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| Maître de JeuAdministrateur
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| Sujet: Re: La Noblesse Mar 4 Avr 2023 - 17:25 | | |
1. GénéralitésLe Duché de Morguestanc est l'un des quatre grands duchés qui composent le royaume de Langres. Etablit depuis au moins le Ier siècle après la création du Royaume, - date correspondant aux premiers écrits retrouvés -, il est la marche orientale, tournée vers la mer et commerce. Toutefois, de part sa position géographique, les comtés du Nord de la terre sont connus et reconnus pour l'appréciation militaire. Les premiers ducs de Morguestanc dont le nom a été oublié depuis le temps ont fédéré un ensemble morcelés de peuplades revêches, et ont établis des citées fortes et autonome dont l'apogée se trouve aujourd'hui être la capitale : Marbrume. Inscrit dans le système féodal depuis un millénaire, il gouverne indépendamment de la couronne 17 comtés qui lui rendent hommage régulièrement. Le Morguestanc, et plus largement tous les duchés du Royaume, répondent aux obligations instaurées par le Traité des Cinq, en l'an de grâce 347. Par la présente, le document atteste de la victoire et de l'union indéfectible des peuples par le Roi autour d'une culture et d'une religion commune à tous. Par conséquent, les Ducs sont liges de la couronne et jouissent d'une voix consultative lors des ordonnances du conseil des Pairs. Ils ont pleine gestion de leurs biens et de leurs terres, mais doivent en retour obéissance et respect au Roi. Cette considération mutuelle et la largesse qu'autorise un tel système a immanquablement conduit à des guerres civiles fratricides. Chacune d'elle a permis de forger les limites territoriales que l'on connait aujourd'hui et les jeux de pouvoir entre les grands seigneurs. L'urbanisation, la gestion agraire et le respect de la loi incombent donc à la noblesse, dépendamment du niveau hiérarchique et de l'échelle à laquelle ils se trouvent. Des édits peuvent être promulgués plus ou moins localement, et le Duc demeure l'autorité légataire la plus puissante en dehors du Roi et de ses représentants nommés. Aussi, tous les sujets d'une terre peuvent mander la protection et/ou la justice de l'institution politique locale, et pour les affaires les plus graves, demander l'intervention du tribunal royal. Bien entendu, la tenue de tels conseils est presque impossible, et la plupart des affaires sont réglées par dérogations. En outre, les contacts avec la famille royale de Langres est très restreinte, et seule la haute noblesse peut se targuer de réellement fréquenter ces sphères. D'ailleurs, il est important de distinguer deux types de noblesse : la noblesse de robe et celle de l'épée. La première est attrait des nobles occupant des fonctions juridiques ou de gouvernement, mais qui peut également être en charge des finances d'une terre. Ces offices, ou charges, sont acquises par nomination généralement et peuvent se transmettre d'une génération à l'autre, bien que cela ne fût pas toujours le cas. En effet, souvent moquée pour ses origines souvent bourgeoise, la noblesse de robe s'est petit à petit transformée à compter de l'an 578, en fermant l'accession aux hautes fonctions étatiques à la roture. Bien sûr, dans les faits, la nomination n'est pas interdite aux gens de plus basse extraction, mais les membres des groupes politiques veillent à maintenir le respect durement acquis. La noblesse d'épée, quant à elle, correspond d'avantage aux standards connus : il s'agit de famille possédant un ou plusieurs titres d'ordre militaire, dont la succession se fait par héritage direct. Elle est considérée comme la vieille noblesse et dépend directement de cette classe sociale ; les fonctions occupées par la noblesse d'épée ne peuvent être occupées que par elle seule. Le peuple ne peut donc jouir de ces titres de quelconque façon que ce soit. Toutefois, il est important de retenir que la noblesse de robe n'est pas non plus la noblesse de cloche : des roturiers anoblis pour l'exercice plénier de fonctions administratives ou municipales comme les échevins ou les baillis. 2. Société féodalea. Poids de la religionLe Royaume de Langres pratique un culte polythéiste aussi vieux que son établissement : la Trinité. Religion officielle depuis l'an 0, elle vénère trois figures complémentaires que sont Anür, Serus et Rikni. Chaque Dieu possède ses attributs et ses caractéristiques reflétant les valeurs humaines attendues dans la société. Il demeure quelques différences de pratique selon les régions, et certains peuvent être d'avantage adulés que d'autres. Néanmoins, Anür occupe une place importante et spécifique sur l'ensemble du continent. Et bien que la religion officielle soit la Trinité au sein du Royaume, les pratiques et croyances locales ont permis la subsistance de pratiques prohibées comme la Quatoria. Les seigneurs locaux, situés [placer ici les lieux], autorisent ou tolèrent le culte Etioliste dont la mention a été gommé au fil du temps par le Temple. Chassé par sa Fraterie, Etiol est le symbole de la sédition, souvent utilisée par les rebelles lors des grandes guerres contre la couronne. C'est également un prétexte idéologique ayant mené à de nombreuses conquêtes, plus ou moins justifiées. Anür, la Mère, est un pilier fondateur de l'ordre féodal. Elle est la figure protectrice du Roi et par extension de la noblesse. Elle rassemble cette classe sociale autour de ses valeurs, et serait à l'origine des grandes lignées nobiliaires actuelles, faisant d'elles des personnes choisies par une créature divine, leur octroyant à la fois leurs privilèges mais aussi leurs devoirs envers le peuple. Par conséquent, un poids important pèse sur les épaules des nobles qui ont devoir de protection et de fidélité envers la Foi. Chaque châtellerie, baronnie, comté ou duché se doit d'avoir un ou plusieurs lieux de culte, - selon la densité de population -, et leur responsable veille à leur entretien. Il existe également des lieux saints, souvent liés à des figures sanctifiées au cours des siècles passés. La noblesse entretient donc un lien étroit et privilégié avec le culte, car les deux institutions sont les deux faces d'une même pièce : tandis que la première fait office de justice, la seconde est attrait aux mœurs. Or, l'un se nourrit perpétuellement de l'autre et y est totalement soumis. Par conséquent les nobles sont tenus de faire montre d'une parfaite piétée, et de respecter les enseignements religieux. b. Pouvoir et arméesLa société est régie par des classes sociales où la noblesse occupe une place prépondérante de part les lignées successorales et les devoirs qui leur incombent. Par conséquent, naître noble est un avantage non négligeable et permet d'accéder à certains privilèges. Bien qu'ils ne représentent qu'un très faible pourcentage de la population totale, ils sont les seuls à pouvoir gouverner et occuper les plus hautes fonctions du Royaume. Il est primordial de comprendre que si le peuple leur est dévoué et pour la plupart asservi, ce n'est que dans son intérêt ; la fonction de gestion et les responsabilités quant à la protection des biens et des personnes revient entièrement à la noblesse. Ils s'occupent, entre autre et de manière non-exhaustive, de la réparation des biens communs (four, puits, temples...), de l'édification des lois, de l'entretien de l'armée de métier, de veiller à l'approvisionnement des greniers à grains etc. Selon la tradition, ils sont également les seuls à détenir le savoir tactique et stratégique des champs de bataille, et donc à occuper les fonctions de commandement. Si la règle immuable a pu s'assouplir quelque peu avec le temps et la création d'un véritable corps d'armée, ils n'en restent pas moins responsables de la sécurité des terres et des personnes. Le pouvoir exercé par la noblesse répond au principe de la vassalité ; en outre il s'agit de la dépendance d'un homme libre envers un seigneur au travers d'un hommage rendu. Il s'agit d'un système pyramidal dont les fondements sont établis auprès du peuple, puis d'une cascade d'impliqués ayant un pouvoir relatif sur la caste qu'il supplante. Ce n'est donc pas une société égalitaire : le seigneur est supérieur à son vassal, disposant notamment du droit de ban sur ce dernier. Toutefois, la promesse rendue via l'hommage n'a de poids que celui qu'on lui accorde : le nombre, la loyauté et la puissance des vassaux tendent à lisser la différence entre un suzerain et ses vassaux. Les petits seigneurs - ou châtellains -, ont a charge quelques villages et hameaux. Ils prêtent allégeance à des seigneurs qui auront pour devoir de coordonner la gestion d'une région plus étendue, et de la protéger des velléités de ses voisins. Cet enchainement d'hommage remonte jusqu'aux ducs eux-mêmes, qui doivent prêter serment au Roi. Puisqu'il s'agit de droit de sang hérités par une lignée successorale, la mort d'un suzerain engendre souvent des dissensions et des querelles, qui peuvent mener à des guerres. Chaque nouvelle accession à la charge de suzerain doit s'accompagner d'un renouvellement des vœux de l'ensemble des vassaux, pouvant créer des séditions de la part de certains d'entre eux si jamais le successeur ne fait pas l'unanimité. Pour maintenir l'ordre sur ses terres, un noble est également en charge de l'armée de métier, qu'il doit équiper correctement et qu'il paie. Il est aussi responsable du recensement de l'armée de conscription et doit s'assurer de la formation de cette dernière à raison de quelques semaines tous les deux ou trois ans. Un suzerain peut demander la lever de l'armée, et les vassaux sont contraint de le soutenir militairement dans une certaine mesure. c. Vie quotidienneLa vie quotidienne de la noblesse est bien moins paisible qu'on ne le pense. En constante représentation, les familles nobles se doivent de suivre les doctrines de la Foi tout en assurant le rôle qui leur incombe ; ils doivent à la fois veiller à la gestion de leurs terres et de leurs vassaux, mais également s'établir politiquement pour pouvoir assurer une certaine prospérité à leurs gens. Ils sont sollicités dans les grandes décisions et supervisent beaucoup de travaux simultanément. Ils ont aussi un contact privilégié avec l'institution ecclésiastique et certaines castes commerciales. En bref, ils s'occupent de la médiation entre toutes les facettes qui régissent la vie de leur terre. Lorsqu'on y regarde de plus près, ils veillent à une paix sur deux échelles : d'abord à une échelle courte, au jour le jour, avec l'administration des affaires courantes, mais également sur un temps plus long en s'assurant de la prospérité de leur lignée et de l'influence de leur famille dans le monde. C'est un équilibre précaire avec lequel jongler, qui est à l'origine aussi bien de l'adulation que du mécontentement du peuple et de leur pair. La majorité de leur vie est une balance de bénéfices/risques difficile à accorder avec la volonté de chacun. C'est pourquoi, contrairement au autres classes sociales, la noblesse est la plus encline à la perte de tous ses biens et de son honneur. C'est une vie où le danger le plus éminent est la mort sociale et où il n'est pas rare d'y succomber. d. JusticeLa justice est un organe complexe, por parte lié à la charge nobiliaire. Toutefois, la charge de la justice est partagée avec le Roi ; toute décision d'un tribunal est actée comme étant celle du Roi, qui régit son administration au travers de prévôts ou de baillis. Ces agents du roi s'occupent des finances, de la justice et de l'administration ainsi que de l'ordre public d'une zone géographique précise. Ils sont donc en capacité de gérer les biens et les revenus pour le compte du roi ou d'un seigneur, et entretiennent également les bâtiments, châteaux et hôtels appartenant à la royauté. Les baillis sont représentés par deux fonctions : celle de robe courte et celle de robe longue. La première a attrait à toutes les attributions militaires, comme la levée du ban ou de l'arrière-ban, ou de recevoir l'hommage pour un comte ou un vicomte. Cette fonction est purement réservée à la noblesse. En revanche, le bailli de robe longue a des attributions judiciaires et fiscales et peut être occupée par toute classe sociale en dehors du clergé. Néanmoins, ces charges peuvent être achetés ; la plupart de ces hautes fonctions sont occupées par la noblesse et la haute bourgeoisie qui versent un pécule directement à la couronne et peuvent ensuite jouir de leur statut comme d'un bien privé (i.e le revendre, le céder etc.). Le droit de justice est l'un des trois droit fondamentaux du seigneur avec les fonctions symboliques et celui de l'impôt. Il peut s'agir d'affaires civiles et/ou criminelles, répondant à trois niveaux différents de droit. En effet, tous les nobles ne possèdent pas le même niveau d'attribution et ne peuvent donc exercer leur pouvoir que dans les limites de leur charge autorisée. On distingue ainsi la justice haute, moyenne et basse qui est de toute façon rendue par des officiers ou des magistrats seigneuriaux, et sous réserve d'appel à une autre juridiction. La basse et moyenne justice permettent au seigneur d'afficher ses armoiries, tandis que la haute justice les complètes d'un droit au pilori ou aux fourches patibulaires. L'accès à la justice en elle-même est globalement limité aux gens aisés. En utilisant leur richesse et/ou leur inffluence, les personnes concernées peuvent choisir la cour qui leur sera la plus favorable ou bien la plus prestigieuse. De même, l'origine sociale est déterminante puisque la parole d'un noble prévaut sur toute autre. La justice seigneuriale arbitre les conflits entre les paysans et entre les paysans et un seigneur. Elle n'est compétente qu'en matière des droits seigneuriaux sus-cités et ne peut se soustraire à d'autres instances, notamment en cas de litige entre nobles. Afin de jouir de son droit, la noblesse doit a minima, dans le cas d'une basse justice, posséder un sergent et une prison ainsi qu'un auditoire où tenir procès. La basse justice correspond au niveau le plus bas de justice pouvant être donnée (petits seigneurs locaux, petites baronnies). Elle est relative aux droit dû au seigneur c'est à dire le prélèvement des impôts mais également à tout ce qui a attrait aux contrats et à l'héritage. Ce sont des petits délits et seules des amendes de faible valeur peuvent être prononcées. La moyenne justice s'intéresse aux dommages proférés sur les biens et les personnes (rixes, injures, vols etc.) et peut-être délivrée par les grandes baronnies et les plus petits vicomtés. Les seigneurs possédant ce droit ne peuvent cependant pas punir de la peine de mort. C'est également à ce niveau d'instance que l'on règle la plupart des affaires civiles concernant les successions ou la protection juridique des intérêts d'un mineur (inventaire des biens, nomination des tuteurs etc.). Enfin, les Ducs et les Comtes peuvent appliquer le plus haut degré judiciare : la haute justice. C'est elle qui peut tout juger mais également prononcer toutes les peines y compris la peine capitale, soumise à ce que l'on nomme "droit de l'épée". Bien qu'ayant une grande capacité d'action, toutes les décisions prises lors d'un jugement en haute justice sont automatiquement réexaminées par des juges royaux, et ne peuvent être exécutées qu'après confirmation de ces derniers. En outre, le système judiciaire est cadenassé par les institutions royales et la noblesse ne possède qu'une partie de la charge décisionnaire. Concernant les différents entre deux membres de la noblesse, ils peuvent se régler de deux façons : la personne lésée peut exiger un duel en jetant le gant, ou bien faire appel à un tribunal. Les duels sont rarement des confrontations à mort, et servent avant tout à laver son honneur ; celui qui perd son duel doit veiller à la réparation des dommages occasionnés mais aussi faire face à l'opprobre sociale qui en découle. Enfin, et contrairement à ce que l'on pourrait penser, la religion a peu à faire avec la justice. Bien qu'elle établit les moeurs qui régissent la société, elle ne peut se permettre de prononcer n'importe quel jugement qui n'a pas attrait aux blasphèmes, de peur d'être mis en porte à faux en cas de relaxe ou de duperie. C'est également signe de la confiance et de la piétée accordée par les Trois aux nobles ; leur honneur découle directement de la volonté divine, et ils en sont l'expression parfaite. La noblesse ne peut donc ni mentir, ni se fourvoyer dans ses décisions. Accuser un noble de mensonge est peut-être le pire outrage qu'on pourrait faire à cette classe sociale. 3. Particularités de la factiona. Le jeuLe système féodo-vassalique présenté jusqu'à présent est appliqué à l'ensemble de l'ancien monde ; natifs et non-natifs partagent ces mêmes règles, qui font partit des savoirs communs immuables en tout temps et tout espace. Toutefois, sous l'apparente union des us et des coutumes, demeure une large palette de possibilité. Chaque noble se doit de garder une allure propre à sa classe sociale, en prônant l'honneur, le courage et la foi. Tout manquement à un des principe fondamentaux qui régissent le groupe est presque toujours puni, et il est ensuite très difficile pour le noble touché de récupérer sa place sociale. Néanmoins, à vaincre sans péril, on triomphe sans gloire ; les victoires et les échecs sont le lot commun de la noblesse, qui se voit aussi sûrement récompensée qu'elle peut choir. C'est une classe sociale en perpétuel mouvement qui ne saurait se contenter de ce qu'elle a, part sa nécessité à prospérer au-delà de soi. Aussi, derrière la piétée, se cachent des armes plus ou moins subtiles, et le bel esprit, comme le poison ou le mensonge sont des pratiques courantes et fortement conseillées. Si la noblesse maintient un idéal traditionaliste où la femme ne peut jouir des mêmes droits qu'un homme en multiples points, elles sont aussi un atout non négligeable et ont toute leur place dans la diplomatie et la politique. Aussi, au cœur de la noblesse, chacun tient son rôle avec plus ou moins d'assurance pour maintenir son statut et ses privilèges. Les choses se font et se défont au gré des alliances et des animosités, et bien que la perte des terres de Langres aient momentanément cessé toutes velléités territoriales, l'influence dans la cour du roi est un vecteur essentiel de pouvoir à Marbrume. Avoir l'oreille et le respect de ses pairs, ou même de la famille royale, peut permettre de mener de grandes réformes, ou des reconquêtes. Il s'agit donc d'une faction où les conséquences de jeu sont importantes et ne peuvent être minimisées. Chaque noble connait le prix de ses actes, et d'aucun ne se laissera tromper sur la nécessité ou non des moyens employés. b. La tradition orale et écriteLa noblesse est lettrée. Tous les nobles reçoivent une éducation plus ou moins aboutit leur permettant de lire et d'écrire convenablement au moins leur langue courante. Par conséquent, l'administration des terres est indissociable d'un large travail de compilation d'archives, de même que les édits et les lois. Ils sont, par conséquent, le relai entre le passé et le présent, et font force d'autorité en cas de jurisprudence puisqu'ils sont les seuls habilités à la lecture en dehors du clergé. Leur érudition justifie leur statut auprès du peuple. Il n'existe cependant que peu de textes anciens qui n'aient attrait ni à la gestion administrative, fiscale ou judiciaire d'une terre, ni religieuse. Quelques poèmes et romans sont connus et forment le socle culturel commun, mais la plupart de la transmission se fait par l'oralité, au travers de cercles de lettres, mêlant tout à la fois la poésie, la comédie et la dramaturgie. C'est également dans ces lieux que sont appris et débattus les grands penseurs philosophiques. En outre, la culture est plutôt un attribut féminin, ce qui rend la femme noble d'autant plus précieuse dans les salons et les cours. c. Tournois et tradition chevaleresqueLes tournois et plus largement la tradition chevalresque sont l'apanage de la noblesse. Organisés par les grands seigneurs, les tournois sont très appréciés aussi bien du peuple que de la noblesse et sont souvent prétexte à de grandes festivités sur l'ensemble d'une ville. C'est également un moyen politique, qui rassemble selon son importance les personnes influentes. Outre la marque d'un ou plusieurs grands événements, - comme un mariage -, ils permettent de tenir en forme la chevalerie en temps de paix, et permet dans un cadre réglementé de faire s'affronter des forces voisines. Bien qu'ils soient très populaires, seuls les chevaliers peuvent participer. Ils s'organisent généralement autour d'épreuves communes qui permettent de gagner non seulement du prestige pour soi et son suzerain, mais aussi une compensation pécunière. Il existe à ce jour trois formes de tournois reconnues : la joute, le tournoi à pieds et le tournoi deux à deux. Chacun d'eux peut se voir agrémenter d'épreuves comme les béhourds, le duel à pied, la course à cheval ou le combat monté. Toutes possèdent leur code. 4. Conseils de jeuLe jeu de la noblesse demande un certaine souplesse de la part des joueurs. Ces derniers doivent s'attendre à de nombreux aléas, parfois positifs, parfois négatifs. C'est un jeu qui nécessite de faire face aux conséquences de ses actes, et chaque rp pourra éventuellement donner lieu à une situation qui vous est défavorable ou non à plus ou moins long terme. Concernant la création de fiche, il vous faudra trouver une origine géographique en se basant sur la cartographie du royaume et/ou de la région du Morguestanc selon si vous souhaitez faire un natif ou non. Afin de garder un maximum de cohérence dans l'ensemble des écrits du forum, nous vous demanderons de vous renseigner sur les éventuelles familles voisines, et de vous insérer au mieux pour avoir un ensemble le plus juste possible. Vous ne serez jamais seuls, et l'équipe administrative sera toujours là pour vous guider dans vos choix. Enfin, vous aurez la possibilité de créer votre propre famille, avec votre blason et son histoire ! |
| | | Maître de JeuAdministrateur
| Sujet: Re: La Noblesse Mar 4 Avr 2023 - 17:25 | | |
1. FéodalitéLa féodalité se définit comme un système politique avec une autorité centrale, représenté par le roi, associée avec les seigneurs locaux, et une seconde association entre les seigneurs locaux et la population. C'est un système qui repose sur l'obligation (les devoirs) et le service (les droits). Par essence, il existe une forte hiérarchisation entre les différentes classes sociales et même au sein de la classe sociale dirigeante : la noblesse. Tous les nobles ne sont pas égaux en droits et en devoirs, et leur importance relative est établie en selon la fonction occupée (noblesse de robe) ou du territoire possédé (noblesse d'épée). Cette hiérarchie est donc liée intrinsèquement à la dépendance de terres les unes aux autres. Un noble influent est un noble qui possède de nombreuses terres - aussi appelées fief -, qu'il est libre de céder au servage mais plus habituellement à un autre noble qui deviendra son vassal. Le vassal est subordonné au seigneur qui cède le fief, dans une cérémonie particulière nommée hommage. La féodalité se construit ainsi sur une parole donnée entre deux hommes libres et non égaux. La cessation du fief est l'octroi d'un bénéfice, c'est à dire un bien ou un revenu dont le vassal pourra jouir pleinement. Son acquisition pourvoie à la lignée de quoi subsister "noblement" et permet d'entretenir l'équipement militaire qui lui est échu. Si l'on suit la logique présentée ici, il n'existe donc que deux types de fiefs : le fief banneret qui oblige le détenteur à fournir une bannière (c'est à dire un nombre défini d'hommes de guerre) lorsque son seigneur lui demande, et le fief de corps qui entraîne forcément le service militaire du vassal. Dans les faits, seuls les nobles peuvent posséder un fief, bien qu'il existe une seule exception à la règle. Si un homme libre de naissance modeste s'acquitte du droit de franc-fief, et que ce dernier deviendrait hiérarchiquement proche du roi, alors il pourrait posséder une terre. Ce droit est payable tous les 20 ans et pour toutes les successions. Toutefois, il est possible de demander un anoblissement lors de la tierce foi, c'est-à-dire lorsque la troisième génération rend hommage à son seigneur. Ce sont des cas qui demeurent rares. a. Hommage et hommages multiplesL'hommage est la cérémonie où un homme libre noble s'engage auprès d'un autre homme libre noble. Lors de cette cérémonie publique, il s'engage à offrir aide et conseil à son suzerain. En échange, le suzerain accorde à son vassal un bénéfice qui peut prendre deux formes : une forme physique en l'espèce de fiefs (des terres) ou pécunière (notamment pour les chevaliers). Lorsque le vassal reçoit son fief - au travers d'objets symboliques -, il accepte de remplir des obligations militaires et financières envers son suzerain. Dans les faits, les obligations peuvent être résumées ainsi : - Le vassal comme le suzerain sont interdits de toute rivalité.
- Le vassal est soumis au droit de ban : le suzerain peut mobiliser un nombre défini au préalable d'hommes pour constituer son armée, pour un temps défini également. Au delà de la période établie, le suzerain est dans l'obligation de désengager ses hommes ou de verser un dédommagement à son vassal.
- Le vassal doit une rente bi-annuelle à son suzerain, et un taxation ponctuelle dans certains cas développés plus tard.
- Le vassal doit assister le suzerain par ses conseils et son expertise.
Entre contrepartie, le suzerain prend lui aussi des engagements vis-à-vis de son vassal, bien que ces derniers sont la marque de la forte hiérarchisation de la société féodale. Les charges qui sont imputées au suzerain sont reconnues comme plus légères que celles du vassal. La protection du seigneur revêt alors plusieurs formes : - guerrière : le suzerain doit protection militaire à son vassal si ce dernier est attaqué (en mobilisant un ost, en offrant un abri à l'intérieur de ses châteaux et places fortes et en chassant).
- justice : le suzerain se doit de rendre une "bonne justice", en traitant les accusés eut égard de leur titre et de leur rang.
- financière : le suzerain fournit soit un fief (une terre) qui pourra générer du revenu pour la lignée vassalique, soit un pécule ou une rente dans le cas des chevaliers sans terres.
Néanmoins, il arrive parfois qu'un noble ait à rendre l'hommage à plusieurs suzerains. C'est ce qu'on appelle un hommage multiple ; habituellement, ils se déroulent de la même manière qu'un serment vassalique "simple", et les deux partis sont soumis aux mêmes prérogatives. Cependant, l'un des suzerains arborera le titre de suzerain-lige. Pour choisir, on fait souvent prévaloir une antériorité ou bien un lien quelconque par le sang, les armes ou la géographie. Quoiqu'il n'y aurait pas matière à débat en soit, il se peut que le serment lige se retrouve sur la table des négociations, auquel cas le vassal et les suzerains doivent obtenir un terrain d'entente. Une fois délivré, le serment ne peut être retiré. Dans le cas d'un litige entre deux suzerains, le vassal est tenu par son serment lige en priorité ; il doit obéissance personnelle à son seigneur-lige et l'accompagnera physiquement dans sa campagne. Toutefois, il devra fournir ce que l'oblige son second serment à son second suzerain. Chacun recevra donc sa part dans les termes du contrat qui les lie afin qu'aucun manquement aux obligations ne soient constaté de part et d'autre. b. Félonie et pardonIl n'existe que deux moyens de rompre un hommage rendu, et ce faisant, le parjure s'expose à des répercussions judiciaires lourdes, et à la commise. La commise est un droit fondamental du suzerain à reprendre son fief à un vassal qui aurait bafoué le serment vassalique en deux cas précis : (1)la félonie et (2)le désavoeu. Le dernier cas, jugé moins grave, a d'avantage une portée sociale. Un vassal dispose d'un an et un jour pour rendre hommage à son suzerain. Passé ce délai, il jouit illégalement de la terre qui lui a été concédé. Ce moyen est souvent utilisé comme outil de protestation. A l'inverse, la félonie est passable de la peine capitale. Est jugé félon quiconque ne respecte pas ses engagements vassaliques. Le vassal ou le suzerain jugé félon perd instantanément tous ses bénéfices. Les titres et les possessions peuvent lui être retirés, au profit de ses héritiers ou, plus communément, à une lignée cousine. Les procès pour félonie s'établissent devant les pairs, dans un tribunal royal constitutif. Il est important de rappeler ici que tous les procès dépendant de la haute justice sont soumises à la possibilité d'appel des deux partis, qui verront alors se tenir un second examen de leur litige. Si jamais un suzerain est injustement accusé, le vassal encourt de lourdes sanctions pouvant aller jusqu'à être lui-même accusé de félonie. Bien que la situation se présente peu souvent, un suzerain ou un vassal bafoué peut choisir de pardonner. Il n'existe pas réellement de règles établies, et cela dépend bien souvent du bon vouloir du suzerain et/ou du vassal pour imposer ses conditions. Il peut en résulter des sanctions politiques, militaires ou financières, demandées auprès du tribunal en charge du procès. Néanmoins, une fois le pardon accordé, le félon ou le désavoué retrouve la pleine possession de ses terres et de ses titres. Il également possible, dans une plus large mesure, de chercher le soutien du clergé, notamment en cas de fausses accusations ou de fautes ayant attrait à l'honneur. Il n'est pas rare que le Temple absolussionne les accusations morales d'un noble. Se faisant, le culte met en jeu son propre honneur et se porte garant de la personne absoute. Si cette pratique est plus courante, elle ne donne en revanche aucun droit sur la récupération des titres et des terres, ni même une immunité judiciaire. Si c'est la vérité dans les faits, l'obtention d'un avoeu de bonnes moeurs est un poids considérable lors des procès, et surtout un argument recevable par le jury. Par cet acte, l'accusé peut retrouver un semblant de considération auprès de ses pairs. c. Exercice du pouvoirLes seigneurs dominants ont un certain contrôle sur les mouvements à l'intérieur de leur région. Ils perçoivent des versement annuel de la part de leur vassaux, mais également touchent 1/5 du prix de vente d'un terrain lors d'une transaction et une année complète de revenu lors des successions (taxe de relief). La subdivision en région gérées par un grand seigneur empêche également le roi de priver un homme de son bénéfice sans au moins lui avoir donné l'occasion de se défendre face à un tribunal. Le roi ne peut donc disposer à sa guise des bénéfices et doit respecter le pouvoir exercé par les grandes lignées nobiliaires. Néanmoins, les grands seigneurs, quoique relativement indépendant doivent prêter hommage directement au Roi et forment l'ensemble des pairs du royaume. En théorie, il s'agit des Duchés, et quelques exceptions admettant des comtés notamment sur les terres royales. Depuis l'arrivée de la Fange, tout le système politique, quoique maintenu inchangé, ne peut plus s'exercer de la même façon qu'avant. Les vieilles lois sont toujours la référence judiciaire et politique, bien qu'il ne puisse plus exister un telle répartition des charges. Ces usages, obligations comme les services, sont contractuels entre un vassal et son suzerain (celui qui reçoit l'hommage). Il y a donc des devoirs pour chacun des partis. Le suzerain doit l'entretien par la concession d'un fief qui pourra générer du revenu pour son vassal, et la protection. En échange le vassal doit aide et conseil. L'ensemble est inféodée aux droits féodaux (à ne pas confondre aux droits seigneuriaux). Si les droits seigneuriaux concernent l'ensemble de la noblesse, les droits féodaux eux ne sont applicables que par les suzerains. Tout d'abord le droit de guerre permet la publication des bans, c'est-à-dire la convocation de ses vassaux sous sa bannière pour la constitution d'un ost (autrement appelé armée). Ce droit fondamental est applicable également pour les guerres privées et si le vassal a obligation de fournir des hommes, ces derniers ne sont mobilisables que sur une période fixe (de 60 jours). Lors de la levée du ban le suzerain fournit les armes et les vivres. Ensuite, le droit de justice est applicable lorsque deux vassaux sont en procès l'un contre l'autre. Le suzerain convoque les pairs de même rang que l'accusateur et l'accusé et préside la cour. Enfin le suzerain bénéficie du droit d'aide, où il perçoit une taxe régulière 2 fois l'an, en nature ou en argent. Cette taxe est payée par tous les vassaux et est agrémentée d'une seconde taxation ponctuelle si : (1) le seigneur est fait prisonnier, (2) le seigneur part sur une terre sacrée, (3) le seigneur adoube son fils aîné ou bien (4) le seigneur marie sa fille aînée. Cette taxation ponctuelle n'est pas directement prélevée du trésor du vassal, mais pèse sur la roture qu'il a en servitude. L'exercice du pouvoir s'agrémente d'autres droits plus annexes et qui tombent dans le sens commun, comme le droit d'albergue (offrir le gite au seigneur quand il passe sur ses terres), le droit de prise (confiscation régalienne de vivres et de moyens de transport), droit de leude (taxation des marchandises vendues par des étrangers à sa terre) ou le droit de pontage (péage obligatoire pour les traversées de pont). Plus largement, c'est le roi qui édite les loi globale qui régissent son royaume. Les nobles se doivent d'obéir mais peuvent jouir d'une certaine liberté quant à leur application, ou à la promulgation de décrets plus locaux du moment que ceux-ci n'aillent pas à l'encontre de leur suzerain. Et si le roi se place en puissance politique suprême, dans les faits, son administration est partagée avec son conseil royal. Le conseil a pour charge de s'occuper des offices primordiaux pour la gérance du royaume : le sénéchal aura a charge l'armée, le Grand Argentier les finances etc. La plupart des titres encore usités dans le Morguestanc sont l'héritage des titres employés par la noblesse d'épée. Aujourd'hui, le nouveau Roi ne semble pas enclin à recomposer toutes les charges royales dues à la noblesse de robe, mais cela pourrait être ammené à changer selon l'ambition de Sigfroi. Plus les terres au dehors des épaisses murailles sont reconquises, et moins l'ancien Duc sera à même de gérer par sa seule influence le royaume. C'est pourquoi les petits villages du Labret sont sous l'autorité de Baillis, convoqués et envoyés pour représenter l'autorité royale. Les titres de la noblesse sont donc pour la plupart honorifiques, et dépendent directement de la fonction, du sexe et de la situation de la personne. Attaché à l'honneur si chère à cette classe sociale, c'est une marque de respect et une indication sociale importante, répondant aux règles de l'étiquette et de la bienséance. TITRE | PREDICAT HONORIFIQUE USUEL | Roi, Reine | Sa Majesté | Prince héritier | Son Altesse royale | Duc, Duchesse | Son Altesse | Comte, Comtesse | Son Excellence | Vicomte, Vicomtesse | Sa Grandeur | Baron, Baronne | Son Honneur | Seigneur, Dame | Messire, Madame | La plupart des appellations usuelles, au cours d'une conversation par exemple, se constitue du titre, suivi du prénom et du nom de famille ou bien du fief. Une fois les présentations formelles faites selon l'usage, il n'est plus nécessaire d'employer le prédicat, sauf lorsque la situation l'exige. On préferera alors des termes comme Madame ou bien Monsieur pour marquer le respect et la politesse. Il devra être suivi du titre pour tous les membres ne faisant pas partie de la noblesse. Dépendamment de l'âge et du pucellage, certaines jeunes femmes peuvent être aussi nommées Demoiselle ou Rosière. - Roi, Reine : C'est le titre de noblesse le plus important que l'on puisse porter. Il est supérieur à tout autre, tant par l'influence qu'il concède que par la suzeraineté sur tous les autres grands seigneurs. Bien qu'accompagné par un conseil et par des administrateurs du royaume, le Roi et/ou la reine sont les seuls décideurs.
- Duc, Duchesse : Le duc ou la duchesse sont les vassaux directs du roi, et par conséquent, sont les titres les plus importants après celui-ci. Il est le suzerain d'un large territoire, avec une dizaine de vassaux sous sa coupe. Il a un pouvoir politique, militaire et judiciaire sur ses fiefs, et constitue une partie des pairs du royaume.
- Morguestanc [occupé]
- Crèvecoeur [occupé]
- Boismorand [libre]
- Penthièvre [libre]
- Comte, Comtesse : Les comtes sont généralement de longues lignées familiales, moins enclines aux guerres successorales que les baronnies ou les châtelleries. Ils sont vassaux d'un duc, et pour les natifs, depuis la fange, dépendent directement du Roi. Il dispose d'une souveraineté moindre que le duc, mais peut aussi user du pouvoir politique, militaire et judiciaire.
- Morguestanc (natifs) : 16/16 occupés
PJ : 13 | PNJ : 3 - Crèvecoeur (non-natifs) : 1/10 occupés
PJ : 0 | PNJ : 1 - Boismorand (non-natifs) : 7/10 occupés
PJ : 6 | PNJ : 1 - Penthièvre (non-natifs) : 5/10 occupés
PJ : 4 | PNJ : 1
- Vicomte, Vicomtesse : C'est un titre honorifique, à mi chemin entre la baronnie et le comté. Il s'agit généralement d'une ancienne baronnie ayant un pouvoir, une influence ou une étendue plus grande qu'à l'accoutumé, induisant un pouvoir du seigneur plus important, avec un nombre de vassaux plus conséquent. A la différence du Comte, il ne dispose que d'un pouvoir judiciaire relatif, équivalent à celui d'un Baron.
- Morguestanc (natifs) : 9/32 occupés
PJ : 6 | PNJ : 3 - Crèvecoeur (non-natifs) : 0/20 occupés
PJ : 0 | PNJ : 0 - Boismorand (non-natifs) : 2/20 occupés
PJ : 0 | PNJ : 2 - Penthièvre (non-natifs) : 2/20 occupés
PJ : 2 | PNJ : 2
- Baron, Baronne : Les Barons sont les vassaux directs des comtés, et un échellon intermédiaire entre les grands seigneurs (duc, comte) et la petite noblesse (seigneur). Généralement, ils représentent des territoires d'une quarantaine de km² maximum et sont sujet à d'avantage d'instabilité politique. En lien plus direct avec le peuple et les petits seigneurs locaux, ils doivent régulièrement faire face à la gronde populaire.
- Morguestanc (natifs) : 20/40 occupés
PJ : 11 | PNJ : 9 - Crèvecoeur (non-natifs) : 5/40 occupés
PJ : 5 | PNJ : 0 - Boismorand (non-natifs) : 7/40 occupés
PJ : 7 | PNJ : 0 - Penthièvre (non-natifs) : 10/40 occupés
PJ : 6 | PNJ : 2
- Seigneur, Dame : Détenteur du plus petit titre honorifique, le seigneur est responsable d'un châtellerie où il exerce un pouvoir limité et très fortement dépendant du baron. Il s'agit habituellement d'une ville de taille moyenne, entouré de petits villages et hameaux représentant une centaine d'habitants. Ils ont à charge l'exécution directe des obligations, notamment concernant le servage.
- Morguestanc (natifs) : 23/100 occupés
PJ : 14 | PNJ : 9 - Crèvecoeur (non-natifs) : 17/100 occupés
PJ : 7 | PNJ : 10 - Boismorand (non-natifs) : 7/100 occupés
PJ : 4 | PNJ : 3 - Penthièvre (non-natifs) : 12/100 occupés
PJ : 9 | PNJ : 3
L'arrivée à Marbrume des réfugiés nobles rend la densité de cette classe sociale plus importante que lorsque que le Royaume de Langres était normalement constitué. Et malgré cet afflut massif de la population, la noblesse ne peut excéder les 1% de la population totale actuelle. C'est donc un groupe à la fois rare et élitiste, veillant aux vieilles traditions tout comme à la pérennité de leur subsistance.
La famille royale actuelle de Langres est issue d'une longue lignée ducale. Elle repose, comme pour beaucoup, sur une grande attention portée aux alliances maritales et politiques, si bien qu'elle se retrouve liée à deux autres grandes familles de l'ancien royaumme : les comtes de Clairmont, issu du duché voisin de Boismorand, et les comtes de Rivain, natifs.
- Famille Ducale(désormais royale) de Marbrume - Les Sylvrur a écrit:
Famille Ducale de Marbrume - Les Sylvrur
- Famille Rivain - Comtes a écrit:
Famille Rivain
- Famille Clairmont - Comtes a écrit:
Famille Clairmont - Comtes
Le conseil royal est une institution politique de conseil. Il est nommé par le roi et pour le roi. Son objectif est de débattre des sujets politiques, économiques et militaires du royaume et de donner un avis éclairé au seul mandataire capable de rendre une décision légale : le roi. Composé des grands ordres qui régissent les Hommes, les personnes sont nommés jusqu'à répudiation. Ils portent des titres nobiliaires honorifiques, qu'ils ne peuvent transmettre et qu'ils perdent automatiquement lors de leur destitution. Généralement on retrouve un chef des armées représentant toute la sénéchaussée, un argentier en charge des finances du roi et du royaume et au moins un représentant du Culte. Toutefois le conseil peut s'agrandir à la discrétion de son seul décisionnaire, et ce dernier est à même de nommer n'importe qui. Si, dans les faits, le conseil ne dispose pas d'un pouvoir législatif direct, il n'en reste pas moins compétent pour la gestion des affaires courantes qui ne nécessitent pas forcément l'avis du roi. De plus, ce dernier, en fonction de son degré de confiance envers les gens nommés peut donner délégation de signature et de représentation. En outre, ils sont les bras droit du Roi, et sont en charge de faire appliquer sa justice sur l'ensemble de ses terres. Des institutions similaires sont retrouvées à tous les niveaux, pour peu qu'il y ait la gestion d'une ou plusieurs terres.
2. Chevalerie
L'histoire de la chevalerie est complexe, et a beaucoup évolué au cours de la constitution du Royaume. Représentant aujourd'hui un titre de noblesse, le plus petit existant bien qu'il puisse être considéré à part des autres titres de la noblesse d'épée, il n'en a pourtant pas toujours été ainsi. A la constitution de Langres, être noble n'était pas une condition pour devenir chevalier ; toutefois, le coût de l'équipement et du cheval ont vite permis à l'élite sociale de s'emparer peu à peu de ce privilège, jusqu'à en établir dans l'édit de 877 que seuls les nobles puissent jouir du titre de chevalier. Pour autant, ce n'est pas la classe sociale qui détermine le chevalier, mais bien les enseignements reçus et le comportement sinéquanone. Le chevalier est un homme d'armes, dont la fonction militaire est professionnelle ; il fait partie d'une troupe montée d'élite.
a. Importance militaire
Les chevaliers sont avant tout, comme leur nom semble l'indiquer, des cavaliers. Unité indispensable lors des grandes campagnes de guerre, la cavalerie a toujours été une fange militaire stratégique et indispensable pour renverser le cours des batailles. La force d'une charge permet de facilement défaire des unités plus légères, et leur monture leur permet de réagir promptement.
Cet atout militaire, de par son importance et aujourd'hui son exclusivité à la noblesse, fait des chevaliers les meneurs et les stratèges lors des guerres. Ils sont la tête pensante des osts, ce qui, de fait, les constitue comme une cible prioritaire pour l'ennemi. Facilement discernables dans une foule piétonne, la garde montée est souvent la première à tomber en cas de mauvais calculs, ou la plus facilement mise en déroute.
Si avant la fange il existait un fourmillement d'ordres militaires associés, pour la plupart, à un suzerain, ce n'est guère plus d'actualité. Les chevaliers ayant trouvés refuge à Marbrume ont eu pour seuls choix que de rejoindre la milice ou bien continuer à servir leur suzerain s'il était encore en vie. En effet, les chevaliers comme tous les nobles d'épée, répondent à un serment vassalique fort et sont en dehors de toute hiérarchie : un chevalier peut donc rendre hommage directement à un comte ou à duc. Cette particularité vient de la possibilité pour cette catégorie militaire de s'astreindre de la dépendance à un fief. A la place, le suzerain peut offrir un revenu compensatoire annuel.
b. Chevalier et noblesse
Si la chevalerie n'a pas toujours été synonyme de noblesse à Langres, elle en est aujourd'hui une composante essentielle. Tous les nobles mâles passent par l'acquisition de ce titre, et généralement les seconds d'une fraterie y consacrent leur vie entière. Il y a donc, logiquement, deux formes de chevaliers militaires qui se sont créer au fil des siècles : les premiers dépendent de terre, sont souvent issus d'une lignée seigneuriale manifeste ; tandis que les seconds sont appelés "chevaliers sans fief" et exercent leur profession à l'égard du suzerain sans avoir à la gestion une terre. Le titre de chevalier n'est pas héréditaire, et c'est d'ailleurs le seul de la noblesse à utiliser une forme particulière d'acquisition : le compagnonnage. Et s'ils appartiennent à la même classe sociale, il existe pourtant une large distinction entre les simples chevaliers et les tenants de titres honorifiques supérieurs, car c'est l'adoubement qui fait le chevalier. Quoique le cérémoniel consacre la bonne morale et le sérieux d'un homme, il n'en reste pas moins un titre très différent qu'il est parfois difficile de porter, notamment lorsque le chevalier a des velléités autres que militaire. Le statut ne conféré ne lui permet qu'un pouvoir politique et judiciaire minime, inférieur encore à celui donné aux châtellains.
L'acquisition du titre de chevalerie est, en somme, l'acquisition pour la noblesse de son droit de guerre et de mener les hommes à la bataille. Il justifie et légitimise leur droit fondamental, en plus de conférer aux chevaliers une sympathie naturelle de la population. En effet, la chevalier suit des dogmes informels, prônant un sens moral, éthique et social. Par extension, le métier est honorable, et permet de vivre confortablement. De plus, bien qu'il ne s'agisse pas d'un titre héritable, nombreux chevaliers profitent de leur vivant de ce statut pour constituer un pécule et une influence suffisante pour mettre leur descendance à l'abris - dans le cas où la branche noble ne possède ou se voit déposséder de ses biens. Les coups d'éclat et les haut-faits permettent de recevoir quelques gratifications supplémentaires, qu'elles soient financières ou politiques.
Comme évoqué, la chevalerie est avant tout un ordre répondant à un code de conduite particulier et inculqué dès l'enfance. Le chevalier n'a, en théorie, pas le droit d'y déroger sous peine de sanction de son suzerain, pouvant aller jusqu'à la déchéance de son titre. Ils doivent, comme tout vassal, respecter les obligations vassaliques et bénéficier de leur droit, mais sont également liés par un serment de fidélité et d'assistance. En plus des obligations habituelles, les seigneurs peuvent exiger un service militaire de quelques semaines dans l'année, sur le champ de bataille ou sein de leurs maisons. Ce service est à la fois une veille à l'entrainement de sa force armée de métier, mais aussi à la protection et la défense de son château et de son peuple. Ainsi, tout chevalier se doit de suivre des valeurs morales communes :
- Courage : il se doit d'affronter les difficultés plutôt que de les fuir
- Fidélité : il ne peut trahir une parole donnée, et se doit d'honorer ses engagements. C'est un devoir de loyauté.
- Piété : il doit se montrer reconnaissant et rendre hommage aux Trois qui guident son chemin.
- Courtoisie : il se doit de respecter, protéger et aimer son prochain. Par cette vertu, il protège celui qui ne peut le faire lui-même indépendamment de sa classe sociale ou de son sexe.
- Générosité : il doit donner avec le coeur, sans espérer de retour. Il s'agit d'un geste désintéressé.
Outre le code de conduite à laquelle nul ne doit déroger, le chevalier a l'obligation de se fournir un équipement complet et de l'entretenir. Il peut être fournit par son parrain lors de son adoubement, mais doit de toute façon être changé plusieurs fois au cours d'une vie. Il peut également arriver qu'un suzerain prenne à charge la dépense, s'il l'estime juste et nécessaire [i.e le suzerain est la plupart du temps lui même chevalier, et se doit d'observer les valeurs de générosité et de fidélité]. La qualité et le nombre d'élément dépend bien sûr de la richesse du chevalier, mais ne peut se passer de ce qui les distingue de la piétaille : un cheval. Le palefroi est presque la seule dépense rendue obligatoire par le titre. Ces équidés plutôt trapus, peuvent et doivent être traités avec le même respect qu'un homme ; leur importance ne saurait être négligée. Plus largement, la tenue standard comprend :
- Un heaume
- Une lame, souvent une épée, forgée à la demande du porteur
- Un écu
- Un ensemble de sellerie (bride, selle)
Cette liste peut être complété d'une lance, d'un haubert et d'une maille, d'une cuirasse, de gantelets, d'une barde
c. Devenir chevalier et perte de titre
Le chevalier est à Langres un noble, montrant des aptitudes honorables au combat. Et bien que cela soit vrai pour une très très large majorité des cas, il existe aussi deux exceptions notables. Un suzerain peut décider, par une dérogation, d'offrir le titre de chevalier pour haut-faits. Il s'agit donc de l'un des seuls ascenseur social encore établit après le mariage entre le peuple et la noblesse. Et si c'est un titre martial quasi exclusivement masculin, il demeure de très rares exceptions, où une femme peut être adoubée chevaleresse. Ce statut est néanmoins très mal perçu à la fois par la noblesse et par le peuple, sans compter la difficulté d'occuper une place dirigeante en campagne militaire.
La chevalerie est une formation via un parcours éducatif se déroulant dès l'enfance. Il se déroule en 4 étapes majeures qui ne peuvent être ni supprimées ni échangée. L'enfant âgé de 7 ans se voit attribué un parrain et part pour sa cour. Le parrain, chevalier adoubé, se doit d'offrir à son filleul une éducation digne : stratégie, équitation, lettres etc. Chez les grands seigneurs, ou dans le cas où le parrain serait un chevalier sans-fief, le parrain est directement reçu au sein du château familial. Durant plus de dix ans, l'enfant sera formé aux armes et au combat, jusqu'à la cérémonie qui clôture l'initiation : l'adoubement.
ETAPE INITIATIQUE | TÂCHES | Galopin | Le futur chevalier doit s'occuper de nettoyer les écuries. | Page | Le Page s'occupe des chevaux, mais commence également à se voir confier des tâches d'assistance, souvent auprès de la dame du château. Il commence à suivre assidument un entraînement équestre et apprendre la chasse. | Ecuyer | L'écuyer aider les chevaliers lors des tournois et à la guerre, et ils ont l'honneur de porter leur écu. | Adoubement | Cérémonie ayant lieu entre les 17 et les 21 ans de l'écuyer, marquant la fin de son apprentissage. | L'adoubement est un moment particulier, suivant un cérémoniel identique pour chaque écuyer. C'est à ce moment précis que le jeune homme gagne le titre de chevalier. La veille de la cérémonie, le futur chevalier se doit de passer une nuit complète auprès de son parrain, à prier les Trois sous la tutelle du prêtre responsable à défaut du Haut-Prêtre. Au matin, une première cérémonie religieuse privée est organisée, sous l'égide de Rikni, déesse protectrice des combattants. Il est tenu d'y assister au premier rang et de faire preuve du plus grand dénuement. La plupart du temps, les futurs chevaliers enfilent une bure, ou une tunique simple de lin. Puis, conduit par un cortège composé de ses pairs et de la noblesse locale, l'écuyer est mené au château de son suzerain pour de longues festivités publiques qui commencent par le prêt du serment. Un genou en terre face à son parrain et son suzerain (qui peuvent être la même personne), l'écuyer prononcera ces mots :
"Tu croiras à tous les enseignements du Temple et tu observeras ses commandements, Tu protègeras le Temple, Tu respecteras tous les faibles et t'en constitueras le défenseur, Tu aimeras le pays où tu es né, Tu ne fuiras jamais devant l'ennemi, Tu combattras les infidèles avec acharnement, Tu rempliras tes devoirs féodaux, à condition qu'ils ne soient pas contraires aux lois des Trois, Tu ne mentiras jamais et tu seras fidèle à ta parole, Tu seras libéral et généreux, Tu seras toujours le champion du droit et du bien contre l'injustice et le mal"
Sitôt énoncé, son parrain lui porte son équipement, dont sa lame qu'il tend à son suzerain. Ce dernier donne traditionnellement trois coups du plat de la lame sur chaque épaule alternativement, invoquant les dieux de la Trinité en finissant par Rikni, censée accueillir dans son ost divin l'âme du chevalier à sa mort. Lorsqu'il se relève et récupère son épée, l'homme est officiellement fait chevalier et reçoit l'accolade de tous les chevaliers présents dans la salle en signe de fraternité.
Faire preuve de couardise et de félonie, se parjurer, sont trois façon d'être renié de la chevalerie. En brisant son serment, le chevalier est jugé félon ; il peut alors perdre son titre et lorsque les faits sont suffisamment graves, il pourra être jugé par un tribunal à l'égard des actes de félonie connus dans le système vassalique. Enfin, la lâcheté ne conduit pas devant le juge mais à la déchéance totale et complète de son nom, son titre et ses terres.
Dernière édition par Maître de Jeu le Mar 4 Avr 2023 - 18:21, édité 8 fois
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| Sujet: Re: La Noblesse Mar 4 Avr 2023 - 17:26 | | |
1. Mariage et familleLa noblesse accorde une grande importance à la famille. De part la transmission des titres et des terres, la constitution d'une généalogie forte et qui ne souffrira d'aucun reproche est l'une des préoccupations principale de cette classe sociale. Par conséquent, il n'existe pas de multiples solutions pour assoir son pouvoir ; la pérennité d'une famille dépendra des alliances politiques, militaires et financières créées. Et si toutefois une parole donnée peut être parjurée, il n'est pas de lien plus fort, plus sacré et théoriquement plus irrévocable que le mariage. Ce serment sacré, prononcé devant les Trois, peut tout à fait être un moyen d'accroître sa position sociale au sein de la noblesse, ou bien sa richesse. S'il n'existe en théorie aucune restriction légale, le mariage est une institution sociale obéissant à des règles tacites très strictes. De fait, la polygamie ou la polyandrie n'existe pas : la lignée du sang est le bien le plus précieux des nobles. La plupart du temps, les mariages sont convenus bien avant l'âge toléré des épousailles, par les parents. Ils sont en somme une forme de commerce. Ces fiançailles précoces sont pour eux un moyen de s'assurer une alliance relative avec une autre famille jusqu'à la prononciation des voeux des époux. Toutefois, et à l'inverse du sacrement de mariage, elles sont réversibles. Il n'est donc pas rare qu'une jeune fille soit fiancée à plusieurs reprise, pour garantir la paix et la prospérité économique des terres de ses tuteurs. Si le mariage se vit dans l'instant présent, il implique une dimension dynastique forte, notamment pour les vieilles familles nobles, ou les grands seigneurs (comtes, ducs). Il est souvent attendu des futurs époux une généalogie impeccable, ayant fait de beaux mariages et ne présentant aucune irrégularité sur les générations précédantes, qui pourraient nuire à la réputation de la famille. De la même façon, on cherchera toujours à marier des partis intéréssant soit pour la richesse d'une maison, mais plus généralement pour le titre porté. Il est donc préférable qu'un comte héritier épouse une comtesse, un duc une duchesse etc. Cette généralité n'est pourtant pas facile à entretenir car elle implique des imbrications politiques complexes et des serments-lige. De plus, et contrairement au peuple, toute alliance par le mariage entre deux maisons doit obtenir l'aval et le soutien du ou des suzerains des époux. Si cette condition n'est pas respecté, le mariage peut être considéré comme un affront et mener à la félonie si aucun accord n'est trouvé. Par ailleurs, et par simplification de la tâche administrative, la noblesse préférera généralement marier un couple répondant à la même hérarchie vassalique (e.g ayant le même suzerain) et donc ayant un champ géographique plus ou moins restreint. Comme tout commerce, le mariage doit être avantageux pour les deux partis. Les parents évitent donc de choisir un prétendant ou une prétendante issue d'une famille ayant un titre trop inférieur. De la même façon, on évitera soigneusement de marier deux héritiers ; par ascendance du sexe, l'héritier mâle viendrait à changer la vassalité de la terre acquise par la mère pour le suzerain du père. En effet, lors de son mariage, une femme noble confie la charge de sa terre et de son domaine à son époux. Des conflits sont donc assez courant quand une situation semblable vient à se produire. Et comme la société de Langres n'est pas une société égalitaire, il n'est pas rare non plus de constater une grande différence d'âge entre les époux - la femme étant bien souvent dix à quinze ans plus jeune. De cette façon le noble mâle s'assure de la fraîcheur de son épouse et donc de sa capacité à lui offrir des héritiers et donc à assurer l'héritage de son nom et de ses titres. L'âge légal autorisé pour une alliance maritale est de seize ans dans le Royaume de Langres. Si pour la roture c'est généralement l'âge à laquelle se marie les jeunes filles, pour la noblesse on attend souvent les vingt ans de la fiancée. Cela s'explique notamment par la non-nécéssité des familles aisées à se débarasser d'une bouche supplémentaire, et de l'envie de faire le meilleur mariage possible. Et quoique pour des raisons évidentes l'inceste soit un tabou moral, il n'est pas rare que des lignées cousines se croisent et se recroisent. Ces arrangements permettent de maintenir le statut des deux familles impliquées, limitant à la fois les pertes mais aussi les gains. C'est également un excellent moyen de montrer un front uni et donc de décourager de possibles rivaux. Lorsqu'un mariage est convenu, et qu'il a lieu, les familles doivent s'acquitter d'un certain nombre de dédommagements financiers l'une envers l'autre. Dans un premier lieu, les parents de l'épousée doivent céder une dot, c'est-à-dire des économies en or, en terre ou en nature qu'ils pourront récupérer en cas d'annulation du mariage. L'époux quant à lui devra constituer un douaire, une somme assignée à sa femme pour lui assurer le minimum vital au cas où il venait à mourir ou à la répudier. Ces pécules sont généralement préparés dès la naissance de l'enfant, et constitue leur capital ; en outre une noble avec une faible dot ne sera pas un parti intéréssant, de la même manière qu'un douaire modeste implique une alliance modeste. Via ces rétributions, c'est l'alliance politique même qui s'établit ; plus on considérera un enfant avec du potentiel, plus on lui attribuera une économie élevé. Maintenant si la grande majorité des mariages de la noblesse se fait au sein d'une même caste sociale, il peut arriver qu'un mariage soit prononcé entre un ou une noble et une personne d'une autre classe (bourgeoisie, bas peuple ou clergé). Dans tous les cas, un mariage en dehors de la noblesse sera soumis à la vive critique des pairs : c'est l'autorisation d'offrir un titre sacré (issu d'un don d'Anür) à quelqu'un qui n'en est, à l'origine, pas digne. Lorsqu'un homme se marie à une femme, il lui accorde un titre de consort à son titre de noblesse peu importe qu'elle soit elle-même noble ou issue du peuple. A l'inverse, une femme noble se mariant à un roturier perdra systématiquement son titre et ses fiefs. L'acte de marier une personne en dehors de sa classe sociale est aussi peu accepté qu'il est compris ; le mariage par passion et par amour n'est clairement pas la règle, et peut même être interdit dans certaines régions. Son seul et unique but est celui de la procréation et de l'institution d'alliances solides. Si épouser un ou une bourgeoise peut être entendu notamment pour la petite noblesse désargentée, elle n'en reste pas moins un signe de faiblesse et presque blasphématoire pour les plus traditionnalistes. La sentence sociale est tout de même moins importante lorsqu'il y a un mariage avec un ou une prêtresse. De rang plus élevé que le peuple, et portant attrait aux bonnes moeurs, les familles nobles préféreront choisir un ou une prêtresse de famille noble également. Par ce truchement, elles respectent les attentes d'un mariage en formant une nouvelle alliance et, par la même occasion, s'offrant un peu de l'éclat procuré par le rayonnement de la foi et de la juste piété. La rupture d'un mariage n'est pas chose aisée et demeure d'ailleurs plutôt rare. Il est bien plus simple de se débarasser de sa moitié d'une manière plus définitive que d'avoir recours à une annulation. Pour répudier sa femme , - ou dans d'encore plus rares exceptions son mari -, le demandeur doit se présenter à son suzerain, avec l'appui d'un ou plusieurs membres d'autres familles. La demande est alors porter à la connaissance d'un haut-prêtre qui pourra décider ou non de la validiter des épousailles. On ne peut accorder la rupture des voeux que pour deux raisons : (1) l'adultère et (2) la non consommation du mariage. Parfois, la stérilité est un motif accepté, mais cela est laissé au bon vouloir du juge des Moeurs. Quoiqu'il en soit, la demande doit obligatoirement s'accompagner de preuves ou d'un consentement en cas de commun accord. Pour l'adultère, les preuves circonstancielles ne peuvent être prises en considération et seule la surprise avec témoin pourra être reçue. De la même manière, l'adultère quoique motif légal, dépend largement des moeurs et est généralement autorisé (bien que désapprécié) pour l'époux. Tout autre motif ne saura être jugé valable, et seule la mort d'un des deux partis met fin à l'union sacrée. Si une rupture est prononcé, ou si un des deux époux disparait, alors la personne restante est considérée apte au remariage. Pour un veuvage, la noblesse se doit de se plier à une période de deuil public allant jusqu'à un an, mais de généralement de quelques mois. Durant cette période, l'ancien époux ou l'ancienne épouse doit faire preuve de dénuement et de retenue, faire preuve d'une grande piété et observer tous les offices funéraires adéquat. Lorsqu'une femme perd son mari, elle perd également son tuteur légal et doit de nouveau obéir à l'autorité mâle qui lui est la plus proche (père, frère, oncle ou cousin). Elle ne pourra être considérée émancipée qu'à ses 25 ans, et sera donc soumise aux décisions du pater familias d'ici là. L'homme de son côté, s'il perd sa femme, hérite de ses titres et de ses terres. Une fois la période de deuil finie, la personne pourra librement se remarier, et ce jusqu'à sa propre mort. 2. SexualitéUn autre pendant de la morale a attrait à la sexualité et à ses pratiques. La noblesse se voit placée à mi-chemin entre deux univers antinomiques et pourtant complémentaire ; tandis qu'on exalte la virilité, notamment par la suprématie masculine, la force et la puissance, il demeure des règles implicites impliquant l'amour courtois. Quoi qu'il s'agisse surtout d'une forme d'amour romancée, retrouvée dans les poèmes et les pièces de théâtre Marbrumienne, l'amour courtois valorise le féminin, la chasteté et la passion platonique. Et la raison de ce contrôle total des sentiments et des pratiques trouve une origine très simple : le mariage n'est pas affaire d'amour mais de pouvoir. Aussi l'on n'éduque ni les jeunes filles ni les hommes à aimer, ou à éprouver une quelconque passion pour son époux ou son épouse. C'est un devoir qui doit être fait, pour la pérénité de son sang et de son nom. C'est avant tout un accord de convenance, sous forme d'un contrat civil et théologique afin qu'aucun ne souffre de mauvaise réputation. D'ailleurs, la nécessité de vertu s'applique aussi bien à la femme qu'à l'homme avant le mariage. S'agissant d'un contrat entre deux familles, les plus beaux accords sont négociés à prix fort, incluant bien souvent la virginité de l'un comme de l'autre. Ainsi la famille de l'époux s'assure des bonnes moeurs de la mariée, tandis que celle de l'épouse s'encquiert qu'il n'existe aucune batardise pouvant destabiliser la ligne de succession. Il n'y a donc aucune raison d'éveiller à la sexualité. Le peu d'éducation reçue sur le sujet provient de textes anciens sacrés par le Culte ou d'une brève leçon d'un érudit qui s'assurera de donner le moins de détails possible. Être éveillé à la pratique sexuel est perçut comme un moyen de tentation et de corruption de la jeunesse, aussi c'est un sujet tabou dans presque toutes les familles. Le sexe n'a donc d'autres fonctions que la procréation pour la noblesse ; l'objectif du mariage et de la perte de la vertu est de pouvoir transmettre le titre et les terres à travers les générations. La recherche du plaisir n'est, en somme, ni un objectif ni une réalité commune. S'il peut exister des exceptions, notamment dans les rares mariages d'amour, la plupart des nobles de robe ou d'épée consomme plutôt l'acte comme étant un réel devoir envers sa famille et ses gens. Toutefois, les mariages nobles sont le plus souvent sujets à l'adultère. De part l'alliance par convenance, les époux se retrouvent souvent bloqués dans une relation qui ne leur convient pas, et dans laquelle aucun ne semble s'épanouir. C'est d'ailleurs un sujet largement repris dans la littérature courtoise évoquée plus tôt ; faute d'amour ou de passion, la jeune femme ou le jeune homme s'en vient à se détourner de son légitime époux pour vivre le véritable amour. S'il est largement romancé à Langres, cela n'en reste pas moins un effet de société important que les moeurs tendent à réprimer. Il n'est pas tolérable de quitter la couche de son épousée avant d'avoir au moins un enfant légitime. Et pour la femme, c'est encore plus pernitieux : tromper une fois, c'est d'être de mauvaise moeurs. Alors les enfants obtenus même au sein du mariage peuvent souffrir de ragots et de colibets. En fait, les pairs et le Culte considèrent une relation saine quand elle est chaste ou quasi-chaste. C'est cette croyance qui impose à l'étiquette qu'aucune femme en âge ne doit rester seule sans surveillance avec un homme - quel que soit son rang ou son titre. Ainsi, nul ne saurait entâcher la réputation de la demoiselle. Parallèlement, si l'adultère est mieux accepté pour les hommes, il n'en reste pas moins une source de déshonneur. En recourant à d'autres femmes que son épouse pour assouvir ses désirs, c'est se livrer à des instincts animal et renoncer aux voeux prononcé devant les Trois. La parole d'un noble étant du domaine du sacré, celui qui ne tient pas ses promesses - même celles faites devant les Dieux -, est moins qu'un homme. 3. HéritagePar essence, la plupart des familles nobles suivent la loi de l'héritage à la primogéniture mâle. C'est à dire que les titres et les terres sont directement héritées par le premier enfant né garçon de la famille. Toutefois, si cela est applicable dans une large généralité, il existe toujours des exceptions pour confirmer la règle. Déjà, contrairement à la pensée commune, le premier né n'hérite pas de tout au détriment de ses cadets - s'ils existent. Le frère et les soeurs non mariées possèdent le même titre que leur parent ; ainsi une fraterie issue de barons deviendront barons à leur tour, qu'ils soient régnants ou non. Le droit d'aînesse assure simplement l'indivisibilité des terres héréditaires à l'origine de grandes charges publiques - notamment de justice -, comme les comtés ou les duchés. Il appartient donc aux familles de régler les successions en amont des décès : les cadets peuvent se voir attribuer une ou plusieurs terres vassales de celle de l'aîné, ou bien des charges équivalentes passant alors de la noblesse d'épée à la noblesse de robe. Ce compromis trouvé au début du monde féodo-vassalique dans le Royaume de Langres a pour but de limiter les guerres fratricides et le flouage de certains héritiers au profit d'autres. Par conséquent et en toute logique, à la mort du père, c'est l'aîné qui doit rendre hommage à son suzerain. Ses frères et soeurs pourront à leur tour lui prêter hommage dans une cérémonie plus privée. Toutefois si l'indivisibilitée touche les fiefs à haute fonction publique, les plus petites terres et vavassories n'entretiennent pas une indivisibilitée absolue. Généralement, dans le cas de châtellerie, l'aîné prend deux tiers de la succession. S'il n'existe qu'une seule terre, il occupera deux tiers de cette dernière, avec le manoir principal, ses cours, ses jarfins et dépendances immédiates. Les cadets reçoivent alors le tiers restant en usufruit seulement. En bref, l'aîné hérite des titres principaux du père, et ses cadets deviennent des plus petits seigneurs bien qu'ils jouissent toujours du titre de leur parent. Un enfant de comte deviendra comte même s'il n'est que le puîné. Il gardera ce titre à vie, et pourra le transmettre à ses héritiers. Néanmoins, les enfants de cette branche dite "cousine" sera moins prestigieuse et ne pourra prétendre aux mêmes alliances politiques et militaires. On distingue donc dans l'arbre généalogique de chaque famille la branche principale, descendante directe du titre, et les branches cousines qui ont pu perdre ou conserver leur rang social. Mais à ce système déjà complexe s'ajoute un nombre croissant de subtilité à mesure de la complixité des liens familiaux. Par exemple, en cas de remariage du père après un veuvage, les enfants des deux mariages ne pourront prétendre aux mêmes droits. La primogéniture mâle s'applique toujours mais, en sus de cela, seuls les enfants de la première épouse pourront hériter des biens et patrimoine de leur mère, et inversement pour les enfants de la seconde épouse. Ainsi, même si le premier enfant mâle nait de secondes noces, les premières filles pourront prétendre aux titres de leur défunte mère. Toutefois, il existe une règle tacite qui marche de paire avec la primogéniture mâle : une femme ne peut hériter que si, et seulement si, il n'existe dans sa famille plus aucun mâle. Bien que certains procès ait pu donner gain de cause à des héritières, l'ordre de succession est très strict. Il s'agit en premier lieu des mâles légitimes, nés au sein d'un mariage, puis les mâles légitimés (adoptés) d'une même branche familiale. La branche cousine ne peut quant à elle hériter des possessions de la branche principale uniquement sous absence totale de descendants, mâle ou femelle. ORDRE DE SUCCESSION | HERITIERS | 1er | Premier né mâle d'une fraterie. | 2ème | Le ou les frères légitimes, par ordre de naissance | 3ème | Le ou les frères légitimés par adoption, par ordre de naissance. | 4ème | Le ou les filles légitimes, par ordre de naissance | 5ème | Le ou les filles légitimées par adoption, par ordre de naissance. | 6ème | Le mâle le plus proche de la lignée cousine | L'ultime possibilité, et certainement la plus rare, est celle de l'héritage par ascendance matrilinéaire. Les mariages matrilinéaires sont peu commun, et généralement des clauses particulières au contrat de mariage quand ce dernier est très largement déséquilibré en faveur de l'épousée. La famille de la mariée peut exiger un mariage en matrilinéaire quand son patrimoine, et/ou son titre surpasse celui de son fiancé, et que ce dernier n'a pas assez de poids de négociation. La filiation en matrilinéaire permet de chambouler l'ordre de succession : l'héritage masculin se fait par l'oncle - le frère de la mère - au neveu - fils de la mère. Par conséquent et en d'autres termes, l'héritage se fait par le côté de la mère et non celui du père. Il n'implique pas d'autres changements : il s'agit toujours d'une prépondérance mâle sur la succession. Si l'héritier n'est pas en âge de tenir sa fonction au moment de son accession à son titre, on nommera alors une régence. La régence est une période transitoire durant laquelle une personne nommée aura à charge l'exercice du pouvoir au nom de l'héritier. Le régent porte la charge sans pour autant adopter le titre ; on préférera placer la gouvernance à quelqu'un de la famille, mais il est tout aussi probable que l'enfant soit placé pupille du Roi jusqu'à sa majorité et qu'un ecclésiaste ou un noble de robe prennent la régence. Il s'agit d'ailleurs d'une distinction particulière, un acte de confiance du roi envers le régent. Par conséquent le régent répond directement à son suzerain ainsi qu'au roi et ne doit décevoir ses attentes. Les femmes sont tolérées, mais souvent épaulée d'un ou plusieurs conseillers. La majorité de l'enfant signe la fin de la régence, et il est immédiatement mis en capacité. Le régent est alors congédié et doit retourner à ses affaires, ne possédant plus aucune légitimité légale sur la terre. 4. Enfants et éducationLa noblesse accorde une grande importance à la descendance. Elle doit être nombreuse et bien éduquée de sorte d'avoir au moins un héritier viable au moment de la succession. Pour autant, la charge des différentes fonctions nobiliaires ainsi que les moeurs pèsent lourdement sur le système éducatif de l'enfant, et ce dès la naissance. Les femmes nobles n'allaitent pas. C'est une tâche considérée comme trop chronophage et trop sexualisée pour être réalisée par une personne de bonne moeurs. C'est pourquoi, lors de la grossesse, le couple se mettra à la recherche d'une roturière déjà allaitante ou engrossée pour pouvoir fournir du lait à l'enfant à naître. Elle deviendra nourrice et devra veiller au confort et aux besoins de l'enfant, ainsi que rendre compte de l'état général de l'héritier à ses parents. En échange, le couple offre tout le confort nécessaire à la nourrice, qui est logée dans les appartements attenants à la chambre de l'héritier, au sein même de la demeure seigneuriale. Elle est considérée comme une personnalité importante et peut disposer de quelques droits sur le personnel de maison, quand cela concerne le bien être de l'enfant. Dans les familles les plus importantes, plusieurs nourrices peuvent se relayer de sorte à avoir auprès de l'enfant noble une présence quasi-constante. Par ailleurs, les nourrices sont souvent des femmes d'expérience, ayant déjà eu un ou plusieurs enfants puisqu'elle aura aussi à charge de l'éveiller et le stimuler positivement. De fait, le nourrisson ne grandira presque jamais seul. Sa nourrice possède elle-même un bébé, qui sera considéré comme frère de lait. Les liens tissés peuvent être un ascenseur social très important, surtout lorsque l'enfant aura atteint l'âge adulte et prendra la succession de sa terre. C'est donc un privilège et un statut social relativement avantageux pour les femmes choisies comme nourrice. L'illégitimité des enfants n'est pas non plus un frein à l'accession au titre, ou à une éducation correcte. La batardise n'est en outre pas plus une insulte qu'une réelle constatation : un enfant né hors du mariage. Pour des raisons évidentes, le batard est presque toujours le fruit d'une déviance du mari et non de l'épouse. Dans le cas contraire, le mari pourrait convoquer un tribunal pour faire punir la femme et dissoudre le mariage. Mais lorsque d'une relation adultère né un fils du seigneur, dont la parenté serait indiscutable, alors ce dernier fait face à deux choix. Il peut soit le reconnaitre et l'adopter, ou bien le reconnaitre et le renier. Si la parenté est discutable, notamment lorsqu'il s'agit d'un enfant de prostitué, le seigneur pourra décider de reconnaitre ou non l'enfant. Dans le cas où l'enfant est reconnu, il vivra auprès du seigneur et disposera d'un statut particulier au sein de la famille. Le seigneur veillera à son éducation et à lui trouver une place convenable. L'adoption, quant à elle, peut être promulguée à la discrétion du père. Elle peut aussi bien arriver dès l'accueil du batard comme des années plus tard. Elle ouvre alors le plein droit à la succession comme énoncé précedemment, et l'enfant (ou l'adulte) jouira des mêmes privilèges nobles que ses commensaux. S'il en vient à être renié, le batard ne pourra prétendre à aucune succession et ne pourra être considéré comme appartenant à la noblesse. Toutefois, puisqu'il aura été reconnu, son père fera toujours en sorte de lui offrir une place aussi prestigieuse que possible. Les batards même reconnus restent très mal perçus au sein de la caste, car sont la personnification d'un parjure devant les Trois. Parlant d'éducation, elle commence très tôt aussi bien pour les garçons que pour les filles : dès l'âge de cinq ans. Un ou plusieurs précepteurs, selon les ressources de la famille, veillent à l'apprentissage des matières intellectuelles et physiques essentielles pour la bonne société de Langres. Ces dernières sont panachées sur plusieurs années, jusqu'à dix ans pour les filles et même d'avantage pour les garçons héritiers, dans un ordre précis. D'ailleurs, si la plupart des filles nobles suivent l'ensemble du cursus, apprenant à être une femme respectable aux yeux de la morale, les garçons, eux, ne sont pas tous destinés à s'éterniser en études générales. Jusqu'à dix ans, les jeunes hommes d'une même famille suivent le cursus classique. Ensuite, il est assez commun de diviser les charges comme suit : (1) l'aîné poursuit le cursus général pour apprendre à devenir l'héritier politique, (2) le second poursuit le cursus général mais avec une tendance militaire plus marquée, (3) le troisième poursuit le cursus général avec une tendance religieuse plus marquée. De fait, le second est prédestiné à une carrière militaire, et le cadet aux ordres. Dans l'éventualité où la famille posséderait d'avantage de garçon, l'éducation des suivants seraient sûrement plus légère, à la discrétion du père. Les filles étant un atout de négociation considérable, elles sont généralement mieux instruites et plus longtemps, qu'importe leur place dans la fraterie. |
| | | Maître de JeuAdministrateur
| Sujet: Re: La Noblesse Mar 4 Avr 2023 - 17:26 | | |
1. Affaire SarosseL'arrivée de la Fange à Marbrume signa un tournant capital pour l'ensemble du duché. Les relations entre les familles nobles natives ont parfois pu être conflictuelle, et le Fléau est devenu une excuse parfaite pour évacuer les vieilles rancoeur d'antan. Si la plupart du commun saisit l'opportunité pour sceller des alliances de circonstance, le duc, Sigfroi de Sylvur, l'entendait d'une autre oreille : c'était le moment parfait pour se débarasser des rivaux de toujours, et de tout détracteur pouvant aliéner son pouvoir maintenant qu'il se retrouvait seul régent de la dernière cité de l'humanité. C'est ainsi que dans le crépuscule, alors que les membres les plus éminents de la famille Sarosse et de certains de leur vassaux et alliés approchaient de Marbrume avec leur escorte, réclamant le droit d'asile dû à tout vassal, trouvèrent porte close. La grande porte fut frappée encore et encore, mais rien n'y fit : Sigfroi leur refusa l'accès à la ville. En échange de sa protection, le duc exigea au Comte Cyras de Sarosse une excuse publique, ainsi qu'un renouvellement de ses voeux vassaliques là, au pied des remparts, alors que déjà la Fange se massait autour d'eux. Il n'y eut guère de temps pour les pour-parler, bien que dans chacun des camp l'on tenta de raisonner son prochain. Mais la menace pressante des monstres des marais, ainsi que l'engagement des premiers combats hâtèrent le ton des Sarosse, et altérèrent leurs expressions, autrefois hautaines, en des moues crispés, inquiètes et même implorantes. Et les fangeux continuaient d’agresser de toute part, alors sortis des bois et de leurs marécages, sautant sur les soldats, s’empalant sur les épées. Leur nombre dépassa bientôt ceux de l'escorte des demi-condamnés. Levant la tête, les yeux noyés de larmes, Cyras implora la pitié de ceux qui regardaient le spectacle, massés sur les épais remparts. Il implora la pitié de son suzerain, et demanda son pardon alors même que dans son dos le sang commençait à inonder le chemin pavé. Il implora, encore et encore la clémence des Trois, alors que déjà certains proches se faisaient trainés, croqués de toute part dans des hurlements angoissants. Le Comte de Sarosse reconnu quelques partisans là-haut : des amis, des cousins, des frères qui, de peur de le rejoindre, n'agitèrent pas même le petit doigt. Il s'était excusé. Il avait demandé l'absolution. Mais sous le regard froid de Sigfroi de Sylvur, les portes demeurèrent imperturbablement closes. Son rival venait d'être balayé de la main, assistant impuissant à l'étiolement douloureux du maigre cordon de soldats qu'il restait. Tous, du haut des remparts, regardèrent dans un silence abimé par les cris des victimes la déchéance des opposants. Tous périrent dévorés vivants, à part les quelques courageux qui avaient renoncé assez tôt pour se suicider. Une fois Cyras mort, il ne resta que l'infini mutisme. Personne n'osa rien dire, personne n'osa détourner les yeux. Personne n'osa se dresser face au Duc. Cette date marqua tous les esprits à Marbrume, qu'ils soient nobles ou non. Et les tensions d'hier ne s'en retrouvèrent pas pour autant apaisées. Aujourd'hui encore quelques membres de la famille assassinée et de leurs alliés rongent leur frein, dans une attentive maladive et rancunière que le duc commette la faute pour précipiter sa chute, rassemblant quelques partisans encore choqués par les événements survenus. Ils espèrent ainsi renverser l'échiquier politique et prendre la place occupée. La peine administrée des mains de Sigfroi, en dehors des condamnations habituelles, décidée sur un coup de tête et présentant tous les traits de la félonie n'a fait que raviver la flamme de la dissidence dans le coeur des anciennes alliances des Sarosse. On y accuse l'incompétence du conseil à avoir raisonné le Duc, le peuple de ne pas s'être soulevé et même la noblesse de n'avoir rien tenté ce soir-là. Toutefois, la gronde joue encore armes égales avec les partisans du Duc, qui installe les brides de son pouvoir totalitaire. Et au milieu, nagent un flot d'indécis, qui jouent au jeu de la politique, oscillant d'un camp à l'autre sans jamais se prononcer, floutant les contours des camps que l'on penserait établis. Les complots se font et se défont, au gré des envies d'une noblesse muselée, et des complots avortés. Au travers de ce crime qu'aucun tribunal n'a jamais jugé, le Duc de Marbrume a vu son pouvoir s'accroître, instaurant une peur et une appréhension compréhensible pour l'avenir. La plupart des gens, s'ils ne sont pas ses détracteurs, reconnaissent plus que jamais son autorité. Néanmoins, chacun vit dans la peur des couvre-feu, au détriment des faveurs qu'il accorde à ses plus loyaux sujets, ou qu'il reprend sans avoir à s'en justifier. Personne ne souhaite être mis au ban de la société, et connaitre le même sort que les Sarosse en leur temps. Avec ces événements traumatiques, certains nobles ont définitivement quitté la réalité. D'autres, au contraire, se montrent plus pragmatiques quant à la situation de la cité et de leurs privilèges. La Fange est une boucle sans fin, pour laquelle à chaque monstre tué, dix refont surface ; dans de telles circonstances, l'humanité a peu de chance de prospérer longtemps. Et a chaque mort-vivant croisé, c'est l'anxiété de retrouver le visage d'un ami, d'une mère, d'un époux qui surgit. Alors, pour tromper la folie qui les guettent, une partie de ces anciens privilégiés, par lâcheté, par crainte, par lassitude, ou même par habitude, jette aux quatre vents les dernières réserves de nourriture, de drogues et d’alcool, organisant des banquets et des ripailles tels que la noblesse n’en a pas connu depuis fort longtemps. Mais il demeure toujours quelques nobles et moins nobles âmes prêtes à riposter, que trop désireuses de prendre leur revanche sur les Fangeux, quand bien même, dans les esprits, cela n’est que folie. Véritable inquiétude à l’égard de leurs gens, simple désir de gloire ou de pouvoir, geste politique calculé, ou indubitables fanatiques, ces nobles, aussi différents les uns que les autres, se rejoignent tous dans une même volonté ; bouter les Fangeux hors de Marbrume. 2. Noblesse déchue et despotisme ducalAutomne 1165 – Hiver 1167 La situation de la noblesse à Marbrume était donc assez pathétique. Privés pour la plupart des privilèges conférés par la terre, d'autres s'abandonnant aux plaisirs et oubliant la morale pour noyer leur détresse, une large partie de la caste régnante subit les critiques acerbes du peuple et de la milice. Toutefois, face à l'adversité et à l'immense travail de reconstruction sociale qui l'attendait, Sigfroi de Sylvur et quelques uns de ses alliés s'attirèrent la bonhommie d'une partie conséquente de toutes les castes populaires. Il réussit à maintenir à flot la cité, faisant face à l'augmentation croissante de réfugiés ou même des groupuscules de malfrats. Cette sympathie fut acquise au prix d'un dur labeur, mais le duc parvint à maintenir la dernière cité des Hommes debout quand tous la croyait condamnée. Grâce à des actions coup de poing, des lois dures mais justes - souvent qualifiées de despotiques -, il s'éleva comme un sauveur pour une part de la population. Une fois la panique dissipée, et un semblant d'ordre revenu, le Duc tourna de nouveau son regard sur l'Esplanade et ses habitants. Et il agit, sans attendre, avec la sévérité qu'on lui connaissait déjà ; il jeta des familles entières en dehors du quartier noble, sans aucun état d'âme. Il déposséda des noms illustres du royaume, natifs comme non-natifs sans distinction. Tous ceux qui contrevenaient à l'effort de guerre, se prélassaient dans des privilèges abolis depuis longtemps, qui refusaient de mettre leur fortune à son unique service, ou de défendre la milice, ou bien qui opposaient une quelconque forme d'oisiveté étaient déchus. Interdits de séjour à l'Esplanade et à la cour ducale, leurs privilèges retirés et les alliances rompues, ces familles étaient contraintes de vivre chichement dans la basse-ville avec leur titre et leur rêve d'un juste retour des choses. C'est ainsi que Sigfroi finit d'imposer sa toute puissance. Dernier détenteur de terres, les nobles qui vivent toujours à ses côtés dans ville-haute sont ses alliés, ou se cachent de son courroux en feignant la docilité. Tous sont obligés légalement de participer financièrement et publiquement à la vie de Marbrume. Les hommes sont invités à user de leurs compétences martiales et mener les bataillons de la milice, notamment lors des missions au dehors des murs. Tous les habitants de l'Esplanade sont donc des familles participant à l'effort de guerre général. Cette décision finit de convaincre une majorité du peuple, qui, voyant la noblesse suer à leur côté pour la prospérité de la ville, de faire de nouveau confiance en la caste politique et dirigeante, au moins por parte. Il reste à nuancer que les pratiques du duc à l'encontre de ses commensaux sont souvent jugées despotiques et ne plaisent pas à cette noblesse qui courbe l'échine devant le maître absolu des lieux. La survie de chacun d'eux dépend directement du bon vouloir d'un seul homme ; si quelques uns cherchent à s'émanciper du duc pour des raisons évidentes, cela reste pour le moment sans succès. Aussi, la reconquête du Labret et de certaines familles a rendu ces dernières estimables – contrairement à celles qui ont été éconduites dans la basse-ville, faisant lot de beaucoup de quolibets voire agressions. Et si le peuple possède un regard plutôt positif sur leurs supérieurs, cela ne laisse aucunement entendre que l’Esplanade est de tout repos. Et Sigfroi a beau être un excellent dirigeant, sachant faire preuve de fermeté lors de périodes de crises, ses agissements ne font pas l’unanimité parmi les nobles souvent contraints d’aider. Les réussites de la cité grâce à ses actions de survie n’ont pas convaincu l'ensemble de la noblesse et certains fomentent encore pour faire tomber sa tête. 3. Nuit des hurlements à SombreboisHiver 1167 – (Après les premières convocations) Il est difficile de résumer en quelques lignes l'affaire de Sombrebois. Après une reprise compliquée lancée par le Baron Hector de Sombrebois, le domaine du même nom, perdu au fond des marais, à connu une douloureuse période de survie malgré le soutien de nobles influents tel que Victor de Rougelac. De plus ayant épousé une femme du peuple contre l'avis la couronne, et ayant était blessé lors d'un affrontement avec un fangeux, le baron s'est vitre retrouvé totalement isolé du pouvoir royal, entrainant dans son sillage son épouse et ses gens. Malgré leurs efforts et leur endurance, le bourg se dirigeait lentement vers une nouvelle chute, menée à un point d'orgue par la disparition du baron lui-même dans les marais entourant son domaine. Tous pariaient sur l'anéantissement complet des lieux. Pourtant, suite à une rencontre secrète entre le couple royal et la veuve de Sombrebois accompagnée du comte de Rougelac, une entente a été trouvée pour sauver le bourg de la perdition en échange de concessions. Au su de tous, c'est une glorieuse réussite politique pour la couronne, et un signe d'espoir pour le peuple qui voit là le début d'un renouveau pour le royaume. Dans l'ombre, il s'agit d'un sombre jeu de manipulation qui a couté la vie a bien des gens. Aujourd'hui le bourg reprends vie et a déjà quadruplé de population, et la régence est assurée par la veuve du baron, Rosen de Sombrebois qui a vu son titre confirmé en attendant la naissance et l'âge adulte de son enfant. Mais sous une étroite surveillance de la couronne. |
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