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 [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.

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Luna MontoyaChâtelaine
Luna Montoya



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MessageSujet: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyVen 4 Mar 2016 - 15:34
Il lui semblait qu'elle volait, là, tandis que ses pieds la faisaient avancer. Tout allait s'arranger. L'idée d'un plan pour aider davantage autrui germait lentement, mais surement dans sa caboche ignare. Moins démunie qu'hier, mais toujours plus que demain, elle se sentait heureuse à présent. Il y avait un espoir. De possibles méthodes pour prêter assistance plus facilement cette cité si chère et ses habitants les moins fortunés. Peut-être un futur petit matin n'aurait-elle plus à battre seule le pavé pour faire parvenir des denrées à des forces de la nature mal-loties. Peut-être seraient-ils plusieurs et feraient-ils différemment. Et les bannis auraient enfin eux aussi le droit à davantage de pitance.
Tout allait se passer comme elle l'avait imaginé des dizaines de fois, elle en était sûre. L'homme merveilleux dont on lui avait vanté les mérites ne pouvait que se montrer motivé par ce plan chimérique qui lui venait à l'esprit. Il ne pouvait en aller autrement, si il avait la moitié du cœur que lui donnait la petite lavandière qui en avait causé avec candeur durant de bien longues minutes. Oui. C'était là forcé, cette perle de la nature ne pourrait que porter une oreille assurée à ses projets et l'aider à les mettre en place.
Il n'y avait qu'à entendre la belle Emma parler de comment il l'avait aidée un soir avec ses paniers pour être sûre qu'il allait être parfait. Oh bien sûr, d'après elle il n'était pas vraiment beau, recouvert de tant de cicatrices qu'il faisait fuir la plupart des gens, mais Luna était sûre de pouvoir aller au delà de ce physique de géant martyrisé. Sa noblesse de cœur était le point le plus important. N'était-il pas un héro discret qui faisait briller les yeux de sa jeune protégée et soupirer bien d'autres ? Judith elle-même quand elle était allée la visiter ne lui avait-elle pas dit qu'il lui avait porté main forte pour bien des choses que seul un homme peut faire ?
Bon, la damoiselle lui avait aussi parlé de points plus obscurs. Le fait qu'il lui ait tenu une chandelle dans une ruelle par exemple n'avait pas beaucoup de sens, mais cela restait sacrément galant de sa part...

Elle calma sa marche effrénée en arrivant dans la grande rue où la taverne se trouvait. Si Emma avait raison, l'homme devait se trouver là ce soir. Du moins il fallait l'espérer, sinon elle ne savait guère où aller le chercher. Mais qu'importait. Elle se sentait prête à revenir chaque nuit si cela se révélait nécessaire pour tenter de l’apercevoir. D'obtenir quelques minutes de son temps pour lui expliquer sa position. Il l'écouterait.
Un énième nouveau scénario bien heureux se forma dans ses pensées. Tout allait bien. L'espoir lui donnait des ailes et la faisait presque moins boiter.

Le cœur battant la chamade, après avoir replié sur ses épaules la capuche qui recouvrait jusqu'alors son front blond, elle poussa la porte du lieu public. L'endroit n'était pas franchement désagréable, mais un peu trop bruyant pour elle. Il y avait trop de monde déjà - si tant est que dix ou douze bonhommes est un grand chiffre - et nul ne parlait spécialement bas. Cependant, les tables et le sol au moins étaient à peu près propres ; ses chausses ne seraient pas davantage crottées, c'était déjà cela de pris. Elle laissa son regard vagabonder, à la recherche de l'homme de ses rêves éveillés.
Soudainement un peu intimidée, elle sentit son sourire se crisper légèrement tandis qu'elle dévisageait un inconnu de plus et hésita un instant de trop peut-être sur le seuil. Assez du moins pour que l'aubergiste l'interroge silencieusement.

Forcée d'avancer pour ne pas paraitre davantage malpolie, elle le fit d'un pas plus lent. Les doutes qu'elle n'avait pas eu jusque présent vinrent la frapper comme une vague trop haute. Et si... Et si ce n'était pas une si bonne idée que cela finalement ? Non. Si, non. C'était obligatoirement bien si cela pouvait aider, n'est-ce pas ?
Se tordant un peu les mains dans les plis de ses jupes, elle s'approcha donc du comptoir, avant de mander au tenancier d'une voix hésitante :

" Pardonnez-moi je vous prie, mon seigneur aubergiste. Je recherche le Sieur Capitaine. Vous... L'auriez-vous perçu s'il vous plait ? "


Mais... Et si il n'était pas seul ? Et si elle le dérangeait ? Et si ...? Peut-être aurait-elle dû continuer son tour journalier de bonnes œuvres et demander à Emma de le lui présenter un autre soir, au lieu de foncer le voir ainsi. Ne risquait-il pas de la trouver mal élevée puisqu'elle voulait le saluer sans présence d'amis communs ?
Il serait si triste de se mettre à dos un homme si bon pour des questions d'étiquette...

Le Capitaine, quel drôle de nom en tout cas. Il fallait aussi espérer que les rumeurs de ses protégées étaient justes. Et qu'il méritait bien son appellation.


Dernière édition par Luna Montoya le Lun 6 Juin 2016 - 7:45, édité 1 fois
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Le Capitaine



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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyMer 9 Mar 2016 - 0:58
La compagnie commençait à reprendre forme.

Motivé par ses rencontres avec Yseult de Traquement et Cyrielle Dolwen, le Capitaine avait quitté son état léthargique, décidé à relancer la compagnie, au moins une dernière fois. Qui ne tente rien n'a rien n'est ce pas ?

Pour l'instant, il n'a que quatre hommes. C'est faible. Même pas de quoi former une lance. Mais c'est bien suffisant. Il faut savoir commencer petit. Grimper peu à peu, sans se presser. Entre les nobles et la milice, prendre trop de place d'un coup risque d'attirer les ennuis.

Malgré ses nouveaux soldats, le Capitaine est seul. Les règles de la compagnie sont que le Capitaine dort et vis avec ses hommes. Mais dans une ville où chacun de ses soldats a une famille, et où il est impossible de s'isoler, forcer la création de liens n'est pas facile. Alors il préfère ne pas les brusquer. Ils dorment chez eux, jusqu'à ce qu'il réunisse assez d'argent pour que la compagnie ait un vrai QG. Ce ne sont pas encore des soldats de métiers.

Ne pressons pas les choses.

Seul Thomas l'accompagne. Un jeune homme dynamique et fort, orphelin depuis une récente attaque de Fangeux. Fils de charpentier, il est lent, pas très instruit, mais assez sage pour connaître ses limites.

Il était comme lui avant...

Le Capitaine fixe Thomas, qui est affalé contre la table, fatigué et ronflant. D'un air presque paternel, le quarantenaire le regarde. Bien que toujours agité, le garçon comprend et respecte le besoin de tranquillité et de silence de son chef. Le Capitaine apprécie cela.

Il bois donc, assis près d'une table au fond d'une taverne agitée sans être bruyante. Devant lui, outre un quignon de pain, se trouvent un livre et plusieurs feuilles, sur lesquels il écrie, compte et planifie. Le bruit de fond l'aide à se concentrer.

" Capitaine. Quelqu'un pour vous. "

Le Capitaine lève les yeux de ses écrits, regarde le tavernier, puis la personne venue pour lui. Une jeune fille, très jeune, très petite, absolument pas à son aise, et tout à fait à son goût. Il reste silencieux, avant de faire signer au tavernier, après l'avoir remercié d'un hochement de tête.

Son unique oeil revint sur la nouvelle venue. Elle n'est absolument pas à sa place. Les questions se bousculent. Comment le connait-il ? Es-elle venue pour elle même ou quelqu'un d'autre ? Vu son âge, il s'agit sûrement d'une messagère. Il regarde ses vêtements. Pas particulièrement ornés, mais de très belle facture. Très sages aussi. Il remarque qu'elle semble très gênée et intimidée.

Une nobliaude... elle n'a pas des mains d'artisans, et son visage est trop pur pour une jeunette de basse extraction. Un "hmh" indéfinissable et grave sort de sa gorge.

Du pied, il attrape le tabouret d'une table vide et le fais glisser près de la sienne, l'invitant à s'asseoir, ce qu'elle fait. Il la scrute de longues secondes et leurs regards se croisent. Il fait un geste à un serveur au loin, claquant des doigts et désignant la jeune fille. Il se ramène avec un verre de bière.

Le Capitaine décale légèrement ses affaires contre Thomas, qui ne réagit pas. Il pose ses coudes sur la table, ses mains se rejoignant.

" Qu'est ce que tu me veux ? "


Dernière édition par Le Capitaine le Lun 21 Mar 2016 - 14:30, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyMer 9 Mar 2016 - 2:31
Les doutes... Une fois qu'ils prenaient quelqu'un, ils ne le lâchaient plus, surtout quand la réalité ne correspondait pas réellement à ses rêveries. Elle s'était attendue à ce qu'il soit serviable, prolixe et qu'il la mette en confiance. Il s'était contenté d'une phrase, de quelques regards et d'une... Chope ?
Elle l'importunait donc, sans doute. Peut-être. C'était évident et en même temps, pas tant que cela. Elle ne savait pas.
Sa voix douce s'éleva, pas très haut. A peine audible au dessus du bruit de fond du coin.

" Je... L'on me nomme Luna. "

Luna. Pas de nom tant que l'autre ne le demandait pas, c'était devenu un automatisme avec les gens qui ne se présentaient pas directement comme faisant partie de la noblesse.
Luna tout court, pour ne pas qu'on la regarde avec crainte ou avec trop de suspicion. Elle était fière de porter son nom : Montoya, mais il était plus aisé de le cacher et de ne le donner que si tout allait bien que de l'offrir directement et de provoquer des réactions étranges. Son comportement surprenait toujours déjà assez. Même si c'était là une entorse terrible à l'étiquette, cela évitait d'un coté aussi que trop de rumeurs puissent remonter à la maison familiale.

Elle se mordilla la lèvre inférieure sous le regard du Capitaine, mira la table, l'homme puis la bière offerte avant d'offrir un nouveau sourire intimidé à son interlocuteur du jour.
Devait-elle mentir finalement, dire qu'elle venait de la part de son père ? Ce serait déjà plus convenable, mais tellement faux. En plus, il lui faudrait se nommer. Et puis, elle ne savait pas modifier la réalité à sa sauce à voix haute, à part sur sa santé. Cela se voyait bien trop aisément lorsqu'elle disait une absurdité : tout son corps la trahissait.

" Je vous remercie et suis venue requérir votre assistance, messire. "

Fit-elle finalement en inclinant la tête pour saluer le borgne, assise droite comme un i sur son tabouret, les mains posées convenablement sur ses cuisses très couvertes.

Elle avait tenté, avant qu'il ne l'invite à s'asseoir, de faire abstraction de l'impression désagréable d'être observée en détail.
A présent il s'agissait de ne pas paraitre trop subjuguée morbidement par le visage du Capitaine, trop marqué par le temps et les affres de tourments inconnus par son esprit trop innocent. On avait eu beau la prévenir, la description ne valait pas la réalité. Oh et il fallait aussi oublier ce " tu " peu conventionnel ; même les habitants de la fange lui donnaient généralement du " vous ", bien que souvent sarcastique.

Le silence s'installa quelques secondes de trop pour la damoiselle vraiment mal à l'aise, comme d'habitude quand son confident n'était pas un de ses protégés ou qu'elle n'était pas en train de bavarder avec une personne éphémère dans les méandres de ses songes.
Fière d'avoir ici réussi à faire une phrase entière, elle retenta le miracle qui échoua de peu.

" L'... Damoiselle Emma m'a dit que vous aidiez les gens. "

Les dires sortirent, d'un peu n'importe où. D'un coin de sa mémoire sans doute qui accepta de refonctionner seulement un bref instant dans le sens où elle le souhaitait. L'homme muet qui ne lui faisait pas vraiment face la gênait finalement davantage que celui qui l'avait apostrophée avec de bien étranges manières. Il la forçait à réfléchir à toutes ces choses qui prouvaient qu'elle n'avait rien à faire là. A la stupidité de ses plans qui s'étiolaient dans sa caboche.
Ses yeux papillonnèrent encore, cherchant du soutien auprès du pauvre Thomas qui dormait toujours visiblement du sommeil du juste puis revinrent vers son interlocuteur premier. Ou son épaule. Ou le fond de la salle. Enfin, ce n'était franchement pas net.

Elle maudit mentalement sa timidité maladive et sa propre façon d'être, trop empruntée, avant de continuer.
Pas vraiment claire, l'enfant Montoya s'embrouilla, balbutia encore, incapable de se rappeler des dizaines de discours géniaux qu'elle avait pondu dans sa tête pour convaincre l'inconnu de lui prêter main forte sur son trajet.

" J'aimerai que vous me prêtiez main-forte ... Pour que nous aidions tous deux davantage encore ceux dans le besoin. Vous pourriez leur porter plus de nourriture que je pourrai vous donner quand ils vivent dans des endroits dangereux ... Par exemple. "


Comment lui expliquer qu'elle désirait qu'il donne davantage de coups de main aussi aux bannis, ou à ceux sans le sou qui vivaient sans la protection des murailles de leur si chère cité ? Enfin, si il le faisait déjà. Sinon, il pourrait simplement commencer, ainsi.

" A l'extérieur aussi. Ou de quoi commercer. "

Oui, cela pouvait correspondre. Au moins on ne pouvait l'accuser de trahison tant qu'elle restait floue, n'est-ce pas ? Le duc ne prévoyait-il d'ailleurs pas d'envoyer de pauvres êtres de l'autre coté des barrières de la cité ? Pour une fois que son manque de palabres lui servait...
Elle baissa son menton, attendant un point de vue du Capitaine qui ne venait pas. Puis, finalement, elle releva ses mirettes, le fixa à nouveau, tout en prenant sur elle toutes ses craintes et ses doutes pour souffler, plus bas encore :

" S'il vous plait. "

Son front se plissa quelque peu d'inquiétude à l'idée qu'il puisse lui donner comme seule réponse un non.
Elle n'avait de plus toujours pas touché à la bière.
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyLun 21 Mar 2016 - 16:23
Luna donc. Le Capitaine enregistra ce nom et ce visage dans sa mémoire, les gardant à jamais dans son esprit. La toute jeune fille affichait une assurance qui s'effondrait de seconde en seconde, comme quelqu'un qui se rend compte qu'il est en train de faire une grosse bêtise. Elle le salua presque mécaniquement, très droite et polie, le gratifiant même d'un messire. Le tigre qu'était le Capitaine se mit à ronronner sous ce compliment qui flattait son ego de mâle.

La jeune fille parle alors d'une certaine Emma. Le Capitaine la connaît. Connaître est un bien grand mot, mais il lui a parlé une ou deux fois, et fait quelques petits boulots pour elle. Il faut bien manger lorsqu'il n'y a rien à tuer. La petite, de plus en plus gênée, essaya d'attirer l'attention de Thomas. Peine perdu, le jeune homme dort comme une souche. Elle abandonna, et décida enfin de dire la raison de sa venue.

Le Capitaine ne laisse transparaître aucune émotion alors que les mots franchissent les lèvres de la jeune fille. Elle termina sa requête par un petit "s'il vous plaît" émouvant à arracher une larme à un rocher. Il se gratte le menton, comme s'il était gêné.

" Si tu a de quoi me payer, ça ne me pose pas de problème. "

Il désigne Thomas du pouce.

" J'ai une demi-douzaine d'hommes sous mes ordres Je dois subvenir à leurs besoins. "

Façon de dire que rien n'était gratuit, et que ça risquait de coûter un certain prix. Il prit sa choppe et bu une grande gorgée de bière, l'avalant peu à peu, avant de la reposer silencieusement. Ses gestes étaient lents et précautionneux. Il avança légèrement son visage, comme un vieil homme avec des problèmes de vue devant un livre.

Elle était jeune, et semblait aussi fragile qu'une fleur. Le Capitaine était à peu près sûr qu'il pourrait la tuer avec une seule de ses mains. Il ne croyait pas une seconde qu'une jeune fille de bonne extraction, au moins une bourgeoise, puisse sortir sans autorisation. Ce qui donnait deux possibilités, selon lui. Où elle servait d'intermédiaire à quelqu'un d'autre, qui ne voulait pas être vu ici, où elle était une petite sotte sortant sans autorisation et jouant les bons samaritains.

" Je ne crois pas une seconde que tu ai de quoi payer des mercenaires. Du moins, pas avec ton argent. Et j'ai peine à croire que ta famille... "

Parents, frères, sœurs, oncles, peu importe. Elle n'avait pas l'air d'être une bannie solitaire.

"... te laisse sortir faire tes courses toute seule à cette heure ci. "

Soutenir son regard ne semblait pas faire plaisir à son interlocutrice.

" Je veux savoir pour qui est ce que je travaille réellement. "


Dernière édition par Le Capitaine le Jeu 24 Mar 2016 - 0:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyMer 23 Mar 2016 - 21:32
Luna lâcha un soupir muet de joie quand il répondit enfin, heureuse qu'il ne l'ait pas mise à la porte directement. Il y avait donc encore de l'espoir.
Mais une nouvelle désillusion arriva sous la forme de dires en même temps espérés et décevants. Il voulait de l'argent. En y réfléchissant rapidement puisqu'il lui était impossible de le faire convenablement lorsqu'il approcha son visage, elle jugea qu'elle pourrait tout de même peut-être, malgré ce nouvel obstacle, mettre au point les plans qu'elle avait en tête. Enfin, si il ne souhaitait pas une fortune. Et si ses idées lui revenaient avec exactitude.
En ne l'engageant qu'une fois tous les quelques mois, elle n'aurait qu'à retenir un peu sur sa bourse chaque semaine. Tant pis si il lui manquait des rubans. Tant pis si les enfants n'auraient plus le droit à quelques pièces pour des douceurs. Et si les rations de pain devenaient un peu plus petites, tant que cela aidait davantage de monde.

Elle tenta de supporter son regard trop fixe et apprécia lorsqu'il se recentra sur sa chope. Oh. Elle en avait une aussi se rappela-t-elle et son bras se dirigea vers le liquide qui lui était réservé sans se presser tandis qu'elle continuait à offrir de fréquents coups d’œil à son interlocuteur.
Si elle était naïve, inexpérimentée dans bien des domaines et pleine de défauts, l'homme en face d'elle paraissait au contraire être empli de qualités, après étude. Enfin si l'on enlevait son silence trop pesant. Et ce physique qui pouvait choquer.
Outre qu'il ne la faisait pas rougir à coup de compliments mal placés pour le moment, il était grand et sans doute fort. Il était un peu trop imposant avec le nombre de cicatrices qui le parcouraient, mais son unique œil marron terne avait un quelque chose de... Incapable de mettre un adjectif correct sur ce qu'elle songeait, elle se demanda un instant à quoi il ressemblait quand il était heureux. La joie atteignait-elle son front ? Faisait-elle briller ses yeux ? Est-ce que son rire était doux malgré sa voix grave et rocailleuse ?
Il ressemblait un peu à Père, d'un coté minuscule. Avaient-ils le même âge ? Mangeait-il tout comme son parent à sa faim ?

A son tour, elle porta d'un geste lent le gobelet qu'il lui avait offert à ses lèvres pour les y tremper et éviter de davantage songer à des choses gênantes... Et ouvrit de grands yeux surpris à la fin de ses dires. Prenant son temps, elle reposa la boisson sur la table sans l'avoir bue - à peine sentie - d'une main légèrement tremblante et lui offrit un grand sourire on ne pouvait plus hésitant.

" Veuillez je vous prie me pardonner. "


Tout en balbutiant - c'était qu'il était vraiment intimidant quand même -, elle reposa ses doigts pâles sur ses genoux. Son attention passa de l'objet auquel elle avait failli boire jusque le Capitaine.

" Je n'ai guère l'habitude de mettre au point de... Des contrats. "

Le dernier mot fut dit sur un ton interrogatif. Elle n'avait en effet jamais eu auparavant de tels échanges et ne savait comment les qualifier. Leur rendez-vous improvisé n'était-il point ce qu'un de ses professeurs aurait qualifié d'immoral ?

Lorsqu'elle reprit la parole après un petit silence, sa fossette parut se réduire comme peau-de-chagrin, peut-être par timidité.
Mentir n'était vraiment pas une bonne idée tout compte fait. Tout accord se devait d'être honnête, n'est-ce pas ? Elle ne pouvait s'attendre à ce que le Capitaine le soit si elle ne l'était pas elle-même. Et puis, il semblait vouloir des réponses à présent.
Si il comptait réellement aider les plus pauvres pour elle, il ne fallait pas ternir de mensonges ses velléités et au contraire les inciter à devenir vérité.

" Mais je souhaite réellement vous engager de moi-même, messire. "

Elle baissa son regard cerné vers ses propres genoux avant de le relever vers le guerrier. Ses paumes étaient allées se cacher à moitié dans des plis de ses jupes.

" Sur mes propres deniers. Si du moins vous... Enfin vous et moi parvenons à un accord. "

Ce n'était pas un mensonge, elle n'eut donc pas soudainement la folle envie de ramener par exemple derrière son oreille une mèche inexistante. Elle ne se tendit pas davantage non plus. Sa pension mensuelle était à elle, à dépenser pour son plaisir. Et son envie était d'aider.
Elle hésita pour la suite, cherchant ses dires.

" Vous travailleriez alors pour moi, n'est-ce pas ? "

Elle n'attendit point de réponse, mais laissa un léger silence. Il voulait savoir qui elle était, aussi l'expliqua-t-elle en deux mots. Prénom, nom.

" Mon nom entier est Luna Montoya. "

Son ton se fit quelque peu absent quand elle continua, perdue dans ses pensées qu'elle aurait bien aimé réussir à remettre en ordre :

" ... Et je ne sais que vous dire d'autre pour vous être agréable. "


Devait-elle parler de son titre ? Il n'était que sur le papier et n'avait aucun intérêt. Et puis s'en vanter était franchement inqualifiable, elle n'avait rien fait pour le mériter. Souhaitait-il qu'elle lui fasse un résumé par le menu de sa vie ? Quelle... Ineptie.
Passant sous silence le fait qu'aucun membre de sa famille la savait ici, elle reprit toujours doucement :

" A part que... L'on m'a encouragée à venir vous trouver, messire. Et quand bien même je sais peu de vous, je fais confiance à celles qui m'ont parlé de vous. "

Ses doigts bougèrent d'eux-même, aplatissant des bosses et des creux plus ou moins imaginaires sur ses genoux. Son menton se baissa encore quelques secondes pour suivre leur trajectoire folle.
Un point lui revint finalement en mémoire et elle releva à nouveau la caboche. Son sourire penaud revint orner sa bouche quand elle conclut :

" A moins que vous ne souhaitiez travailler pour... Pour une femme ? "

Non. Zut. Ce ne devait guère être le cas, puisqu'il aidait Damoiselle Emma, contrairement à d'autres hommes pour qui la place d'une femme était uniquement dans sa cuisine. Mais la faisait-il seulement payer elle ?
Elle espéra que son interlocuteur ne prendrait pas mal cette interrogation inepte.

En tout cas s'auto-traiter de dame, elle, l'enfant, était étrange...
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyJeu 24 Mar 2016 - 1:18
" Hm... "

Le Capitaine jaugeait la petite fille, qui se dévoilait peu à peu. Ainsi donc, c'était bien, comme il l'avait supposé, une noble. Montoya ne lui disait rien, et il le regretta, se sentant ignorant et stupide. Malgré son rang et sa fragilité, elle n'hésitait pas à sortir toute seule risquer sa vie, prendre des décisions par elle-même et venir chercher des hommes comme lui. Elle ne le savait peut-être pas, mais elle avait du courage.

" Je bosse pour tout le monde. Hommes, femmes, pauvres, riches, beaux, moches, les bons et les salauds. "

Il faisait tournoyez sa choppe entre ses doigts épais, continuant de regarder la jeune fille, comme s'il cherchait à l'intimider. Sa voix devint plus douce et chaude, alors qu'il racontait une histoire. Celle d'un gamin mandaté par un homme, qui lui donnait beaucoup d'argent pour tuer un homme.

Après enquête, le Capitaine avait découvert que le gamin avait volé tout cet argent pour tuer son père, qu'il ne supportait pas. Il n'avait que 13 ans.

" J'ai failli tuer un homme pour le caprice d'un enfant. "

Il prit une gorgée et rebut de la bière, pendant qu'il laissait Luna Montoya digérer sa petite histoire,qu'il avait raconté sans ambage.

" Je ne travaille pas pour les gosses et leurs caprices. Tu es intelligente et pleine de ressources. Tu es jeune aussi. "

Il la pointa du doigt et toucha son front avec une douceur presque surnaturelle vu son gabarit, faisant lentement reculer la tête de la jeune fille, qui semblait pétrifiée comme une petite souris.

" Luna Montoya, es tu une femme qui sait ce qu'elle veut, ou une gamine qui fait son petit caprice ? "
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyJeu 24 Mar 2016 - 1:54
Le silence s'établit, cette fois par sa faute à elle. Les yeux rivés sur l'ours borgne devant elle, Luna ne bougea plus d'un iota avant de lâcher une simple phrase, d'un ton doux rendu rauque par quelques songes, mais sans fierté :

" Demandez cela dans les rues des bas quartiers. "


L'enfant venait donc, pour un inconnu, de trahir son plus gros secret. Pourtant, cela ne l'attrista pas plus que ça : si c'était le prix à payer pour obtenir de l'aide, elle le ferait cent fois. La décision lui était venue d'un coup. La partie sage et timide de son esprit avait cependant tenté de se rebeller, lui disant de la fermer et elle avait gagné, un bref instant, jusqu'à ce que les palabres s'échappent de sa gorge par la force.
Elle ne le regrettait plus maintenant, une fois cela dit. Il pouvait bien entendu la trahir et rapporter leur conversation à ses parents. Mais dans tous les cas, elle trouverait une autre solution, elle se le promit. Quitte à vendre ses propres robes.

Elle avait sinon écouté l'histoire qu'il s'était escrimé à lui raconter, pendue à ses lèvres comme si il était un conteur. Ses mots avaient beau être dénudés de tout artifice prétendant les rendre plus délicats, il n'en restait pas moins que le conte véridique avait un début, un milieu, une fin. Alors, il restait écoutable et sa morale n'était pas à ignorer. Et puis, il concernait son interlocuteur.
Le Capitaine. Cet étrange nom roula sur ses lèvres sans un bruit.
Si elle avait paru se raidir quand il avait avancé la main, elle ne s'était pas non plus esquivée. Et le doigt bourru avait accompli sa mission, la faisant se tasser un peu plus sur son tabouret. Il ne faisait pas mal, malgré sa grande taille. C'était étrange. Presque réconfortant.

Là, maintenant, elle fixait le Capitaine, à nouveau muette. Mais quelques secondes à peine s'écoulèrent avant qu'elle incline son faciès à son égard. Peut-être parce qu'il s'était adouci, à moins que ce soit parce qu'il avait osé sous-entendre que tout cela n'était qu'un jeu pour elle, elle parla... Sans bafouiller.
Son menton fit un certain nombre d'aller-retour entre ses genoux et son interlocuteur durant son discours.

" Je ne puis vous montrer de lettres prouvant la solidité de mon désir, messire... Ou de preuves convenables. Et je sais bien que vous ne me connaissez guère assez pour savoir que je ne vous mens pas. Aussi ne puis-je que vous inviter à aller interroger d'autres personnes si vous désirez vous rassurer sur ce point. "


Elle eut un sourire un peu triste.

" Puis-je vous demander cependant de me faire la faveur de ne jamais me nommer entièrement ? Beaucoup en ces lieux et ailleurs ne me connaissent que sous mon prénom ou grâce à mes capuchons. J'aimerai que cela ne change pas pour ne point être cause de grabuge.
Mais lorsque votre curiosité sera satisfaite, messire..."


Elle pencha légèrement la tête sur le coté.

" Me ferez-vous l'honneur de me retrouver ici que nous discutions de ce que vous souhaitez exactement en échange de votre aide et de la fréquence de vos interventions ? "

Elle parlait bien entendu du montant d'argent qu'il pouvait demander. Son ton se fit moins doux, mais davantage solennel lorsqu'elle reprit pour quelques dires à peine :

" Vous avez ma parole que jamais je ne vous demanderai de lever votre arme pour moi. Même si ma promesse vous parait pour le moment sans doute sans intérêt, messire Capitaine. "
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyDim 27 Mar 2016 - 22:29
Comme d'habitude, le Capitaine resta silencieux lorsque la jeune fille reprit la parole. Elle gagnait en assurance minute par minute, prenant confiance devant cet homme imposant mais aussi agressif qu'une fleur. Tandis qu'elle parlait, un des chats de la taverne s'approcha de la table. Il se frotta contre les jambes du Capitaine. Ce dernier fit pendre un de ses bras, attrapa le chat, et le tint contre son torse, le grattouillant sans quitter Luna des yeux, sans être troublé par les ronronnements de plaisir du chat.

" Les promesses ne m’intéressent pas, seuls les actes comptent. Tuer pour toi ne me gêne pas, tant que tu paye et que ce n'est pas un caprice. Ensuite, pour le prix... "

Il explique à Luna comment les choses marchaient. Que chacun avait ses tarifs, qu'elle allait devoir apprendre à négocier, mais qu'il y avait des règles.

" Je travaille avec mes hommes. Si tu veux mon aide, tu aura aussi la leur. Donc tu dois tous nous payer. Je n'accepterais pas le salaire moyen d'un simple travailleur. Je dois les équiper, les nourrir, les vêtir. Si tu ne paye pas assez, j'irai voir ailleurs pour trouver des gens prêts à payer plus. Et il y en a. "


Il avait sorti un morceau de fusain et ouvert son livre, écrivant des chiffres dessus, toujours caressant le chat ronronnant.

" Comme ce n'est pas un travail dangereux, ça te coûte moins cher, donc... voilà. "

Il montra la somme demandée à Luna. C'était une belle somme, plus chère que si elle avait recrutée une demi-douzaine de citoyens pris au hasard dans la rue, assurément. Mais on ne s'attirait pas les services d'une bande de mercenaires pour une bouchée de pain, et le Capitaine ne pouvait pas se permettre de se vendre trop bas. Toutefois, pour un noble, cet argent était l'équivalent de sortir faire les courses au marché. Deux mondes différents.

" C'est pour une semaine de travail à ton service. Dès que tu as l'argent, je suis à ton service. "


Le Capitaine quitta un instant la jeune fille des yeux pour déposer le chat à terre. Le félin miaula de déception, mais le Capitaine lui fit signe de partir. Le chat s'assit, regardant le Capitaine, avant de s'en aller. Il commençait à se faire tard, et deux-trois personnes regardaient avec intérêt la jeune silhouette discutant avec le Capitaine.

" L'est tard. Tu devrais rentrer Luna. "
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyMer 30 Mar 2016 - 18:17
Elle n'osa lui dire qu'elle n'aimait pas la violence et que la pensée même de savoir qu'une personne mourait par sa faute lui déchirait ce qui restait de son petit coeur boiteux. Cela ne le regardait pas. Elle lui avait fait une promesse et s'y tiendrait, c'était là tout ce qu'il avait besoin de savoir. Même si il avait effacé ses dires avec insouciance, elle ne reviendrait pas le voir un jour pour ce genre de choses.
Si elle venait à se parjurer, ce n'était donc pas tant aux yeux du Capitaine que des siens qu'elle perdrait tout honneur. Hors, une fois encore, dans une entreprise, avoir confiance en soi et en l'autre n'était-il pas le plus important ?

Lorsqu'il lui montra des chiffres, elle se pencha dessus avec sérieux, commençant déjà à calculer de quoi il faudrait qu'elle se prive et sur quoi elle devrait faire des économies. Peut-être pourrait-elle demander à Père de lui offrir un peu plus de sous chaque mois ? Non. Elle devrait se montrer frivole pour ne pas lui avouer la vérité et ce... Ce n'était pas une bonne idée. Père savait bien trop la lire. Après tout, il l'avait créée.
Elle hocha finalement la tête en silence avant de pencher légèrement sa petite caboche sur le livre.
Après un instant d'indécision elle rajouta :

" Cela sera-t-il le même prix si je vous fait porter de quoi se nourrir à ceux juste à l'extérieur de la ville ? "


Qu'il prenne ses hommes si il jugeait cela nécessaire, l'enfant Montoya n'y voyait rien à redire, à part qu'il pourrait fournir davantage de chargement à ses protégés. Ses bras à elle étaient trop faibles pour porter beaucoup tandis que lui paraissait fort, bâti comme un géant et...
Une subite rougeur fut camouflée par une petite toux et elle lui adressa un sourire hésitant. Le comparer à Père n'était pas non plus une bonne idée. Bref, si ils étaient tous taillés dans son groupe dans le même moule ou presque, ils allaient pouvoir faire les miracles qu'elle espérait.
Il fallait juste trouver un moyen pour accumuler assez d'argent pour payer aussi bien ces réserves de nourriture que ces porteurs...

Encore plongée dans ses additions, multiplications, soustractions et images diverses malvenues, elle sursauta quelque peu quand il lui signala qu'il était tant de rentrer. Et la petite se remit suite aux propos paternalistes à bafouiller un peu. Ils repartaient dans une discussion qui ne faisait pas partie de sa zone de confort.

" Je... Oh. Oui. Veuillez me pardonner de vous avoir importuné si tard. "


La politesse une fois encore redevint son arme favorite. Un peu penaude, embarrassée par le tour que prenaient certains de ses songes, elle commença à se redresser, tout en lissant légèrement les plis de ses jupes.

" Si je dois vous retrouver, messire... "

Le menton fit l'aller-retour entre sa robe et le capitaine.

" Pourrai-je facilement le faire ici ? "

Elle attendit une réponse, avant de s'incliner à son égard, en une révérence point trop profonde cependant.

" Je vous remercie en tout cas de m'avoir reçue. Je reviendrai donc vers vous lorsque j'aurai le nécessaire. "

Elle ne comptait pas se coucher encore, malgré le conseil avisé qu'il venait de lui offrir. Il y avait tant à faire, dont finir son tour et puis, ses protégés attendaient sans doute la maigre ration qu'el... Zut ! Trop motivée, elle ne s'était pas aperçue que ses mains étaient vides.
Elle avait laissé son sac auprès d'Emma. Emma, la drôle Emma qu'elle rencontrait surtout auprès du puits. Il fallait espérer que la jeune fille n'avait point abandonné le balluchon sur place et l'avait porté chez elle quitte à ce que la nourriture ne soit pas distribuée...
Luna se mordilla la lèvre inférieure en pesant le dilemme qui se posait à elle. Il fallait qu'elle récupère son bien, pour autrui. Maintenant. Sans fâcher Emma. Deux problèmes se posaient cependant à présent : le premier était qu'elle n'était pas sûre de trouver les mots qu'il fallait. Le second, plus grave, était qu'elle ne savait pas où habitait la damoiselle...

Mais, peut-être n'avait-elle pas besoin de tout faire seule, pour une fois ? Qu'il serait bon de pouvoir se reposer sur l'homme en face d'elle. Dès maintenant. Enfin pas physiquement.


" Sauriez-vous s'il vous plait cependant m'expliquer comment me rendre chez damoiselle Emma, messire ? "
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyDim 17 Avr 2016 - 23:45
La jeune Montoya était concentrée, réfléchissant tandis qu'il lui expliquait calmement comment les choses marcherait.

" Intérieur, extérieur, aucune différence. S'il y a des accrochages avec des pilleurs, des fangeux ou autres, le prix changera en conséquence. "

Elle lui demanda ensuit où il était possible de se retrouver. Il ne répondit pas. Le Capitaine écrit sur un morceau de papier, qu'il tendit ensuite à Luna.

" Ma compagnie est à cette adresse. "

Après les événements récents, le Capitaine avait pu reprendre un bâtiment qui avait été abandonné, une douzaine de cadavres déchiquetés y reposant, massacrés par les fangeux. Personne ne voulait acheter une bâtisse dans laquelle autant de sang avait coulé. Le Capitaine et ses hommes n'avaient eu aucune difficulté à faire de cette bâtisse leur quartier-général.

Il se met à sourire, presque moqueur, mais gentil.

" Viens quand tu veux. "

Après tout, la bâtisse était dans la Hanse. Pas le quartier le plus dangereux de Marbrume, mais pas le plus sur non plus, surtout pour une jeune fille comme elle.

Luna, embêtée, lui demanda ensuite s'il savait où trouver Emma. Il haussa un sourcil. La petite faisait-elle une tournée complète ? Il resta silencieux quelques instants, en pleine réflexion.

" Je t'accompagne. "

Maintenant que cette femme était sa commanditaire, il n'était pas emballé par l'idée de la laisser se balader seule dans les rues si tard. Il rangea ses affaires, avant d'appeller un des serveurs de la taverne en claquant des doigts.

" Surveillez le petit. Je reviens payer dans une heure. "

Le serveur hocha la tête, et le Capitaine se leva. Tournant le dos, il se saisit de son arme. Terminus Est reposait contre le mur, la lame noirâtre exposée, tenant dans un fourreau léger composé de lanières de cuir. L'arme était un peu plus grande que lui, et plus large que Luna.

" Vous ne voulez pas laisser votre arme ici ? " demanda le serveur.

" Pour qu'un gamin me la chipe. " grogna le Capitaine, apparemment inquiet que quelqu'un s'enfuit avec son arme d'une dizaine de kilos.

Le colosse et la jeune fille sortirent de la taverne sous le regard indifférent ou curieux de quelques personnes. Il se doutait que sa présence intimidait la jeune fille, et il décida donc de se tenir à côté d'elle, plutôt que derrière ou devant. Le Capitaine n'était pas adepte des discussions vides, aussi se contenta t-il de répondre aux questions ou de rebondir poliments sur les rares paroles de Luna. Ses seules initiatives étaient un court "droite/gauche" lorsqu'il fallait tourner dans une autre ruelle.

Après une bonne dizaine de minutes, ils arrivèrent devant la porte d'une petite masure, agîtée par les bruits communs de la vie. Il resta immobile devant la porte, regardant Luna, attendant qu'elle frappe à la porte.


Dernière édition par Le Capitaine le Dim 8 Mai 2016 - 2:31, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyVen 22 Avr 2016 - 1:14
Il comptait donc lui faire payer plus tard les soucis rencontrés sur les trajets qu'il ferait pour elle ? L'idée était étrange, mais intéressante, tant qu'il ne demandait point une fortune. Enfin, cela serait débattu plus tard, n'est-ce pas ? Elle hocha la tête à son égard en prenant le bout de papier qu'il lui tendait puis ouvrit deux grands yeux surpris en voyant sa lame.
Le Capitaine devait être... Vraiment très fort pour manier si grosse chose et ses muscles dessinés prenaient maintenant un autre rôle que celui peu flatteur de simple décoration. Elle ne dit mot, ne tenta pas de décrire ce qui trainait dans sa caboche, fort heureusement, se contenta d'admirer la scène - quand il revêtit sa large arme - avant de baisser les yeux, rougir et suivre son futur plus ou moins associé géant.
L'adresse fut rangée fébrilement en cours de route dans l'escarcelle flasque qu'elle tira de sa cape et remit tout aussitôt. Elle rabaissa d'ailleurs sa capuche sur ses traits à peine le seuil de l'auberge passé et le tavernier salué.

Par la suite, le fait que son guide adapta ses pas aux siens lui complut et elle lui sourit timidement en retour, respectant son désir de silence qui était aussi le sien.
Ne point devoir tenir une discussion était une joie sans pareille et humer l'air frais lui faisait du bien, même si ses jambes ronchonnaient, chuchotant en frémissant que la chaleur de l'auberge leur manquait déjà. Elle n'avançait qu'à petits pas boiteux, bien consciente d'avoir trop abusé à l'aller et se promit de ne guère davantage se presser quand bien même cela signifiait se montrer discourtoise auprès de son compagnon de route.
Il fallait dire que si elle avait voulu rattraper les bien trop grandes enjambées qu'il faisait normalement sans doute, elle aurait dû tenter de courir ; alors elle se serait effondrée après de menues et pauvres minutes. Peut-être même de simples secondes.
Elle remerciait donc les dieux de le voir aussi galant à son égard pour le moment, lui évitant de se donner en spectacle et d'ainsi montrer à cette force de la nature combien elle était faible et impuissante à se faire obéir par ses propres pieds.

L'arrivée devant chez la mélancolique demoiselle Emma au cœur trop tendre la prit quelque peu de court, surtout lorsque le Capitaine s'arrêta sans même un signe et elle faillit le dépasser sans y faire attention.
Elle gazouilla des excuses fort gênées quand elle remarqua sa méprise avant de toquer à la porte en bois peu décorée comme il attendait qu'elle le fasse.

Le bruit de son petit poing lui parut résonner dans le silence troublé de la nuit avancée. Une lumière ne se mouva de pièce qu'un peu plus tard dans la chaumière, éclairant une fenêtre puis l'autre, comme si le son avait mis du temps à l'atteindre. Finalement, l'entrée s'ouvrit sur une femme que chacun d'eux connaissait à leur manière. Une fois qu'elle les reconnut, elle leur adressa un sourire mutin quoique éreinté sans pour autant les inviter à venir se réchauffer.

" Oh tu l'as donc trouvé ! "

Les salua pour finir la délicieuse sylphide d'un ton jovial. Un clin d’œil fut offert à Luna qui n'eut pas beaucoup d'effet en cette soirée. Ses joues déjà rosies par l'action du froid et de la marche prirent simplement davantage la couleur du coquelicot en songeant combien avant de quitter la lavandière elle avait des espoirs plein la tête.
Tous n'avaient cependant pas été déçus et si elle n'était point sûre de préférer la réalité à ses chimères, elle ne la haïssait pas pour autant. L'homme de ses rêves s'était transformé en homme tout court qui apparaissait être honnête, peu méchant et presque... Sympathique tant il avait eu de considérations pour elle et ses souhaits.
A son contact, elle se sentait presque adulte et il l'avait traitée presque comme telle.

Mais bref, tandis qu'elle annonçait en bafouillant son souhait de revoir son balluchon si cela était possible, l'air taquin de l'ondine aux cheveux noirs et bouclés mua pour finir rieur. Sa voix musicale leur demanda de patienter et elle se précipita dans les méandres de sa demeure de son pas leste.
Un échange de propos heureux et inconnus s'entendit tandis que la lumière de sa bougie disparaissait ailleurs, laissant le Capitaine et Luna seuls dans les ténèbres de la nuit. La brindille noble profita de cet instant de solitude pour relever le menton vers son garde du corps éphémère et avec un doux regard le remercier poliment encore.

Elle eut à peine le temps de finir que la femme revenait avec ses affaires, lui mettant sans façon, mais avec grâce dans ses bras le sac fait dans un tissu riche.

" Léon s'est un peu servi, mais tu ne lui en voudras pas n'est-ce pas ? Il croyait qu'il m'appartenait. "

Si Luna parut surprise, elle se contenta de hocher la tête à l'égard de la nymphe qui babillait déjà à nouveau. Cette fois-ci pour le Capitaine, à qui elle adressa son plus beau sourire.

" Il faudra nous revoir. " Dit-elle d'un ton suave proche du murmure aimant. " Je crains d'avoir encore besoin de toi. "

Elle rajouta un peu plus fort, après avoir jeté un coup d’œil au couple incongru devant sa porte :

" Mais pas ce soir. Profitez bien de votre nuit tous deux et soyez prudents. "

Sans même attendre de réponse, la fée leur fit un signe de la main et les laissa abandonnés sur son seuil. Ce fut à grande peine que l'on put entendre un " Que les dieux vous gardent. " étouffé par le morceau de bois qu'elle venait de refermer.

Après quelques secondes de trop sans doute, Luna se retourna vers le mercenaire pour lui offrir la plus courtoise des révérences. Son balluchon serré contre son cœur, elle se redressa lentement et osa chercher ses yeux des siens le temps de s'exprimer.

" Je ne saurai vraiment assez vous remercier, messire. Pour ce que vous m'avez apporté aujourd'hui. "

Ce n'était point vraiment qu'elle lui donnait son congé. Plutôt qu'elle n'osait s'imposer auprès de cet homme si grand. Aussi pour adoucir ses propos qui pouvaient faire penser à un au revoir, il lui vint une idée qu'elle jugea convenable sur le moment, bien que bien moins plus tard. Mais, pour le remercier réellement, n'était-ce pas le moins qu'elle pouvait faire ?

" Je crois pouvoir me retrouver à partir d'ici. Si... Vous désirez aller retrouver votre ami à l'auberge. Mais... S'il vous venait l'envie de grignoter, feriez-vous quelques pas de plus avec moi ? "

Elle rabaissa son balluchon au niveau de son ventre, comme s'il était un gros ballon. Ses doigts fins se crispèrent dessus.

" Je crains cependant que le repas soit frugal. "

Zut. Zut. A peine eut-elle terminé qu'elle s'en voulut. Finalement qu'est-ce qui lui avait pris de proposer cela ? Même si de son point de vue nourrir quelqu'un réglait bien des problèmes, il n'y avait pas vraiment de tracas entre eux, si ? Elle aurait dû trouver autre chose. N'importe quoi qui ne puisse pas l'embêter lui ou elle.
Après tout, il devait déjà avoir diné au hérisson mélomane et puis peut-être souhaitait-il se débarrasser de son encombrante présence dès à présent pour rejoindre Damoiselle Emma malgré messire Leon...
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. EmptyDim 8 Mai 2016 - 3:33
La jeune et pétillante Emma fait les yeux doux au vieux et sobre Capitaine qui, s'il la regarde avec politesse, ne semble pas particulièrement échauffé par ses douces paroles et son visage plein de promesses. Assurée et dynamique, Emma est l'inverse de la timide et calme Luna, qui semble avoir honte de déranger alors que sa présence et sa demande sont légitimes. Le genre d'insécurité qui vous donne envie de prendre l'autre dans vos bras pour la rassurer.

Elle le remercie encore, et il hoche de la tête avec sérieux. La suite est déjà plus surprenante. Alors que le Capitaine était d'ordinaire neutre, il se fit piquant.

" Il est rare de voir une femme de la noblesse inviter personnellement un roturier à manger avec elle seule. "

Elle se mit légèrement bafouiller, n'ayant sans doute pas perçu le côté inconvenant de sa proposition. Inconvenance que Le Capitaine, par pure malice, mentionnait uniquement pour la troubler.

" Ce serait avec plaisir, mais pas ce soir. Je dois m'occuper de Thomas. "

Impossible de savoir si elle était soulagée ou déçue, voir même vexée. Voir une invitation refusée sans temps de réflexion n'est pas toujours agréable.

" Tu sais où je suis. Viens me voir quand tu veux."

Il avança sa grosse main gantée. Son pouce et son index s'enroulèrent autour des doigts de la jeune fille, lui serrant la main avec douceur.

" Ravi de travailler ensemble. Bonne nuit. "

Le Capitaine s'écarta de Luna Montoya, lui faisant face tout en reculant, avant de se retourner et disparaître dans les rues.
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MessageSujet: Re: [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir.   [terminé]Soyons charitables plutôt que barbares afin que ne gagne pas le désespoir. Empty
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