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 De Fêtes en oublis

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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: De Fêtes en oublis    De Fêtes en oublis  EmptyVen 3 Juin 2022 - 18:00
Parfois les jours s´enchaînaient comme dans un sombre étau. Parfois les nuits se faisaient tachetées de blanc et le sommeil fuyant, sans raison apparente ni constat alarmant. Seulement quelques mois étaient passés depuis leur arriver à Marbrume ; leur domaine, prêté par le duc, était minuscule mais confortable, bien que Léonice s´y sente parfois à l´étroit. La baronne ne se laissait pas aller à l´oisiveté, mais ne brillait pas non plus par sa présence en ville. Les regrets fugaces lui mouillaient parfois les yeux, à peine avant qu´elle ne réalise que les choses étaient ce qu´elles étaient supposées être ; à leur place. Les décisions avaient été faites, les positions acquises ou en devenir, et la baronne ne pouvait se permettre de perdre trop de temps à pleurnicher.
La période de l´année arrivait à un point qui scella une décision, le temps d´une unique journée. Léonice doutait quelque peu de comment l´information lui était restée en mémoire, mais le jour de naissance des chevaliers d´Enguerrand était quelque chose qu´il aimait tout particulièrement. Chaque année, à l´ancien domaine des de Raison, se faisaient quelques petites célébrations, souvent modestes, mais jamais oubliées. Il ne fut pas difficile pour Léonice de se souvenir de la semaine où elle fêtait une date significative les années passées ; surtout qu´Hector ne fêtait jamais son anniversaire trop loin de celui de Léonard, ce qui était toujours un bon moyen de s´en rappeler. Nul doute que le coeur de la rousse se serra à plusieurs reprises en y pensant ; mais les choses changeaient, et elle devait s´efforcer de penser à quelque chose de plus positif. Hector était morose, la plupart du temps, presqu´aphone, mais ne rechignait jamais à se rendre aux propositions de travail que Léonice lui négociait. Le début de sa réputation restait timide, simplement agrémenté des quelques faits d´armes qui le démarquait, mais un seul homme ne saurait creuser si brillamment une place au soleil brumeux de Marbrume sans quelques efforts et du temps en supplément.
Conjointement à son domestique qui l´aidait à gérer ses comptes, Léonice prépara durant quelques jours de quoi prévoir un repas plus copieux qu´à l´habitude, et surtout, elle voulait trouver un cadeau à la hauteur de la confiance qu´elle mettait sur les épaules de son chevalier. Heureusement, un armurier accepta de lui faire un prix en l´échange de quelques vaisselles qu´ils n´utilisaient que très peu ; aussi put-elle faire forger une épée avec les armoiries de sa maison en quelques semaines.
Le jour venait et avec lui, Hector était une nouvelle fois invité à aller travailler au dehors ; Léonice n´entendit jamais un refus venir de sa bouche, aussi ne pensait-elle pas que cela pourrait être possible. Une fois le chevalier à l´extérieur du petit domaine, la rousse quitterait ses fausses occupations pour organiser ce ballet de servants qui préparaient la salle à manger comme on ne l´avait jamais fais. Brèves décorations troquées pour l´occasion ; drapés relevés dans une ambiance festive, chandeliers et couronnes de fleurs de saison, en plus d´un repas composé de viandes. L´épuisement guettait les visages car tout devait être prêt avant le soir venu ; avant qu´Hector ne revienne. Léonice se surpris presque à se plaire à l´exercice, pourtant préparée à recevoir l´habituelle indifférence de son chevalier ; mais avec un peu de chance, il s´arrêterait dans sa monotonie pour déguster un bon repas.

« N´oubliez pas à qui nous avons affaire ; cette préparation est plus pour nous que pour lui, mais elle reste en son honneur. Ne vous vexez pas trop s´il nous ignore… mais sait-on jamais. L´arme est de bonne facture, elle devrait lui plaire. Allez !»

Et ainsi tout ce petit monde s´agita, jusqu´à l´heure fatidique, juste après que l´arme ait été camouflée sous un tissu épée, lui-même caché dans un coin de la salle invisible à celui qui y rentrerait.









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Hector DartigauChevalier
Hector Dartigau



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MessageSujet: Re: De Fêtes en oublis    De Fêtes en oublis  EmptyLun 6 Juin 2022 - 16:25
Le son de sa respiration emplissait son crâne alors que le Chevalier errait mollement, son avant-bras pendant lamentablement contre son flanc, disloqué. Le gant de cuir dissimulant les phalanges presque applaties par l'impact d'une rare violence s'était imbibé de carmin poisseux, gouttant régulièrement, laissant dans son sillage une traînée écarlate suffisamment diffuse pour ne pas attirer l'attention. Les iris orageux dissimulés derrière les meurtrières nervurées de lacérations étaient fixées dans le vide, chacun de ses pas devenu laborieux, ses souffles pénibles ponctuant chaque effort. Sa nuque ne faisait plus l'effort de soutenir son crâne, qui pendait mollement de côté, comme un pantin de viande désarticulé. Les masques étaient tombés, et la Milice s'occupait de la boucherie. Erratique, ses pensées ne parvenaient à se figer suffisamment longtemps pour qu'il appréhende l'ampleur de ses actes, le fil de sa réflexion lui échappant comme s'il glissait à répétition sur une surface sans appui. A son insu, léthargique, il percutait un passant, manquant de le renverser malgré son apparence agonisante. Ce dernier se retournait, insurgé, mais les deux harpons de fer gelés qui lui perforaient le crâne au moment où ils échangeaient un regard s'avérait suffisant pour le dissuader de moufter.

S'il n'avait aucune mémoire du récent incident, le Pénitent percevait encore la douleur qui irradiait son poing qu'il était impossible de serrer, et son bras pendant mollement contre son flanc. Hector se souvenait du craquement, et de sa fureur. Des cris, de l'angoisse des miliciens. De leur hésitation, à arrêter le Chevalier. Puis, enfin, de la dislocation de son bras. Un grognement de douleur, un regard assassin, et déjà, Hector était précédé par le fracas de son carcan à mesure qu'il progressait dans le domaine l'accueillant, l'astre diurne faiblissant à l'horizon le baignant d'un halo crépusculaire. Désorienté, son noir désir d'annihilation et son courroux réduits au silence, le vide qui l'habitait ne lui laissait que trop de temps pour se morfondre, pour ressasser les mémoires imprimées dans sa rétine, accablé par le fardeau de sa honte, de sa culpabilité. Aussi, lorsqu'il souleva le lourd battant de la salle de vie des domestiques, s'y enfonçant comme le spectre poursuivi par son linceul qu'il incarnait.

Un moment de battement alors qu'il observait tous les présents dans la pièce, sans réaction immédiate, amortissant mollement les informations peinant à atteindre son cerveau, tous les regards rivés dans sa direction à l'instant précis où il implorait Rikni de lui épargner la moindre compagnie humaine pour la soirée. S'il n'avait croisé aucun autre domestique, au moins Dartigau avait-il fomenté le vain espoir qu'ils aient eu la lucidité de l'éviter. Ainsi confronté, seul un unique soupir franchissait ses lèvres balafrées, ses épaules s'affaissant sur elles-mêmes, comme avachies, son bras gauche pendant mollement dans le vide, encore harnaché à son avant-bras, tirant d'autant plus sur une épaule disloquée.

Par la Tempête, quel enfer avait donc eu la cruauté de le ravir à son plus bas ?
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: De Fêtes en oublis    De Fêtes en oublis  EmptyMar 7 Juin 2022 - 18:57
Léonice, en tant que noble, prenait quelques plaisirs en les petites choses d´un quotidien bien mené ; parmi celles-ci se trouvaient sa capacité à reconnaître l´arrivée de n´importe quelle personne de son domaine au simple bruit de ses pas. Une occupation qui n´avait d´intérêt que celui, quoique léger, de surprendre certains domestiques qui venaient la trouver, ce qui offrait à la baronne une certaine aura mystique. Elle fit un petit signe à tout le monde quand elle entendit le pas lourd de l´armuré ; mais très vite l´odeur de fer s´imprima dans ses naseaux, lui arrachant un froncement de sourcil. La mission s´était-elle mal passée ? Dans le doute, elle fit doucement un signe à l´une de ses servantes de s´écarter du point d´arriver ; sans surprise, les visages pâlirent bien vite en voyant la silhouette aux allures de carcasses. Léonice s´en sentit nauséeuse ; prenant le soupir comme un signal pour s´activer, Léonice dirigea ses domestiques pour les faire sortir de la pièce, attrapa le bras du moins impressionné pour lui demander de lui attraper une bassine d´eau et du linge propre. Une fois l´ensemble expédié, Léonice s´approcha avec mesure du chevalier afin de lui tirer une chaise.

« Nous venons de préparer le repas. Installez-vous, Chevalier, cela devrait vous faire le plus grand bien.»

La plupart des autres servants n´étaient pas très discrets, au milieu des petites secousses que faisaient leurs pas dans toute la maisonnée. Léonice tâcha de se concentrer sur son chevalier, devinant à ses épaules écrasées par l´air quel problème avait-il rencontré. N´y connaissant pas grand chose en combat ou en médecine, Léonice savait tout de même repérer quand quelqu´un semblait plus mal au point que le matin même. Alors que l´inquiétude se frayer une place dans son coeur, elle prit place sur une chaise aux côté de celle du chevalier pour lui servir un bol de soupe.

« Avez-vous besoin d´aide pour manger ? Pour retirer votre armure ?»

Léonice ne s´avança pas outre mesure ; si Dartigau ne s´était jamais montré violent avec elle, elle redoutait encore quelque peu son instabilité, d´où l´absence de leurs serviteurs autour d´eux, d´ailleurs. Si la régente profitait peut-être de son statut pour que le Chevalier ne pique pas la folie de s´en prendre à elle, Léonice n´était pas certaine de pouvoir faire quoique ce soit s´il venait à lever la main contre un des domestiques. Craignant qu´Hector ne pense qu´elle ne cherchait à inutilement le materner, la rousse continua alors qu´elle se préparait également un bol.

« Plus le repas ira vite, plus vous serez libre de partir vous reposer», prévint-elle dans un sourire qui se voulait rassurant.

Mais la dame lançait des regards un peu alarmés aux alentours, attendant tout de même que quelqu´un lui ramène des serviettes et la bassine d´eau. Un bruit de cognement lui fit suspecter que quelqu´un ne soit tomber, mais puisqu´aucun cri ne suivait, Léonice en conclut que cela ne devait pas être trop grave.









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Hector DartigauChevalier
Hector Dartigau



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MessageSujet: Re: De Fêtes en oublis    De Fêtes en oublis  EmptyMer 29 Juin 2022 - 23:44
La pénible promenade agonisante s'était achevée en inertie surnaturelle, juché au sommet d'un trio de petites marches en pierre taillée. La soudaine effervescence n'incarnait pas un stimulus suffisant pour lui faire reprendre conscience, son bras gauche irradiant le reste de son système nerveux d'une douleur blanche, lancinante, qui humidifiait ses yeux et faisait pulser le cervelet trop aisément extrait de sa boîte crânienne si similaire à la coque d'un oeuf une fois abandonnée aux affres d'un fléau. Les iris orageux perdaient en lucidité tranchante, roulant régulièrement dans leurs orbites comme pour chasser la faiblesse qui naissait derrière eux, s'incrustant comme une maladie dans sa chair grise, pestiférant et putrifiant avec la même malveillance qui avait animé le poing aux phalanges concassées. La mémoire toujours fragmentée, l'Apôtre restait là, son gant gorgé d'écarlate humidifiant les sols récurrés, s'écoulant paisiblement jusqu'à être happé par l'angle droit, façonné et sculpté dans la pierre avec une compétence vraisemblablement perdue dans la Catastrophe. Son attention diffuse se rivait sur la roche, pensif, concerné momentanément par la survie de l'artisan ayant accompli un travail d'orfèvre, un magnum opus manufacturé qui passait inaperçu lors de son quotidien, piétinant avec indifférence l'oeuvre à mesure qu'il se hâtait dans les corridors de cette maudite habitante d'infortune se substituant au domaine d'Enguerrand, jadis.

Le sifflement qui harcelait ses tympans gagnait en intensité tandis qu'une colère sourde montait dans son poitrail, de concert avec les réminiscences fracturées se réassemblant péniblement. Mais l'approche de l'astre roux l'arrachait à sa contemplation névrosée, tressaillant en relevant légèrement la tête, à mesure que le sifflement était chassé de ses oreilles, remplacé par la voix d'une intrus bien connue, captant difficilement l'attention du Sans-Visage aux mâchoires serrées. En silence, il obtempérait, descendant les marches en réprimant ses maugréements de douleur jusqu'à atteindre le siège tiré, s'y écrasant sans élégance ni grâce - Hector n'était après tout qu'un instrument de tuerie raffiné jusqu'à atteindre une forme vaguement humaine. Le pinacle d'une arme dissimulée, quelque part, était sûrement sa capacité à se fondre dans la foule, s'il venait à se débarrasser de son armement nervuré de lacérations factices imposées à même l'alliage pour nourrir quelques spéculations concernant ses exploits héroïques démesurés. Il décochait un regard noir à sa voisine tandis qu'elle suggérait de se débarrasser de son armure ou même de l'aider - ce n'était pas là le devoir d'une Baronne, et même s'il n'avait de respect pour son titre que son lien avec le défunt de Raison, il ne s'estimait pas encore tombé assez bas pour requérir l'aide de sa partenaire de crime. Moins vaillant en pratique qu'en théorie, sa dextre rejoignait les lacets de cuir dissimulés dans son gorgerin pour se débarrasser du ventaille, dont il extrayait sa sale trogne sale péniblement, claquant l'acier du casque à côté du bol servi, observant un instant de pause sceptique. Ses traits hideux, renforcés par la mutilation effroyable lui barrant le faciès, étaient honteusement exposés à l'air libre. Air qui s'infiltrait aussi bien par son nez que par la paroi déchirée dans sa narine gauche, dans un sifflement lancinant qui hérissait le poil. Ses lèvres étaient figées dans un éternel rictus, une partie de sa lippe supérieure arrachée dans le prolongement du mouvement, tordant ainsi la commissure pour l'éternité dans un simulacre de sourire malsain. Sa respiration pesante ne connaissant de solace que lorsqu'il écoutait son interlocutrice., se forçant à l'apnée pour ne pas être gêné par la vocifération pénible de ses naseaux à trois cavités.

Le Pénitent dodelinait du chef en guise de réponse, s'emparant de la cuillère de bois, les saphirs céruléens fichés dans le bois ciré de la table, sa voix rauque s'élevant pour interroger la Baronne, son bras gauche harnaché gisant, inutile, dans le vide à côté de son accoudoir.

« Pourquoi une telle agitation ? »

Ses traits laids l'étaient d'autant plus à mesure qu'il se sustentait péniblement. Il y avait cette caractéristique des humains hideux qui le devenaient encore plus dès lors qu'ils entraient en action, sirotant le souper ou faisant racler ses dents contre le bois de son couvert. Ce qui aurait été anodin pour qui que ce soit d'autre devenait insupportable, crispant, dès lors qu'un individu physiquement inférieur s'y adonnait, comme s'il ne connaissait aucune gêne, aucune empathie pour ceux contraints de supporter ce grotesque spectacle à mesure que la profusion de chair errante quérissait la clémence de la Trinité de subsister un jour de plus, au grand dam de leurs autres fidèles, semblable à un parasite impie logé dans l'épine dorsale d'une société qui ne souhaitait que sa disparition.
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Léonice de RaisonBaronne
Léonice de Raison



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MessageSujet: Re: De Fêtes en oublis    De Fêtes en oublis  EmptyJeu 30 Juin 2022 - 10:48
Léonice n’avait jamais su peindre ; c’était un art trop coûteux pour ses modestes parents, et sa vie auprès d’Enguerrand ne lui avait pas permis de trop s’égarer dans les découvertes et explorations, la jeune femme jadis déjà bien occupée avec les affaires courantes du domaine et ses devoirs conjugaux. Pourtant en cet instant, alors que le chevalier en partie abattu se tenait juste là, le sang roulant au sol dans le parfait tranchant de plusieurs ambiances, la baronne crut voir la peinture se faire sous ses yeux. Elle se demanda à quoi pouvait bien penser le Chevalier ; rêvait-il debout de ce qu’il venait de vivre ou, à la manière de leur fuite de son domaine, l’homme se perdait-il dans une morne contemplation du vide qui l’assaillait de toute part ? Son tressaillement inquiéta Léonice qui ne se sentit pourtant de faire aucune remarque supplémentaire. Elle attendait là, comme l’écume guettant le large, soumise au gré des vagues et des marées, jusqu’à ce que son seul marin assez fou pour voguer près d’elle ne daigne se mouvoir à nouveau. Peut-être aurait-il pu tomber dans un sens ou d’un autre, emporté par une maladie inquiétante que la baronne n’aurait jamais vu venir ; son cœur se serra à cette idée mais, défiant une nouvelle fois ce qu’on attendait de lui, Dartigau s’avança, lourd, jusqu’à s’échouer sur la chaise précédemment déplacée.

Léonice voyait peu le visage d’Hector, mais était habituée à deviner ses expressions au seul travers de ses yeux. Ce qu’elle y vit lui donna froid dans le dos, mais elle devina sans mal ce qui en devait être la cause. Il y avait vraisemblablement des limites à ne pas franchir ; quelque part, elle pouvait bien tolérer que le sang souille le pavé de sa cuisine tant que toutes les personnes à son service survivaient quelques jours de plus. Une fois le chevalier installé, débarrassé de quelques-uns de ses effets, la baronne poussa dans sa direction cuillère de bois et bol de soupe. Elle étudia le visage déformé, désordonné, comme si quelqu’un avait volontairement déchiré un morceau inadéquat d’un portrait déjà peu glorieux. La baronne s’habituait à certaines choses ; son cœur trouva une raison d’être apaisé malgré le sifflement douloureux qu’elle entendait. Au moins, Hector ne semblait pas en passe de mourir, bien qu’il faudrait rapidement lui envoyer un médecin pour le vérifier.

Il était normal que le chevalier s’interroge. Léonice se força à avaler une cuillère de bouillon tandis qu’un domestique apportait une bassine d’eau et du linge propre ; jetant un œil à l’état de la conversation, et sentant peut-être l’inquiétude de la baronne, il déposa discrètement les affaires dans un coin de la cuisine, facilement atteignable si on voulait s’en occuper, mais suffisamment éloigné pour qu’on puisse l’ignorer. Le jeune homme était mouillé de la tête aux pieds ; surement que le précédent bruit de chute signifiait qu’il s’était renversé quelque part. Léonice reporta son attention sur le chevalier, jaugeant l’ordre dans lequel elle devrait transmettre les informations ; elle craignit que trop de détours n’entachent un peu plus l’humeur d’Hector, aussi se leva-t-elle.

« Eh bien. Nous nous sommes occupés de quelques petites affaires, avec nos domestiques, afin de continuer une tradition qui me semblait être un bon prétexte. »

La rousse se dirigea vers le coin de cuisine où elle avait caché ce qui pouvait être un méfait ; droite, d’un pas relativement lent pour ne pas trahir sa nervosité, la baronne récupéra ce qui ressemblait à un gros morceau de tissu dont les plis s’emmêlaient les uns aux autres. Il n’était pas difficile d’en deviner le contenu, la forme longiligne d’une garde étant suffisamment claire pour qui savait la voir. La serrant contre sa poitrine, Léonice retourna jusqu’au coin de table où Hector mangeait difficilement son repas. S’inclinant légèrement, presque par jeu, la jeune femme finit par lui tendre ce qu’elle avait dans les bras ; du côté droit, évidemment.

« Je me doute qu’à vos yeux il n’y a peut-être plus rien d’heureux à célébrer, mais peut-être trouverais-vous de l’utilité à mon geste. »




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