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 A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)

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Theodren Hilaire
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MessageSujet: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyMer 29 Mar 2017 - 14:24
Le sommeil est un luxe à Marbrume. Il l'est encore plus quand on vit dans les bas-fonds. Et au Goulot, être l'un des rares guérisseurs fait que le sommeil devient un mythe. Quand des coups frappent sur sa porte, c'est bien ce que Theodren se dit. Il n'a pu dormir que deux heures, ce qui est déjà un exploit. Le temps de se vêtir, il va ouvrir, pour reconnaître l'une des jeunes dames qui oeuvre dans le lupanar du coin. Il s'apprête à la congédier pour retrouver son lit, puisque les soins au petit personnel ont rarement un caractère urgent, quand elle lui explique qu'un client a été poignardé. Theodren voit vite le parti qu'il peut en tirer. Le coup peut être rude pour la maison close si la Milice doit la fermer le temps de l'enquête, il est en position de négocier.

- Trois écus pour le dérangement. Plus les soins et le matériel. Je risque d'y passer des heures ! Préviens ta patronne de mes conditions et que j'arrive et installez le blessé dans une chambre propre et froide, avec des draps propres, de l'alcool fort et de l'eau chaude. Le temps de me préparer et j'arrive !

Alors que la donzelle repart, Theodren sourit, la journée sera fructueuse, finalement. Le Poulailler Royal est un bon client pour lui et la tenancière lui fait confiance. Ce n'est dans l'intérêt ni de l'un ni de l'autre de s'arnaquer. Mais ça n'est pas une raison pour se faire des cadeaux non plus. Il prépare son matériel de soins, les fioles dont il pense avoir besoin, ses aiguilles, ses fils puis il inspire un bon coup. Une partie du matériel qu'il a réussi à mettre de côté via ses soins va y passer, mais il aura de quoi en racheter. Il prévient son voisin pour qu'il surveille sa maison et envoie ses potentiels patients voir un autre guérisseur si c'est vraiment urgent, car il en aura pour la nuit. Son voisin est du genre qu'on n'ennuie pas, un costaud qui sait se battre. Theodren et lui s'entendent, lui le soigne et l'autre le protège. S'il est bon pour un combattant d'avoir un ami soigneur, l'inverse est vrai aussi.

Se balader dans les rues est moins un souci. Le "Corbeau" y est connu et on sait qu'il soigne sans poser trop de questions. On sait aussi qu'il n'est pas riche et tant qu'à faire, mieux vaut garder en bonne santé un gars qui peut vous sauver la peau un jour. C'est sans encombre qu'il arrive à la Maison close et il demande à la tenancière où est la chambre. Comme elle la lui indique sans discuter, c'est que le prix demandé est entendu.

Une fois dans la chambre, moins sale qu'il ne l'avait craint, il jette un oeil au patient, évanoui, et ne fait aucune remarque. Il le sangle, pour le cas où il se réveillerait au mauvais moment, puis pose sur la table basse l'alcool fort, et trois statuettes représentant les trois divinités. Sans se tourner vers la tenancière, il lui fait un geste de la main pour l'inviter à sortir. Cette dernière, qui a déjà vu le guérisseur à l'oeuvre, sort rassurée. S'il prie, c'est qu'il a l'intention de tenter quelque chose. Une fois la porte close, Theodren ferme les yeux :


- Anür, si l'heure est venue pour Votre Créature de découvrir l'autre rive, Accueillez-le en Votre sein sans souffrances et Pardonnez-lui ses offenses. Mais s'il sied à Votre Magnificence de lui laisser une chance de poursuivre sa route parmi les nôtres, Permettez à Votre humble serviteur d'être guidé par Vos visions pour accomplir Votre destinée. Qu'il en soit fait selon Vos Volontés !

Serus, Votre Grandeur, Permettez à Votre humble fruit d'user encore des dons que vous lui avez offerts à sa naissance. S'il vous sied de me guider encore, Permettez à mes mains de ne pas trembler et à ma vision de ne pas se brouiller. Donnez-moi la force de ne pas douter...

Rikni, une nouvelle fois Vous me mettez à l'épreuve. Et une nouvelle fois j'implore votre Clémence. J'ignore tout de la créature que Vous avez placée entre mes mains. J'ignore tout de vos desseins. Mais s'il Vous plait encore de m'enseigner, Donnez-moi le talent pour soigner, la clairvoyance pour comprendre et la ruse, pour parachever Votre oeuvre. Que par mes mains s'accomplisse votre Destinée.


Theodren rouvre les yeux et salue les Trois, poing sur le coeur et tête baissée. Il est prêt. Il se tourne vers le blessé.

- Que la chance te prête vie et que mes soins guident ta destinée, l'ami. Et pardonne si je devais échouer !


Dernière édition par Theodren Hilaire le Dim 16 Avr 2017 - 0:42, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyJeu 30 Mar 2017 - 19:04
Juste avant de sombrer dans l’oubli il avait pu voir les talons du forgeron qui s’en allait comme si de rien n’était, calme et froid comme la mort. Comme le froid qui l’envahissait petit à petit et dérobait ses forces, son énergie, sa vie. Et les yeux de la maquerelle, écarquillés d’horreur, osant à peine croire ce qui venait de se produire. Son cri strident…

    Sa tête heurta le sol et un liquide chaud vint baigner ses cheveux, le monde s’évanouissait dans un nuage de ténèbres, ralentissait avec les battements de son coeur. Les hurlements de la femme se firent sourds, lointains, noyés.

    Puis plus rien, une chape de plomb recouvrit son corps et il s’abandonna à la douce étreinte de la mort.

    Pourquoi? Pourquoi lui? Et Ange? Le forgeron n’était pas ce qu’il prétendait être… De curieux rêves l’assaillirent tandis qu’il oscillait entre un sommeil agité et l’abime sans fin de la mort éternelle. Un homme aux ailes rouges sang fondait sur lui, armé d’un marteau de forgeron, le regard froid et noir. Puis il chutait dans un bain de métal en fusion tandis que mille fangeux se jetaient dans la fournaise pour venir se repaître de ses chairs brûlées et meurtries. Une chute sans fin, la mort au bout.

    “Je...Pourquoi…”

    Il sombrait aussi vite qu’il émergeait et ne contenait de marmonner d’indescriptibles paroles tandis qu’on le déplaçait et le manipulait. Qui était là? Ne devrait-il pas être mort? Voilà qu’on le malmenait encore davantage…

    “Messire…”

    Une odeur d’alcool le ramena quelques instants à la réalité, il tenta d’ouvrir les yeux et le monde tourna si fort et si vite qu’il crut qu’il allait être malade. L’obscurité le rappela à elle dans un tourbillon de vapeurs éthérées et il sombra à nouveau dans l'abîme.

    La seconde fois c’est la douleur qui le réveilla, brûlante et vive. Il tenta de se redresser en suffocant, hagard et se demandant où il pouvait bien être. La souffrance naquit dans ses entrailles et le déchira en deux, faisant naître un voile blanc devant ses yeux, ses oreilles sifflaient. Il nageait dans un océan de souffrance et s’entendit hurler avant de glisser vers l’inconscience.
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyJeu 30 Mar 2017 - 19:55
Theodren n'a même pas eu le temps de le faire boire pour lui étourdir l'esprit. Il ne manquerait plus que le malheureux convulse et s'étouffe en avalant sa langue. Et le forcer à boire alors qu'il est évanoui risquerait juste de le noyer. Il coupe une fine lame dans le drap et l'imbibe d'alcool, puis ouvre la bouche du patient et cale sa langue avec. Les effluves d'alcool devraient l'enivrer à suffisance. Et quand bien même, il a sa technique d'anesthésie à lui, qui de prime abord paraît cruelle, mais est efficace. Il déverse l'allcool sur la plaie, ce qui provoque une douleur insoutenable qui plonge le plus costaud des hommes dans un long sommeil... et a l'avantage de désinfecter la zone. La stérilisation n'est pas connue, mais il a pu constater que lorsque l'alcool était bien appliqué, les maladies post opératoires surviennent moins. Il nettoie ensuite ses mains avec l'alcool et inspecte la plaie. Il sait qu'il a vingt minutes pour procéder à l'intervention avant le réveil du patient, puisque le coeur a tenu le coup.

Les morceaux de draps propres plongent dans la plaie pour aider le chirurgien à détecter la source de l'hémorragie. Il soupire de soulagement. Les intestins ont été coupés mais pas sectionnés. Il y a plusieurs points internes à faire mais aucune reconstruction. Le tout dernier repas est à peine à hauteur de l'estomac et le précédent semble avoir été évacué, les matières en voie de digestion ne se sont pas répandues. Cela laisse une petite chance à son patient... pour peu qu'il referme assez solidement les plaies pour le repas en cours de digestion, la blessure ne permettant pas un lavement.

Il isole une première coupure sur l'intestin, la nettoie et pose deux fils pour rapprocher les bords. Ensuite, il humidifie sa lame dans l'alcool puis la chauffe sur la flamme de la bougie, jusqu'à la faire rougir, et cautérise, retire les fils et cautérise à nouveau, puis pose délicatement un baume cicatrisant sur la zone cautérisée. Et il procède de même sur les autres zones qui pourraient causer une fuite. Ses gestes sont sûrs et rapides. Ses mains ne tremblent pas. Son regard reste concentré, alors que son esprit calcule le temps qui passe. Il attend pour s'assurer qu'il n'y a aucune fuite et peut alors fermer la plaie principale.

Il nettoie les bords externes, aseptise son aiguille et procède à l'apposition des points, accompagnant chaque point d'un peu de baume cicatrisant. Au bout de 23 points fins, témoignant d'une bonne dextérité. Il pend un pansement et l'enduit de baume avant de le poser sur la plaie. L'intervention est terminée, mais le patient est loin d'être sauvé.

Haral devrait se réveiller dans 2 à 3 minutes, un peu groggy. Theodren retire son protège-langue mais le garde sanglé à ce lit si dur qu'on dirait une table. Il sera temps de réfléchir au confort du patient dans quelques heures. Il nettoie et range ses instruments, pour ne pas effrayer son patient à son réveil.


Tu es loin d'être tiré d'affaires, l'ami, mais je resterai à tes côtés pour pallier à tout problème, si cela reste dans mon domaine de compétence et si les trois l'acceptent.
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyDim 2 Avr 2017 - 21:39
Après s’être tenu aux portes de la mort et enduré des souffrances qu’il n’aurait pas crues possibles, Haral sentait sa conscience s’agiter dans le bain de noirceur dans lequel il était plongé depuis - depuis quand? Des jours, des semaines? Qui sait. - qu’il avait perdu connaissance. Il quittait petit à petit son monde de flottement et d’immobilité pour être aspiré vers la lumière, une part de lui luttait pour demeurer dans cet état de léthargie et ne jamais émerger dans la douleur qui promettait de l’attendre là-haut, à son réveil.

    De vagues sons se faisaient entendre, quelqu’un s’agitait autour de lui, de vagues murmures perçaient les parois de son inconscience. Les trois? C’est vrai que les Dieux s’étaient démenés pour le sortir de là, quelle blague.

    C’est finalement sa colère soudaine qui eut le dernier mot et fit sauter un à un les verrous qui le maintenaient inconscient. Il tenta d’ouvrir les yeux, rien de bien précis autour de lui, tout était bien trop flou, trouble et sa tête se mit une nouvelle fois à tourner follement. D’épuisement il laissa retomber sa tête sur ce qui semblait être un oreiller dur comme du bois et tenta de porter sa main à son visage, il voulait la voir, la voir bouger, se persuader qu’il pouvait encore le faire et se rassurer sur le fait qu’il était tout simplement en vie. Ses bras restèrent cloués au lit, fermement maintenus par d’abjectes sangles, était-ce là un nouveau coup de vice de cet infâme forgeron? Quel outrage devait-il encore subir afin d’amuser les Dieux?

    Sa meilleure arme était sa parole, elle l’avait toujours été, et il décida de se servir de ce qu’on ne pourrait jamais lui prendre, de ce qu’il maitrisait à la perfection et peut-être la seule chose qu’il lui resterait une fois sorti de ce cauchemar. C’est avec la bouche pâteuse et une voix plus rauque qu’à l’accoutumée qu’il proféra son premier outrage.

    “Les...trois….n’existent pas…”

    Avant de reposer la tête et de laisser se reposer ses bras, une violente douleur lui déchirait les entrailles, mais il ne pouvait rien voir des ravages que la lame du forgeron avait causée. Il tenta de reprendre son souffle et attendit de savoir ce que la personne qui se tenait là comptait faire de lui, peut-être aurait-il mieux valu qu’il y reste...
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyDim 2 Avr 2017 - 21:51
- Les trois n'existent pas...

répète simplement Theodren, presqu'amusé. Avant de poursuivre

Mes patients disent souvent des choses étranges lorsque l'esprit leur revient, mais celle-là, c'est une première

Il marque un temps de silence, pour laisser à son patient le temps de se réveiller, puis ajoute

Je suis Theodren. Theodren Hilaire. Les gens m'ont surnommé le Corbeau, parce que je me vêts de noir. Je suis guérisseur. Chirurgien plus exactement. J'ai été appelé par la tenancière de ce bordel parce qu'un client s'était pris un coup de couteau dans le ventre. Ce client, c'était vous. Les soins se sont bien passés, les prochaines heures décideront de vos chances de survivre à l'intervention ou non. Vous avez été attaché pour l'intervention et j'ai laissé les sangles pour éviter que vous fassiez un mouvement brusque dans votre sommeil. Je vais rester jusqu'au matin pour voir votre évolution, puis les filles veilleront sur vous, le temps que vous soyez sur pied. Essayez de rester le plus calme possible, le sommeil reste la meilleure médication qui soit.

Et il n'a pas envie qu'un patient idiot gâche le travail qu'il vient de faire. Il tient à justifier sa paie.
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyDim 2 Avr 2017 - 23:41
Un guérisseur? Et parce qu’il croyait qu’en lui disant gentillement que les Dieux existent et qu’avec du repos tout irait bien, qu’il s’endormirait comme un bébé en le regardant avec des yeux émerveillés? Et puis c’est quoi cette histoire de sangles? Le bordel, le couteau...Ange!

    Tout lui revint comme une claque dans la gueule, à moitié enivré de vapeurs d’alcool et de réminiscences de douleur il avait oublié l’espace de quelques instants pourquoi il s’était retrouvé dans cet état là. Il se souvint du cri de la maquerelle et d’avoir heurté le sol, le forgeron qui tournait les talons son forfait accompli. Il tenta de tourner la tête pour essayer de savoir où il se trouvait, vu la blessure ils avaient pas lu l’emmener bien loin, mais s’ils étaient toujours au bordel ça voulait dire que…

    Un frisson de panique lui traversa l’échine, une poussée de terreur pure. Et s’il revenait? S’il avait ne serait-ce qu’un doute et voulait s’assurer d’avoir bien fait ton travail? Il ne pouvait pas parler, si des gens cherchaient et commençaient à creuser… Le forgeron saurait, il reviendrait. Non, le mieux était d’oublier tout ça, si on lui demandait il dirait qu’il n’avait vu qu’une ombre. Voilà! Une ombre, c’était tout ce qu’il serait désormais.

    Sa gorge le brûlait, tout son corps le brûlait. Et ces fichus liens qui lui donnaient encore plus la sensation d’être un prisonnier, un jouet livré aux appetits sadiques de quelques malades sanguinaires.

    “Messire… De l’eau… Détachez moi s’il vous-plait…”
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyLun 3 Avr 2017 - 7:34
- D'accord pour un peu d'eau. Mais vous êtes encore trop sensible que pour pouvoir être détaché. Vous êtes en panique, messire, et si vous rouvrez un soin que je vous ai fait à l'intérieur, vous mourrez. Et si c'est votre envie, ça n'est pas la mienne. Je vais vous humecter les lèvres, boire de trop vous mettrait en danger.

Il se lève et pose la main sur le front de son patient, pour s'assurer qu'il ne fasse pas de fièvre.

L'individu qui vous a fait ça ne reviendra pas. Dans ce genre de commerce, on veut éviter de faire venir les miliciens... enfin, ils sont les bienvenus comme clients, mais pas comme milicien. Il est de coutume de déplacer les victimes ailleurs, pour éviter qu'on ferme l'établissement le temps de l'enquête. Les assassins le savent, les médecins le savent, les prostituées le savent et les miliciens aussi le savent. Les seuls qui l'ignorent, ce sont les victimes.

Z'avez d'la chance que la mère maquerelle vous ait à la bonne, messire. J'ignore si c'est dû à votre bonne gueule ou si vous êtes un client important, et j'ai pas envie de le savoir. Mais puisqu'elle a vu, elle se sera faite protéger. Et donc, vous êtes protégé au même titre. Aussi bizarre que ça puisse paraître, dans votre état, là maintenant, c'est dans cette chambre que vous êtes le moins en danger. Sinon, vous pensez bien, je serais déjà parti. Je tiens à ma peau bien plus qu'à la vôtre. Sauf vot' respect, bien sûr


Garder le patient calme après qu'il ait pris un coup de couteau dans le bide, c'est pas forcément une sinécure. Il verse de l'eau dans une coupelle et la porte à sa bouche, pour éviter de le noyer avec l'eau ou le faire tousser. Dès que les lèvres et la langue perdent leur sécheresse, il cesse de le faire boire.

Je vous garde attaché, mais je m'engage à vous détacher dès que bouger ne représentera plus un danger mortel pour vous. J'ignore votre métier, mais dans le mien, on aime les statistiques, nos réussites. On préfère pouvoir dire "j'ai sauvé ce patient" plutôt que "j'ai perdu ce patient". Mais il y a une part qui n'appartient qu'au patient. Je préfère limiter les risques. Tant dans votre intérêt que le mien.

La voix de Theodren est douce, relaxante. Il ne panique pas, tout semble normal dans ce qu'il fait. Il donne l'impression de savoir exactement ce qu'il fait et où il va, que ce qu'il voit, c'est la routine pour lui, même si c'est la première fois qu'il est confronté à ça.

Il inspecte la plaie en soulevant le pansement qu'il a posé, pas fixé, pas encore. Pour deux raisons : La première, c'est que c'est moins douloureux pour le patient dans les premières heures de le garder immobile par d'autres moyens et d'éviter de faire et défaire un fixe. La seconde, c'est qu'il aurait du le faire tourner tant qu'il ne peut l'asseoir, et c'est de l'énergie gaspillée, tant pour le patient que ça fait souffrir que pour lui, qui est rachitique.


La blessure évolue bien. Vous pouvez fermer les yeux et dormir tranquille, nous veillons sur vous. Moi en tant que médecin, la maquerelle et ses hommes en tant que gardiens.
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptySam 8 Avr 2017 - 22:37
La voix du rebouteux était calme et posée, mais pas suffisante pour calmer les angoisses du barde qui voyait les mêmes images défiler en boucle dans son esprit. Il revoyait le sang, du sang, tellement de sang… Sanglé comme il était il ne pouvait voir que le plafond et une partie du mur qui lui faisait face, et eût-il été capable de bouger qu’il n’aurait pas osé. Impossible de tenter le moindre mouvement avec une telle douleur qui lui tordait les entrailles.

    L’eau c’était peut-être le pire, comment pouvait-on en donner si peu à quelqu’un qui se dessèchait devant vous? Cet oiseau de mauvais augure, ce corbac famélique le gardait attaché, et pourquoi? Ça serait dangereux? Dangereux? Sa colère estompa un temps la géhenne qui menaçait de le rendre fou.

    “Dangereux? Comment osez-vous traiter quelqu’un de la sorte messire? Vous ne pensez…”

    Une violente quinte de toux l'empêcha de continuer une diatribe qui se serait avérée mortelle pour le médecin. Son corps s’agita de violents soubresauts et à la place il eut l’impression qu’on le déchirait en deux, qu’on lui arrachait les entrailles avec des fers rouges. Il eut juste le temps de voir le guérisseur se précipiter sur lui les yeux écarquillés pour soulever ses bandages avant de perdre connaissance.

    Le néant encore une fois. Et quel soulagement… Haral s’enfonça un peu plus dans les ténèbres en souhaitant ne jamais refaire surface.

Hrp:
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyDim 9 Avr 2017 - 13:48
Bon, c'est un peu le souci avec les blessés par armes, ils ont peur. Soit que l'auteur des coups viennent finir le travail, soit qu'on le prenne pour l'auteur de la tentative d'assassinat. Par contre, la nouvelle douleur l'inquiète. Est-ce qu'une de ses réparations a sauté ? Il vérifie, préférant pour l'heure éviter de rouvrir la plaie. C'est à la vue et l'oreille qu'il le fait. S'il y a hémorragie, l'individu gonfle puisque la plaie est fermée. Ca n'est pas le cas. Il est rassuré, il avait été attentif. Alors il y va à l'oreille et sourit. C'est le transit intestinal qui est venu "frotter" sur ses réparations. C'est douloureux, mais comme ça ne s'est pas rouvert, ça va. Il lui donnera un antidouleur à son réveil, pour éviter la "fausse route" qui noierait ses poumons.

Etre entravé a provoqué chez le patient un énervement. Il lui ôte ses armes, les met à une petite distance de lui, sur une table en retrait et déserre les sangles. S'il bouge durant son sommeil, il sera toujours bloqué, mais pourra les ôter de lui-même en retirant son bras, histoire de retrouver une certaine latitude. Theodren espère que ça calmera son patient. Il lui parle, toujours de cette voix douce, qui est naturelle chez lui.


- Je ne suis pas de la milice. Je ne suis pas un juge. Mon boulot est de te maintenir en vie. Si par la suite tu souhaites porter plainte contre ton agresseur, ça t'appartient. Si tu veux te venger aussi. Je ne suis là que pour les soins et m'assurer que tu quittes le lieu vivant. C'est pour ça que je suis payé. Le reste t'appartient, l'ami.

Il prépare l'antidouleur, ça apaisera aussi sa soif. Il croise les doigts pour que son patient se tienne calme au prochain réveil.
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyLun 10 Avr 2017 - 22:46
Qu’il était loin le temps de l’insouciance et des fanfaronnades guillerettes, la fange avait apportée avec elle son lot de fléaux mais le pire d’entre eux est et restera toujours l’homme. Peu importe ce que l’on vous dira, ces bêtes sont insensées et n’obéissent qu’à des pulsions primaires, elles ne suivent aucun raisonnement élaboré et se contentent de tuer, même pas par plaisir mais simplement parce que c’est tout ce dont elles sont capables.

    L’homme lui tue mutile et se délecte des tourments qu’il inflige à ses victimes innocentes pour la plupart, bien que certains aient quelquefois amplement mérité leur sort. Haral n’avait pour changer cherché qu’à s’amuser. Et voilà que ses pas l’avaient conduits dans l’antre de la bête, que le mal absolu qui se cachait sous une apparence débonnaire en était venu à convoiter ce qui faisait l’essence même du barde et ce qu’il réprésentait aux yeux de tous. La vie, sa vie. Son étincelle vacillait et quand bien même il sortirait victorieux de cette ordalie, sa flamme ne serait plus jamais aussi vive, aussi folle.

    Lorsqu’il ouvrait les yeux c’était par crainte qu’une lame ne lui tranche la gorge dans son sommeil, lui qui cherchait désormais du réconfort dans l’oubli et le néant de l’inconscience. Chose qu’il recherchait par dessus tout.

    Pourtant les heures - Les jours? Impossible à dire tant il avait alterné entre semi conscience et sommeil profond - aidant. Haral finit par reprendre pleinement conscience, et put constater avec effroi l’ampleur de sa blessure et les dommages peut-être irréversibles que ce monstre lui avait infligés. Ses sangles étaient désormais assez lâches pour qu’il puisse lui-même s’en libérer, il leva difficilement le bras et héla son bienfaiteur d’une voix faible et rendue rauque par la soif et l’inactivité.

    “Messire… Je dois partir d’ici, je vous paierai ce que vous voudrez mais je dois à tout prix m’en aller d’ici. Sans quoi…”

    Un frisson d’angoisse l’envahit et il dut fermer les yeux pour tenter de le réprimer.

    “Par pitié messire…”
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyLun 10 Avr 2017 - 23:17
- Vous m'ennuyez, l'ami ! Prenez déjà cet antidouleur. Tout le courage dont vous pourriez faire preuve ne sera que vain si vous vous effrondrez dans trois mètres et m'obligez à reprendre mes soins. Ensuite, nous pourrons parler du prix.

Après tout, si le type voulait mourir, cela lui appartenait, mais qu'il meure loin d'ici, c'est ça le contrat qu'on a passé avec la tenancière du bordel. Idéalement, il devrait rester coucher un jour ou deux. Il lui tend l'antidouleur

- Pour le reste, ta vie t'appartient. Si un guérisseur te dit qu'il te faut rester alité encore une nuit, c'est pas pour t'ennuyer mais pour te maintenir en vie. Tu refuses et tu me paies en conséquence pour fuir d'ici, c'est ta vie et je m'en lave les mains. Mais permets-moi de m'assurer que tu pourras marcher au moins un pâté de maison avant de t'autoriser la sortie. Ta blessure était sérieuse, l'ami, et je doute qu'un autre qu'un barbier aurait pu te sauver la mise.

Il inspire profondément, la déception se lit sur son visage.

- Je suis guérisseur, pas tortionnaire. Mais le choix t'appartient. Sache que si tu décides de partir, je ne peux garantir que tu y survivras. Les choses sont dites, les faits sont là. Tu choisis !
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyDim 16 Avr 2017 - 0:30
Et tout ça pour se faire rabrouer. Et on s’étonne que les gens n’aiment pas les guérisseurs, faites confiance à un arracheur de dents tiens… Haral sentait son humeur se détériorer à mesure que ses forces lui revenaient. Il ne savait pas depuis combien de temps il gisait sur ce matelas dur comme du bois mais c’était trop, bien trop. Il voulait partir s’enfuir et prendre le temps de régler ses comptes, car il y en aurait…

    “Messire, sachez qu’en plus d’être incroyablement tétu je suis l’incarnation même de la liberté. Mais ce qui me turlupine le plus c’est que non content de m’avoir extrait les boyaux avec des fers chauffés à blanc vous attendez que je reste sagement allongé ici, ligoté comme un vulgaire saucisson d’âne bâté pendant que mon agresseur affûte ses lames et ourdit sa terrible vengeance? D’une messire, je ne suis pas un âne, ni une mule, ni quoi que ce soit du genre et loin s’en faut! De deux je refuse d’attendre gentillement que la mort vienne me faucher céans de la plus horrible des manières.”

    Malgré une douleur qui frisait l’insupportable et le laissa haletant et couvert de sueur, le barde parvint à se redresser et poser le pied au sol. Ses premiers pas étaient faibles et hésitants - c’est fou comme des gestes aussi anodins peuvent sembler être un obstacle infranchissable quand on passe aussi près du gouffre - il avait l’impression que ses jambes refusaient de le porter et que le sol cherchait à se dérober sous ses pieds. Mais après quelques essais il retrouva un semblant de stabilité et put prendre quelques instants pour réfléchir à la suite des événements. Car tout débonnaire et allègre qu’il était il tenait fermement à sa vie et ne supportait pas qu’on y attente. Il devrait avoir des conséquences à cet acte crapuleux.

    Oh que oui...

    “Toutefois il semble que vous ayez fait du bon travail messire, puisque je respire encore et qu’après trois pas timides mes entrailles ne se sont point répandues en dehors de mon frêle mais néanmoins admirable corps. Je vous remercie pour vos services messire et je vous paierai tout ce que vous me demanderez mais je dois à présent m’en retourner à mes pénates et tâcher de laisser ce regrettable incident derrière moi. Sachez messire que je vous recommanderai à quiconque me le demandera, je chanterai vos louanges au plus haut des maisons bourgeoises de la ville. Mais un autre jour, en attendant j’ai des plaies à panser messire, et pas qu’à l’abdomen…”

    Il tenta d'exécuter une révérence mais fut vite rappelé à l’ordre par ses points de suture et se contenta d’hocher la tête en mimant un chapeau que l’on ôte.

    “Au plaisir de vous revoir messire, sachez que vous avez mon entière gratitude et que si d’aventure je pouvais vous être utile et bien n’hésitez pas à venir me trouver.”

    Après quoi il s’en fut, le vague à l’âme et une colère sourde qui lui tordait les entrailles. De retour à sa vie et toutes les conséquences que ce drame allait y apporter.

Citation :
Pour moi c'est terminé, merci à toi c'était bien sympa! Wink
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Theodren Hilaire
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MessageSujet: Re: A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé)   A corps ouvert, rien d'impossible (Haral Mortenuit) (terminé) EmptyDim 16 Avr 2017 - 0:42
Il le laisse partir sans dire un mot de plus et récupère son dû auprès de la tenancière. Il ne suivra pas cet étrange barde, de toute façon la fatigue était là. Mais il y a des chances qu'il garde ce patient bizarre à l'esprit. Dans le genre têtu, ils étaient deux, et avoir un fort moral était bon pour la guérison. C'est avec le sentiment du devoir accompli qu'il rentre à ses pénates, pour tenter de dormir. Car là, il en a besoin
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