Marbrume


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 La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]

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MessageSujet: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyMer 20 Avr 2016 - 20:43
La lune gibbeuse se découpait lugubrement au travers des nuages pommelés qui composaient le ciel. De çà et là, la nitescence argentée de l’astre céleste plongeait sur le monde dans des rayons évanescents, éclairant chichement le toit des masures et des manoirs juste avant qu’ils ne retombassent dans les limbes enténébrés. Une quiétude mortuaire planait sur Marbrume, dans le quartier de l’Esplanade. Eu égard à la menace fangeuse, les sphères mondaines avaient pour coutume que de demeurer chez eux, à l’abri au sein de leurs murs, contrairement à la piétaille paysanne qui, elle, devait trimer nuit et jour pour survivre. Le contraste était saisissant lorsque nulle fête n’était donnée au-delà du Rempart Intérieur ; l’Esplanade paraissait morte, vidée de sa noble substance organique et de ses patriciennes cellules. Quelques gardes patrouillaient diligemment dans les plus larges avenues aux pavés impeccablement taillés, et les échos des talons ferrés retentissaient sur les parois des demeures, juste avant, eux aussi, de trépasser au prochain coin de rue. Marbrume était vide, Marbrume était morte de nuit. Il ne s’agissait ni plus ni moins que d’un vaste cimetière, étalage de tombes et de sépultures, où singeaient encore de vivre quelques macchabées prématurés.

Il y avait ceux qui dénigraient ce semblant de vie, ce simulacre d’existence, et d’autres qui, au contraire, savaient l’apprécier. Callista appartenait à ces derniers. Quand bien même appréciait-elle dégoiser en compagnie de ses comparses hobereaux qu’elle savait tout autant apprécier le prix du silence, qu’elle ne trouvait aucunement pesant. Elle pouvait être aussi lunatique, aussi changeante que l’était le jour face à la nuit, s’adaptant en fonction du cycle solaire. Là, la douceur vespérale et la brise qui soufflait timidement apportaient une touche de fraîcheur, faisant danser ses voiles et le bas de son vertugadin. Fuligineuse, la veuve se fondait dans la nuit noire et se jouait des ombres qu’elle ne semblait pas projeter. Un parfum de vent, la silhouette imprécise de la brume, et elle détenait tout autant de leurs immatérialités.

Sa main avait caressé la pierre séculaire des stèles recouvertes d’une mousse spongieuse, là où se déposait la rosée, et ses pas avaient arpenté les tortilles enchristées de sépultures et de caveaux. Elle les connaissait par cœur, ou presque, et n’était pas loin de connaître chacun des épitaphes qui y étaient gravées. La nuit apportait une solitude bienvenue, et cette nécropole, une paix reposante, un lieu de sérénité où il était agréable de pouvoir se recueillir. Callista en avait parfois besoin, plongée dans des tourments qu’elle seule connaissait, et elle en oubliait jusqu’à sa destination, plongée dans les évagations de son âme. S’abandonnant.

Après de longues perlustrations dans les terres sacralisées de sa famille, bien qu’accueillant parfois des défunts étrangers à son sang, la baronne s’engagea finalement sur le chemin du retour, empruntant l’allée principale de l’ossuaire pour revenir à sa demeure. Et à peine avait-elle franchi le petit muret qui délimitait le lieu protégé par Anür que Callista sentit comme une présence, non loin d’elle. Une forme humanoïde qui, à son instar, joua avec la lune et les ombres environnantes. Quelque chose qui se déplaça d’une étrange façon. Abrupte. Un crâne chauve, ou presque -peut-être une mèche de cheveux filasses ?- Et un visage buriné, défiguré aussi bien par la pénombre que par… Autre chose.

Avait-elle mal fait son office le matin même, en s’occupant d’un nobliau dont elle avait eu la charge ? L’avait-elle mal décollé, avait-elle raté le cerveau en lui enfonçant une fine miséricorde à l’arrière du crâne, pour éviter qu’il ne se transformât ? Toujours fut-il que son sang ne fit qu’un tour.

«A l’afor, à l’aide !, hucha-t-elle en tournant les talons. Un fangeux a assailli l’Espanade ! »
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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyMer 20 Avr 2016 - 22:28
La nuit fût plus brève que prévu … en effet, voila maintenant un mois et demi que je n'ai pas quitté ma chambre, que je ne me nourris presque plus, que je ne me rase plus, que je ne me coupe plus les cheveux … du moins ce qu'il m'en reste. Je n'ai pas quitté une seule fois ma demeure pour prendre l'air et pourquoi ? A cause de ça ! Ça, regardez ! Cette putain de main coupée à cause d'une foutu blessure causée par un Fangeux ! Un mordeur ! Lors de l'expédition en route pour le Plateau du Labret … j'avais tardé à la faire soigner … et en voila le résultat. Lors de mon expédition pour ravitailler un hameau près de mon avant-poste aux alentours des marécages, presque trois semaines après ma blessure où la gangrène avait pris lentement sur la plaie jusqu'à mon poignet, je tombais dans les vapes, l'infection ayant prise plus d'ampleur … il avait fallu couper, amputer sans attendre et on ne me demanda même pas mon avis ! On m'avait privé de ma combativité en moins de cinq minutes ! J'étais incapable de remplir mes devoirs de combattre la Fange ! Je n'étais plus qu'une loque.

J'avais perdu ma femme, presque cinq mois auparavant … mon deuil n'était pas terminé, puis ma fille avait disparu. Mon bâtard introuvable et maintenant, je devais faire le deuil de ma main, le deuil de mon activité guerrière, le deuil de tenir une arme comme ma Hallebarde … je n'étais plus qu'un nourrisson incapable de se défendre et cela je ne le supportais pas !

Je me levais alors de mon lit, mes jambes toute endolories me faisaient assez mal … je regardai alors mon moignon à ma main gauche et je pris une des bouteilles de gnôle qui étaient à côté de ma couche puis je la balança vers le mur derrière mois … essoufflé par la rage qui m'avait assailli, j'allais me vêtir de ma tunique noire de la veille, mon pantalon noir et mes bottes en cuir usées… je regardai mon fourreau qui contenait mon épée … pourrais-je un jour tenir une arme ? Je m'en contrefichais sur le coup puis je balança le fourreau sur le meuble … stupide main ! Stupide fangeux ! Stupide Fléau ! Je partis alors de ma chambre.

Je traversai alors ma Résidence, tout le monde dormait et il ne devait pas être plus de trois heures du matin, qu'allais-je faire dehors ? Je ne sais pas, mes jambes me guidaient et j'allais où elles me menaient … et elles m'amemaient au dehors.

Les gardes, mes gardes en faction devant ma porte me demandèrent où j'allais et que je devais rester dans la demeure mais ... Je les envoyais promener puis je me dirigeais un peu au hasard dans l'Esplanade. J'aperçus parfois des miliciens qui patrouillaient, mis à part cela ... Marbrume était vide. Vide de vie, la Cité semblait comme morte. Et c'est alors qu'en marchant un peu au hasard, j'entendis un cri de détresse ... Les Fangeux s'étaient infiltrés dans l'Esplanade ?! Noon ... C'est cette femme ... Elle me prenait pour un mordeur. Je me dirigea lentement vers elle et essayant de sourire malgré qu'on ne puisse le voir avec la pénombre, je dis en levant mes bras vers le ciel.

Holà, mademoiselle ! Je ne suis qu'un ... Homme ... Ne vous inquiétez pas ... À moins que les Fangeux ne soient devenu intelligent au point de savoir parler.

J'étais alors dans la lumière lunaire qui pouvait montrer à la femme ma tête certes ressemblant plus à un Fangeux qu'à un homme mais j'en étais un ... Enfin, la moitié d'un homme.
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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyJeu 21 Avr 2016 - 2:16
Ça, Callista en était certaine, elle n’avait jamais entendu ces créatures n’émettre autre chose qu’un gargouillis inintelligible, et moins encore ce qui ressemblait à un résidu de phrase. Elle se sentit, l’espace d’un instant, un peu godiche, mais pouvait-on vraiment lui en vouloir que de chercher la sécurité avant tout ?
Quelques échos lui parvinrent. C’était un homme, elle n’avait rien à craindre. Retrouvant aussitôt son sang-froid, avec une promptitude somme toute remarquable, elle tourna derechef les talons pour faire face à celui sur lequel elle s’était fourvoyée.

Il y eut un semblant de sourire de la part de l’énergumène tout juste sorti de l’ombre, comme celui-ci leva les mains bien en l’air, aussi bien pour prouver son innocence que pour exhiber malgré lui son membre arraché –ce que la jeune baronne remarqua aussitôt. A vrai dire, avec une telle allure, le bougre tenait davantage du gascâtre en devenir que du gentilhomme émerillonné. C’était à se demander comment un tel être avait pu franchir le Rempart Intérieur. Callista n’était pas en compagnie d’un de ses homologues, ou bien celui-ci était tombé bien bas. Difficile que de déterminer l’expression de la jeune femme, sous ses voiles, mais un œil averti aurait pu en deviner un autre, grand ouvert, la raillerie éclatante mêlée à une once de rancœur à l’encontre de cet homme qui lui avait ainsi mis la peur au ventre.

«Je vous saurai fort aise de faire disparaître ce rictus de votre museau ; je crois que, plus encore que votre silhouette, ce fut ce simulacre de sourire qui m’accouardit bigrement. »

Un ample pas dans sa direction, marqué. Puis un autre, sans peur ni reproche, pour que mieux marquer son ascendant sur lui aussi bien que pour faire disparaître définitivement tout vestige de malepeur. D’une façon comme d’une autre, cette dernière frayeur, il vous était difficile que de pouvoir la cerner, sous la mantille enténébrée. Comme si cela ne suffisait pas, les dernières pensées d’Alexandre trouvèrent leur résonnance dans l’esprit de Callista, elle-même y ayant justement pensé.

«Un homme. Une moitié d’homme, oui. N’est-ce pas ainsi que l’on vous estime, subsécutivement à la privation de votre dextre ? » L’on ne put y voir, là, qu’un léger signe du menton, lequel indiquait tout naturellement le poignet décharné. Puis la veuve marqua un temps de répit, un instant de flottement, où elle considéra plus amplement et l’homme qui lui faisait face, et l’endroit au sein duquel ils se trouvaient tous les deux.

«Et considérez-vous comme bien astré de vous être abouché de ma personne, et non pas d’une autre, que votre port comme votre allure eussent si bien indisposée qu’elle vous aurait incontinent jeté par-delà le Rempart Intérieur, là où les ilotes de votre espèce doivent demeurer. Bien, maintenant que cela fut dit, je ne saurais que trop vous apenser de retrouver le chemin qui vous a malencontreusement mené icicaille et de vous esbigner de là, avant de de nouveau semer le trouble dans le cœur des bonnes gens de Marbrume. »


Dernière édition par Callista d'Ayguemorte le Jeu 21 Avr 2016 - 19:49, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyJeu 21 Avr 2016 - 18:16
Je m'étais approché encore un peu de la femme tout en continuant à lever les bras légèrement vers le ciel, en effet, les ténèbres de Marbrume étaient habitées par une femme des ténèbres, elle même. Vêtue de vêtements, des voiles pour être exact, de deuil ? Peut être … je ne saurais dire malgré ma condition, mon esprit resté vif comme quand j'avais encore ma main … ma main … foutu blessure ! Foutu Fangeux ! Arr …

C'est alors que la femme en deuil m'houspillait à cause de mon léger sourire qui s'était dessiné sur mes lèvres, femme de caractère … hm … une qualité en ces temps difficile, ce demi sourire qui n'avait pas vu la lumière depuis maintenant un mois disparut aussi sec lorsque la bougresse me lâcha une subtile insulte déguisée en me grondant tel un gamin quant à mon sourire. Je baissa alors les bras avec un froncement de sourcils et elle s'avança d'un pas dans ma direction, moi même je m'étais arrêté.

C'était comme ci la femme avait lu mes pensées … peut être était-elle une démone, étais-je dans un rêve ? Non … si je l'étais, je ne serais pas dans cette maudite Cité mais dans mon château situé dans ma forteresse, j'aurais ma femme à mes côtés, ma fille sur les genoux … j'aurais encore ma main … foutue blessure ! Foutue infection!
Je regardai alors mon moignon puis j'affichai un sourire triste, mon regard retourna vers la femme.

 « Vous avez vu juste, mademoiselle. Mis à part que personne ne le dis bien haut et fort mais le pense fortement. En tout cas … moi, je me compare à cela.

C'est alors que la femme commença une tirade, une tirade qui me représentait tel un vulgaire pécore, un pégus, un membre du Tier Etat … un clochard … moi ,Alexandre de Terresang, Vicomte des Terres de Sang, Briseur du Siège de Sang-Froid, Maître de l'Ordre de l'Astre d'Azur … libérateur des serfs des Terres de Sang de la tyrannie du Patriarche Terresang … Emissaire du Duc Sigfroi de Sylvrur , Combattant de l'Objectif Labret et Gardien des Frontières du Morguestanc … moi, me faire traiter comme un misérable péon … mon orgueil en avait pris un coup, je dois l'avouer.
Je me mis alors droit comme un piquet, mon visage s'était fermé en un masque neutre ne montrant aucune émotion, j'avais l'air d'un vieux sage qui s'était retiré du monde civilisé depuis des décennies et je dis alors.

 « Veuillez m'excuser pour cette frayeur et pour m'avoir moqué de votre peur, Ma Dame. Mais, je ne sais pas de quoi vous parler lorsque vous mentionnez que mon appartenance devrait se trouver hors de l'Esplanade. Pourtant, Madame, j'ai tout autant le droit de demeurer ici. Je suis le Seigneur Alexandre de Terresang, Vicomte des Terres de Sang. »

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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyVen 22 Avr 2016 - 2:10
Assurément, les remarques proférées par la jeune femme avaient fait mouche. Au travers des rais de lumière disparates dispensés par la dame d’argent, cette grimace que l’on voulait faire passer pour un sourire disparut au profit d’un visage beaucoup plus sombre et renfermé. Les bras se baissèrent aussi bien que les sourcils, et l’on marqua un temps d’arrêt, affichant ostensiblement quelque désaccord sur la question. L’homme pourpensa, acculé par la surprise de cet étrange rejet qu’il ne semblait comprendre. Callista le vit tout éplapourdi, et passablement ahonté de cette dernière situation. A lui que de tenter de reprendre contenance en avouant à moitié ce que les autres lui reprochaient totalement.

«N’en messiée à certains, je vise toujours dans le mille. Peu ou prou. »

Ce fut au tour de la baronne que d’afficher une légère grimace de circonstance sous son voile de gaze empesanti d’ombres. Ses grands yeux se fixèrent sur le poignet à l’appendice manquant.

«En vérité, il ne s’agit nesunement de votre dextre, mais bien de votre senestre, dont on vous a privé. Je fus bien sotte. Dans la mesure où vous demeuriez face à moi, nos gauches et nos droites sont à rebours, et… Baste ! Pourquoi diable m’escrimer à arguer ce genre de truisme ! »

Elle leva les yeux au ciel, en direction de la noire nuit, tout en balayant du revers de sa main –qu’elle possédait encore-, les vestiges de son explication, horripilée qu’elle était face à la logique de la chose. Mieux valait remettre tout cela sur le dos d’autrui.

«Quand je vous disais que vous semiez le dissentiment dans nos esprits. Enfin. Il n’y a que la vérité qui blesse, dit-on, quoique, en fin de compte, vous êtes mieux logé que d’autres invalides ; la main gauche, seulement, et vous voilà promu trois-quarts d’homme plutôt que demi, que l’on se le dise. Pour la piétaille de votre acabit, tant que vous savez encore gouverner l’épée… »

Mais dans la mesure où Callista ne daigna aucunement s’arrêter là, et, pire encore, poursuivit de plus belle avec une morgue certaine, le sieur se rebiffa aussitôt, mettant en avant son noble sang. Alexandre de Terresang, vicomte des terres éponymes. Il avait ainsi tout à fait le droit de demeurer dans l’enceinte du mur Intérieur. Il y avait méprise, assurément. Nonobstant cela, la veuve ne se départit pas de ses grands airs. Ce fut un délicat sourcil qui se arqua, tout en grâce et en interrogation, alors que sa voix empruntaient des intonations cauteleuses.

«Vicomte de Terresang, ennement ? Je puis, de par ma profonde indulgence, vous absoudre de m’avoir causé vive peur, mais je ne puis, en revanche, vous pardonner cette offense que vous infligez à votre personne. »

Alexandre campait sur ses positions, au même titre que le faisait la jeune femme en ce moment même. Et pourtant, il paraissait, à la voir se rengorger de la sorte, à ce qu’elle n’eût pas encore dit son dernier mot en la matière, avec une prestance défiant toute concurrence.

« Un vicomte, rien que cela, qui s’atourne d’oripeaux et de guêtres, affublé d’un teint cireux, que dis-je, hâve ! et dont les pores putrides de sa peau halitueuse trahissent le marasme. Mais vous êtes-vous donc miré dans quelque psyché avant de partir en garouage ? Par Anür, menez donc vos ablutions, et barbifiez-vous, que diable ! L’indisposition me gagne déjà en risquant de fleurer vos exhalaisons. Un vicomte. Même les plus imbriaques de nos miliciens ne souffrent point d’une telle incurie. Avez-vous seulement songé à l’opprobre que vous jetterez sur votre propre nom lorsque l’on vous sonnera de franchir à écorche-cul le Rempart Intérieur en vous confondant, comme je l’ai fait, avec un vulgaire bohémien ? »

Callista morigéna encore quelque temps, avant de siffler.

«Tss. Par les Trois. Un Terresang. Ce nom n’est-il pas censé nous évoquer autre chose qu’un clochard en haillons ? »

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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptySam 23 Avr 2016 - 11:42
''Il n'y a que la vérité qui blesse ''

Oh oui, la jeune femme n'avait pas tort, la vérité était plus blessante. Quel qu’elle fut … même si ma main gauche avait été tranchée, elle n'en restait pas moins une de mes mains armées. En effet, je n'utilisais pas comme tout les nobles une épée, la mienne ne faisait que pour faire ''décoration'', même si je savais me battre avec cette arme, je n'en était pas moins un combattant à la Hallebarde. Comment voulez vous utiliser une armes pareille avec seulement ma main droite ? Je risquerai de me faire tuer en essayant de la lever à une main.
Foutu main ! Foutu blessure !
Même si je n'étais pas la demi d'un homme, je restais un manchot, un homme pas capable de se nourrir convenablement, un homme qui avait besoin d'une aide pour des tâches quotidienne. Je ne voulais pas être ce genre d'homme et pourtant je l'étais malgré moi.

Quand j'énonçai mon appartenance à la Noblesse, la jeune femme m'excusa de lui avoir fait peur mais là, on aurait dis une maman poule, une moralisatrice. Pourquoi est-ce que je faisais ça à mon apparence ? Pourquoi étais-je ainsi ? Tel un clochard, un exilé de la civilisation … croyez vous que vous avez envie de rester sain d'esprit, avez vous seulement envie de sortir de votre lit ? Avez vous seulement envie de vivre ? Quand nous perdons tout ce que nous chérissions, ce que nous avons accompli, notre envie de combattre, avez vous seulement envie de rester dans ce monde ? Moi ? J'étais entre les deux, je n'avais pas envie que les personnes qui me pensais ''respectable'' comme la jeune Baronne Kira de Haldonores ne me voit dans cet état, un manchot, un homme incapable de se battre. Mon dos tantôt raidis, retomba comme ci j'avais tout le poids du monde en moi. Je me regardais de haut en bas, mes mains, mes habits … oui, je ressemblais à un vulgaire banni, un bohémien comme elle le disait … mais c'était ce que je suis devenu en perdant ma main.

«Tss. Par les Trois. Un Terresang. Ce nom n’est-il pas censé nous évoquer autre chose qu’un clochard en haillons ? »

Oui … Un Terresang devait nous évoquer, le courage, la peur, le respect … des guerriers dignes … ma Maison s'était hissée jusqu'en haut de la hiérarchie féodale, n'étant que de simple chevalier avait grâce à la traîtrise, des complots, des guerres, conquérait de nombreuses terres avec le consentement du Duc, ils étaient devenu l'émissaire de ce dernier … nous n'étions pas de simple chevalier, pas de simples clochards .. nous étions des guerriers dignes … mes terres avaient en son sein les meilleurs guerriers mais … le fléau avait tout ruiné … ma famille, mes terres, ma main … tout .. j'avais tout perdu … je regardai alors la jeune femme avec des yeux brillants.

 « Je suis le dernier de ma lignée, mademoiselle. Les Terresang seront éteints avec ma mort. Regardez moi ! Je montrais alors mon moignon  « Sans cette main, je ne suis plus un guerrier, je ne suis qu'un moins que rien. Je combattais à la Hallebarde. Mais à quoi cela servirait de me battre alors que les Dieux eux mêmes m'ont maudit ? Je ne suis qu'un Damné en sursis. Je … j'ai perdu ma famille, mes terres, des êtres proches et maintenant mon outil de combattre. Rikni ne me protège plus, Anür n'attend qu'une chose : Que je la rejoigne en son domaine et pourtant, elle ne m'a pas encore rappelée à elle.

Je regardai alors cette fois-ci le sol comme un gamin qu'on avait grondé et je baissai mon moignon.
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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyDim 24 Avr 2016 - 20:43
Les réprobations et les réprimandes de Callista n’eurent de cesse que de heurter la volonté de son vis-à-vis et sa conviction. Cela se voyait sur son visage et sa stature. Passé le premier choc, où il s’était dressé bien droit sur ses jambes, comme un vulgaire coquin tout juste traversé d’une lance dans le ventre, il se rétractait sur lui-même à chaque nouvelle parole de la jeune femme, comme si c’était elle qui maniait à présent ladite lance et continuait de tenter de le pourfendre à force de coups réguliers. Il méditait fortement, aussi, sur la véracité des propos énoncés, comme s’il pesait le pour et le contre, faisant le tri entre les évidences et les ganacheries. Mais, en toute modestie, la veuve était persuadée qu’il n’y avait rien de faux dans tout ce qu’elle lui assénait. Et même si elle ne ressentait aucune animosité à l’encontre du personnage, même si ce qu’elle lui affirmait était dicté par l’évidence et la raison, et non par quelque motif belliqueux ou sournois, l’homme continuait que de se lamenter sur son sort sans riposte aucune, et Callista crut qu’il allait bientôt se retrouver en position fœtale devant elle. Ce qui n’était pas assez pour l’arrêter ; elle détestait ceux qui s’apitoyaient aussi ostensiblement sur leur destin plutôt que de tenter d’aller de l’avant en se relevant.

C’était le dernier de sa lignée.

«Oui, possiblement. Et donc ? Cela justifie-t-il vos romancines éhontées et vos lamentations dignes d’une dabesse ayant survécu à ses marmitons ? Vous aurait-on aussi bien coupé votre senestre que votre queue ? Les œuvres de la chair seraient-ils quelques travaux ésotériques dont vous ne sauriez apprécier la quintessence ? Baste ; bataculez donc ces tendrons de mauvaise famille dont personne ne souhaite, si la pérennité de votre nom vous est si importante. Forgez un mariage morganatique, enchargez votre donzelle et perpétuez votre lignée. »

Sans cette main, il n’était plus un guerrier et, sous-entendait-il, n’était plus d’aucune utilité.

« Je conçois avec aise que vous êtes un homme, et que vous enguerrer est votre apanage masculin, mais est-ce là votre seul apport ? Par les Trois, souffririez-vous donc de pourpenser par vous-même ; en êtes-vous seulement capable ? Ne pouvez-vous donc pas vous reconvertir dans la tutelle, la chancellerie, ou encore l’intendance ? Ou, puisque vous fustigez nos dieux, faites-vous ordonner prêtre ; livrez-vous à la desserte et impétrez l’absolution de Rikni. »

Enfin, l’on atteignit le point culminant des lamentations. Le suicide.

«Et si, dans vos élégies, vous tenez tant à ce qu’Anür vous rappelle et à ce que vous la rejoignez, alors concluons un pacte. Dressez votre testament sur votre grabat et, lorsque viendra le temps de nous condouloir devant votre catafalque, faites en sorte de m’avoir accordé vos possessions, de manière à ce que vos affaires ne périclitent point passé votre trépas. »
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Alexandre de TerresangVicomte
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MessageSujet: Re: La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista]   La Fontaine - La loque et la veuve [Alexandre et Callista] EmptyVen 10 Juin 2016 - 19:28
Je relevais alors la tête brusquement puis je me mis a la regarder tout en allant de droite a gauche. Montrant mon crâne et mon moignon.

«Qui voudrait d'un vieillard décrépit et balafré par la guerre ? Expliquez moi gente dame. Voyez par vous même. J'ai quarante années. Je suis aussi chauve que la lune à cause d'une flèche enflammée. Il ne m'en reste que sur les côtés. Qui voudrait de moi ? Je ne veux point d'un vulgaire mariage arrangé où je risquerai ma vie en partageant ma vie avec une gourgandine qui voudrait me priver de la vie a la moindre occasion pour rafler l'héritage de ma famille !»

Je rabaissa mon moignon. Je continuais à marcher de long en large lorsque la jeune baronne commença a m'enoncer les possibilités pour continuer la vie même avec mon handicap.

La tutelle ... Je suis un guerrier bon dieu ! foutu fangeux ! Foutu blessure !

La chancellerie ? L'intendance ? Finir fonctionnaire ?!?! Je ne le supporterai pas ! Foutu fléau ! Foutu Guerre !

Puis viens la dernière proposition ...devenir prêtre ...je me mis a rire. Demander l'absolution ?! Hahaha ! L'absolution auprès de Rikni ?! Hahaha !

‹‹demander l'absolution ? Mais ma dame, je suis déjà en pleine rédemption auprès des trois ! Je ne suis qu'un vil pécheur qui est déjà sur le long chemin de l'absolutisme››

Puis vient le fait de mes dernières paroles, sur le fait que les dieux m'avaient abandonnés et qui n'attendaient que ma mort ... Les paroles de la jeune femme me fit réfléchir.

Étais je a ce point désespéré ? Mon testament était déjà fait ...mais saurais je sauter le pas ? Sans avoir retrouver ma fille légitime et mon bâtard ? Je n'en savais rien ... Peut être ou peut être pas...

Je m'avança alors lentement vers la jeune femme où je pris place sur u' banc de pierre qui se trouvait juste a côté. J'avais un demi sourire aux lèvres.

«Veuillez, madame, m'excuser du comportement d'un vieil homme envers votre personne. Je ne suis qu'un vieil homme malade et infirme en proie a ses démons du passé... ››

Je relevais alors la tête vers elle.

«Vous connaissez mon nom mais je ne connais pas le votre. Pourrais je connaître la bienfaitrice qui a su lever le voile des ténèbres qui obscurcissait mon esprit grâce à sa lumière ?»

[Spoiler]Excuse moi de l'attente, occupé[Spoiler]
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