Herluin, Daron de la Milice
◈ Identité ◈
Nom : Comme bon nombre d'orphelins, il n'en a guère.
Prénom : Herluin
Age : 53 ans
Sexe : Masculin
Situation : Milicien en semi-retraite
Rang : Sergent
Lieu de vie : Marbrume
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)Carrière du Sergent (+2 CHA, +2 INT)
Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)Compétences :
- [Bas Fond] - Niveau 1
- [Calcul Mental] - Niveau 1
- [Corruption] - Niveau 1
- [Autorité] - Niveau 1
Objets :
- Masse d'armes
- Arbalète
- Rondache
- Camail
- Chemise de mailles
- Jambières de mailles
- Gants en cuir usé (comme lui)
◈ Apparence ◈
Les années n'ont pas épargné le vieil Herluin. Passée la moitié de siècle, le corps humain s'avilit, se dessèche... Et pourtant, bien qu'il porte son âge jusque dans le fond de ses yeux, Herluin n'est pas encore un vieillard sénile. Autrefois un homme d'action, le milicien a encore les bons réflexes et les habitudes découlant de son entraînement, bien qu'il se fatigue plus vite et a perdu de sa force d'antan. De taille moyenne, son dos s'est légèrement voûté au fil des ans, le rendant légèrement plus petit. Il a le visage cireux et noueux, un nez ayant par deux fois cassé, des yeux chafouins et volontiers rieurs, et une bouche bien trop souvent étirée en un rictus dont il pourrait se passer : en effet, sous ses lippes reposent les derniers vestiges de sa dentition, quelques dents éparses qui survécurent à la vieillesse, aux rixes et au scorbut. Entourant cette gueule de porte-bonheur, une barbe blanche très peu entretenue s'ébouriffe sur son menton, tandis que son crâne n'accueille plus que quelques cheveux filasses, eux aussi malheureux survivants d'une tignasse naguère florissante. A bien y réfléchir, l'apparence d'Herluin n'est pas sans rappeler celle de la bonne cité de Marbrume : avilie, croulant sous la ruine, mais toujours là.
Herluin étant milicien depuis d'illustres temps, Herluin arbore la tunique verte des gens du guet, ainsi que sa vieille cotte de mailles, l'une de ses possessions les plus jalousées. Obtenue après maintes années passées au service du seigneur Sigfroi, elle est en bien piteuse état pour soutirer ne serait-ce qu'un regard intéressé à un chevalier, mais auprès des autres gens de la milice, il a longtemps fanfaronné dans ces atours guerriers. Sa démarche est celle d'un homme qui sait ce qu'il vaut, néanmoins, ses récents problèmes de hanche l'ont rendu quelque peu traîne-patte, voire boitillant.
◈ Personnalité ◈
Puisqu'il ne peut plus briller en roulant des mécaniques, Herluin se contente à présent de régler les problèmes avec sa gouaille naturelle, et un certain talent pour la coercition et l'intimidation. Ses nombreuses années au service des puissants lui aura appris à mesurer l'autorité conférée par un grade ou une arme, et quels profits tirer de se tenir dans l'ombre d'un noble. Il a toujours eu la réputation d'être un homme dur mais juste, auprès de ses miliciens, bien qu'il se soit souvent servi d'eux à des fins discutables. Le fait est que son charisme naturel, son âge avancé, sa carrière et sa bonne réputation en ont fait une figure paternelle au sein de sa coterie. Loin d'être un enfoiré, Herluin a également rendu à la milice ce qu'elle lui a donné, et il a appris les ficelles du métier à bien des jeunes recrues. C'est qu'en ces temps troublés, un homme sur lequel compter et s'initier est un don rare. Herluin a envers ses anciens 'élèves' une bienveillance paternelle qu'il entretient comme un bon feu : qui sait, peut-être le jeune garçon à qui il aura appris à lacer son gambison pourrait lui être utile, dans ses magouilles futures ?
Car s'il est un trait de caractère dominant chez Herluin, c'est la recherche constante du profit. Né dans la crasse, le vieux milicien n'a pas peur de se salir les mains pour obtenir ce qu'il veut. Bien que nombre de ses miliciens et amis savent qu'il trempe dans des affaires à la netteté toute relative, la vaste majorité préfère ignorer ou détourner le regard sur ses activités louches, les uns par aveuglement, les autres par loyauté. Qu'importe, la face clandestine de sa personnalité l'a forgé en tant qu'être humain, et malgré tout l'amour sincère qu'il peut porter à l'un de ses disciples, s'il doit choisir entre lui-même et un autre, le choix sera bien vite expédié.
◈ Histoire ◈
Il est des gens nés pour perdre, d'autres pour gagner.
Herluin était né pour perdre, et dès l'enfance, il en fut assuré. Sa mère, enceinte d'un père inconnu, avait été chassée de son logis et contrainte à la mendicité et au tapin. Accouché à même le sol du marché portuaire, entre les morues et les aiglefins, Herluin partait déjà avec un handicap de la taille d'une maison. Marbrume n'étant déjà pas tendre à l'époque pour les âmes désespérées, la mère ne survécut pas longtemps à l'accouchement, aux errances et aux sévices, laissant sur le carreau un nourrisson chétif et puant le poisson. Sa vieille nourrice revêche lui avouera même un jour que, si elle n'avait pas été incommodée par ses braillements de forcené, il aurait fini dévoré par un des pélicans opportunistes guettant la boustifaille au marché.
Cette vieille peau qui l'avait recueillie portait le doux nom de Nora, une vieille mégère détentrice d'un orphelinat. Cet endroit sordide regroupait toute une tripotée d'abandonnés, de bâtards et de laissés pour compte. Loin d'être un lieu de sauvetage pour les gamins dont le monde ne voulait pas, c'était surtout une véritable mine d'or pour les différents artisans de la ville, qui pouvaient y engager de petites mains à moindre frais. Durant près de dix ans, et après avoir été nourri de lait ranci et de maigres restes, Herluin grandit parmi les jeunes ouvriers de Nora, ne tardant pas à être mis lui-même à contribution pour gagner sa croûte, et rembourser la dette éternelle qu'il devait à la fripée. Ces années de labeur et de mauvais traitements lui forgèrent un caractère bien trempé, et en quelques années, tous les enfants plus grands que lui passèrent de bourreaux à victimes, alors qu'il apprenait à rendre les coups et à se mettre les bonnes personnes dans les poches.
Fort heureusement, le temps fit son office pour la vieille Nora, qui expira dans son sommeil à un âge canonique. Approchant les douze ans, Herluin tenta d'abord de reprendre les affaires de l'ancienne, mais sa jeunesse ne joua guère en sa faveur et il ne fut pris au sérieux par personne. Il fut alors à nouveau appelé vers la rue qui l'avait vu naître, et se débrouilla pour survivre en volant et s'acquittant de petits travaux payés au rabais. Il fut souvent tenté de rejoindre une des nombreuses bandes traînant dans la mélasse du bourg, se mêlant à quelques méfaits perpétrés par l'un ou l'autre gang évoluant dans sa partie de la ville. Sa soudaine attraction pour le guet de la ville étonna tous ses amis d'alors, et c'est âgé de quatorze ans qu'il devint veilleur pour le compte du duc du Morguestanc, au sein de la bien vilaine Marbrume.
Herluin fit toute sa carrière dans le guet de la ville. A l'époque, ses véritables ennemis n'étaient que des voleurs, passeurs, maquereaux, prêteurs sur gage, faux monnayeurs, assassins... Il se fit cependant un devoir de conserver de bonnes relations avec les gros poissons de la cité, s'acoquinant aux plus grands truands afin de développer des relations de bénéfice mutuel. Corrompu jusqu'à la moelle, Herluin n'en avait cure : depuis son entrée dans le guet, il avait été la mascotte et le fils spirituel de son capitaine, Aymeric Corbeau, lui-même vendu à quelques influents barons de la pègre. C'est au cours de cette période de 'faste' que le bougre décida de se marier et de fonder une famille, prenant pour femme une jeune lavandière du nom d'Anceline. La demoiselle lui donna six enfants avant de mourir de l'accouchement du septième : Alaine, Aymeric, Rodric, Méline, Louise et Gaucelm. Si Aymeric et Gaucelm périrent tous deux à un âge fort précoce, l'Anceline pourvut tout de même Herluin d'une progéniture pérenne, amenée à durer dans le temps.
Le reste de sa carrière au sein du guet de Marbrume se déroula sans grandes histoires, alors que vieillissant, il se faisait plus rare en patrouille, plus présent derrière un comptoir. Illettré, le bougre compensait son manque de lettres par un esprit mathématique aiguisé par des années à compter le fruit de ses sournoiseries avec le capitaine Corbeau. Là où les lettres ne sont pour lui que de vagues hiéroglyphes indéchiffrables, il n'y a pour lui que la courbe d'un chiffre qui fasse véritablement sens. Ainsi, il est naturel que son capitaine, lui-même vieux et mourant, use de ses capacités et en fasse son comptable de circonstance. La mort du vieil Aymeric coïncida étrangement avec le début des emmerdes pour Marbrume, comme si sur le cadavre roide de l'ancien officier venait s'amonceler une nuée de corbeaux de mauvais augure...
Quand les rumeurs s'emparèrent des tavernes et des places de marché, Herluin n'y prit guère attention. La populace était friande de ces verbiages teintés de fin du monde, après tout. Quand les premières vagues de réfugiés rendus à moitié fous firent leur entrée fracassante aux portes de la ville, et lorsqu'il dut en mater plus d'un à l'aide de ses jeunes recrues, le vieux guetteur commença doucement à sentir l'odeur charriée par le vent... Une odeur de merde et de mort, des relents de putrescine qui venaient déjà noyer leurs miasmes dans les rues bondées de la cité du Morguestanc. A l'époque, cela faisait longtemps que Herluin ne sortait plus de sa caserne, se contentant de donner ses ordres à la jeunesse, voire de superviser leur entraînement plus que basique en restant le cul vissé sur un tabouret. Aussi, quand le cataclysme s'abattit sur la ville, il ne faisait pas partie de la première ligne.
A l'appel du roi, Rodric, son unique fils vivant, répondit en s'armant à la place de son père. Herluin ne l'en dissuada guère, la simple idée de se retrouver sur un champ de bataille éveillait son arthrite. Ainsi périt le vaillant Rodric, à jamais enterré sous la Fange et ses diables. A la fermeture des portes, Herluin accusait déjà le coup : en l'espace de quelques mois, il avait pris quelques années de plus. Le duc Sigfroi avait ordonné la mise en place d'une milice, et de part sa carrière au sein du guet de la ville, le vieux magouilleur avait été sommé de participer à la formation des recrues. Autant dire que l'ancêtre était ulcéré : la plupart de ses bons éléments étaient morts sous la bannière du roi, ses nouveaux disciples savaient à peine tenir une fourche, et la menace des Fangeux avait instauré un climat de terreur au sein des rues. Mener les jeunes au casse-pipe revenait à faire courir des veaux à l'abattoir, mais le duc Sigfroi avait été clair avec ses nouveaux soldats : pas le temps, pas la pitié.
C'est durant ces heures troublées que Herluin acquit le respect de la milice, préparant les hommes comme il le pouvait, avec l'expérience qu'il pouvait leur apporter. A vrai dire, il ne le faisait ni pour le duché, ni pour ses habitants. Il le faisait pour ses filles, et avant tout aussi, pour lui-même. Tant qu'il détenait un office au sein de la milice naissante, le vieux bougre était à l'abri et pouvait envoyer les jeunes à l'assaut sans avoir à y poser lui-même les orteils. Lors de l'attaque des Fangeux dans la Hanse, Herluin perdit la jeune Méline qui, enceinte, avait été jetée en pâture aux démons. Sa mort affecta beaucoup son père, qui redoubla d'effort à travailler avec les autres officiers de la milice. Le côté paternel d'Herluin joua sans doute un grand rôle dans la bonne réputation dont il bénéficia chez les plus jeunes miliciens : en ces temps d'horreur et d'incertitude, une vieille toison blanche donnant des conseils avait un côté réconfortant. La Fange n'avait pas encore avalé tous les guerriers... du moins, ceux qui en avaient l'apparence.
Lors de la rafle pour le Labret, Herluin fit en sorte de mettre à l'abri ses dernières filles, bien qu'il prêchât l'intransigeance et la fermeté avec les 'volontaires' rétifs. Il fut néanmoins surpris, et horrifié, en apprenant que dans son dos, Louise avait préféré suivre un jeune homme dans le Labret. Si beaucoup virent l'opération comme un succès, avec son lot de morts déjà bien assez nombreux depuis le début de l'apocalypse, Herluin n'y vit qu'un douloureux échec. En effet, Louise ne vit jamais sa cabine construite, elle et son mari ayant péri sous les morsures des Fangeux. Rendu toujours plus aigri par ses déconvenues, Herluin ne tarda pas à retremper dans ses affaires louches, estimant reprendre au duc tout ce que ses décisions lui avaient coûté. Fort heureusement pour lui, ses vieux camarades et ses anciennes connexions s'étaient pour la plupart retrouvées sous la coupe du Couturé, créature sibylline ayant réuni toute la truanderie de la ville sous sa coupe. Les affaires reprirent en catimini, Herluin se servant de sa position privilégiée pour forcer quelques mains, et tout en payant sa cotisation à la guilde, bénéficier des avantages conférés par ses puissants alliés de l'ombre.
Lors du couronnement de Sigfroi en tant que nouveau roi des macchabées en sursis, Herluin joua un rôle quelque peu tragique. Assistant tout d'abord à la cérémonie à une place privilégiée (pour un roturier) en hommage à son âge et ses services, il fut tiré du spectacle par les cris de mille gosiers braillant deux phrases à glacer le sang : la Fange aux portes, la Fange en ville. Herluin, avec sa patte folle et son arthrite, n'avait certes pas pris part au combat, mais avait organisé ses coutileries sous l'impulsion du capitaine de l'Intérieure afin qu'elles traquent les responsables de la brèche ayant invité les monstres au festin. Les seuls ordres qu'il annonça à ses marauds furent sans équivoque : aucune pitié pour le traître, aucun procès pour l'hérétique. A vrai dire, le vieux bougre avait pensé que la couronne, souhaitant des résultats, se satisferait sans doute des nombreux fautifs pointés du doigt par l'arbitraire, et outre les purificateurs qui furent définis comme le véritable élément déclencheur de la catastrophe, il y eut de nombreuses victimes collatérales pour lesquelles seule l'intransigeance des paroles d'Herluin sonnèrent le glas. Non dépourvu de conscience, le vieillard s'en dédouana cependant très facilement : après tout, n'était-il pas un simple pion dans un engrenage plus complexe ? Il s'était montré un homme de poigne, comme le seigneur Sigfroi en avait besoin, et comme il en récompensait...
Le revers de la médaille, cependant, fut le coût de cette journée en vies humaines. Point qu'Herluin ne s'offusqua de l'hécatombe, lui qui avait déjà connu la chute de Langres et du Morguestanc, l'enfer de la Hanse et l'hécatombe dans le Labret. Non, ce qui triturait plus encore l'ancien, c'était le nombre de ses collaborateurs que les Fangeux avaient fait expirer en si peu de temps. Certains de ses réseaux, naguère florissants, lui étaient devenus inaccessibles faute d'intermédiaires, et d'autres de ses miliciens corrompus avaient passé l'arme à gauche en tentant de défendre le Chaudron. Un simple contretemps, car les relations qu'il entretenait avec le Couturé lui assuraient quelques arrières et quelques contacts pour tout remettre en ordre. Néanmoins, les déboires rencontrés par la guilde des voleurs suite à l'utilisation d'anciens égouts lors du récent désastre donnèrent quelques peines à Herluin pour reformer des liens solides et durables avec les truands, que le roi voyait soudain d'un oeil bien moins indulgent...
Des années déjà que le fléau dure, et malgré les coups vaches, le vaisseau tient bon. La milice, qui maintenant ressemble à quelque chose, ne se repose plus sur les anciens comme à ses turbulents débuts. Voilà qui laisse à Herluin tout le loisir de s'adonner à ses activités extérieures, tout en passant pour un héros, voire un père de substitution pour les membres de sa coterie. Etabli comme sergent, il occupe le plus clair de son temps à se faire cirer les bottes à la caserne, à tenir des comptes, et à trouver le bon mot pour faire rire et détendre l'atmosphère chargée d'orage qui plane sur la cité toute entière. Déjà grand-père d'un jeune gamin portant son propre nom, dont sa survivante de fille accoucha l'an dernier, Herluin voit se profiler pour lui une période de faste, ce après les années de disgrâce et de disette ayant frappé le royaume.
Partageant son temps entre le Goulot, le Quartier de la Milice et le Port, Herluin reconstruit patiemment son réseau de coquins, maquereaux, contrebandiers et autres crapules. Jusqu'ici, le bougre a toujours su rester en bons termes avec le Couturé, ce malgré les péripéties entourant l'attentat contre le roi. Mais plus le vieux sergent se rapproche de la tombe, plus ses desseins deviennent sombres et retors. Il n'est pas rare de le voir accroché à l'un des parapets de sa caserne, certains jours, scrutant l'horizon au nord, en direction du quartier des nantis...
Né pour perdre, il a vécu pour gagner.
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