Une chute pour les unir toutes. [Ariane / Héloïse]

Le monde est beau, le monde est mignon, que de joies que d'entendre les oiseaux chanter, danser dans le ciel en ces temps troubles, dans le marché tout était morose, les vendeurs faisaient la tête, tous étaient habillés en des tenues sombres, personnes ne semblait vouloir sourire, tout se faisait dans un bruit nerveux, triste, lent... Puis, au milieu de la foule, on voyait une tignasse d'un orange éclatant, solaire, jeune et vif. Elle appartenait à cette jeune demoiselle pleine de vie dont les yeux cherchaient sur chaque étale une perle rare, cette jeune demoiselle se nommait Ariane, elle dépassait la vingtaine pourtant son esprit ne dépassait pas les douze ans, quelle jeune naïve, elle avait acheté des pommes à un vendeur, il lui avait dit qu'elles étaient magique et en plantant les graines des arbres en or pousseraient.

Elle avait une jolie robe un peu bourgeoise d'un vert éclatant mettant en valeur son visage et le rose de ses lèvres pulpeuses. Son corset mettait en valeur une jolie poitrine et puisqu'elle se tenait droite et fière on pouvait que la remarquer, pourtant elle n'avait absolument pas vulgaire, elle se tenait comme une enfant, enlevant quelque forme de provocation que ce soit dans sa démarque.

Son regard fut attirer par quelques légumes qui semblaient en bon état, lentement elle s'approcha pour en prendre, mais impossible de se décider entre des pommes de terres ou des choux-fleurs, elle restait hésitante, c'était le légumes les moins chères et les meilleurs, son mentor souvent gratifiait ces légumes qui remplaçaient beaucoup de choses. Finalement après trente minutes à regarder les patates ou les choux-fleurs elle prit quelques patates avant d'aller chercher des céréales, ce qui composait l'essentiel de la nourriture de son époque.

Elle marchait paisiblement, tout allait pour le mieux, elle regardait parfois si elle ne voyait pas une hache dépasser, si Jack n'était pas là, elle aurait voulu la revoir, mais après leur dernière rencontre il leur faudrait peu-être un peu de temps, chose qu'avait du mal à comprendre Ariane, elle gardait un souvenir merveilleux de sa journée avec Jack, elle voudrait en revivre plus, mais étrangement elle ne se sentait pas plus attirer, elle ne voulait pas de ça pour la vie, mais sa compagnie était très agréable.

La jeune ingénieure s'était perdue dans ses pensées, mais c'est une collision qui la ramena à la réalité, elle percuta une autre jeune femme renversant son panier, heureusement le sac de céréales n'était pas tombé, mais elle avait perdu une ou deux patates, l'une était écrasée au sol, l'autre de son côté était portée disparue, ainsi sur dix patates il n'en restait que huit. Elle replaça une mèche qui scindait sa vue en deux et soupira quelques instants avant de se relever paniquée et se mit à genoux pour aider l'autre jeune femme à regrouper ses affaires.

-Je... je suis navrée mademoiselle vraiment !

Elle releva le visage et aperçu celui d'une très belle jeune femme brune, elle rata un battement de cœur et son regard perçant se noyait dans le sien de longues secondes où plus rien autour d'elle ne semblait exister, elle était comme aspirée par la beauté de cette jeune femme. Elle n'osait plus parler, elle profiter, cette femme était aussi belle qu'un trébuchet à l'aube d'un siège se disait-elle, ou d'une baliste empalant dix fangeux d'un tir, une œuvre d'art.

-Je... moi... je suis Ariane, euh.. ; enchantée ! Pardon ! Je t'es pas fais mal hein ? Faut me le dire ! Hein où tu as mal ? Je peux faire un bisou magique ! Ça marche tout le temps le bisou magique !

Elle avait l'air d'une jeune enfant et son regard attendrissant ne pouvait pas dire le contraire.

La voix claire et douce de son interlocutrice semblait amener la rouquine dans un autre monte, elle rougissait au simple son clair de cette voix et fixait du regard cette belle jeune femme qui se trouvait devant elle. Il fallait s'avouer qu'il y avait mieux comme rencontre, des plus douces, des plus sauvages, mais des aussi impromptues, s'en était presque vexant tant cette brune était belle. Ariane ne savait plus où donner du regard et timidement la regardait.

Elle avait spontanément proposé ce fameux bisous magique que les parents font aux enfants quand ils sont tombés quelque part et à la réaction de l'autre demoiselle. Ariane rougit de plus belle en détournant le regard en rattrapant ce qui était tombé. Si une patate était portée disparue, sa camarade de chute semblait avoir trouvé la dernière pomme de terre. Alors qu'elle la contournait elle sentait le contact de son épaule sur son bras et ne pu s'empêcher de frémir comme si une petite brise fraîche s'était emparée de son corps, elle l'observait en silence la laissant se redresser pour lui tendre la dite pomme de terre. L'ingénieure remis le légume dans son sac et croisa le regard interpellé de la demoiselle, elle se mit en alerte, qu'avait-elle fait de mal ? Pourquoi avait-elle l'air choqué ? Elle ne comprenait pas du tout ce qui était entrain de se passer.

Tout à coup les choses s'accélérèrent, elle lui prit le poignet pour la traîner dans une sombre ruelle, y-avait-il quelqu'un à ses trousses ou pire ? On lui voulait du mal ? À la jeune brune ? À elle ? Ariane était perdue et suivait la roturière sans bruit regardant parfois derrière elle. Lorsqu'elles furent à l'écart elle s'apprêtait à parler quand elle l'en empêcha prenant la parole en première, elle lui ordonnait de mettre son châle ? Mais pourquoi ? Pourquoi partir à l'écart ? Elle ne comprenait absolument rien et son regard plein de questions se posait dans celui de son interlocutrice.


Finalement elle eut réponse à ses questions, ça parlait de tissu, jusque là Ariane suivait, mais quand elle en vint à sa poitrine elle ne comprit pas, jusqu'à ce qu'elle baisse le regard jusqu'à sa poitrine pour remarqué qu'une partie du tissu tombait dévoilant presque entièrement son sein droit jusqu'au téton. Elle devint pivoine en une seconde et porta ses bras à sa poitrine, elle regarda autour d'elle et mit le châle autour d'elle en essayant de cacher cette partie intime de son corps, son regard paniqué se posa sur le sien.

-Le pointé pas comme ça ! Il est gêné le pauvre ! Dit-elle en parlant de son sein comme une personne, puis elle rougit baissant le regard. Je, pardon, je... merci beaucoup pour votre aide, sinon je me serai baladé comme ça dans la rue pendant des heures peu-être... ho je suis morte de honte ! Seigneur ! Elle posa son regard sur le sien. Je dois aller chez une couturière vite ! Savez-vous où je peux en quérir une ? Je n'ai que deux robes et celle-ci est ma préférée ! Je ne peux pas rester en tablier indéfiniment... Je... Elle paniquait de plus en plus. Je connais même pas votre prénom jolie mademoiselle sauveuse de pudeur !

Elle se comportait comme une enfant perdue, à se demander si elle ne jouait pas la comédie, mais la voix était si sincère qu'il était difficile de douter d'une telle femme comme Ariane, ses cheveux roux retombaient en cascade sur sa poitrine et le châle qu'elle avait du mal à lâcher de peur que le tissu de la demoiselle ne s'envoler jusqu'à sa propriétaire d'origine pour remettre sa poitrine à nue.

-Amenez moi chez une couturière de confiance... je vous en supplie ! Vous êtes mon héroïne du jour !

Elle regardait cette jolie jeune femme et son regard se perdit sur ses lèvres alors que ses yeux de flammes la fixaient en espérant désespérément qu'elle accepterait ce qu'elle venait de lui demander, peu-être lui indiquerait-elle l'adresse d'un couturier sans l'y amener, mais elle voulait rester avec elle, cette jeune femme semblait être honnête et porter chance.