Mais ou est donc passé le condamné? (RP Libre)

Sujet: Mais ou est donc passé le condamné? (RP Libre) Mer 1 Mar 2017 - 20:24

Septembre sur la ville, un début d’après-midi encore ensoleillé quoi-que moins chaud que d'habitude tandis que nous approchions jours après jour de la fin de l'été.
Jack était présente, debout, toujours en avance, ici, sur la place des pendus. Aujourd'hui encore ses services était requis pour exécuter la "nouvelle" sentence requise contre les bannis.
Ceux-ci ce faisait cependant de plus en plus rare, mais il fallait encore marquer les esprit afin de s'assurer qu'aucun Banni ne soit toléré, aidé ou hébergé par quiconque au sein de la cité.
Cette mesure s'était avérée pleine de conséquence pour la population d'autant plus que chacune des exécutions était grassement payée par les divers nobles qui ne pensait alors qu'au bien fait d'éradiquer la "gangrène" de cette ville.
La bourse du bourreau était alors tellement pleine qu'elle avait pût se permettre de faire rénover et affûter sa vieille hache ainsi que de réparer le chariot entreposé dans la grange de sa chaumière à l’extérieur de la cité. Mais peu importait les affaires fructifiantes du moment, seul les prochaine exécutions contaient.
Pour consolider sa réputation Jack se devait d'être LE bourreau de la ville, celle à qui l'on devait donner le plus de sale boulot à exécuter car plus elle travaillait et moins la population s'intéresserait à elle, quel scandale si l'on découvrait son secret en ses temps troubles.

C'est donc toujours en avance qu'elle avait atteint la place des pendus, ou elle avait déjà pût attacher son âne et installer le billot ainsi que le seau destiné à recueillir la tête du malheureux condamné du jour.
Condamné qui, cela-dit, commençait à ce faire attendre, même la foule s'était désintéressée du bourreau qui attendait la plantée comme une pique, immobile. Elle passait presque pour un élément du Décor.
De temps en temps l'âne qui s'ennuyait tentais de tirer sur sa corde, lassé des pavés monotones de la place, son intérêt plutôt porté par quelques fruits et légumes disposés sur les étals un peu plus loin.
Un homme finit par s'approcher de Jack, un milicien, jeune recruté qui semblait nerveux à propos d'approcher de si prés de la figure de la mort.

Bredouillant dans sa barbe, il finit par formuler la raison de sa présence:

-Monsieur le bourreau, nous avons un problème... Le condamné..on as perdu le condamné. Finit-il tout bas.

Trop tard, une oreille indiscrète avait perçut l'information et un lourd murmure s'éleva dans la place.

3 Septembre 1165, au matin.

Les bruits de couloirs s'étaient faufilés dans la caserne, tels de multiples serpents qui venaient répandre une bien sombre nouvelle, celle du célèbre malfrat Tarek Tifié, réputé pour avoir eu à son actif plus d'un cambriolage soigneusement organisé. On l'avait mis sous barreaux hier, avec ses quatre complices. Au petit matin, tous étaient morts, lui était porté disparu, sans aucune trace. Les premières personnes interrogées n'étaient autres que les miliciens affectés à la surveillance des lieux ce soir-là. Eux n'avaient pas connu la mort étrangement. On supposait que Tarek avait élimité ses complices pour éviter qu'ils ne parlent, qu'il le fasse plonger. Il en résultat un début d'affaire puante qui minait le moral des hiérarchiques plus qu'ils n'étaient déjà blasés à gérer toutes les affaires du moment. Marbrume avait beau retrouver un peu de vie suite au sauvatage du Labret, les malfrats profitaient toujours de quelque évènement majeur, de l'attention détournée de la foule. C'était les meilleures occasions pour frapper.

Et Tarek avait frappé fort. S'il restait dans Marbrume, il était sans doute l'heureux propriétaire d'un bon larcin qu'il n'aurait pas à partager. Les miliciens qui étaient déjà en sous-effectifs réchignaient à s'en occuper. Parmi le grand comité de soldats appelés à travailler sur cette affaire, il a été demandé à ce grand blond pâle, consigné à des tâches ingrates, de laisser de côté le balai et la serpillère momentanément pour résoudre cette sale affaire.

Il avait prit soin de passer le mot à tout son entourage proche, tant au sein de la milice qu'à l'extérieur, pour qui souhaiterait travailler avec lui sur l'affaire.

Citation :: "A vous qui me portez en juste estime,

J'implore votre soutien dans la résolution d'un affaire épineuse pour la milice, celle de la disparition d'un condamné à mort pour vol, qui a assassiné ses quatre acolytes en cellule avant de fuir. Nous avons affaire à un voleur et à un meurtrier que je ne pourrai arrêter seul.

Rikni nous met une fois de plus à l'épreuve. Montrons à notre magnifique déesse ainsi qu'à la Trinité que nous pourrons tamiser les Langres jusqu'à retrouver le coupable et le présenter au bourreau.

Respectueusement,"

Il ponctua ses missives d'un grand H pointé, préparait des enveloppes et notait le nom des destinataires avec une frénésie telle qu'elle se lisait dans le nom de ceux qu'il mandait, dépeignant un tant soit peu l'urgence de la situation.

Après avoir soumis les missives au fauconnier, Dreit se présenta promptement sur la place des pendus, apercevant l'un de ses collègues porter la nouvelle au bourreau que l'on avait fait déplacer pour... Rien. Il devrait attendre. Un autre milicien, qui attendait là et qui n'était pas encore au courant de la sombre nouvelle, peinait à mâcher ses mots tant la surprise était frappante. Ca n'était pas tous les jours qu'on entendait parler de détenus réussissant à s'échapper. Dreit l'ignora.

"Bonjour." commença-t-il à l'attention de l'autre collègue et de cette silhouette encapuchonnée dont les traits du visages demeuraient imperceptible.

Dreit essayait tant bien que mal de planter un regard dans celui de ce sombre personnage, mais il ne put répondre que par une attitude neutre et froide, avant d'ajouter d'un ton glacial.

"Nous sommes désolés que vous vous soyez déplacés inutilement. Nous vous informons que nous avons d'ores et déjà entamé la recherche active du condamné. Si d'aventure vous savez quoi que ce soit sur Tarek Tifié, cela nous serait d'une grande aide. D'autres volontaires sauraient m'accompagner, espéré-je."

Il ponctua par un bref hochement de tête, demeurant froid dans sa posture néanmoins.

La lettre était arrivée à la mi journée. L'initié chargé de me prévenir n'avait pas eu de peine à me trouver… étant donné que je guidait l'office du Mi-Jour, debout dans la Grande Nef. A peine les derniers mots de la cérémonie avaient-ils été repris par les fidèles et les objets sacré reposés dans l'ordre consacré sur l'autel ou dans leurs réceptacles respectifs, que le jeune homme me sautait presque dessus, à demi affolé… comme il l'était toujours dès qu'on lui demandait d'accomplir la moindre tâche hors de ses attributions habituelles.

« Ma Mère ! Une missive pour vous ! Père Mercusio m'a dit de vous la remettre en main propre le plus vite possible. » m'expliqua-t-il en me tendant fébrilement le pli.

Avisant l'écriture avant même de le déplier, je fronçais légèrement les sourcils. Cela me disais quelque chose… Mais je devais me tromper. Après tout il venait presque chaque jour, dès qu'il le pouvait en somme, pourquoi écrirait-il ? Ma réaction sembla encore plus tendre le jeune homme. Il était étrange de voir un garçon d'à peine deux ans de moins que moi dans un tel état pour si peu… Mais sans perdre ma distance et ma froideur naturelle, je lui glissais :

« Merci. Tu peux retourner à tes devoirs. Je dirais au Père Mercusio que tu as parfaitement rempli ta tache. »

Aussitôt, il sembla se liquéfier… avant de repartir en courant à demi vers la quelconque occupation qui était prévu pour ce jour. Je souriais intérieurement, parfaitement conscience que même sans dire un mot à Mercusio, il était parfaitement conscient que ce garçon remplirait sa tâche le plus diligemment possible.

Mais l'heure n'était pas encore aux remerciement. Je décachetais le pli d'un geste de la main tout en marchant lentement sous les colonnades du déambulatoire vers l'aile des clercs… et me figeais deux pas plus loin. En quelques minutes j'étais allé chercher ma cape, j'avais saluer les Trois et mes pas me conduisaient vers le quartier de la milice, le lourd pendentif de la Trinité tressautant sur ma poitrine. J'allais obliquer vers la caserne lorsque je remarquais un attroupement du coin de l’œil sur la place des pendus… ainsi que la silhouette aux courts cheveux blonds presque blanc que m'avait fait porté ce curieux message.

Sans hésiter, je changeais de direction pour le rejoindre, près de l'estrade, droite comme un i.

« Bonjour. » lançais-je à la cantonade sur un ton aussi neutre que de coutume pour contenter les susceptibilité de tous avant de planter mon regard sur Hérald, attendant de savoir de quoi il en retournait. « J'ai bien reçu ton billet... »

''Ce n'est pas à toi de chercher l'aventure mais à elle de te trouver''. Cette expression ne m'a jamais semblé aussi vraie qu'aujourd'hui.

En ce début d'après-midi, en faisant mon trajet entre mon magasin et ma maison, je vis un oiseau, mortellement blessé par une flèche grossière.

"Voilà a quoi sont réduis les gens quand ils ont faim..." me dis-je à moi même. "Mais celui-là, il est pour moi. Cela fait longtemps que je n'ai pas mangé de poulet"

C'est là que je vis que l'oiseau était un oiseau messager et qu'il portait un message. Ce dernier ne m'était pas destiné mais un cambrioleur en liberté n'était pas bon pour mon commerce et puis, si je ramenais ce message et offrait mes services, peut-être pourrais je recevoir une récompense.

L'idée était bonne, il ne me restait plus qu'a trouvé la personne l'ayant écrite. Ce dernier problème restait et je décida d'aller voir d'abord place des pendus. C'était sans doute l'endroit de rendez-vous le plus probable.

"Oui... ça pourrait marcher" me dis-je en me rendant au probable point de rendez-vous plus impatiente et déterminée que ce que je l'aurais cru.

Une fois sur place, je vis l'attroupement. Après une courte réflexion je m'en approche.

"Bonjour a tous! Je viens pour ça" dis-je en montrant la lettre et avec un léger sourire sur le visage. "C'est bien ici?"