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 Hector Dartigau[Validée]

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Hector DartigauChevalier
Hector Dartigau



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MessageSujet: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyLun 16 Mai 2022 - 20:31



Hector, Apôtre de la Tempête, Chevalier sans visage



Identité



Nom : Dartigau.

Prénom : Hector.

Age : 34 ans.

Sexe : Mâle.

Situation : Célibataire. Fils unique de parents trépassés et d'un oncle ainsi que d'un mentor fauchés par les Fangeux, il ne lui reste guère que la Déesse.

Rang : Chevalier. Né fils de palefrenier à la solde d'un baron dans un minuscule domaine, il devient par force de redevance page d'un chevalier de bas-étage, formé aux armes par son oncle. Au terme de multiples échauffourées et la mort de son mentor initial, Hector alors âgé de 22 ans devient lige de la baronnie des de Raison, où il demeurera jusqu'aux événéments récents.

Lieu de vie : Marbrume.

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : (voir topic Système Rp & Xp - Carrières)
+1 FOR ; +1 END ; +1 INI ; +1 PAR.

Compétences et objets choisis : (voir topic Système Rp & Xp - Compétences)

Compétences :

- Réflexes éclairs - Niveau 1
- Dégainer l'épée - Niveau 1
- Alphabétisation - Niveau 1
- Anticipation - Niveau 1
- Doctrine du culte - Niveau 1 (Peuple)


Objets :

- Épée courte. ( 14+1d8 ) ( Parade 8 ) ( +1 ATT en milieu exigu )
- Bouclier en acier. ( 6+1d6 ) ( Parade 16 ) ( Déstabilisant )

- Casque en plates. ( -1 INI, -2 ATT/HAB/PAR/TIR. )
- Harnois. ( -1 INI, -2 ATT/HAB/PAR/TIR. )
- Gants en cuir usé.

Apparence


Sa démarche impérieuse, conquérante, ses pas empreints d'une lourdeur massacrante s'estropient en pataude promenade. Son carcan cliquetant gagné par une crasse singulière, assemblage d'un harnois marqué par les affres du temps et d'épaulières lamellaires retenues par d'épaisses sangles de cuir elles-mêmes mouchetées de sang, le feu-Chevalier traîne le pas. Une paire de gants usés dissimulent ses mains caleuses et régulièrement couvertes d'hématomes, aux antipodes avec les croquenots sanglés et munis de crampons qui protègent les appuis de l'erratique homme d'armes, les tassettes ceintes à sa taille par un massif ceinturon de cuir craquelé par la chaleur et les hivers achevant la panoplie négligée d'Hector, lige de Léonice de Raison. De son dos cascade une chute de tissu lacéré, loqueteux, vestige de ce qui fut sans doute une cape par le passé - réduit à l'état de linceul balayant le sol dans le sillage de l'Apôtre. Son faciès se soustrait à la vue de tous au couvert d'une grille, le ventaille verrouillé sur son crâne labouré d'impacts, qu'il s'agisse de griffes ou de lames. Ainsi engoncé dans le rempart conféré par son statut, l'individu exsude d'une prestance inquisitrice, asphyxiante par essence. Quintessence de ce qui se voudrait être un vétéran, survivant marqué par les événéments secouant le Royaume depuis plusieurs années.

Pourtant, il ne s'agit là que d'une façade grotesque, échafaudée pour dissimuler la laideur psychologique et humaine de son bénéficiaire, sensiblement traduite par la honte accablante qui semble peser si lourd sur sa conscience que le simple exercice de la marche se transforme en pénible randonnée.

Encastrés dans les cavités oculaires se trouvent deux iris orageux, perpétuellement voilés par une sinistre alchimie de courroux, rancoeur, et chagrin. Complimentant son visage hideux, à l'image de ses exactions passées, sous le ventaille du Chevalier résident des traits durs, taillés à la serpe, grotesques et dénués d'harmonie. Une mâchoire trop carrée qui ajoutent au difformisme de son faciès, un nez profondément défiguré par les nombreuses épreuves subies par le cartilage, et une profonde balafre exposant l'intérieur de sa narine gauche, frôlant ses lèvres inégales et ainsi tordues en un éternel rictus inquiétant. Dépourvu de colifichet, son cou de taureau émacié par la malnutrition n'est point dépassé par une quelconque crinière sauvage - ses cheveux corbeaux rasés particulièrement courts afin de ne pas accumuler une sueur qui, dans les pires des cas, entraînerait des sécrétions lacrymales, estropiant ainsi son efficacité au combat. Car malgré sa désertion face à un mal jugé surnaturel, face à sa honte insurmontable tant et si bien que pénitence aux yeux de la Tempête n'est qu'un lointain espoir, Hector reste focalisé sur ses capacités martiales.

Véhicule d'une vengeance maternelle, il incarne un formidable opposant. Dévoué au succès de sa sanglante croisade solitaire et vaine, le Chevalier dispose des atouts acquis au cours d'une vie constellée par la violence, et dont le corps témoigne d'une dextérité nécessaire à l'application de sa supériorité physique passée. Sa musculature jadis grasse propre aux hommes forts d'époque, et bien nourris, l'exode doublée de la réduction des territoires du Royaume s'est également traduite par une pénurie alimentaire conséquente pour le brun. S'élevant au mètre quatre-vingt, il présente une constitution athlétique, reposant sur deux pieds fermes, manifestement habitués à l'effort, accompagnés de cuisses profilées et de mollets proéminents qui sont preuves d'une capacité à se mouvoir aisément et prestement. Un fessier ferme, surplombé d'une échine dont les muscles dorsaux sont vigoureux, et les trapèzes robustes. La face est à l'image de l'arrière, dévoilant une ceinture abdominale asséchée par la famine, elle-même dominée par un solide plastron pectoral et souligné.  Deux épaules trapues arborant de puissants bras, et des mains fermes comme des étaux d'acier, investies de la volonté divine qu'il s'acharne à infliger aux infidèles. Construit par un cycle infini de férocité et de sauvagerie foncièrement humaine, éclipsé uniquement par la résurgence d'un mal ancestral et jusqu'alors inconnu : les Fangeux. Des créatures face auxquelles ses sens guerriers accrus ne valent rien, et pour qui son aisance physique n'est guère plus qu'une maigre résistance avant de lui arracher bras et jambes, ou de fouir dans ses entrailles et viscères pour sélectionner ses tendres organes. Vivacité éteinte, carrure inutile, expertise désuée. Ainsi, la ferveur guerrière d'Hector s'était éteinte.

Jusqu'à ce qu'Elle ne se présente à lui.
Son corps est son outil, et il n'est que Son instrument.

Personnalité

Hector subit les conséquences de son obsession pour sa divinité, certains le qualifiant de fanatique malgré son attitude généralement taciturne et introvertie. Converti à un jeune âge, et sensiblement endoctriné par son oncle, le Chevalier s'est persuadé de vivre une vie acétique malgré ses excès nutritionnels passés, préservant son être de tous les plaisirs charnels et drogues naturelles afin de conserver son tranchant pour la Tempête. Un voeu de dévouement corps et âme à sens unique à l'égard de celle qui règne sur le domaine du fantasmagorique. Vecteur d'une vertu relative et d'une moralité ambivalente, le féroce lige jadis fier et arrogant se targue d'un nouveau devoir, d'une mission de pénitence, afin de quérir à nouveau les faveurs de Rikni. Malgré tout forgé par un oncle à une époque désormais révolue, sa loyauté - usuellement - ineffable ne l'a failli que face aux hordes de Fangeux qui réduisirent en pièce le Roi et son armée. Prompt à la violence, lorsque les lois jugées sacrées et issues de la Trinité sont transgressées, Dartigau n'est pas dépourvu de ruse et malice pour autant. S'il s'était effondré, suite à sa désertion, un récent événement l'aura arraché à sa torpeur léthargique, conjurant toute la volonté indomptable subsistant en lui afin de surmonter l'épreuve envoyée.

Car, vous l'aurez compris, Hector se persuade que les Fangeux ne sont qu'une épreuve envoyée par leur déesse afin d'éprouver l'Humanité. Épreuve à laquelle il s'est heurté, et a échoué. Désorienté et en proie à un doute inédit, singulier, son récent éveil rassénère ses positions en tant qu'auto-proclamé "Apôtre de la Tempête". Au-delà de son fanatisme, le Chevalier est un individu pragmatique, même sa cape qu'on pourrait supposer encombrante et hors de propos est un outil destiné à entraver suffisamment longtemps un Fangeux pour le pourfendre sans se mettre à portée des griffes. Quand bien même cette théorie reste à être mise en pratique. Dévoué à l'entretien de son corps et de sa lame au détriment de son armure crasseuse qui mériterait une certaine attention, le brun arpentait tout le jour durant les rues des bas-quartiers, précédemment à son rêve. Silhouette presque spectrale par essence dans son accoûtrement d'avant-guerre, errant après leur fuite vers l'Est avec la dernière des de Raison, le lige n'était guère plus qu'une loque humaine aux antipodes avec ce qu'il fut jadis.

Troquant sa joie de vivre et sa bienveillance passée pour un noir désir d'annihilation à l'égard de l'envahisseur, le Chevalier se doit de retrouver la vaillance martiale qui était sienne avant l'effondrement du Royaume tel qu'ils le connaissaient. Engourdi, parfois même maladroit, malgré ses vingt ans d'expérience dans le domaine des armes, Hector se fustige à la moindre erreur, se condamnant à répéter ad nauseam les divers exercices enseignés il y a une éternité par son oncle. Loin d'être désintéressé ou encore noble, le détestable Chevalier prêtera main-forte aux braves et vaillants qui pourraient nécessiter son aide, pour peu qu'il s'agisse d'honnêtes gens, car il s'agit là d'une des attentes de Rikni - ni plus, ni moins. Pas de compassion et encore moins d'empathie pour ceux qui subissent sous la protection de ce qu'il reste du Duché, inconscient que son existence toute entière relève d'une chance improbable, d'astres alignés afin de fomenter sa survie. L'intransigeance à son paroxysme, et ce en dépit de sa faiblesse actuelle.

Lorsqu'il entre en mouvement, c'est avec la férocité dégénérée qu'on lui a enseigné. Une célérité incompréhensible, dépassant les normes avec une aisance écoeurante. Une agilité rendue rigide par son attirail, couplée avec une force physique écrasante selon les standards humains. Arc-de-lumière vif de mort pourpre, assauts frénétiques et consécutifs qui martèlent hérétiques et renégats avec une vigueur renouvelée par chaque étincelle générée par l'entrechoc des lames. Une rage viscérale naissante, un rugissement avide d'un carnage qui n'est pas sans évoquer le tonnerre et la peur qui lui est intimement liée, intimidant autant que brutalisant. Vindicative tempête d'acier et de douleur, une hostilité virulente qu'il endosse et ôte comme un manteau qui dément sa discipline, et qui s'illustre aux yeux des néophytes comme une peur primitive, une angoisse animale, un frisson glacé et intrusif qui s'enfouit sous la peau comme un ver insidieux. Dans ces instants de déchaînement vocaux et physiques, Hector inspire une terreur bestiale, un effroi sublimé, une bouffée d'épouvante qui paralyse les poumons - conséquence, sûrement, du traumatisme d'un premier contact impuissant avec les Fangeux, sur-compensant son élan assassin et zélé pour réfuter l'idée même de fuir de nouveau. Un concept qu'il n'appréhende même pas, sa foi renforcée par l'affront d'un échec, car désormais, comme le Chevalier le prétendrait si bien...

"L'éclair frappe en un instant puis disparaît aussitôt. Mais le tonnerre, lui, annonce l'arrivée de la tempête. Le tonnerre gronde bien avant que l'éclair ne frappe, et résonne dans les vallées bien après que ce dernier ne se soit évanoui. C'est le tonnerre qui terrorise la vermine et sème l'effroi dans le coeur de l'ennemi. Alors... J'incarnerai le héraut de Sa venue. Je serai Son Apôtre - Son tonnerre."

Somme toute, un déserteur pris d'une crise de démence afin de surmonter son traumatisme.
Un bouffon endurci persuadé d'encore avoir un rôle à jouer malgré son insignifiance.


Histoire

Vrombissement.
La tranche de son bouclier heurtait la carotide de son opposant, profitant de la distance générée entre eux par l'impact pour tracer un arc-de-cercle mortel de sa lame. Cette dernière se logeait entre deux vertèbres après avoir partiellement délesté de son crâne le fantassin bravant Hector, et d'un coup de botte dans l'abdomen, le Chevalier libérait son instrument de guerre. Les flammes autour de lui donnaient un éclat incandescent à son armure, se réverbérant sur l'acier à la manière d'un halo incendiaire, tandis que dans l'obscurité cerclant le champ de bataille, les ombres projetées par les brasiers s'activaient, en pleine effervescence, comme autant de démon qui narguaient les futiles querelles des mortels. Raclant le plat de son épée sur son bouclier dans un crissement métallique caractéristique, le suivant de Rikni faisait volte-face, accueillant deux nouveaux adversaires engoncés dans du cuir matelassé, l'un armé d'une masse d'arme, le second d'une large hache en croissant de lune.

Le son de sa respiration emplissait son crâne, la sueur coagulant dans le cuir le séparant de son harnois lui conférant l'impression de frire dans son carcan. Ses flancs se soulevaient comme autant de soufflets de forge, et la fatigue nécrosait ses muscles plus efficacement que la morsure de l'hiver. Transi, Hector marquait un arrêt, chaque seconde de repos le revitalisant - ou, à défaut, lui permettant de lutter, à la recherche de son second souffle. La fuite du front l'avait exténuée - et maintenant que la nuit et ses pillards les assaillaient, il se donnait l'impression de faiblir. Pas encore.

Pas sous le ciel nocturne où Elle l'observait.

Grondement du tonnerre.

***

Coûtant la vie à sa mère dans une tragédie ô combien trop commune pour l'époque et né fils d'un palefrenier à la solde d'un petit baron, Hector n'aurait dû être guère plus qu'un homme du peuple comme tant d'autres. Pourtant, lorsque la maladie emporta son paternel alors qu'il n'était même pas encore capable de marcher, une vieille dette du baron refit surface - et ainsi fut-il expédié aux bons soins de son oncle, maître d'arme par nécessité à la solde de basse noblesse. Rapidement devenu page d'une ordure proclamée chevalier, se voyant enseigné les voies de la Tempête dès son plus jeune âge au même titre que le maniement des armes entre deux corvées et exercices d'une éducation trop belle pour un roturier de son ampleur, Hector jouira d'une enfance telle qu'il n'aurait jamais pu en obtenir sans concours de circonstances.

***

Décharge neuronale.
Le bouclier accusait l'impact de la masse d'arme, propageant un choc électrique à travers os et ligaments tandis que le Chevalier fléchissait péniblement, la violence de l'impact fragilisant ses appuis malgré sa posture statique. Ses iris orageux roulèrent dans leurs orbites, percevant l'intention du second bandit avant même que sa hache ne soit armée par les deux épaules la soutenant - et la garde de son épée s'écrasait sur l'os zygomatique de son oeil droit, crevant ce dernier en plus de le contraindre à reculer. Juste à temps pour accuser un nouveau coup de butoir qui expédiait Hector à genoux. A la merci de son bourreau.

Craquement sonore, et un éclair zébrait le ciel, châtiant un arbre bordant la route sur leur droite, éclipsant momentanément le dégradé d'orange qui nimbait la scène au profit d'un bleu électrique singulier. Elle ne m'a pas abandonné en dépit de ma faute. Galvanisé, l'Apôtre entrait en mouvement avec une célérité insoupçonnée - la pointe de sa lame perforant l'aine désormais exposée de son adversaire. Une légère torsion du poignet, sectionnant et ravageant l'artère, et il écrasait de nouveau son bouclier dans la rotule opposée, éjectant le pillard au sol pour qu'il se vide de son sang à gros bouillon. Assourdi par la déflagration liée au roulement du tonnerre - ou était-ce le temps qui battait à ses tempes ? -, le Chevalier mit un instant de trop à se remettre sur pied.

***

Joutes et duels se succédèrent, où zèle et assiduité remplacèrent talent et aisance. Une mauvaise chute de son destrier, tête la première, lui ouvrit partiellement le visage sur une pierre mal logée, donnant naissance à sa laide balafre exposant l'intérieur de sa narine gauche. Hector ne saisissait pas les concepts d'honneur et de chevalerie ce qui, inévitablement, le plaçait dans une situation contrite. Inapte à appliquer des principes qui lui étaient étrangers, quand seuls les dogmes de Rikni s'étaient gravées dans sa psychée depuis la tendre enfance, l'Apôtre tirait progressivement davantage sur le tueur, le mercenaire, dans ses méthodes et résultats, que sur la noble profession à laquelle il semblait jusqu'alors aspirer. Son oncle s'acharnait, son renforcement musculaire et son maniement des armes se voulant rigoureux, sans qu'il ne parvienne à enseigner à son neveu autre chose qu'une discipline creuse, militaire, et dénuée de l'humanité dont il manquait tant en dehors de sa vie civile. C'était ainsi ; Hector n'était guère plus qu'un instrument qui semblait manquer de ferveur, de volonté, le vide dans ses saphirs céruléens se traduisant par une perpétuelle position de spectateur dans son existence, et ce, malgré la chance insolente dont il disposait.

***

La hache fit plier la plaque, lui fêlant plusieurs côtes en plus d'arracher un râle d'agonie au Chevalier accablé par la pointe de douleur, tombant sur le flanc. Un second coup s'abattait presque aussitôt, avec une frénésie rarement vue, dans le but de pourfendre un Hector visiblement acculé. Tout du moins, jusqu'à ce que son épée parvienne à crocheter la lame en croissant, stoppant net dans sa course. Et les deux hommes se mirent à hurler à plein poumon à mesure que la hache gagnait du terrain vers le gorgeret de l'Apôtre. L'un avait l'avantage du sol comme appui, tandis que le pillard avait l'ascendant en ajoutant tout son poids à la force qui appuyait sur la fine épée. Inexorablement, Dartigau perdait du terrain malgré son rugissement de forcené, l'oxygène ne parvenant plus à alimenter ses membres transis par la fuite et l'affrontement subséquent. Le tranchant de la hache parvenait enfin à faire plier les coudes du combattant carapaçonné, signant un triomphe imminent en dépit des injures et prières de ce dernier.

Puis vint Léonice de Raison.

***

Ce fut à l'âge de vingt-deux ans uniquement qu'Hector se démarqua alors que, escortant le Baron de Raison jusqu'au domaine où résidait son mentor, ce dernier fut pourfendu d'un trait meurtrier dans la gorge. Une embuscade de mercenaires, esseulant le jeune page et la garde rapprochée de la baronnie face aux carreaux d'arbalète, javelines et férocité des robustes hommes de campagne. Ce qui les prit de court fut sans doute le fait qu'au lieu de fuir, ou capituler... celui qui deviendrait l'Apôtre de la Tempête se mit à pousser un hurlement à glacer le sang, ajoutant à son visage affreux et mutilé avant de mener une charge galvanisée, à corps perdu, rapidement suivi par ses comparses d'infortunes sur les embusqués - rétribution pour son défunt mentor, toute vermine qu'il fut, mais également parce qu'Elle exigeait le châtiment des félons. Au terme d'un bain de sang coûteux, Hector pénétrait, triomphant, dans la baronnie de son enfance.

***

Le seau en bois heurtait à l'arrière du crâne le pillard, la commotion suffisant à le déséquilibrer assez longtemps pour qu'Hector n'écrase son croquenot dans une rotule, attirant le pillard à portée de main. Sa sénestre se saisissait de la nuque exposée, tractant férocement la gorge de sa victime vers le tranchant de la lame jusqu'alors utilisée pour retenir la hache. A nouveau, propre à la guerre, les vociférations et hurlements de rage autant que d'angoisse s'entremêlaient dans une cacophonie dissonante. L'effort tel que la salive franchissait les dents serrées en crachotant leur rage viscérale l'un à l'autre, un nouveau coup de seau offrit le mou nécessaire au Chevalier pour égorger son assaillant, ce dernier luttant encore quelques secondes avant que l'hémorragie ne finisse de lui faire lâcher prise, les iris orageux de son meurtrier harponnant le regard tournant vitreux du brigand. L'instant où l'éclat quittait enfin ses yeux globuleux, grotesque et propre à la profusion informe de chair humaine qu'incarnait l'évolution faillible de l'espèce, sembla durer une éternité, avant qu'enfin, l'Apôtre ne rejette sa victime de côté, haletant, momentanément cloué au sol.

Un regard en direction de Léonice de Raison, illustrée dans son usage du seau en bois, afin de lui adresser sa silencieuse gratitude, avant qu'une pluie diluvienne ne s'abatte sur eux, apaisant l'abyssal désir de meurtre du Chevalier gisant sur flanc, blessé, humilié et épuisé...

En plus d'être un déserteur.

***

S'étant ainsi illustré, le Baron de Raison s'empara de l'allégeance du page jusqu'alors considéré comme un échec, l'arrachant à son oncle et à la baronnie qui, de toute manière, n'avait guère plus d'usage pour lui, son mentor ayant trépassé. Une nouvelle fois, la chance lui souriait à son insu, devenant ainsi lige défenseur d'une baronnie, engoncé dans une épaisse armure dont ses ancêtres n'auraient jamais pu ne serait-ce que rêver, et d'armoiries qui n'auraient jamais dû être les siennes. Finalement, sa foi était récompensée. Finalement, son existence trouvait un semblant de sens. Léonice de Raison entra peu de temps après dans son existence, se mariant à son bienfaiteur, entrant de cette manière sous son égide, sa main de fer châtiant bandits et mercenaires aux exactions félonnes à travers la baronnie avec une ferveur rarement observée. Seulement, le Baron fut pourfendu lors d'une chasse, lamentablement, couvrant d'une honte incompréhensible de tous le Chevalier, et quelques années plus tard...

Vinrent les Fangeux.

***

L'air humide et chaud contrastait affreusement avec l'atmosphère électrique. Une tension malsaine troublait destriers et hommes. Réquisitionné par ordre du Roi, au même titre que la garnison des de Raison, Hector se retrouvait côte à côté avec son oncle, lui-même monté sur sa propre monture. Le noble en tête de colonne les avait fait s'arrêter en bordure des marais, où les sabots des chevaux ne s'enfonçaient pas encore suffisamment pour les rendre inutiles. Malgré cela, sous le regard médusé du frère de son géniteur, le Chevalier avait mit pied à terre, ses iris orageux scannant la pénombre naissante, les torches rudimentaires ne parvenant pas à éclairer les méandres boisés du marécage. Mollement, il arrachait sa lame à son fourreau, bouclier déjà sanglé à son avant-bras gauche, sceptique. S'illustrer auprès des hommes du Roi apporterait un prestige non négligeable à la maison l'hébergeant en plus de lui offrir statut et prestige. Le ciel était étrangement clair, ce soit, sans manifestation quelconque de Rikni, suffisant à faire poindre une once d'appréhension chez le désormais trentenaire. Les hénissements réguliers et bavardes des factionnaires stationnés alimentaient l'excitation caractéristique à l'approche du combat, son coeur accélérant progressivement tandis que l'adrénaline se propageait dans ses veines, son sang transformé en coulée de métal brûlant qui, s'il lui donnait l'impression de s'immoler, conférait également au Chevalier ce sentiment d'absoluité, de force hégémonique, qui le caractérisait jusqu'à présent. Endurci dans son expérience, au pinacle de son expertise martiale. Au paroxysme de ses compétences. L'exultation transcendait finalement son inquiétude.

Son oncle sur sa gauche déposait une main rassurante sur son épaule malgré l'âge qui se lisait désormais sur son visage, désignant de l'index une paire d'yeux rouges qui les scrutait sûrement depuis plusieurs secondes déjà, à une dizaine de mètres de là.

Un frisson glacial se propageait le long de son échine, figeant, contrairement aux autres qui s'esclaffaient de voir la pauvre créature esseulée, malgré qu'un mythe, une supposition, prenne pleinement vie sous leurs yeux. Son coeur ratait un battement lorsque l'abomination quittait son couvert d'une démarche penaude, sa gueule disloquée et décharnée contrastant avec les avant-bras maculés de sang séché qui pendaient mollement de chaque côté de ses hanches. La créature semblait si... lente ?

Presque immédiatement, une javeline sifflait dans sa direction, l'empalant au niveau de l'épaule et la faisant basculer dans l'eau vaseuse qui lui arrivait aux genoux. Sa position marquée par la hampe qui était dressée à la verticale hors de la fange, leur capitaine s'approchait au trot malgré la réticence de sa monture, s'en allant quérir le premier crâne des abominations surnaturelles, ainsi que son arme de jet.

Hector cligna des yeux.

Ils ne mirent qu'un instant pour l'arracher à sa selle.
Ou était-ce dévorer sa monture ?
En l'espace d'un souffle, destrier et noble étaient réduits en lambeaux de viande lacérés, démembrés et engloutis.

Un hurlement guttural, et la bataille débuta.
Le bain de sang débuta.

Ils avaient jailli du sol avec une célérité inhumaine, dissimulés, allongés sous la vase, composant un couloir qui permettrait à leur proie de s'enfoncer dans le marais. Et déjà, ils se ruaient dans leur direction.

Dartigau tourna la tête vers son oncle.
Et il le découvrit, éviscéré, une créature rachitique juchée sur lui à califourchon, lui dévorant les entrailles alors que son visage était encore secoué de spasmes de douleur.

Les yeux azurés du Chevalier roulèrent dans leur orbite.
Et une épouvante animale lui fit tourner les talons, alors que les Fangeux donnaient naissance à un orchestre sépulcral inédit. Qui éclipsait toute la violence, toute la guerre, toute la mort qu'avait pu connaître Hector.
Une mélopée composée uniquement de hurlements d'horreur et d'agonie.

Enfourchant son destrier avec une hâte trembla nte, haletant sans trouver son souffle, Hector poussa une monture déjà terrifiée au grand galop, laissant derrière lui tous les autres consumés par la Fange.

***

Ainsi, l'unique amende à laquelle s'adonna Hector fut de ravir sa régente, Léonice de Raison, ainsi que le minimum syndical, avant de fuir vers l'Est, sans jamais mettre le moindre mot sur sa trahison, sa désertion, et surtout...

La terreur irrationnelle qui le submergea ce jour-là.

Finalement...

Une existence inepte pour un bouffon inapte.

Durant les événements du couronnement, pétri d'effroi, Hector ébranlé par l'apparition des Fangeux se contentera de suivre Léonice de Raison comme son ombre, foudroyé sur place par la terreur irrationnelle l'ayant jadis cueilli. C'est au terme de cette tragédie, néanmoins, que ses cauchemars seront bercés par une voix surplopbant lzs cris d'agonie de ses paires.

Celle de la Tempête, l'invectivant de reconquérir sa dignité, la démence passagère le curant de son traumatisme occulté par une foi flamboyante, réalimentée par l'étincelle d'instinct guerrier subsistant après toute cette servilité docile. Rikni était venue à lui dans ces temps troublés, lui rappelant ô combien d'un apostat il se rapprochait en fuyant l'affrontement à de multiples reprises. Il s'agissait là de sa dernière chance, d'une ultime clémence que sa miséricordieuse adorée lui conférait.

Il ne connaîtrait plus la Peur.

Résumé de la progression du personnage :



/


Derrière l'écran


Certifiez-vous avoir au moins 18 ans ? Malheureusement - rendez-moi les jeunes années !

Comment avez-vous trouvé le forum ? Par une camarade prochainement inscrite.

Vos premières impressions ? Design incroyable, post-apo médiéval étant une thématique fantastique, le design mêlant tous ces rpgs/wargames avec des illustrations typées "peintures" d'époque, c'est aussi l'harmonie dans les avatars de chacun qui participe au charme de l'endroit !

Des questions ou des suggestions ? Nada, certifié ITIL mais bien incapable de faire preuve d'agilité !

Souhaitez-vous avoir accès à la zone 18+ ? Par défaut, surtout si ça implique d'y être pour les tortures et autre.



Dernière édition par Hector Dartigau le Mar 17 Mai 2022 - 9:51, édité 3 fois
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Laura LucetCouturière
Laura Lucet



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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyLun 16 Mai 2022 - 21:09
Quelle écriture sublime ! Je suis fan Hector Dartigau[Validée] 1f60d Et quel personnage intéressant, torturé à souhait comme on aime !

Vivement la validation ! Tchoutchou
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Hector DartigauChevalier
Hector Dartigau



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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyLun 16 Mai 2022 - 21:53
Moi qui tremblais dans mes braies à l'idée de poster parce qu'après avoir regardé les autres présentations, je m'étais mis à parler mandarin, ça me fait infiniment plaisir, merci beaucoup Laura !


Dernière édition par Hector Dartigau le Mar 17 Mai 2022 - 7:41, édité 1 fois
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Théophile CastaingMilicien
Théophile Castaing



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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyLun 16 Mai 2022 - 23:47
Bienvenue Hector.

Voilà un personnage fou et torturé comme je les aime Beau goss²

Puisses-tu trouver la paix parmi nous et au plaisir de te croiser InRP
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InvitéInvité
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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyMar 17 Mai 2022 - 6:18
Bienvenue Hector !

J'ai adoré te lire. Ton personnage est tout particulièrement intéressant. J'aurai grand plaisir à le croiser avec sa Dame. Wink
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Hector DartigauChevalier
Hector Dartigau



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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyMar 17 Mai 2022 - 8:26
Tout de suite, fou, c'est presque vexant ! Je préfère le terme de "religieusement assimilé" !

À très prochainement je l'espère, merci pour le temps accordé à la lecture de ma fiche !
[J'en profite pour mentionner une rapide relecture et correction de coquilles/répétitions + ajout des événements récents comme le couronnement et surtout, le rêve primordial à sa sortie de léthargie !]
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AmauryEl potiprêtre écriteur dessineur
Amaury



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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyMar 17 Mai 2022 - 8:36
Je ne tablerai pas dans l'originalité et ne ferai que confirmer ce qui a déjà été énoncé : quelle plume !
Il est rare de voir une scène d'action bien retranscrite ; bien détaillée, suffisamment percutante pour ne pas ennuyer le lecteur... Tu es indéniablement doué pour ça !

Bienvenu parmi nous, Hector :D
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Dame CorbeauMaître du jeu
Dame Corbeau



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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] EmptyMar 17 Mai 2022 - 13:19
Et salut D'artichaud !
Je me suis occupée de ta validation, ainsi que de cette de ta protégée, rien à redire sur le contenu, j'aimerais cependant qu'à l'occasion tu nous trouves un visage pour ton don juan version déchiqueteuse à bois. Si tu as besoin d'aide pour les cicatrices ont a plusieurs(dont moi) fan de retouche sur le forum et discord.

Rien ne presse en soi, c'est pour que les gens puissent se faire une idée rapide de la trogne que se paye ton champion. Dernier point que je rappellerais aussi à Léonice, elle s'est servie de son titre et influence pour que le tiens soit reconnu, mais se faisant ton statut caché de déserteur pèse comme une hache au dessus de vos nuques à tout deux, alors prudence.

Je te valide donc et te donne une jolie couleur bleue. Tu peux trouver ta carrière ici. Chercher un rp par là. Et te faire un petit journal dans ce coin.

Bienvenue parmi nous
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MessageSujet: Re: Hector Dartigau[Validée]   Hector Dartigau[Validée] Empty
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