Marbrume


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 L'Angélus

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Philippe de Tourres
Philippe de Tourres



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MessageSujet: L'Angélus    L'Angélus  EmptySam 2 Avr 2016 - 12:54
Temple de Marbrume

3 tintements rapides et successifs ; La cloche sonnait le tocsin. Il était maintenant 6 heures du matin. Le printemps était arrivé. Le soleil se levait plus tôt, et l'on pouvait voir à l'horizon le ciel ensanglantée, comme percé à travers les nuages.
Philippe observait, les bras croisés, la mâchoire fermée. Juste devant la grande porte du Temple, il regardait Marbrume s'éveiller. Tellement de gens étaient morts ces dernières semaines... A cette heure-ci, normalement, venaient quelques habitués lève-tôt. Mais ils sont morts ces lèves-tôt. De maladie, de faiblesse, ou bien juste égorgé par un brigand pour une miche de pain. La cité était à bout de nerfs, et très prochainement il ne s'agirait plus que d'un asile dont les murailles servent à garder les fous d'autres monstres.

Le haut-prêtre se tourna rapidement pour observer l'intérieur de l'église. Des gens travaillaient rapidement pour mettre en place tout ce qui était nécessaire à la cérémonie. Aujourd'hui était un jour particulier, une fête pour honorer les Trois et commémorer les prêtres, les missionnaires et les chevaliers qui ont permit, à travers un millénaire, de répandre et défendre la Foi. Bon, dit comme ça, cela paraissait être un vaste programme... En réalité, c'était une fête plutôt mineure. C'était un jour de grande pénitence, pour se préparer à une autre célébration plus grande qui aurait lieu dans quelques semaines. Le but était de jeûner, et purifier son corps, comme un grand prophète martyr l'avait fait il y a des siècles de cela.
Tout le long de la messe, il y avait des cierges. On avait sorti des reliques et de grands standards que les clercs tiendraient comme symboles. Allait avoir lieu une grande procession, où les fidèles entreraient silencieusement dans le Temple, pour prier, pour se recueillir, pour observer. On savait tous qui serait dans les prières des gens ; La milice avait raflé un grand nombre de personnes, et tout le monde avait un père, un oncle, un frère qui était parti hors de Marbrume vers les contrées du Labret.

Derrière Philippe, on entendait de lourds bruits de pas faire écho le long de la salle, accompagné des cliquetis de bouts de fer, de mailles. Un homme, qui devait avoir la trentaine, les cheveux noirs gras, rasé de près, armé comme un brigand mais avec les couleurs de la milice, avait remonté tout le long de la nef pour venir juste aux côtés du seigneur de Tourres.

- Aucun problème à signaler, mon père ?
- Mon office va bien, sergent. C'est vous qui devriez vous inquiéter.

Philippe avait dit ça d'un léger ton de persiflage, ce qui sembla énerver le milicien. Il avait froncé les sourcils, et l'espace d'un instant, on pouvait lire une sorte de dégoût sur son visage.
Le sergent Flavien Ponté, appelé comme ça parce que son grand-père était né sur le pont d'un navire, commençait à être agacé des commentaires du prêtre. Cela faisait plusieurs années qu'il était milicien, mais il n'avait commencé à prendre une importance particulière que lorsque ses supérieurs hiérarchiques sont morts avec cette Fange. Flavien était un homme fort, assez violent, qui réglait la plupart de ses problèmes avec des coups de poing, mais il ne fallait pas le prendre pour un simple rustre pour autant ; Il était intelligent dans son métier, et aujourd'hui, le travail qu'il avait était d'assurer l'ordre pendant la fête.

- Je ne m'inquiète pas, mon père. J'ai pris mes dispositions.
Notre honorable capitaine nous a accordé bon nombre de gars. Nous aurons des archers qui surveilleront sur certains toits, et quelques lances de la Milice se tiennent prêtes à des endroits jugés sensibles.
En plus, on a même droit à quelques cavaliers qui pourront disperser une foule devenue trop violente.
Tout se passera comme prévu. J'ai entendu vos instructions. Si nous voyons des agitateurs ou des fauteurs de troubles, nous les appréhenderons discrètement.


Il parlait bien, Flavien Ponté, pas comme un homme du peuple, il utilisait de jolis mots. Il faut dire qu'il avait été élevé dans le clergé, à une époque il espérait devenir prêtre. Mais quelques embrouilles et de multiples rixes plus tard, il a finalement décidé qu'il ne méritait pas de prêcher pour les Trois.

- J'ai quelques-uns de nos hommes, habillés comme la peuplade, mais avec des gourdins sous leurs mantels. Ainsi, ils pourront observer au sein même des processions s'il y a le moindre soucis.
- Eh bien... Vous n'y êtes pas allé de main morte, sergent. Qu'est-ce qu'il y a en jeu pour vous, ici ?
- On m'a promit un adoubement si je parviens à garder les rues sûres.
Sinon... Eh bien, je préfère ne pas savoir.


La cloche tinta à nouveau trois fois. Et le soleil continuait sa lente route vers le zénith.

Philippe fit un petit signe de tête au milicien, puis tourna les talons et se prépara à partir. Mais il fut soudain retenu par la voix du militaire.

- Mon père... Je tiens à faire une remarque.

Le prêtre s'était arrêté, afficha une mine agacée, et tourna lentement le buste pour regarder le soldat.

- Votre idée d'organisation, eh bien... C'est dangereux. Vous auriez dû m'en parler avant, au lieu de m'imposer ça.

- Comment ça ?
- Votre idée pour réunir les fidèles... D'envoyer des prêtres dans la ville faire des prêches, vous auriez pas dû.
- Vos miliciens protégeront ces prêtres, non ?
- Non, non, vous ne me comprenez pas mon père, continuait le sergent alors qu'il s'approchait de Philippe. Ce qui m'inquiète, c'est que des prêtres se mettent à profiter de ce prêche pour faire une tribune, pour agiter la foule. Les gens sont inquiets, énervés, affamés, au bord de l'émeute... Il suffirait de pas grand chose pour commencer un bordel, surtout dans les quartiers pauvres.
- J'ai personnellement choisi les prêtres qui feront les prêches pour rameuter les fidèles. Tous sont orthodoxes et propres, aucun n'a de relations avec des purificateurs, aucun n'est connu pour faire des exécutions publiques ou ce genre de choses. Que des hommes droits et bons.

Sitôt après avoir dit ça, il continua son chemin. Mais Flavien s'obstinait.

- Certes, certes... Les prêtres que vous avez choisi sont calmes...
Mais c'est une fête connue là. Tout le monde sera dans la rue et marchera vers le Temple.
Qu'est-ce qui différencie vos prêtres avec un fanatique habillé comme eux ? Les gens l'ignorent, c'est pas écrit « fanatique » sur le front d'un clerc.
Quand le cortège se réunira... Imaginez que s'opposent des groupes de gens qui veulent juste remonter jusqu'au Temple pacifiquement, et des mecs remplis de haines qui ont été gonflés à bloc par un zélote.


Le haut-prêtre s'arrêta subitement, et pointa son doigt sous le nez du soldat. Ce n'était pas ses remarques, très justes d'ailleurs, qui l'énervait. Ce qui l'énervait, c'est qu'on puisse insinuer que sa méthode d'organisation avait été mauvaise ; Assez égocentrique, il n'aimait pas que des subalternes se permettent de faire des remarques.

- Nous avons chacun un travail, mon fils. Le mien c'est de guider les gens dans leurs prières. Le votre de s'assurer qu'on ne perturbe pas les gens pendant leurs prières. Que dites-vous de cela : Je fais mon travail, vous faites le votre, et ainsi tout ira bien dans le meilleur des mondes.
Vous voulez vous faire adouber ? Eh bien alors commencez par vous comporter en chevalier digne de Rikni.
Ce sera tout.


Flavien observa Philippe partir. Il avait envie de casser quelque chose, ou de cracher par terre, mais il était dans le Temple des Trois, et très vite, le regard doux et compatissant de la statue d'Anür le calma. Il baissa la tête, murmura une petite prière, puis s'en alla pour accomplir son travail.



Bas-quartier, Cité de Marbrume

Le soleil était haut dans le ciel et les cloches sonnèrent un long moment, dans un bruit terrifiant. Il était midi, mais les gens ne mangeaient pas pour le jour de cette fête.
De toute façon, ils ne mangeaient pas grand chose d'ordinaire. Quelle était la différence ?
Il n'y avait pas de fastes, de lancers de fleurs ou de grands mouvements de foules. Aujourd'hui était un jour noir et triste, même sans le recueillement obligatoire.

Sur les toits de quelques vieux immeubles sales et fragiles, se tenaient des archers ou des arbalétriers, qui tentaient d'observer un peu la foule. Les gens leur lancèrent des regards dédaigneux ou remplis de haines. Plus personne ne pouvait encadrer la milice. Il y a quelques jours, ces mêmes hommes avaient fait une grande rafle pour arracher les leurs. Il y avait un sentiment, une envie de vengeance.
Mais ils étaient armés. Et c'était un jour sacré. Anür ne leur pardonnerait pas.
Rikni, peut-être ?

Dans les rues, on voyait défiler des prêtres en tenue de cérémonie, de longues capes noires qui cachaient leurs visages. Certains portaient de grandes croix, des symboles de la Trinité. Quelques fidèles, les plus fous, les suivaient déjà en priant un peu. Mais rien n'avait commencé.

A plusieurs endroit de Marbrume, des prêtres donnaient des prêches. Ils s'arrêtaient dans un endroit, montaient sur une estrade, et commençaient à dire aux fidèles de s'amasser, à leur expliquer l'importance de la fête, de la pénitence, d'honorer les courageux volontaires partis pour le Labret, pour sauver la Cité. On reconnaissait les prêtres envoyés du Temple aux miliciens qui les accompagnaient, ce qui avait l'effet néfaste d'éloigner les gens, qui ne voulaient rien à voir avec les brigands.
Mais il y avait d'autres prêtres, qui n'étaient pas envoyés par monseigneur de Tourres, qui avaient eux aussi commencé des prêches dans leurs coins. Et ceux-ci avaient l'air beaucoup plus populaires.
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MessageSujet: Re: L'Angélus    L'Angélus  EmptySam 2 Avr 2016 - 16:16
« Le Haut-Prêtre de Rikni prépare une procession dans les bas-quartiers, frère Halvor. Dés que le soleil sera levé !

Celui qui avait parlé ? Un jeune novice du nom de Thomas Hart à peine 15 ans, voulant intégrer les purificateurs. Je l'avais personnellement remarqué et l'Ombre Noire m'avait chargé de le tester et ainsi, il pourrait devenir l'un des nôtres. Il était venu dans mon confessionnal comme à chaque fois, qu'il avait une information de la plus haute urgence.

*« Ne l'écoute pas ! C'est un piège ! De Tourres n'est pas idiot, il sait que tu vas agir. »*
*« Non ! Écoutes le petit, Marius. N'écoutes pas Serus. Philippe le fera, il ne sait rien. »*
*« Fais le Marius ! Préviens les purificateurs ! Il faut que tu tues tout ces hérétiques ! »*

Je regardais alors droit devant, un sourire dans ma voix

 « Bravo, mon fils . Bravo, Anür t'accueillera dans son domaine pour ta loyauté envers nous, les hérétiques mourront et leurs fidèles avec. Tu iras dans la procession avec ces derniers et tu attendras notre signal. Préviens les autres novices et … ne te dévoile pas, bien évidemment. Je sors en premier, tu sortiras cinq minutes après moi.

Je sortis alors du confessionnal d'un pas lent. J'étais vêtu entièrement de noir allant jusqu'à mes bottes usées. Mon visage bronzé montrait des années au soleil, avant la Fange et avant le massacre de mes parents ainsi que de mon village natal, j'étais chevalier au service du Baron Aaron de Lagonores mais je rentra dans les ordres. Je m'en était pas aperçu jusque là mais … le Temple était dirigé par des impies. Des traîtres de la Trinité. Et cela les dieux l'avaient ressenti. Ils nous ont envoyés ce que lees hérétiques appellent : « Les Fangeux », des créatures magnifiques qui ne sont que le résultat même de nos péchés. Les dieux nous ont envoyés cette punition uniquement dans le but de tuer les pécheurs, et nous sommes leurs messagers.

Je parti alors hors du temple pour me rendre à Bourg-Levant, dans une taverne où j'avais habituellement rendez vous avec un intermédiaire de l'Ombre Noire, souvent encapuchonné ce qui était étrange certes mais quand nous sommes en dehors du champ de vision des curieux, il fallait certes un moment de mystère. Je le regardai avec un sourire et l'homme me dis :

 « La flamme est noire telle l'âme des pécheurs.
 « La flamme orangée telle la flamme purificatrice annihilera le péché.
 « Qu'as-tu à me dire, Frère ?

*« Ne lui dis pas tout ! Ne fais pas l'idiot, Marius. »*
* « Ne l'écoutes pas ! L'Ombre Noire attends de toi une entière loyauté, ne gâche pas tout. Tu est l'élu. »*

 « Le Haut-Prêtre de Tourres prépare une procession dans les bas quartiers pour je-ne-sais-quoi. Je tiens cela d'un de nos espions qui est novice au Temple. Il y aura sûrement une bonne centaine de miliciens pour assurer la sécurité. Je tiens à ce que l'Ombre Noire me permette de conduire un assaut contre ces hérétiques ! Il ne faut pas qu'ils répandent encore plus leurs idées impies parmi la population.
 « Comment veux-tu procéder, mon frère ?

Je le regardai avec un léger sourire malicieux

 « Que l'Ombre Noire me donne des frères, assez pour agir et il faut agir vite, ils partiront demain dés le Zénith, je pense. Des fidèles nous suivront je pense, il faut que nos frères soient en civil mais encapuchonné tel les prêtres. Si y a des mesures de sécurité extrême comme des arbalétriers sur les toits ou des archers … il nous faut des frondeurs. Je veux que l'Ombre Noire me laisse diriger cette contre-procession. Et à mon signal, nous attaquons. Je veux démontrer ma loyauté envers lui !

 « Tout cela me paraît applicable. Bien, je te donnerais la réponse de notre Père bien aimé dans la soirée.

Je partis alors de cette taverne toujours en joie et je regagna mes quartiers au Temple.
J 'étais face à mon miroir avec ma dague pour me raser le peu de barbe que j'avais lorsque d'un coup, on tambourina à ma porte. Je cacha ma dague derrière mon dos et je parti ouvrir. Un jeune blondinet apparaît sur l'huis.

 « Quoi ?

* « Tue le ! »*

 « La ferme !» Je regardai l'enfant choqué et je lui dis :  « Désolé, j'ai cru entendre quelque chose. Que veux-tu ? » Il me montra une missive et je lui pris brusquement puis refermant la porte brutalement. Je la déplia lentement et je mis à la lire.

* Parfait. L'Ombre Noire accède à ma requête. Les hommes seront rassemblés dans une taverne du Goulot … des prêtres fidèles aux purificateurs y seront également. Parfait, parfait.*

Je déposa ma dague sur le meuble et j'enflammai la missive dans mon poêle situé près de mon lit dont je m'allongea et dormi presque aussitôt, un sourire sur les lèvres.


Le jour s'était levé depuis un bout de temps, j'étais dans l'endroit convenu avec des dizaines de purificateurs en Capirote blanche avec une flamme orangée sur le torse. Nous étions fin prêt. Des fidèles nous avaient rejoint avec des frondes, tout le monde avait ordre de ne pas faire d'effusion de sang avant mon signal, d'autre nous rejoindront. Aujourd'hui serait une date de massacre d'hérétiques, le commencement de la fin pour les impies. En entendant les cloches nous sortions hors de la taverne et nous nous dirigions vers la procession. Des fidèles nous rejoignez au fur et à mesure et là, nous nous arrêtions. Des centaines de personnes étaient rassemblées et des prêtres impies prêchaient leur fausses idées. C'est alors qu'un de mes fidèles me mit une petite estrade bois devant moi et je dis en haussant la voix

 « Mes amis ! Fidèles du Temple de Marbrume ! N'écoutez pas les Impies ! N'écoutez pas les hérétiques qui se disent prêtre du Temple de la Trinité ! Ce temple est dirigé par des hérétiques ! Ils se jouent de vous ! Les Dieux l'ont sues et ont envoyés ce que vous appelez les « Fangeux » ! Ces magnifiques créatures sont les fils des dieux envoyés pour purifier le monde du péché ! Repentez vous ! Il n'est pas encore trop tard, repentez vous avant que les dieux ne vous punissent ! Lui ! je montrais le Haut Prêtre de Tourres  « Lui ! N'est que le pion de hérétiques ! Rejoignez nous !

Je regardais alors les toits où plusieurs de nos fidèles avec leurs frondes s'y trouvaient et n'attendaient que mon signal tout comme des dizaines de fidèles dans la foule et derrière moi.
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MessageSujet: Re: L'Angélus    L'Angélus  EmptyMar 5 Avr 2016 - 14:05
Une bien belle journée, à n'en point douter! Lorsqu'il se leva ce beau matin de fête religieuse, Gauvenin su que ce jour serait le sien et celui de la Trinité, avant tout.
Il s'était réveillé tôt, à l'aube, pour se préparer dans sa cellule des quartiers du Temple. Tout y était: les huiles bénies, quelques cierges, une relique d'os de doigt d'un ancien saint marbruméen qu'il avait récupéré auprès d'un honnête pèlerin... Il ne lui restait plus qu'à aller chercher ses fidèles dans les bas-quartiers et tout le monde serait prêt avant même que la procession n'arrive. A vrai dire, personne n'avait proposé à notre prêtre de venir faire son discours dans les rues de la ville, sans doute que ces idiots n'y avaient simplement pas pensé ou qu'ils se méfiaient d'un ancien noble reconverti en religieux de campagne... Mais il y aurait largement assez de place et de monde pour prôner les valeurs des dieux. Les vraies.

Suivi d'une vingtaine de fidèles acquis à sa cause, Gauvenin se plaça dans un coin "stratégique", sur une rue plus ouverte que les autres. Les acolytes du Temple étaient déjà en train de monter les estrades en vue de l'arrivée imminente du défilé religieux. Les grands moyens avaient été mis pour que cette fête soit unificatrice pour les habitants de la belle cité.
Moins bien équipés que leurs homologues officiels, les "troupes" du prêtre fanatique, dans leurs toges noires caractéristiques, terminèrent leur œuvre au dernier moment, permettant à leur gourou de prendre place en même temps que les autres prêtres qui arrivaient. Lesquels le regardaient déjà d'un mauvais œil.

Un de ses fidèle voulu lui tendre sa hache, mais son maître la refusa poliment. Pour aujourd'hui, il faudrait paraître innocent.
Les gens s'amassaient dans les rues, la foule grossissait. Il était temps pour lui aussi de sortir le grand jeu.


-"Bon peuple! Mon bon peuple de Marbrume! La fin des temps est sur nous!

Les Fangeux se pressent à nos portes! La milice prend les enfants dans nos rues! Et pourtant nous continuons à vivre dans les vices qui ont amenés ces fléaux sur nos terres et qui accablent les dieux de chagrin!
Je vous le dis! Nous ne pouvons pas rester plus longtemps inactifs! Nous ne pouvons pas laisser les horreurs impies que sont la magie noire qui hante nos vies, la prostitution qui affaiblit nos mœurs et nos cœurs, la division qui entraîne notre perte!
Ensemble, prenons les armes et abattons nos criminels, nos catins et les Fangeux! Par la force de nos bras nous pouvo..."


Un jeune homme, nouvellement intégré parmi ses recrues, lui tira un peu sur la toge. Gauvenin en sursauta, habituellement on ne le dérangeait jamais.

-"Ô Prophète! Pardon de vous interrompre! Mais là-bas se trouvent des hérétiques clairs qui parlent en bien des Fangeux et en mal du Temple!"

Les yeux de Gauvenin s'arrondirent et s'enflammèrent, la nouvelle lui parvint comme un coup de fouet.

-"Mon fils, va me chercher ma hache. Il va y avoir du travail à abattre."

Accompagné de ses hommes, il s'avança dans la direction qu'on lui indiquait, arme à la main. Ca serait sanglant.
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Philippe de Tourres
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MessageSujet: Re: L'Angélus    L'Angélus  EmptyJeu 7 Avr 2016 - 19:38
Les cloches arrêtèrent de sonner dans la ville. La procession venait juste de commencer. Des gens se dirigeaient vers la Grande rue des Hytres, où on avait affiché des fleurs, où les gens avaient mis de beaux vêtements et suivaient les religieux le long du cortège qui allait les mener vers le Temple où la cérémonie aurait lieu.
Mais pour l'instant, nous étions dans le bas-fond. Et il semblerait que quelques personnes ne souhaitaient pas profiter de ce jour pour faire la paix et garder leur acier à l'abri.

Le sergent Flavien Ponté était à cheval, accompagné de deux de ses collègues. Lentement, il arpentait une rue, et voyait les Marbrumiens fuir devant lui. Au moins, on ne le caillassait pas avec des pierres. Il voulait patrouiller un peu le contour des cortèges, et voir si ses miliciens étaient bien postés. Mais personne ne vint lui parler du prêtre Marius, ou de Gauvenin ; Les informations étaient longues à lui parvenir.

Philippe de Tourres était, pour l'instant, un peu éloigné de la masse. A terre au fond des bas-quartiers, il marchait sous une garde assez discrète, observant de temps à autre ses prêtres qui commençaient à réunir des fidèles, les exhortant à les rejoindre pour leur procession.

Sur les toits, deux archers silencieux observaient en contre-bas une sorte de petite place où pas mal de gens étaient réunis. C'était là où Marius Halvor donnait son prêche illégal, agissant en véritable provocateur. Pourtant, hors de question de lui tirer un trait dans la figure. Les deux militaires s'échangèrent quelques mots, puis l'un d'eux s'éloigna en trottant pour aller prévenir ses collègues.
C'est là que Gauvenin s'approchait. Son groupe et celui de Marius étaient seuls, le temps que la Garde se décide à réagir.
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MessageSujet: Re: L'Angélus    L'Angélus  EmptyVen 8 Avr 2016 - 14:35
''C'est ainsi que le Temple se moque de vous ! Ils osent vous demandez de l'argent pour de soi-disant dons mais ces impies détournent vos pièces durement gagnées a la sueur de votre front ! Ils osent vous dire que les Fangeux sont de vulgaires créatures a abattre mais ces derniers n'en sont rien ! Ce sont les fils de notre déesse bien aimée, Rikni, envoyés pour tuer les pêcheurs ! Je vous le dis, repentez vous avant qu'il ne soit trop tard !

*Très bien, Marius, Très bien*
*Oh oui, il est temps mon fils. Envoie moi des âmes !*
*Non, attends ! Ce n'est pas encore le moment. Laisse les innocents te rejoindre *

C'est alors que des dizaines de personnes se mirent à murmurer et s'avancèrent hésitantes vers nous. Je clamais alors en levant les bras vers le ciel.

''Ô Rikini, entends mes prières ! Guide tes fils dans le tourment et le chaos ! Guide nos armes dans le coeur noir des hérétiques ! Venez mes frères et soeurs ! Venez et armez vous pour vaincre les hérétiques !

C'est alors que deux fidèles ramenèrent une caisse en bois, elle contenait des armes, des armes rudimentaires. Gourdins, couteaux, bâtons, frondes et parfois des épées de mauvaises factures complètement rouillées et émoussées. Les péons s'armaient pendant qu'un novice reconnaissable à sa capirote rouge vint me retrouver.

''Frére ! Des hommes arrivent, armes au poing. Ils semblent être du Temple.

C'est alors que je vis un homme accompagnait d'hommes. Je ne reconnaissais pas l'homme mais je savais que ce devait être un assassin envoyé du Temple pour me tuer.

*Ils savent !*
*Tués le !*

Je pris le marteau de guerre que je surnommait ''le Briseur de Crânes* que le tendait un fidèle. Je me mis à sourire, un sourire qu'on ne voyait pas à cause de ma capirote.

''Voyez mes frères ! Voyez, le Temple nous a envoyé quelqu'un pour nous faire taire ! Voyez la marionnette des Hauts Dignitaire !
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MessageSujet: Re: L'Angélus    L'Angélus  EmptyMer 20 Avr 2016 - 13:44
-"Nous allons faire un exemple de ces traitres engoncés dans leurs fausses croyances! Que l'acier de nos lames stoppe la folie de leurs cœur!"

Par de grands gestes il tentait de rassembler ses fidèles ainsi que d'autres plus modérés. Une hérésie à Marbrume en une si grave ère? Une hérésie telle que ses membres pouvaient se permettre de s'exprimer ainsi, en public, sous les regards de tous? Mais c'était à n'y rien comprendre!
Attrapant un fidèle qui lui semblait plus chétif que la moyenne et ainsi moins apte au combat, Gauvenin, empoignant désormais sa lourde hache, lui donna quelques instructions.


-"Va chercher la milice et d'autres prêtres. Nous aurons besoin de toute l'aide disponible. Ces monstres ne doivent pas s'enfuir. Va et vite!"

Alors que le novice courrait à toute allure, le Prophète se retourna pour embrasser la petite foule d'une trentaine de personnes, plus ou moins armées, qui le suivait. D'autres viendraient, il en était certain, en plus de la milice. Mais pour le moment sa petite armée et lui devaient s'assurer que cette messe maudite s'arrête avant que quelqu'un ne soit assez crétin pour la prendre au sérieux. Dire du bien des Fangeux, des monstres assoiffés de sang? Qui pouvait être suffisamment crétin pour le penser sérieusement?

En tout cas, ils arrivèrent bientôt devant l'estrade où se déroulait selon mon informateur ces pamphlets impies. D'une voix forte, levant haut sa hache, Gauvenin envoya:


-"Au nom des dieux! On m'a informé que se tenait ici un discours hérétique! Que les coupables se rendent immédiatement ou ils seront exécutés sur place."
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Philippe de Tourres
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MessageSujet: Re: L'Angélus    L'Angélus  EmptyLun 4 Juil 2016 - 16:40
Ça y est, la rixe commençait. Cette procession qui était censée être pacifique, unifiant la cité dans la grâce des Trois, se retrouvait avec des débordements en marge de la manifestation. Autour d'une petite place, quelques fanatiques se réclamant appartenir aux purificateurs se retrouvaient à se mesurer à d'autres zélotes qui eux clamaient imposer l'ordre et la pureté morale. Deux bandes de fous qui se rencontrent, ça fait des dégâts. Et en effet, voilà qu'une véritable bataille rangée à petite échelle se produisait...

Les purificateurs sortaient des coutelas et des dagues. Ils n'avaient sans doute pas prévu d'en arriver là. Ils avaient sans doute prévu de faire quelque chose de plus discret, sans se faire attraper, au sein même du cortège de croyants. Mais voilà où ils se retrouvaient. Pareil pour les quelques volontaires qui suivaient Gauvenin. Eux étaient venus avec des gros bâtons et des fourches, et tentaient de lutter face aux fous. Les deux masses se jetèrent entre elles, comme des joueurs de soule qui tentaient de foutre le ballon dans le camp adverse, une mêlée terrifiante et sanglante. Il y eut des cris. Des gens qui tombaient. Il y eut du sang qui giclait, des os qu'on entendait se briser. Des coups de poings, des coups de taille, des coups d'estoc. La plupart des gens s'enfuirent alors en courant, en hurlant, en appelant la milice à l'aide, pour faire cesser un tel trouble.
Dieux merci, la sécurité était omniprésente. Et Marius Havlor n'avait pas eut le réflexe d'aller poursuive les quelques archers qui, se tenant sur les toits, étaient allés prévenir le reste du guet, afin qu'il ne se mette en branle et se décide à se mobiliser.

Flavien Ponté se trouvait sur son beau cheval blanc. Le sergent se prenait sûrement déjà pour un chevalier. Et il espérait bien qu'un jour ce fantasme devienne réalité. Il aperçut l'un de ses soldats venir à lui au pas de course, et s'arrêter au niveau de sa bête, avant de le saluer en portant sa main vers sa tempe.

- Sire Flavien ! Dit-il de sa voix rauque et grave. Il y a des hommes armés qui se battent près de la place ! Ils risquent de s'attaquer au cortège !
- Vraiment ? Je savais qu'il y avait des risques d'émeutes...
Préparez vous !
Hurla-t-il alors en pivotant sur sa selle pour s'adresser à sa cavalerie. On va se déployer rapidement !
Faites place, soldat !


L'archer se déplaça sur le côté du pavé. Le sergent, alors, donna un coup de rênes et frappa les flancs de sa monture avec ses éperons d'or. Derrière lui, un petit détachement d'une douzaine de cavaliers le suivaient, en file indienne, les bruits des sabots ferrés des chevaux faisant écho à travers la rue.
« Clac, clac, clac »...

Sur les toits de Marbrume, les archers arrivèrent rapidement. Ils sautèrent de toits en toits, ou bien ils escaladaient sur des échelles, ils rentraient dans les maisons où les gens criaient, et fonçaient vers les toits. Le réveil de la milice fut lent. Mais il fut efficace. Alors que les « troupes » de Gauvenin et les zélotes de Marius étaient encore en train de s'échauffer au milieu de la place, alors que du sang coulait en abondance, alors qu'il y avait déjà beaucoup de blessés gisants sur le sol, et même des cadavres qu'il faudrait brûler, voilà que des arbalètes pointaient leurs museaux des angles des toits.
Un énorme piège. Personne n'eut le temps de fuir ou de réagir. Les chevaux foncèrent au galop, et commençaient à entourer la place, à bloquer toutes les issues. Les cavaliers mettaient pied à terre et sortaient les épées de leurs fourreaux. Rapidement, quelques personnes tentèrent de fuir. L'un des jeunes purificateurs tenta bien d'enfoncer son couteau entre les côtes d'un des hommes de pied. Il ne reçut pour toute récompense qu'un coup de lame qui lui fendit la moitié du crâne.

L'infanterie de Marbrume arriva en toute hâte, portant lances et boucliers aux couleurs de la ville. Flavien n'était même pas descendu de son beau cheval blanc. Il levait la visière de son casque, tandis qu'un écuyait se saisissait des rênes de sa bête et lui permettait d'approcher des criminels devant lui, qui se retrouvaient forcés de déposer les armes sous la menace de hampes ferrées.

- Halte ! Milice de Marbrume ! Halte ! Ne bougez pas, sous peine de mort !

Il semblerait que l'un des hommes de la foule ne comprit pas. Car il se relevait, et s'enfuit en courant. Il fut vite foudroyé par deux carreaux d'arbalètes, et s'écrasa net après un court vol plané.

- Cessez vos agissements ! Je vous place tous, au nom du bon peuple de Marbrume et de son altesse Sigfroi, duc du Morguestanc, en état d'arrestation !

- Et vous pouvez ajouter : « Au nom du Temple de la Sainte-Trinité », sire Flavien !

C'est un des miliciens qui s'était permit de couper la parole à son chef. Il pointa alors du doigt le purificateur chauve, qui il n'y a pas quinze minutes était en train de prêcher à la foule.

- Celui-là est un hérétique ! Il a hurlé des propos contre le clergé, et appelé à la lutte contre les Dignitaires !
- Allons ? Est-ce vrai ?! Cela devient donc foutrement intéressant !
Qu'on amène cette merdaille au cachot, et sous bonne garde ! Qu'aucun ne s'échappe, qu'ils soient tous mis aux fers !

- Oui sire !

Et ayant dit cela, des miliciens s'approchèrent de chaque recoin, armes à la main, pour aller se saisir un par un de tous. Gauvenin, Marius, même les simples badauds qui passaient par là. Tous étaient mis à terre et bastonnés sans aucun ménagement, tous risquaient de se faire tuer au moindre soupçon d'hostilité.
Ce n'est qu'une fois enfermés dans les geôles de la cité qu'on ferait le tri entre le bon grain et l'ivraie.




Et parlons-en de l'ivraie. Puisqu'il faut bien conclure ce court chapitre, ce débordement en marge d'une petite procession qui, finalement, se termina sans aucun autre trouble.
Puis après, bien sûr, il y avait eut l'enquête. La question. Les prévôts du bailli et les prêtres du Temple qui vinrent pour tenter de comprendre ce qu'il s'était passé. Avant longtemps, le mot fut donné. « Purificateurs ». Et alors, ce fut la haine jusque dans les plus hautes instances de Marbrume, comme si le sang du bailli n'avait fait qu'un tour.

Il y avait eut de la torture, bien sûr. N'est-elle pas justifiée dans ce genre de situations ? Quelques gens privés de sommeil et de nourriture, d'abord, c'est vivable. L'écartèlement cela l'est moins. Au départ on cherchait à obtenir des noms de complices. Il y en eut peu. Les purificateurs sont discrets. Enfin... Sauf Marius Havlor pour le coup. Mais même s'il l'avait voulu, l'hérétique n'aurait pas pu donner de noms, ne connaissant pas ses supérieurs.
Après on avait torturé pour des aveux. Mais étrangement, certains des purificateurs étaient même bien heureux d'avouer leurs crimes, persuadés jusqu'au fanatisme le plus grave qu'ils étaient dans la raison, que c'étaient eux les vrais saints, et non pas ces inquisiteurs de pacotile qui cherchaient maintenant à les détruire.
Gauvenin eut plus de chance. Quand bien même on l'avait un peu, eh bien... « Questionné » au début, il fut vite gracié par les instances religieuses, étant reconnu strictement innocent, ayant même justement contribué à la capture du purificateur. Gracié voulant ici dire qu'il n'aurait pas les membres brisés par un écartèlement.

Ce bordel sans nom fut finalement vite résolu sur la place des pendus. Sauf que contrairement au nom de cette place, eh bien, ce n'étaient pas des gibets qu'on avait préparés en ce matin d'été. Aux premières lueurs, on avait dressé des piquets sur des bûches et de la paille. On avait entouré l'endroit de miliciens qui montaient la garde, qui laissaient une distance de sécurité entre eux et la foule. Puis vient une charrette, sur laquelle on avait monté une cage. Quelques hommes vêtus d'une robe de toile grise, rasés, balancés par les mouvements du chariot à travers les chemins de terre et les pavés multiformes. On ouvrit la cage, on les fit descendre, et on les conduits chacun à un piquet, pour qu'ils aient les mains attachées. Les gens restèrent silencieux tout autour, certains même souriaient. Après tout, n'étais-ce pas ce genre de personnes qui avaient failli causer la mort de Marbrume avec l'attaque de la Hanse ?

Le haut-prêtre s'était approché des condamnés, et se permit tout de même, une dernière fois, de leur parler en hurlant.

- Il n'est pas trop tard ! Hurlez vos torts, implorez pitié, et nous nous montrerons magnanimes !


Mais qu'est-ce que l'esprit d'un fanatique face à la vérité ?
Ils refusèrent tous. Et alors, des hommes du clergé s'approchèrent avec des torches, qu'ils jetèrent sur la paille. Il y eut au départ un petit feu qui chatouillait les pieds nus des hérétiques. Et de grosses flammes, qui rentraient dans leurs poumons, qui les firent tousser, et qui, pour les chanceux, leur permirent de s'endormirent et donc de ne pas souffrir.
Parce que, bientôt, de gigantesques flammes leur dévoraient la peau, leurs léchaient leur enveloppe corporelle. Ils hurlèrent, des cris étonnamment aigus. Plusieurs personnes, dans la foule, se mirent à chanter, des chants qu'ils apprenaient par cœur pour les messes, et ça s'accompagnait bien avec leurs hurlements de terreurs.
On jetterait leurs cendres à la mer. Hors de question qu'ils aient la moindre sépulture qui puisse être vénérée.
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