Nom : Duchesne
Prénom : Pépin
Âge : 35 ans
Sexe : Homme
Rang : Dresseur de furets. Avec ses animaux, il aide à la chasse aux lapins et aux rats. Il peut aussi servir de pisteur le cas échéant.
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Carrière du chasseur/pisteur.
+1 INI
+1 TIR
+1 PAR
+1 END
Compétences et objets choisis :
Compétences : Dressage, Empathie animale, Emprise des animaux, Soins des animaux
Objets choisis : Dague de jet, Gants en cuir usé, Veste de cuir, Jambières de cuir

Pépin aurait pu aussi bien se nommer « Petit Poucet » ou « Tom Pouce » car l'homme est petit, plus petit qu'un adulte, tout aussi grand qu'un enfant. Pépin est né nain. Un inconvénient qu'il a veillé à transformer en avantage, refusant de baisser les bras, de devenir un de ces nains bouffons qui amuse la noblesse par ses tours et son faciès grotesque. Sa taille lui vaut plus d'un quolibet – il ne compte plus le nombre de fois qu'on l'a surnommé « Le Gnome » ou « Le Lutin ». Néanmoins elle lui a aussi permis de voir le monde sous un tout autre angle, de profiter de quelques trouées pour s'y faufiler aussi preste et vif qu'un furet. C'est peut-être bien de là que vient son affection pour ces créatures : tout comme eux, il n'égale pas la majesté des prédateurs mais sait user de ce corps que la Nature lui a offert.

Outre ce trait physique qui permet de le repérer aisément dans un bar, mais de le perdre au sein d'une foule dense, Pépin accuse son âge et la trentaine bien dépassée avec les rides aux coins de ses yeux. Ses doigts plein de cals et de coupures témoignent d'années à mener des tâches manuelles, et son aspect général montre l'homme prenant vaguement soin de lui. Les cheveux, laissés longs, coupés sûrement à la va-vite lorsqu'ils deviennent gênants, sont noués en catogan dans un blond-roux qui pourrait être bien plus saisissant si les cheveux étaient plus souvent lavés. Une barbe de quelques jours orne le bas de son visage.

En soit Pépin n'a rien du bellâtre que les jouvencelles rêvent lors de leurs moments de détente, ni du héros qui sauvera Marbrume des Fangeux. Son allure le rapproche du rôdeur, de l'homme aimant fréquenter le bar, du commun s'usant le dos à de rudes tâches, marchant le dos courbé, peu habitué à rester droit.

Pépin n'est pas homme à rechigner à la tâche. Donnez-lui une mission, il l'exécutera et veillera à la mener à bien. Homme de parole, il n'a nullement besoin de signer son nom au bas d'un quelconque contrat – sa parole est d'or et il ne fait jamais aucune promesse en l'air. C'est là un des préceptes venant de son éducation auquel Pépin est demeuré fermement accroché malgré la situation actuelle poussant plus à l'égoïsme qu'à l'entraide.

Bourru, Pépin ne fait jamais dans la finesse. Il a le rire gras, l'humour scabreux, la main qui a tendance à vouloir tapoter le fessier rebondi d'une serveuse. Il aime l'ambiance chaleureuse des bars, converser avec de parfaits inconnus toute la nuit, fumer la pipe et déguster des plats qu'un noble dédaignerait, mais qu'un membre du peuple affectionne tel qu'un morceau de viande ruisselant de graisse, ou une soupe.

Autant dire que Pépin vit mal la disette qui tourmente Marbrume depuis quelques mois. Tout comme il a quelques difficultés encore à s'adapter à la vie urbaine. L'homme est nostalgique des grands espaces hors de la cité fortifié, des champs de son enfance et des bois où il se rendait encore peu, de temps à autre, afin de mener quelques menues chasses pour aider sa famille. Il se sent d'ailleurs mal à l'aise dans les espaces clos, et est sujet au vertige.

Comme bon nombre de gens, Pépin est né au sein d'une famille de fermiers vivant dans les alentours de Marbrume. Troisième larron de la fratrie, la famille a rapidement noté son nanisme au bout de quelques années. Sa famille lui présenta un choix simple. Soit il se montrait utile à la ferme, travaillant comme ses aînés, gagnant le pain qu'il mangeait à la sueur de son front, soit on l'envoyait vivre auprès d'un forain menant un « cirque de monstres », condition qui pouvait le mener à devenir un nain bouffon. Pépin fit rapidement son choix. Il veilla à ce que sa « particularité » ne soit jamais un poids pour sa famille. Les Duchesne n'étaient pas de mauvais bougres, ils étaient surtout pragmatiques. Ils ne pouvaient se permettre de nourrir une bouche inutile.

Pépin grandit ainsi (du moins évolua-t-il) sous la houlette de ses parents, et en compagnie de ses aînés : son frère Garret, plus vieux de six ans, et sa sœur Gisèle, née trois ans avant lui. Auprès d'un ami de la famille, Pépin apprit l'art subtil du furetage : envoyer un furet débusquer les lapins dans leurs terriers. Un talent que Pépin développa pour, peu à peu, l'appliquer aussi contre les rats qui menaçaient les réserves de la grange familiale, et celle des voisins. Autant dire que « Le Gnome » finit ainsi par gagner l'appréciation de quelques villageois et l'assurance que, oui, il était devenu essentiel.

Jusqu'au jour où les Fangeux firent parler d'eux.

Ce ne furent d'abord que de vagues rumeurs, des on-dit, des histoires qu'on se narrait le soir avant de se coucher, ou lors des jours de marché. Il fallut que l'invasion approcha de Marbrume pour que Berthold Duchesne, patriarche de la famille, accepta de s'éloigner du conflit. Du moins, que ses enfants et sa femme aillent trouver refuge au sein de Marbrume. Lui demeurerait sur les terres familiales, jusqu'au bout. L’abnégation du vieil homme ne flancha pas malgré les suppliques de sa famille. Il accepta seulement que Pépin revienne auprès de lui, de temps à autre, afin de conserver un lien entre tous les membres de la famille.

Réfugiés au sein de Marbrume, il fallut que chacun trouva une nouvelle occupation. La mère et Berthe ouvrirent une modeste herboristerie, tentant d'aider à apaiser les maux de chacun par les bienfaits des plantes. Garret se porta volontaire et rejoignit la milice, se promettant de gravir les échelons. Pépin demeura ce qu'il était : un dresseur de furets, un homme chassant les nuisibles hors des demeures grâce à ses talents. Ce n'était pas le métier le plus honorable, ni le plus fructueux, mais il pouvait manger un pain gagné à la sueur de son front.

En septembre, Marbrume ferma ses portes. Quelques jours auparavant, Berthold Duchesne avait trouvé la mort, emporté dans son sommeil. Comme un signe annonciateur des événements qui allaient agiter Marbrume.

Janvier sonna le glas de la famille. L'invasion des Fangeux au sein même de Marbrume fit de nombreuses victimes. Dont la mère et la sœur de Pépin. Deux morts que le nain ne pardonna pas à la milice, censée protéger les citoyens. Un avis qui causa une dispute des plus violentes entre les deux frères, chacun défendant son parti bec et ongles. Il fallut près d'un mois aux deux frères pour ravaler leurs orgueils respectifs pour enfin reparler ensemble, et panser leurs blessures communes.

Depuis Pépin hait les Fangeux plus que jamais. Il s'est même persuadé que la secte « Les Pacificateurs » ne serait pas étrangère à cette débâcle. Qui d'autre que cette organisation aurait l'idée d'amener de telles créatures au sein même de la ville ? Malheureusement Pépin ne possède aucune preuve. Il peut juste espérer trouver un indice. Filant au sein des ruelles, il garde l'oreille tendue, l'oeil aux aguets.

L'objectif Labret ne lui a pas échappé. Les mains tremblantes d'appréhension, il n'attend plus que le jour où le recrutement sera lancé pour se porter volontaire.

Pépin ne veut plus être une victime. Il ne veut pas être un héros. Il souhaite simplement survivre, et construire un avenir meilleur.

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