Un Banquet de Noble en compagnie de pouilleux. [Alexandre de Terresang./Kira de Haldonores./Maroti Asling./Salvador Daragonne.][Abandonné]

La soirée fût vite arrivée, en effet, nous sommes dans la Résidence Rue du Sang à l'Esplanade. Les serviteurs s'activèrent dans les cuisines et la salle de réception entrain de préparer le repas en l'hommage des deux nouveaux Maîtres d'armes de la Guilde du Soleil Bleu. Ah et on dirait que voilà notre Vicomte préféré.

J'étais en pleine discussion avec un Marchand de la cité. En effet, Théodemar Ecuviel m'avait envoyé un émissaire pour parler du prix de la chaux. Effectivement, j'avais besoin de ce matériel pour une entreprise d'ici peu. Le prix fut exorbitant: mille pièces d'or. Je lui dit alors sur un ton parfaitement calme:

''Dites à votre patron, que s'il ne veut pas perdre une main pour vol avec ses prix, je lui conseille de baisser ses  prix. Vous pouvez partir et ne revenez que si ils ne dépassent pas cent écus.''

Le pauvre homme semblait nerveux à l'idée de donner un pareil message à son patron, mais il baissa la tête et dit:

''Bien, Messire de Terresang. Cela sera fait.

Au moment où le jeune homme partit hors de mon cabinet, il fallit rentrer dans la jeune baronne Kira de Haldonores de retour de sa mission de recrutement. L'homme se confondit en excuses et partit aussitôt.

Je me leva à mon tour et me servi un verre de vin. Une des nombreuses bouteilles que j'entreposai dans ma cave étaient issus des Terres de Sang. Je voulais bien vivre mes derniers moment d'humanité à Marbrume mais avec un bon vin cela va s'en dire. Je proposa une coupe à la jeune femme et je m'assieds à demi sur mon bureau tout buvant une gorgée de mon vin.

''Alors. On dirait que vous avez trouvé quelqu'un. Un Milicien expert en archerie. Nous formerons bien nos unités escortrices dans ce cas. Dans votre message vous me dîtes que vous l'avez invité à un banquet ce soir ? J'ai fais prévenir les Conseils Bleu et du Soleil mais ... C'est que les cuisines n'ont pas grand chose. Mais nous ferons avec.
J'imagine que votre Milicien n'a que son armure et comme je ne veux pas qu'un futur Maître d'armes de ma Guilde ne soit vu comme un grouillot mal propre. J'ai fais préparer des affaires pour lui.
Mais sinon, très bon travail, Kira. Je savais que je pouvais avoir confiance en vous.

Je me retourne alors pour m'asseoir à mon bureau en vivant mon vin

''Ah, au fait. Le jeune Daragonne nous rejoindra. Je l'ai invité personnellement. Voulez-vous bien servir d'hôtesse ? Les vêtements du Miliciens et les deux servantes en charge de m'habiller attendront dans ma chambre.

Aujourd'hui n'avait pas été une journée comme les autres. Si quelqu'un m'avait dit qu'un jour j'allais manger à la table de la noblesse je me serais gentiment foutu de lui. Mais bon, il fallait croire que tout pouvait arriver, car j'avais rendez-vous dans ce nid de guêpe ce soir même pour officialiser mon entrée dans la guilde des Soleils Bleus, urk, ça sonnait encore bizarre lorsque je me disais ça. Mais bon, la Rouquine m'avait vendu la guilde comme une nouvelle solution et une échappatoire à cette Milice pourrie jusqu’à l'os. D'ailleurs, les sergents avaient mal pris le fait que quelqu'un vienne contester leurs "autorités" et j'avais rapidement capté que demain n'allait pas être une bonne journée. Misère. Mais une chose à la fois, je devais déjà me concentré sur le fait que j'allais être chez les Sangs Bleus toutes la soirée, alors leurs centaines de protocoles stupides et leurs robes qui pouvaient nourrir une famille pour une semaine entière. Je savais déjà que j'allais surement me faire... Comment dire...? Gentiment remettre à ma place de pouilleux dès que j'allais tenter de faire ou dire quoique ce soit. Donc je me préparais déjà à passer une mauvaise soirée, mais hey, cela n'allait pas changer des quelques fois où nous étions présenté à l'une des grosses tête de la Milice. Il suffisait de se tenir droit et de sourire sans se faire remarquer, répondre aux questions et essayer de ne pas énerver le boss. D'ailleurs en parlant de ce Alexandre de... De... Merde je l'avais sur le bout de la langue... De Terresang! C'était ça, Terresang, pour moi c'était un noble parmi tant d'autre. Mais s'il avait le pouvoir et l'envie de faire une guilde comme les Soleils Bleus c'est qu'il ne devait pas être un mauvais bougre, enfin je l'espérais. Mais passons, je devais être le plus présentable possible pour ce soir. J'avais reçu un message d'un valet qui m'avait prévenu que j'allais avoir une robe, pardon, un "accoutrement de soirée" pour éviter de me ramener avec mon armure où mon manteau rouge (même si j'aimais bien mon manteau rouge...), donc la tenue était sur la maison. C'était une bonne chose, mais quand même, le train de vie de la Milice n'était pas le plus propre de la ville. Donc j'en avais profiter pour me nettoyer de la tête au pied, raser le peu de duvet en évitant de me couper, nettoyer mes cheveux blonds avec l'eau la plus claire que j'avais put trouver en un minimum de temps. Et surtout, je priais la Trinité que la tenue qu'ils allaient me fournir allait cacher la morsure de Fangeux qu'arborait mon épaule gauche. J'avais déjà faillit être viré de la Milice par simple superstition, alors je préférais éviter d'ajouter ça à la condescendance naturelle des Sangs Bleus. Alors je n'avais pas besoin de ça. Sans parler de mon tatouage sur le bras droit, je ne savais même pas si les nobles savaient ce que c'était.

Mais voilà, après plusieurs heures à tenter de me rendre le moins "pouilleux" possible, j'avais enfilé mon armure et mit mon long manteau rouge pour traverser la ville et me rendre dans les quartiers nobles, c'était étrange de se retrouver de l'autre côté des portes pour une fois. Surtout que j'étais venu avec mon arc, je savais que je n'allais pas entrer dans la salle avec mais... Juste au cas où le boss voulait une démonstration, et j'étais légèrement plus à l'aise avec ma propre arme, celle que je maniais depuis des années. Donc ouais, alors c'était... A la Rue du Sang (sympa le nom, enfin je suppose que c'était en raccord avec le nom Vicomte.) Normalement je devais être à l'heure, je ne connaissais peut-être pas les pages d'étiquettes qui régissaient les nobles, mais je savais qu'être ponctuel était un bon début.

Lorsque Maroti arriva devant la résidence, il fut promptement amené dans ce qui apparentait à des vestiaires. Il retrouva une tignasse rousse qu'il ne s'attendait pas à revoir de si-tôt, le milicien se tendit par réflexe, avant de se rappeler que... Kira allait être le seul visage connu (et amical?) de la soirée. Le milicien lui fit un mouvement de tête respectueux, principalement parce qu'il ne savait pas s'il devait prendre une certaine forme de salutations, est-ce que la noblesse devait se dire bonjour de différente manière? J'en n'avais pas la moindre idée. Je devais surement passer pour un idiot, pour changer.
Le milicien suivit la Baronne dans la demeure (et quelle demeure... Le jardin était plus grand que ma petite bicoque, misère. Elle me fit entrer dans une chambre pour me présenta un ensemble principalement rouge, pantalon et haut compris, la seule pointe de couleur reposant dans des manches vertes... Urk, je savais que je n'allais pas aimer ça.

Une terrible bataille avec le vêtement et quelques insultes murmurées plus tard, le Milicien tira sur ses manches pour cacher son tatouage, il passa un doigt dans son col qui le serrait et qui grattait, avant de prendre une grande inspiration et de passer une main dans ses cheveux. Bien, il fallait rester calme, tu n'étais qu'un soldat qui allait se retrouver entouré de comte, baron, chevalier et autres connards prétentieux alors que je n'avais qu'une vague idée de l'étiquettes, bien, je suppose que j'allais considérer toutes les personnes biens habillées comme des supérieurs, ouais, c'était un bon plan ça. Mais il valait mieux éviter de saluer tout le monde avec un garde à vous.
...
Bon, plus de retour arrière maintenant. Au pire, j'aurais eut un vrai repas chaud dans tout ce foutoir.

Je soupirai longuement en regardant autour de moi, dans ma grande maison du quartier noble. Alexandre m'avait invité dans sa guilde et j'allais accepter, jusqu'à ce que ce succube vienne à ma rencontre. Je l'avais sauvé d'une rencontre avec un fangeux et on avait fini la nuit dans une grande à faire parler nos corps. Une façon pour elle de me recruter je suppose, mais je n'allais pas lui dire que j'allais déjà venir. cela aurait été me priver d'une belle soirée en perceptive. J'avais effectivement passé une belle soirée avec cette magnifique jeune femme, mais je n'étais pas stupide. Cela ne se reproduirait surement jamais avec elle.

Enfin, je finis de m'habiller. J'avais mis mes habits d'apparat avec la cape de ma famille et Dragonne, l'épée de mon ordre à la ceinture. des bottes de cuire noire venaient ponctuer les habits noir et mauve de mon ordre. Ma cape était noire et on pouvait y voir les armoiries de mon ordre. Un dragon mauve à deux têtes avec une croix celtique mauve sur fond noir. Je me regardai dans le miroir d'argent de ma maison avant de partir. Mes cheveux avaient été peignés et je les avait laissé détaché. Il coulait le long de ma nuque et quelques mèches barraient mon front. J'étais près.

Bon... allons voir ce que cette guilde peu m'offrir.

Je me mis en marche en savourant le temps frais de cette nuit. Ma cape claquait au vent et un sourire se dessina sur mes lèvres alors que j'approchais de la maison de Terresang. Elle était à l'image de la famille qui l'habitait. Impressionnante et avec pour but de montrer sa puissance. Au moins les couleurs de ce vicomte étaient annoncées, mais peut-importe ce qui pouvait arriver je resterais fidèle à ma chevalerie et à ses préceptes.
J'agirais toujours avec courage. L'honneur guidera chacun de mes pas et mon épée ne s’abattra sur une ennemie que pour faire régner la justice.

Lorsque j'entrai dans le manoir je fus par une femme que je ne m'attendais pas à voir en cette soirée. La Baronne Kira. Elle était magnifique c'était le moins que l'on puisse dire. Elle portait une robe qui moulait parfaitement ses formes féminines et qui aurait probablement fait envie à n'importe quelle femme. Malgré tous je restai parfaitement de glace devant elle et sans même jeter un coup d'oeil vers suis décolleté plongeant j’avançai. Elle me conduisit à une salle de réception richement décorée ou je pouvais voir le vicomte debout comme une statue. Je bourrai ma pipe avec les herbes que j'avais pu trouver et l'allumai sans mêmes faire attention à Kira. On avait passé un moment presque parfait, mais je souhaitais l'oublier le plus vite possible.

Je regardai alors avec un sourire la jeune baronne. En effet, elle avait raison. Quoi de mieux qu'une petite réception entre les membres de la Guilde pour instaurer une certaine confiance. Plus ça allé, plus je l'aimais bien cette jeune baronne. Elle était utile à la Guilde et était parfaitement autonome.

''-Oui, bien sûr Kira. Et j'aime voyez vous. J'aime quand les personnes avec qui je travaille prennent des initiatives. Vous avez bien fait et pour tout vous dire, je vous approuve dans ce choix.

Je savais que cela aller poser des ennuis avec des quelconques jaloux, des coquins qui n'ont jamais eu l'occasion certainement d'être invité par un Noble. Évidemment cela faisait rager certaines personnes, j'en faisais mon affaire de ces petits officiers sans influence autre part que dans leurs troupes:

-''ahah, ne vous inquiétez pas. J'irai demain en compagnie de notre Milicien à la première heure à son baraquement, si ils ont un problème, ils n'ont qu'à se plaindre auprès du Bailli.
Je suis sûr que ce dernier leur apportera toute l'importance de cette plainte, ahah. Vous n'avez pas eu vous même d'ennui j'espère ? Vous n'avez qu'un mot à dire et je les fais muter dans la Milice Extérieur dans un joli baraquement à l'extérieur de la Cité.''

C'est alors qu'en entendant le nom du jeune chevalier, elle souriait. Elle ne m'avait jamais dis comment qu'elle l'avait recruté, mais je préférais ne rien savoir. Elle m'énonça son souhait de se changer avant et j' acquiesça.

-'' Bien sûr. Faites donc, je dois moi même me changer. Vous menerez les invités dans la salle de réception. La première qui doit arriver doit être votre soeur. Ils arriveront à 19h. Lorrens notre Grand Argentier. Harnold Naron, notre Architecte en chef et Le Capitaine Marcus. Un de mes Chevaliers souhaitant être intégré comme chef d'unité chez les escorteurs. je me leva alors et me dirigea vers la sortie de mon cabinet ''Je vous dis donc à ce soir, Mademoiselle''

Je parti alors hors de mon cabinet. Dans ma chambre je me prépara. Je me vêtu d'une tunique noire avec mon écusson représentant une Rose de Sang, symbole de la Maison Terresang et juste au dessus dans le coin droit, un soleil bleu symbole de la Guilde. Également un pantalon noir et des épaulettes noires ou s'accrocha ma cape noire avec le même écusson que sur ma tunique mais en nettement plus gros. Je mis ensuite mon ceinturon avec mon fourreau contenant mon épée familiale.


Dix-neuf heures trente. Les premiers invités étaient arrivés Adelaïde de Frayer et Nathan son frère, deux de mes vassaux étaient venus et j'avais oublié d'avertir la jeune Kira. Lorrens était arrivé tout rayonnant, sa barbe d'habitude hirsute était coupée et sa chevelure poivre et sel était coiffée laissant ressortir ses yeux gris. Il était vêtu d'un habit rouge et or.
Harnold, le jeune homme de vingt cinq ans était également arrivé tout fringant avec sa tenue bleu qui faisait ressortir ses yeux bleus- clair, il avait taillé le fin duvet qu'il avait habituellement et ses longs cheveux noir jais lui arrivaient aux épaules.
Vient ensuite Tayla de Haldonores. Toujours aussi froide. Puis voilà Marcus de Mont-Noir. Le Capitaine de mes Hommes d'armes qui venait nous rejoindre en tant que chef d'unité des escorteurs. Ses cheveux blancs faisaient ressortir ses yeux bleus- vert, il était habillé d'une tunique noir et rouge avec dessus un écusson représentant un aigle sur un Mont sur champ rouge. Symbole des Monts Noirs, cousins des Volaigles détrôné par les Terresang de leur statut de Vicomté.
La soirée allait bon train, je discutait avec Hugues de Noblecoeur, mon Maître Dirigeant et Harnold Norens sur la nécessité de reconstruire en priorité certains villages. Lorsqu'un de mes héraut ouvrît la porte et annonça:

''Le Milicien Maroti Asling, invité de sa Grandeur, la baronne Kira de Haldonores. Et le Chevalier Salvador Daragonne de l'ordre Draconien, invité du Vicomte Alexandre de Terresang. Tout deux Maître de la Guilde du Soleil Bleu.

La soirée battait son plein lorsque les deux jeunes hommes arrivèrent avec Kira de Haldonores, mon héraut avait un goût très prononcé pour les compliments, et j'aimais cela au moins il faisait son travail. Je serra la main de Salvador Daragonne tout en disant :

 « Salvador. Un plaisir de vous revoir. Comment allez vous, mon ami ?

Je me détourna alors de lui puis je capta le regard du jeune milicien avec l'habit que j'avais préparé spécialement pour lui, il le portait parfaitement et j'avais l'impression de voir un vrai Noble, ici. Je me mis à lui sourire, je pris une coupe de vin sur la longue table et je lui donna.

 « Milicien Asling. Je suis le Seigneur Alexandre de Terresang, Vicomte des Terres de Sang, mais appelez moi Alexandre. Vous avez accepté de servir la Guilde du Soleil Bleu et je vous en remercie. Sachez que vous avez mon profond respect, personne n'en aurait fait autant parmi la Milice.

Je me retourna alors vers mes invités puis je me dirigea vers la petite estrade que mes serviteurs avaient installés spécialement pour cette soirée , je les regardai avec un sourire, enfin.. enfin ! Mon projet était sur le point de commencer.

 « Mesdemoiselles, Messieurs ! Je vous suis reconnaissant d'être venu en ces lieux, en ce jour mémorable, que dis-je ! Historique ! Aujourd'hui, la Guilde du Soleil Bleu, une organisation rendant des comptes à la Maison Ducale mais tout à fait indépendante du gouvernement actuel. Notre organisation, sera la lumière dans les ténèbres, la lueur d'espoir que le voile ténébreux qu'à enveloppé la Fange sur notre vie passée. Les démunis, les villageois, les réfugiés comptent sur le Soleil Bleu ! Ils comptent sur nos constructions, nos fortifications pour se protéger ! Se protéger de la Fange et ça, mesdemoiselles et messieurs ! Ça ! Nous sommes ici pour cela ! Pour seller à jamais notre serment ! Protéger les démunis au péril de notre vie !

je regarda alors l'assistance, puis Hugues et Kira  tout en levant mon verre

 « Baron, Baronne. Je vous dois tout. Sans vous, cette Guilde ne serait jamais créée. Puis les autres  « Mais à vous tous, également ! Maintenant levons nos verres. Pour le Soleil Bleu !

C'est alors que mon héraut annonça quelqu'un :

 « Le Haut-Prêtre de Rikni, Prêtre de la Guilde du Soleil Bleu et Vassal de son Honorable Seigneur de Terresang !

L'esplanade était coupée du monde. Séparée par une enceinte gardée, remplie de petits jardins où on cultivait de la nourriture, les nobles ici étaient bien nourris, bien lavés et bien habillés. Et régnait là un sentiment sans nul autre pareil. Ce n'était pas de la richesse qu'on ressentait en se promenant dans les rues, la richesse c'est pour les bourgeois, c'est vide, c'est rien. C'était du prestige. Sarosse, Oyselet, Hauteville, Derval, Rougelac, Traquemont, Bale... C'était des noms de places, de forts, de villes, de châteaux, de fief. C'était des noms de dynasties, de familles guerrières et chevaleresques, qui depuis des siècles avaient été l'élite de la société, celle chargée de garantir l'ordre et la sécurité à une minuscule échelle. Aujourd'hui, tout ce pouvoir, et tous ces titres, et tous ces blasons, ce n'était plus qu'une décoration.

En fait, Philippe de Tourres vivait sur l'Esplanade. Il préférait dormir et manger au Temple, mais il avait effectivement un minuscule manoir là-bas. Après tout, il fallait bien qu'il élève son fils ; son petit frère. Et il n'aimait pas trop savoir Blaise le remplacer en tant que patriarche de la famille.

Alexandre de Terresang, le parricide adultère. Philippe avait toujours eut un certain respect pour cet homme. Lorsqu'il n'était qu'un tout jeune chevalier, c'était à lui qu'il avait prêté hommage, c'était lui qu'il avait embrassé après s'être agenouillé devant sa silhouette. Est-ce qu'ils étaient amis ? Ce serait peut-être aller un peu loin, mais en tout cas, le prêtre se sentait redevable envers cet homme.
Et, assez logiquement, il se sentait presque investit d'une mission : Celle de veiller à la rédemption du vicomte.

C'est là qu'entre en jeu le Soleil Bleu. Le nom était un peu bizarre et Philippe ignorait totalement d'où il venait. Une « guilde », même si, selon les mots du vicomte, cette association était faite de nobles, et non de bourgeois, et elle avait pour but d'aider le peuple de façon altruiste et non de générer du profit. Étrange alors de l'appeler « guilde »...
En réalité, Philippe était extrêmement sceptique. Il n'avait aucune idée d'à quoi une telle association pouvait ressembler. De plus, alors qu'il était lui-même noble, il avait intérieurement un certain dégoût assez récent pour la noblesse. Si il avait que de nombreux chevaliers continuaient le combat dans la Fange, que certains occupaient leurs anciens châteaux et luttaient pour protéger leurs gueux et leurs fiefs, il n'aimait pas vraiment ces gens qui étaient bien à l'abri, sur l'Esplanade, protégés par la bienveillance d'un duc assez malfrat qui en avait profité pour renforcer son prestige et castrer l'élite. Les sangs-bleus étaient comme des petit chiots apeurés qui allaient téter la plus grande louve qu'ils trouvaient.

Nous étions en soirée, et Philippe avait fait plaisir à sa famille en revenant au manoir. Mais il ne prit même pas la peine de rester dîner avec Blaise et les autres. Tout juste embrassa-t-il son bâtard avant de prendre ses affaires et de repartir pour le manoir des Terresangs. Un banquet était organisé pour la société, et le prêtre avait bien l'intention de voir de quoi il en retournait. Est-ce qu'il s'agissait vraiment de grands hommes qui sauveraient Marbrume ? Ou bien étais-ce juste des nobles qui cherchaient à occuper leur temps libre et se donner une bonne conscience avec leur club ?

Techniquement, Philippe n'était pas vraiment invité. Mais il n'était pas ostracisé non plus. On l'avait reconnu à l'entrée, il avait été aimable avec les guetteurs en faction, et on l'annonça alors qu'il s'enfonçait dans la salle où on sentait la bonne nourriture et où on entendait la voix du vicomte Alexandre faire un discours.
Il ne le sentait pas très à l'aise pour cet exercice, mais là encore, ce n'était que l'opinion d'un prêtre qui devait faire plusieurs prêches par semaine.

« Le Haut-Prêtre de Rikni, Prêtre de la Guilde du Soleil Bleu et Vassal de son Honorable Seigneur de Terresang ! »

« Je ne suis plus son vassal depuis que je suis entré aux ordres... », pesta-t-il intérieurement. Mais ça devait être l'habitude. Philippe était vêtu comme les autres nobles, en soie et en velours, avec une robe sur le corps et un mantel fixé à l'épaule, des couleurs de son blason. Il s'arrêta juste à l'entrée de la salle de réception, sa main gauche dans son dos, son bras droit tombé sous le mantel. Il resta silencieux un moment, avant de faire un petit mouvement de tête au vicomte.

- Sire. J'espère que je ne dérange pas.

Il observa la table du banquet. Elle était richement fournie. Peut-être qu'il pourrait chourer un peu de bouffe, il connaissait quelques gueux personnellement qui aimeraient bien une cuisse de dinde.

Je ne parlerai pas de ce qui est arrivé lorsque je me suis changé avec les servantes, parce que je préférais oublier ce qui devait être l'instant le plus gênant de ma vie ou pas loin. Urk, est-ce que tous les nobles devaient passer par là? Je n'étais pas du tout habitué à ce genre de connerie, mais je suppose qu'il valait mieux ça que je déchire une robe qui valait surement plusieurs mois de mon salaire sans faire gaffe. Mais passons, j'avais retrouvé la Baronne en sortant de la chambre et elle m'avait... Comment dire... Tenter de me faire un résumé de ce qui devait être plusieurs longues et douloureuses années d'apprentissage aussi barbant qu'inutile? Je lui étais redevable, de nouveau, car sans elle j'aurais surement merdé dès les premières minutes de la soirée. Je ne savais pas si elle le faisait pour éviter que je lui mette la honte (c'était elle qui était venu me trouver tout de même) ou si elle ne se posait même pas la question et qu'elle avait décidé de sauver ma peau sans faire plus attention que ça mais... J'appréciais. Franchement. Il fallait croire qu'elle n'était pas aussi méprisante que les autres nobles. Et bien plus jolie aussi.
...
BREF!
Par contre c'était qui l'idiot qui avait décidé qu'il fallait plus de deux couverts sur une table? Une fourchette était une fourchette et un couteau était un couteau, à quoi ça servait tous ses... Ses... Est-ce qu'elle venait de me prendre le bras...? Oui. Reste concentré sur autre chose que son parfum et surtout, surtout ne regarde pas dans son généreux décolletés, cela ferait une très mauvaise impression devant la noblesse de voir le nouveau Maître d'Arme de la guilde loucher sur le première paire de nichons venus. Rah, je n'étais pas habitué à ce genre de truc d'accord? J'étais Milicien, donc les Miliciens n'étaient pas les personnes les plus populaires auprès des dames et je me refusais de faire appel au service des prostitués qui traînaient autour des casernes, cela remontait à un sacré bon de temps, et puis merde c'était une sang bleu alors que j'étais... J'étais juste un type avec un arc et une belle voix lorsque je chantais, ce n'était pas comme si j'avais une chance avec les gros poissons. Mais passons, nous allions rentrer dans la salle, alors lève la tête, respire un grand coup et ait l'air d'avoir plus d'importance que tu en as.

''Le Milicien Maroti Asling, invité de sa Grandeur, la baronne Kira de Haldonores. Et le Chevalier Salvador Daragonne de l'ordre Draconien, invité du Vicomte Alexandre de Terresang. Tout deux Maître de la Guilde du Soleil Bleu.

Bah merde alors.
Je devais avouer que "Maître de la Guilde du Soleil Bleu" était un titre qui avait de la gueule, après tout, je venais de rentrer dans un rassemblement de soleil bleu avec une magnifique baronne au bras. C'était... Comment dire? J'avais dernièrement vécu les pires années de ma vie à cause de la Fange, comme beaucoup de monde, mais rien que cette annonce et cette situation? Ça me réchauffait légèrement le cœur. Et puis merde, j'étais peut-être le seul troufion présent dans la salle, mais j'étais un troufion heureux d'être présent. Et qui ne regretta pas son choix d'être venu devant la quantité absurde de vivre déposés sur la table. Ce n'était peut-être pas beaucoup au yeux de la noblesse mais merde, y'avait suffisamment sur cette table pour que je tienne plus de deux semaines en me rationnant bien. C'était stupide. Ce qui n'allait pas m'empêcher de...C'était quoi le terme déjà? Ha oui, "être un gourmet", je crois que c'était la manière polie de dire que l'on était un gros morfale, mais passons.

Le Milicien chercha du regard le noble pompeux qui allait lui servir de boss à partir de ce jour, il jeta un rapide coup d’œil au chevalier dara-truc avant de passer sur différents convive (est-ce qu'il y avait une deuxième Kira???) avant de poser son regard sur... Heu... Le Vicomte.

Milicien Asling. Je suis le Seigneur Alexandre de Terresang, Vicomte des Terres de Sang, mais appelez moi Alexandre. Vous avez accepté de servir la Guilde du Soleil Bleu et je vous en remercie. Sachez que vous avez mon profond respect, personne n'en aurait fait autant parmi la Milice.

Ce type ne pouvait pas être un noble, nop, je n'y croyais pas. Il avait plus la tête de ce que les chefs la Milice devaient être. Merde, j'avais rencontré pas mal de guerrier et quelques chevaliers dans ma vie mais c'était la première fois que je regardais quelqu'un et que je me disais que ce type avait le pouvoir et la paire de couille nécessaire pour peut-être changer les choses. Je savais déjà que ce n'était pas le genre de type que je voulais retrouvé en face de moi et j'ai dut lutter de tout mon corps pour ne pas lui faire un garde à vous. Le pire, c'était qu'il était poli, respectueux et... Et semblait amical même. Tain, depuis le massacre des Sarosses aux portes j'avais vécu en me disant que la noblesse n'était qu'un ramassis d'enfoirés chanceux qui étaient nés du bon côté du fossé. Mais... Il fallait croire qu'il y avait des exceptions.
Vite ne lui fait pas comprendre qu'il venait de t'en mettre plein la vue.

"C'est un plaisir Alexandre."

Bien, voilà, il m'avait donné le droit de l'appeler par son prénom, alors cela voulait dire que j'avais le droit pas vrai? Oui. On allait partir de ça.
Le Milicien attrapa le verre de vin qu'un serviteur lui tendit, le remerciant au passage, avant de se retenir de porter le verre à ses lèvres avant de voir quelqu'un d'autre le faire. Une question de politesse apparemment, même lorsque le vin devait être de bien meilleure qualité que la bière dégueulasse que je pouvais me payer de temps à autre, ha merde, le boss faisait un discours. Au moins il savait motivé les troupes, enfin je crois, j'avais déjà entendu ce discours de la part de Kira ce matin, mais l'entendre de la bouche de celui qui dirigeait était différents, surtout qu'il avait l'air franchement sincère pour un noble. Ce qui se faisait de plus en plus rares de nos jours.
Ha, le toast, je crois que c'était le signal pour dire que l'on pouvait commencer les réjouissances. Et bon sang ce vin était bon, genre... Genre je devrai pas avoir accès à ce genre de truc, la bière de la taverne du coin allait être bien fade maintenant.
Le héraut décida d'annoncer la présence d'un prêtre de Rikni, et l'archer leva un sourcil dubitatif lorsque ce dernier annonça que la guilde avait un prêtre. Ce qui était un bon point, la Trinité était donc de notre côté dans cette aventure et... Cela me rassurait dans mon choix.
Nous allions pouvoir changer les choses, enfin peut-être, mais c'était mieux que rien.

...
Bon ce n'était pas tout mais je me sentais un peu seul moi. Kira venait de partir sans que je m'en rende compte et je n'allais pas interpeller Sir Alexandre car... Il avait surement mieux à faire, hum... Il n'y avait pas ce chevalier Dara-truc qui était aussi maître d'arme de la Guilde? Daragone, oui, c'était un chevalier. J'avais plus de sujet de conversation avec un chevalier qu'avec le chef, du moins pour l'instant. Je suppose que c'était un bon début pour essayer. Que je le retrouve... Voilà, par là-bas.
Le Milicien s'approcha du chevalier avant de se tenir à ses côtés, ce dernier le regarda et l'archer décida de se présenter en espérant ne pas foirer l'une des neuf-cents règles qui semblaient tourner autour du mot "bonjour" dans la noblesse:

"Bonsoir, Sir Daragone. Je suis Maroti, le Maître archer de la guilde. C'est un plaisir de faire votre rencontre.

L'archer lui tendit la main en essayant de se montrer le plus respectueux possible, il était en bas de l’échelle sociale, alors autant de pas faire de vague à ce sujet. J'espérais juste qu'il n'allait pas me foutre un vent...

Sîtôt mon discours fini, mon héraut annonça l'arrivée de Philippe de Tourres, mon confesseur, mon vassal … enfin, il est maintenant un prêtre et comme il se doit délivré de tout serment de vassalité. J e m'approchais alors de cet homme que je connaissais depuis mon enfance pour ensuite lui serrer la main vivement.

 « Allons mon ami, vous ne me dérangez pas. Vous êtes un membre de notre organisation, j'aurais voulu vous envoyer une missive mais je ne savais pas si vous alliez accepter de venir. Je me tourna alors vers mes invités avec un sourire  « Le Haut-Prêtre Philippe de Tourres a accepté au nom de notre mère, la déesse Rikni de nous rejoindre pour prendre place dans le Conseil Bleu. Il est donc avec vous ma chère Talya, dirigeante des aumôniers de notre organisation. Et je lui en remercie. Prenez un verre, Philippe. Je lui donna alors ma coupe de vin pour ensuite me faire resservir par un de mes servants.

Je lui pris alors l'épaule puis grâce à ma coupe je lui montrais différente personnes tout en lui disant à voix basse des indications sur différente personne. D'abord la belle Kira de Haldonores

 « Un conseil, mon cher Philippe, ne t'en prend pas à elle. Elle est aussi sauvage que l'était Alice. Elle est la Lady Constructrice de la Guilde. Elle dirige toute la logistique de notre organisation et elle à du tempérament. A côté, sa sœur ; Talya de Haldonores. Prêtresse de Rikni, également. Elle devrait te plaire. je dirigea alors ma coupe vers Hugues de Noblecoeur.  « Vois ce barbu. Ce lion. Son surnom, la Justice Rugissante. Il est originaire de l'Extrême Nord, bien au-delà du Morguestanc, il a traversé l'océan. Il est le Maître Dirigeant, mon second, si tu préfère. Nous avons créer cette organisation ensemble.
Dirigeant ma coupe vers Maroti Asling et Salvador Daragonne.
 «L'un est Milicien, l'autre est chevalier. Tout deux maîtres d'armes de notre guilde. Ils ont répondu présent et … aideront nos hommes à se défendre. Vois mon ami. Vois, comment les classes se mélangent.

Je lui désigna Harnold Norrens, notre architecte venant du bas peuple. Lorrens, notre argentier, également du bas peuple mais un peu plus de la Bourgeoisie. Et le Capitaine Marcus, Marcus Haut-Noir, Cousin de l'ancienne Maison de Volaigles détrôné par la Maison de Terresang de leur statut de Vicomte.

Je regardais tout le monde avec un grand sourire puis Philippe et je dis en m'éloignant.

 « Vois mon ami ! Les objets de ma rédemption. Des personnes m'y aidant, une guilde pour que j'y parvienne ! Vois, mon œuvre ! Avec nous, les réfugiés sauront où mettre les pieds !

Puis neuf heures sonna, je leva alors les bras et je dis.

 « Messieurs, dames ! Nous allons passer à table, veuillez m'excuser par avance par la légèreté des plats, nous ne sommes pas chez les Mondains, nous n'avons pas de la nourriture en abondance !

Spoiler:

HRP:

Kira regarda le monde. Elle était fière de faire partie de cette guilde. Elle était fière de pouvoir participer à quelque chose, d'avoir trouver sa place, et une mission digne d'elle, digne de son nom. Son père aurait peut-être rechigné à la voir ainsi se mêler à la foule, à de potentiels ennemis. Mais pire encore. Elle commençait à leur faire confiance. Hors, elle savait d'expérience que la confiance ne pouvait se gagner aussi facilement, mais pouvait par contre être brisée en un clin d’œil, et que du jour au lendemain, elle pouvait se retrouver dans les geôle de la cité. Voire à l'extérieur des remparts, en tant que bannis.

La jeune Baronne écouta avec intérêt le discours du Vicomte. A la fin, elle s'inclina humblement quand Alexandre les remercia, Hugues et elle, pour avoir été là pour l'aider à la réalisation de ses projets. La rouquine était arrivée après coup, elle était un peu la dernière roue du carrosse, comme on disait. Mais elle avait tout fait pour se montrer utile, et pour montrer qu'elle n'était pas une incapable. Elle s'était battu. Elle était peut-être une femme, mais elle était une femme forte, hargneuse, une battante. Et elle avait désiré réussir à montrer ce dont elle était capable au Vicomte, pour obtenir le respect. Et elle avait réussis, en grande partie.

Mais avant qu'elle puisse aller remercier et parler à Alexandre, un nouvel invité arrivé. Un petit imprévu. Kira ne le connaissait pas. Elle regarda le nouvel arrivant. Elle avait entendu le crieur l’appeler "Haut-Prêtre de Rikini", n'est-ce pas? Ils avaient déjà un représentant de Rikni. La jeune Baronne de Haldonores se précipita délicatement avec sa robe bleu flottante autour d'elle, vers sa sœur aux cheveux blond, et portant la tenue cérémonial des prêtresses de Rikni: une magnifique robe noire et brodée d'or, avec un petit colle brodé de pierres précieuses et d'argent. Les prêtresses ne rigolaient pas avec les cérémonies. Sa sœur la regarda avec un visage impassible, mais des yeux interrogateurs.

"Que veux-tu? demanda Talya à l'arrivée de sa rouquine de sœur.
- Que fait le Haut-prêtre ici? Est-ce toi qui l'a invité?"

Un petit silence s'installa alors que les deux femmes regardaient simultanément le Vicomte Alexandre s'approcher du Prêtre, qui était vêtu plus simplement que sa consœur. Les deux hommes se mirent à bavarder doucement pendant que les autres invités faisaient peu à peu connaissance. Kira jeta un coup d’œil au jeune Maroti, qu'elle n'avait pas quitté des yeux depuis qu'elle l'avait laissé vaquer à ses occupation. Elle était prête à intervenir s'il avait besoin d'un coup de main en ce qui concernait l'étiquette. Mais de ce qu'elle voyait, pour le moment, il ne s'en sortait pas trop mal.

"Je ne sais pas ce qu'il fait ici, reprit la blonde.
- En es-tu sûre? insista Kira.
- Evidemment! se vexa la prêtresse. Quoi que, je sais par quelques petites bavardes au Temple, que Philippe de Tourres, tel est son nom, était un ancien... ami et confident du Vicomte. De ce que l'on ma raconté bien sûr. Mais sinon, je ne sais pas ce qu'il fait ici."

Kira acquiesça à la réponse de sa sœur. Elle disait la vérité. Malgré la rancœur et la jalousie extrêmement présente entre les deux femmes, elles ne pouvaient se mentir l'une à l'autre. Elles étaient jumelles, et se connaissaient mutuellement jusqu'au bout des doigts. Cela pouvait se montrer handicapant parfois, mais d'autres fois, c'était assez utile. La seule chose dont elles ne parlaient jamais, c'était leur propres objectifs personnels. Kira ne savait pas ce que désirait le plus sa sœur, et inversement, Talya ne savait pas ce que désirait le plus la rouquine.
Quoi qu'il en soit, ce n'était pas le moment de gâcher la soirée pour si peu. Kira apprendrait bien à connaître cet homme, surtout s'il était proche du Vicomte. Et puis, cela ne faisait pas très longtemps qu'elle était revenu à Marbrume, il fallait bien qu'elle refasse connaissance, ou qu'elle lie de nouvelles relations. Elle salua d'un geste de la main le Vicomte et le Haut-prêtre quand ils se tournèrent vers sa sœur et elle. Il parlait d'elles. La Baronne se demanda de quoi ils pouvaient bien parler. Elle espéra qu'il ne parlait pas en mal, mais cela l'aurait étonné. Elle avait très peu souvent rencontré des hommes aussi sincère. Bref, peu importait, elle verrait plus tard. Ce soir était la nuit des réjouissance.

Le Vicomte emmena le Prêtre vers d'autres membres de l'organisation pour aller le présenter. Kira regarda une dernière fois Maroti qui était désormais près du Chevalier Salvadore. Sur le coup, la rouquine sourit, elle ne savait trop pourquoi. Mais elle trouvait la situation un peu ironique. Elle attrapa un verre de vin, et commença à le siroter. Elle pérégrina de groupe en groupe, discutant un peu, bavardant et rigolant. Elle essaya d'aborder le Vicomte une ou deux fois, puis abandonna. Il était trop pris. Tant pis, elle lui parlerait plus tard ou demain.

Ils passèrent ensuite tous à table. Kira demanda un autre verre de vin avant, et l'emporta avec elle au buffet. Elle s'assit à la première chaise venu, elle se trouvait donc à côté de Maroti, et de l'argentier, Lorrens. La table était bien garnis malgré les dires du Vicomte. Il avait su trouver les fonds et les mets, même à la dernière minute. Ils allaient donc bien manger malgré tout. Ce buffet rappeler à Kira son dernier soir à son Pavillon. Ils avaient fait un beau banquet pour manger les derniers vivres qu'elle avait avant de partir, et ils avaient festoyer pour ne pas avoir de regret s'ils mourraient le lendemain. A ce moment là, la Baronne ne pensait pas revoir un buffet aussi généreusement garnis. En attendant de pouvoir se service, elle s'adressa à Maroti:

"Alors, comment cela se passe-t-il?"