Marbrume


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 Tharcise d'Aspremont[Validée]

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MessageSujet: Tharcise d'Aspremont[Validée]   Tharcise d'Aspremont[Validée] EmptySam 25 Juin 2022 - 18:10


Tharcise,
Si la vie est misérable, elle est pénible à supporter.
Si elle est heureuse, il est horrible de la perdre.
L'un revient à l'autre.


Identité



Nom : d’Aspremont

Prénom : Tharcise, Sirice, Ariste

Age : 23 ans

Sexe : Masculin

Situation : Célibataire

Rang : Le Dauphinat / Fils unique de feu le Comte Onfroi d’Aspremont

Armoiries :
Tharcise d'Aspremont[Validée] Ehm0Ob-marbrume-fiche-tharcise-armoiries
Héraldique : De sinople au serpent tortillé d'argent et brochant sur un soleil levant rayonnant d'or.
Devise : Plus lourd que l’eau, le sang.

Lieu de vie : Sur sa caravelle, la Courtisane, anciennement la Distraite, qu’il a rebaptisée et détournée en navire pirate pour entrer au service du Séraphin, chef du Dauphinat.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :

(voir topic Système Rp & Xp - Carrières)

CHA +1 | END +1 | HAB +1 | INI +1

Compétences et objets choisis :

(voir topic Système Rp & Xp - Compétences)


Compétences :

- Alphabétisation - Niveau 1
- Astronomie – Niveau 1
- Cartographie – Niveau 1
- Esquive – Niveau 1
- Navigation maritime – Niveau 1

Objets :

Tharcise est souvent vêtu d'un plastron de cuir brun renforcé, d'un pantalon de cuir sombre. Une ample et longue chemise de velours sans col, (safran, verte ou grise) dont les larges pans enserrent sa taille à l'aide de deux cordons de satin tressé, complètent sa mise. Au-dessus du cœur, fixé à même le plastron, peut-on voir une sorte de fibule d'argent représentant un serpent sur fond de soleil levant.
Ensemble en cuir | Protection = 5

Oscillant à sa taille, l'on pourra apercevoir deux magnifiques pièces de maroquinerie d'un vert olivâtre, à la surface surpiquée de clous d’argent sculptés, et qui ne passent guère inaperçues ; à l'intérieur de ces écrins de cuir sommeillent, à senestre, une épée dont la garde ciselée en chêne des tourbières est un véritable chef d’œuvre d'art hendoirien ; à dextre, son pendant en poignard.
Epée longue à une main | Points de dégâts = 16 + 1d8 | Points de parade = 12
Poignard | Points de dégâts = 12 + 1d6 | Points de parade = 6


Au pouce de sa senestre brille l’argent d’une chevalière frappée du sceau ophidien de sa Maison.



Apparence


Souvent, tout commence par un rire : il éclate, rayonnant, contagieux, comme une flamme hardie se moquant des ombres. La bouche, dont le côté droit de la pulpe inférieure est anobli du sceau blafard d’une cicatrice, s'entrouvre, gourmande, finement dessinée entre les poils d'une barbe propre, aussi rase que bien taillée. Les paupières s’entrouvrent, et avec elles la herse de ses longs cils noirs, pour libérer le feu opalin de deux écus limpides, d’un gris aux nuances incertaines, tributaires de son humeur. L'intensité de ces iris d’orage lui donnent quelque chose d'un chat ou bien d'un fauve : la même indolence trompeuse, la même puissance rentrée, celée, comme une lame assoupie en son fourreau, la même grâce tranquille dans le délié de ses mains fermes, dans le maintien fier de sa longue et athlétique physionomie. Et puis, le timbre s’offre à l’ouïe : une chaleur, un timbre profond, comme une mélodie entêtante à laquelle on s’abandonnerait peut-être. La voix, toute en prosodies musicales, s'élève et retombe dans un éclat. Les traits de son visage restent affirmés, et le teint à peine hâlé par le soleil et les embruns qui le harcèlent depuis que la mer est devenue son foyer.

Avec une taille avoisinant le mètre quatre-vingt-six, Tharcise peut être considéré comme relativement grand pour les canons de l’époque. Large d’épaules, le muscle long, fin, travaillé, il entretient son corps par un entraînement à la fois rigoureux et tonique. Les sévices infligés par son oncle ont laissé de cinglants stigmates, morsures d’une ceinture de cuir sur la peau laiteuse de ses omoplates, dont une lacère la toile ferme de ses pectoraux, à peine relevée de l’épice sombre d’une toison rase, et qui semble le narguer d’un rictus oblique, presque moqueur. Endurci par la pratique journalière de l’équitation, et par des instructeurs qui ne l'ont ménagé que pour rassurer le cœur fragile d’une mère à la faible complexion, il a appris dans un climat plutôt facilité tout ce qu’il sait du combat et du maniement de l’épée. Quand il affronte un adversaire, il le fait avec efficacité et économie de mouvement, et ce sans être totalement dépourvu d’une certaine élégance dont les maîtres d'armes lui reprochaient pourtant de manquer - juste pour le plaisir d'aiguillonner un caractère déjà capricieux - qui façonne ses manières martiales, son allure de vaurien et son maintien de noble, en un tout cohérent.

Sa tignasse d’un noir de jais, aux volutes souples, est une vaste étendue de vagues à l’écume folâtre, auréolant son crâne de façon désordonnée, aléatoire.


Personnalité


Le caractère de Tharcise, dans ses élans aux nuances tumultueuses, a été muselé dès son plus jeune âge par une surveillance de tous les instants. Une surveillance inquiète, excessive, couplée à une éducation tout en dents de scie. C'est un sanguin, prompt au coup de colère comme à l'amour : non pas irascible, mais entier. Jamais serment ne sera plus constant que celui qu'il prononce, jamais haine ne sera plus farouche que celle qu'il voue à ceux qui trahissent sa confiance ou endossent le masque de l'ennemi.

Derrière ces apparences, cette voix grondante tel un orage lointain et ces rires en cascade, Tharcise est aussi un homme intuitif. Et curieux. D'autres choses, plus sombres, plus mélancoliques, tempèrent ce caractère flamboyant. S'il s'avère passionné dans ses actes, il n'en reste pas moins réaliste. Souvent son entrain naturel lui sert à se dédouaner de ces instants de gravité où les souvenirs viennent frapper à la porte de sa mémoire, où les devoirs se rappellent à lui. D'esprit comme de corps, il est homme à compenser bien des choses, à supporter les coups pour se relever aussitôt.

Il en résulte une certaine humanité qu'il dissimule en de rares occasions, selon le protagoniste en face de lui, sous le masque d'une humeur espiègle ou d'un orgueil déplacé, où insolence et indolence rivalisent. Pourtant sous le rude rempart qu'il érige, il est indéniable qu'il a du cœur.


Son Histoire en quelques Dates


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CHAPITRE UN
Une naissance inespérée

Marbrume.
Quartier nord-est de l’Esplanade – Maison d’Aspremont.
An 1144 – En ce jeudi, 7 décembre.

De lourds nuages gris plomb se bousculaient, menaçants de pluie, vers les côtes de la Cité fortifiée de Marbrume. Ses rivages aux contours déchiquetés étaient assaillis par de gigantesques vagues aux chevelures écumeuses malmenées par de furieuses bourrasques. Un éclair déchira la toile sombre du ciel et la silhouette trapue d'un manoir aux allures de vieux chevalier taciturne parut surgir du néant. Sis sur son avancée de terre rocailleuse, à l’extrême est des remparts de la bourgade, la propriété de la famille d’Aspremont ressemblait à une nef échouée baignant sa proue, immobile et vaincue par les éléments tumultueux. Le temps sembla se suspendre avant qu'un craquement assourdissant retentît.

Le Comte Onfroi d’Aspremont arpentait nerveusement la petite galerie en demi-lune attenante à ses appartements quand un cri douloureux l'immobilisa. Les poings serrés, il s'assit lourdement sur l'unique banc de pierre et passa rageusement une main dans ses longs cheveux poivre et sel. Laissant échapper un soupir angoissé, son menton barbu appuyé au creux de sa paume, il considéra l'homme à la courte chevelure et à la barbe sombres accoté contre le mur froid, face à lui. Les bras croisés sur sa cotte sinople, son jeune frère Ogier plongeait son regard au-delà d’une étroite fenêtre. Un courant d'air glacial s'engouffrait en tourbillons insidieux par la fenêtre entrouverte, jouant avec les larges pans de son ample manteau de laine bleue. A proximité, immobile et recueilli, un prêtre d’Anür chantait à voix basse d'un ton monocorde des invocations à la lenteur entêtante.

- Ogier, faites taire ce prêtre ! s'exclama Onfroi en posant sur ce dernier un regard furibond.
- Patience, mon frère. lui répondit ce dernier, sur un ton lent, le sourire en coin, sa haute stature se découpant sur le fond sombre d'un ciel tourmenté.
- Patience-... !? Patience ? répéta-t-il, sans parvenir à cacher son agacement. Comment pouvez-vous conserver une telle sérénité alors que dans cette pièce si proche retentissent les cris de mon épouse ? Cette attente m'est insupportable…

Tandis qu’Ogier levait les yeux au ciel, dissimulant mal un certain ennui, Onfroi hasarda un furtif regard vers la porte de chêne à double battant qui le séparait de son épouse, Mahaut de Rocvieil. En cet instant luttait-elle pour mettre au monde leur enfant. L'issue de l'accouchement tardait et des douleurs impitoyables assaillaient la jeune mère. Malgré les soins assidus prodigués par leur mère et l'assistance constante de deux prêtresses, la femme du Comte s'affaiblissait inexorablement.

C'est alors qu'un second cri, traînant et strident, se répercuta comme un écho dans tout le donjon, aussitôt suivi par des vagissements.

Onfroi sursauta et détourna les yeux du lourd rempart de bois sculpté pour les river sur ceux de son frère. Le prêtre s'était tu. Il se relevait péniblement du sol de pierre froide et fixait le Comte d'un œil inquiet. Et pour cause. Depuis des années, aucun des enfants expulsés des entrailles de sa jeune et fragile épouse n’avait survécu plus d’une semaine. Celui-ci se leva, les mains moites. Le cœur palpitant dans sa gorge à coups redoublés, son attention se porta sur les murs nus de la courte galerie que trois torches, à la flamme haute et claire, habillaient d'ombres fantomatiques. Le Comte perçut alors les pleurs du nouveau-né. Se mouvant d'un pas incertain vers la massive porte qui semblait le narguer, Onfroi prit une profonde inspiration avant de pénétrer à l'intérieur de ses appartements.

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Ce fut dans ces conditions électriques que naquit le tant espéré Tharcise qui, lui, survécut à la longue série de mortalité infantile qui l’avait précédé. Il découla de ce miracle que l’enfançon fut choyé plus que de raison, et qu’il devint aux balbutiements de ses premiers pas et mots, aussi capricieux que dissipé. Il échappa – louée soit la sainte Trinité ! - à l’affront d’être un insupportable garnement, mais le destin voulut qu’il prenne une voie plus anarchiste. De fait, se sentant trop materné, étouffant sous la vigilance excessive de ses nourrices, des mille et une précautions pour éviter que sa peau laiteuse ne soit bleuie ou griffée par le heurt de ses chutes, il rompit petit à petit avec ces rituels intempestifs.

A un âge encore précoce, Tharcise leur préféra les fugues en-dehors du châtelet, rendant folles la succession de gouvernantes qui ne cessaient de courir en tous sens, blêmes et échevelées, et qui, malgré une rémunération conséquente, finissaient par battre en retraite en claquant la porte. Lors des marchés colorés de la Hanse, il se coulait dans la foule, zigzaguant entre les étals, épiant, les yeux ronds comme des billes d’étonnement contemplatif, tout ce cortège hétéroclite de marchands, d’artisans et de bonimenteurs ; les abords du Port voyaient sa fine et agile silhouette caracoler sur les pontons pour surveiller les navires, et plus particulièrement celui de monsieur son père, propriétaire d’un chai dont il exportait vins et liqueurs le long des cités côtières du Royaume de Langres et même jusqu’au lointain duché d’Hendoire ; on le surprenait à flâner sur la plage pour courir après les crabes, ou errer au creux des criques. La joie contagieuse se reflétant sur le visage du garçonnet et ses éclats de rire se répercutant contre les murs de pierre du manoir réussirent tant bien que mal à apaiser les craintes sur sa santé, qui s’avérait de fer. Aussi fermait-on souvent les yeux sur ses flâneries juvéniles.

Dès lors que cet unique fils atteignit l’âge de dix ans, et à la grande terreur maladive de sa mère qui craignait toujours pour ses jours, son père Onfroi décida de l’emmener avec lui pour l’initier à la gestion de leur vignoble ainsi qu’aux rouages du commerce. Tharcise eut même le privilège de participer, avec un enthousiasme non feint, à quelques traversées en mer sur leur caravelle, la Distraite. Des escapades maritimes qui permirent à l’enfant puis à l’adolescent de s’aguerrir. Il apprit ainsi le métier de marin et les rudiments de la navigation, tout en forgeant ses fougueuses passions qui ancrèrent en lui le goût du voyage et de l’aventure.

L’éducation de Tharcise connut des hauts et des bas. Son statut de noble et d’héritier d’Onfroi d’Aspremont l’obligea à se familiariser avec les saintes valeurs de la Foi, et ses précepteurs s’arrachèrent le peu de cheveux qu’il leur restait sur le crâne pour lui inculquer les connaissances que tout fils du Comte, aussi unique fut-il, se devait d’assimiler. Il passait son temps à escamoter les cours pour amuser son public, ou se dérobait à ses obligations pour découvrir par lui-même ce que les vieux livres poussiéreux de la bibliothèque du Temple renfermaient si secrètement. Il rechignait à apprendre l’étiquette et les protocoles de la diplomatie, boudait l’histoire, se moquait des ficelles de la politique, et leur préférait l’astronomie, la géographie et les mathématiques. Il affectionnait particulièrement la lecture et l’écriture – le jeune insolent fut surpris à maintes reprises à se délecter ou se moquer d’ouvrages au contenu plus ou moins indécents voire hérétiques. Il bénéficia de cours d’escrime et de combat à l’épée, et se révéla contre toute attente bon bretteur, sa dextérité compensant amplement son manque de force brute.

La sociabilité plus que les arts belligérants le tenait en perpétuelle appétence, ce qui lui permit de semer ici et là les graines de moult accointances parmi les jeunes gens de son âge, qu’ils soient d’extraction noble ou extirpés de quartiers plus modestes. On lui connut d'ailleurs deux amis d'enfance avec lesquels il partageait conversations, jeux et facéties : Auxence de Malemort et Esmée de Sabran.

Durant plusieurs années, les corridors de l'austère propriété entendirent résonner les coups de colère et les rires de ce fils sémillant, ses parents, comme les rares gouvernantes assez téméraires pour rester, fermant les yeux sur ses écarts de conduite. Une poignée d’hommes, dont son oncle Ogier qui l'estimait peu, voire pas du tout, ne voyaient en lui qu'une source d’ennuis perpétuelle, et gardaient sur lui un œil méfiant et sceptique ; surtout les pères de certaines jeunes pucelles nobles qui, la paupière affolée, rougissaient ou gloussaient à son approche.

◈◈◈◈◈


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CHAPITRE DEUX
La Chute

Marbrume.
L’Esplanade | La Hanse | Le Port.
De l’an 1160 à l’an 1166.

Ce fut là une triste période pour la Maison d’Aspremont. Onfroi, à la soixantaine bien consommée, lâcha son dernier souffle au terme d’une fièvre maligne qui l’emporta en l’espace d’une semaine. Ogier, son frère, lui succéda et devint le nouveau Comte d’Aspremont, héritant ainsi du chai et de la Distraite. Et le climat d’insouciance qui régnait entre les murs du Manoir du temps de ce patriarche respecté et apprécié mourut avec lui.

Tharcise, alors âgé de seize ans, devint la cible du caractère acrimonieux de cet oncle arrogant, paranoïaque, envieux de tout. La moindre rebuffade, désobéissance ou incartade, lui valurent d’être souventefois sanctionné : de la simple séquestration dans un cellier du manoir à la caresse cinglante de la ceinture, en passant par des jeux de course-poursuite avec les hommes de main de ce dernier qui exécutaient ses ordres sans rechigner ou s’émouvoir de cette redondante besogne. Les escapades fugueuses entraînaient ce vilain petit canard jusqu’au quartier de la Hanse, où il avait pris l’habitude de louer une chambre à l’étage d’une auberge peu populeuse ; ou au port de Marbrume, où il se réfugiait, optant pour l’asile temporaire d’une taverne ou pour les cales de la Distraite, lorsque le navire marchand de feu son père était à quai. Ainsi se faisait-il oublier durant des journées et des nuits entières jusqu’à ce que la fureur de son oncle fût apaisée… ou que la garde du Comte le rattrapât et le ramenât par la peau du cou, tel un chien pouilleux. Avec le temps, il gagna l’amitié de certains marins et hères des bas-quartiers. Cependant Ogier n’attendait qu’une chose : que son neveu, rejeton encombrant et héritier direct de son frère, disparaisse de façon « naturelle ».

En l’année 1161, à peine la période de deuil consommée, Ogier prit pour épouse Mahaut de Rocvieil, la mère de Tharcise, qui ne lui donna pas davantage d’héritier malgré les trois grossesses successives, et vaines.


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Les vagues échos d’une invasion dont on ne savait ni l’origine ni la teneur voletèrent jusqu’au Duché de Morguestanc, et entre les murs de la Cité fortifiée de Marbrume. Au fil des semaines et des mois qui escortèrent l’envol de ces rumeurs peu crédibles, la sinistre réalité éclata comme un furoncle infect, mûr et douloureux, avec l’apparition des Fangeux. Ainsi avait-on fini par désigner ces créatures que les marécages boueux semblaient avoir vomies. Si, de prime abord, l’on crut que ces bêtes immondes n’étaient nées que de l’esprit superstitieux de bigotes crédules ou de celui trop aviné de poivrots braillards, lorsqu’elles déferlèrent tel un raz de marée violent et putride jusqu’aux remparts de Marbrume, l’on servit alors un cantique bien différent. Et la peur, contagieuse, dévora insidieusement l’âme et le cœur de la population.

Ce fut aux portes du Crépuscule que Tharcise, traînant les pieds derrière son oncle Ogier, plus motivé que jamais de complaire aux lubies du Duc Sigfroi de Sylvrur, découvrit l’odieux spectacle. Tandis que les épaisses portes renforcées de fer demeuraient obstinément closes face aux suppliques de ces familles de nobles réclamant asile, le jeune homme contemplait, avec une horreur indicible, les Fangeux déferler moitié sautant moitié rampant vers leurs victimes condamnées par la main cruelle d’un seul homme. Sanglots poignants, cris de désespoir et hurlements de terreur s’élevèrent alors dans un capharnaüm de gargouillis d’organes déchirés, de membres arrachés, et d’odieux échos de succion. Et au-dessus de leurs têtes sifflaient les flèches des miliciens à l’abri de leurs archères, criblant autant l’engeance maléfique que ses proies.

Et avec elle, l’affaire Sarosse répandit son lot de mensonges, de déloyautés, et de revers d’allégeance. Une tête tombait pour chaque délation, aussi grotesque fut-elle. Ce fut là une opportunité pour Ogier, aussi inattendue que vicieuse, qui profita de ces remous politiques où méfiance, doute et peur vivotaient dans les cœurs pour mettre son plan à exécution. En parallèle, il avait à cœur de discréditer son neveu aux yeux de ses pairs, moquant son immaturité et son incapacité à gérer les affaires familiales.

En février de l’an 1165, il déclara Tharcise volontaire pour participer à la reprise vitale du Labret, importante terre arable, en espérant secrètement qu’il n’en reviendrait jamais. Le jeune homme, au grand dam de son oncle, en sortit indemne, malgré une belle collection d’hématomes et de cicatrices.

Le 21 février de l’année 1166, Ogier, toujours acharné à se débarrasser de son neveu, le fit accuser de trahison. Mahaut, dont la santé fragile la clouait souventefois au lit, ne supporta pas que l’honneur et l’innocence de son fils soient ainsi bafoués et tomba gravement malade. Isolé, sans protection, Tharcise n’eut d’autre choix que fuir les hautes sphères de la Cité où l’attendait son détracteur d’oncle pour se cacher dans les bas-quartiers et fomenter sa vengeance. La déférence que nourrissaient les loyaux marins de la Distraite pour feu son père lui permit d’obtenir un toit providentiel et de quoi remplir son estomac. A peine deux jours après l'annonce ignominieuse de la forfaiture de son fils unique, Mahaut mit fin à ses jours en ingurgitant de la ciguë.


◈◈◈◈◈


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CHAPITRE TROIS
Sous l’œil impassible de la Lune

Marbrume.
L’Esplanade – Quelque part, dans une ruelle.
Le 16 avril 1166 – Deux semaines avant le couronnement de Sigfroi de Silvrur


Frôlements d’ailes dans la nuit.

Ogier d’Aspremont se figea sous le joug d’une violente souffrance, ses doigts se contractant convulsivement sur la blessure invisible, mais mortellement profonde, qui crevait son flanc droit. « C’est… c’est sûrement un cauchemar. Je vais me réveiller… » Ahanant sous l’effort, la respiration sifflante, il rampa sous l’abri d’un portique, rejoignant Isaure, sa récente et jeune épousée, dont le corps sans vie gisait sous les lueurs palpitantes de la voûte nocturne. La blonde tête de son épouse était inclinée sur le côté. Sa face inanimée tournée vers lui, une grimace stupéfaite figeait encore le pourtour de ses lèvres charnues, exsangues, tandis que ses yeux vitreux, miroitants dans l’obscurité, semblaient le chercher dans une ultime supplique. Sa robe à la jupe malmenée, froissée, frémissait dans les élans suaves de la brise nocturne, sous l’œil indifférent de la lune blafarde. Une mort silencieuse. Fulgurante. Une odeur âcre, métallique, emplissait l’atmosphère, se mêlant à des relents de crasse et de sueur. Pourquoi avoir emprunté ce raccourci… ? L’homme fut pris d’une violente nausée et, dans un dernier sursaut d’angoisse, vomit de la bile qui irrita et brûla sa gorge, le faisant tousser et gémir de douleur.

Le cri d’un corbeau. Tel un chant de mort.

Ses forces l’abandonnaient, leur échappée accentuée par le poison qui ruait sauvagement dans ses veines. En un mouvement affaibli, il redressa son visage blême… Son épouse et lui étaient tombés dans un redoutable guet-apens… à quelques rues à peine de l’entrée d’une auberge d’où s’échappaient encore les rumeurs enjouées de quelques rires et notes de musique. Misérable coup du sort ou crime prémédité ?

Des pas retentissant sur les pavés disloqués d’une ruelle sombre.

En cette nuit, ce quartier silencieux de l’Esplanade, aux murs suintant d’humidité, serait leur tombeau… son tombeau. Le martèlement assuré d’une botte sur la pierre humide et malodorante le fit se retourner, une peur indicible fouaillant ses entrailles. L’éclat froid et létal de l’acier brasilla dans l’obscurité telle une fleur de givre, alors que la lame s’éveillait, chuintait contre le fourreau. Le feu mortel d’un regard sans appel se posa sur l’homme agonisant.

Frôlement d’ailes dans la nuit.


Tharcise d'Aspremont[Validée] UEDeOb-marbrume-rp-separateur

Quelques heures plus tard, alors que les corps du Comte Ogier d’Aspremont et de sa jeune épouse gisaient là, dans une ruelle de l’Esplanade, la Distraite quittait le port pour voguer vers d’autres horizons, avec à son bord Tharcise et quelques hommes restés fidèles à la mémoire de feu son père. Le jeune homme entama une longue quête qui le plaça sur la route des mystérieux membres du Dauphinat pour lesquels ce noble déchu, motivé par son désir de vengeance, souhaitait offrir son allégeance. La Distraite devint la Courtisane, et il mit près d’un an avant d’être autorisé à intégrer les rangs de cette bande de pirates organisée, sa loyauté étant mise à rude épreuve auprès des lieutenants du Séraphin.

Ce fut ainsi qu’au printemps 1167, la silhouette de la Courtisane aborda les côtes du Duché de Morguestang, en se faisant passer pour un navire marchand.

Résumé de la progression du personnage :


Sans objet.


Derrière l'écran


Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Je certifie.

Comment avez-vous trouvé le forum ? Je joue Euryale Montecler de Malefreux, ceci est ma proposition de DC.

Vos premières impressions ? Elles sont toujours aussi positives.

Des questions ou des suggestions ? Nein.

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Oui, pourquoi pas.



Dernière édition par Tharcise d'Aspremont le Lun 22 Aoû 2022 - 19:55, édité 5 fois
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: Tharcise d'Aspremont[Validée]   Tharcise d'Aspremont[Validée] EmptyMar 28 Juin 2022 - 21:28
Salut TharEucisyale !

Rien à redire de particulier, le contexte est maitrisé et intégré. Tu verras sur ta carrière que ta déchéance te rend indésirable auprès de la noblesse et du Roi, et que pour le moment ton lien à ta guilde est positif(en l'occurrence, le dauphinat). Donc tu te retrouves couleur du peuple.

Tu connais la maison, je te refais pas le plan. Amuse-toi bien !
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