Nom : Coeur D'argent
Prénom : Eväna
Âge : 27 ans
Sexe : Féminin
Rang : Comtesse
Famille : Dernière porteuse du nom

Née en tant que noble, on lui a toujours appris que la première chose que l'on retenait chez quelqu'un était son apparence physique et qu'elle se devait être irréprochable pour la Cœur d'Argent, chose qu'elle n'a que peu appréciée durant toute sa jeunesse, assumer le regard des autres, car bien que noble, Eväna n'a jamais été vraiment comme toutes les autres filles de nobles. Elle avait beau porter des robes aussi radieuses que la lune ainsi que des bijoux à faire vibrer le cœur de la classe inférieure, rien n'y faisait, le regards des autres étaient toujours emplit de dégoût ou bien même d'une très faible lueur de curiosité mélangée à de la peur, pour son plus grand malheur et qu'importe les efforts qu'elle aurait pu faire, le regard des gens ne se pose que sur ce qui les intéressent vraiment. Depuis bien longtemps, Eväna possède des marques étranges qui lui strient le corps pour une raison bien gardée des Cœur d'Argent, maltraitances, brûlures, certains pensent même qu'il s'agirait d'une enfant portant un démon en elle et bien que rumeur, cette soit disant histoire s’ébruita bien vite et fut bientôt ce que tous pensaient de la jeune Eväna qui n'eut de choix que de subir ce mensonge grotesque.

Au delà de cet aspect physique qui l'a longtemps tiré vers le bas, la Coeur d'Argent est loin d'être laide. Elle possède un teint légèrement mate qui s'illumine au moindre rayon de soleil lorsqu'il touche sa peau, des yeux d'un bleu azur profond et captivants ne fait que sublimer son visage aux traits fins et gracieux. Durant son enfance Eväna a du porter les cheveux courts, ce qui n'est plus le cas aujourd'hui, sa chevelure brune lui arrive juste en dessous de sa poitrine. Sa silhouette est svelte avec quelques rondeurs aux endroits qui pour certains pourraient être intéressant mais qui pour elle ne sont que d'abjectes handicaps.

Eväna bien qu'aimant se faire belle, préfère de loin un bon ensemble de cuir de bonnes mains dans lequel bouger n'est pas un problème qu'une robe aux milles dorures qui au delà de l’empêcher de respirer correctement n'est pas des plus aisées pour marcher, ce qui ne lui empêche pas d'en porter lorsque l'occasion lui oblige lors de réceptions ou autres, mais en dehors de ces mondanités la jeune femme préfère l’aisance à la bienséance.

Le blason de sa famille, est un grand cerf blanc aux cornes immenses, lors de très grands événements il n'est pas rare de voir Eväna porter fièrement les bois d'un cerf comme ornement distinctif.

Il est très dur de discerner et de comprendre la personnalité de la jeune femme, tout comme la lune, elle se décline en plusieurs phases.

Froide, c'est ce que l'on pourrait penser d'elle au premier abord, Eväna n'est pas du genre à s'exprimer facilement avec les gens à qui elle n'attribue pas sa confiance, et en dehors de sa famille, elle ne s'est jamais vraiment ouverte à quelqu'un. Longtemps repoussée par la caste des noble qui est la sienne, il lui sera plus facile de converser avec les gens du peuple qu'avec les gens de sa classe, d'ailleurs elle a beaucoup de mal à vivre parmi eux et rejette un peu son rang de comtesse. Lors de réception, Eväna ne se mêle que très rarement aux autres, elle n'a pas cette façon d'ouvrir la discutions de façon spontanée et naturelle, il se trouve être pour elle une corvée plus qu'autre chose.

Méprisante envers les hommes, à cause de son éducation la jeune femme a beaucoup de difficulté à ne pas être méchante envers la gente masculine, bien que très tôt on lui a inculqué que les hommes étaient au dessus des femmes dans tous les domaines, c'est une chose qui pour elle reste en travers de sa gorge. Ce n'est pas pour autant qu'elle s'entend mieux avec les dames de la cour qui sont bien trop prétentieuse et hautaine à son goût.

Fière, sachez une chose, il est très dur de faire comprendre a une femme qu'elle a tord, mais il est encore moins facile de lui faire admettre à celle ci. Sa condition de femme l'ayant beaucoup blessé dans son enfance, Eväna ne se soumet pas facilement en dehors de la hiérarchie politique, elle ne doit de compte à personne, elle ne se veut pas être la femme d'un époux pour lequel elle devrait être la gentille et polie 'servante'.

Guerrière, ne jamais renoncer, se battre pour les intérêts qui lui son honorable, étaient les maîtres mots de ses professeurs lorsqu'elle était enfant. Éduquée principalement comme un garçon dans certains domaine, Eväna sait se battre et malgré son apparence svelte et fragile, la jeune femme manie bien les armes principalement l'arc et les dagues, l'épée aussi bien qu'elle se trouve trop lente avec une arme de cette envergure. Elle n'accepte pas la défaite ou du moins quand celle ci n'est pas honnêtement gagnée.

Croyante, elle l'est bien qu'elle n'aime pas le montrer, non pas par honte, mais plutôt comme quelque chose qui la touche directement, elle ne plaisant pas avec la religion. Eväna se rend même souvent au temple de la Trinité qui est sa religion depuis toujours, ce n'est pas qu'une simple croyance pour elle, mais une façon de vivre et d'agir au quotidien. Elle a cette conviction que tous ces actes sont vus et seront jugés un moment ou un autres, elle est prête à faire bien des choses  avec la foi.

Fragile, c'est sûrement le trait de caractère que l'on ne devine pas chez elle et même sa plus grande faiblesse. Tout ou presque lui tient a cœur, elle se bat pour le bon et combat le mal, mais toute chose a un moment ou un autre à besoin de souffler et de se reposer, Eväna a beaucoup souffert enfant, un mal qu'elle n'a jamais pardonné et qui la hante depuis. Elle ne le dira probablement jamais a cause de sa fierté, mais la jeune femme a toujours eu un vide au fond d'elle qui n'a jamais été comblé, l'amour d'un père ou celui d'une mère.

Malgré tout cela, Eväna reste humaine et il faut bien plus que des mots pour la comprendre et l'apprivoiser, ses réactions sont changeantes selon les personnes et les lieux. Cependant, elle reste une femme d'une grande fidélité et d'une volonté d'acier.

« C'est une fille.»

Un homme au visage fatigué et marqué par la fatigue releva la tête qui, jusqu'alors, était posée entre ses deux grandes mains comme ci elle ne pouvait tenir debout seule. Il se leva, cette annonce lui avait donné un coup d’énergie, cette dernière à l'aide d'un poing finit dans le mur de brique d'une force qui aurait pu lui briser les phalanges. Ses yeux d'un brun ténébreux presque noirs se retournèrent vers le médecin qui ne bougea pas d'un pouce avant d'indiquer la chambre d'une main. L'homme connaissait bien le chemin, c’était sa maison après tout, il passa sa main dans ses cheveux avant d'entreprendre ce périple qui lui semblait être insurmontable, la déception se lisait nettement sur son visage. Qu'avait-il fait aux dieux pour obtenir une fille ? Lui qui avait toujours désiré un petit garçon, un homme un fort qui serait combattre pour les intérêts de sa famille et du peuple, au lieu de cela, il aurait une petite pleurnicheuse qui vagabonderait aux bals et soirées du palais, une fille ne pouvait faire briller le blason familiale ailleurs que lors d'un mariage, et alors il en serait fini de sa lignée.

La chambre était décorée au goût de la comtesse qu'était alors sa femme, une belle et douce femme du nom d'Asylia, une femme à la peau légèrement teintée par le soleil, et aux yeux bleus si clair qu'ils auraient pu paraître blanc au soleil. Dans tout le pays il n'y avait de femme aussi belle, du moins pour le cœur de Caïus Cœur d'Argent. Le sourire d'Asylia était radieux alors qu'elle portait l'enfant contre elle, il ne l'avait jamais vu aussi rayonnante excepté peut être le jour de leur mariage. Il sourit en s'approchant tendrement de son épouse et de son enfant, voir sa belle ainsi lui fit oublier un court instant son orgueil, peut-être arriverait-il à faire obstacle du sexe de l'enfant, bien que cette situation le mettait mal à l'aise. Il embrassait son épouse sur le front d'un signe protecteur, puis regardait l'enfant en passant une main sur sa petite tête.

« Elle sera probablement aussi belle que sa mère. » dit-il d'une voix qui se voulait rassurante.
« Elle sera bien plus que ça, note petite Eväna. » souffla t-elle doucement en soupirant contre l'oreiller qui la soutenait.






« Plus haute l'arme, on ne laboure pas les champs avec Eväna. »
« Elle est trop lourde. »
« Je ne pense pas que ce soit la réponse attendue, ton père n'est pas aussi doux, alors fais un effort. »

Eväna leva l'arme devant elle avec ses deux mains, il lui était encore compliquée de tenir fermement sur ses jambes et garder un équilibre avec une arme de plusieurs kilos dans ses mains. Elle et son professeur d'armes s’entraînaient dans le jardin de la résidence, le soleil était au rendez-vous, la sueur commençait délicatement à perler dans la nuque de la petite qui était à peine âgée de 10 ans. Son professeur asséna quelques coups qu'elle avait pour but de parer ou d'esquiver, les exercices étaient simples mais éprouvant au bout de plusieurs heures d’entraînement et la fatigue commençait à se faire ressentir.

Beaucoup trouverait l'idée incongrue d’entraîner une fille au combat, mais il a toujours été ainsi avec Eväna, bien que cette dernière ne présentait aucune disposition au combat et aux quelconques autres activités réservées principalement aux hommes de la caste des nobles son père l'y avait toujours poussé. Il ne l'a jamais vraiment accepté comme sa fille, ayant toujours rêvé d'avoir un garçon a qui lui transmettre tout ce qu'on lui avait appris a lui, il a jeté son courroux sur Eväna, lui inculquant les valeurs et les devoirs d'un homme, allant même jusqu'à lui couper les cheveux. Asylia avait une santé fragile et ne voyait que très peu sa fille, se fiant aveuglement aux dires du père qui lui assurait qu'Eväna avait une éducation digne de ce nom, et elle en avait une, bien que plus dure que ceux des autres enfants. D'un côté on lui apprenait les bienséances des rendez-vous mondains, et de l'autre, les rudiment de la chasse ou bien comment se servir d'une épée.

Bien qu'innocente au début, Eväna comprit bien vite que quelque chose clochait chez elle. Plutôt réservée, elle ne dit rien à personne, et continua, tous les jours de s’entraîner pour peut-être rendre son père fière d'elle, ce qui malheureusement n'arriva pas, ce dernier bien trop occupé ne voyait que trop peu l'avancée de sa fille. Avec le temps il était même compliqué de savoir si cet homme qu'elle appelait père se doutait qu'il avait un enfant, il passait la plupart du temps en extérieur ou bien avec sa femme dont sa santé était de plus en plus déplorable chaque jours. Les seuls moments passés en famille était le dîner, bien que rapide, Caïus arrivait souvent en retard, ou alors prenait quelques morceaux de pains et apportait un plateau à Alysia directement dans sa chambre, laissant Eväna seule à la grande table de réception.

Durant une grande partie de son enfance, Eväna se maudit, de ne pas être ce que son père aurait voulu qu'elle soit, un homme. Elle aurait été prête à tout pour le rendre heureux au moins une fois, le voir souriant, aimant, mais tout ce qu'elle gagnait était des reproches. Rejetée par sa famille, elle le fut aussi par les autres, enfants ou même adultes de la noblesse, préjugés et ragots autour de sa personne, il ne lui en fallut pas plus pour la briser. De jour en jour, le comportement de l'enfant changeait, renfermée, isolante, méprisante, tout ce qui lui aurait apporté un peu d'intention, mais rien n'y fit. Elle grandit dans un environnement sombre, la ou personne ne lui a vraiment donné sa chance, ou bien même ne serait-ce qu'un espoir, une lueur. Elle vivait dans le remord de n’être ce qu'elle appelait qu'une aberration.








« Il s'en est allé, mes sincères condoléances ma chère. »
« Ce n'est rien, son heure était arrivée. » répondit-elle d'une voix qui ne trahissait aucune émotion.

Le médecin lui annonça par la suite que des hommes viendraient demain pour emporter le corps de son défunt père, ainsi que pour préparer l'enterrement du Cœur d'Argent, qui par sa mort rejoindrait son épouse de le caveau familiale. Eväna avait bien grandi, approchant sa vingt cinquième années. Sa mère était morte un an plus tôt emportée par une fausse couche, sa santé fragile ne l'avait que guère aidée, elle avait versée une larme pour sa mère, étrangement elle ne ressentait rien pour ce qui était de son père. Il avait été accablé par la mort Alysia ainsi que de son enfant, Théo, mort né. Son petit frère, et par la même occasion, le réel successeur de la lignée, lorsqu'elle y repense aujourd'hui, elle ne sait pas si elle aurait pu l'aimer comme un frère. Les mois passant, la santé de Caïus n'avait fait que diminuer, il ne mangeait plus et n'avait plus goût à la vie, Eväna s’était préparé à ce qu'on lui dise cela.

Étrangement, elle se sentait à cet instant précis plus libérée que peinée, il ne lui manquerait pas, et son quotidien de vie ne serait que trop peu modifié. Elle gérait déjà depuis un petit moment les finances, et les affaires de la famille, bien qu'elle devait obéissance à son père, ce dernier était trop faible pour lui interdire de sortir ou de l'obliger à veiller sur lui, chose qu'elle aurait décliner.

Le passe temps de la téméraire Eväna était la chasse, se sentiment de ne faire qu'un avec l'environnement entourant, de marcher au pas, éviter les brindilles et les feuilles pour ne faire aucun bruit et approcher sa proie au plus près sans se faire remarquer avant de décocher une flèche pour la planter en plein cœur pour ne pas faire souffrir la bête plus qu'elle ne devrait. Le belle brune ne chasse pas simplement pour le plaisir, lorsqu'elle le fait c'est uniquement pour se subvenir à ses besoins ou bien elle traque uniquement les bêtes sans pour autant les tuer.

Quant à ces 3 dernières années, rien n'a réellement changé pour elle, bien que ses parties de chasses ne soit que trop peu tolérées par les gardes de Marbrume, laisser sortir une noble par delà les murs n'est pas vraiment une bonne choses par ses temps de misères. Quoiqu'il en soit, la belle a plus d'un tour dans sa poche et trouve toujours le moyen de s'échapper des remparts grisonnants de la ville. Pour ce qui est des Fangeux, elle ne les redoute pas vraiment, pour elle ce n'est qu'un dessin voulu par les dieux, bien que se retrouver face à ces choses probablement hideuse est une idée qui lui déplaît, elle ne pèse pas le risque des ses escapades en territoires dangereux. La solution qu'on lui propose ? Rester cloisonnée dans une maison ou elle ne se sent pas chez elle et ou chaque recoin ne lui rappelle que des souvenirs affligeants. Il est impossible de faire comprendre à un loup que sa place est dans sa cage dorée alors que cette dernière à la grille ouverte.

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