A la poursuite de réponses [Salvadore]

Les murs de Marbrumes qui s’élevaient de plus en plus près et de plus en hauts avait quelque chose d’aussi sinistre que rassurant. L’alcôve de la ville semblait un cocon presque protecteur et pourtant la surpopulation et tout ce qu’elle entraînait rendait l’intérieur presque aussi rude que l’extérieur, ce n’était seulement pas le même type de rigueur.

Pourtant, une fois passé les porte Denea ne put s’empêcher d’éprouver un certain soulagement. Elle n’était cependant pas particulièrement pressée de rentrer chez elle, retrouver cette boutique de malheur, cet endroit anciennement chez elle, maintenant antre de douloureux souvenir. Si elle avait pu, elle l’aurait quitté, sans hésitation. Elle aurait déjà dû la quitter il y a des mois de cela. Mais elle n’avait pas eu le cran. Maintenant qu’elle l’avait, elle n’avait nulle part où aller. La vie était pleine d’une étrange irone quand elle le voulait.

Comme elle se l’était promis, ou du moins, comme cela était prévu, elle n’avait pipé mot de tout le trajet. De toute façon que pouvait-elle bien dire ?

« Merci … pour le fangeux… et pour les algues. Mais je dois rentrer et voue, vous devriez faire soigner votre bras. »

De préférence par quelqu’un d’autre, quelqu’un qui n’était pas mal à l’aise par la simple présence d’un homme portant une arme.

« Si vous vous présenter dans la caserne du quartier de la milice ils ont un bon médecin qui passe régulièrement. Il devrait vous nettoyer ça correctement et fait un bon bandage. »

S’était bien le moins qu’elle pouvait faire, de lui indiquer quelqu’un de compétent qui n’allait pas bâcler le travail. Il n’aurait plus manqué qu’en plus d’un peu de distance et de mauvaise volonté, elle lui offre une gangrène.

Sans réellement plus de cérémonie la jeune femme tenta de disparaître dans la foule assez dense qui se trouvaient aux abords des portes de la ville. Elle n’en sortie que pour bifurquer dans une petite rue qui donnait dans le quartier la milice. S’était un chemin plus court, mais surtout moins peupler pour le Goulot.

Je regardais la jeune femme me quitter avec un certain pincement d'appréhension. Pour une raison obscure elle me fascinait. J'avais déjà parcouru la ville pour une femme, mais en général c'était pour les courtiser et passer un bon moment. Pour elle, c'était plus obscur, je ne le savais pas moi-même. Mais son attitude m'avait laissé perplexe. Mon épée et mon bouclier commençaient à vraiment peser sur moins et ma blessure risquait de s'infecter, mais je m'en fichais pour l'instant. Je cherchais des réponses et je voulais en avoir... peut-être était-ce pour une raison moins noble, mais je chassai cette idée de mon esprit d'un simple mouvement de la main avant de la suivre. J'essayais de la suivre dans la foule danse, sans grand succès, alors j'essayai de me rappeler de la façon dont le quartier était battu.

J'empruntai rapidement une ruelle et me mis à courir pour la rattraper, les gens qui me reconnaissaient s'écartaient de mon chemin, les autres je les écartais de mon chemin. Lorsque je sortis de la ruelle, mon coeur battait à plein régime dans ma poitrine. Je regardais à gauche et à droite sans arriver à la voir. Je jurai, mais vis ses vêtements disparaître au coin d'une ruelle. Elle devait me fuir, mais pourquoi? J'avais pourtant montré que j'étais de son coté! Je pestai contre ceux qui l'avait dégoûté des hommes d'armes avant de recommencer ma course-poursuite. Je pris une autre ruelle et après plusieurs minutes de course je sortis de la ruelle juste devant elle. Elle semblait figée et je pris quelques secondes pour reprendre mon souffle.

A...Attendez...

Puis après quelques secondes je la regardai en gardant du coin de lieu un groupe de miliciens qui semblait me fixer. Probablement avait-il entendu parler de moi. Je ne savais pas vraiment si c'était ça ou encore le fait que je me baladais dans les quartiers pauvres avec une épée et un bouclier digne d'un chevalier... avec raison vue que c'est ce que je suis. Je reportai finalement mon interlocutrice qui semblait en colère parce que je l'avais retrouvé, mais je pris quand même la peine de dire.

Pourquoi? Je ne vous ai pas montré que j'étais de votre côté? Je ne comprends pas votre réaction, vous vous sauvez dès que vous voyez un homme ou cest juste pour moi?

Denea ne pensa pas, dans un premier temps, qu’on la suivrait et surtout pas qu’il chercherait à la retrouver. Il était évident que toute personne normalement constituée aurait eu pour grande priorité de faire soigner une plaie infligée par un fangeux, même si ce n’était, pour ainsi dire, qu’une griffure et pas une morsure. Ce genre d’entaille, ça pouvait vite dégénérer en saleté purulente et malodorante qui incitait à une amputation si on le prenait pas assez vite en charge.

Pourtant, il avait bien fallu se rendre à l’évidence quand elle avait vu le chevalier au détour d’une ruelle. Il semblait chercher et pas chercher la caserne, car il était évident qu’il n’était pas sur le bon chemin. S’était inquiétant. La jeune femme pressa le pas, espérant le semer plus durablement dans ce dédale de ruelles qu’elle connaissait bien. A une intersection, elle dépassa un groupe de trois miliciens qui la saluèrent la faisant presque sursauté. S’était des gars du goulot qui s’étaient enrôlés, histoire d’avoir un boulot et de quoi manger. Ils la connaissaient, sans vraiment plus, l’herboriste était plutôt appréciée dans le quartier. Elle leur fit un bref signe de main avant de continuer son chemin.

Mais le chevalier apparu comme une fleur au bout du chemin dans laquelle elle venait de s’engager. Un vent de panique souffla en elle, il se traduisit par une mine fermée rude, qui ne s’arrangea pas avec ce qu’il avait demandé. Il n’aurait pas pu faire comme n’importe qui et seulement pester et oublier ? Visiblement non, sinon il ne serait pas là.

« Mais qu’est-ce que vous faites à me poursuivre ? Vous devriez vraiment plus vous occuper de votre bras avant que ça s’infecte. »

Elle avait parlé à mi-voix, pourtant son agacement transparaissait assez clairement dans ses mots. Ce n’était pas possible, elle semblait les accumuler les tuiles depuis un moment.

« Mais ça … ça … vous regarde pas ! »

Rien de plus vraie, il n’y avait pas une heure cet homme était plus qu’un parfait inconnu et maintenant, il n’était guère plus qu’une très vague connaissance, elle n’allait tout de même pas lui révéler ses souvenirs les plus douloureux et ses secrets les plus honteux. Elle voulait seulement se débarrasser de lui. La jeune femme fit alors mine de se radoucir un instant.

« Ecoutez, vous avez été très gentil, je vous suis très reconnaissante pour le fangeux … mais je peux juste pas, c’est pas possible. »

Ce qui en soit, n’était certainement pas un mensonge.
En revanche, elle n’en avait pas fini. Si pour une fois un milicien pouvait bien la sortir du pétrin au lieu de l’y mettre cela l’arrangeait.

« MAIS LACHEZ MOI ! »

Sa voix raisonna facilement contre les murs formant la ruelle. Le groupe de garde leva alors la tête et arriva essayant de se faire le plus imposant possible. Un homme d’une vingtaine bien passée, qui semblait être le dominant de la petite troupe s’adressa à Denea avec l’air de celui qui aime pas vraiment qu’on le fasse venir pour rien.

« T’as un problème Alberick, il t’emmerde ce type ? »

Le milicien n’était pas forcément dupe, il l’avait reconnu le gus, faut dire que ça bavassait pas mal à son sujet dans les quartiers pauvre. Monsieur était plutôt adepte des bonnes actions, mais Denea aussi, alors fallait voir lequel des deux semblait le plus louche dans l’histoire.

« Il m’a suivi depuis la porte du Crépuscule. »

Ça, il fallait bien l’avouer, s’était pas réellement le truc le plus clair du monde. Sans compter que le petit air désespéré de la jeune femme accentuait bien l’étrangeté de la chose. Le garde leva un sourcil dubitatif, puis fit un signe de tête à la jeune femme pour lui dire de partir, ce qu’elle fit sans demander son reste. Les trois lascars allaient bien occuper l’importun un certain temps.

« Alors on embête les donzelles … S’vrais qu’elle est pas vilaine l’Alberick. Mais qu’est-ce’tu lui voulais, hein ? »

Il n’avait pas vraiment envie d’en découdre, l’homme avait plus l’air de vouloir gagner du temps. Il s’avait à qui il avait à faire et ne voulait pas particulièrement s’attirer des ennuis. Pourtant si le chevalier tentait encore de rattraper Denea il essaierait de le retenir.

Je fit un mouvement vers mon épée lorsqu'elle appela la garde. Je ne voulais pas avoir à me battre et lorsque la garde est arrivé je restai sur mes gardes. La jeune femme en avait profité pour se sauver. Alors que j'allais me remettre à sa poursuite l'un des gardes m'ordonna d'arrêter. Je me suis figé et reporta mon attention sur les gardes. Je poussai un soupir avant d'attraper le tissu que me tendait l'une des gardes. Il devait m'avoir reconnu pour m'aider ainsi. Je bandai maladroitement mon bras en grimaçant. Je n'avais pas vraiment peur de l'infection vue qu'une simple griffure comme celle-ci n'était pas vraiment dangereuse pour moi, pour l'instant pas seul préoccupation était cette jeune femme.

Cette jeune femme ma rendu un grand service et je dois la payer pour cela. Auriez-vous l'indulgence de me dire ou ce trouve sont commerce?

Le garde me regarda méfiant, mais sourit grandement lorsque je sortie une pièce d'argent de ma bourse. Il m'indiqua qu'elle habitait dans le quartier le moins pourri du quartier. Sans savoir pourquoi le fait de savoir qu'elle habitait dans le quartier le moins dur des bas-quartiers me rassura, les femmes qui avaient se genre de connaissance étaient rare, selon moi ils devraient être logés comme des nobles et très bien payé pour offrir leur service. Je me dirigeais vers l'endroit indiqué par le garde avec une certaine appréhension. Je me doutais que je ne serais pas bien reçu, mais je n'y pouvais rien. Je me rappelai une phrase que mon maître me disait très souvent lorsque j'étais plus jeune. "Le devoir d'un chevalier est d'aider le peuple et de le défendre. Parfois ils ne voudront pas de toi, mais tu devras te montrer compréhensif et rassurant".

Une fois devant la boutique je regardai le nom qui était écrit sur l'enseigne. Cet endroit dégageait quelque chose de malsain. J'allais allumer ma pipe pour me donner un peu de courage, mais je me souvins que je n'avais plus d'herbe. Au moins j'étais au bon endroit pour m'en procurer. Je pris une respiration et franchis la porte. Denea s'est figé lorsque je suis entré, mais je m'y attendais. Je dégainai vivement pour épée et décrochai mon bouclier avant de les lancer tous les deux dans un coin de la boutique. Les objets de guerre se sont écrasé dans un bruit métallique et je m'arrêtai lorsque je fus à environ à cinq mètres de la jeune femme je dis doucement.

Maintenant pouvons-nous parler tranquillement? Je ne vous demanderais pas de me parler de ce que vous refusez de me parler. Seulement, j'aimerais vraiment en savoir plus sur vous.

Mes armes étaient à plusieurs mètres de moi. Le fourreau vide de mon épée pendant et je n'avais plus mon bouclier. Après avoir dit sa je détachai ma dague avant de la lancer avec mes autres armes. Une chose était sûre, je n'allais pas partir avant d'avoir quelques réponses.

Complètement coite face à ce qui venait de se passer Denea mis un temps à réagir. Abasourdie, elle essayait de comprendre comment cela était arriver.

Elle avait laissé un chevalier avec trois miliciens qui était plutôt décidé à la retenir. Cela, elle en était certaine. Puis elle était partie. Cela aussi elle en était certaine. Pas de détour, seulement le chemin le plus court pour rentrer à la boutique. Beth l’y attendait, la rouquine fit un bref résumé de ce qui s’était passé pendant l’absence de sa patronne, puis s’en alla elle devait veiller son frère malade. Denea avait seulement eut le temps de poser son panier, soupiré, et retirer son étole qu’il était rentré envoyant valser ses armes dans un fracas assourdissant, lui demandant de parler.

Ils étaient là à se regarder l’un l’autre. La jeune femme ne sachant pas vraiment quoi faire, elle regardait l’homme, puis les armes, puis de nouveau l’homme et en enfin essaya d’articuler quelque chose, sans réellement y parvenir.

« Je … euh … mais … non … fin … pourquoi ? »

Furent les quelques mots audibles qui parvinrent à franchir ses lèvres. Il était un peu dur de savoir ce qu’elle demandait. Est-ce qu’elle demandait pourquoi il était ici réellement ? Pourquoi il avait jeté ainsi ses armes ? Pourquoi il s’intéressait autant à elle, quitte à avoir l’air de traquer dans la ville ?

« Pourquoi ? Qu’est-ce que je vous ai fait ? C’est pour les Miliciens ? J’en suis désolé, sincèrement, du fond de mon cœur. Je veux juste pas de ça, je veux juste qu’on me laisse tranquille. »

Dans sa voix il y avait quelque chose de las, de fatiguer, de suppliant. On retrouvait ses même émotions dans ses yeux. Elle avait fait le petit pas qui la séparait du comptoir pour s'appuyer dessus.

Un lourd silence était présent dans le commerce. La jeune femme semblait terrifier par ma présence c'était presque certain. Elle ne savait pas si c'était moi ou mes armes qui reposais maintenant quelques mètres plus loin. Elle s'était appuyé sur le comptoir et elle avait retiré le tissu qui cachait partiellement son visage. Ses cheveux étaient raide et retombaient sur ses épaules et son regard avait quelques choses d'apeurer, comme si elle avait été une proie et moi le prédateur, pourtant rien n'était plus faux. Je fis quelques pas vers elle et lorsque je fis à environ un mètre d'elle je m’arrêtai. Je pris quelques secondes pour l'observer avant de répondre.

Les gardes m'avaient confirmé qu'elle était seule depuis toujours et qu'elle n'avait jamais été marié... alors il venait d'où cet enfant qu'elle portait? Bonne question, une aventure? Peut-être, le peuple avait commencé à cracher sur les mœurs en ce disant qu'il pouvait mourir demain de toute façon. Je finis par ouvrir la bouche en disant très calmement et d'une voix apaisante.

Écouté Denea, je ne sais pas quel genre d’expérience vous ont fait vivre les hommes d'armes comme moi, mais je vois bien que vous en soufrez... Je ne vous demande pas de tout mon dire, seulement de me faire confiance. Moi je suis dû côté du peuple, je ne vous veux pas de mal, je veux vous aider, ni plus, ni moins.

Mes mots étaient apaisés et sincères. Je voulais l'aider, réellement et sincèrement. Sans aucune arrière-pensée, simplement parce que j'étais ainsi fait. Je m'approchai un peu plus d'elle et déposai très lentement les mains sur le comptoir pour être près d'elle. J'avais toujours la même impression lorsque je parlais à quelqu'un de cette façon. Tous s'effaçaient autour de nous et je me concentrais entièrement sur sa réponse et je plonga mon regard dans le sien. Puis j'ajoutai encore avec la même vois rassurante.

Lorsque je plonge mon regard dans le vôtre j'y vois la peur. J'y vois le regard d'une créature blessé. Ma question est simple. Qui vous a blessé, comment et pourquoi... Mon but est de vous aider, sans plus. Je pourrais vous aider, seulement pour cela vous devez me faire confiance. Je sais parfaitement que c'est dur d'accorder sa confiance à quelqu'un surtout par les temps qui courts, mais je vous le garantis sur l'honneur de mon nom et de ma chevalerie. Mon but est de vous aider et vous pouvez me faire confiance.

Il y avait quelque chose de vrai, de sincère dans ses mots. Soit s’était un excellent menteur, soit il avait vraiment envie de l’aider. Dans le deuxième cas, cela mettait Denea encore plus mal à l’aise, elle ne voulait pas de cette aide, du moins elle pensait de pas en vouloir, en réalité, elle l’aurait accepté, si la présentation n’avait pas été aussi frontale.

« Vous m’avez suivi jusque chez-moi, il y a de quoi avoir peur … »

Présenté ainsi, il y aurait eu peu de personnes pour démentir ce fait. Se fait filer par un homme qui portait une épée et un bouclier n’était pas réellement quelque chose de rassurant.

Pensant à ce qu’il lui demandait, elle posa inconsciemment une main sur son abdomen boursouflé. Ce souvenir physique de ce qui lui était arrivé. Du pied, elle rapprocha le tabouret qui était un peu plus loin avant de s’asseoir. Dégageant les cheveux de son visage avec sa main libre, elle poussa un long soupire.

« Je veux pas vous en parlez, c’est sale, c’est honteux, c’est douloureux, j’essaye seulement de reconstruire après toute cette merde. »

Elle ne voulait plus tout remuer au risque que les faibles fondations qu’elle avait réussi à remonter se brisent, s’effondre. Elle eut un regard vague vers la porte, le coin. Une sale image, un mauvais souvenir lui revint pendant un instant, elle les chassa d’un petit geste de la tête.

Elle ne voulait pas en parler, pas un mot.

« Pourquoi vous m’en voulez à moi ? Il y en a des centaines, peut-être des milliers des animaux blessés dans cette foutue ville. Sortiez de cette boutique, balayer la rue du regard, vous en verrez dix au moins. Soit vous avez besoin de moi pour mes connaissances, soit vous sortez. »

Elle essayait de communiquer une certaine détermination. Même si elle était plus basse aussi bien dans l’échelle sociale que la présentement, physiquement du chevalier, elle n’allait pas se laisser obliger.

Je gardais le silence pendant les quelques secondes que la jeune femme avait pris la parole. Elle s'était assise et avait posé une main sur son ventre en regardant la porte d'un regard vide et amplis de tristesse. Ce n'était probablement pas réellement sa, mais c'est ce que je pouvais voir. Je me doutais que ce n'était pas moi qu'elle regardait ou même la porte. Elle devait regarder une scène à jamais gravé dans sa mémoire et dans son coeur. Peut-être étais-ce en rapport avec cet enfant qui grandissait en elle. Maintenant il fallait par contre que je sois plus subtil et je le savais. La subtilité n'était pas réellement mon truc, mais je pouvais toujours essayer de faire un effort. Je m'inclinai légèrement, signe que j'étais désolé et je me dirigeai vers l'une des étagères où j'avais vue de la lavande.

C'était ce avec quoi je bourrais ma pipe, une fois sécher elles donnait un goût parfait. L'odeur était plutôt bonne aussi, comparée à ce que certain paysan pouvait fumer comme horreur. Je sortis ma pipe et la bourrai avec l'herbe que je trouvai avant de sortir une pièce d'or de ma bourse et de la lancer sur le comptoir. Cette simple pièce valait au moins 30 fois plus que ce que je venais de prendre, mais je n'avais pas envie de commencer à jouer au commerçant, j'avais autre chose à faire. Je l'allumai et alors que la fumer s’éleva dans l'air je dis doucement à la jeune femme.

Vous avez une boutique magnifique, très utile en tout cas. Je suppose que beaucoup de gens viennent vous voir pour votre aide. Cela doit être vraiment bien d'avoir tous ses gens qui demandent votre aide. En plus d'être aussi apprécie dans la cité.

Je m'approchai un peu d'elle en jetant des regards nonchalants autour de moi. J’espérais sincèrement que mon petit manège puisse marcher. Encore une fois dans ma phrase j'avais été parfaitement honnête. J'aidais les gens à ma façon et je respectais profondément tous ceux qui faisaient pareille leur façon. Peut-être que c'était la raison qui me poussait à vouloir l'aider. Je savais mieux que n'importe qui que lorsque qu'on cherche à aider son prochain, souvent on en oublie notre propre douleur et notre propre besoin. Peut-être oui... Je me retournai vers elle et jetai un regard vers son ventre gonfler en souriant légèrement.

En plus vous avez reçu le plus beau cadeau du ciel. Porter la vie même en cette période est un cadeau. J'ai toujours moi-même voulu devenir père, mais le destin a fait de moi un chevalier solitaire, malheureusement pour moi.

Je gardai mon sourire et m'appuyai contre le mur de la boutique en la regardant. Je pris quelques respirations en espèrent que mon honnêteté m'ouvre les portes de ses secrets.

Denea regarda la pièce d’or choir sur le meuble auquel elle s’était accoudée avec une certaine incompréhension. Il avait pris à peine quelques grappes de fleurs de lavande. Même prenant en compte la rareté des plantes par les temps qui courraient, une de ces pièces était bien trop. Essayait-il de lui faire la charité ?

Dubitative, l’herboriste le regarda vaguement inspecter la boutique. Elle était petite, mais les nombreuses étagères, le comptoir et l’arrangement judicieux de la tenancière l’avaient rendu quelque peu pratique. Sans compter que les liens étaient entretenus avec un certain soin. Il arrivait parfois de négliger un peu le ménage et le rangement lorsque les urgences s’enchaînaient. Cependant, ces derniers temps cela avait été plutôt calme.

La jeune femme eut un petit souffle amusé alors qu’elle entendit le Chevalier parler. Essayer d’initier une conversation normale entre eux. S’était un effort sommes toute louable, qui détendit un peu l’herboriste, sans pour autant faire disparaître toute sa méfiance.

« Ça occupe, c’est gratifiant, mes épuisant. Enfin, apprécier dans le quartier serait plus exact que dans la ville. Je me débrouille, je fais le mieux que je peux avec ce que j’ai. Je me montre gentille et j’essaye de pas m’apitoyer sur leur sort, ni d’être condescendante, mais surtout d’être à leur écoute. Enfin, je me leurre pas vraiment il m’aime bien surtout parce que je suis connue pour être arrangeante, les crédits, les compensations s’était pas vraiment rare avant… un peu plus maintenant. »

Il fallait bien vivre, bien survivre et bien penser à cette chose qui la vampirisait un peu plus chaque jour n’hésitant pas à puiser dans les réserves de son hôte. Doucement, mais sûrement, elle prenait conscience que ce qui poussait en elle n’était pas forcément un monstre, cependant, elle le vivait encore comme une injuste punition. Ce fut comme si l’homme avait lu dans ses pensées, car justement, il parla de la chose.

« La vie à un étrange sens de l’humour, vous qui voulez être père, vous êtes solitaire et moi qui n’ai jamais envisagé d’être mère, je me retrouve non seulement grosse, mais complètement seule dans cette galère. »

Vu ainsi, s’était vraie que leur situation avait quelque chose d’ironique. Pourtant Denea ne put s’empêcher de penser que son interlocuteur n’était pas assez vieux pour déjà nourrir ce genre de regret. Si l’on mettait de côté la possibilité de mort tragique, il avait encore de belles années à vivre, cas après tout il semblait plus ou moins du même âge qu’elle ou guère plus vieux.

Il y eut un moment de flottement pendant lequel l’esprit de la jeune femme vagabonda.

« A bien y réfléchir, ça pourrait être pire, je pourrais ne pas être seule… »

Lâcha-t-elle à mi-voix, comme une confession à elle-même, sans réellement s’en réellement s’en rendre compte, tandis qu’elle s’adossait au mur.

Je l'écoutais parler d'un oeil vaguement intéressé en m'occupant plus de ma pipe que de ce qu'elle pouvait me dire. En vérité j'écoutais chacune de ses paroles. Un plan, même brouillons commençait à se former dans mon esprit. Ce qui semblait évidant c'est que je n'allais pas voir un mari débarquer ici d'une minute à l'autre, ce qui était malheureux selon moi. Je ne me voilais pas, je savais que c'était courant, mais je trouvais cela malheureux. Selon moi une femme ne devait pas élever un enfant seul, c'était injuste, autant pour la femme que pour l'enfant. Alors qu'elle s'appuyait contre le mur elle souffla des paroles qui m'ont presque fait échapper ma pipe.

Bien sûr, j'étais tellement stupide, la voilà ma réponse! Elle portait... Je ne pouvais pas vraiment y croire, mais ses paroles étaient là. Additionnée au fait qu'elle est une peur bleue des hommes d'armes... je pouvais me tromper, mais si je ne me trompais pas, je pouvais parfaitement comprendre la peur de cette femme vie à vie ma personne et je me sentais honteux de l'avoir poursuivie de cette façon. M'approcha un peu d'elle et contourna lentement le comptoir pour me placer près d'elle. Je m'appuyai contre le mur en la regardant avant de dire très doucement.

La vie à un sens de l'humour tordu parfois, je ne dit pas le contraire bien au contraire. cependant il lui arrive aussi de répondre à nos prière secrète et de nous envoyer une main tendu pour nous aider.

J’espérais de tout cœur qu'elle comprenne le ses de ma phrase. Étais-je imbu de moi-même au point de pensé que le destin a placé cette femme sur ma route volontairement? Pas vraiment. Je ne croyais pas spécialement à ce genre de chose, seulement même si je ne croyais pas au dieu ou au destin. J'étais convaincu de l’existence d'une force le haut qui guidait chacun de nos pas. Si mon devoir était de lui faire comprendre que des gens dans cette cité pourris jusqu'à l'os étaient encore là pour elle, alors je le ferais avec plaisir. Je l'observai quelques secondes avant de dire d'une voix que je voulais la plus rassurante possible.

Croyez moi, il est toujours mieux d'être accompagné que complètement seul. Peut-être pas de ce... monstre dont vous semblez craindre la simple présence, mais vous finirez par trouver.

Je pris à nouveau quelques respirations de ma pipe sans rien ajouter. Il n'y avait rien à dire, j'avais dit ce que j'avais à dire. Que des gens bon étaient là dans cette ville de misère, peu nombreux, mais bien présent. Je regardais mon épée du coin de l'oeil, encore ébranlée que cet outil qui avant donnait la paix aux habitants, pouvais aussi leur mettre la peur au ventre.

Denea ne réalisa pas de suite ce qu’elle avait lâché un peu pensive. Ce n’est que lorsque le chevalier mentionna le « monstre » dont elle avait peur qu’elle réalisât pleinement les mots qui étaient sortis de sa bouche, et elle s’en trouva plus qu’idiote !

Comment elle avait pu laisser cela filtrer ? S’était tellement, mais tellement stupide ! Autant tout déballer à ce compte, parce qu’il semblait bien avoir compris quelque chose cet homme, mais quoi ? Qu’avait-il bien pu comprendre, pour parler du dis monstre. Il n’était pas si dur de comprendre que le père du parasite était un homme d’armes et qu’elle avait eu une mauvaise expérience avec lui. Pourtant, des mauvais traitements, il y en avait plusieurs possibles.

« Je … je … ça ne vous regarde pas. »

La jeune femme s’était refermée comme une huître. La réaction était aussi rapide que violente. Elle s’était relevée, son attitude était plus raide, plus sur la défensive. Si, pendant quelques instants, elle s’était détendue avait un peu baissé la garde, s’était terminé.

« Vous avez votre lavande ? C’est tout ce dont vous aviez besoin ? Si oui, excusez-moi, j’ai du travail. »

Elle s’était levée, avait ouvert un tiroir était soigneusement rangée une cassette qui renfermait sa recette et avait grossièrement rendu sa monnaie au chevalier et ranger la pièce d’or. Dans le même temps, elle en avait profité pour sortir d’un placard du meuble un mortier et quelques bocaux en verre. Après tout, elle avait des algues à préparer.

Faisant mine d’être absorbée par sa tâche, elle indiquait à l’homme qu’il n’était plus réellement désiré en ces lieux. Denea priait pour qu’il daigne comprendre et qu’il ne joue pas au plus bête.

Je venais de perdre. J'avais été trop rapide et je n'aurais jamais dû dire cela. Lorsqu'elle se leva et je jetai un regard froid avant de me rendre ma monnaie je le compris. Elle commençait son travaille et lorsque j'ouvris la bouche pour ajouter quelques choses elle me dit d'un ton ferme qu'elle avait du travail. Je regardais la monnaie dans mes mains avant de la remettre sur la table. Je marchai rapidement jusqu'à mes armes avant de les rengainer une à une. Je ne cherchais même pas à rester, j'avais perdu je devais partir. Malgré tous, j'avais percé son secret et j'avais bien l'intention de la revoir. Surtout, j'avais l'intention de savoir qui avait fait cela. Un milicien? Un soldat du duc? Un chevalier? Un simple mercenaire? La réponse restait voilé, malgré tous j'étais quelqu'un de persévérer.

Ce fus un plaisir Denea.... Adieu.

Puis je franchis la porte. Les gardes me j'étais un regard étrange, surtout celui que j'avais payé. Il s'approcha de moi avec un regard inquiet et semblait se demander ce qui se passait. Je serrai le poing encore honteux qu'a m'est chassé de la sorte, mais je ne comptais certainement pas le dire à ce simple milicien. Malgré tous je levai la tête et prit un air digne avant de dire.

Prenez soin de cette jeune femme, elle est très uttile pour la cité... Puis je baissa la vois avant de dire Si vous échouer... j'aurais votre tête.

Puis je partis dans un claquement de cape. Je me dirigeai d'un pas rapide vers les quartiers nobles, là ou ma maison était. Avant de tournée le coin je jetai un dernier regard vers la maison de Denea. Oui... un jour je percerais ton secret.