Marbrume


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 Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.

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MessageSujet: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptySam 11 Juin 2016 - 18:34
Il y a des jours où il pleut et il y a des jours où il pleut assez pour nettoyer la crasse accumulée dans les rues du Labourg. Et ce jour ci était un jour où la pluie était tombée toute la journée tel un déluge. Pour finalement se calmer lorsque les premières lueurs de la journée commençaient à s’estomper laissant place à quelques braseros et lampions allumés par les réfugiés destinés à passer la nuit dehors. Une journée comme une autre en quelque sorte mais qui obligé les gens de Marbrume à adapter leur emploi du temps pour effectuer leurs tâches au sec.

Et c’est pour cette raison qu’il y avait du monde dans la taverne de l’Ours crevé en cette soirée. Et Nasheim se frottait les mains de tout ce monde, car peut être allait-il pouvoir se remplir les poches en jouant de la musique. C’est qu’il avait des récits à raconter, même si la plupart étaient enjolivés et que des créatures sortant de l’ordinaire étaient présentes. Puis, sur une table, il avait posé quelques objets qu’il avait trouvé dans des masures abandonnées par les réfugiés. Espérant en vendre deux ou trois et faire briller l’intérêt de la compagnie présente pour ses histoires. Espérant faire briller dans leur esprit la flamme et l’espoir qu’il raconte une histoire liée à l’un des objets présents, le rendant moins mystérieux et plus épique.

Il était habillé de son ordinaire pantalon en cuir, d’une tunique en lin beige et avait attaché ses longs cheveux sombres avec une lanière de cuir. Il s’était assis sur un tabouret, sur la scène et avait sorti sa vielle à roue, le chiffoni de sa mère pour commencer à jouer une mélodie sans chant, histoire d’attirer les éventuels badauds qui passaient dehors et qui n’étaient pas encore entré pour l’écouter.

La musique était à la hauteur de l’établissement. Le roublard ne jouait pas très bien mais ça s’écoutait. Et si d’espoir vous aviez eu des étoiles dans les yeux en lisant le programme qu’il avait réservé pour ce mercredi soir. Eh bien, j’espère que vous ne seriez pas trop déconfite en découvrant ce que c’était en réel. Bon, la musique était passable, quelques fausses notes par ci par là. Mais à moins d’être mélomane soi-même, il était compliqué d’entendre la différence. Certes, on entendait clairement que ça roulait pas rond et que c’était très loin d’être parfait. Mais ca s’écoutait. Surtout dans une taverne poussiéreuse comme l'Ours crevé. On n’avait pas vraiment les moyens de se payer de vrais trouvères. Alors, ne venez pas vous plaindre !

D’ailleurs, c’était écrit en grand au-dessus de la porte. « Ici, c’est l’Ours crevé pas l’Ours au miel, alors, venez pas vous plaindre ! »
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Adélie Plume-de-FauconPrêtresse
Adélie Plume-de-Faucon



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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptyJeu 16 Juin 2016 - 3:33
Les pluies d’été avaient toujours fascinée la jeune Adélie. La lourdeur des gouttes, la densité de l’averse et l’odeur particulière de la terre chaude désormais gorgée d’une eau souvent bienvenue la charmaient plus que de raison. Ainsi, en voyant la pluie tomber aussi drue en ce milieu de printemps, la petite prêtresse était habitée par un sentiment d’euphorie. Depuis combien de temps ne s’était-elle pas sentie aussi légère…? Depuis avant sa venue ici, l’année dernière, à pareille date. L’été approchait, et bien qu’elle sache pertinemment qu’il n’y aurait ni champ en fleurs, ni potagers débordants de fruits savoureux pour elle, Adélie était heureuse de la venue de la nouvelle saison. C’était dans ces changements qu’elle percevait d’autant plus la présence des divinités auprès d’elle, influer sur son quotidien.

Toute la journée, elle avait navigué entre la fenêtre de l’infirmerie, à rêvasser sur une Ars-en-Re pluvieuse, son village natal, et sa table de travail à endosser ses responsabilités d’apothicaire. Il n’était pas évident d’être une jeune prêtresse dotée d’un talent vers une discipline plus ou moins lointaine du domaine de la prêtrise. Il n’y avait pour elle que rarement des sermons à faire, et encore moins souvent des cérémonies auxquelles assister. On la préférait la plupart du temps à l’infirmerie, entre les pattes d’Emeline, là où elle avait une réelle utilité, plutôt qu’à tenir des chandelles lors d’un mariage heureux sous le regard d’Anür. Elle en était à sa dernière patiente du jour, puisque le soleil déclinait enfin sous les nuages orageux. La jeune femme venait de faire macérer un furoncle gros comme l’oeil d’un boeuf sous une couche épaisse d’un cataplasme bien chaud, lorsque Marion s’est exclamée, jupe relevée jusqu’aux genoux :

- Je sais comment te remercier, la belle!
- Ça ira, Marion. Plusieurs paient suffisamment pour te permettre un peu de répit. Et puis, tu le mérites bien, avec tout ce que tu fais.
- Non, non. Tu vas à l’Ours crevé et tu retrouves ce bon à rien de Nasheim! Il zone là-bas tard le soir.

Adélie haussa un unique sourcil, preuve ultime de son état dubitatif, tout en essuyant ce qu’il restait du cataplasme. Trouver un bon à rien, rien que ça, afin de se faire rembourser de petits soins réguliers? Il était sans doute préférable de ne pas être payée du tout. Mais la petite prêtresse laissa la femme surnommée “Le Caporal” continuer son laïus.

- Je lui ai donné tout un pied de cochon, l’hiver dernier, et il m’a promis qu’il me redevrait ça! Tu vas lui dire qu’il t’accompagne pour ramasser tes fougères, la belle, ordre du Caporal. Il va comprendre.

La jeune prêtresse se contenta d’abaisser la jupe de sa patiente, un sourire courtois mais incertain sur ses lèvres. Il est vrai qu’elle parlait depuis un moment déjà de cette petite sortie, celle de mettre enfin en pratique ses connaissances théoriques grappillées à la bibliothèque ou encore auprès d’Emeline. Et puis, à force de ne pas réellement faire payer ses patients, il était vrai que les ressources d’herbes médicinales baissaient de plus en plus, après un hiver particulièrement froid.

C’est donc une fois le soir bien installé qu’elle se faufila le plus discrètement du monde hors du temple, sa capuche sur sa tête pour se couvrir des dernières averses de cette interminable journée. Elle traversa le quartier du temple pour rejoindre le labourg, quartier ridiculement pauvre qu’elle avait réussi à quitter quelques mois plus tôt, déjà. La tête basse, enveloppée dans sa cape, elle s’efforçait de faire profil bas, bien trop consciente du sort qui pouvait l’attendre si elle se faisait remarquer. L’Ours Crevé… Il lui semblait avoir entr'aperçu cette taverne non loin de l’auberge -si on pouvait appeler ça une auberge- où elle logeait, l’hiver dernier. Elle enjamba de son mieux quelques flaques de boues puis contourna de son mieux ce qui lui semblait être de petits étangs boueux avant d'atterrir devant la fameuse taverne. De là où elle était, Adélie pouvait entendre une mélodie s’échapper presque joyeusement de la porte bancale où était indiquée une devise douteuse. Poings sur sa taille fine, la petite demoiselle s’armait de courage en se rappelant les sages conseils de son frère, Amatéus : Coup de genoux dans la fourche, coup de coude dans l’estomac, poing sur le nez. Petit guide de survie familial que seule Ancélie, sa cadette, avait su mettre en pratique.

Elle poussa la porte, laissant une vision poussiéreuse de la misère s’imposer devant ses yeux. Quelques regards se posèrent sur elle, tantôt curieux, tantôt vagues et imbibés d’alcool. Adélie fit tomber sa capuche sur ses épaules, laissant dans ce même mouvement ses cheveux bouclés par l’humidité dégringoler sur son dos. Un tantinet déstabilisée par l’action de l’endroit, entre le musicien et les beuglements ambiants, la toute jeune prêtresse se faufila jusqu’au comptoir pour apostropher le tavernier.

- Pardon.. Excuse-moi! Où est-ce que je peux trouver Nasheim?

L’homme la reluqua un instant de l’un de ces regards pesant qui mettent à nu. Adélie croisa instinctivement les bras sur sa poitrine et releva le museau, sourcils froncés. Car toutes jouvencelles se devraient de reconnaître instinctivement ce genre de regard, et de s’en méfier. Devant l’air de la gamine, il esquissa un sourire narquois et pointa, de son index fendu, le musicien. Après avoir suivi ce que le tenancier pointait du doigt, elle ferma les yeux, un bref moment seulement. Misère, elle devait attendre la fin du concert pour pouvoir parler à cet homme et enfin pouvoir quitter cet endroit..!
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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptyLun 27 Juin 2016 - 19:37
Nasheim n’avait pas vraiment remarqué la prêtresse même s’il était certain qu’elle contrastait avec son public habituel. Ca ne sous-entend pas que ce sont tous des gros crasseux du fond du labourg, non, il y avait pas mal de réfugiés et d’habitants de Marbrume qui venaient écouter ses récits pour en apprendre plus sur ce qui se passait au dehors. Apprécier un instant d’échappatoire à coup de dragons, de créatures imaginaires et autres épopées héroïques. Loin de la monotonie quotidienne et de son insécurité notoire. Car, il était vraie que personne ne savait vraiment combien de temps la ville allait tenir et les ressources basiques telle que la nourriture était une denrée qui commençait à devenir rare. Surtout au labourg même si au jour d’aujourd’hui, l’argent des plus riches ne payait plus rien. Car ce n’était pas eux qui possédaient la nourriture mais bien les magouilleurs qui faisaient des réserves, privant la population avec justesse afin de faire envoler les prix et la revendre à des prix exorbitants. N’hésitant pas à taxer les plus riches. Et c’est un sujet que Nasheim évitait d’aborder. Car tout le monde savait qu’il n’était lui-même pas clair et que parmi son public, il y aurait forcément quelqu’un qui répéterait à son voisin et ca finirait bien un jour dans l’oreille de ces « magouilleurs » qui, une chose est certaine, n’habitaient surtout pas dans la ville haute.

Pour ces raisons, alors que la mélodie commençait à se faire traînante, il cherchait quoi jouer. Et il finit par trouver un sujet qui n’était pas vraiment hors du commun mais qui plairait aux plus jeunes présents et c’est ainsi qu’un interrompant la musique, il en entama une autre, élevant une voix grave rythmée par la manivelle :

« Vous savez ce qui traîne dans les fourrées ces derniers temps ? »

Et une femme de moyenne classe de répondre à sa question :

« Des fangeux ! Yen a partout ! »


Secouant la tête, Nasheim répondait :

« Et vous auriez raison. Mais, il y a aussi des blaireaux. Et ça, tout le monde l’a oublié. Pourtant, il faut avouer qu’avant, c’était une vraie plaie les blaireaux. »

« Pour sûr ! Mais c’est pas pire que ces sales bestioles ! » Répondit un fermier réfugié aux mains trop propre, preuve qu’il avait tout perdu.

« Et pourtant, mon histoire parlera de blaireaux. Et d’un blaireau en particulier. Solaris le géant à la fourrure solaire. »

Puis, il s’adressa aux enfants assit au bord de l’estrade :

« J’suis sûr que vous l’connaissez c’lui là. Armé de son étoile du matin, il en a écrasé des crânes de fangeux. » Et aux enfants habitués et à l’écoute de faire non de la tête.

« Et pourtant, il a traversé tout le royaume ! D’abord, parce qu’il était en colère de se faire voler son travail d’empêcheur de tourner en rond par des gens malades. Puis, après, par vengeance, pour récupérer ses terres. Faisant tournoyer son arme au-dessus de sa tête à travers tout le duché, il guerroya longtemps. Très longtemps pour la vie d’un Blaireau. Vous savez combien d’temps ca peut vivre un blaireau ? »


Demanda-t-il à l’assemblée qui fut interloquée par la question. Puis les laissant réfléchir, il finit par répondre lui-même à sa question en s’esclaffant :

« 10 ans grand maximum pour les plus solides ! 4 ans pour les autres. Surtout que Solaris, il est devenu un grand qu’à l’âge de 2 ans. Alors, imaginez combien ça fait 8 mois de fangeux pour un petit gaillard comme ça. Le temps que sa belle fourrure d’or attrape le gris de l’hiver et qu’il retourne dans son terrier quand ses muscles commencèrent à faiblir. Trop vieux pour ces choses-là. Mais au moins, Solaris, il en a sauvé des bestioles : Des souris, des musaraignes, des écureuils et ces hérissons tout doux. En se demandant bien qui prendrait la relève. Alors, je vous la pose moi, la question : Qui veut prendre sa relève ? »

Finit-il en posant sa question au public. Regardant les petits devants qui n’osaient pas lever la main. Tous savez ce qu’était un fangeux et ils ne se sentaient pas vraiment capable d’affronter ces monstres si les grands ne levaient pas la main. Aussi Nasheim vint chuchoter aux premiers rangs :

« Vous ne savez pas ce que vous perdez les amis. Moi, je l’ai vu le grand Solaris et il m’a confié deux choses, que je dois donner au plus courageux d’entre vous : Un morceau de sa fourrure dorée et son arme favorite, l'étoile du matin. »


Conclu t’il en arrêtant la mélodie et montrant un bout de fourrure grise, légèrement dorée qui trainait sur le table à objets à côté d'une masse en bois cloutée.

« Oui mais monsieur. Les monstres, on en a peur. On voudrait vraiment aider Solaris et les petits hérissons. Mais… sans l’aide d’un grand. On n’y arrivera jamais… »


Nasheim se leva et acquiesça, faisant l’allée retour sur le front de l’estrade en regardant au fond de la foule, observant les visages en silence :

« Il est vrai, il vous faudrait un grand… bah alors, ya pas un grand qui veut montrer l’exemple ? »

Demanda-t-il scrutant les gens muets tour à tour. Qui comme par magie, essayaient de détourner le regard pour qu’on les oublie. Faut dire, ce n’était pas vraiment des aventuriers.

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Adélie Plume-de-FauconPrêtresse
Adélie Plume-de-Faucon



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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptyMar 5 Juil 2016 - 19:35
Elle s’attendait à un spectacle musical dérangeant, à la limite du grivois, il est vrai. C’est donc agréablement surprise que la jeune prêtresse avait prêté son attention au conteur, tout le long de son récit. Si, au début, la présence des enfants l’avait dérangée -il aurait été inconcevable qu’elle traîne dans un lieu pareil avec sa soeur, lorsque Amatéus veillait sur elles-, elle s’en accommodait désormais plutôt bien. Leurs exclamations incrédules la faisaient sourire avec une pointe d’attendrissement dans le regard et les voir s’investir autant dans la fable la faisait rêver à un lendemain moins cruel, pour cette ville. Lorsque le dénommé Nasheim achevait sa narration par une ultime question, le silence avait enveloppé toute la salle. Qui voudrait bien prendre la relève de Solaris, dans sa lutte contre les fangeux? Personne, bien sûr. Amusée, la petite demoiselle avait lancé un regard circulaire à la pièce pour constater le malaise général découlant de cette simple question. Il fallu attendre quelques interminables secondes avant qu’un homme un peu bourré s’agite et lève sa grosse patte, aussi large et poilue que celle d’un ours. Il était à deux bancs de distance seulement d’Adélie mais empestait l’alcool et la sueur au moins jusqu’à elle.

- Moi! J’veux bien prendre l’étoile du matin. Et pour la fourrure, j’en ai assez j’crois..

Des éclats de rire fusèrent ici et là, dans la salle. Surtout les petits. Des hommes poilus, c’était très drôle pour des enfants imberbes. Il marmonna quelques mots au sujet de la fourrure de la soeur de Nasheim, stipulant qu’il avait dû la débroussailler longtemps pour récolter une pareille toison, mais la jeune prêtresse fit mine de ne rien entendre, les yeux grands et les joues gorgées de sang. Lorsque l’heureux gagnant, déjà bien affecté par l'alcool, se redressa pour réclamer son prix, Adélie se faufila à sa suite. Il lui ouvrait au moins un passage plutôt discret jusqu’au conteur. L’homme chancelait vaguement, se rattrapait ici et là, sur une chaise ou une épaule, attirant inévitablement l’attention sur lui. La prêtresse, discrète et légère, se contenta de patienter non loin de la scénette, le temps que l’échange se fasse entre l’homme ivre et le conteur.

- Vous êtes Nasheim.

Enfin, elle s’était approchée suffisamment, le museau relevé vers le grand homme. Tout en l’étudiant, elle avait prononcé l’évidence. Oui, c’était lui. Bien sûr. Il avait les cheveux longs et indisciplinés, cadrant plutôt bien à la description sommaire qu’en avait fait Marion. Et puis, le tenancier l’avait désigné de l’index, un peu plus tôt. Adélie hésita un instant, puis reluqua les enfants non loin de la scène, avide de voir le reste du spectacle.

- Lorsque vous aurez terminé votre.. Votre spectacle. Il faudrait que je vous parle. Marion m’envoie, pour une dette. Elle a trouvé un moyen de vous faire rembourser la nourriture de cet hiver.

Adélie s’était prononcée d’une voix douce et faible, le plus discrètement possible. Avoir eu recours à l’aide de Marion n’était certainement pas une source de fierté pour tout le monde, ça, la jeune prêtresse, elle en était bien consciente. De l’index, elle désignait une chaise un peu bancale, en retrait.

- Je vais me poser là. Juste là. Pour vous attendre… Jouez bien.

Sous un sourire affable, fossette creusée à sa joue, elle se dirigeait déjà vers son nouveau poste d’observation, laissant le musicien et conteur derrière elle sans chercher à prolonger les explications ou les présentations. Elle ne lui avait même pas dit son nom..! La prêtresse secoua la tête, peu fière d’elle, alors qu’elle se posait.
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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptySam 16 Juil 2016 - 2:32
Le roublard commençait à connaître son public et quand il vit approcher le gros ours poilu, il sut dès qu’il agita sa grosse patte combien il allait lui faire raquer pour la masse et ce qu’il allait lui dire. Et c’est ainsi qu’il le laissa approcher, un plan familier et machiavélique dans la tête. Tous savaient que c’était payant mais espéraient que pour une fois, il ne ferait pas payer. Car ca arrivait parfois, les cadeaux venant de cet aventurier, tous l’avaient vu une fois offrir un objet à quelqu’un. Et se disaient tous que ça leur arriverait bien un jour. De toute manière, ils avaient besoin de ces objets, ça les rassurait quand la nuit était noire et que toutes les lumières étaient éteintes. Se dire que la dent en or d’Octave le pèlerin serait à même d’un énième miracle capable de leur faire passer la nuit. Penser que cette épée rouillée qui était passée de pères en fils, d’une lignée éteinte, valait, même rouillée, plus que la meilleure épée que pourrait se payer un maraicher devant aller chercher ses légumes dans l’une de ces vieilles fermes fortifiées qui peuplaient les alentours de Marbrume. Mais ce qu’ils ne savaient pas, c’est que toutes ces histoires étaient inventées. Et si certains s’étaient rendu compte que c’était du toc, il s’était persuadé à eux-mêmes qu’ils déliraient. Ou que la personne qui avait dit du mal de l’objet en question était forcément jalouse. Et qu’elle voulait l’en déposséder. Et c’est sur cette pensée qu’il fit l’échange, ne remarquant qu’au dernier moment la jeune femme derrière l’homme de haute stature. Assurant au public qui observait le numéro par quelques exclamations :

« Lui, au moins, il aura d'quoi s’défendre ! Passez après le spectacle si vous voulez aussi vous équipez, j’aurais sûrement l’objet adéquate pour vous. »

Avant de taper sur l’épaule, oubliant cette histoire de sœur, étant donné qu’il n’en avait pas. Et s’assurant qu’il disparaisse assez rapidement. Jusqu’à… jusqu’à ce que la jeune femme s’adresse à lui. Lui jetant le morceau de fourrure dans les mains, pour lui prouver aux autres qu’il faisait toujours des cadeaux, il acquiesça, assez étonné qu’elle connaisse son nom. Et se demandait bien ce qu’elle lui voulait. Toujours se méfier dans ce métier, même les visages les plus innocents peuvent vous planter des couteaux dans le dos. Se grattant donc l’arrière du crâne, il essayait de calculer son visage sans réel succès. Non, même bourré, il se serait souvenu d’un tel visage sur la couche. Et non, il ne se rappelait pas non plus l’avoir déjà croisée au marché. Puis soudain, alors qu’il ne s’y attendait pas, la réponse vint d’elle-même. Et le pire dans tout ça, c’est que son sang ne fit qu’un tour quand elle s’exprima à nouveau.

Par Sérus, que savait donc-t-elle à propos de cette « dette ». De cette « nourriture ». Pourquoi Marion avait-elle décidé de ne pas savoir tenir sa langue ? Voulait-elle le faire chanter ? L’avait-on contraint ? Avait-elle trouvé un meilleur marché que le sien ? Milles questions qui se superposaient dans sa tête et sur le point de dégringoler sur ses lèvres. Oulala, il fut bien content que la jeune femme présente ca de manière discrète, les rumeurs allaient vite en Marbrume et il n’avait pas vraiment envie que la milice enfouisse son nez dans ses affaires. Et le pire dans tout ca, c’est qu’au moment où il allait lui répondre, elle était déjà partie s’installer. Et il n’aimait pas cette attitude pleine d’ordres et de directives. Ca lui rappelait trop la milice. Et l’affaire était grave, il se devait de résoudre cette affaire au plus vite. Et le spectacle n’importait plus vraiment. Et c’est pour cela qu’il en sonna la fin.

« Maintenant que la relève de Solaris est assurée. Il est grand temps de mettre fin à ce spectacle ! »


A la grande tristesse des enfants qui firent un grand « ooohhh », suivi d’un « noooon » car ils avaient compris que si le spectacle était terminé, c’était sûrement à cause de cette jeune femme. Et ils ne manquèrent pas de lui jeter des regards assassins. Mais le roublard s’assura qu’ils allaient déguerpir au lit en rajoutant une couche :

« De toute manière, la suite n’était pas faite pour les enfants. Allez oust, retournez dans vos chaumières avant que le méchant monstre des égouts vienne vous dévorer. Oust ! »

Finit-il en imitant le bruit d’un reptile et levant les mains pour en imiter les griffes. Chassant la bande d’enfants assis sur le premier rang vers la sortie de l’auberge. Puis d’éclater de rire en disant aux plus grands :

« Comme d’habitude, si le cœur vous en dit. Vous pouvez exprimer votre charité auprès du tenancier. »

Puis, il s’inclina sommairement avant de se diriger vers la jeune femme avant de l’attraper par la capeline pour la faire sauter de sa chaise bancale, avec le bras fort de l’épéiste.

« Viens un peu par ici toi. »

Puis de l’emmener à l’étage via l’escalier en bois, de longer un couloir, de pousser une porte et de la jeter sur un lit. En disant :

« Qu’est-ce que tu sais à propos de mes dettes ? »

Attrapant l’une de ses deux épées larges qui traînait dans le serviteur servant à entreposer les tisonniers de la cheminée, il la présenta par la pointe de loin, vers la jeune femme. D’un air menaçant et d'un regard assassin. La chambre n’était pas grande et possédait juste un lit, une cheminée allumée, ainsi qu’une armoire. Sans compter les effets personnels du roublard qui semblaient déjà prêts pour le départ. Il faisait sombre, juste l’éclat des bougies éclairait la pièce, ainsi que l’éclat de la lune donnant par la fenêtre et qui donnait elle-même sur la rue principale. Sûrement un poste de guet pour tout bandit qui se respecte.
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Adélie Plume-de-FauconPrêtresse
Adélie Plume-de-Faucon



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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptySam 23 Juil 2016 - 22:12
C’était une broche fort jolie qui retenait sa cape de laine. Solide, brillante et finement ciselée, elle était sans aucun doute le seul apparat dont s’était parée la jeune demoiselle. Cette broche jurait un peu avec sa robe de simple facture et sa cape de couleur terreuse. Si Nasheim avait eut un moment pour l’évaluer, il aurait sans doute remarqué le symbole particulier de la Trinité qui la formait. Car la petite jouvencelle qu’il étranglait presque, en tirant sur sa cape si sournoisement, était bien une dévote des trois dieux. Elle ne semblait pas comprendre ce qui lui arrivait, ses yeux pâles écarquillés, la main sur la broche qui ne cédait pas, à sa gorge blanche. Puis elle tombait de son siège pour se faire redresser aussitôt par une main forte qui serrait son bras si étroitement qu’elle en ressentait déjà les élans de douleur. Adélie avait crié, un petit feulement qui avait attiré des regards incertains ou embués d’alcool.

- Viens un peu par ici toi.
- Lâche-moi!

Il était étonnant de la voir virevolter entre vouvoiement et tutoiement, en si peu de temps. En relevant le minois, elle avait reconnu Nasheim et l’incompréhension la plus totale avait marquée ses traits. Pourquoi la malmenait-il de la sorte? N’était-il pas encore sur scène, une minute plus tôt? La jeune prêtresse avait cherché à se retenir à la rampe de l’escalier, puis la rambarde, en haut, continuant d’ordonner puis de supplier à cet étrange artiste de la laisser, de la relâcher. Rien n’y faisait. Ses ongles griffaient, ses doigts s’efforçaient d’emprisonner le bois de la rampe, mais l’homme était plus fort et l’attirait toujours un peu plus. Des quelques curieux, seuls un homme semblait s’en inquiéter. Mais de ce qu’elle avait vu, ce n’était pas suffisant pour se lever et la protéger.

Lorsqu’elle se sentit propulser sur le lit, son coeur se serra. C’était donc ça…? C’était ainsi que prendrait fin sa promesse de préserver son honneur? Dans le lit crasseux d’une chambre crasseuse, par les mains d’un musicien violent? Le matelas était rude, sous son dos, et une odeur particulière de sueur et de moisissure enveloppait les draps usés. Adélie n’avait pas même entendu la question, trop secouée par les événements pour réellement comprendre la tournure des événements. Déjà, elle se rapatriait au fond du lit, le plus loin possible de son bourreau, ses genoux contre sa poitrine et le visage relevé avec aplomb, défiante malgré son coeur apeuré qui battait la chamade dans sa poitrine et les larmes qui inondaient déjà ses grands yeux tristes. C’est en voyant l’épée brandie qu’elle échappa un sanglot, entre la plainte et la stupeur. C’était une lame bien affûtée et brillante, qu’il brandissait. Hypnotisée, la jeune Plume-de-Faucon ne parvenait plus à détacher son regard de celle-ci. Du bout des lèvres, pour briser le silence qui s’était installée, elle murmurait.

- Pitié… J’ai une petite soeur. Je t’en prie! Je dois m’occuper d’elle..

Elle aurait aimé se redresser, le défier. Elle aurait aimé fuir par cette fenêtre déjà ouverte, semblable à un appel à la liberté. Elle aurait aimé se lever, s’avancer vers lui pour lui prouver combien rejoindre la voûte céleste d’Anür ne lui faisait pas peur. Mais la réalité était toute autre. Immobile, Adélie en retenait presque son souffle alors que de lourdes larmes glissaient sur ses joues pâles, sans qu’elle ne le réalise. Elle se trouvait particulièrement sotte, à présent. Elle qui avait vécu plusieurs mois dans les bas-fonds de Marbrume, elle qui avait vu son frère se faire bannir pour avoir préservé son honneur. Avait-elle déjà oublié combien le grand méchant loup lui faisait peur? Là voilà qui suivait les conseils de Marion, une étrangère, et qui s’aventurait seule dans ce quartier, sitôt la nuit tombée. Si elle perdait la vie, ce soit, certes, elle prierait Rikni de s’occuper de son assassin, mais surtout, surtout, elle s’en voudrait d’avoir été la première coupable de sa triste fin, en étant aussi naïve et crédule.
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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  EmptyMar 16 Aoû 2016 - 15:20
J'annule ce RP pour diverses raisons. Malgré le fait que j'adorais cette plume.
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MessageSujet: Re: Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.    Une aventure malicieuse pour une chaste créature trop sage.  Empty
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