Nom : Pareloup.
Prénom : Herlebald. Souvent plus simplement appelé « Louveteau. »
Âge : 20 années toutes fraîches dans la fange et la violence.
Sexe : A l'occasion.
Rang : Mercenaire engagé dans la Milice contre les Fangeux.
Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
+1 FOR ; +1 END ; +1 ATT ; +1 INI.

De la force pour appuyer les coups. La peau endurcie à force d'en prendre. Toujours bien assurer sa main pour frapper. S'assurer de le faire en premier : ce qu'il faut pour survivre.

Compétences et objets choisis :
Compétences : Coriace ; Coups précis ; Sang froid ; Sixième sens.
Inventaire : Masse d'arme ; Dague de jet ; Gants en cuir usé ; Broigne ; Jambières en cuir ; Camail ; Rondache.

Revêtu de cuir et armé de ce qui n'est ni cher ni insuffisant. Des plaques de métal au torse et aux épaules qu'il a travaillé lui-même. Capable de tenir bon dans son corps et dans sa tête. Les yeux habitués aux horreurs et qui savent d'instinct où elles peuvent se tapir. Où il peut les frapper.

Montrer ce que tu es, c'est économiser ta salive. Et tu en as besoin pour cracher à la face de la Mort. Garde-la.

Des yeux bleus comme un hiver. Aussi doux et lisses, aussi cruels et distants que le froid qui s'avance. Indifférents et lointains, ils vont et viennent au devant de lui. S'arrêtent sur les visages et les armes. Repartent. Sur ses traits durs se comptent des cicatrices. Au travers d'un sourcil. Le long de la mâchoire. Au travers de la joue. Une longue qui lui suit le cou. Une courte qui l'étoile. Des cheveux blonds. Courts. Aussi bien taillés que sa barbe. Pas d'accroches pour les mains ou les poux : question d'habitude et de survie.

D'une stature haute et forte, son allure ne dédie pourtant pas ce que racontent ses yeux. Il est calme. Voire statique. La démarche lente et appliquée du prédateur en maraude qui ne court que pour attaquer. L'attitude tranquille de celui qui a déjà tué. Souvent. Beaucoup. Qui recommencera demain, voire ce soir. Qui n'est pas dérangé par l'idée. Il intimide sans trop en faire. Il n'a pas besoin d'insister. Abîmé comme il l'est, son corps suffit comme discours quant à ses réactions s'il venait à être menacé. Poignet cassé plusieurs fois, cicatrisé en torsion, qu'il bande pour ne pas donner l'impression qu'il a le bras mou – donc faible. Doigt manquant à l'autre main. Belle trace de mort manquée dans le dos, la seule qui le fait souffrir encore maintenant, mais qui venge bien les autres refermées. Deux dents en moins derrière sa canine gauche, ce qui la met en valeur et lui donne un sourire carnassier. Quand il se décide à arborer un rictus, chose fort heureusement rare tant ses yeux, eux, ne brillent jamais d'aménité et sa mimique ressemble à celle d'un corniaud retroussant les babines.

Une voix rauque et basse racontant des blessures à la gorge. Une odeur de feu et de cendre chuchotant qu'il passe son temps libre à la forge. Des manières de garçon né pour se battre et fidèle aux vœux des fées martiales penchées sur son berceau : sèches, rudes, parfois vulgaires, allant au but. La luisance bizarre de son armure faite de métaux différents, dont la rumeur susurre qu'ils sont des trophées, glisse sur son passage des éclats fauve et gris comme une fourrure. Si Marbrume est pleine de chiens de guerre il est un loup parmi eux : solitaire. Droit et fier comme ces silhouettes efflanquées mais féroces qu'on entrevoit dans les domaines où l'Homme ne va plus sans mourir.

Sois fier de ce que tu es : tu es encore debout. Aucun macchabée n'est plus présentable que le moindre vivant.

La compassion est un truc d'herbivore.

Il faut du courage pour aller sur le champ de bataille. Il faut de l'abnégation pour pour y revenir une fois. Il faut ne jamais en être revenu tout à fait pour y retourner encore après. Il n'y a pas laissé sa raison, elle est toute sienne. Il y a sacrifié le manteau d'une moralité embarrassante. Dressé pour la guerre, il a été élevé par elle comme par une mère. Ingrate, sadique, moqueuse, violente. Mais pleine d'enseignement. Herlebald, lui, est bon élève. Habile, futé. Sachant retenir les leçons, artisanales ou mentales. Comment trouver une source ou comment parler devant un supérieur sont aussi importants que savoir où peuvent se cacher des archers ou apprendre à tenir devant l'horreur ou la douleur. Aussi calme d'apparence que de nature, il est pragmatique de bout en bout. Jamais gratuit, jamais donné non plus. Il sait faire la part des choses. Il sait aussi qu'avoir un instant d'hésitation c'est donner à l'adversaire une occasion de frapper. Qu'un seul coup peut éteindre une vie comme on souffle une bougie. Alors il décide vite. Bien. S'y tient.


Il prie Rikni par ses actes et en lui-même. Depuis toujours. Une dévotion réelle qui se mêle à une sorte de manie, de rituel infantile répété encore et encore comme une ritournelle avant d'aller tailler sa voie dans les rangs ennemis. Se lève avec une pensée pour la déesse. Se couche dans ses odes. N'éprouve pas le besoin de partager à ce propos.

Survivre est la clé de tout, on ne fait rien faire aux morts. Il a la sagesse des vétérans, la cruauté des enfants sauvages. Pas celle des dévoyés poudrés qui s'en vont torturer des faibles par plaisir, mais celle qui le fait quitter le flanc d'incapables suppliants qui sont un poids pour sa vie. La moralité est pratique pour habiller les cercueils, c'est vrai. Il se préfère dépouillé d'honneur et bien vif, merci. Ne connaît pas la pitié. N'a pas d'intérêt pour les perversions. Il a certes beaucoup fait : par nécessité. Il fait ce qu'il doit, pas ce qu'il peut, dans les situations tendues. Le monde est devenu une situation tendue. Il s'attend d'un jour à l'autre que les murailles tombent et que les Fangeux soient partout. Alors il se prépare. Se voue à garder ses vivres comestibles et ses armes coupantes. Son armure graissée. Demain on crève ! Lui le dernier. Il fera ce que ça implique de faire. Tout ce que ça implique. Sans rechigner.

Solitaire. Pas vraiment renfrogné, mais très fermé. Ça oui. Il n'aime pas les gens. Pas qu'il les déteste, mais il en a déjà tant vus mourir qu'il n'a plus l'instinct de se frotter à ses congénères. Qu'il ne sait pas s'ils en sont encore, parfois. Il les observe parfois. Entre deux entraînements. Entre deux combats. Ils passent et partent. Parlent et craignent. Surtout espèrent. S'attacher c'est accepter la laisse qui vous retiendra quand il faudra courir. C'est se laisser poser une muselière. Pas enviable. Jamais qu'un homme pourtant. Qui saigne et endure comme chacun d'eux. Cachant ses plaies derrière son armure et son silence. Autant ne pas se laisser approcher, par personne. Prendre des risques est stupide quand ce n'est pour ne rien gagner.

La seule richesse qu'on peut avoir est sa propre peau. Personne d'autre ne portera celle-là.

Rien à dire. Louveteau sans histoire.

Il ne raconte rien de lui. Lorsqu'au coin du feu les carcasses se rassemblent pour veiller, que les langues se délient, que les hommes se confient comme si c'était leur dernier soir – ce qu'il sera peut-être – il est celui qui secoue la tête. Deux fois. Ne répond rien, ne s'excuse pas. Souvent on se contente de son visage, son attitude, pour imaginer ce qu'il ne dit pas. Rarement quelqu'un se risque à insister. Une histoire, pourtant, il en a une. Il en a même beaucoup : chaque cicatrice est un conte. Il se souvient de chacune. De tous les coups, des odeurs. Des cris. Ils ne le hantent plus. Ils le faisaient quand il était enfant. Mais il a grandi très vite.

Né dans une famille plus que nombreuse, au Nord. Un père va-t-en guerre, une fratrie vite dispersée au gré des milices et des tombes. A dix ans il se battait comme un chien. A douze comme un homme, des armes au regard. Treize ans et il se rendait aux Landes des Brumes. Il était souvent le plus jeune, pas pour autant épargné. Un mélange de chance, d'opportunité et d'une férocité alerte l'ont tenu en vie. Avec des blessures. Il se souvient d'avoir aimé ses sœurs, de ne les avoir pas revues. Lorsqu'il y pense elles sont toujours enfant. Les défunts, après tout, ça grandit pas.

Des rumeurs tenaces disent de lui qu'il a fait des choses sales. Vraiment sales, même pour le commun de ceux qui sont payés à tuer. Les rumeurs sont vraies. Il a dormi dans les cadavres pour tromper les ennemis. Il a pillé des tombes pour arracher des parures et des armures. Il a plongé ses dents dans la chair de camarades tombés au front. Et tout ça il l'a fait comme il a éclaté des crânes d'un coup de masse : le geste sûr. Ferme. Sans tremblement. La nécessité est sa loi. L'a toujours été.

Il a fallu fuir. Abandonner les terres qu'il avait toujours connues. Ça ne lui a pas fait de pincement au cœur après le premier – passer devant les champs où la masure de sa famille se tenait a été sa seule émotion. La maison n'avait plus de porte. Une fenêtre éventrée. Le dernier baiser acide de l'existence sur son front. Il est arrivé à Marbrume comme dans un bastion étranglé. Un refuge finalement assez mauvais, qui se fera étrangler peu à peu, l'ennemi attendant que la faim, les conflits ou autre chose chasse les habitants et casse les murailles. Mauvais pour sûr, mais le seul. Le sien. Alors il le défend, engagé comme d'autres. Sera aussi acharné que d'autres. L'abandonnera si mieux se découvre, y mourra le dernier si rien ne s'ouvre. Après tout, bien caché, on doit pouvoir survivre longtemps avec tous les gens qu'il y a pour crever alentours.

Rien à raconter. Passe-moi la gourde.

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