Marbrume


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 Flatter à rebrousse poil [Silas]

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Ancélie Dent-de-Loup
Ancélie Dent-de-Loup



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MessageSujet: Flatter à rebrousse poil [Silas]   Flatter à rebrousse poil [Silas] EmptyVen 17 Juin - 22:59
Pan après pan, grinçant, craquant, les derniers remords s'envolèrent pour de bon. Elle avait pleuré, oui. Elle s'était inquiétée, s'était étranglée dans ses mots et avait hésité sur ses phrases. Lorsque le sujet de conversation tournoyait autour de leur frère, les mots n'étaient pas aisés à sortir. Ils se murmuraient au creux de l'oreille, comme un secret qu'on tait à autrui et qu'on ne se raconte que sous une tente de drap, à la lueur d'une bougie. Amatéus, c'était leur petite histoire d'horreur, leur petit drame, leur petite craque au coeur, leur petite histoire d'amour, d'espoir, et la source de toutes leurs inquiétudes. Ancélie ne respirait plus que pour lui, ces derniers mois et devoir prendre du recul sur ce souffle lui donnait le sentiment d'étouffer. C'était le bon choix. Adélie l'avait compris, elle aussi. Elle ne s'y était pas opposé. Malgré tout, alors qu'avant, c'était la peur de ne pas le voir qui l'angoissait à chaque expédition, ce serait maintenant celle de le voir.

Mais voilà, ce n'était pas pour toujours. Déambulant dans les rues étroites de Marbrume, peu tentée de rejoindre céans les dortoirs de la Milice, la jeunette s'était livrée à certains risques et avait à présent la joue contre la brique et les genoux dans la boue. Elle n'avait pas son épée courte, seulement sa petite dague, bien dissimulée. Elle avait bien son capuchon, rabaissé à son dos, mais son armure était masquée partiellement par une cape dont elle s'était couverte. De toute façon, son armure n'était toujours pas propre. Il lui semblait qu'elle sentait encore la chair brûlée, et que la crasse et les tripes étaient toujours coincées dans les petits plis du cuir. Elle la frottait bien, elle la brossait bien, mais le carnage que Silas avait perpétré lui collait à la peau. Une façon de lui rappeler, pas après pas, coup d'oeil après coup d'oeil, ce qu'elle avait décidé. Une façon pour les Trois de l'empêcher d'oublier sa nouvelle résolution : obtenir de Silas ses enseignements, sa survie.

Et puis, comme s'Ils savaient et qu'Ils l'observaient, par-delà chaque paire d'yeux, elle le vit. Son souffle se suspendit. L'endroit n'était pas particulièrement propice à une rencontre pareille : elle revenait du Temple, certes, mais n'avait pas pris le chemin le plus évident pour rentrer, préférant s'égarer dans les rues secondaires. Par le fait même, elle s'était embourbée dans les ennuis. Depuis un mois, elle évitait soigneusement de quitter les rues principales. Elle évitait soigneusement là où les miliciens ne jetaient qu'un rapide coup d'oeil, angoissée à l'idée que ses mauvais choix lui retombent à la gueule. Or, après un mois, sa défense s'était baissée. Elle l'avait oublié, après une conversation difficile avec sa soeur, la tête dans les nuages, dans les inquiétudes, et ses pieds l'avaient guidées un peu trop loin, un peu trop creux.

Tenue solidement contre un mur par un homme tout quelconque mais assurément de mauvaise graine, son bras était replié derrière elle, douloureusement, et sa dague reposait à ses pieds, lâchée, échappée. Son minois s'écrasait contre la pierre du mur devant elle, éraflant son minois au passage. On ne s'embourbait pas de murmurer à son oreille, on gueulait juste, on riait à gorge déployé et on se félicitait de la prise.

- J't'avais bien dit qu'on se retrouverait, petite chienne.

Elle s'était mise à trembler. Quoi d'autre, en position d'impuissance, comme ça ? La mâchoire serrée pour s'obliger un minois neutre et arrogant, elle tremblait quand même. Les jambes molles et tendues à la fois, la crainte qui lui tordait les intestins et le coeur qui s'affolait plus que jamais.

- Qu'est-ce que j'vais faire, hen ? T'ouvrir le ventre et te laisser crever par terre comme t'as fait à Gus ? La Milice, elle se pointera pas. Ah ! Ou j'pourrais croquer le joli minois… et ainsi continuaient les sempiternelles menaces mêlant violence présumée et perversité, dont elle ne s'autorisait pas l'écoute, de crainte de mourir de peur par l'appréhension.

Puis, du coin de l'oeil, elle le vit. Silas. De le voir là, tandis que la lune commençait son ascension et que les étoiles illuminaient le manque de pavé lui coupa le souffle. Quelles étaient les chances, dans une rue aussi égarée, même si, d'une façon quelconque, elle menait au Temple ? Voilà qu'elle était dans la pire position de faiblesse du monde qu'elle tombait face à face avec celui face à lequel elle ne voulait - surtout pas - paraître faible. Non. Elle inspira un bon coup, papillonna des paupières à plusieurs reprises pour chasser sa crainte, puis releva le museau. Peut-être qu'elle ne se l'avouait pas, ou refusait de le voir, de peur de se tromper, mais elle lui faisait confiance, à cette brute-là, ce monstre-là, cette tornade-là, dont les émotions s'étaient éteintes. Et cette confiance, là, maintenant, elle en avait besoin. Pour se défaire de cette prise. Pour rétorquer avec aplomb. Pour écraser un pied. N'importe quoi. Insufflée d'une nouvelle confiance, d'un nouvel espoir, elle gonfla ses poumons.

- … Il faudrait que tu te dépêches, si tu veux m'faire quelque chose, ça commence à être long, le bla bla, lança-t-elle d'une voix forte, espérant qu'icelle rejoigne Silas, lui qui marchait le même sol.

Est-ce qu'il allait profiter du moment pour se dérouiller le poignet ? Ou peut-être qu'il la laisserait à ses ennuis, car si elle y crevait, elle n'était pas faite pour pire, pour mieux ? Croyant davantage à la dernière possibilité qu'à la première, elle tenta de recomposer sa force et d'évaluer son adversaire. Il était seul, contrairement à la dernière fois. C'était un avantage. Si seulement elle pouvait se déloger, reprendre sa dague, quelque chose… Mais, s'agitant, elle ne parvenait pas à se dégager du moindre centimètre. L'une des jambes du bandit était glissé entre les siennes, lui empêchant de rétorquer de coups de pieds en la plaquant au mur.

Une bouffée d'angoisse la souleva et la panique commença à gagner ses gestes. Elle se fit plus erratique. Sous l'agitation soudaine de sa prise, l'homme lui asséna un coup de coude à la tempe et la força à se tourner dos au mur, face à lui.

- C'bon. J'ai décidé, il plaqua une main à son épaule et pointa une lame à son ventre, contre son gambison qui faisait bien faible protection. J'te trou là, et pendant qu'tu agoniseras comme Gus l'a fait, j'rempli un à un tous tes autres trous.

Mais si la prise s'était relâchée, elle ne voyait pas de sitôt une façon de s'en tirer, brusquement tétanisée par la menace sexuelle. Pâle, la bouche entrouverte, elle ne trouva aucune arrogance à lui balancer à la gueule. Non, les larmes grimpèrent plutôt à ses yeux alors que, les lèvres sèches, elle implora. Pas lui, elle l'implorait pas lui. Non. Elle implora plutôt le dernier qu'elle aurait jamais voulu implorer, risquant une croix sur ses projets de mentorat. Mais il y avait plus important. La vie, par exemple.

- Silas…

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SilasMilicien
Silas



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MessageSujet: Re: Flatter à rebrousse poil [Silas]   Flatter à rebrousse poil [Silas] EmptyMar 21 Juin - 11:30
Si le quotidien avait peu à peu reprit sa place depuis l’expédition, enclenchant les engrenages bien huilés des habitudes, une fausse note restait. Cette note résonnait dans l'esprit de Silas, empêchant son esprit si prompt à l'abandon de passer à autre chose. Le souvenir de la mission précédente tournoyait dans son esprit, encore et encore, occultant le reste, obstacle à sa concentration. Mais ce n'était pas le souvenir de son carnage qui le hantait, non.. Ce n'en était qu'un de plus après tout, les morts sur la conscience, il en avait, et ils ne lui pesaient pas plus que ça.. Mais quoi alors ? Quel détail suffisant important, ou en apparence insignifiant, avait retenu son attention à ce point ?
Une silhouette maigrichonne. Celle d'une presque enfant, couverte de sang. La jeunette dont il avait ordre de s'occuper, et qui avait survécu au carnage. Les mots de cette gamine l'obsédaient. Une ombre..

Assis dans la cours de la caserne, son épée sur les genoux, la pierre à aiguiser guidant sa main dans un geste mécanique, Silas s'interrogeait encore sur cette gamine. Par les trois, il ne connaissait même pas son nom ! Alors pourquoi ? Pourquoi penser à elle ? Eleanore allait lui en vouloir d'avoir l'esprit occupé par une autre femme. Enfin, difficile d'appeler une femme ce bout de viande recouvert d'une armure de gamin.. Mais le fait que, il pensait à elle sans arrêt. Oh, pas de façon lubrique non.. Cela faisait bien longtemps que le désir avait déserté son corps.
Tant de question sans réponse qui troublait sa quiétude et qui en devenait insupportable..

Mais étrangement, comme une réponse fournie par les Trois, la gamine lui passa devant, sans le voir. Son regard était ailleurs, troublé par quelques inquiétudes dont il ne déterminait l'origine, le pas pressé vers les portes de la caserne.. Une question de plus, où allait-elle et pourquoi ? Mais c'était une question dont il serait aisé d'obtenir la réponse.
Sans plus réfléchir, Silas se leva, abandonnant la pierre à la place qu'il venait de quitter, l'épée retrouvant son fourreau, marchant dans le sillon de cette gamine si intrigante. Pour le moment, il se faisait discret, voulant découvrir par lui même. Par envie aussi de ne pas se justifier, d'avoir à parler le moins possible.

Il la suivit un long moment, l'attendant dans l'ombre d'une ruelle lorsqu'elle fit escale au Temple. Qu'avait-elle a dire à un prêtre ? Voulait-elle se recueillir ? Il fit passer le temps en réfléchissant à toutes les hypothèses, mais peu à peu son dos se raidissait tout comme ses mollets à force de rester debout et immobile. Mais bon-sang, que faisait-elle ?!
Elle sortit sur ce début d’énervement, l'air toujours aussi troublé, malgré le temps passé dans le Temple. La curiosité grandissante de Silas l’empêcha d'aller l'aborder tout de suite, celui ci voulant voir la suite des événements. Quel était le prochain but de cette gamine ? Rentrer à la caserne ?

Si c'était le cas, elle n'empruntait pas le chemin le plus facile, au contraire. Mais quelle idiote, ne lui avait-on jamais appris qu'empruntait ce genre de ruelle seule, et surtout quand on est une fille, ce n'était pas conseillé ? Voir même proscrit ? Et ce n'était certainement pas sa qualité de milicienne qui la sauverait, une gamine armé d'un couteau, ça n'impressionnait personne, et encore moins la population errant dans ce genre de ruelle.

Ce qui devait arriver, arriva. Un homme finit par lui tomber dessus. Pas particulièrement sale, il n'inspirait pas la confiance non plus, son regard malsain caressant la maigre silhouette de sa proie. Dans un premier sursaut, Silas s’avança un peu en avant dans la ruelle, avant de changer d'avis. Comment allait-elle s'en sortir ? Il lui semblait qu'elle l'avait vu, mais ce n'était pas le cas de l'autre. Alors Silas attendait, témoin étrange de cette scène à la fois violente et tellement commune. Il débitait ses menaces en la maintenant contre le mur, tandis que ses yeux à elle fouillait la ruelle à la recherche d'une solution, qui visiblement ne venait pas. Elle tenta la provocation, dans un ultime élan de courage mais le vice de cet homme fut plus fort. La menace d'un viol emporta les quelques miettes de courage durement acquise. Silas put voir la peur dans ses yeux.

Eleanore avait-elle eu le même regard au moment de subir les sévices de ces hommes ?

« Silas.. »

A ce moment, le souvenir et la réalité ne firent plus qu'un, cet homme était de la même espèce que ceux ayant attaqué sa fiancée. Et il méritait le même sort.
Malheureusement pour lui, il ne comprit que trop tard qu'il n'était pas seuls avec sa proie dans cette ruelle.
La main de Silas s'abattit violemment sur son poignet, le forçant à lâcher son poignard dans un cri vite étouffé par le bras puissant enroulé autour de sa gorge. De chasseur, il devenait proie.
Silas l'écarta de la gamine effrayé pour l'écraser contre le mur d'en face, la violence de l'impact l'assommant à moitié. Une fois de plus, la rage reprenait le dessus, écartant tout le reste. La folie furieuse reflétée dans ses yeux ne laissait que peu d'espoir à sa victime sur son sort prochain.
Mais avant.. Avant il allait payer de ses intentions.

Silas lui saisit la tête pour la percuter une seconde fois contre le mur et une troisième, et une quatrième.. Jusqu'à ce qu'elle dodeline mollement sur son torse, pas mort, mais plus très vif non plus.

« Qu'est-ce que je pourrai te faire maintenant ? Hein ? Une idée ? »

Une main appuyée sur sa gorge, il sortit son poignard de la seconde, gardant son épée fraîchement aiguisée pour plus tard.

« Je pourrai.. Te couper les couilles. J'aime bien ça. Visiblement, tu les aimes bien aussi non ? A vouloir les foutre partout.. »


Il fit descendre la pointe de son poignard du haut du torse jusqu'à la bosse déformant le pantalon, appuyant doucement la lame contre la toile, pas assez fort pour la tailler, mais suffisamment pour lui faire sentir le poids de la menace.

« Combien de femmes tu as violenté jusqu'ici ? Parce que tu as l'air habitué. Et ça ne me plaît pas. Pas du tout même. »


Une pression plus forte, la toile qui se déchire, le cri pitoyable de l'homme. Et le ton toujours aussi froid de Silas.

« Alors ? Qu'est-ce que ça fait de ne plus pouvoir rien faire ? Victime des désirs d'un autre ? Et si tu savais tout ce que j'ai envie de te faire subir.. Je pourrai m'inspirer de ton idée, à savoir t'enfoncer ce poignard dans tous les trous ? Ça te plaît hein ? »


La main resserrant son étau sur la gorge de l'homme empêche de crier. Mais ses yeux parlent pour lui. Oh, que Silas aime cette expression de terreur ! Qu'est-ce qu'il aime infliger ce genre de sévices à cette vermine.. Peu de chose lui font encore ressentir du plaisir, mais ça.. Ça en fait partie.

« Pi.. Pitié.. »

Un éclat de rire retenti. Mais un rire sans joie, ou seule la consternation ressort.

« Pitié ? Tu voudrais que j'ai pitié de toi ? Est-ce que tu allais avoir pitié d'elle toi ? HEIN ?»


La rage relativement maîtrisée jusqu'ici explose. Ils n'ont pas eu pitié d'Eleanore eux. Alors pourquoi Silas le devrait ? Sa patience vole en éclat, laissant toute la place à la colère.

« Je vais te saigner comme le porc que tu es, tu as compris ? Que tu ne reposes plus jamais ton regard sale sur la moindre femme, que jamais plus tu ne puisses en toucher une seule ! Je n'aurai JAMAIS pitié des bâtards de ton espèce, et j'espère que Rikni saura t'accueillir. Que ta mort soit bien plus douloureuse que ta misérable vie. »


Sur cette dernière sentence, Silas enfonce son poignard dans le corps tremblant. Une fois, puis encore une, puis encore une, puis encore une.. Jusqu'à ce que sa soif de sang soit assouvie.
Il laisse retomber le corps secoué de spasmes à ses pieds, essuyant la lame de son poignard sur le veston du futur cadavre.

Puis il se souvient de la présence de la gamine, qu'il avait totalement occulté jusqu'ici, trop occupé à son meurtre commis de sang-froid. Un rapide coup d’œil lui permet de voir qu'elle aussi et légèrement tremblante, toujours sous le choc de ce qu'il vient de se passer. Décidément, cette enfant est toujours au première loge de ces déchaînements de violence.

« Viens, faut pas qu'on reste ici. »


Il range son poignard et lui attrape le bras pour la pousser à sortir de la ruelle, loin du corps encore agonisant. Il ne sait que faire, quoi dire dans ce genre de situation. Après tout, cela fait bien longtemps qu'il ne s'est pas montré avenant avec quelqu'un..

« Hum. Faut pas se balader seule dans l'coin. Mais tu l'auras compris. J'espère. »


Silas ne sait pas où amener ce corps en apparence si faible et pour le moment silencieux. Il opte donc pour une auberge non loin, espérant que la lumière et la chaleur lui feront plus de bien que ses mots si maladroit. Il profite de l'abreuvoir destiné aux chevaux pour effacer les dernières traces de sang sur ses mains puis la fait rentrer, choisissant une table à l'écart, près de la cheminée.

L'auberge est relativement propre, pour le Larbourg, et les gens attablés trop occupés par leurs affaires pour s'occuper d'eux. Ici, la discrétion est de mise et c'est tant mieux. De toute façon, le regard noir et inquiétant de Silas est certainement le meilleur rempart pour éloigner les curieux.

« .. Ça va mieux ? »
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