Nom : Du Corbeau est le patronyme qui lui est resté, après que le vieil Horace, fauconnier médiocre, l'aie pris sous son aile.
Prénom : Adriana, comme sa mère avant elle.
Âge : 21 ans
Sexe : Féminin
Rang : Veuve de Serus
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Sorcière
+2 charisme
+2 int
Compétences et objets choisis :
-Connaissance végétale (fleurs)
-Fabrication de drogue
-Preparation de poisons
-Séduction

Il ne peut s'empêcher de répéter le chemin de ses doigts.  D'abord, de l'index, il remonte de la cheville et sillonne le long de la jambe blanche, afin d'atteindre ces fesses bien rondes et ce dos creux.  Il s'y attarde longuement, se faufile entre les cuisses et palpe l'entre-jambe.  La peau s'émoustille à son passage, tandis qu'il dessine le contour des larges hanches en prenant soin d'éviter la mince cicatrice au bas ventre, jumelle de celle près de l'échine.  Puis son index reprend de plus belle, bientôt rejoint du majeur, afin d'entreprendre la montée des côtes, à l'instar du soldat en marche.  Il prend le sein ferme, masse l'épaule fragile, suit la courbe de l'omoplate et glisse le long du bras pour rejoindre la paume.  Il l'ouvre, l'inspecte du bout des doigts et l'entrelace ; les ongles inconnus, où la saleté s'y était attardée, le pince et du pouce, il se dégage.  Sa main s'échoue à nouveau entre les seins, avant de lentement remonter vers la gorge, qu'il empoigne fébrilement.  Les lèvres de la belle s'entre-ouvrent, pousse un soupir et[url=#9844003] dévoile[/url] des canines aiguisées.  Il en profite pour y glisser un doigt, qu'elle mordille, tandis que du bout du nez, il se fraie un chemin vers la nuque, qu'il respire.  La belle le repousse, attrape ses mains et les doigts se joignent à nouveau.

Elle le chevauche.

Il plonge ses yeux dans l'abîme des siens.  Deux prunelles noires comme la nuit, dans lesquels il se perd.  Sa chevelure jais tombe en bataille et elle se penche lentement, tel un prédateur sur sa proie, pour lui voler un baiser langoureux.  Elle n'est pas particulièrement belle, se met-il alors à penser, car les arrêtes de sa bouche creusent ses joues et l'arcade de ses sourcils plonge son regard dans l'ombre.  Est-ce donc l'odeur de sa peau, ce mélange de fumée et de terre humide, qui l'attire tant chez elle ?

(Caractère de votre personnage, habitudes, son rapport aux autres, croyances religieuses...)

Les mains liées aux poignets, la pauvre femme avait été menée jusqu'au bûcher ; dans la fange et la boue, on l'y avait tirée.  Accusée de sorcellerie, pour avoir apporter le malheur sur une fille de noble sang, aujourd'hui s'achèverait sa vie, immolée pour les Dieux.  Le cortège qui menait la femme était composé d'un prêtre aux traits secs, d'un milicien au regard absent et d'un bien-nanti qui pavanait sur son beau cheval, celui-là même auquel étaient attachés les liens de sa prisonnière.  Ils avançaient lentement, tandis que le peuple restait muet.  C'était au petit matin d'un jour d'hiver et l'habituelle agitation des premières heures du marché avait laissé place à un lourd silence.  Tous connaissaient Adriana la Belle, femme respectée pour ses conseils avisés et sa pratique de la divination.  Mais les Dieux semblait avoir pris en grippe la pauvre femme.
Horace Lenoir, dit le Corbeau, tenait contre son épaule une gamine épuisée par ses propres pleurs, qu'il tentait de consoler en lui tapotant gentiment le dos.  Il lui murmurait à l'oreille des mots doux, l'empêchant de regarder sa mère se faire ligoter au bûcher.  Mais lorsque les cris montèrent des flammes, la petite redoubla d'ardeur et Horace n'eut d'autres choix que de quitter ce lieu maudit.  L'on s'écarta à son passage, tandis que le vieux fauconnier retrouvait sa demeure, afin de coucher le petite vidée de toute énergie.


Adriana du Corbeau, ainsi fut-elle appelée par les bonnes gens du village d'Ars-en-Re.  Tous furent pris d'affection pour cette enfant qui parvint à refouler sa peine et à grandir comme les autres gamins.  Horace, en charge des missives par oiseaux envoyés à Marbrume, l'avait pris sous son aile et l'avait élevée au mieux de ses capacités, aidé par Bérangère, veuve du tavernier et , le fils du forgeron.  Ainsi entourée, Adriana eut ce qui ressemblait le plus à une famille.
Avant qu'elle ne devienne femme, la petite s'éprit d'un jeune prêtre de la ville et Horace, désireux de lui procurer un meilleur avenir, usa des ses pauvres connections pour envoyer sa fille dans les ordres.  Ainsi, Adriana reçut en enseignement religieux et se maria à Simeon, prêtre au service de Serus.  La belle devint rapidement ronde.

Sa vie aurait put être heureuse, mais par un soir de tempête, le convoi dans lequel était monté Adriana pour d'Ars-en-Re fut arrêté.  Des bandits des routes s'attaquèrent aux pauvres gens qui le composaient et Adriana tenta de s'interposer.  Elle fut laissée pour morte lorsqu'une lame lui transperça le ventre.  Elle perdit son enfant et Serus l'abandonna, car désormais elle ne pourrait plus jamais porter les fils de Simeon.  Le chagrin la submergea et son époux, incapable de la consoler, lui permit de rejoindre son père adoptif.  Et pendant qu'elle récupérait, il entreprit un long cheminement spirituel en quittant Marbrume pour la Capitale.

Jamais Adriana ne le revit.

Car le Fléau frappait l'année suivante.

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