Rang : Elwen fait partie du peuple, elle vit actuellement dans la rue et ne pratique par conséquent aucun métier. Elle ne connaît personne et passe la plupart du temps inaperçue, appréciant grandement la solitude et son petit « confort » rural.
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs : Voleuse

Elwen est grande, fine et élancée. Autrefois, elle inspirait à ceux qui la croisaient un sentiment de confiance en elle. Une aura de charisme la pourchassait, elle était toujours habillée avec élégance et ses cheveux étaient longs et ondulés. Aujourd'hui, cela n'est plus le cas. La rue l'a façonnée, métamorphosée : ses cheveux sont toujours mal coiffés, ses habits sont aléatoires (en fonction de ceux qui lui tombent sous la main). Son physique ne lui importe plus comme autrefois. Néanmoins, elle n'a pas une apparence sale : simplement, elle se trouve au niveau inférieur de celui de « banale ». Elle passe inaperçue. Lorsque les autres gens la remarquent, la plupart d'entre eux la plaignent, ou bien l'esquivent. Les gens de la rue ne sont pas perçus de façon positive. Cependant, elle n'est pas naturellement désarmée de beauté. Même si son apparence négligée ne la met pas en valeur, elle n'en est pas pour autant laide, loin de là.

Elwen est casse-cou, presque garçon manqué. Au total opposé de la féminité et de la grâce qu'elle incarnait autrefois, elle rote, ronfle, vole : c'est à se demander si un homme n'a pas élu domicile en son âme. Elle se fiche du regard des autres comme de la première pomme de terre qu'elle a mangé. L'on pense du bien d'elle ? Tant mieux. L'on pense qu'elle est stupide et mal élevée ? Tant mieux également, puisque c'est (à moitié) le cas !
Malgré son caractère bien trempé, vous savez, c'est une fille chouette. Elle est déterminée et n'abandonne jamais. Sa tête restera toujours haute, peu importe les affronts qu'elle connaîtra dans sa vie. Elle est, d'ailleurs, un peu trop fière parfois...
Elle est désormais athéiste. Autrefois, elle croyait en Anür. Depuis les événements dramatiques s'étant produits dans son passé et au vu du contexte actuel des choses et de l'apparition des Fangeux, elle doute désormais que ces trois divinités les protègent, elle et les gens ayant un bon fond. Elle ne croit plus en rien, sinon en elle-même : elle était du genre à prier, à s'en remettre à la volonté des trois divinités lorsque cela allait mal. L'ont-elles jamais écoutée ? Non. L'ont-elles jamais aidée à se sortir du tourbillon de malheurs dans laquelle elle était engloutie ? Non. Autant s'en remettre à soi-même, là est sa devise.
Elle a pour habitude de... Ah, bah elle n'a pas spécialement d'habitude, autres que celles de voler, de dormir dans la rue ou de taper sur un ou deux mecs pas très fiables. Néanmoins, elle adore chanter. Elle fredonne en toute circonstance – sauf quand elle se doit d'être discrète – et se rappelle encore des berceuses que chantait autrefois sa mère. Lorsqu'elle se sent démunie, elle les fredonne parfois afin de ramener un peu de chaleur en elle. Un peu comme une formule magique qui aurait la solution à tous ses problèmes. Par ailleurs, elle chante parfois quelques airs afin de se faire un peu d'argent - voler ne suffit évidemment pas toujours.
Elle a énormément de mal à s'entendre avec la gente masculine et perçoit cette dernière comme une menace. Elle a d'ailleurs tendant a être extrêmement désagréable et hargneuse avec les hommes. Pour eux, la seule vision qu'ils ont d'elle est celle d'un objet sexuel utilisable à outrance. Certes, ce n'est pas flatteur. Attardons-nous sur son histoire pour comprendre ce point...

J'étais une petite fille au sourire éclatant. Du moins, c'est ce que me disaient mes parents, ainsi que leurs amis. Je me rappelle d'une petite-enfance heureuse. Ma mère s'appelait Hélène et était une femme au rire cristallin. Ses cheveux étaient longs, presque toujours attachés. Elle était magnifique mais peu d'hommes osaient la courtiser, sans doute car elle dégageait cette espèce d'aura qui vous fait vous sentir minuscule à côté d'elle. Ou bien peut-être était-ce car mon père ne cachait pas qu'elle était sa femme ?
Nous faisions partie « du haut-peuple », vers le centre du pays, pas si loin que ça de Marbrume mais pas si proche non plus. Le mariage de mon père et de ma mère n'était, au départ, pas supposé naître un mariage d'amour. Ils font partie de ces rares personnes qui tombent amoureuses quand bien même elles ne sont pas destinées à cela. Le fait est que j'ai un souvenir particulièrement heureux et plaisant d'eux, et que j'étais également heureuse à leurs côtés. Je n'ai eu ni frère, ni sœur, et même si cela m'a énormément manqué parfois, j'essaie de ne pas y penser, surtout par les temps qui courent.
Mon père, Eric, a disparu lorsque j'avais douze ans. Il avait quelques affaires à régler en ville. Je me souviens de son baiser sur le front de ma mère, occupée à brosser ses longs cheveux blond platine ondulés. Je me souviens également du baiser qu'il a lancé dans le vent à mon intention, trop pressé qu'il était de partir. Néanmoins, il n'a jamais été pressé de revenir.
Ma mère est allée se renseigner auprès de tout son entourage, auprès de chaque commerçant et de chaque habitant qui passait. Personne ne se remémorait avoir jamais vu un grand homme barbu aux yeux bleu – presque blancs – dans les parages. Ma mère a longtemps gardé espoir, même si ses pleurs, le soir, déchiraient mon âme de toute part. J'ai énormément pleuré moi-même. Je n'étais pas vraiment proche de mon père, mais il avait toujours été respectueux et attentionné à mon égard. Ce qui me déchirait le plus était les pleurs et l'état de lamentation de ma mère, qui, elle, avait bénéficié de tout l'amour dont il ait pu disposer.
Les années ont passé. Nous avons commencé à manquer d'argent, nos relations haut-placées se sont peu à peu détachées. Ma mère a eu, un jour, une prise de conscience. Je n'ai jamais su d'où cela lui était venu, mais toujours est-il que, lorsque j'avais quinze ans, elle s'est un jour levée, résolue, s'est habillée, coiffée, puis est sortie de notre vaste demeure. Il faisait un temps monstrueux, mais elle s'est habillée de telle façon que l'on aurait pu croire que le sol était tout à fait sec et qu'un soleil magnifique éblouissait le monde au-dehors.
A partir de ce moment-là, elle n'a plus parlé de mon père, sauf pour me dire cette phrase, que je n'ai jamais pu oublier : « Il nous a abandonnées. Il est temps pour nous, ma fille, de revoir le soleil. ». Personnellement, j'ai toujours pensé que mon père ne nous avait non pas abandonnées, mais qu'il était décédé. Il était sans doute stupide et irraisonné de penser une telle chose, puisqu'un mort de son statut social ne passe pas inaperçu. Néanmoins, je m'étais toujours accrochée à cette conviction comme à un radeau, quand bien même je n'en avais jamais informé ma mère : l'espoir en elle ne devait pas s'éteindre, sans quoi elle n'aurait plus rien à quoi se rattacher.
Elle s'est donc trouvé un quelconque travail. Un jour, elle est revenue dans notre foyer avec un autre homme se prénommant Herbert. J'avais seize ans. Ma première impression de lui a été : « cet homme est mauvais ». Ma mère n'avait pas dans ses yeux la lueur d'amour qui était autrefois présente lorsqu'elle regardait mon père. Elle semblait s'être attachée à cet homme sans pour autant nourrir de réelle admiration ou de réel dévouement à son égard. Je me souviens de son regard transperçant lorsqu'il est entré dans le salon. J'étais assise près de la fenêtre, occupée à rêvasser. J'ai tout de suite su que cet homme était mauvais.
Les débuts étaient relativement calmes. Il s'acquittait de certaines tâches pour ma mère et était mielleux lorsqu'il s'adressait à moi : ma mère ne cessait de répéter qu'il était un homme bon et qu'il était ce dont nous avions besoin afin d'assurer notre équilibre. Je n'ai jamais écouté ces sornettes. Cela s'est avéré juste quelques mois plus tard.
Je n'entrerai pas dans détails, puisque même s'il s'agit de l'étape la plus importante de mon histoire, je ne ressens aucunement l'envie de détailler les faits. Toujours est-il que ma mère était partie régler quelques affaires dont je n'avais cure, et que nous nous étions retrouvés seuls, lui et moi. Il a commencé à me parler du temps, de ma mère, de la vie de tous les jours. Je ne comprenais pas pourquoi il se sentait obligé de faire une telle chose ; je me contentais donc de lui répondre brièvement. Il en est par la suite venu à parler de mon père, clamant bien haut combien il avait été lâche, et, je le cite : « Fort heureusement, il vous a abandonnées, ta mère et moi. N'est-ce pas merveilleux d'avoir deux femmes comme vous à ses côtés ? ». Il m'a embrassée. Je me suis débattue et ai essayé de m'enfuir. Bien entendu, cela ne s'est pas arrêté là. Il a été le premier homme à poser ses mains sur moi. Après cela, j'ai développé une peur envers les hommes cherchant à s'attirer mes faveurs – et cela ne s'est pas arrêté là.
Je ne pouvais en parler à ma mère, puisque je savais que cette ordure avait assez d'influence pour pouvoir ruiner notre réputation – du moins celle que nous avions mis des années à rebâtir. Elle ne m'aurait de toute façon pas cru.
Il a recommencé. Plusieurs fois. J'ai essayé de le poignarder, en vain : j'étais faible et sa masse de muscle marquait mon désavantage. Il a réussi à souiller non seulement mon corps, mais aussi mon âme.
Inutile de vous décrire le panorama de mes sentiments et de mes émotions. Nous ne sommes pas là pour ça. Toujours est-il que l'idée de l'assassiner était omniprésente. Je savais que c'était vain : il avait déjà réussi à me contrer et ses menaces avaient rendu nulle toute tentative. L'autre option restait de fuguer. Il restait aimable et respectueux envers ma mère, ce qui me rendait toute issue impossible.
J'ai choisi Marbrume, bien avant que les Fangeux n'arrivent. Ma première initiative a été de couper ma longue tignasse, synonyme de féminité. Cette dernière avait disparu avec mon bonheur. Je suis donc arrivée à Marbrume lorsque j'avais dix-neuf ans. Je n'ai jamais quitté la rue depuis lors. Certains commerçants m'ont remarquée, mais ils ont bien évidemment compris qu'il était inutile de m'adresser la parole.
J'ai appris pour les Fangeux, pour les morts. Je ne souhaite, depuis lors, qu'une chose : que ma mère soit restée en vie, et que cette pourriture soit mort, déchiqueté jusqu'aux os. Parfois, j'imagine qu'ils ont pris un malin plaisir à se délecter de sa chair souillée par ses actes, à tel point qu'ils ont pu le garder plusieurs jours en vie. J'espère que c'est le cas.
Voilà. Vous savez tout. Au fait, je manie bien mieux les armes qu'autrefois...

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