais il manquait le reste des signes subtiles de la proie qui veut fuir. Et curieusement, cela le fit sourire. Il s'était trompé, elle n'avait pas besoin de lui, elle n'avait pas peur de rentrer seule dans les rues de la ville. Alors pourquoi l'avait-elle suivit ? Ça ne changeait pas son envie de jouer, mais ce registre ne semblait pas l'émouvoir.

Ou bien, avait-il laissé sa réputation s'assagir avec l'âge ? Il aimait pourtant qu'on dise de lui que c'était un meurtrier et un pervers cachant dans sa cave bon nombre de cadavres de femmes momifiées. Il trouvait l'image hilarante.

Il ne répondit à la première question que par un sourcil levé. Depuis quand suffisait-il de lui demander pour qu'il délivre le fond de ses pensées et de son âme ? Choses qu'il n'avait jamais accordé à quiconque d'ailleurs, et surtout pas à une femme. Et il reprit, tout à fait pragmatique, comme s'il ne s'était rien passé un peu plus tôt.

- Pourquoi ? C'est mathématique, c'est le chemin le plus court.

L'étroite ruelle s’étranglait de plus en plus entre les maisons, un véritable goulot qui les obligeraient même à passer un par un sur plusieurs dizaines de mètres. Auray laissa la jeune femme passer devant lui d'un geste galant, reprenant ensuite d'un ton badin bien différent que ce sur quoi il était parti à la base. C'est à dire, simplement jouer avec ses nerfs.

- Les jeunes femmes sont encore plus belles lorsqu'elles sont inquiètes, vous ne trouvez pas ?

Il se surprit à sourire à nouveau en repensant à ce qu'il s'était dit à lui-même un peu plus tôt, sur les possibilités de lui faire peur s'il n'avait pas été à côté d'elle maintenant qu'il était derrière. Il laissa passer un éclat de rire, et un seul en se disant que ça n'avait aucun sens. Cela aurait été drôle s'il lui était tombé dessus dans la ruelle, mais pas en arrivant ensemble. Et puis il oubliait sans doute qu'elle n'était que la fille De Brasey, pas la mère. Il ne pouvait pas se permettre une telle proximité, cela aurait été fortement déplacé. Son propre égarement l'amusa. Où avais-je la tête ?

- Mais une De Brasey ne s'abaisserait pas à avoir peur des brigands des ruelles coupes-gorges, n'est-ce-pas ? Même en l'absence d'un gentilhomme tel que moi. Pourtant je connais très bien les chiffres des agressions envers les femmes dans ce genre d'endroit, et croyez-moi, il ne fait pas bon de s'y promener seule.
Si vous ne craignez pas ça, de quoi avez-vous peur mademoiselle ?
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MessageSujet: Re: Le Baiser volé [Auray]   Le Baiser volé [Auray] Empty
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