Marbrume


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 Les fautifs {Zel ♫}

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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Les fautifs {Zel ♫}   Les fautifs {Zel ♫} EmptyDim 27 Nov 2016 - 17:15


Sous la voute de nuage clairs, au travers de la brume ne semblant pas daigner se dissiper, il n’y avait que le bruit de la mer pour briser ce songe cotonneux.
Il n’était pas tôt, sans pour autant que la course du soleil est annoncé le passage la mi-journée. Le fracas des vagues mourant sur les plages, et s’écrasant sur la roche, commencèrent à rompre son sommeil. Cela était plus ténu, plus étouffé que ça n’avait pu l’être. Des murs, il y avait des murs, du bois, rien de si épais car on pouvait entendre autre chose, quelque chose qui se mêlait se laissait étouffer par le vacarme de l’océan. Une voix, une voix connue qui fredonnait.

Se lever n’avait pas été simple, un corps raide, courbaturé, meurtri n’aidant certainement pas. La fraîcheur de l’air était légèrement piquante, il avait fallu enfiler un dessus, fait d’une étoffe fatiguée, usée.

« La journée était calme, j’ai préféré te laisser dormir. »


Jehan s’étira, dans un bâillement légèrement rauque avant d’aller s’asseoir au côté de sa sœur. Tous deux se trouvaient en hauteur, quelques pas sous leurs pieds, l’océan venait lécher les rochers. En levant le nez ils ne pouvaient voir grand-chose. Le brouillard, estompait trop les contours du rivage qui s’étendait au loin. Seules quelques silhouettes sur la plage se distinguaient assez bien. Ces profils d’allure humaine auraient pu et auraient dû les inquiéter, s'ils n’avaient su de qui il s’agissait, mais surtout s'il ne s’était comporté de manière si normale, se penchant régulièrement pour ramasser des algues jonchant le sable.

« Où est Devaux ?


En train de faire du repérage aux alentours. Mais l’a pas dû aller bien loin. »

Ils étaient dans un ancien petit hameau de pêcheurs, trois maisons tout au plus, tout au bord de la mer avec l’une d’entre elles tenant à flanc d’un pic de rocheux, celle où se trouvait la fratrie. Ils y étaient arrivés quelques jours plus tôt. Au vu de l’état et leur emplacement, si proche de cette étendue d’eau salée que les mordeurs craignaient tant, leur faisaient croire que les occupants l’avaient abandonné il y a peu, peut-être au cœur de l’hiver, lorsque les journées étaient courtes et le temps peu clément, dans un moment de résignation, d’épuisement moral. Ils l’avaient rien trouvé dans l’exploration des quelques bâtiments. Il n’y avait plus rien, plus que quelques objets du quotidien, rien de valeur, rien d’une utilité folle, pas de nourriture non plus, au moins l’abri était assez solide pour passer une nuit assez paisible du moins plus paisible qu’étoile autour d’un feu rachitique sa vie seulement protéger par l’attention d’un semblable dans laquelle placer une confiance approximative.
Jehan bailla une nouvelle fois.

Dans ses pensées, la blonde se remit à fredonner, en regardant les formes s’agiter sur la plage. L’instant était calme, pacifique, répétitif, puis d’un coup ça s’était arrêté. Les hommes s'étaient relevés dans se réunissant, regardant tous dans la même direction.

Qu’est-ce qui se passe ?

Sûrement pas un fangeux, sinon ils auraient été dans une paniqué, agité, sûrement déjà en train de se précipiter vers les premiers abris venue. Mais ce n’était pas le cas, ils semblaient plus attendre, attendre de voir ce qui arrivait. La blonde, elle s’était levée, intriguée et un peu inquiet aussi, fallait bien le dire, se demandant ce qui pouvait bien les intéresser à ce point. Se dessinant vaguement deux cavaliers approchaient.

Deux ? Seulement deux ?

Ça pouvait pas être un convoi, c’était trop peu. Peut-être le reste d’un convoi qui avait été attaqués, après tout, ils n’étaient pas si loin de la route, assez pour ne pas être vu, mais assez prêts pour pouvoir tomber dessus en fuyant, fuyant vers la mer.

Qu’est-ce qu’ils pouvaient bien faire là ?...

Peut-être des gens qui habitaient là avant qui voulait reprendre possession de leurs biens. S’approchant du bord des escaliers elle hésita à aller voir d’elle-même de quoi il s’agissait, puis finalement décida d’observer de loin, de laisser voir comment les inconnus allaient interagir avec les autres, les autres membres du groupe.
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ZelvajraHaut-Prêtre de Serus
Zelvajra



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MessageSujet: Re: Les fautifs {Zel ♫}   Les fautifs {Zel ♫} EmptySam 3 Déc 2016 - 23:16
C'était un jour fatidique.

C'était les prémices des résultats d'une recherche élaborée et poussée.

C'était la réponse aux plaintes des liens de sang.

C'était la curiosité de revoir une personne appartenant à son passé.

C'était… devoir faire un choix crucial.

C'était… remettre en question ses propres sentiments.

C'était… finalement tout un tas de questions sans réponses.

Ce matin-là, Zelvajra avait quitté le Temple de la Sainte Trinité de Marbrume. Il était accompagné par Silas, son homme de confiance. Lorsque un Haut-Prêtre quittait l'enceinte sacrée, ce merveilleux édifice, il n'était pas illogique qu'il puisse demander à disposer d'une escorte. En sa qualité d'homme de foi, il représentait un rang et un titre d'une certaine importance. Officiellement, le Haut-Prêtre de Serus se rendait jusqu'au Labret afin de bénir les récoltes qui arriveraient à leur paroxysme au début de l'été. Officieusement… Il était sur le point de faire face à un fantôme. Depuis combien de temps ne l'avait-il pas vue ? Des années, avec une grande certitude. Tout ce qu'il savait, c'était qu'elle avait fait quelque chose méritant d'être puni et qu'elle traînait quelque part en dehors de Marbrume. Comment le savait-il ? Sa collègue, Hannah Clahauser, était venue lui en faire part. Ah, les sœurs Clahauser. Intéressantes et délicieuses, du moins il en avait la certitude pour l'une des deux. Hannah était l'une des rares personnes au Temple à savoir que Zelvajra avait un frère banni. Puisqu'il en était de même pour sa sœur, cela leur faisait un point commun non négligeable. Depuis des mois, elle lui avait demandé de faire des recherches sur Loreline mais elle s'était heurtée à un mur. Pour ne rien laisser transparaître, il avait feint de ne plus rien ressentir pour son propre frère et d'accepter son bannissement comme si de rien était. Pourtant, la curiosité avait gagné, titillé Zelvajra. Pendant des semaines, il fit appel à ses relations dans les bas quartiers pour essayer de retrouver la trace de Loreline en dehors de Marbrume. C'était un peu comme chercher une aiguille dans une botte de foin mais la patience le récompensa. Après tout, il n'y avait pas beaucoup de femmes blondes, suspectées d'être bannies et arborant une large cicatrice sur le visage. Ainsi, le Haut-Prêtre de Serus connaissait la position d'un hameau sur le littoral où un petit groupe se serait installé.

« Silas, tu peux rejoindre mon frère et les autres. Il se peut que cet entretien dure un peu, ne m'attendez pas. Ce soir, ils seront nos alliés ou nous les détruirons. »

Vraisemblablement, Zelvajra s'était montré pudique envers son camarade. Au sein de la Discorde, le Haut-Prêtre de Serus avait la tâche de débusquer des alliés potentiels ou au contraire de désigner ceux qui subiraient le courroux de son cher frère et de leurs compagnons. Toutefois, il préféra ne pas évoquer le lien qu'il détenait avec l'une d'elle. Loreline Clahauser, c'était difficile de totalement l'oublier. Il se souvenait de bien des choses. Gravement blessée, alors qu'elle n'avait que douze ans, elle avait été emmenée au Temple de Marbrume pour recevoir des soins. Puisque parfois le destin force bien des choses, cela arriva alors que Zelvajra suivait sa formation pour devenir guérisseur. Alors qu'il existait une certaine différence d'âge, il montrerait toujours une certaine attention envers l'une de ses premières patientes. Beaucoup de choses se jouèrent ce jour-là, peut-être même que le professionnalisme du jeune homme poussa la sœur de Loreline à rejoindre les rangs de la prêtrise.

Un jour, la petite graine devint une belle plante et par la force des choses, Zelvajra et Loreline eurent une relation qui dura tout au plus une année. Plutôt volage à cette époque, la demoiselle n'accepta pas la trahison et par fierté, le quitta. Durant des années, si ce n'est par le biais d'Hannah, ils n'eurent plus le moindre contact. Pourtant, elle demeurerait l'une des femmes les plus importantes de sa vie tant ils partagèrent de choses avant et pendant leur relation.

Au bout du compte, c'était donc assez naturel que Zelvajra ait envie d'avoir des nouvelles de son ancienne conquête. La société de Marbrume avait exclu par un système qu'il répudiait quelqu'un pour qui il avait très profondément enfoui ses sentiments. Lorsque son frère avait été banni, il avait immédiatement eu envie d'avoir de ses nouvelles. Hannah n'était pas assez courageuse, elle n'avait pas eu l'audace de se lancer à sa recherche sans éveiller les soupçons. Elle ignorait que son collègue avait potentiellement retrouvé la trace de sa sœur mais il n'était pas improbable qu'il aille la voir plus tard pour lui en faire part.

Le temps de se remémorer tout cela fut suffisant pour permettre au cheval de Zelvajra de rejoindre le hameau. Il y avait donc trois habitations, dont une surplombant un pic rocheux. L'homme portait une toge de prêtre lambda et sa tête était recouverte par une capuche. Le soleil frappait seulement dans son dos, les ombres dessinaient donc à peine sa barbe qui dépassait de tout son accoutrement. Du regard, il cherchait tout signe de vie mais il ne vit rien pour l'instant. Il ne se rendait pas compte qu'on était en train de l'épier discrètement. Il descendit alors de son cheval et attrapa son bâton de Haut-Prêtre. Au bout, il trônait la représentation d'une tête de cerf. Le matériaux était le même que celui du manche, un bois d'une solidité que l'on pouvait soumettre à très rude épreuve. Peut-être que les connaisseurs reconnaîtraient du chêne.

« Je recherche une femme, jeune et blonde avec le visage recouvert d'une grande cicatrice. Est-elle ici ? »

Machinalement, le Haut-Prêtre de Serus frappa le sol à trois reprises avec son bâton pour provoquer un bruit qui résonnerait dans une trentaine de mètres aux alentours. Il voulait être certain d'avoir été repéré et faire connaître sa localisation exacte. En plein jour, les chances d'attirer une créature de la Fange étaient drastiquement faibles et pour être franc, il n'y avait pas pensé une seule seconde. Seule l'idée de faire face à Loreline Clahauser était susceptible de l'intéresser car c'était la raison pour laquelle il était venu ici. Bien sûr, il n'avait pas écarté l'hypothèse de s'être trompé d'endroits de tomber sur des bandits sans foi ni loi. Si c'était le cas, il essaierait de s'en sortir avec sa répartie mais ce danger, il l'avait accepté. De toute manière, les siens connaissaient sa localisation. Ça ne l'empêcherait peut-être pas de potentiellement mourir mais tout de même, l'idée que Seth puisse venger une mort infortune le soulagerait un peu quand même. N'était-ce pas la finalité de leur entreprise, après tout ?
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Les fautifs {Zel ♫}   Les fautifs {Zel ♫} EmptyMer 7 Déc 2016 - 22:43
« T’y vas pas ? »

Qu’il avait marmonné, encore un peu dans le vague, à regarder tout autour, comme pour se rassurer qu’il y avait bien rien, rien de dangereux autour de lui, autour d’eux. À vivre aux prises avec tout, avec soi avec les autres, en alliance fragile avec la survie, on prenait vite des habitudes, des tiques, des foutues tiques.

Elle avait pas répondu de suite, la Loreline, elle avait regardé au loin, faisant une moue, silencieuse.

Pourquoi ils se sont séparé ces couillons ? Mauvais …

Potentiellement très mauvais. La première chose qui s’était imposée dans sa caboche, un peu paranoïaque par nécessité, était que celui qui était parti, qui avait bifurqué était parti prévenir des renforts. Ça se tenait comme fil de pensée. Le village était une position plutôt avantageuse, le plus loin qu’on pouvait des marais, des fangeux, avec la protection du bord de mer. Faudrait être débrouillards pour faire de ça, un endroit où crécher plus de quelques nuits, juste le temps de se dire qu’on pouvait prendre un instant de repos, souffler, vivre sur ses réserves rachitiques, pour se refaire une santé avant de retourner faire un duel perdu d’avance contre le monde et la fange.

Que l’autre soit parti, ça me chiffonnait quand même, la balafrée. Puis avec la brumasse qui cachait tout ce qui était pas bien loin, c’était idéal pour cacher une petite troupe de pillards, à quelques pas derrière.

Elle les connaissait, ses mecs à elle, pis, elle se connaissait elle, si c’était ça, ça allait pas être deux entourloupes et trois, quatre mots bien choisis qui allaient les empêcher de se faire piétiner comme des merdes.

« … Hum … Si. Amènes toi. »

Elle était un peu inquiète, quand même. Chose, qui se ressentait pas vraiment dans sa voix, mais plus dans ses gestes, vif, incisif et dans sa posture plus raide.
Jehan, il c’était pas fait attendre, quand elle était comme ça, marchander, ça servait à rien, et en même temps, quand elle était comme ça, sa sœur, c’était rarement pour rien. Il était pas courageux l’embobineur, mais il voulait pas se trouver trop loin, surtout si fallait défendre la famille, ou du moins l’unique membre de la fratrie.

Il avait posé pied-à-terre, le cavalier… L’était pas habillé comme un gars qui passait sa vie sur les routes, à détrousser et trousser tout ce qui bougeait. Elle le voyait pas bien, mais il avait une robe de prêtre, à ce que laissait voir sa silhouette à côté de l’attroupement.

Les trois types sur la plage, regardaient le prêtre, méfiants. Au moins l’un d’entre eux avait les manques relevés, laissant sa marque à l’air comme si elle avait rien eu de dérageant. ‘Fallait dire que le mec, il avait une gueule de chien de garde, de molosse à son patron qui avait soit fini par péter un plomb, soit fait trop bien son travail. La gueule bardée de cicatrice et le nez tordu de quelqu’un qui se l’était fait péter plus d’une fois, l’avait pas l’air commode.

La voix avait porté, pas tant, assez pour que ses notes fassent vibrer les tripes de Lore, la faire s’arrêter, hésiter un instant.

Tu d’viens folle couillonne. Il’a rien à foutre ici, doit être bien au chaud à sauter les novices mignonettes du temple…

Elle avait réfléchit qu’un instant, que celui de se dire qu’elle trop conne, puis elle avait poursuivi, toujours décidée, toujours tendu, toujours un peu anxieuse de ce qui pourrait arriver.
Qu’elle semblait avoir parlé trop vite pour le fait d’être une idiote. S’était lui, là, qui était planté devant les trois cons, qui se regardaient, sachant pas trop s'ils devaient dire oui, ou non, s'ils devaient lui botter le cul ou attendre qu’il se casse tout seul, lasse de leur inaction.

« Arrête d’te donner es grands airs, on est au moins deux ici à savoir que ça t’vas pas, Zel … »


S’était permis la blonde, légèrement railleuse.

Même taille, même air, mais plus mince, maigre, les cheveux relevé, attaché à la hâte, maintenu avec les moyens du bord, habillée aussi avec ce qu’on pouvait bien récupérer, puis ajusté à la hâte pour pas être trop gênée. Cette blonde qu’il avait sous les yeux devait être différente de celle dont il devait se souvenir. Avec ses trais tirés, mais cet éclat vif, tenace, dans le fond de l’œil.

Elle, elle avait l’impression d’être l’ombre de ce qu’elle avait pu être. Jehan, lui n’était pas réellement de cet avis.

Peu importait sur ce moment.

Combien de temps qu’elle l’avait pas vu traîner dans son sillage ? Ou plutôt combien de temps qu’elle, elle avait pas traîné dans le sien ?
Un moment quand même. Ça lui faisait bizarre de le voir là, lui, lui plus vieux, lui plus assuré. Ça lui faisait quelque chose, on oubliait pas et on laissait pas des années de complicités, des années de confidences, des années de proximité au placard comme ça. Elle se souvenait ce qui les avait séparé. Elle se souvenait d’avoir vu son avenir meilleur se briser en mille morceaux. Qui sait ce qui se serait passé s'ils avaient continué ? Le bannissement aurait pu être qu’un sale cauchemar, ou non. Fataliste, la blonde doutait pas de son sort. Depuis la blessure de son ego avait été pensée, et proprement cicatrisé.

Qu’est-ce que tu viens foutre ici Zel ? …

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ZelvajraHaut-Prêtre de Serus
Zelvajra



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MessageSujet: Re: Les fautifs {Zel ♫}   Les fautifs {Zel ♫} EmptySam 10 Déc 2016 - 22:57
La voix du Haut-Prêtre de Serus avait résonné suffisamment fort pour être entendu jusqu'aux différents baraquements. Le comité d'accueil n'avait guère tardé, sa rapidité de mise en place lui confirmant qu'il avait été repéré au loin. Ces gens-là devaient donc être installés ici depuis un certain temps puisqu'ils surveillaient probablement toute source de danger pouvant venir jusqu'à eux. Zelvajra se demanda si la Fange s'aventurait aussi loin sur le littoral la nuit ou si les vents marins suffisaient à les tenir éloigner. Ces individus savaient-ils qu'ils tenaient-là un endroit plus ou moins sûr… ? Le Haut-Prêtre de Serus afficha un sourire satisfait sur ses lèvres dès qu'il aperçut cette marque si connue au creux du bras de l'un d'entre eux. Comme il l'avait espéré depuis son départ de Marbrume, ses indicateurs avaient vu juste. Comme son frère Seth et son ami Turian, ces gars-là étaient aussi des bannis. Il ne restait plus qu'à déterminer si l'objet de sa grande convoitise du jour se trouvait parmi eux.

« … Et toi, tu te crois peut-être toujours aussi piquante qu'hier, Lore… ? »

Cette voix si familière ne lui avait pas échappé. Elle était là, parmi eux ! Zelvajra mesurait à peine sa chance de l'avoir retrouvée vivante. Soudain, les gros bras ne représentèrent plus le moindre intérêt immédiat pour lui. Il nota quelque part dans un coin de son esprit qu'elle n'était pas seule là-dehors. Malgré sa capuche, elle l'avait immédiatement reconnu et il devait avouer qu'il aurait été déçu du contraire.

« Il est donc ici. Elle sera soulagée de l'apprendre. »

Dans la famille Clahauser, Loreline fut autrefois sa compagne, Hannah sa collègue de travail et quant à Jehan… Il connaissait moins le garçon. En l'état, Zelvajra n'apercevait pas ce dernier, peut-être était-il perché quelque part en train d'épier sa sœur ? Bon joueur, le Haut-Prêtre de Serus lui dévoila donc l'une des raisons pour lesquelles il était venu jusqu'ici. Hannah était inquiète pour les membres de sa famille mais pas assez courageuse pour partir à la recherche d'individus rejetés par la Sainte Trinité elle-même. Toutefois, était-ce suffisant pour expliquer la présence de Zelvajra ici-même ? Pourquoi prendrait-il autant de risques juste pour voir à nouveau son ancienne conquête… ? Il s'avança jusqu'à la barrière de sécurité, jusqu'aux trois gorilles. L'un après l'autre, il les épia et afficha un sourire moqueur.

« Ils me regardent tout les trois d'un air mitigé. Suis-je plutôt du lard ou du cochon ? Ils n'ont pas l'air décisionnaire dans votre petite… ahem… bande ? Ils se laissent vraiment gouverner par toi, Clahauser ? Non, ce doit plutôt être Jehan, n'est-il pas vrai ? »

Ils grogneraient très certainement, cette provocation ne leur ferait certainement pas plaisir et Zelvajra était curieux de savoir si Loreline allait les retenir. En fait, avec un certain amusement qui pouvait se retourner à tout moment contre lui, le Haut-Prêtre de Serus cherchait à définir la place de sa connaissance d'antan au sein de ce groupe. Il se pouvait très bien qu'elle soit la larbin et que les trois hommes juste devant lui se jettent tout à coup sur lui pour lui donner une leçon amplement méritée. En vrai, il espérait plutôt que son amie les retienne, satisfaisant à la fois son raisonnement un brin loufoque et lui prouvant qu'il représentait toujours quelque chose pour elle.

« Mince, que je suis bavard ! Je n'ai pas fait de bêtise, hein, hein, hein ? »

Il ne le montra pas mais Zelvajra était prêt à se défendre avec son bâton. Sur un malentendu, il en assommerait peut-être un tandis que les deux autres lui donneraient une bonne raclée. En cas d'agression imminente, c'était le meilleur cas de figure. Au fond de lui, il n'y croyait pourtant pas. Avec sa main libre, il abaissa la capuche de sa toge et laissa se dévoiler sa chevelure et sa barbe. Plutôt longuement, son regard sembla s'emparer de celui de Loreline. Elle incarnait tant de choses pour lui, tant de faits étaient en train de remonter à la surface des abîmes de son esprit tourmenté. En apparence, Zelvajra pouvait faire preuve d'une nonchalance déconcertante mais il laissait en réalité très peu de choses au hasard. En quelques mois à peine, il avait profondément changé, ses idéaux n'étaient plus vraiment les mêmes. Il ne pouvait donc pas écarter l'hypothèse selon laquelle Loreline avait pu elle aussi évoluer, surtout après avoir été expulsée de Marbrume pour une raison qui lui échappait encore pour le moment.

« Est-ce que c'est possible de s'entretenir, seul à seule… ? Tu ne vas pas en croire tes oreilles mais nous avons beaucoup à nous dire. »

Beaucoup à se dire ? Réellement ? C'était peut-être des foutaises, plus une façon de l'interloquer car s'il représentait encore l'once de quelque chose pour elle, Loreline accepterait alors de l'entendre. Dans les faits, le Haut-Prêtre de Serus n'avait pas vraiment préparé cette rencontre. Au fond de lui, il était soulagé de la savoir vivante et visiblement en pleine forme. Ils ne s'étaient pas vus depuis quelques années et leur dernière conversation n'avait pas été des plus joviales. Quelque part, il ne s'était peut-être pas résolu à accepter que ce moment-là put être considéré comme des adieux. Ils se connaissaient depuis très longtemps et indéniablement, il avait changé la vie de Loreline en faisant un certain nombre de choix. Se rendait-elle seulement compte que si elle acceptait sa doléance, sa vie prendrait peut-être un nouveau tournant… ? Loreline prendrait-elle le risque de laisser à nouveau Zelvajra interférer dans sa vie d'une quelconque manière ? C'était-là l'enjeu de cette rencontre car à la fin de la journée, le Haut-Prêtre de Serus devrait prendre une importante décision.
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Loreline ClahauserBannie
Loreline Clahauser



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MessageSujet: Re: Les fautifs {Zel ♫}   Les fautifs {Zel ♫} EmptyLun 12 Déc 2016 - 20:25
Pourquoi il sourirait, l’autre là ?
Surtout, pourquoi il avait souri à la vue de la marque du type sur la plage. Ça leur plaisait pas bien. Ceux qui avaient pas peur, ils riaient et c’était ceux-là, les fous, ceux dont il fallait se méfier, déjà que celui qui était parti les avait mis sur le qui-vive. L’idée de lui en coller une pour lui faire passer l’envie de les railler, même si peu, lui avait traversé la caboche, mais il l’avait pas fait. Possible que ce soit par un manque de cran, de couilles, mais surtout parce que Lore était arrivé, montrant ouvertement qu’elle connaissait le type. Une raclure de résidu de merde comme la balafrée qui connaissait un prêtre, ça allait les occuper un moment, les faire marmonner dans leurs barbes et leurs chicots abîmés.

Ils les avaient regardés échanger des douceurs comme deux ronds de flan, essayant de savoir ce qu’il devait bien foutre.

Qu’elle haussa un sourcil, la Loreline quand Zelvajra lui déblatéra qu’il était là à la demande d’Hannah. Bizarre, pourtant leur aînée elle savait très bien qu’ils étaient ensemble, à défaut de savoir où ils traînaient. De toute façon, parfois, même eux savaient pas vraiment où ils échouaient. Ce petit hameau, là, par contre elle allait pas le quitter de si tôt. Tant que personne l’en virerait elle y resterait encrée.

« Elle le savait très bien. J'sais pas pourquoi elle t’as roulé, mais elle a été assez convaincante pour qu'tu t'traînes ici. »

Ça se pouvait pas, il était pas comme ça, pas à se faire avoir comme un lapereau de trois semaines, surtout pas par les grands yeux de biche d’Hannah … quoi que. Elle ne voulait pas savoir, pas ça, n’importe qui, elle en avait rien à faire, mais pas sa propre sœur, pour le bien du peu d’amour-propre qu’il lui restait, il était préférable qu’elle cherche ni à savoir, ni à comprendre. Surtout que son petit ego, il venait de le piquer au vif.

« Mais ouiiiiiiiiii, forcément c’Jehan…. T’imagine… Moi, donner un ordre à quelqu’un. Nan, mais s’pas possible, où irait l’monde ?! »

À quelques pas derrière, de là où il entendait et voyait toute la scène, le Jehan, il souriait un peu connement. Zel, il avait toujours eu cet effet sur sa sœur, d’aussi loin qu’il s’en souvenait, il faisait ressortir ce qu’elle avait de mieux et de pire. Là, malgré lui, il semblait exacerber son sarcasme. Qu’est ce qu’il avait pas fait en arrivant ce jour.
C’était pas le moment d’intervenir, pas maintenant, pas de suite.

Elle s’était approche d’un à peine plus grande qu’elle, mais qui avait une carrure plutôt large, le genre qui devait pas se contenter de tapoter quand il cognait, puis elle lui avait pris son panier des mains, avant de faire un geste de la tête vers le prêtre. Il s’était pas posé de questions, le type, à peine qu’elle avait fait un pas pour s’écarter, la blonde, qu’il lui avait imprimé ses phalanges sur la joue.

« Oups qu’il est maladroit excuse le. »

Fait la babache, elle savait faire et exposait, là de suite, toute sa maîtrise de l’art. Pourtant, le temps de jouer était fini, pas qu’elle pouvait pas continuer, mais surtout que la curiosité la rongeait et qu’elle aurait l’occasion de s’amuser plus tard. Son expression changea du tout au tout. De la stupidité bien feinte elle était passé à une mine sérieuse, fermée en se retournant sur les trois couillons qui s’étaient attroupés à la venue du prêtre.

« Fini les conneries … cassez-vous. Si vos panier sont pas rempli avant que je revois vos gueule, c’est vous qui vous taperez les rondes demain toute la journée. »

Ça avait hésité, un instant, avant de s’en aller en traînant un peu de la patte pour monter sa protestation. Elle était pas du genre autoritaire la Lore, d’ailleurs, personne pourrait dire qu’elle était du genre cheffe, non plus, pourtant c’était bien ce qu’elle était là maintenant. La plus maligne, la plus débrouillarde, la plus logique à suivre.

Là, c’était le moment d’intervenir, maintenant que toute le monde , c'était fait la malle, qu’il risquait plus de la foutre en défaut devant d’autres. Entre eux, ce genre de connerie, ça prenait plus tant.

« Qu’est-ce qu’il veut le coureur de jupon ? … T'crois qu’Hannah le tient par les sentiments ou par les couilles ? »

Qu’il avait demandé, railleur, en s’approchant. Pas toujours très finaud, le Jehan, mais ça faisait aussi partie de son charme, du moins à ce que les donzelles en disaient.

« Une jolie blonde … »

Jolie blonde, deux mots qu’on avait jamais collés ensemble pour parler de Loreline. Elle avait été un jour mignonette, elle aurait plu d'être jolie, jolie comme un cœur, jolie comme sa sœur, puis le destin ou en avait décidé autrement. C’était peut-être pour ça qu’il en avait préféré une autre, une plus agréable à reluquer, surtout du minois. ‘Fin, tout ça, ça semblait vieux et complètement futile.

« Si t’allais fouiller là, la bicoque, m'semble qu’on a pas tout fait la dernière fois, faisais trop noir. »

Pas qu’elle l’aimait pas, son frangin, mais bon, elle aussi, elle aurait préféré être seul avec celui qui avait accompagné sa vie, si longtemps. C’était pas dit sèchement, pas un ordre, seulement une suggestion appuyée, du genre qu’il avait préféré suivre. Il avait pas trop peur de ce que le prêtre pourrait faire à sa cadette de toute façon. Il s’était montré volage, jamais violent.

Qu’est-ce tu me veux Zel ?

C’était ça, la grande question.

« Me dis pas que j’te manquais. »


Tenter d’embobiner un bonimenteur, c’était mal avisé. Elle en croirait pas un traitre mot.
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