Marbrume


Le Deal du moment : -20%
-20% Récupérateur à eau mural 300 ...
Voir le deal
79 €

Partagez

 

 Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyMer 28 Sep 2016 - 12:51
Même assise sur une caisse de bois, Oriane respirait l’assurance, la prestance. Elle avait gardé inconsciemment des manières de jeune femme de bonne famille. Occupée à discuter avec Finn, elle croquait occasionnellement dans la pomme qu’elle avait en main. Depuis la mort de Tancrède, elle détournait habillement la conversation dès qu’elle risquait de tourner autour de lui, autour de sa vie d’avant et le mercenaire le respectait.

A vrai dire, en ce moment, la jeune femme était préoccupé par autre chose que son passé, plus important, plus vivant et ce quelque chose venait de leurs passer sous le nez, sans un mot. Corvo lui avait jeté un regard. Ses deux orbites noirs, morts, s'arrêtant sur elle l’espace d’une demi seconde, mais quand on connaissait Corvo, on apprenait à se préoccuper du détail.

L’assassin était un loup solitaire et elle se devait, comme tout le monde, de le respecter. Pourtant son instinct lui soufflait que cette fois, elle devait se mêler de ce qui ne la regardait pas, que c’était son rôle, son devoir, réunir la meute. Alors qu’elle le regardait disparaître au coin d'la rue, le souvenir de leur rencontre accapara ses pensées. En un sens, si elle lui avait sauvé la vie cette nuit là, il est probable qu’il est, d’une étrange façon sauvé la sienne. Si elle était bien incapable de mettre des mots sur le lien infime qu’il existait entre eux, elle le savait immuable, destin croisé. Ce dernier faisait naître depuis quelques semaines une inquiétude grandissante, quelque chose clochait. Il lui semblait...préoccupé et elle était la seule capable de le remarquer.

Aussi, la jeune femme prit congé du mercenaire blond avec politesse et décida de suivre Corvo. Elle comprit rapidement qu’il s'engageait dans Le Goulot et sa main se posa sur le pommeau de sa lame. Un moyen comme un autre, probablement insuffisant, de dissuader les locaux de lui tomber sur le râble. La marée montante avait rendu les rues non pavés pénibles, gorgées d’eau, et le trou dans sa botte n’aidait pas à rendre sa progression agréable. Sans compter qu’elle devait surveiller ses arrières, le suivre de loin, parce qu’à ce petit jeu il était bien meilleur qu’Oriane ne l’était et si elle avait le malheur de s’enhardir il la repérerait dans la seconde. La nuit tombait, lui volait parfois la silhouette de l’assassin, l’emportant comme un enfant bénis dans les ombres, mais la force lumineuse en elle, contrecarrait ses plans, pour le moment.

La filature, sans s’éterniser encore, durait déjà depuis un long moment, l’obscurité gagnant du terrain. La jeune femme se rapprocha un peu à la faveur de la nuit pour ne pas le perdre de vue définitivement. La pluie qui s’était remise à tomber drue masquait sa silhouette, le bruit de ses pas. Elle s’en souvenait comme si c’était hier, une autre nuit sans lune, avec son rideau d’eau. Son premier meurtre. L’homme au dessus de Corvo, l’échange de regard, le raclement de l’os, le gargouillement infâme du meurtrier en échec alors que son épée courte avait transpercé son coeur et le second regard du loup alors qu’il repoussait le corps, le seul qu’elle n’avait jamais sut interpréter, celui qui disait : Tu es qui, pourquoi m’as-tu aidé ?

Pour la même raison qui la poussait à être là ce soir, une raison instinctive, trop animal pour la cerner avec logique.

Corvo, pourquoi as-tu besoin de moi cette fois ?


Dernière édition par Oriane Manceau le Lun 24 Avr 2017 - 10:21, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyJeu 6 Oct 2016 - 20:23
Parce que tu n'es pas seul
oriane & corvo

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻C’était comme une oppressante mélodie, une symphonie lugubre qui recommençait sans cesse, quelques notes piquées en arpège formant un accord discordant qui aurait détraqué le plus droit des esprits. C’était cette sombre ambiance, cet obscur décor qui oppressait toute forme de lumière pour le laisser dans le noir le plus total ; cette pièce à peine plus grande que lui, cercueil de son sourire. C’était ce passé hideux, ce souvenir cauchemardesque, cette boule de ressentiment qui tenaillait son coeur et faisait taire toute émotion; et qui, malgré toutes ses vaines tentatives, ressurgissait chaque soir pour le hanter à jamais. Mais aujourd’hui, après des années à échafauder d’extravagant plans de vengeance sans jamais oser, il passait à l’action. Aujourd’hui, après avoir tant de fois reculé lorsque confronté aux mémoires de sa mère, il décidait de transformer pensées en mission vengeresse pour se permettre d’oublier, pour pouvoir oser espérer un lendemain plus tranquille.

La nuit était tombée, drapant la ville de son manteau obscur et la baignant dans la lumière laiteuse de l’astre lunaire. L’assassin qu’il était préférait de loin les nuits sans lune, où seules les ténèbres accompagnaient ses pas de loup. Sans un mot, solitaire dans l’âme, Corvo quitta le repaire de la compagnie des Lames. Il sentit le regard inquisiteur d’Oriane peser dans son dos et il grogna pour lui-même en franchissant le seuil de la porte. La jeune mercenaire était une femme curieuse, et il fut presque heureux qu’elle ne lui pose pas de question. Il se dirigea vers le Sud-Est, glissant dans les ruelles de Marbrume telle une ombre noire, capuche remontée, invisible et silencieux. Ses pas le menèrent au Goulot, le quartier de son enfance, aux douces odeurs putrides qui émanent des cadavres trempant dans la vase verdâtre qui se glisse sous les remparts. Là-bas, dans cet agglomérat d’infâmes personnes, où chacun semblait chercher à concurrencer son voisin en étant plus vicié que lui, vivait son géniteur, l’homme de tous ses troubles.

Des mois qu’il filait son père, mémorisant ses habitudes et déplacements. Comme il le savait, l’ivrogne passait ses soirées dans la taverne la plus proche de chez lui. Patient bien que le coeur battant, Corvo se posta sur les toits d’en face et attendit que sa proie veuille bien se montrer. Il semblait que cela soit son jour de chance, car l’homme pointa le bout de son nez rouge moins d’une heure après que l’assassin ne se soit installé. Le mercenaire se laissa glisser à terre mit une main sur sa capuche pour couvrir le plus possible son visage. Il pris son père en filature, plus proche de lui aujourd’hui qu’en quinze ans. Un sourire macabre prit place sur son visage masqué, alors que le reflet d’une dague en argent passait de la doublure de sa pèlerine noire à sa manche. Il attendait le moment opportun, prêt à mettre fin à la vie de son paternel, prêt à chasser toute cette amertume du passé.

✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.


Revenir en haut Aller en bas
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyVen 7 Oct 2016 - 16:14
Oriane était inquiète, si elle était soulagée, en un sens, que l’assassin ne l’ai nullement remarqué, c’était cependant si peu probable qu’il était évident que quelque chose le troublait assez pour mettre à mal son instinct et ça, ça ne lui disait rien de bon. C’était pour ainsi dire une première. Appuyé contre le mur, perdue dans ses pensées, perdue dans la noirceur d’un regard aussi froid que la nuit, la mercenaire attendait patiemment, sur ses gardes, au coin de cette ruelle qui sentait la pisse, l’alcool. Quoi ? Les Dieux seuls le savaient, mais la patience était une de ses qualitées et la jeune femme attendrait le temps qu’il fallait pour avoir enfin une réponse.

Elle ne tarda pas à arriver. L’oiseau sombre quitta son toit, envieuse d’une telle agilité Oriane le regarda toucher terre à nouveau avec légèreté. Elle se mit en mouvement en même temps que lui, un peu en retrait, le suivant d’abord, le dépassant ensuite depuis la rue parallèle pour tenter de mettre un visage sur celui, elle l’avait deviné, que son froid compagnon suivait. Elle découvrit des traits qui ne lui dirent rien d’abord, un visage d’alcoolique, anonyme parmi tant d’autres, se disant qu’elle se trompait peut être, que Corvo n’était là que pour le travail, la jeune femme décida de faire demi tour, de rentrer. L’idée d’avoir pu être autant dans l'erreur, de le connaître encore moins qu’elle ne le pensait lui tapait sur le système. Puis soudain elle réalisa, les traits de cet homme ravagé avait quelque chose de familier au contraire.

Il n’allait pas faire une telle chose ? Il n'allait pas tuer...son père ? C’est cette crainte soudaine, cette inquiétude immédiate et grandissante qui la fit accélérer, bousculer un homme, indifférente à l’insulte qui avait fusé, pour bifurquer, se retrouver, une fois de plus sur son chemin, pour se saisir d’un poignet qu’elle n’avait jamais eu la mauvaise idée de toucher.

- Ne fais pas ça.
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyMar 18 Oct 2016 - 22:51
Parce que tu n'es pas seul
oriane & corvo

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻ Hormis ce dos qui lui faisait face, plus au rien autour ne lui importait, comme si son champ de vision avait été réduit à la personne qu’il filait. Des fangeux auraient pu surgir à tout moment et les villageois crier au secours qu’il ne se serait pas détourné de sa mission, tant sa concentration sur la cible qu’était son père était grande. D’ordinaire, l’assassin expérimenté qu’il était restait alerte à son environnement, scannant de ses sens aigus les moindres sonorités, les moindres gestes. Mais aujourd’hui, alors qu’il tâchait d’accomplir cet objectif qui n’avait rien de professionnel, une colère sourde faisait surface ; une colère qu’il avait maintenu tête sous l’eau sombre de son enfance, une colère qui faisait surface alors qu’il trouvait à quelques pas de tous ses maux; une colère physique, palpable et douloureuse, qui serrait son coeur et venait bourdonner à ses tympans. Il s’arrêta une seconde, désemparé par la force des émotions qui l’assaillaient, alors que son morbide ressentiment se propageait à toutes les ramifications de son être, et cligna innocemment des yeux, sans comprendre quelle était cette négative énergie qui l’animait. Pour lui qui avait perdu tout sens commun et que les autres désignaient comme une bizarrerie à part entière, pour lui qui ne discernait nullement les sentiments humains, mettre un mot sur ce qu’il ressentait n’avait pas de sens. Il secoua brièvement sa tête et reprit son pistage, comme si l’on pouvait chasser ainsi les tourments de l’âme.

Suivant son plus primaire instinct, Corvo sut que le moment approchait. Bientôt, au détour de cette rue qu’il pouvait distinguer au loin, malgré la pénombre, il lui semblait qu’il serait l’heure d’abattre ce géniteur fautif. Cet homme qui, en dépit de tout bon sens, avait attribué à sa femme ses échecs et ses erreurs. Cet homme qui, plutôt que de prendre soin des maigres bien qu’il possédait, s’était évertué soir après soir à noyer son désespoir dans une forte liqueur ambrée, et qui une fois rentré chez lui, ruait de coups celle qui avait donné la vie à son enfant. Cet homme qui, sans jamais se remettre en question, était un danger bien pis que celui que représentaient les fangeux, car, malgré qu’il soit doué de raison, s’évertuait à propager la douleur auprès des gens qui l’aimaient. Corvo se retint de grincer des dents bien qu’agressé par ces terribles réminiscences. La fin de la rue arriva, coupant court à ses pensées divagantes, et il se serait volontiers lancé en avant, dague tournée vers l’ennemi, si une main non désirée n’était venue l’importuner.

La malencontreuse main vint enserrer son poignet pour l’immobiliser, accompagnée d’une voix qu’il reconnut instantanément - sans quoi il aurait violemment riposté. « T’en mêles pas! » il grinça des dents, ajoutant un mouvement brusque des épaules pour se dégager de l’emprise d’une jeune femme à chevelure rousse. C’était Oriane. Pourquoi ? Comment l’avait-elle suivi ? Il manquait de temps pour réfléchir, car la titubante silhouette de son père ivrogne s’éloignait doucement, et il craignait que s’il ne trouvait pas le courage de le faire ce soir, il n’ose plus jamais faire ce pas. Ses yeux noirs lançaient des éclairs. « Dégage de là ! » Il la bouscula un peu plus fort pour qu’elle trébuche, bien que la mercenaire ne soit pas la plus frêle des femmes. Lui-même n’était pas bien costaud. Personne ne dictait à Corvo ce qu’il devait faire de sa vie, et s’il avait choisi d’obéir à Oriane, c’était dans le cadre professionnel. Sur les liens du sang, il avait juré avec honneur respecter son autorité. Cependant, il ne lui avait pas donné les rênes de sa vie pour autant. Mais la rousse tenait bon. Il paniqua et la menaça en sortant une deuxième arme avec sa main libre. « Vite.» il grogna, furieux. Il n’avait pas l’intention de la blesser, mais si elle ne s'exécutait pas rapidement, elle le forcerait à aller à l’encontre de ses désirs.

✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.




Dernière édition par Kvothe Ruh le Sam 12 Nov 2016 - 18:52, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyLun 24 Oct 2016 - 21:33
« T’en mêles pas! »

Elle se serait formalisée du petit mouvement d’humeur de Corvo s’il avait été n’importe qui d’autre. Oriane, contrairement à l’assassin, du moins aurait-elle pu le penser jusqu’à ce soir, était humaine, de fait elle était vexée, plus qu’elle essayait de le lui cacher derrière un visage impassible et surtout, elle était inquiète, parce que se mettre sur sa route revenait à se tirer une carreau d’arbalète dans le pied.

Mais comme Oriane avait sentit que cet homme aurait une importance toute particulière ce fameux soir où elle avait tué pour la première fois, elle savait, cette nuit encore avec certitude, qu’elle ne devait pas le laisser emprunter le chemin qu’il venait de fouler, aller jusqu’au ravin qui l’attendait au bout de la route. Elle sentait une tension dans l’air, une distance qui, si elle était toujours là, était différente. Il n’était pas ici pour le travail, il ne tuait pas pour un contrat, alors pourquoi ? Ils étaient du même sang, à n’en point douter, son père très sûrement mais elle n’osa pas le lui demander oralement, se contentant de resserrer son étreinte sur lui.
Plaisir, vengeance, ses pensées et ses émotions lui restaient inaccessibles,

« Dégage de là ! »

En grimaçant, Oriane se retrouve le cul par terre, inquiète et étonné de la force qu'il avait mit volontairement ou non dans ce geste.

- Ne refais jamais ça, conseil d’ami !


Depuis qu’elle avait rejoint la Compagnie, qu’elle avait commencé les contrats, Oriane, qui gardait ce petit côté jeune fille de bonne famille, faisait de son mieux pour éviter toutes situations humiliantes, trop...garçon manqué ou toute preuve d’une faiblesse quelconque, qu’elle possédait mais tenait à garder enfermé. Là, le cul dans la boue elle se sentait profondément humiliée. Mais au fond, c’était secondaire. Elle n’était pas idiote, la mercenaire se doutait bien de la tournure que pourrait prendre la situation, peut être même en minimisait-elle encore les conséquences ?

Par prudence, elle recula, toujours au sol, avant de se remettre debout et d’essuyer ses mains boueuses sur son pantalon de cuir.

- Je ne partirais pas, tu le sais.

A cet instant il lui sembla déceler quelque chose dans la noirceur des prunelles de Corvo, elle l’avait suffisamment regardé, analysé pour percevoir les changements subtils de ses traits.

- Je ne te laisserais pas faire ça Corvo. Pourquoi es-tu ici ? Je veux dire, pourquoi ce soir, pourquoi maintenant ? Qu’est-ce que ça changera ?

Elle aurait voulu lui demander ce que cet homme avait fait pour qu’il en arrive à cette extrémité mais il ne lui aurait surement pas répondu, pas ici, pas maintenant. Non, elle refusait de le laisser faire ce qui ne pourrait être défait, de devenir un parricide, de se perdre, Opale avait besoin de lui, un devoir envers lui et peut être, avait-il lui aussi besoin d’elle ?

« Vite.»

Ou bien se trompait-elle sur tout la ligne. Opale dégaina à son tour, un frisson lui parcouru l’échine, elle doutait d’être à la hauteur à ce petit jeu là et craignait que les choses tournent mal, parce que la jeune femme était du genre têtue et qu’elle ne comptait pas lui obéir, quiqu’il lui en coûte. Cette fois il n’y avait plus de doute possible sur l’émotion principale qui faisait de Corvo une réelle menace…

- N’y compte pas.
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyDim 13 Nov 2016 - 17:37
Parce que tu n’es pas seul
ORIANE & CORVO

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻Corvo était un homme étrange, au coeur froid et insondable, une banquise sur laquelle glissaient les sentiments brûlants des autres. Il les regardait rire, pleurer, crier, aimer, souffrir sans jamais s’émouvoir, ses yeux noirs comme l’abîme reflétant le vide infini de ses émotions. C’était comme si toutes les sensations l’attendaient sagement, enfermées à double tour dans un pièce secrète connue de lui seul, et dont la seule clé était son père. L’homme de tout ses troubles. Et alors qu’il disparaissait à l’horizon, au détour de cette ruelle dans le brouillard épais du Goulot, une rage sourde gonflait dans son abdomen, tel une vague le submergeant de milles couleurs qu’il croyait oubliées. Et cette colère qui grondait en lui, il savait contre qui la diriger; la femme aux cheveux de feu, la mercenaire dont il avait rejoint le clan : Oriane.

Il l’avait poussée, et elle était tombée sur ses fesses. Jamais jusqu’ici il n’avait levé la main sur elle, et dans ses yeux il distinguait la foudre, les éclairs qu’elle lui adressait pour cet affront. « Ne refais jamais ça, conseil d’ami ! » Il soutint son regard avec la même intensité alors que son père échappait à la mort sans même le savoir. Il la dominait de toute sa hauteur, à l’inverse du jour où elle lui avait sauvé la vie. Une dague à la main, il la toisait presque avec suffisance, la menaçant du tranchant de son arme. Mais il savait qu’il était déjà trop tard. Elle s'était mis en travers de son chemin, et son plan avait échoué. Sa main tremblait de fureur, hésitante et indécise. Oriane méritait-elle punition ? Il clignait des yeux, interdit face aux questions qu’elle lui posait en se relevant à quelque pas de lui. Il pouvait voir qu’elle le craignait, et il souffra de le voir. Jamais elle ne l’avait observé ainsi. Elle dégaina face à lui. « N’y compte pas. »

Il détourna brièvement la tête pour jeter un regard derrière lui, pour constater ce qu’il craignait. Il avait perdu son géniteur de vue, et il était trop tard pour se retourner. Un grognement de rage lui échappa et il pointa son arme sur Oriane comme on désigne quelqu’un de son index. « Ca change tout! » il cria à son égard. Il jeta sa dague vers un tonneau un peu à droite de la jeune femme et tomba à genoux, désespéré. Son espoir d’être libéré de ses tourments s’envolait, et il ne savait pas s’il aurait le courage de recommencer un jour. Il plaqua ses deux mains sur les côtés de sa tête, se sentant délaissé et incompris.

✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.



Revenir en haut Aller en bas
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyMer 16 Nov 2016 - 16:04
Silencieuse, sa main un peu tremblante tenant aussi fermement que possible son épée dans sa main, elle essayait de deviner et d’anticiper les réactions de son...Par les Dieux, Oriane n’en savait plus rien. Qui était-il à cet instant, allié, ennemi ? Peut être n’aurait-elle pas dû se mêler de ça, le laisser commettre cette erreur qui n’aurait que noircit son âme encore davantage. Mais elle savait pertinemment qu’elle en aurait été incapable.

Oriane n’avait tué qu’un homme, pour lui, et régulièrement, presque chaque semaine lui revenait les images confuse de son acte. Combien d’hommes, de femmes, d’enfants peut-être, avait-il déjà tué ? Combien de visages, de cris, de larmes hantaient ses nuits, l’accompagnait chaque jours ? Oriane ne croyait pas une seule seconde, au fond d’elle même, qu’on puisse tuer comme on pouvait mettre un pied devant l’autre. Il y avait des choses, des actes qui ne pouvait être anodin. Tuer son géniteur en faisait partit. Non, elle ne pouvait pas laisser faire ça. Pas lui.

Cette fois la jeune ne sourcilla pas devant la lame pointé dans sa direction, n’esquissa aucun mouvement de recul, ses yeux verts, réprobateur, le dévisageant. Elle avait bien vu sa main trembler, avait comprit qu’elle assistait à la dernière esbroufe du prédateur blessé.

« Ca change tout! »

Se sentant coupable, impuissante, Oriane rengaina son arme. Elle ne s’était pas attendu à ça, elle n’allait pas réagir comme elle aurait voulu le faire, comme elle l’aurait fait avec n’importe d’autre. Oriane n’allait pas s’agenouiller devant lui et lui dire que c'était terminé à présent, qu’il n’avait pas besoin de ça, qu’il avait gagné, qu’il ressemblait terriblement à un homme ordinaire. Que son père puisse vivre ou mourir n’avait plus la moindre importance. Elle ne lui ferait pas l’affront non plus de la main posé sur l’épaule, compatissante.

Au lieu de ça, elle lui aboya dessus, pour qu’il puisse l’entendre derrière la faible barrière de ses mains qui le coupait du monde. Son visage arborait des traits durs, faux, de ceux qu’elle réservait aux Hommes qui la défiaient. Derrière le masque, il en était tout autre, mais Corvo ne devait pas le savoir, ni les quelques hères qui les oeillaient, inconscient et insensible de ce qui se jouait, là, dans cette ruelle.

- Relève toi. MAINTENANT !


Au fond, très égoïstement, peut être que ça l’arrangeait qu’il soit ce qu’il soit. Un pilier, un instrument sans état d’âme sur lequel coulait les émotions, sur lequel elle pouvait, d’une bien étrange manière, s’appuyer sans que jamais il ne faiblisse car indifférent, sans la moindre empathie. Pourtant, c’était aussi un poids, une douleur étrange, comme un être aimé qu’on ne pourrait toucher qu’à travers une vitre. Oriane se sentait un peu mal, déboussolé. Elle n’agissait pas comme son instinct le lui dictait, comme son cœur le lui commandait, elle agissait comme elle devait le faire, pour lui. Parce qu’elle le lui devait, elle en était persuadé.

- Le tuer ne changera rien. Ça ne te sauvera pas, ni toi ni qui que ce soit. Tu ne peux rien effacer, rien oublier. Sa mort ne te rendra pas ce que tu as pu perdre. Il y a des dégâts irréparables. Tu le sais.

Elle avait songé des jours et des nuits durant à retrouver avant la milice celui qui avait tué Tancrède, voler sa vie, mais elle y avait renoncé, par part lâcheté, non, par force au contraire. Pour se préserver, comme elle espérait, vainement, le préserver lui à présent, de la vengeance qui ronge.

- J’ai bien regardé cet homme, Corvo, il est déjà mort, je n’ai rien vu dans ses yeux...

Cette petite étincelle de vie qui brillait dans le regard de tout un chacun, sauf quand la maladie s’en mêlait, sauf pour les mort en sursis. Elle l’avait vu parfois, si brièvement qu’elle aurait pu se tromper, dans les yeux de Corvo, mais elle n’était pas folle.

...contrairement aux tiens. Je ne sais rien de lui, à peine de toi, mais quelque chose me dit qu’il ne mérite pas que tu le libères.
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyDim 11 Déc 2016 - 22:51
Parce que tu n’es pas seul
ORIANE & CORVO

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻Faire le vide. Oublier. Plonger tête sous l’eau ces souvenirs douloureux d’une enfance difficile, les couler au plus profond pour faire comme s’il n’avaient jamais existés. Rester seul, loins des autres, pour ne plus jamais avoir à encaisser la souffrance qu’apporte autrui. Un credo, un mode de vie qu’il avait embrassé dès ses plus jeunes années, et dont il ne s’était jamais défait. Cette incontournable muraille qu’était son impassible visage s’effondrait pourtant aujourd’hui face à cet assaut manqué et face aux accusations d’une femme.

Tant d’années, il avait fait le souhait de rester seul, d’être ce solitaire assassin ; un outil plus qu’un humain. Nonobstant, sans qu’il en comprenne le sens, son instinct lui avait dicté de suivre cette femme à qui il devait la vie. De ne plus être un outil, mais d’être plutôt son outil à elle. De lui apporter de l’aide lorsqu’elle le souhaitait et de répondre quasiment à la moindre de ses requêtes. Des mois durant, il l’avaient accompagnée, avait rejoint une guilde mercenaire avec elle et avait accompli les quêtes qu’on leur assignait sans jamais rechigner. Sans même qu’il s’en soit rendu compte, il n’était plus seul. A chaque instant, elle était là et s’inquiétait de son état. Elle s’assurrait de leur survie à tous deux, prenait les décisions qui lui semblaient les meilleures pour leur bien commun. Mais tout cela, dans son état actuel, il ne pouvait s’en rendre compte.

Aussi il était là, à terre, convaincu de ne pouvoir compter sur personne alors qu’Oriane lui tendait la main au figuré. Il lui avait juré allégeance, et elle ne l’oubliait pas puisqu’usant soudain de son autorité sur lui, elle lui intima de se lever. « Relève toi. MAINTENANT ! » Elle lui aboya dessus pour qu’il entende malgré les mains plaquées sur ses oreilles. Il releva doucement le menton vers elle, ses yeux noirs plus sombres et éteints encore que d’ordinaire. On y lisait l’incompréhension, bien que, mécaniquement, il lui obéit et se redressa d’un coup, les bras ballants. Ses mains tremblaient quelque peu, loin du sang froid qui le caractérisait. Il l’écouta à moitié, les mots de la jeune femme glissant sur lui. Peu lui importait que cet homme n’aie pas d’avenir et que sa vie soit déjà un cauchemar. Il ne souhaitait pas faire du mal à son géniteur, n’avait pas fait le voeu de lui écourter sa vie pour le plaisir de le voir souffrir à sa place. Non. Il souhaitait juste se libérer d’un passé qui le hantait, détruire la vision d’un homme qu’il aurait aimé ne plus jamais voir de son vivant.

Il lui en voulait d’avoir été là, et lui jeta un regard froid qui semblait dire qu’elle aurait à racheter son erreur, bien qu’en soi ils étaient au minimum quitte. Puisqu’il était inutile qu’ils s’attardent dans un quartier aussi glauque, il partit le premier, la bousculant d’un coup à l’épaule et s’enfonça dans les rues lugubres du goulot, direction leur base. Oriane le suivrait-elle ? Il grogna à son égard, comme pour lui intimer de venir. Maintenant qu’elle l’avait dérangé, autant le faire jusqu’au bout.
✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.



Revenir en haut Aller en bas
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyVen 16 Déc 2016 - 0:55
C’était presque un soulagement de le voir se relever, retrouver peu à peu de cette noirceur qui était la sienne, de voir ses doigts cesser de trembler. Comme si Corvo reprenait le contrôle d’un esprit et d’un corps qui avait cessé de lui appartenir. Mais le soulagement n’aurait pu être total, parce que quelque chose avait changé, parce qu’il y avait eu menace, celle qu’elle ne pouvait se permettre d’ignorer, qu’importe qu’elle en soit à l’origine, parce que cet homme avait les capacités de la tuer. Peut être avait-elle eut tort de lui faire confiance, parce que derrière le chien se cachait le loup solitaire, sauvage. Pourtant, elle restait sûr de lui et si elle devait revenir en arrière, elle agirait de la même manière pour eux. Quoiqu’il en soit, ils devraient parler de ce qui s’était passé. Maintenant, plus tard, mais il devrait écouter ce qu’elle avait à dire.

Elle ne bougea pas d’abord, suivant son regard jusqu’à ce qu’il la dépasse, se contentant d’une grimace quand son épaule heurta volontairement la sienne. C’était comme ça que les choses fonctionnaient finalement, qu’ils communiquaient. Il n’y avait pas à se demander si c’était une bonne ou une mauvaise chose. Elle respectait ce qu’il était, le comprenait un peu mieux à présent et lui l’acceptait comme elle était. Impossible de savoir s’il en retirait un quelconque bénéfice ou si seule son sens poussé de l’honneur, le respect qu’elle avait gagné peut être, le contraignit à rester dans son sillage.

Sans le grognement de Corvo qui avait brisé le calme presque suspect, elle serait surement restée là encore un moment à ressasser ce qui venait de se passer, mais Oriane n’était pas une femme stupide, rester ici était dangereux. La mercenaire fit donc volte face pour s’enfoncer à son tour dans les ruelles coupes gorges du Goulot. Si elle ne le voyait pas, elle ne s’inquiétait pas pour autant, Oriane sentait sa présence, systématiquement, depuis quelques mois elle ne s’y trompait plus. Bientôt l’assassin ralentit l’allure et c’est côte à côte, sans un mot, qu’ils arrivèrent en vue du bâtiment qui servait de base à la Compagnie des Lames.

Au lieu de rejoindre les chambres, Oriane se racla la gorge d’une manière bien trop forte pour pouvoir signifier autre chose qu’un appel et la jeune femme se dirigea vers la grande salle, vide à cette heure, ou elle prit place à la table. Son regard pesant lourdement sur la silhouette sombre de Corvo. Elle espérait qu'il la rejoigne, mais n'exigerait rien. Mais il semblait évident, qu'ils avaient la même attente, sinon, l'oiseau de nuit ne l'aurait pas attendu, ne se serait pas montré.
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyVen 16 Déc 2016 - 18:34
Parce que tu n’es pas seul
ORIANE & CORVO

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻ Il partit en avant à grandes enjambées silencieuses, se fondant dans les sinistres rues du Goulot avec une aisance qui lui était propre. Il s’engagea sans hésiter dans ce quartier où il avait grandi, laissant sur place celle en qui il avait décidé de placer sa toute confiance par les liens du sang. Clignant frénétiquement des yeux dans l’obscurité envahissante que formait l’épais brouillard, il était une ombre que nul ne remarquait. Derrière lui, il devinait la silhouette d’Oriane le suivant sans jeter un regard en arrière, car il avait pris l’habitude ces derniers temps de marcher devant elle, guettant en amont les moindres dangers qui pourraient surgir en ce monde fou. Nonobstant, il avait volontairement pris un peu plus de distance avec elle que d’ordinaire, agissant en enfant grondé. De sa misérable tentative d’assassinat et de son émotivité soudaine ne subsistait plus que cette infantile attitude; Corvo était de retour, plus sombre que jamais. Son masque impassible s’était reconstruit, se traduisant en ce rugueux stoïcisme sur lequel glissaient les remarques d’autrui et qui en effrayait plus d’un.

Il rabattit sa capuche sur sa noire tignasse, se protégeant ainsi de la désagréable humidité qui flottait dans l’air vaporeux. Ainsi, par ce simple geste mécanique, il se souvenait de l’assassin qu’il était. Il était à la fois la dague et le bouclier, tant le meurtrier que le protecteur, une arme à double tranchant qu’elle avait pris le risque de s’approprier. Il prit de la hauteur pour ne plus avoir à subir les reflux vaseux bordant les coins de rues, et après quelques instants à naviguer ainsi, seul et discret, il accepta de ralentir le rythme pour que la mercenaire puisse le rejoindre. Aussi ils rejoignirent tous deux le repaire des mercenaires de la compagnie des Lames, conscients que quelque chose avait changé bien qu’il n’aient plus échangé un mot depuis ce qu’il s’était passé là-bas. Les lumières étaient éteintes en cette heure tardive, et la grande salle - qui faisait office d’accueil, de réfectoire et de lieu de réunion-, était à l’évidence vide de toute présence mis à part la leur.

Sa bienfaitrice s’y dirigea sans hésitation, sûre qu’il l’y suivrait. Cette fois-ci il lui laissa prendre de l’avance. Il n’avait aucune envie de l’y rejoindre, bien que les deux abîmes qu’étaient ses yeux la fixèrent jusqu’à ce qu’elle disparaisse dans l’embrasure de la porte. Quelque chose dans la démarche assurée d’Oriane le poussa cependant à l’y rejoindre. Il était peu de comportements humains que Corvo comprenait, mais s’il était bien une chose qu’il savait repérer, c’était les différentes manières que l’on pouvait avoir de donner des ordres. Aussi, bien qu’elle ne lui ait pas oralement enjoint de l’accompagner, la bête de charbon reconnut l’injonction dans ses gestes, et, à pas contrariés, il s’avança vers la grande salle. Il se glissa discrètement dans un coin de la pièce et grimpa sur une table, s’y asseyant en tailleurs, le regard volontairement tourné vers le mur. Craignait-il d’avoir à affronter les iris de jade de la mercenaire ? S’il avait douté un instant du rôle qu’elle tenait dans sa vie, elle avait raffermi avec caractère l’autorité qu’elle exerçait sur lui. Et, de fait, cette emprise l’effrayait maintenant quelque peu. Etait-elle une menace ? S’interrogeant sur son avenir, il osa un coup d’oeil discret envers la belle jeune-femme. Il cligna des yeux puis se mordit soudain le pouce y faisant ruisseler une minime goutte de sang. Il lécha sur son doigt le liquide vermeil et se souvint ; ils avaient juré par leur sang. Non, elle ne pouvait être un danger pour lui.
✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.


Revenir en haut Aller en bas
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyDim 18 Déc 2016 - 21:33
Il l’avait suivit, Oriane en était à la fois profondément soulagée mais aussi légèrement nerveuse, parce que finalement, à chaud, elle se rendait compte que revenir sur ce qu’il venait de se passer n’était pas si simple pour elle. Parce que chercher à converser avec Corvo revenait à tout les coups à une conversation à sens unique ou presque, qui nécessitait de ne rien laisser passer pas même un soupir. En était-elle capable présentement ? Il allait bien le falloir puisque c’est ce qu’elle lui avait demandé, sans un mot, de se montrer disponible après l’épreuve qu’il venait de vivre.

Achevant d’allumer quelques bougies sur la table, Oriane tourna la tête vers lui, posant un regard dur sur son compagnon. Depuis combien de temps maintenant se connaissaient-ils ? Corvo avait une attitude boudeuse, que l’on aurait pu qualifier d’enfantine, mais la mercenaire ne s’y trompait pas, elle l’avait vu à l’oeuvre trop souvent pour le considérer comme tel. Par certains aspect, il était bien plus intelligent que la plupart des hommes, il avait en lui cette sagesse et cet instinct propre aux animaux sauvages, qui se lisaient dans leurs yeux et pourtant il avait cette candeur désarmante. Un fin sourire apparut sur son visage qui s’évanouit à la vue du sang. Oriane baissa les yeux sur la paume de sa main, qu’elle ouvrit devant elle, celle où se dessinait une longue et fine cicatrice, souvenir du pacte qu’ils avaient scellés et qui lui suivrait jusque dans la mort et pourtant…

Pour la première fois, la jeune femme avait besoin qu’il la rassure. Peut être qu’elle n’était pas la seule d’ailleurs, peut être ne voyait il dans son intervention qu’une trahison, un abus de pouvoir ? Mais elle se devait d’être honnête avec lui, comme elle l’avait toujours été.

- Je ne regrette pas de t’avoir filé ce soir. Je suis persuadée d’avoir fait ce qu’il fallait et si c’était à refaire je te protégerais de toi même à nouveau. Mais je n’en avais pas le droit et je te présente mes excuses pour ça, malgré tout je te le demande, abandonne.

Il le fallait, pour lui, qu’il accepte qu’on ne changeait pas le passé, que cette peine, cette haine, peu importe ce qu’il ressentait vraiment, le suivrait pour toujours, quoiqu’il arrive. Tuer ne ferait, au fond, qu’assombrir son âme davantage, le soulagement ne serait que de courte durée. On ne pouvait rien effacer, il y avait de ses douleurs qu’on ne pouvait soulager. Son regard se perdit un instant dans la contemplation des petites lueurs fébrile et tremblotante sur la table.

- Corvo, j’ai besoin que tu sois honnête avec moi comme je viens de l’être avec toi. Tu as eu envie de me tuer ce soir, n’est ce pas ? T’en penses tu capables ? Est ce que je dois apprendre à avoir peur de toi ?

Oriane chercha son regard, elle voulait qu’il le lui dise, en face. Elle le croirait, elle lui ferait confiance, s’adapterait, parce que c’était ainsi, ils devaient rester ensemble, mais pour une fois, elle avait besoin qu’il lui dise quelque chose, qu’il le lui exprime plus clairement, yeux dans les yeux.
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyMer 21 Déc 2016 - 19:19
Parce que tu n’es pas seul
ORIANE & CORVO

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻ Une à une, elle alluma des bougies pour que la lumière soit dans cette sombre pièce, et Corvo l’observait faire du coin de l’oeil, tapi dans l’obscurité. Les minuscules flammes que diffusaient les candélabres venaient épouser les contours du mobilier et la surface des murs qui à leur tour reflétaient un mince éclairage. Le dos tourné, émettant parfois de simples grognements, l’animal qu’il était n’avait aucun désir de revenir sur les faits. Il ne comprenait pas ce besoin humain de s’expliquer constamment, et ce goût prononcé qu’avait Oriane pour le dialogue. De son point de vue, il avait juré par le sang, et ce serment remplaçait à lui seul toutes les conversations qu’ils auraient pu avoir. Il lui avait offert sa vie, ni plus ni moins, et si sous le coup de la colère il avait failli rompre ce pacte, il admettait qu’elle eût un droit de regard sur chacun de ses actes. Il s’en souvenait maintenant, que c’était elle la meneuse et qu’il devait répondre à ses ordres, et que, tout comme un loup fonctionne en meute, elle était l’alpha. Certes, s’ils avaient réellement été des animaux, Corvo aurait pris l’ascendant. Il était plus fort, plus discret, plus brutal. Mais il lui devait paradoxalement la vie, et elle avait pour elle la tolérance à son égard, la lucidité dans les instants décisifs ainsi que la débrouillardise pour leur trouver de quoi se nourrir. Livré à lui-même, celui qui autrefois s’appelait Kvothe aurait eu bien plus de difficultés.

Lorsqu’elle eut terminé, il y eut un moment de silence total, que seul le crépitement des flammes et leur respiration venait rompre. Qu’attendait-elle ? Le visage fermé, plus distante que d’ordinaire, elle prit enfin la parole. Il se tourna légèrement vers elle mais pas totalement, de manière à pouvoir l’écouter et l’observer en coin, sans pour autant la défier du regard. Après l’affront qu’il lui avait fait subir là-bas, après qu’il l’ait menacée de mort, il craignait qu’elle le rejette et ne veuille plus de ses services. Conscient soudain que son avenir auprès d’elle était en danger, il se tourna plus franchement et se laissa glisser au sol pour lui accorder finalement un regard. Ils échangèrent un long moment les yeux plantés les uns dans les autres, sans que Corvo n’ose prendre la parole. Lui qui aimait les phrases courtes pour économiser sa salive, il lui semblait qu’ici, il ne pourrait répondre simplement face aux difficiles questions qu’elle soulevait. Le craindre ? La tuer ? Il était capable de tout ça. Le souhaitait-il ? Non, pas maintenant en tout cas. Pouvait-il prévoir ce qu’il en serait demain ? Aucunement, car il était l’impulsion même. « Je ne souhaites pas tuer. J’ai juré. Tu ne dois pas… avoir peur. » Il soutint son regard puis suça son pouce sur lequel coulait le sang, comme un enfant. « J’obéirais. Cela… n’arrivera plus. » Il avait aligné deux phrases, ce qui en soit était un miracle. Il devait la rassurer, car si elle le craignait plus jamais elle ne saurait se servir efficacement de lui.

Mû par une logique que seul lui saurait expliquer, il s’approcha en quelques pas rapides jusqu’à ce que leurs pieds se touchent. Il le fit si brusquement que leurs visages se touchèrent en un léger choc. Il la dominait de quelques centimètres, aussi il inclina la tête pour que leurs front se collent, puis, solennel, il prit la main de la mercenaire pour la plquer sur son coeur. « Oriane. Je ne te tuerais pas. » Ses mots étaient hachés, rauques. C’était une des rares fois il où prononçait son nom. Son regard était intense, presque intrusif. Un de ces regards pénétrants et purs comme seul lui savait le faire.

✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.


Revenir en haut Aller en bas
Oriane ManceauMercenaire
Oriane Manceau



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyJeu 22 Déc 2016 - 1:10
Il la regardait, c’était même un peu plus que ça, il la fixait. Un détail qui avec lui n’en était pas un. Oriane était soulagée, satisfaite aussi, parce qu’elle avait besoin de ça, qu’il réponde, qu’il communique avec elle dans un langage qu’elle comprenait, qui ne lui demandait pas d’effort. Égoïstement, la mercenaire ne se sentait pas capable de faire l’effort, pas ce soir. Ce qui s’était passé la troublait plus qu’elle ne le lui montrait, qu’elle ne le lui dirait jamais. Au delà de la peur et du sentiment de trahison qu’Oriane avait ressenti il y avait surtout l’inquiétude qu’elle éprouvait pour lui. Pas celle d’un parent, pas celle d’un ami ni celle d’un chef, c’était autre chose.

« Je ne souhaites pas tuer. J’ai juré. Tu ne dois pas… avoir peur. »


C’est vrai, il avait juré. L’intégralité de la relation superficielle qui s’offrait à la vue de tous pourtant complexe, profonde, reposait sur ce pacte qu’ils avaient passés. Elle ne répondit pas, ne bougea pas d’un pouce non plus de peur qu’il n’arrête aussitôt de parler. Parce que ça n’était pas assez. Ces quelques mots avaient suffis à la rassurer mais pas à la satisfaire. Oriane éprouvait, sans le comprendre, de la colère et de la frustration à l’évocation de ce lien.

Elle quitta son regard pour le vriller sur son pouce, observant la bête lécher sa plaie, ne relevant le nez que quand il prit la parole à nouveau.

« J’obéirais. Cela… n’arrivera plus. »

J’obéirais…

Cette fois Oriane acquiesça d’un bref signe de tête, comme elle le faisait toujours, se relevant instinctivement alors qu’il s’avançait. La mercenaire pensait qu’il en avait fini, qu’il allait partir, comme il le faisait toujours, disparaissant en quelques gestes vifs mais contrôlés qui trahissait cette agilité de fauve qui était la sienne. Ce ne fut pas le cas. Oriane aurait été incapable d’anticiper la réaction de Corvo, lui même avait il vraiment décidé consciemment cette proximité soudaine qui l’avait fait reculer d’un pas ?

La jeune femme retient son souffle alors qu’il établissait le contact, comme elle l’aurait fait face un animal sauvage de peur de l’effaroucher. Elle ferma les yeux quelques brèves secondes, les rouvrant quand il se saisit de sa main pour la poser sur son torse. Ses doigt se replièrent doucement contre le cuir, son poing roulant légèrement contre la paume de l’assassin.

« Oriane. Je ne te tuerais pas. »

Cette fois elle avait comprit, elle en était certaine, la jeune femme n’avait plus peur. Peu importe ce qu’il pensait, ce qu’il pourrait faire ou dire à l’avenir, Oriane savait avec cet instinct qui était le sien qu’elle était en sécurité, définitivement. Il avait prononcé son nom. Sa voix grave, profonde avait résonné jusque dans son ventre provoquant une douce et profonde chaleur dans son corps qui l’avait apaisé. Son regard se leva pour croiser le sien, retrouvant cet éclat de confiance absolu.

Si pour lui, rien n’avait réellement changé, l’homme ne faisant que lui rappeler les termes d’un contrat tacite qu’elle n’aurait pas dû oublier, ne prononçant son prénom que pour appuyer ses propos, pour Oriane quelque chose s’était passé. Un éclat dans son regard, une pression sur sa main, que peut être, elle avait inventé, ses mots. Le fait est qu’elle se sentait plus proche de lui et pourtant plus éloignée que jamais. Il y avait ce contrat entre eux.

Oriane leva son autre main avec hésitation, ne le quittant pas un instant du regard, pour effleurer sa peau avec légèreté du bout des doigts avant de poser sa main sur sa joue, découvrant tactilement ce visage qu'elle connaissait pas cœur.

- Je te crois, Corvo. Ce...contrat me tient en sécurité.

Ces derniers mots avaient été crachés avec un léger méprit, à peine perceptible, parce qu'elle savait l'importance que tout cela avait pour lui, sans ça, il ne serait pas ici.
Revenir en haut Aller en bas
Kvothe RuhAssassin
Kvothe Ruh



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] EmptyMar 27 Déc 2016 - 19:55
Parce que tu n’es pas seul
ORIANE & CORVO

T'es l'enfant seul, je sais que c'est toi. Viens-tu des bas-fonds ou des quartiers neufs ? Bref, au fond tous la même souffrance ✻✻✻ Que ce soit les mercenaires de la Compagnie des Lames ou les autres, personne ne pouvait comprendre la teneur du lien qui unissait Oriane à Corvo. C’était un fil invisible, ténu mais tenace qui, défiant les probabilités, se consolidait au fil du temps. Les raisons de cette incompréhension étaient multiples et variées, et il n’était pas rare que leur passage soulève le questionnement de leurs semblables. D’une part, l’assassin aux yeux charbon était un mystère, et il était inconcevable qu’un tel oiseau puisse tisser une relation avec qui que ce soit. D’autre part, l’on ne pouvait comprendre qu’une femme avisée comme la rousse guerrière s’attache les services d’un aussi dangereux et imprévisible compagnon que lui. Etait-il de sa famille ? Un ami de longue date ? Ou un outil à double-tranchant ? Certains prétendaient qu’en ces temps obscurs, la présence d’un aussi compétent tueur que Corvo était un luxe dont rare jouissaient – aussi inhumain et instable ledit tueur soit-il -. D’autres affirmaient qu’il était son petit frère autiste, qu’ils avaient perdus leurs parents dans une attaque de fangeux et qu’elle avait juré sur leur lit de mort de s’occuper de lui. Et pour finir, les plus audacieux – ou les plus couards, selon le point de vue - répandaient une rumeur selon laquelle Oriane était une femme occulte – dont sa chevelure rouge était la plus éminente preuve-, et qu’elle comptait enfanter la progéniture du démon avec l’aide de son compagnon monstrueux à la tignasse ébène. Mais ceux-là, bien évidemment, se gardaient bien de croiser la route de l’improbable duo.

Quoi qu’il en soit, toutes ces suppositions étaient loin de retranscrire ce qu’il en était réellement, et probablement eux-mêmes n’auraient su décrire ce qui les unissait. Pour Corvo, il était question de dette éternelle, de pacte et d’instinct de survie. Serrant la main de la femme contre sa poitrine, il accrocha ses prunelles aux siennes et échangea un long regard dans lequel il transmit l’image qu’il avait d’elle. Elle lui était nécessaire ; il ne la tuerait pas. Il n’était capable que de raisonnements simples, aussi sa réflexion n’était pas plus poussée que cela. L’avait-elle compris ? Chez lui, jamais de gestes désuet. Jamais un mot de trop. Aussi, cette démonstration physique était lourde de sens et d’une indiscutable sincérité.

S’il s’attendait à une réaction, il fut néanmoins surpris lorsque les doigts d’Oriane vinrent effleurer son visage. Cette douceur raviva les images fugaces d’une mère aimante et saisit l’assassin d’effroi. D’un geste brusque, il repoussa la femme et bondit en arrière, s’échappant à un contact interdit. Il gronda, feula presque en jetant des coups d’œil en biais à la jeune femme, puis pris la fuite. S’en était assez pour ce soir, avait-il décrété, et il disparut, glissant dans les ombres des bougies et zigzagua jusqu’à la sortie. Il regagna rapidement ses appartements, et sans se déshabiller, se roula en boule sur son lit sans pourtant trouver le sommeil. Ses yeux noirs observèrent longtemps la lune à travers la lucarne, pleins de questions et de doutes qu’avait apportés l’intense émotion de la nuit. Toutefois épuisé, ses yeux clignèrent à intervalles de plus en plus longs. Il s’endormit en ayant en tête l’image d’une étrange guerrière aux cheveux rouges, puis souriant presque, il sombra finalement dans le monde de Morphée.
✻✻✻
CODES © LITTLE WOLF.


Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
MessageSujet: Re: Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]   Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane] Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Parce que tu n’es pas seul - Terminé [Kvothe - Oriane]
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bas-Quartiers :: Le Goulot-
Sauter vers: