Marbrume


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 L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge

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Philippe de Tourres
Philippe de Tourres



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MessageSujet: L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge   L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge EmptyMer 13 Juil 2016 - 22:15
Le petit Thomas était debout sur la pointe de ses pieds de manière à pouvoir mieux observer son col dans la glace. Ses quinze années faisaient de lui un bout d'homme en pleine croissance, et malheureusement, il y avait peu de nourriture pour sa croissance. Pourtant, voilà qu'il trônait déjà à 1m65 du sol, ce qui était étrange pour beaucoup de gens, vu que son père, Thibaut de Tourres, était lui-même assez petit et trapu.

Mais parce que son père c'est pas Thibaut. Mais ça vous deviez probablement déjà le savoir.

Le jeune garçon était donc en train de se vêtir, en ajoutant sur ses épaules un tout petit manteau rapiécé de partout, pour qu'il puisse s'adapter à sa taille frêle et légère. Le pauvre garçon se regardait torse-nu dans le miroir. Il était chétif. Il avait la peau mate, et les côtes ressortaient sous sa peau. Il avait des cheveux courts, quelques poils de barbe qu'il avait rasé de près, et tout chez lui paraissait très fin, même ses doigts, longs et doux. Incroyable. Il ressemblait pas du tout à un écuyer, à un jeune homme combatif comme un noble se devrait de l'être. Une vie passée dans la sécurité d'un château, loin de tout, avait fait de ce pauvre gamin une ombre translucide, apeurée, timide et timorée.

Philippe le regardait un peu de loin. La porte de la salle de bain était grande ouverte, et ainsi, le grand haut-prêtre pu observer sa progéniture en étant adossé au mur, ses bras bien croisés. En voyant ainsi son « frère » en train de se préparer, il ne put s'empêcher de tourner lentement la tête de droite à gauche, en arborant sur son visage une grimace figée.
Dieux qu'il détestait voir ça. Il en voulait à Blaise de n'avoir pas fait de lui un vrai homme, mais Blaise lui-même était une sale lavette lâche et frêle. Quelle famille. Lui-même, Phil', il était grand, pas bien large non plus, mais il ressemblait pas à un putain de gressin qui allait se briser n'importe où. Il avait plus un physique d'épée, de longue épée, élancé, fin, mais pas fragile. Comme le physique de ses ancêtres normalement. Comme un physique normal, attendu d'un homme d'armes qui sert son seigneur-lige. Comme c'était triste de voir ça.
C'est donc pour ça que le prêtre s'approcha et toqua sur la porte ouverte. Thomas se retourna d'un coup, terrifié, prostré, comme un chaton qui venait de voir un chien. Les deux restèrent à se regarder silencieusement. Phil se fit grand, les épaules en arrière, les mains dans le dos, et parla avec un ton sec et sévère.

- T'as fini ?
- O-Oui frère. J'ai fini.

Il se dépêcha soudain, pour se recouvrir d'un beau doublet blanc, malheureusement un peu froissé mais parfaitement propre, et se prépara à partir en trombe. Mais il avait juste devant lui le grand Philippe qui lui barrait la route.
Au grand dam du prêtre, Thomas détestait son « frère ». Enfin, non, il le détestait pas... Il était terrifié par lui. Il avait tout tenté, Philippe, pour se rapprocher de lui, pour tenter de... Bah, d'avoir un semblant de relation avec lui. Rien à faire. Rien. On aurait dit qu'il se chiait dessus à chaque fois qu'il croisait le haut-prêtre. Pourquoi bordel ? C'était sûrement ce connard de Blaise qui disait des choses sur lui, dans son dos ! Ah ça, il en était persuadé notre prêtre !

- Thomas, je... Est-ce que ça te dirait, que...
Que je t'entraîne un peu, à te battre ?


Il resta silencieux, le petit. Sa bouche se muait, comme s'il tentait de sortir quelques mots du fond de sa gorge, mais rien à faire.

- Enfin, tu sais... Tu as l'âge d'être écuyer maintenant, et je pensais que tu pourrais... Servir un maître. Et pour ça, eh bien, il faudrait que tu te mettes en forme.
Tu es d'accord ?

- C-Comme vous voudrez, frère...
- Non mais ! C'est pas comme je veux ! C'est !

Il avait grondé, merde. Philippe ferma les yeux, plissait ses sourcils, avant de soupirer. Il tentait, il tentait le plus possible de faire un sourire et d'avoir un ton un peu plus... Léger.

- C'est comme tu veux ! Moi ça me ferait plaisir !
- Comme vous... Enfin... J'veux dire... Oui frère.

Allez. Lui parler maintenant. Philippe s'agenouilla un peu pour se mettre à sa hauteur.

- Tu... Tu as fait quoi de beau aujourd'hui ?
- Rien de spécial, frère.
- Tu... Tu as revu Luna Montoya depuis la dernière fois ?
- Non frère.
- Elle est gentille, n'est-ce pas ?
- Oui frère.

Putain parler avec ce gamin c'était trop chiant. Toutes ses réponses étaient bredouillées, dites laconiquement. Il avait toujours peur de dire quelque chose qui vexerait son frère. Mais pourquoi ?! Bon sang, c'est pas comme si le haut-prêtre le battait, tout au plus des fois il le punissait en l'envoyant au coin, mais là ça allait loin !
Ça brisait le cœur de Philippe. Ouais, vraiment. Il avait envie de l'agiter dans tous les sens. Pourquoi il réagissait comme ça ?! C'est quand même pas difficile de sourire à son père !
À son frère, je veux dire !

- C'est...
C'est bien.
Va finir de te préparer.


Le Philippe dégagea la porte et alors Thomas s'enfuit d'un pas rapide. Bordel maintenant le prêtre avait envie de chialer. Ou alors de péter un truc. Ou alors de boire.
Boire c'est tellement cool. C'est tellement bien... Ça adoucit les mœurs.

L'alcool est une illusion, un simple échappatoire, il ne résout jamais rien. Il handicape et il détruit. Souvenez-vous donc de la vue de ces mendiants ivrognes, qui rêvent tout éveillés.

Ouais les Saintes-Écritures aussi détendent. Mais l'alcool c'est bien aussi.
Est-ce que Philippe était alcoolique ? Tiens, posons-nous cette question. Ça veut dire quoi être alcoolique ? Il buvait pas tout le temps, il ne se sentait pas obsédé par l'alcool. Mais ces derniers temps, c'est vrai, bah, il avait une descente un peu sèche, un peu rapide... Bien sûr prendre du vin doux c'est normal, tout le monde le fait. Mais lui, c'était plus que ça. Il buvait pour boire. Il buvait pour atteindre ce sentiment d'ivresse où il se sent plus détendu, plus calme.
Et puis après il boit trop. Et il devient violent. Ou triste.
Pourquoi est-ce que je raconte tout ça sur la vie de ce type ? Parce que la dernière fois qu'il avait vu Avdokeai Von Elrich, il avait but comme un tonneau. Il était, heureusement, rentré chez lui avant d'avoir pu faire une connerie, mais avait passé le reste de l'après-midi à ronfler sur un canapé, puis il avait vomi, puis il avait eut un sacré mal de crâne. Lorsque le dernier souvenir qu'on a avec quelqu'un c'est une gueule de bois, ça fait réfléchir.

- T'es prêt Philippe ?!

- Oui, oui, j'arrive !
- Ouais dépêche-toi !

Mathilde, sa sœur, lui criait dessus depuis le rez-de-chaussée. Il y avait quelque chose dans sa voix... Rauque, une pointe plus grave que d'habitude, elle pourtant habituée à piailler avec un ton assez doux et suave. Ouais, elle non plus n'était pas ravie de ce dîner.
C'est pas qu'elle était pas ravie du dîner, non, il ne faut pas exagérer. Mathilde adorait Avdokeai. Elle l'adorait, elle pensait tout le temps à elle, venir chez elle était un sacré plaisir. Non, ce qui lui mettait la gorge dans un étau, c'est que la noble ait invité Philippe, comme ça, dans son dos, sans lui prévenir. Bien sûr, c'était elle qui avait envoyé son prêtre de frère pour tenter de venir en aide à la cadette des Von Elrich, mais tout de même, qu'il cherche à s'imposer comme ça, elle était pas contente. Peut-être qu'elle s'imaginait des trucs. Elle était assez paranoïaque de nature, Mathilde, faut l'avouer...
Mais en fait, elle ressentait un sentiment pas normal. De la jalousie. C'était complètement con. Elle était lesbienne et n'irait sûrement jamais avouer ses sentiments pour la baronne, alors qu'à l'inverse, son frangin était totalement fermé au péché et n'irait probablement jamais rien faire avec elle. On aurait dit une pièce de théâtre particulièrement débile.
Heureusement que Mathilde n'avait que ça à se soucier ! Elle, elle ne vivait pas dans la pauvreté la plus absolue. Les Tourres étaient loin d'être riches, hein. Ils vivaient dans un petit manoir, avaient un seul domestique, et s'occupaient eux-même de se faire à manger (Et leur bouffe était pas variée), leur lessive et tout le tralala. Ils avaient des chevaux, mais ils étaient obligés de les louer à d'autres nobles pour pas crever la dalle, pour se faire des revenus. Mais quand même, ils avaient un certain niveau de vie.

Ah, je parle, je parle, je pars dans des délires et l'intrigue avance pas. Philippe termina de se préparer. Lui aussi portait des habits de nobles, en cuir et en lin, mais beaucoup mieux taillés. Malheureusement il s'était pas fait propre. Il gardait sur sa face une barbe de plusieurs jours, pas droite, pas taillée. C'est peut-être pour ça que Mathilde avait grimacé en voyant son frère descendre de l'escalier en trottant.

- Mathilde, tu es splendide.
- C'est ça. T'es enfin prêt ou on doit encore t'attendre ?
- Je. Suis. Prêt.

Il cachait son impatience derrière un énorme sourire faux-cul, avant d'approcher sa tête et de faire un bisou sur la joue de sa sœur.
C'est vrai qu'elle était splendide. Ce n'était pas une exagération. Elle avait sorti une bien jolie robe jaune, très longue, un peu échancrée sur sa petite poitrine, qui descendait jusqu'à ses chevilles. Ses longs cheveux de jais, bouclés descendaient eux le long de son dos, et elle tentait, tant bien que mal, de faire un joli sourire. Un sourire qui était visiblement très très faux ; Ses yeux souriaient pas avec elle.

C'était géant. Philippe mal à l'aise, Mathilde mal à l'aise, Thomas mal à l'aise. Visiblement ça allait être une super soirée.

- Il... Il vient pas Blaise ?
- Non.
- P-Pourquoi ?
- Demande à ton frère.

Mathilde ouvrit une armoire le temps de s'enfiler un châle autour du coup. Thomas regardait avec des yeux de chien battu vers son frère tout droit comme une statue.

- Blaise est occupé ce soir. Et de toute façon, je n'aurai pas apprécié qu'il vienne.

- Oui frère.

Il ne demandait même pas pourquoi. Encore une fois, il avait les jetons, trop peur de froisser ton frangin. Plus fragile qu'un biscuit ce gamin...

- Bon. Allez, allez, on y va !


Mathilde ouvrit la porte en premier, et s'échappa dehors. Pas de gardes, pas de calèche, pas d'escorte, même pas un domestique. De toutes façons les Tourres n'avaient le salaire que pour se payer un seul domestique, un ancien pote de la famille, qui a toujours été ici.
Et donc ils se cassaient dans les ruelles propres et assez vides, peu éclairées, en pleine soirée, marchant sur cette jolie Esplanade. Et c'était fou comment Thomas et Mathilde se ressemblaient. Ils avaient exactement la même tronche un peu brunâtre, métissée, mate. Rien à voir avec Philippe, qui lui était bien blanc, bien racé, un bon produit des Langres.

Bref.

Le trio arrive devant le manoir bien plus luxueux et bien plus richement décoré des Von Elrich. Ils se présentent devant la porte d'entrée, et aperçoivent un portier qui se tient devant. Philippe le reconnaît, c'est le même pingouin que la dernière fois. Il se place derrière ses deux frangins et les pousses jusqu'au jardin, parce que ces deux cons se sont arrêtés un moment pour tout observer.

- Monseigneur Philippe.
- Mon fils. Nous étions attendus.
- C'est cela. Si vous voulez bien me suivre.

Et ainsi ils entrèrent dans le joli vestibule, qui changeait beaucoup du minuscule couloir de chez eux. Mathilde était déjà venue, Philippe y avait déjà mis les pieds une fois, mais le Thomas, il arrêtait pas de regarder partout, de bouger la tête constamment, comme une poule dans son poulailler.

Tiens. Est-ce que c'était une poule qu'on allait becqueter ?
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge   L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge EmptyJeu 14 Juil 2016 - 2:29

L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge

Avdokeai&Philippe

Mon très cher Baron de Tourres :

Comme je vous l'ai dit lors de notre dernière entrevue " ce n'est que partie remise." Ainsi je vous prie personnellement de bien vouloir vous joindre à moi ce mercredi soir pour un dîner en ma compagnie ainsi que celle de quelques membres de ma famille. Aussi cette invitation s'adresse tout autant à Mathilde qu'à vos frères dont je me languis de faire la connaissance tant ma chère amie votre sœur m'en parle si souvent.

Au plaisir de vous revoir.
Amicalement votre.
Baronne Avdokeai Feodra Von Elrich.





Une écriture enroulée et féminine quasi calligraphiée tant l'esthétisme porté à ces tâches d'encre était remarquablement particulier malgré le message bref, La missive fût envoyée pas moins d'une semaine après que le haut prêtre eut visité la demeure familial de la baronne. Cette coquette et imposante bâtisse d'une architecture toute singulière presque original en comparaison avec les autres manoirs, acquise par le patriarche en héritage de ses aïeux s'était vu ironiquement transformée en demeure secondaire pour ces natifs de la ville connu pour leurs riches galas et la proximité qu'ils entretiennent avec le Duc en bons et loyaux serviteurs et ce suite à la subite prospérité des exploitations minières ainsi que des activités agricoles (vignes essentiellement)qui parachèvent habilement les entrées croissantes de revenus alimentant les caisses de cette noblesse qui s'étale assez pompeusement en richesses de bien des manières : Toilettes en tissu nobles, bijoux , armes chaussés de pierres précieuses et autres vanités qu'on juge excessive. Henry Von Elrich s'est installé ainsi dans le domaine extérieur il y'a de cela presque 90 ans et a supervisé depuis le château toutes transactions commerciales assurant un héritage des plus conséquent à son fils et héritier l'impitoyable Rhaegar, malheureusement le cours de cette vie tranquille et opulente prit fin de manière brutale et subite suite à l'apparition de la Fange, fléau pour les hommes et pour les affaires.


Avdokeai se remémore encore les lumières des hautes fenêtres du château happées par la présence de grossières planches en bois servant de barricades et de protections, la panique, les cris et les lamentations, les contes exagérés décrivant ces bêtes humanoïdes, les serviteurs qui accouraient pour transporter des coffres dans la cour afin les attacher solidement à des charrettes, sa mère la douce Eleanor un châle jeté sur ses frêles et étroites épaules qui précipitamment se saisissait de ses parures ainsi que ceux de sa fille en des gestes à demi perturbé par le tremblement d'une peur qui marquait son visage subitement vieilli. Les dieux furent cléments leur permettant d'emporter avec eux de quoi pouvoir reprendre un train de vie normal aidé par les De Vauront sombre famille pourtant allié à la leur et ainsi apprécier l'air de la ville et ses intrigues dans le chichement décoré manoir, beaucoup se murmurent : comment peut-on vivre ainsi couper de la source même de ses revenus ? Les secrets les mieux gardés sont parfois les plus sombres. Si la petite rouquine se complait dans l'acquisition d'un bordel, imaginez la fourberie des frères Von Elrich ?

" Dis moi Edgar, Pourpre ou Bleu Roi ? J'hésite."

" Bleu Roi. "


Edgar était un jeune homme d'une beauté rare pour un individu de sexe masculin, grand et étonnement svelte en comparaison avec l'armoire à glace qu'est son aîné Alaric, il use de charme et d'esprit plus que de son épée, cavalier accompli et grand buveur, il a pour sa sœur une affection toute particulière et préfère de loin la compagnie des femmes à celle des hommes, aussi il n'est pas rare de le voir jouer aux cartes avec sa mère et Avdokeai au lieu de converser de sujet "fâcheux et peu entraînant" avec ses confrères.

" Tu seras délicieuse comme toujours. Mais expliques moi cet intérêt soudain pour ce religieux. J'aurais parié que tu finirais avec cette exotique brunette … Ma… Marie ?"

" Mathilde idiot, passes moi le petit coffret en nacre veux-tu ? Je me suis surprise une nature dévote."

" Ah Mathilde ! QUOI ! Grands dieux ?! Les crieurs publics ont donc raison c'est la fin ? Ma Petite sœur qui s'entiche de la religion ? "Il croqua à pleine dent dans une pomme un sourire carnassier au visage, avant de bondir hors du lit, se saisissant dans un élan la rouquine vêtue de sa robe de chambre qu'il fit quelque peu tourner comme s'il s'agissait d'une poupée articulée " Que tu es bête ! Posez moi ! Tu sais que je ne fais rien sans rien. Et je m'ennuie en attendant que père ne décide à me présenter à ce De Vauront."


" Toi qui voulais ardemment devenir Comtesse c'est mal joué je trouve, mais ne t'inquiète pas on m'a dit qu'il est fort bel homme, tu veux faire vœu de chasteté c'est cela en quoi t'intéresse ce cher Baron de Tourres ? Tu insulterais Serus si tu commets pareil bêtise."

" Laisses les dieux en dehors de nos histoires, mon cher frère. Qu'as-tu fais jusqu'à l'aube ? "

" Si tu me fais des cachotteries j'en fais tout autant mon amour."

" Chaque chose en son temps … Tu devrais changer ta chemise Edgar… Je ne sais ou tu as traîné mais ce n'est pas présentable. Penses à Mère." Son regard inquiet se porta sur une tâche de sang qui maculait le blanc de son haut.

" Madame." D'une courbette ironique et taquine, le benjamin prit congé jonglant avec sa pomme et faisant raisonner le bruit régulier de ses bottes le long du couloir.



Être une femme précieuse inclue l'avantage particulier de ne plus avoir cure du temps, de n'éprouver ni empressement ni ennui ni enthousiasme et être pleinement occupée et afférer en compagnie de sa femme de chambre à se vêtir et à se coiffer. Lorsque le crépuscule embrasa la ville de lueurs pourpres, Avdokeai venait tout juste de se relever dans un froissement de tissu et se mirait pleinement satisfaite de son reflet dans son miroir, sa taille amoureusement grêle était enchevêtrée dans une robe bleu roi en velours d'une simplicité étonnante, une broche sertie d'opales brillait au creux de son buste juste au dessous d'un coquet décolleté dont la gorge immaculée au même titre que ses épaules était rehaussé d'une " rivière de diamants " un bien imposant joyau qui contrastait et contrebalançait avec la sobriété du vêtement, Sa chevelure indomptable et d'ordinaire lâchée était relevée en un chignon sophistiqué dévoilant une nuque musqué, ses mèches s'ondulaient au même titres que de des fils perlées tantôt visible tantôt non dans un jeu savant.

" Merci Pauline. Prends congé pour la soirée."


D'un sourire aimable, la baronne sortie de ses appartements pour descendre plus bas vers ce qui occupait le plus clair de la surface du rez-de-chaussée (Hormis les cuisines et la grande salle servant pour les banquets) le plus vaste de quatre salons entourant et communiquant avec le jardin intérieur qui est creusé en patio au centre de la demeure. Plafond haut et murs pourvus de panneaux de peinture ou est admirablement retranscris bataille entre deux arcades ou l'on apercevait à la lueur des candélabres la végétation, le foyer était éteint en vu de la chaleur caniculaire de l'été qui a décidé de réchauffer un tant soit peu Marbrume et sa météo désastreuse, une large table en hêtre massif recouvert d'une nappe immaculé n'avait que pour seul ornement l'argenterie.

" Tu es sublime ma douce."

"Comme toujours. Tu es très élégant tu comptes charmer ma chère Mathilde ?"

" Qui ne tente rien n'a rien. Oh voilà mon adorable petit frère ! "

" Ne m'appelle pas comme ça Edgar, Ah Avdokeai ! " Aaron embrassa tendrement la joue encore potelée d'une fraîcheur enfantine de sa petite sœur " Je viens d'accompagner mère et père chez les De Vauront, je pense que tu es bien partie pour rencontrer ce cher Alcème. Hâte de voir ce que tu vas inventer comme scandale."

La silhouette guindée et droite du maître d'hôtel, un vieil et honorable homme suivit d'un laquais s'approcha des hôtes du soir " Madame, Messieurs. Ser Philippe de Tourres, Madame Mathilde de Tourres et Ser Thomas de Tourres." Sa voix résonna dans la pièce d'un timbre monotone.


" Oh Mathilde ! " Vive et agile la sulfureuse rouquine s'avança vers son amie qu'elle prit dans un geste familier dans ses bras " Le Jaune te va a ravir vraiment ! Je suis ravie que vous ayez pu venir. Blaise n'a pas pu vous accompagnez ? " Le sourire, l'élégance et cet enjouement qui attendrirait n'importe quel être humain se laissant prendre au jeu. " Mon père, je suis enchantée que vous ayez pu venir." Elle tendit une main pourvue d'une bague à son principale invité, avant de porter son attention au petit et frêle oisillon qui semblait presque s'effaçait près de l'ombre de Philippe " Mais quel amour ! Tu es Thomas ? Tu m'as l'air bien jeune, quel âge a-t-il ? laisses moi t'embrasser bel enfant ! Tu me fais penser à un prince d'outre-mer avec ta peau et tes cheveux sombres." Sa bouche gourmande offrit un chaste baiser sur la joue basané du petit dernier.

" Edgar Von Elrich. Voici …"

" Aaron Von Elrich. Mon frère semble oublier que j'ai une langue."

" J'évite à la très charmante Madame de Tourres de se faire importuner par ta voix plutôt ! "

Tour à tour ils s'inclinèrent comme le veut l'étiquette en chuchotant à demi voix des messes basses.

" Bien installons nous voulez vous ? "



DEV NERD GIRL

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Philippe de Tourres
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MessageSujet: Re: L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge   L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge EmptyJeu 14 Juil 2016 - 3:29
Le maître d'hôtel traversait le vestibule au pas de l'oie, la bouche repliée, le buste bien droit. Il se dirigeait avec une véritable assurance, son bel habit de pingouin volant derrière lui, vers la prochaine pièce dans laquelle les invités allaient être reçus. Et il ne prêta bien sûr aucune attention aux petits murmures et chuchotements qui s'échangeaient derrière lui.

Parce qu'à peine entrés dans ce beau décor de marbre et de dorures, que les deux adultes de la famille s'étaient mis à s'engueuler, à toute petite voix, croyant qu'ils étaient discrets.

- Alors, surtout, tu fais attention à ce que tu dis ! Il est hors de question que je me fasse à nouveau humilier en public !
- Blaise n'est pas là. Alors tout devrait bien se passer.
- Il s'agit pas de Blaise ! Il s'agit de toi ! Contrôle-toi un peu, ne fais pas de petites réflexions, ne lance pas de piques comme tu aimes le faire ! Je veux que tu sois irréprochable !
- Tu me parles comme si j'étais un bébé ! Je suis pas attardé, je sais ce qu'il faut dire pour rester poli.
- C'est ça. C'est ça ! On dirait pas des fois où tu te mets à raconter des âneries du genre...

Thomas n'écoutait même plus. En fait, il était arrivé à un point où ces étranges engueulades constantes ne le choquaient plus du tout. Non, il marchait juste derrière eux, tout penaud, à regarder tout autour de lui.
Que c'était beau ! Il avait rarement vu un endroit si beau que ça. Ah, parfois, il lui était arrivé de visiter le palais du duc Sigfroi, son altesse, ou bien plus souvent le château de sire Terresang lorsque son papa allait réitérer son hommage. Mais c'était un garçon qui avait peu voyagé dans sa vie, tout jeune, venant de la campagne. Voir ces statues, voir ces dorures, voir ces superbes blasons accrochés aux murs blancs et immaculés, ça l'impressionnait. Il en était bouche bée. Littéralement, je veux dire : Sa bouche pendait bêtement tandis qu'il continuait de se mouvoir en avant, tout doucement, tout obéissant, dans l'ombre de ses aïeux.

Ils n'allèrent pas bien loin. Le vestibule donna immédiatement sur l'un de ces innombrables salons de ce manoir très très grand pour pas grand chose. Mathilde et Philippe étaient encore en train de s'engueuler lorsque le maître d'hôtel les présenta et qu'ils tombèrent né-à-né avec leurs hôtes. Immédiatement, ils arrêtèrent leurs « discussions » et firent les plus beaux sourires qu'ils étaient capables.

Mathilde s'approcha la première, toute guillerette, et fut bien heureuse de prendre Avdokeai dans ses bras. Bien que l'étreinte fut très courte et trop « amicale » pour elle, sa soirée avait été faite. Elle se recula un peu, mais continua de lui prendre les avants-bras un moment, en observant la robe de la rousse, de la tête aux pieds.

- Tu es magnifique ! Je ne mens pas, je le pense vraiment !


Et puis vint la question sur Blaise. Heureusement, Mathilde, après des années avec ses frères, était passée maîtresse dans l'art de leur inventer des alibis bétons.

- Non... Malheureusement Blaise est très souffrant... Il n'a pu donc pas venir...
Mais ses plus sincères hommages sont avec vous.
C'est fou le nombre de maladies que nous attrapons ces derniers temps ! La faute à la proximité. Trop de gens réunis derrière les murailles de Marbrume... C'est insalubre.


En réalité Blaise n'était pas malade. Au moment où on parlait, Blaise était au Bourg-Levant, probablement au milieu d'un bordel, en train de se bourrer la gueule comme pas possible, de hurler à la mort des chansons de sa superbe voix (C'est vrai que même Philippe admettait qu'il chantait bien, malgré tous ses innombrables défauts), pendant que des femmes se jetaient sur lui et lui arrachaient sa vertu. Peut-être qu'on ne le retrouverait pas dans les cachots de la milice cette fois, mais au fond du caniveau.
Rien qu'à cette idée Philippe avait eut des relents d'estomac. Putain de Blaise... Il allait le rendre fou.
Et vous savez ce que c'est le pire ? Le pire, le plus atroce dans l'histoire ?
C'est que Philippe il y tenait à Blaise. C'était un putain d'enfoiré, un lâche, un félon, un traître, un couard ; Mais il l'aimait, il l'aimait de tout son cœur.

- Oui, Blaise aurait été ravi d'être ici. Il ne manque jamais une occasion de manger à l’œil, ce pingre ! Ah ah ah !

Si Mathilde avait pu, elle aurait écrasé le pied de Philippe avec son talon. A la place, elle fut prise d'un court rictus bien gras, et bien faux ; Et en même temps, pour accompagner son geste, elle posa sa main sur le biceps du prêtre, pour le serrer très fort, pour bien le faire comprendre qu'il devait fermer sa putain de gueule, con de lui.

- Ah ah ah... Ne sois pas médisant Philippe.
Aaahem.

Sur ces mots, le haut-prêtre fit claquer ses souliers sur le sol, s'avancer, et attrapa la douce pogne de la jolie rousse. Il voûta beaucoup son long dos, parce que c'est vrai qu'il était grand l'enfoiré, et appliqua ses lèvres entourées de barbe sur le dos de la main. Il n'avait pas embrassé sa bague, bien sûr. C'était pas un vassal qui faisait face à son suzerain. Nan, il avait embrassé la peau, par respect. Puis il se remit bien droit avec ses épaules en arrière, et lui fit son plus beau sourire.
Quelle gentille jeune fille.
Bon, c'est vrai qu'elle était très présomptueuse, parfois elle dépassait les bornes... Mais elle avait donné du fric au Temple, et c'était une crème. Ouais, elle était bizarre, pourrie-gâtée, mais le prêtre l'appréciait. Alors peut-être que ce serait une jolie soirée.
Et c'est vrai. Ils mangeraient à l’œil.

Ensuite vint le tour de Thomas. Et alors là. Quand il avait entendu son nom être sifflé, comme un bon chien bien dressé, il avait fait deux petits pas très timides en avant. Elle fit un léger commentaire sur son apparence physique. Et là... Philippe grimaça un peu, il prit ça comme une insulte, une pique. Pas le gamin. Nan, Thomas, il prenait ça comme un compliment. Elle l'avait comparé à un prince ! Si ça c'était pas géant. Et puis elle avait approché ses lèvres, et lui avait fait un petit bisou. Il avait pu renifler son parfum, sentir ses lèvres pulpeuses contre ses joues creuses, et il avait pu voir dans son décolleté. Le timide Thomas s'était mis à rougir un petit peu, avant de lancer un très grand sourire à la baronne.

- M-Merci, ma dame.

Il fallait vraiment pas grand chose à cet adolescent débordant de testostérone et tout juste sorti de son petit manoir pour tomber amoureux. Tout comme il tombait amoureux de la moindre jolie jeune fille qui lui souriait.
Ce que c'est con un gamin.

Ensuite, tournons notre attention vers les deux mâles. Philippe les salua. Il ne fit pas une révérence. D'habitude, quand un chevalier croise un autre, il soulève la visière de son casque, ce qui donne l'impression qu'on fait un « salut militaire », comme vous diriez, vous, petite voix dans ma tête qui lisez ceci. Le problème, c'est que là, Philippe, il portait pas une armure de plates avec un gros casque sur la tête. Il était donc bien embêté. Alors, à la place, il fit le seul truc qui s'en rapprochait : Il posa son poing droit sur sa poitrine, pour faire un peu « soldatesque ».
Bordel de couille à poix. V'là qu'le prêtre se prend pour un milicien!

C'était peut-être ceci que le maître d'hôtel pouvait s'imaginer en s'éloignant et en assistant à ce spectacle. Heureusement, c'est Mathilde qui les jaugea du regard, et leur fit un très joli sourire avant de leur répondre.

- Ah, je vois ! Avdokeai, ma bonne amie, toi aussi tu dois constamment lutter avec des frères qui n'arrêtent pas de se bagarrer ! Mais je suppose que ça doit être la même chose entre sœurs !
Relevez-vous donc, messeigneurs. Je suis très heureuse de vous voir.


Ayant dit cela elle s'inclina un peu. Puis un petit silence de quelques secondes, assez gêné. Et là Avdokeai décida de presser le pas, en les invitant à s'installer.
C'est donc ainsi que la petite troupe de nobles s'approcha d'une des grandes baies vitrées bien jolies pour sortir dehors, dans le patio. Dieux merci il pleuvait pas, ce serait donc sympa. Il y avait plein de plantes, plein de bêbêttes qui grouillaient, des putains de fontaines et des statues pas toujours très chastes.
Mathilde adorait. Philippe aimait pas trop. Et Thomas, lui, il était plus... Interloqué.

Il y avait, autour du centre de la pièce, dans l'une des petites allées faite de graviers, une jolie table basse, avec autour de beaux cousins moelleux. On alla donc s'installer là-bas, pour pouvoir aller grailler.

Aaron et Philippe marchaient juste côtes-à-côtes. Le haut-prêtre était en train de retirer sa ceinture. Pas pour baisser son froc en public hein ! Non. Il portait à son flanc son épée. Il n'était pas combattant Philippe, mais en tant que noble, il se devait de conserver cette précieuse épée, et comme là il allait chez des hôtes qui l'accueillaient, comme c'était la tradition, il se désarma, et remit sa lame au frérot des Von Elrich.

- Tenez donc, sire. Qu'on puisse rester entre amis.

Aaron allait pas se trimballer l'épée toute la soirée. Sitôt qu'elle était entre ses mains, il la remit à un autre de ses pingouins qui s'approcha pour la retirer, pour aller la ranger en sécurité.
Et donc, tout ce beau monde, le voilà assis tout autour de la table, avachis au milieu de ces matelas et oreillers pourpres et blancs. Trop nul. Philippe il préférait s'asseoir sur du dur, sur des chaises, il aimait vraiment pas se détendre.

Pourtant il allait bien falloir. Et d'ailleurs voilà qu'on allait servir l'apéro.

En attendant, allez, il fallait bien glisser deux-trois questions pour s'intéresser aux invités. C'est Philippe qui ouvrit le bal.

- Sire Aaron, donc, et sire Edgar. Enchanté de vous voir.
Je suis ravi que vous m'accueillez chez vous. C'est très beau, très... Très riche.


Bon sang, c'est vrai qu'il manquait de conversation le père de Tourres. Vite, vite, un sujet ! Vite !

- Vous...
Vous avez vu, on a de la chance ! Il fait beau !

Ah mais quel con ! Quel con !
Philippe s'était mit tout droit sur un couffin, pendant que Mathilde et Thomas étaient côtes à côte, juste à sa gauche, ensemble sur un autre de ces petits bancs de jardin. Mathilde avait soupiré en entendant la réflexion de son frère, et elle commença vite à le reprendre.

- Oui, oui, il fait beau, les oiseaux chantent, il y a le soleil, et dehors les morts-vivants continuent de nous empêcher de partir, de voyager, et de chasser en paix !
Ne partons pas dans des discussions stériles. Non, parlons de choses intéressantes.
Messire Aaron, pouvez-vous me parler un petit peu de vous ? Vous m'avez l'air d'être un preux chevalier. Je suppose que vous servez bien son altesse Sigfroi, dans sa campagne pour reprendre le Labret ?


C'était pas non plus une super discussion, mais au moins ça passait le temps. Le temps que des gens se ramènent avec les cruches et le vin.
Et pendant ce temps, Thomas, il arrêtait pas de rougir, de baisser les yeux, de jouer avec ses mains. Il semblait sacrément gêné. Ou impressionné. En voyant ça, Philippe avait un peu tiqué.
Qu'importe.

- Oui... Oui, nombre de chevaliers et de miliciens se sacrifient pour que nous puissions être en sécurité... Prions pour eux...
Ma chère Avdokeai, sachez que l'argent que vous avez donné au Temple a été utilisé avec parcimonie. C'était un don très généreux de votre part. J'aimerai vous en remercier.
Mais c'est vrai que je sais peu de choses sur vous, messeigneurs. Comment votre vie va donc ?
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Alienor E. Von ElrichBaronne
Alienor E. Von Elrich



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MessageSujet: Re: L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge   L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge EmptyJeu 4 Aoû 2016 - 22:36

L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge

Avdokeai&Philippe

Avdokeai enlaça son bras laiteux autour de celui basané de son amie, la différence et le contraste était flagrant mais charmant: deux beautés que tout opposent, là ou l'une est d'une pâleur hivernale l'autre est gorgée de soleil, leurs robes se mariaient et rehaussées cette distinction, le jaune vif couleur chaude et le bleu roi davantage plus froid, une cascade de cheveux noirs lisses, un haut et lourd chignon roux bouclé. La proximité rendait d'autant plus plaisant l'image qu'arboraient les deux baronnes. L'hôtesse pressait tendrement le biceps de son amie contre le galbe arrondi et généreux de son sein, ces gestes à mi-chemin entre une pseudo inconscience d'une jeune fille a peine sorti de l'œuf de l'adolescence et une sensualité emmitouflée et cachée par le rang et classe sociale qui prohibe pareille actes et pensées lubriques, le visage incliné sur la nuque de la belle brune elle susurra à son oreille " Je te préviens dès à présent, Aaron et Edgar sont en compétition pour acquérir tes faveurs et comme j'aime leur mettre des bâtons dans les roues autant d'ores et déjà annoncer la couleur." Puis d'un élégant mouvement de poignet elle ouvrit un éventail en plume blanche camouflant à moitié leurs minois respectifs pour ne laisser entrevoir que leurs pupilles enjôleuses " Et je n'aime pas qu'on s'approche de ce qui m'appartient je deviens rapidement jalouse …" elle cru déceler un frisson de plaisir, elle en fut satisfaite.


Derrière eux Edgar avec son côté bienveillant prit grand soin de diriger le petit Thomas non sans un demi sourire taquin, sa stature svelte l'allongeait davantage et il semblait bien plus grand,


" Alors dîtes moi Ser Thomas comment vous trouvez la ville ? Votre famille a déjà pensé à vous lier d'une alliance ? Les jeunes filles de la ville sont délicieuses croyez moi mais le mariage est d'un ennui, je peux vous parlez en tant qu'homme j'imagine ? "


" Ne va pas pervertir Ser Thomas , Edgar ! "


" Allons, ma tendre Avdokeai il me semble qu'à 15 ans on est d'ores et déjà "perverti" comme tu le dis si bien "


" Malheureusement nous ne sommes pas tous aussi "précoce" que toi mon frère, alors laisse cet enfant tranquille ne va pas m'attirer les foudres de Ser Philippe. Alors ou en étais-je Mathilde ? Ah oui père veut me lier de cet Alcème, je ne sais guère à quoi il peut bien ressembler, le connais-tu ? Sa famille a aidé la mienne lorsque nous avons fuis nos terres. Je suis désemparée !"


"... Nous reprendrons cette discussion plus tard, voulez-vous ? les femmes ont l'oreille fine."

Voyant que le pauvre garçon était d'une innocence flagrante, le benjamin de la fratrie porta son attention sur les deux silhouettes féminines qui s'engouffrèrent sous une arcade vers le patio, un sourire tranquille errant sur ses lèvres.

" J'ose espérer que nous sommes d'ores et déjà entre amis. Visiblement ma sœur semble s'être découverte une nature dévote comme le dit si bien Edgar." Pesant un instant la lourde épée au creux de sa main ce qui contracta les muscles de son bras. Aaron releva son visage nettement moins fin et attrayant que son frère et d'un air sympathique lança : " Tâchons de passer une agréable soirée, nos sœurs semblent si ravies."


Le jardin intérieur était le joyau architectural du manoir. La nuit, il embaumait riche en parfums musqués et suaves toutes les pièces qui le bordent, sur une terrasse de marbre circulaire accessible au bout de trois marches basses étaient étendues : banquettes et divans de velours rouges agrémentaient de coussins moelleux aux lourds pompons ors, quatre grands vases, bel œuvre d'orfèvrerie contenaient chacun trois lourdes plumes d'autruche acquise du temps ou le port grouillait de marchands d'outremer, Avdokeai ainsi que sa mère ayant un penchant pour l'exotisme et l'orientalisme, des rideaux en gaz fluide et translucide bordaient à la manière d'un lit à baldaquin la plateforme, au centre une table basse en acajou soutenait une multitude de douceurs, gâteaux de miel imbibé à la fleur d'orangé ou orné d'amandes, quelques loukoums pastels et parfumés, une tourte fumante à la coque dorée, une corbeille de fruit qui a la manière d'une corne d'abondance faisait découler de sa coupe en argent ciselé : raisins pourpres, pêche orangé et autres fruits dont la couleur et l'esthétique semblent être tirés d'une toile.


Une fois la joyeuse compagnie de nobles assis là ou bon leurs semblaient confortablement, trois musiciens s'élancèrent dans une douce musique tout juste perceptible pour détendre et animer l'atmosphère, les deux frères s'étaient avachis côte à côte face à Mathilde, alors qu'Edgar tout de blanc et d'or vêtu était l'archétype d'un Narcisse qui s'étant enfuit d'une tragédie grec pour vivre à notre époque, fort grand et blond son cadet Aaron loin d'être laid paraissait basique brun mais pourvu des même yeux tumultueux bleuâtres, tandis qu'Avdokeai avait préférer tourner dos à sa chère amie pour se consacrer au prêtre toute guillerette de profil, la lumière des candélabres coloriant de rose sa gorge.


" Vous nous voyez ravie de vous accueillir dans notre humble demeure mon père. Ou préférez-vous que je vous appelle monseigneur pour ce soir ? " Puis d'un sourire condescendant agrémenté d'un mouvement de bras qui fit ameuter deux échansons et deux servantes pour servir le vin dans des coupes d'argent serties d'opales, les calices en or qui avaient étaient utiliser tantôt lors de la première visite du dignitaire ne s'utilisait que lors des pompeux banquets. " Je vous remercie, vous aurez adorez notre château en compagne bien mieux lotie que notre manoir, l'air sauvage me manque ! "


Un silence s'était installé, bientôt comblé par Philippe qui se vit "corriger" par sa "charmante" sœur, toussotant doucement pour masquer un rire qu'un sourire trahit. Avdokeai se tourna vers Thomas assez délaissé " Puis-je te tutoyer ? J'espère que les lieux te plaisent, il est dommage que tu n'accompagnes pas Mathilde lorsqu'elle vient me voir. Tu dois être un habile cavalier et fine lame ? Ton grand frère ici présent m'a-t-on dit est un guerrier accompli ? "


Aaron se redressa bien ravi que pour une fois, une dame ne se jetait pas dans les bras d'Edgar " En effet j'ai du intervenir à plusieurs reprises, mais Alaric qui est absent ce soir est bien le plus présent au front. Excusez moi de vous demander cela Madame, mais votre beauté si particulière m'y pousse : vous êtes véritablement frères et sœurs ? il me semble que vous êtes assez "différents" ? Veuillez m'excusez si la question vous a blessé je ne veux pas vous mettre mal à l'aise en début de soirée."


Ignorant carrément la brunette et ses chers frères la Von Elrich sourit en observant à demi d'un air taquin le vin qui emplissait les coupes presque à ras-bord, la malice qui rendait si vivant ses pupilles au bleu pondérant attisa une mimique de curiosité de la part d'Edgar certain que son amour de petite sœur avait joué quelques tours de passe passe et que la soirée s'annonçait riche en surprise.


" Oh vraiment ? Vous m'en voyez ravie mon père, je suis heureuse de pouvoir faire quelque chose pour ces pauvres gens. Cela me peine énormément, je pense venir prochainement dans la semaine vous voir au Temple, si bien sur vous pouvez m'accorder de votre temps j'ai quelques vêtements et vivres que je pense serait utile à la populace en ces temps de troubles... " Puis se redressant de son confortable coin de divan, la belle se saisit d'une cruche polie " Permettez, la coutume de notre maison est que la maitresse de maison offre son vin à ses invités en premier. Mère étant absente ce rôle me reviens … Ma douce Mathilde, Ser Thomas … Et … " Lorsqu'elle se pencha, elle prit soin d'encrer son regard assez longuement dans celui du haut-prêtre " Mon père …" le liquide était sombre et profond, l'odeur forte témoignait d'un haut cru riche et longuement fermenté.


Le lourd cerf en or signe d'allégeance à Serus que portait Edgar autour de son cou, entrechoqua sa poitrine habillée d'un pourpoint crème perlé et filé d'ambre lorsqu'il leva haut son verre " A cette soirée qui s'annonce délicieuse ! " buvant gaiement en homme du monde qu'il est il se tourna vers son invité avec cet éternel sourire tranquille mais il fut précédé par son cadet .


" Edgar grand buveur amateur de cartes et de joute, il ne manque pas un tournoi ou un combat surtout si c'est pour porter les faveurs d'une dame." Il haussa ses épaules habillé d'un vert hooker assez profond et sombre " Mais que voulez-vous nous ne pouvons lui tenir rigueur pour lui il n'y a de plus doux poison qu'une belle femme et une coupe de vin ! "


" Arrête donc Aaron tu lui tisse un portrait de vilain ! Comme ça tu ne cours pas après les faveurs d'une belle dame ? Ne joue pas les dévots avec moi."


" J'oubliais il est le préféré de ma chère petite sœur."


" Tu oublis la chasse et la peinture ! Je suis un homme simple qui aime vivre Alaric est le digne chevalier et guerrier de la famille quant à moi je m'occupe de politique intérieur. Aaron lui est l'érudit mais je ne l'ai encore jamais vu manquer une cible à l'arbalète ! il a d'ailleurs apprit à Avdokeai, aimez vous la chasse monseigneur ? Nous serions ravies de partager une partie de chasse avec vous ! "


" Et vous mon cher Thomas voulez-vous intégrer les ordres comme votre aîné ou êtes vous plus enclin à guerroyer ? Votre père est un homme bien fort et bien fier de ce que m'a conté mon paternel il eut a plusieurs reprises le loisir de le croiser jadis lorsque nous n'étions pas contraint d'abandonner nos terres."


" Et voilà que les hommes se mettent à mener la discussion, a croire que le vin est le seul moyen de vous délier la langue ! " Clama Avdokeai en riant, quelque chose minuscule a peine perceptible et quasi indétectable manquait, un cristal à forme de flasque qui plus tôt habillé l'opale qui servait de broche au drapé de son décoletté.


DEV NERD GIRL

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Philippe de Tourres
Philippe de Tourres



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MessageSujet: Re: L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge   L'estomac dans les talons et les couilles dans la gorge EmptyVen 5 Aoû 2016 - 3:25
Qu'est-ce que Mathilde ne supportait pas les hommes... Dès que son « amie » lui avait annoncé que ses frangins allaient tenter de venir la butiner, elle n'avait pas pu s'empêcher de lever les yeux au ciel et d'émettre un court soupir mi-dégoûté, mi-ennuyé.
Oui, bien sûr, en tant que petite noble bien éduquée, elle savait recevoir les éloges de chevaliers remplis d'amour courtois, qui se mettaient à s’agenouiller et à chanter de la poésie. Et elle savait sourire, sentir la rose qu'ils tendaient, et rougir. Mais c'était mécanique, c'était dans l'éducation. L'avantage de l'amour courtois, c'est qu'on draguait sans même aborder le côté libidineux de la « chose ». Ainsi Mathilde n'avait jamais eut à se forcer, bien qu'elle était toute prête à le faire, après tout, c'était un devoir. Un difficile, difficile devoir...

Mathilde n'avait jamais comprit pourquoi elle était ainsi touchée par le saphisme. Elle savait que c'était impur. Elle savait que c'était immoral. Elle était croyante Mathilde, il faut pas croire, elle savait que les Trois nous regardaient là-haut et qu'un jour ils la jugeraient, bien sévèrement peut-être... Ah, carrément même. Péché. Atroce péché. Certains prédicateurs du Temple disaient même que la Fange était là pour purger les pécheurs, et parfois, Mathilde s'imaginait, une sombre idée qui remontait alors qu'elle était seule dans son lit, que peut-être elle était en partie responsable. Pas elle toute seule bien sûr, hein, mais, la société en général, l'Humanité, pour encore tolérer les gens comme elle.
Malheureusement, c'était plus fort qu'elle. Aussi, lorsque la jeune nobliaude se mit à la toucher, à l'attirer près d'elle et le sous-entendre des choses à voix basse, elle avait sombré dans une sorte d'état second. Ce qu'elle éprouvait pour Avdokeai, c'était quelque chose de spécial... Elle haïssait ce sentiment qui s'emparait d'elle. Pas à cause du saphisme hein. À cause du simple fait que ça la rendait faible, comme un petit jouet dont la baronne pouvait disposer comme bon lui souhaitait. Mathilde s'était imaginée, à un moment, approcher ses lèvres pour lui voler un baiser. Elles avaient les lèvres cachées après tout. Elle avait un peu entrouvert la bouche, et fermé ses yeux à demi-volets, son souffle coupé un instant, sa stature frissonnante un peu... Mais rien. La baronne se retira avec un sourire rigolard. Elle resta un moment sur place, prise d'une légère bouffée de chaleur, avant de finalement continuer de l'avant.

C'était cool pour Mathilde en tout cas. C'était beaucoup moins bien pour Philippe. Douce Anür qu'il se sentait mal à l'aise... Tout le mettait mal à l'aise. Pas seulement la décoration qui était beaucoup trop « bougnoule », beaucoup trop fastueuse, tout ce qu'il détestait. Heureusement, Philippe n'avait pas entendu la discussion qui se passait derrière-lui, beaucoup trop occupé à aller en avant, à suivre Aaron droit devant. S'il l'avait fait, il serait probablement entré en rage. Enfin pas ouvertement, parce que sa sœur l'avait traîné ici... Mais bref.

« Le petit prince », donc, le petit Thomas, chétif et tout halé, il regardait avec ses grands yeux marrons et écarquillés le garçon qui lui sous-entendait des choses. Il ne savait pas trop quoi répondre. Il savait jamais quoi répondre de toute façon, étant frappé d'une timidité maladive. Pourtant, eh beh, il se sentait obligé... Il essayait de se montrer suave, malin, plus malin qu'il ne l'était. C'était bien tenté, malheureusement, son ton faible, sa voix enrouée et bredouillante n'aidait vraiment pas du tout.

- Je... Je prend votre conseil très à cœur, sire.
Mais dans tous les cas, j'épouserai la promise que mon frère voudra.


Voilà, c'était tout aussi simple. Et il fit un superbe sourire de ses dents blanches et droites, avant de continuer de s'avancer, tout brave, et d'aller assumer sa place au milieu du jardin.
Pendant ce temps, Mathilde continuait d'avancer au bras d'Avdokeai, et elle s'y plaisait bien d'ailleurs. Si son bras gauche était bien pris, elle utilisa sa main droite pour passer ses doigts le long du membre dénudé et laiteux de la jeune noble. Son imagination se mettait légèrement à trotter tandis qu'elle dévorait des yeux le corps svelte, si pur, si bien fait de la rousse... Elle avait tout juste entendu des noms propres résonner dans sa tête, et elle répondit d'un ton totalement distrait.

- Oui, oui, Alcème... De Vauront ? Bon lignage... Mais... Je ne pense pas que tu devrais perdre ton temps à te lier à eux... À lui... Il y a... De biens meilleurs candidats... Même si je n'aime pas parler ainsi.
C'est que les cartes ont été rebattues avec la Fange, tu le sais bien... Les domaines d'autrefois ne fondent pas la puissance d'aujourd'hui.


Et puis, en réalité, Mathilde ne voulait surtout pas voir son amante partir avec un homme dont elle ne connaissait rien, sinon de vilaines rumeurs prononcées à droite à gauche. Son rêve, ce serait qu'Avdokeai épouse quelqu'un de sa fratrie. Pourquoi pas Philippe, d'ailleurs ? Cet abruti tellement chaste et obsédé par son troupeau, passant ses journées au Temple... Elle aurait Avdokeai pour elle toute seule à la maison.
Encore que. Passer de ce luxueux manoir, au minuscule trois-pièces qu'ils habitaient le long des murs de l'Esplanade, ce serait un choc. En fait, les Tourres, ils étaient pauvres. C'était ça qu'était incroyables. Ils étaient supers pauvres, arrières-vassaux du duc, mais Mathilde et Blaise avaient un talent gigantesque : Faire croire qu'ils étaient riches, faire les intéressants, faire parler d'eux. Un mensonge constant que Philippe ne partageait pas, vu le peu de temps qu'il passait au milieu de ces sangs-bleus. Mais on va épargner à notre lecteur un gigantesque passage sur la noblesse de cour.

Tiens, d'ailleurs, voilà l'occasion de laisser Philippe en parler.

Fast-forward comme on dit en anglais, tout le monde est assis autour de la petite table, sous le soleil couchant, orangé, on entend quelques criquets on ne sait pas d'où, il fait plutôt chaud malgré le fait que la nuit commence à tomber. Et là, Edgar s'amuse à lancer une demi-remarque sur le fait que le prêtre aimerait leur château de camapagne.

- Oui... Il est bien défendu ce château ? Les remparts sont bien hauts ?

Il avait pas dit ça sérieusement, ça ne méritait même pas une réponse, et de toute façon Mathilde venait de foudroyer son frère du regard, tout rapidement.
Un château remplit une fonction militaire. Son but est de défendre les manants d'une seigneurie en cas de guerre, privée ou royale. Son but n'est pas d'être un palais magnifique, c'est de défendre des gens, de pouvoir résister aux trébuchets et aux pierrières.

Blablablabla. Bon. Depuis le temps vous avez cerné le Philippe, nous n'allons pas vous fatiguer à vous répéter Ad Nauseam comment il croit que la valeur d'un sang-bleu se mesure au nombre d'entailles sur son haubert, que les vrais combattants n'ont pas de jolis minois, mais des jambes arquées à cause d'une vie passée sur leurs destriers à charger lances couchées.
Mais n'oubliez jamais cela : Ces pensées elles viennent d'un type qui a rendu cocu son père. Alors, si jamais il lui arrivait un jour de monter sur son cheval, n'oubliez jamais de lui coller ça entre les dents.
Si vous êtes au courant de l'histoire bien sûr.

Thomas et Avdokeai, maintenant, puisqu'il semblerait qu'on ait juste un tas de petites discussions partielles. Qu'est-ce qu'elle était gentille, la baronne ! En même temps, en bonne hôte accomplie, elle savait tout de suite mettre à l'aise les gens, savoir qu'il ne fallait pas qu'ils restent à part, bêtement. Dès qu'elle s'était mise à tourner sa taille, à croiser ses longues jambes devant le petit « prince », il n'avait encore, à nouveau, pas put s'empêcher de rougir. Malheureusement, sa question ne le mettait pas à l'aise.
Vous comprenez pourquoi en relisant le début du RP, si je peux m'exprimer ainsi. Thomas vit dans l'ombre de son frère obsédé par la valeur guerrière. Normalement, jeune, il aurait dû être page, mais son père ne s'en est pas préoccupé. A quinze années, il devrait être écuyer. Il savait à peine tenir une épée, il avait jamais vraiment chevauché un vrai cheval, juste des ânes ou des mulets. A cause de ça, il subissait les brimades constantes de son prêtre de frère. N'était-il pas l'exemple même de la chevalerie ? N'était-il pas si preux, si brave, si grand, si fort ? Une véritable statue on aurait dit, mais Thomas ne le voyait pas en exemple. Il était terrifié par lui, par sa figure.

- Je... Tutoyer ? Oui...
Non, je... Malheureusement, avec la Fange, je... Je n'ai pas eut l'occasion de commencer mon entraînement d'écuyer.


Philippe avait entendu cette remarque du bout de l'oreille, et son expression avait subitement changée. Il s'était mis à grimacer. Des vieux souvenirs remontaient, enfouis en lui. Le genre qui lui donnait envie de partir en un charmant délire nostalgique, sur cette ancienne jeunesse qu'il avait perdu, sur cette fougue qui l'avait quittée, sur comment « à ton âge Blaise, je pouvais désarçonner même le meilleur du Morguestanc ! ».

Et c'est alors qu'une pensée atroce lui vint tout d'un coup, presque immédiatement après ce souffle d'ego...

Philippe était devenu exactement comme son père.

On échangeait les mêmes vanités à la question un peu étrange d'Aaron, qui pouvait être prit comme une insulte. Ouais, tout d'un coup, Mathilde s'était exclaffée.

- Oh, non, tout le monde nous fait la remarque... Mais, voyez-vous, nous avons le même père, mais pas la même mère. Ma mère était...

Une putain...

- Une délicieuse jeune femme, mais... Exotique. Un peu comme votre goût pour l'ameublement.


Et elle avait dit ça avec le sourire en plus. Tellement répugnant.




Imaginez-vous Philippe. Mais 16 années plus tôt. Le Roi des Langres règne en maître sur son domaine, malgré la petitesse de la félonie susurrée par l'horrible altesse Sigfroi de Sylvrur. Thomas de Tourres n'est pas née. Avdokeai von Elrich n'est qu'une petite enfant qui apprend à marcher et à parler. Et Philippe de Tourres n'est pas la face de raisin sec qu'il est aujourd'hui.

C'est un jeune homme. Tout aussi grand, mais bien plus musclé et bâti. Il a de grosses cuisses, et ses épaules larges sont recouvertes d'une large cuirasse qu'on lui harnache fermement, agitant son corps, ballotté de gauche à droite selon les mouvements de son valet d'armes. Les cheveux blonds courts, la barbe bien fournie, il ne prend pas encore le temps de se raser pour faire propre. Son écuyer lui tape dans la main, et souriant à pleine dents, il se soulève sur ses deux pattes. Il marche alors, prenant au passage, alors qu'il quitte son écurie, une belle pomme rouge.

Nous sommes au domaine seigneurial de Tourres. Un grand village rempli de chaumières est dominé par les deux seules infrastructures notables : Un moulin à eau qui borde une rivière toute proche, et une église, qui est le seul bâtiment en pierre d'ici. Les routes sont des chemins de terres et de graviers, mais secs, grâce à une accalmie accordée par les Cieux de Rikni. Pas de pluie, pas de boue. Le bonheur dans ce coin si morne du Morguestanc. Tout en haut, sur un flanc de petite colline, on voit clairement un château. Un château notable par sa taille massive, mais certainement pas par son architecture. C'est un château totalement classique, avec son pont-levis, ses remparts, son donjon. Un château comme il y en a des milliers partout dans le Royaume. Et Philippe est un noble, comme il y en a des centaines de milliers dans tout le royaume. C'est la chevalerie. Ce sont ceux qui passent leurs journées à patrouiller leurs terres, pour protéger les convois de marchands bourgeois vivant dans les cités, et pour protéger les terres de paysans reconnaissants. Les protéger de quoi ? De brigands. De sangliers un peu énervés. Dans des cas extrêmes, de petites armées de routiers payés par tel ou tel châtelain local.
Tout ça c'était avant la misère de la Fange. Tout ça c'était à un temps tellement, tellement meilleur... Je suis sûr que même vous vous en rêvez, là. Le soleil tout en haut. En plus, c'est un jour de fête. De tournoi. De lice. Les gens ont arrêté le travail aux champs. Ils ont prit leurs beaux vêtements pour accueillir d'autres seigneurs et chevaliers presque tout aussi rustres qu'eux. Alors, ils sont heureux. Les enfants courent dehors, près des arbres.

Voilà que Philippe croque sa pomme à pleine dent, en marchand dans le village. Son ombre est vite suivie par son jeune écuyer, un gentilhomme venant d'une famille misérable, qui n'a même pas une maison forte comme propriété foncière. Alors que ses dents déchirent et broient le fruit, il s'approche d'un enclos à porc, devant lequel se tiennent deux autres nobles comme lui. Enfin, pas comme lui... Là où Philippe est cuirassé en armure, ces deux-là portent un habit décontracté. L'un est un gros monsieur, très gros, signe d'une vie bien pleine, et il porte un beau collier d'or autour du coup, et un bouc. Il a le visage rieur et sympathique. L'autre est très fin, plus vieux, avec un chapeau en laine sur la tête et un manteau en fourrure sur les épaules.

C'est le gros qui rigole en voyant arriver le jeune aîné de la famille de Tourres.

- Chevalier Philippe ! Vous n'aviez pas juré de ne plus participer à un tournoi après la condamnation de cette pratique par le chapelain du Roi ?
- Comme il sied à tout bon croyant de la Trinité...
- Mais Philippe est-il un bon croyant ?

La remarque ne fit pas sourire Philippe. Il termina sa pomme, n'en laissant que le trognon.

- Il suffit, Renaud, dit le grand monsieur tout sec.
- Votre femme n'est toujours pas enceinte ? Vous devriez vous méfier Philippe. Votre femme est très pieuse, mais vous...
- Qu'est-ce que ça signifie ? Demanda le Tourres d'un ton sec.
- Méfiez-vous de ne pas attirer la malédiction de Serus, enfin.

Son sourire... Son insupportable sourire. Il y aurait de quoi foutre de la merde dedans.
La suite arriva en un instant. Philippe tendis son bras juste à côté du gros pour jeter sa pomme au porcs. Et profitant d'avoir toujours la main proche du nobliaud malpoli, il lui appliqua une très large et très forte pression sur le torse, pour le pousser à travers la barrière qui se démoli sous son poids.
Voilà qu'il se retrouvait les fesses dans la merde, au milieu des cochons qui grouignaient en s'approchant, avides de câlins et de bisous, du pauvre gros monsieur qui était enragé, agitant son poing vers le chevalier qui s'éloignait.

- Philippe ! Philippe ! Vous allez me le payer !
- Prenez votre tour, Renaud. J'ai déjà rendez-vous avec un autre.

Il s'éloigna vers la lice, le blond. Il s'imposa entre deux nobles qui étaient tout près des barrières. L'air morne, légèrement triste, il observa comment un jeune chevalier était transporté loin de la barrière de tournoi. Il avait été frappé par une lance, et maintenant, il se retrouvait au sol, en état de choc, sa tempe débordant de sang.

Un homme s'approcha dans le dos de Philippe. Un qui lui ressemblait beaucoup, malgré sa chevelure de couleur brune, son gros ventre, et son air vieux.

- J'ai entendu une rumeur.
Le baron Eudes de Castellanne demande un combat à mort.


Le mot qu'il avait prononcé ne fit même pas tressaillir Philippe, qui avait toujours les deux bras sur la barrière de bois. Il était déjà au courant.
Rien à voir avec l'autre homme, qui semblait paniqué, apeuré même.

- C'est très inhabituel. C'est un tournoi, pas un champ de justice. En tant qu'organisateur de la lice, je t'assure, tu peux refuser. C'est-
- Dites au baron que j'accepte.
- Philippe... Tu viens à peine de te remettre.
- Père... Vous vous arguez du titre de « Meilleur chevalier de la Marche ». Pourquoi vouloir me refuser d'hériter de cet honneur ?
- Tu sais très bien que ce titre te revient de droit. Tu n'as strictement rien à prouver. À personne.

Thibaut avait dit ça pour rassurer son fils, avec un beau sourire paternel, doux et sage.
Le problème c'est que c'était justement ça qui détruisait Philippe. N'avoir rien à prouver. Son père était un héros de guerre. L'homme qui avait purgé le Morguestanc de brigands et d'hérétiques. Et lui, à quoi sa vie était-elle vouée ?
Il n'était même pas l'aîné en fait. Louis était son aîné. Mais sa mort tragique et stupide (Tombé de cheval, car sa bête fut apeurée à cause d'un cochon), avait été source de moqueries et d'atroces ragots sur leur famille... Ragots vites tût, car on ne se moquait pas du « Meilleur chevalier de la Marche ». Et alors ? Une vie dans un château froid, c'était ça le destin de Philippe. Il n'en voulait pas.
Comment faire, quand on avait vécu toute sa vie dans la perspective de la guerre, pour finalement vivre la paix ? La paix que le monde entier désirait ? C'était atroce comment le jeune fils du baron était un mélange de contradictions.
Il avait été éduqué dans une abbaye. Il avait apprit à être sage, bon, calme, tempéré.
Et de tout son être, il avait envie de vivre de violence, de rage, d'excès.

Qu'est-ce qui l'avait poussé à faire ça ?

On ne lui parlait jamais à Philippe. Personne ne s'adressait à lui pour le complimenter, pour le féliciter, pour quoi que ce soit. À chaque fois qu'on le voyait, on lui parlait de son père. « Vous devez être fier d'avoir un père comme ça ! ».

- Dites au baron que j'accepte.

- Castellanne et moi sommes d'anciens frères d'armes... Je vais discuter avec lui, et-
- Père !
Je vous en supplie.
Ne vous mêlez pas de cette histoire.

- Tu es au courant ?!
- C'est moi qui lui ait proposé.

C'était Philippe qui avait humilié Eudes. C'était lui qui lui avait proposé, en secret, de transformer ce spectacle en joute mortelle. Pourquoi ?
Et pourquoi pas ?
Philippe n'avait jamais craint la mort. De toute sa vie. Et pourtant, rien qu'à l'idée qu'il pourrait maintenant faiblir, tomber, rejoindre Anür...
Il en tremblait d'excitation.
C'était presque sexuel.

- Je refuse ! Philippe !

Mais c'était trop tard. Eudes était là. Lui aussi était cuirassé de partout. Il était vieux, tout aussi vieux que Thibaut, le paternel de notre futur haut-prêtre. Il avait un aspect racé, des joues très creuse, il avait l'air presque famélique... Il avait tellement de cicatrices sur le visage. Il faisait un spectacle, devant les dames et les gentilshommes dans les tribunes. Il prit son épée, et racla le sol.

- Que fait-il ?

- Il... Il trace une ligne dans le sable. J'ai déjà vu des moines-soldats du Temple faire la même chose. Cela signifie qu'il ne reculera pas au-delà.
- On dit que Eudes de Castellanne a combattu en Orient. Dans un ordre.
- On dit beaucoup de choses sur Eudes. Une seule est certaine : Il n'a jamais reculé au-delà de la ligne.

Philippe regrettait presque de s'en prendre à lui. Il s'attendait à combattre un jeune baron suffisant et attardé, hautain, qui ne manquerait à personne.
Il s’apprêtait à attaquer un des plus braves chevaliers de la Déesse Rikni.
Est-ce qu'on lui pardonnerait d'une telle offense ?

Tant pis. Ce n'était pas un combat truqué. C'était tout ce qu'il y avait de plus juste, de plus droit...

- Tu le regretteras Philippe. Comment vais-je expliquer d'avoir perdu un fils à un tournoi que j'ai moi-même organisé ?!
- Blaise héritera alors. Tu n'as jamais eut de problème pour te remarier avec ta catin étrangère !

Il avait peut-être espéré sa remarque assassine. En fait non. On aurait plus dit un jeune adolescent s'insurgeant pour une raison quelconque. Puéril. Totalement puéril.
Philippe était puéril, d'ailleurs. Y-avait-il autre mot pour quelqu'un qui se mettait autant en danger pour quelque chose d'aussi trivial que l'excitation ?

Mais voilà qu'il était déjà parti. Son écuyer posa un heaume sur son crâne et le monta sur un beau cheval brun. Son écu, aux couleurs de la maison de Tourres : Un fond blanc, un aigle jaillissant. Une héraldique commune, comme il y en a des centaines de milliers d'autres. Et une longue lance...

La foule acclamait, tandis que maintenant, dressé sur son coursier, la bête transportait Philippe à un pas en transversale vers la petite barrière qui séparait chacun d'un côté les deux chevaliers. Eudes aussi était monté. Philippe ne croisa que son regard, ses yeux bleus et froids comme de la pierre, avant qu'il ne se cache derrière une visière de métal, lui donnant un aspect terrifiant.
De la peur. C'était ça le sentiment qui s'empara de lui. Une trouille atroce, qui faisait perler des gouttes de sueur sur son front et le long de ses aisselles.
Il adorait.
En ce moment, perché sur sa selle, le futur prêtre pouvait sentir se former une immense érection, voilà le sentiment qu'il éprouvait à savoir qu'il allait sûrement, dans à peine quelques secondes, se retrouvé pulvérisé.

Le mouchoir de la femme de Philippe tomba. Elle souriait, Anne de Terresang, toute grosse et moche qu'elle était, avec ce qu'on appelait « les dents du bonheur » qui ruinaient sa face. Qu'importe. Sitôt que le morceau de tissus était tombé dans la poussière, l'héritier de Tourres donna deux énormes coups d'éperons dans les flancs de son coursier.

Connaissez-vous la puissance cinétique d'un chevalier ?
Une bête de 500 kilos. Un homme monté dessus. Propulsé à une vitesse de galop. Le tout concentré au bout d'une lance.
Le chevalier a la même énergie cinétique qu'un petit boulet de canon.
Deux boulets de canons, propulsés à toute vitesse, tremblants, leurs protections encore loin d'être suffisantes pour se prémunir de toutes blessures.

Et le choc, bien sûr, au milieu.

Eudes de Castellanne était un grand chevalier. Malheureusement, il était vieux. Comment un homme de cinquante-six années, malade, fatigué, pouvait tenir ? Il se plaça mal. La lance de Philippe atteint sa visière et se brisa en même temps que le baron était propulsé hors de sa selle, jeté, comme une poupée désarticulée. Il s'écrasa dans le sol, raide.

Il n'y eut aucun cri de joie dans les tribunes. Philippe continua sa course et s'arrêta au bout, tandis que des valets et des hérauts courraient pour aller voir le vieux soldat, pour tenter de le sauver.
Il n'était pas mort. Mais lorsqu'on lui retira la visière de son heaume, Philippe, qui venait alors tout juste de se retourner et de continuer au pas, sur sa bête, pour mieux voir, aperçut clairement un homme choqué. Il convulsait, tremblant de tous ses membres, ses yeux autrefois si expressifs, ils étaient révulsés et ne parvenaient à fixer un point.

C'est un suicide.

C'est ça la première pensée qui envahi Philippe alors qu'on l'aida à descendre, alors qu'il croisait le regard livide et le visage blanc de son paternel.

Ce n'était pas un combat honorable. Il n'a pas levé son écu. Il a fait exprès.
Il n'a pas cherché à me battre. Il a voulu se suicider. Je le sais. Je ne délire pas.
Pourquoi ?!


Aucun honneur ne sera gagné. Rien ne sera prouvé en ce jour. Philippe n'avait pas vaincu le grand Eudes de Castellanne. Il avait juste provoqué un regrettable incident, sur celui qui fut le plus grand ami et compagnon de Thibaut de Tourres.
« Comment vas-donc votre père ? »




Philippe avait à peine écouté la conversation entre les frères et l'Avdokeai. Il prenait soudain un air assez triste à repenser à tout ceci.
Voilà ce qu'il voulait que Thomas, son « frère », devienne. Un jeune homme débile, un bretteur qui cherchait désespéramment une gloire vaine, comme dans les bouquins ?
Avec la fange c'était devenu un fantasme.

Ça y est. Philippe était à deux doigts de la crise de panique. Cela puait tellement du cul. À un moment, la gentille baronne lui tendis un pichet pour remplir sa coupe. Il se pencha tout volontiers, il avait bien besoin de boire. Autour, on était en train de servir les autres.

Le haut-prêtre resta tout fixe un long moment. Il ne réagit même pas au toast qui allait être porté. Il se contenta de lever la coupe à sa bouche, et à...

Merde. On va casser le délire, mais le vin avait pas du tout un goût de vin. Philippe en grimaça. Mais il rencontra le regard de Mathilde, qui elle était en train de goûter à ce qui était un délicieux grand cru de Lyrie. Elle avait un regard qui disait tout. « Que se passe-t-il encore ?! » « Ne fait pas de scandale et contente-toi de boire ! ». C'était marrant comment les deux arrivaient à tout se dire rien qu'avec un regard.
Qu'importe. Philippe but tout, en entier. Quand bien même ça lui déchira la gorge et qu'il reposa son verre, avant de forcer un sourire et à lancer une banalité quelconque.

- Oui, le vin a une très bonne robe...

Alors que ça avait même pas le goût de vin !
C'était quand même pas du poison, faut pas exagérer. Putain, et si c'était du poison ?! Philippe parut tout paniqué un instant. Il était quand même pas hypocondriaque non plus, à s'imaginer qu'un maux de tête était un traumatisme crânien, qu'un rhume était un début de peste, qu'un ongle noircit était un début de fange ?! Non, on allait pas l'empoisonner. Pas au milieu d'un manoir. Nan, et puis, pourquoi aussi ?

Il se calma, Philippe, et observa tour à tour ce qui était sa famille, tandis qu'il se mettait à toussoter très rapidement, à froncer les sourcils, et à reprendre son sang-froid.

Pour commencer, Edgar se mit à faire de longs, et beaux discours pour expliquer que sa sœur savait se battre. Une baronne archère ? Mon œil. Il avait presque envie de dire ça, sur un ton insultant. Être archer c'est pas de tout repos, la plupart des vrais archers ont leur bras droit plus gros que le gauche. Ah, non, on parlait de l'arbalète ? Tout pareil. Les buffles, les vrais mercenaires avec pavois, ils décochent à la force de leurs jambes, parce que...
Oh et puis merde. Qu'est-ce que vous en avez à foutre ? On va pas discuter pendant trois heures de ces méthodes guerrières qui existent plus. En plus, Philippe commençait à en avoir pas grand chose à faire. Il savait pas pourquoi, c'était peut-être à cause du stress de s'être imaginé empoisonné tout à l'heure, mais il se sentait tout nerveux. Il avait même pas envie de faire une remarque. Non, à la place, il se mit à scruter le reste de sa petite famille. D'essayer de suivre la conversation.

On parlait à Thomas. « Mon cher Thomas », qu'il disait Aaron. Et voilà que le petiot essayait de se défendre, de... De trouver un autre moyen de se justifier. Il le faisait un verre à la vin. Il détestait le goût du vin, trop fort pour lui, mais il se forçait quand même à boire, pour avoir l'air d'un bûcheron fort et tout. Le petit abruti. Il était en train de boire un truc de sale bourgeois, pas un hydromel bizarre de galérien.

- Je... J'aimerai... Enfin... Je n'ai pas eut l'occasion de servir d'écuyer, mais...
- Mais c'est parfait.
Il est difficile de chasser de nos jours à cause de la Fange, sire Edgar. Mais mon jeune frère, il ne faudrait pas qu'il vieillisse inutilement sur l'Esplanade...
Ma proposition va vous paraître très incongrue. Mais vous êtes tous les deux des chevaliers. Que diriez-vous que mon fils serve l'un d'entre-vous en tant qu'écuyer ? Il remplirait ses fonctions, et vous pourvoiriez à son éducation martiale.

Il avait réussi à sortir tout ça d'un coup, d'une voix froide et monotone. C'était soudain. Philippe avait même pas prévu de faire une telle proposition en fait. C'était une idée qui lui était venue.
Jusqu'ici, Thomas avait eut l'air peu intéressant, scrutant avec un regard de merlan frit une libellule qui se baladait dans le ciel. Mais là, il avait tout vite tourné son visage. Il était partagé entre deux idées en fait.
D'un côté, être écuyer, c'était beaucoup de pression.
De l'autre, bah, ce serait l'occasion de voir Avdokeai...

- Bien sûr, c'est seulement si cela vous arrange... Ce serait, je ne sais pas, un moyen de rapprocher nos deux familles.

Et il dit ça avec un sourire Philippe. Un sourire d'énorme trou-du-cul, qu'il dédia à Mathilde aussi. Mathilde, c'était celle obsédée par les « liens », par les « alliances » pour trois sous avec d'autres nobles qui foutaient que dalle sur l'Esplanade. Voilà que le prêtre jouait à son jeu. Sublime, pas vrai ?

- Oui... Oui tu as raison, mon frère.

Elle s'avachit un peu plus dans son séant, sa sœur. Et elle fit un grand sourire à Aaron et à Edgar, feignant totalement de s'intéressant à eux, à leur stature, à....
Enfin bref. Voilà quoi. Fallait qu'elle se montre un minimum intéressante.
Un jour aussi elle devrait se marier. Quand bien même elle devrait se forcer.

C'était peut-être bientôt le moment de passer à table, mais les Tourres n'étaient que les invités ici, et ils allaient pas commencer à réclamer, pour dire vrai.

- Je reprendrai bien un peu de vin, tiens.
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