Marbrume


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 [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]

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MessageSujet: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyVen 31 Mar 2017 - 21:21
Une carte était posée sur un large bureau de bois sombre. Il était parsemé de tâches d'encre, rayé par le temps, les nombreux coups de plume qui l'avaient, parfois, griffé et abîmé sa surface. Par dessus la large pièce de toile, qui reproduisait à l'échelle les rues, ruelles et bâtiments de Marbrume, de nombreux autres parchemins étaient posés, certains signés, d'autres couverts de notes écrites à la va-vite, pour ne pas les oublier, probablement. L'homme qui avait écrit la plupart de ces notes n'était pas seul dans le grand bureau. Trois autres personnes attendaient, le dos raide, au garde à vous, que leur supérieur, actuellement concentré sur un autre de ces parchemins, finisse par se manifester. Son front était barré d'un pli soucieux, mais son regard, qui suivait chacune des lignes tracées, puis repassait dessus pour les graver dans sa mémoire, ou peut-être pour essayer de déceler une trace de mensonge, était acéré, concentré et dur. Il prenait son devoir très, très au sérieux. Car depuis quelques temps, les miliciens, qu'ils soient importants ou non, étaient tous sur la sellette. C'était une sensation assez horrible. Pour sa part, il aurait sans hésiter donné sa vie aux Sylvrur, sur un plateau d'argent. Mais depuis le retour du seigneur Sigfroi entre les murs, il n'avait eu de cesse de traquer des traîtres. Et l'on comprenait aisément sa démarche. Un certain nombre d'entre eux s'étaient rebellés contre lui et avaient porté atteinte à sa vie. Même lui, sergent, en était resté comme deux ronds de flan en apprenant l'incident. Une surprise mêlée d'une colère qu'il n'avait pas cherché à dissimuler.

Néanmoins, que les services aient auparavant été fidèles ou non, tous étaient passés par la case interrogatoire. Et cela continuait. Certaines équipes, jugées bancales, l'étaient même plusieurs fois. Et eux avaient des instructions claires ; traquer, trouver, éliminer chacun des traîtres qui se dissimulait parmi l'armée ducale. Il était parfaitement hors de question qu'un seul renégat se cache parmi eux et finisse par perpétrer une action que tous regretteraient. Les Purificateurs étaient déjà une source bien assez inquiétante de problèmes, d'autant plus qu'ils n'arrivaient toujours pas à leur mettre la main dessus. Et le fait que certains d'entre eux appartiennent au clergé n'aidait pas ; qui irait enquêter dans un temple, qui irait seulement oser mettre ses bottes crasseuses dans les méandres des religieux ? Et pour lui, plusieurs coutiliers s'étaient retrouvés mêlés à de sombres affaires. Et c'était terriblement déshonorant. Encore aujourd'hui, d'ailleurs…

Il reposa les notes qu'il tenait en main après un soupir exaspéré. Il avait beau essayer, il n'arrivait même pas à comprendre comment ces personnes pouvaient seulement penser à trahir l'homme qui tenait cette ville. Ville qui était la dernière au sein de laquelle on pouvait encore espérer survivre quelques jours, quelques mois de plus. Tous les autres étaient définitivement morts, il n'y avait à ses yeux pas à en douter.

« Bien. Coutilier Desfosser, j'ose espérer pour vous que les informations de votre source sont sûres. S'il s'avère que l'on nous a donné de mauvais renseignements, je vous tiendrai comme directement responsable de l'échec de cette mission. »

Ces paroles n'étaient pas tout à fait honnêtes. Enfin, dans les faits oui, il ferait payer à Raoul l'échec de sa mission et le manque de fiabilité de ses hommes, qui lui serait directement imputable. Mais comme à chaque fois qu'il avait une unité qui déconnait dans son bataillon, il aurait des comptes à rendre au Capitaine. Et lui aussi en prendrait pour son grade, ce qu'il tenait à éviter. Entendre un sermon ou prendre un blâme ne lui faisaient ni chaud ni froid. En revanche voir sa réputation entachée, ou pire, sa propre fiabilité remise en question à cause d'échecs de subordonnés, c'était bien plus grave, à ses yeux.

En l'occurrence, les sources mystérieuses évoquées par le sergent étaient résumées à une seule personne. Une prénommée Danaë, qui avait visiblement trempé, elle aussi, dans de sombres affaires. Elle avait même pénétré les égouts, un acte passible de graves sanctions pour un civil. Mais heureusement pour elle, en s'attirant la sympathie de miliciens, elle avait pu monnayer sa tranquillité contre des informations sur les autres hors-la-loi qui y pénétraient. Et en l'occurrence, les renseignements qu'elle avait fini par donner étaient inquiétants. Précieux, mais inquiétants. Les rassemblements de miliciens étaient interdits en ville, et tout le monde s'y pliait. L'on en retrouvait parfois quelques uns qui « oubliaient » malencontreusement cette restriction en s'aventurant dans des tavernes, mais en dehors de cela, cette mesure était respectée. Sauf là ; des miliciens rassemblés en nombre, avec d'autres personnes visiblement d'encore moins bonne qualité que les transgresseurs, et pis encore, dans les égouts. Comme s'ils cherchaient à éviter d'être repérés. Et vu la description de certains… Il y avait fort à parier qu'effectivement des traîtres se cachent parmi eux. Et là où le Sergent était préoccupé, c'est qu'un officier semblait mêlé à l'histoire.

Aussi, il leva la tête, observant les trois coutiliers qui attendaient leurs ordres.

« Bien. Ce soir, j'enverrai cinq coutileries en patrouille dans les zones qui ont été signalées comme point d'entrée probable des suspects dans les égouts. Si jamais des signes sont repérés, je les notifierai. Sinon, cinq autres seront chargées d'ouvrir l'oeil à la caserne. Je me renseignerai dès la fin de cette réunion auprès du capitaine de la milice extérieure pour savoir où sont répartis ses hommes. Si des hommes manquent à leur poste, ce sera plus facile de les débusquer pour tout le monde. Que cela donne quelque chose ou pas, tous les trois, préparez vos hommes. Demain soir, dès le couvre-feu, vous irez aux endroits que nos soldats auront jugé être les plus sensibles. Et si je m'en fie à ces indications, dit-il en pointant les parchemins du doigt, l'on pourra pénétrer les zones les plus suspectes en trois endroits, d'où votre présence. »

Il soupira et passa une main sur son front. Il y avait également la possibilité que les traîtres soient de l'intérieure, et profitassent de leur ronde pour leurs entrevues illégales. Dans tous les cas il fallait impérativement vérifier si les dires de la femme Kervan étaient véridiques, où s'il fallait l'arrêter pour ses mensonges et ses propres entrées dans les égouts de la ville. Et puis, le risque de croiser des fangeux aussi… Il haïssait son travail, parfois.

« Disposez. Je vous veux prêts demain soir à l'entrée de la caserne. D'ici là, vous recevrez tous les résultats dont vous avez besoin. Je ne veux pas que ces traîtres continuent à agir, et quand bien même aucun félon ne se dissimulerait parmi eux, le droit de réunion a été interdit par les Sylvrur eux-mêmes. Ils sont donc susceptibles de subir des sanctions. »

Il les chassa d'un geste de la main, et s'affala dans son fauteuil une fois que le dernier homme eut quitté la pièce. Ces traques avaient beau être nécessaires, elles étaient parfaitement éreintantes, pour tout le monde. Gradés, soldats, conscrits, tout le monde y passait, et tout le monde savait que jusqu'à ce que tous les félons soient pendus, cela ne s'arrêterait pas. Il comprenait mais… Quelle fatigue, et quel gâchis, lorsqu'un homme reconnu coupable de trahison s'avérait être un excellent élément !

Il fit finalement mander son page, après avoir écrit les ordres de mission des dix coutileries qu'il avait à monopoliser pour cette simple opération.

____

Citation :
Missions des coutileries


Ce test sert simplement à définir quelle base de renseignements vous aurez au moment du début de votre propre mission. Selon la réussite des cinq coutileries, vous aurez ainsi plus d'indications, ou au contraire, partirez à l'aveugle.

♦ Coutilerie 1 – La Hanse. Jet : 7. Réussi.
♦ Coutilerie 2 – Le Goulot. Jet : 20. Echec critique.
♦ Coutilerie 3 – Le Goulot. Jet : 1. Réussite critique.
♦ Coutilerie 4 – Bourg Levant. Jet : 17. Raté.
♦ Coutilerie 5 – Le Labourg. Jet : 7. Réussi.

Bon… Un EC et une RC pour deux coutileries qui patrouillent et quêtent au même endroit, ça commence déjà sur les chapeaux de roues trollesques. Bref, vos informations, vous les aurez petit à petit. En gros, votre mission se déroule justement au niveau du goulot, donc… Vous partez avec un énorme malus, mais un énorme bonus aussi. Joie. Je vous laisserai les découvrir. 

____
Les trois coutileries au complet étaient rassemblées, ce soir là. Le soleil amorçait sa descente derrière les hauts remparts, et l'on entendait, partout en ville, le son grave et caverneux des cloches qui résonnait, annonçant le couvre-feu, et l'absolu devoir des habitants de rester, pour toute la nuit, barricadés chez eux ou dans une auberge. D'ici quelques minutes, en dehors des soldats eux-mêmes, les rues seraient désertes. En tout cas, en théorie. Tous connaissaient la fréquence des raids discrets qui s'organisaient quand la milice avait le dos tourné. Une amante qui rejoignait son prince, deux gamins pris par surprise, qui évoluaient dans l'ombre des rues à la recherche d'un abri sûr. Et d'autres gens, moins recommandables, qui jouaient avec les rondes en tentant de les éviter pour commettre leurs méfaits.

Le sergent Bergerac observait ses trois subordonnés directs, et derrière eux, la trentaine d'hommes mandatés pour cette opération. Leur visage était grave à tous. La mission lancée en début de journée par l'officier ne s'était pas si bien passée que ça.

« Bien, il est temps pour vous de partir. Coutilier Laurent, vous infiltrerez les égouts par le port. C'est là-bas qu'ils ont donné leur dernier signe de vie. Coutilier Desfosser, vous prendrez le sur du Goulot comme point de départ. Ce n'est guère une surprise, mais quelques soldats ont été aperçus ici. Et ils ne font pas partie de l'intérieure. Quant à vous, Coutilier Lambert, vous terminerez d'encercler le périmètre en passant par le sud de la Hanse, et vous rejoindrez, rapidement, la coutilerie de Laurent. Votre but à vous, c'est de retrouver les dix hommes qui manquent aujourd'hui à l'appel. Vous, Desfosser, votre mission n'a pas changé. Trouver et arrêter les traîtres. Les deux autres unités vous rejoindront dès que possible. »

Il les laissa là. Les coutiliers, après avoir salué leur sergent, se tournèrent vers leurs hommes pour leur résumer la situation. Et en effet, la veille, une coutilerie envoyée au Goulot n'était jamais revenue. Etaient-ils des traîtres, ou victimes de ceux-ci, ils ne pourraient le dire qu'en enquêtant, mais cela faisait tout de même une dizaine d'hommes en moins, que personne n'avait revu depuis. Desfosser observa les neufs soldats qui l'accompagnaient, et leur indiqua la sortie.

« En route, les ruelles doivent être désertes, désormais. On va commencer par un chemin de ronde classique. On descend jusqu'au rempart, on le longe jusqu'au sud du Goulot, et on remonte selon les ordres du Sergent. Ouvrez l'oeil durant ce temps. Si l'un d'entre vous a des contacts et qu'il sait quelque chose, je veux l'entendre et vite. Allez, en marche. »

Il partit, plusieurs minutes après que ses collègues aient eux aussi pris la route. Direction le Goulot, et surtout, les égouts.

Citation :
Fin du tour d'introduction, et voilà mes instructions/conseils.

1°) Danaë je suis désolé, mais tu ne peux pas intervenir maintenant, tu seras à l'accueil au niveau des égouts, donc pour l'heure, pas moyen pour toi de poster, ça se fera dans les prochains tours.

2°) Vous pouvez, vous miliciens, échanger comme bon vous semble, proposer des stratégies d'infiltration, donner des renseignements si vos persos en ont.

3°) Bon courage, cette quête s'annonce difficile!

Au niveau des posts, je m'en tiendrai à un par semaine, je pense. Même si ça n'apparaît pas dans les posts je vais aussi mjiter les deux autres coutileries donc ça va prendre du temps à chaque fois. Et vous ça vous laisse le temps de peaufiner vos réponses.

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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptySam 8 Avr 2017 - 8:46
Le regard de Raoul venait de se déposer sur le milicien Dreit.

"Vous pouvez venir dans mon bureau. je voudrais vous parler de différents éléments." lança le coutilier une fois dans le bureau, s'installant sur sa chaise. "Je voudrais que vous m'expliquiez ce qu'il s'est passé au niveau de votre sanction, je n'ai eu le droit qu'au point de vu d'un sergent et j'avoue ne te pas tout réellement comprendre."
"J'ai simplement essayé de supprimer un sergent véreux. Comme pour Lazare. J'ai échoué."
"Comment ça, un sergent véreux ? Dreit, enfin, ce n'est pas moi qui vais vous apprendre que vos agissements ont des conséquences. Avez-vous des preuves de ce que vous avancez ?"
"Oui. Ses hommes sont tout simplement pitoyables et indisciplinés. Son comportement a déteint sur eux."
"Un manque de savoir-vivre ne fait pas d'eux des traitres, Dreit. Par les trois, pourquoi avoir voulu agir dans votre coin plutôt que de me faire remonter l'information ?"
"Je pensais pouvoir venir à bout de ce sergent tout seul, chef. J'ai eu tort."
"En effet, notre coutilerie est une famille Hérald. Vous devriez en prendre pleinement conscience. Vos actes ont des conséquences non seulement sur vous, mais également sur votre équipe et moi. Je veux un rapport oral complet, avec les détails, les preuves ou les raisons fiables de vos suspicions. Si et seulement si je juge que tout ceci peut avoir une valeur quelconque alors j'ouvrirais une enquête et je ferais remonter l'information à qui de droit."
"Je m'entraînais seul dans la cour quand trois collègues sont venus me chercher noise. J'ai fini par casser le bras a l'un d'eux. Trell a assisté à la scène. Chantebrume qui n'avait pas supporté de me voir me faire passer a tabac par terre s'en est pris gratuitement a l'un d'eux et lui a fracturé la mâchoire. Ils sont allés se plaindre au sergent et nous avons tous été consignés a des corvées. Sauf a celui a qui j'ai cassé le bras. Par la suite nous avons passé la nuit dans les cachots, ou quelqu'un que je croyais être un détenu privilégié est entré dans notre cellule a nous cinq, en possession des clefs. Il voulait abuser de l'un de nous. J'ai alors profité qu'il soit en mauvaise posture pour lui briser la nuque. J'ai appris plus tard qu'il s'agissait d'un milicien. Le lendemain nous étions tous convoqués pour expliquer ce qu'il s'était passé. J'ai plaidé coupable pour le meurtre et ai exprimé mon intention de supprimer le responsable des hommes qui m'avaient passé à tabac gratuitement la veille, et de ce milicien que j'ai tué. Je crois que vous connaissez la suite."
"Enfin, Dreit", répondit Desfosser en fronçant les sourcils, "je veux bien entendre que c'est suspect mais de là à parler de trahissons.... Trahisons vis à vis de qui ? A la limite, je veux bien entendre que le sergent ne vous a pas en estime, mais avec votre comportement c'est normal. Quand vous avez des doutes, il faut d'abord observer accumuler des preuves, avant d'agir, vous êtes intelligent par les trois ! Pensez-vous réellement qu'il souhaite trahir le duc ou du moins trahir la ville de Marbrume ? Si c'est le cas il nous faut plus de preuves, pour ouvrir une enquête et faire remonter le tout. Vous comprenez bien que si une enquête est ouverte parce que vous avez eu faux sur toute la ligne, nous en pâtirons tous."
"Quiconque agit pour son intérêt propre au sein de la milice trahit sa grâce le Duc de Sylvrur."
"Oui, mais de nos jours, ce n'est plus la même chose, Hérald. Avec l'arrivée de la fange, chacun tente de survivre. A votre avis, pourquoi le sergent veut votre mort ? Où avez-vous mis le nez encore ?"
"Je commençais à faire tomber la vermine avant même que l'on s'étonne de voir des felons sévir a Labret. Je savais que tôt ou tard cela me desservirait."
"Hérald, il va vraiment falloir comprendre que tu ne peux plus agir comme-ci tu étais tout seul. Bien. Voilà ce que te propose..." Raoul avait choisi de tutoyer volontairement, "tu m'apportes des preuves, des témoins, n'importe quoi et j'ouvre une enquête interne. J'te fais confiance, tu es pas un mauvais gars. Mais après tout ça, c'est terminé tu tiens convenablement et plus rien dans le dos de qui que ce soit."
"A vos ordres, chef."

---

"Un beau bébé. Il s'appelle comment ?"
"D'abord c'est pas il, c'est ELLE. Et son p'tit nom c'est Poupette. MA poupette. j'te jure par les trois que si jamais y lui arrive quelque chose, j'm'arrange pour te mettre sur la potence."
"Son destin est lié au mien." conclut Dreit en tendant une main à son collègue milicien qui, la mine dure, réfléchit un instant en regardant tantôt poupette, tantôt le grand blond pâle. Il répondit par un grognement désapprobateur, visiblement déchiré à l'idée de se séparer de poupette. Alors que la laisse changeait de main, le gros molosse à la mâchoire fermement muselée renifla de toute part le grand blond pâle, protestant par des couinements à l'idée de se séparer de son maître le temps de cette mission. Poupette était un chien imposant au pelage humide et malodorant, presque un mètre au garrot, cinquante kilogrammes qu'on ne voulait pas avoir aux talons. C'en était presque amusant de voir qu'une bête d'un tel acabit porte un nom aussi doux, aussi mignon. Mais Poupette avait beau être imposante, Dreit était enclin à lui briser la nuque sans sommation si jamais elle venait à désobéir, aussi tirait-il fermement sur la laisse, séparant le chien de son maître initial, lui faisant comprendre que c'est lui qui commanderait désormais. La chienne ne semblait pas protester, soumise et fidèle à la race humaine, telle qu'on l'avait dressée.

Hérald Dreit était sans doute la cause de cette opération de nuit à venir et supervisée par le sergent Bergerac. C'était le grand blond pâle qui avait réunit des éléments qui avaient mis une probable coutillerie et un potentiel officier sur la scelette. Sa position depuis le 12 Mai n'avait pas changé, et si Dreit voyait le mal partout, il semblait particulièrement doué pour le repérer. Et il avait l'intime conviction que l'officier qu'il avait défié aux ordalies le 12 Mai, avant de finir le ventre presque charcuté, était un indésirable qu'il fallait évincer de sa chère milice. Sa position depuis son intronisation dans l'armée ducale n'avait pas changé, et il obéissait depuis plus d'une décennie à un code personnel qu'il s'évertuait à appliquer : crime, punition expéditive. Si plusieurs de ses collègues ne le portaient pas dans son coeur pour cette raison précise, d'autres avaient finalement vu en Hérald un élément efficace, qui avait exposé sa vie bien plus qu'il ne l'avait fait face au sergent Lucifer ; combien de fois avait-il frôlé la mort au Labret, combien de bannis avait-il tués, à combien de fangeux avait-il échappé ? Il ne les comptait plus.

Il avait presque été contrarié de ne pas participer au conseil de guerre établit par le sergent Bergerac, mais il n'y avait rien de plus logique à cela. Dreit n'était que le niveau zéro, un trouffion de base quand bien même s'était-il illustré sur quelques missions. Son écart du 12 Mai semblait sérieusement avoir tempéré sa réputation et remit en doute sa fiabilité, quand bien même avait-il passé quelques interrogatoires stressants et en était ressorti plus blanc que blanc. Il n'avait pas hésité qu'il irait jusqu'à tuer son propre capitaine si celui-ci était corrompu, et si sa franchise était sans doute acide, rien ne prouvait qu'il faillissait au Duc de Sylvrur. On s'était même presque moqué de lui lorsqu'il avait suggéré qu'on le renvoie à Labret ou qu'on le pende immédiatement. Mais s'il était de retour d'entre les morts entre les murs de Marbrume, c'est sans doute qu'on avait diablement besoin de lui. Sans parler du fait qu'on aimerait bien que les effectifs de la milice grossissent...

Comme il n'avait pas eu le plaisir de prendre part au petit état major destiné à débusquer des probables traitres, il avait profité d'une permission pour imaginer, dans sa chambre et à la lueur d'une bougie, un plan d'action à proposer à son coutilier lorsqu'il serait temps d'aller au casse-pipe. Nul doute que certaines de ses notes, qu'il avait transmises à Raoul, avaient été remontées et prises en compte par les officiers. Mais ça n'était pas lui qui déciderait de la stratégie à adopter, aussi avait-il prit une mesure particulière : emprunter un familier. Poupette respirait par sa grosse truffe humide, avachie sur le plancher de sa chambre, grognant de temps à autre, elle aussi titillée par les messages de Rikni, par des cauchemars éphémères.

---

C'était la mine grave que Dreit se tenait en rang dans sa coutillerie, au tout dernier rang. À sa droite, Poupette attendait sagement, silencieuse, sans doute préoccupée à se remémorer les différentes odeurs que Dreit lui avait fait renifler la veille et qui concernait des possibles indices sur les félons à débusquer dans Marbrume. Parce que si l'obscurité était l'alliée des traites en cette funeste soirée, quand on puait la corruption, tromper les odorats allait être difficile. En particulier celle de cette grosse chienne qui s'agita un instant comme pour chasser une puce de son poil sale et disgrâcieux. Le grand blond pâle ne lui accorda pas un regard, sa main empoignant fermement la laisse, son couvre-chef bien en place, son bouclier rangé dans son dos, son autre main sur le pommeau de son ensis, le dos droit, au garde-à-vous, attendant les instructions du coutilier Desfosser. Lorsque ce dernier invita ses troupes à prendre la parole pour émettre des informations de dernière minute, Dreit se manifesta clairement.

"Chef !" lança-t-il d'une voix caverneuse et tonitruante tandis que Poupette releva le cul pour suivre docilement son tuteur provisoire alors que Dreit sortit des rangs pour s'adresser à son supérieur.

"Il n'est pas impossible que les miliciens manquants, s'ils sont évidemment des traitres, soit en bonne compagnie et nombreux. Dix hommes ne sauraient risquer d'éveiller les soupçons et s'attirer à eux seuls trente miliciens. Ce serait courir au suicide. Il faut envisager qu'ils possèdent des alliés du côté de la pègre et de tout autre groupuscule connu de nos services ; Purificateurs, hurleurs voire même les pirates du Séraphin. Pour faire simple, il y a de grandes chances qu'ils formentent une attaque d'envergure sur la cité ce soir-là et il est probable que nous soyons en sous-nombre. Enfin, je pense que s'il s'agit bien des miliciens auxquels je pense, ils emploient des techniques de combat dangereuses et savent correctement utiliser différents poisons. J'ai subi une paralysie momentanée lors de mes ordalies dont tout le monde se souvient très bien."

Il ne se fit pas prier pour regagner les rangs de sa coutillerie, en bon soldat qu'il était, et ferma la marche de son bataillon, observant tant bien que mal aux alentours malgré l'obscurité ambiante tandis que Poupette reniflait le sol devant elle. Sans doute à la recherche de nourriture ; chassez le naturel, il revient au galop.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptySam 8 Avr 2017 - 17:52
Ce soir était un soir particulier, un moment où il est impossible de savoir si la mission va bien se dérouler ou au contraire être un échec critique. Depuis quelque temps, je sentais bien que mon coutilier était tendu, crispé, il communiquait moins avec nous, refusant de me parler en privée, alors que nous avions toujours été proches. J’étais inquiète, difficile de le camoufler, difficile de ne pas le montrer. Indirectement, je tenais pour responsable les derniers changements de notre nombre entre pertes et nouveaux arrivants, il y a avait toujours un équilibre d’équipe à trouver et je n’étais vraiment pas certaine de pouvoir affirmer que nous l’avions obtenu. Doucement, je terminais d’enfiler mon équipement, mon épée, mes dagues, ma tenue de milicienne. Resserrant ma chevelure que j’avais attachée en une queue de cheval haute, j’espérais plus que de raison que tout allait bien se dérouler. Adressant une prière à mes divinités, plus particulièrement à Rikni, je voulais croire que cette soirée n’allait être qu’un mauvais moment à passer. Ne pouvant pas me permettre d’être en retard pour cette mission si spécifique, je m’étais pressée davantage durant ma préparation. Anxieuse, je ne cessais de me répéter que ma reprise se faisait directement avec des gros poissons, super. Enfin, j’étais à l’heure, bien rangée dans ma coutilerie, lançant de brefs regards à mes collègues. Tous sans exception tiraient une mine à faire peur, c’est naturellement que je m’étais sentie obligé de remonter le moral des troupes « Tout va bien se passer » avais-je murmuré, affichant un sourire rassurant. J’étais finalement heureusement de retrouver mon équipe, ceux avec qui j’avais pris l’habitude de passer des bons comme des mauvais moments, ceux qui connaissaient mes points forts et mes faiblesses. Mon regard bleuté avait fini par se déposer sur Dreit, mes sourcils s’étaient légèrement froncés, par les trois pourquoi avait-il amené un chien. L’idée eut le temps de faire son chemin dans mon esprit et c’est finalement dans une légère secousse de chevelure que je m’étais promise de lui en parler, plus tard.

La petite dernière était là aussi, Sam, une autre femme, je devais admettre que la sensation de n’être plus seule était étrange. J’allais devoir m’y faire de toute façon et ce n’était pas pour me déplaire. Enfin, nous n’avions pas davantage le temps de discuter, il nous fallait à présent agir et Raoul était devant nous pour nous faire une petite mise en commun des indications. Les deux autres coutileries étaient déjà sur le départ. Je m’étais pincée légèrement la lèvre, ce n’était pas comme d’habitude, l’ambiance n’était pas légère, tout sonnait tellement grave, si grave. Une main sur le pommeau de mon arme, je prenais le temps de réfléchir, des contacts dans les bas quartiers, au niveau du goulot ? Évidemment qu’on en avait tous au moins un. Mon sourire était finalement beaucoup plus sincère, la chance allait être de notre côté finalement, j’en étais certaine. J’avais été coupée dans mes pensées par Hérald qui s’était avancé avec son chien. Je n’arrivais pas à me positionner, Dreit était-il encore trop suspicieux ou les doutes qu’il dévoilait été bien réel. Je n’en savais rien, en revanche, je savais qu’on avait à notre disposition des personnes vivants là-bas qui pourraient nous renseigner. J’étais restée silencieuse jusque-là, j’avais attendu sagement que chacun s’exprime que chacun donne son point de vue avant de prendre la parole, me forçant à respecter les grades et fonctions. Chose plutôt inhabituelle pour moi.

- « J’pense qu’on devrait tous passer voir nos indics. On a l’habitude de patrouiller là-bas… S’il est question de poison, j’pense qu’on devrait voir Anna Phase. Si c’est questions de plaisirs charnels alors c’est madame Nosal qu’il faut trouver. L’une est la reine des plantes, l’autre des coups de reins, elles ont peut-être des informations ? Qui sait. » J’avais fait une pause « On y passe ensemble, en faisant la patrouille on va passer devant de toute façon. Raoul… » je me pince la lèvre de nouveau « Enfin, chef… J’pense qu’on ne doit pas se séparer, vraiment pas, peu importe ce qu’il se passe durant la mission. »

J’avais affiché un léger sourire encourageant. J’avais envie de le rassurer Raoul, j’avais envie de lui prouver qu’il pouvait nous faire confiance, qu’on allait sortir avec les honneurs de tout ça. Lentement, j’avais ensuite retrouvé le reste de la coutilerie, lançant de brefs regards toujours aussi rassurants vers les miens. Si j’avais bien appris une chose au fil des missions, c’est que ce n’était pas en partant perdant d’avance qu’on allait réussir quoi que ce soit. De toute façon, pour l’instant nous ne pouvions que nous rendre vers la destination.


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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 11 Avr 2017 - 0:01
Elle voulait être là pour cette mission, et elle y était. Elle avait revêtu sa tenue de milicienne, mis son épée à sa ceinture, tenant fermement les deux dagues qu'Ange avait fait pour elle, lui allant à la perfection dans la main, elle ne pouvait pas trouver meilleure prise avec ces lames. Elle n’appréhendait pas, a vrai dire, elle ne ressentait pas grand chose, certains frémissaient d'excitation, mais elle ne ressentait absolument rien, comme toujours. Le seul qui arrive a tirer quelque chose d'elle, c'est Dreit et le molosse à ses cotés, elle lève les yeux au ciel, exaspérée puis plus rien. Son regard croise celui de Sydonnie, et elle se laisse aller à lui faire un bref sourire, au moins, elle ne sera pas la seule femme dans cette coutilierie.

Le moment de partir arrive, ils sont tous en rang, Samara ne faisant pas exception. Elle ne dit rien, laissant parler ceux qui ont quelque chose à dire. Les stratégies, c'est pas son truc, ou plutôt, elle ne veut pas en décider une. Tout ce qu'elle veut, c'est en finir avec tout ça au plus vite. Elle marche avec sa coutilierie sans dire un mot, observant autour d'elle tout en étant sur ses gardes, on ne sait jamais.


Citation :
desolée pour le poste court, j'ai pas autant a dire que vous
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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 25 Avr 2017 - 23:32
Le trajet se déroula sans encombres. Depuis l'instauration du couvre feu, il fallait dire, c'était assez rare de croiser des contrevenants dans les rues, eu égard aux sanctions auxquelles ils s'exposaient. L'on avait déjà torturé et envoyé au bagne pour moins que cela, et la présence de traîtres anti-Duc au sein même de la cité avait exacerbé la brutalité dont pouvait faire preuve la force de l'ordre. C'était ainsi. Attaquer le pouvoir, et échouer, c'était s'assurer une vie plus difficile encore par la suite. Cela ne durerait probablement pas, dès lors que les traîtres seraient retrouvés, et éliminés, et que la ville retrouverait son calme angoissé habituel. Mais en attendant…

Quoi qu'il en soit, la marche le long des remparts fut sobre, et l'on entendit pendant ce temps que le couinement de quelque animal famélique dans l'ombre d'une ruelle ou perché sur une toiture branlante. De l'autre côté des murs, les grattements incessants des fangeux se faisaient entendre, accompagnés par leurs cris gutturaux et leurs plaintes avides. Quiconque franchissait les murs s'assurait de finir entre leurs griffes malades. Et c'était ainsi toutes les nuits. A chaque fois, chaque nuit, ils s'amassaient contre les murs, les portes, tentaient d'écarter les brèches dans l'épaisse construction de pierre de leurs doigts à moitié pourris, hurlaient leur rage et plongeaient les habitants qui vivaient près des murs dans la terreur.

L'avantage cependant, qu'avait cette marche dans les rues désertes, c'était de pouvoir échanger, les uns avec les autres, et surtout de peaufiner un plan. Raoul tenait déjà son plan d'action de Bergerac et était prêt à le mettre en place. Il l'avait communiqué à ses hommes, et désormais, il fallait affiner les détails. Aussi, il fut attentif, en avançant vers leur destination, aux paroles de ses subordonnés.

Hérald, qui prit la parole le premier, provoqua un assentiment muet du coutilier, qui hocha doucement la tête.

« Ca me paraît évident. Une coutilerie entière a disparu, je vous rappelle, dix miliciens, grand maximum je suppose, n'auraient pas pu les avoir aussi facilement. »


Il fronça doucement les sourcils et finit par reprendre le point qu'avait soulevé le milicien.

« Bergerac semblait aussi penser que la pègre était mêlée d'une manière ou d'une autre à tout ça. Si les miliciens ont décidé de trahir le seigneur Sigfroi, alors il est peu étonnant de les voir rallier des criminels en leur faisant miroiter plus d'accès, une amnistie, ou je ne sais quelle autre stupidité, répondit-il, le ton contrarié. Nous n'aurons pas la tâche facile. Mais nous, nous sommes entraînés, eux, beaucoup moins. La ville ne recèle pas tant d'assassins rompus aux armes que cela. J'espère que votre contact là-bas est fiable, sans quoi nous risquons de nous faire avoir nous aussi. »

Si tant est que la coutilerie disparue était bien en règle, et pas elle non plus une phalange rebelle qui avait saisi l'occasion d'une patrouille pour se faire passer pour anéantie, alors qu'elle fomentait avec les autres.

Raoul tourna son visage dur vers Sydonnie.

« Il est hors de question de nous séparer lorsque nous pénétrerons les égouts. Ca grouille de bestioles là-dessous, et en un contre un, nous mourrons tous. Par contre, si vous avez des personnes à interroger, il va bien falloir se fragmenter. »

A dire vrai c'était également pour ne point perdre de temps en interrogatoires consécutifs. Plus le temps passait, et plus ils risquaient de manquer le rendez-vous avec les autres coutileries. Et plus le risque de perdre de vue leurs suspects se faisait grand. Aussi, lorsqu'ils arrivèrent à quelques centaines de pas de l'entrée qui leur avait été attribuée par Bergerac, Raoul se tourna vers chacun de ses hommes, et forma des équipes.

« Dreit. Il me semble que c'est Kervan qui vous a informé en premier, trouvez-la, et demandez… Non, ordonnez-lui de nous servir de guide. Prenez le chien avec vous, et emmenez aussi Courmant. D'Algrange, allez donc rendre visite à cette Nosal, et prenez Granula. Castanier, Shtromoul, vous irez chez l'herboriste. On se retrouve ici dans une demie-heure. Il leva le bras, indiquant le rempart qui s'élevait à leur droite, les surplombant de toute son austère hauteur. Vous voyez la brèche là-bas ? C'est notre point de rendez-vous. De petits groupes seront discrets. Pendant que vous partirez interroger vos informateurs, Malatruff, Racoura, Dublochon et moi irons inspecter séparément les alentours à la recherche d'éventuels gardes qui ne devraient pas se trouver là. Vous aussi, ouvrez l'oeil. Pour cette nuit, le Sergent a justement réorganisé les patrouilles. Nous sommes supposés être la seule dans le secteur. »

Citation :
Voilà, vu que vous n'avez pas pris d'initiatives particulières en dehors de vos suggestions, Raoul donne les ordres.

Je vous tiens également au courant : à chaque tour je mjite l'avancement des autres coutileries, mais les renseignements ne vous serons pas communiqués avant que vous ne tombiez dessus… ou pas, du coup.

Si vous avez des difficultés avec les noms des PNJ et leurs caractères respectifs, Sydonnie a toujours son doc concernant sa coutilerie, donc vous pouvez vous y référer. Et niveau mission, maintenant qu'elle est donnée, vous avez tout loisir d'employer les méthodes qui vous semblent les meilleures vis à vis de vos personnages, évidemment, moi je suis surtout là pour les résoudre !

Bon courage à vous, en tout cas.

PS : Danaë, tu pourras poster du coup.
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyJeu 27 Avr 2017 - 21:53
Nous avions marché dans le silence, écoutant en guise de mélodie de fond les griffes des fangeux sur les murs, fermant les yeux j’avais pris une grande et profonde inspiration. Je ne cessais de me demander ce que je faisais là. Guettant les moindres faits et gestes de mon coutilier, je commençais à comprendre à quel point l’événement, le mouvement était important. Au-delà de nos propres réputations respectives, c’était bien la sienne en priorité qu’il fallait préserver. Le coutilier n’avait définitivement pas un bon rôle, en permanence sur le terrain avec les hommes, devant assumer le mauvais comportement de ceux composant ses rangs. C’était bien ça qui me posait le plus de problèmes, c’était qu’en se loupant, il allait en pâtir bien plus que nous, il était absolument hors de questions de lui faire honte. Par ce geste, cette mission, il nous prouvait sa confiance, on n’avait pas le droit de le décevoir. Mon visage était particulièrement neutre, n’abordant pas son sourire habituel, ou encore cette légèreté que je pouvais dégager quelquefois. J’étais sérieuse, peut-être trop, peu importe, je voulais prouver à tous que nos coutillerie savaient parfaitement se débrouiller et enquêter. Quand Raoul avait répondu à ma question, j’avais simplement opiné, je n’avais de toute façon pas dans l’idée de me séparer de qui que ce soit, nous devions montrer notre force ensemble. Notre groupe tournait bien, on avait nos boulets, comme à dans chaque coutillerie, mais je trouvais que dans l’ensemble, la confiance régnait, le travail d’équipe n’en était plus que performant. Nous avons continué d’avancer un peu, dans le silence avant d’arriver à quelque pas de l’entrée, du début de notre mission. Notre chef s’était tourné vers nous, donnant à chaque des ordres précis, nous permettant d’aller interroger nos indics, j’espérais avoir quelque chose de croustillant à lui ramener sous la dent.

- « Bien-chef, en route Florest’ » avais-je lancé presque immédiatement.

Florestan était un milicien que j’appréciais, un partenaire agréable, même si nous n’étions pas toujours d’accord sur tout. Lui il préférait profiter de la vie et de ses plaisirs, alors que moi j’étais toujours trop sérieuse, trop coincée, enfin d’après lui. Il m’avait lancé un bref regard sans prononcer un mot. J’crois qu’il avait bien conscience lui aussi de tout le sérieux de cette affaire, on s’est rapidement mis en route, direction la maison close de Dame Nosal, sur le chemin on avait fait attention à tout ce qui se passait autour de nous, les ruelles étaient vides, tant mieux, c’est que les gens respectaient le couvre-feu. Florestan avait fini par prendre la parole, tout en douceur, comme il avait l’habitude de le faire à chaque fois.

- « T’pense qu’on va trouver quelque chose Syd ? »
- J’avais haussé les épaules perplexes « J’sais pas, j’espère, tu n’auras cas jouer de tes charmes pour obtenir des informations, c’est une femme… Il faut qu’on obtienne quelques choses, peu importe le prix à payer pour ça »
- « J’suis d’accord, mais si elle sait rien ? »
- « Comment une dirigeante d’un tel établissement pourrait ignorer les choses qui se trament dans les bas quartiers ? »
- « Mh »

Il n’avait pas l’air convaincu Florestan et sa mine grave ne laissait supposer que le pire, je n’aimais pas le voir comme ça, lui le joyeux de la bande. Alors je lui avais mis une p’tite tape sur l’épaule, affichant un sourire plus faible que ce que je n’aurais voulu. On allait y arriver, il fallait y croire de toute façon. J’essayais de rester positive, malgré cette ambiance pesante que dégageait la ville et en particulier notre lieu actuel. J’avais dû mal à comprendre, accepter tout ça, cette chasse aux traîtres, les morts… tuer encore et encore. Le duc avait des raisons valables et je ne pouvais que lui être fidèle, cependant, m’imaginer face à Chris, à devoir faire ce choix… Non. Lentement j’avais secoué la tête de droite à gauche, je ne devais pas penser à ça, pas maintenant. Prenant une lente et profonde inspiration, je tentais de me ressaisir, lançant un bref regard à mon partenaire qui venait d’attraper mon bras pour me stopper.

- « Écoute Syd, voilà ce que j’te propose, on fait comme tu as dit, j’fais du charme à la gérante, j’lui demande comment elle va tout ça et toi pendant ce temps tu fais un tour de l’établissement, d’accord ? Tu as cas parlé avec les femmes de joies, je sais que tu t’entends bien avec elles. »
- « Hein ? »
- « Tu as bien compris. J’plaisante, on va y arriver tu as dit, tu te souviens ? »

Il me met une tape dans l’épaule avec une force qui me fait me décaler légèrement, je roule des yeux, affichant un sourire avant de pousser la porte de l’établissement et d’y entrer. Le lieu est grand sur un étage, les quelques femmes de joies libres sont installées en tenues de charme sur le comptoir. La gérante semble être occupée derrière au niveau des chambres, alors ça nous laisse un petit temps pour souffler. Je laisse Florestan faire son petit numéro de charme, moi je reste en retrait m’accoudant à la barrière au niveau des quelques marches qui permettent de descendre dans la salle principale. Florest’ m’impression, il a sait utiliser sa langue et je ne suis pas certaine de vouloir l’imaginer autrement que pour jouer avec les mots, il passe devant les charmantes femmes, un large sourire sur les lèvres. J’ai envie de rire, je me retiens.

- « Mesdames, vous êtes d’un charme fou ce soir… Malheureusement, je travaille, mon corps n’est pas libre, sinon, j’vous aurais toutes prises… Sans exception. M’voyez un peu ce que je me coltine dans la milice, j’pense que vous pouvez me comprendre. »

Il m’avait montrée d’un geste de la main et là ou beaucoup ce serait certainement offusqué, moi j’avais simplement haussé les épaules. Sacré Florest. J’avais abandonné mon rôle contemplatif, quand Madame Nosal avait fait son apparition, laissant Florestan jouer son rôle de séducteur, pendant que moi je m’occupe des filles. L’homme avait passé une main dans sa chevelure s’approchant de la patronne un sourire charmeur sur les lèvres :

- « Regardez qui voilà, Madame Nosal, vous êtes fort élégante en cette magnifique soirée, je sais, je sais… Vous avez des problèmes de clients avec la milice, le couvre-feu du Duc, mais regardez, je suis là, moi, juste pour vos beaux yeux ! Alors, contente ? »

Il s’approche d’elle, lui propose de lui faire un baise-main dans les règles de l’art, sans s’offusquer pour autant si elle lui refuse. Il joue des sourcils, la regarde longuement, cherche de nouveaux compliments avant d’ajouter :

- « Je pourrais vous faire une chanson, juste pour votre bel établissement, en souvenir du bon vieux temps… Enfin, ce n’est qu’une proposition. Dites-moi ma bonne dame, pas de problème particulier les derniers temps ? On m’a murmuré qu’un groupe avait disparu, p’tetre que vous auriez remarqué des choses suspectes à me raconter ? Taratata me le faite pas à moi, un charmant minois comme le vôtre ne peut pas, ne pas être au courant de quoi que ce soit… » il lui fait un clin d’œil « Ca tombe bien, j’ai un peu de temps, parlons voulez-vous, racontez-moi tout ce que vous voulez, pendant que j’réfléchis à votre éloge. »

Il était parti, on ne pouvait plus l’arrêter, il l’avait pris par le bras, l’accompagnant jusqu’à une table, tirant la chaise pour l’écouter avec de grands yeux pleins d’attendrissement, qu’est-ce qu’il jouait bien la comédie. Sacré homme celui-là. Moi pendant ce temps-là j’étais avec les filles, écoutant les plaintes, les paroles de chacune ou les reproches, poursuivant la discussion avec elle, d’une simplicité maladive.

- « Alors les filles, est-ce que tout va bien en ce moment ? Hormis la diminution des clients. » j’avais grimacé légèrement « Pas de nouveau harcèlement dernièrement, d’homme ou de femme louche, pas plus de passage que d’habitude ? Je sais, je sais, je suis chiante avec mes questions, mais honnêtement, croyez-moi, j’dois tout savoir, imaginez un peu que la milice suspecte un traitre de se cacher ici… Cela ne serait vraiment pas une bonne chose, ou pire d’être complice, l’image de la maison, votre image tout finirait par s’écrouler. »

J’avais sous-entendu une menace, le tout dans un joli sourire pour paraître inquiète pour les filles, sincèrement, au fond je l’étais quand même un peu… À force de côtoyer les jeunes femmes, de venir en aide de temps en temps, j’avais un peu l’impression d’être une sorte de protectrice, en échange d’information évidemment, mais protectrice quand même. Alors imaginer que l’une d’entre elle pourrait me cacher quelques choses, être complice ou pire responsable de quoi que ce soit, ça me ferait mal, vraiment…

- « J’vous laisse réfléchir, j’vais faire un p’tit tour de contrôle. »

J’avais abandonné les filles visiblement en pleine réflexion pour faire le tour de la maison sous quelques regards de la patronne… Je n’osais pas franchement tout offrir devant sa vision, alors je me contentais de regarder attentivement si quelque chose me sautait aux yeux. Les chambres étaient vides, avec le couvre-feu, plus de clients le soir. Sans le regard inquisiteur sur moi, je me permettais beaucoup plus ouvrant des tiroirs, les armoires, regardant sous les lits, faisant attention au bruit du plancher sous mes pieds au cas où que quelque chose soit dissimulé en dessous, une véritable petite visite de contrôle. J’avais essayé de faire attention à tout, passant mon regard, longeant les murs, vérifiant les meubles, vraiment. Une fois l’inspection faite, j’ai fait demi-tour, revenant vers les filles.

- « Alors mesdames, on discute un peu ? »

Mon sourire se voulait rassurant alors qu’au fond, une chose était devenue une véritable obsession, avoir des informations.
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyJeu 27 Avr 2017 - 23:13
Ces relents mortifères, en cette sombre soirée qui s'annonçait décisive, persistaient bien plus que d'ordinaire. Si la désagréable odeur de pisse et de merde pouvait parfois faire naître une nausée chez Dreit, celle des Fangeux, ces abominations qui protestaient de l'autre côté du rempart critique, mur effrité l'image du cheveux qui séparait la vie de la mort, oui, cette puanteur abjecte avait réussit à créer cette boule désagréable à l'intérieur du bas ventre du grand blond pâle. Celle de la peur. De l'anxieté. Poupette, qui semblait par ailleurs sensible tant à l'odeur de ces monstre qu'aux hormones du grand blond pâle, quand bien même marchait-elle d'un pas régulier et discret, se confondit en sanglots discrets, qu'elle essayait de dissimuler comme pour ne pas déteindre sur le moral des troupes déjà incertain alors qu'on s'évertuait à croire qu'il ne s'agissait qu'après tout d'une fausse alerte. Mais ça sentait mauvais dans l'air. On se doutait de quelque chose. Déjà parce qu'on avait débusqué des traitres à Labret - chose impensable pour des miliciens qui avaient voué le reste de leur existence au nom de Marbrume et de sa grâce - ensuite parce que, ce soir, l'air était chaud, lourd et puant. Il se mêlait atrocement bien avec ce brouhaha inquiétant qui rappelait que l'humanité était acculée dans ses derniers retranchements, à la merci de la Fange. Ce même fléau qui avait déchiqueté ceux qui avaient eu le malheur de s'opposer au Duc de Sylvrur et qui avaient supplié le pardon jusqu'à leur dernier souffle, avant de se retrouver condamné.

Etait-ce la raison profonde pour laquelle Dreit était un fervent partisant du Duc ? Craignait-il son courroux sachant que sa grâce avait été capable de laisser crever dehors des centaines de pauvres gens parce qu'une insulte avait été faite à son honneur ? Nul ne savait. Ce dont on se rappelait, c'est que le grand blond pâle avait été assez présomptueux et hardi pour avoir oser défier publiquement un sergent en Duel il y avait trois mois de cela. En accord avec sa droiture de l'extrême et avec ses convictions profondes. En accord avec les lois de la milice. Ainsi si le Duc était un tyran abjecte ou un juste gouvernant, Hérald Dreit, ce loup des Langres, avait cette conviction intime qu'il mourrait justement et anonymement pour cet homme qui, s'il avait eu vent des remous causés par ce blond, penserait de lui qu'il n'était sans doute rien d'autre que d'un tâcheron stupide qui était bêtement sous son charme.

Mais il s'en fichait, le Dreit. Il était focalisé sur son bas ventre, sur cette espèce de boule de plomb qui se formait dans ses entrailles ; sur cette angoisse qu'il dissimulait fort bien tant son visage froid et fermé ne laissait transparaître nulle émotion. Il n'avait pas peur pour lui, puisqu'il était mort depuis longtemps. Il avait peur pour son coutiller qui se souciait davantage de sa réputation auprès de ses chefs que de sa propre existence, lui qui avait fait la leçon au grand blond pâle sur leur survie à tous face à la Fange, lui qui semblait sous-estimer l'ennemi sous prétexte que sa coutillerie était bien entraînée. Sydonnie était un élément exceptionnel et Sam était une machine de guerre, c'était sans contestation possible. Mais le grand blond savait ô combien qu'il était dangereux de sous-estimer un ennemi dont on ne connaissait rien pour le moment. Encore moins le nombre.

Il ferma les yeux. Lâcha une grande expiration alors que Raoul expliquait le plan. Momentanément, il ne l'écoutait plus. Il se concentrait sur cette boule désagréable qui macérait son bas ventre. Il la fit disparaître, convaincu que, ce soir, il mourrait, oublié de tous, prêt à rejoindre ses véritables camarades qui ne remplaceraient jamais cette coutillerie de fortune plus préoccupée par sa préservation et sa réputation que de servir son peuple et son Duc quitte à subir des pertes minimes pour sauver un nombre ô combien incalculable de vies. Il ouvrit les yeux, arquand légèrement un sourire sur ses lèvres ; ce sourire de la quiétude et de l'acceptance face à l'inévitable, alors que ces affrosités vide de toute menace protestaient de l'autre côté du rempart. Elles avaient l'horreur et la frayeur de leur côté ; lui avait la tactique, la stratégie et Rikni du sien. Il aurait presque canalisé et expulsé un cri de guerre pour le faire savoir. Il se contenta d'une autre expiration, silencieuse, quoi que ressemblant à un grognement etouffé ; grognement qui provoqua un frisson dans l'échine de poupette néanmoins. Elle semblait intime et en phase avec le grand blond pâle alors qu'ils ne se connaissaient que depuis quelques minutes. Peut-être parce qu'ils appartenaient tous les deux à une autre espèce ; celle des félidés.

Les ordres étaient donnés. Machinalement, le grand blond pâle planta un regard certain dans chacun de ses coéquipiers. C'était peut-être la dernière fois qu'il les voyait. Même si on l'avait sommé de venir à la rencontre d'une personne cruciale pour cette mission. Même si le danger n'était pas encore avéré. Mais il ne croisa pas son regard avec celui de Sydonnie. Elle partait déjà en quête de satisfaction pour son coutilier, droit devant. Etait-elle suffisamment focalisée sur sa mission ou parce qu'elle ne se rendait pas compte de la gravité de la situation, bien trop confiante par rapport à ce qu'il se passait ? Elle avait servi au Labret ; avait-elle seulement vécu au jour le jour avec cette sensation que la mort pouvait la cueillir à chaque instant comme Dreit s'en était accoutumé tant sa situation de consigné lui avait valu d'être projeté comme de la chair à canon face à la Fange qui tentait de reprendre ses droits ; face aux Bannis qu'il fallait à tout pris déloger du Labret à des positions stratégiques ? Les questions s'évaporaient aussi vite qu'elles étaient venues, alors que le grand blond blafard plantait un regard perçant dans ceux de ses frères d'armes, à qui il voulait transmettre un courage et une ardeur au combat qu'ils semblaient tous refuser. Dublochon. Shtromoul. Racoura. Castagnier. Granula. Malatruff. Desfosser. Courmant. Poupette. Il n'épargnait personne. Il les regardait avec une compassion que lui seul saurait s'expliquer. Comme s'il croiserait leur regard une dernière fois. Il se sentait seul dans son incompréhension, livré à lui-même. Qu'il était loin, le temps du Croc d'Ebène...

"Castagnier, Stromhoul, dîtes à Anna Phase que vous venez de la part de Hérald Dreit. C'est une personne extrêmement gentille qui a récemment traversé une période difficile et a perdu un proche, aussi n'est-il pas impossible qu'elle ait drastiquement changé depuis, surtout avec ces histoires de couvre-feu. J'aime à penser que si elle se rappelle de moi, elle saurait vous accorder sa confiance."

Ce fut les seules paroles dont il se contenta, alors qu'il ôta la muselière de son molosse disgrâcieux avant de tourner les talons en direction du Labourg pour retrouver ce contact clef. Il pressait le pas, sans même se soucier de savoir si Courmant le suivait ou non. Si Desfosser disait qu'ils étaient entraînés, alors Courmant suivrait la marche sans faire de zèle, sans se soucier de ce qu'ils pourraient bien leur arriver à eux trois. Une demie-heure seulement pour aller à la rencontre de Danaë et la forcer à les rejoindre. Le temps était précieux et le grand blond pâle faisait comprendre à Poupette qu'il n'avait pas intérêt à la traîner, sans quoi il l'égorgerait sans préavis ; l'ensis qu'il avait tirée de son fourreau clarifiait ses intentions, tant ils étaient trois et qu'ils n'étaient pas à l'abri d'une mauvaise rencontre. La mort présente à l'esprit, le doute dissipé, ses intentions limpides, il ôtait la laisse de Poupette qui suivait docilement tout en reniflant avec conviction le pavé à la recherche de senteurs pouvant éveiller sa mémoire olfactive ; remémorer quelque odeur à laquelle Dreit l'avait habituée avant de partir en mission.

"- Vas-y Dreit c'est ton clebs qui pue la mort comme ça ?"

Pas de réponse. Le grand blond pâle n'avait que peu fréquenté Courmant, le petit dernier de la coutillerie. Dreit savait simplement que ce novice avait été recruté suite à l'incident du 12 Mai, où le grand blond pâle avait été consigné au Labret et qu'il avait laissé un ignoble creux dans la coutillerie de Raoul qu'il fallait combler au plus vite. Il n'avait pas trouvé mieux que cette grande gueule un peu lourdingue. Et ce soir encore il n'avait rien trouvé de mieux que de le flanquer avec Dreit. Accessoirement, le grand blond pâle se rappelait qu'il était lui-même un sujet à problèmes et qu'il préférait être avec un inconscient plutôt qu'avec un frelon. Ainsi il n'accorda nulle attention aux boutades du boulet, accélérant un peu plus le pas en direction du point de rencontre de Danaë ; sa propre boutique.

Il arriva à bon port. Il s'était pas mal éloigné du lieu où il avait signifié quelque adieu silencieux à sa coutilerie, où il se souvenait de d'Algrange qui lui avait tourné le dos dans un instant crucial, où il avait plongé son regard dans les prunelles de Sam pour lui témoigner cet amour chaste que seul lui pouvait vraisemblablement s'expliquer au final. Ce même amour chaste que chaque milicien de sa coutilerie méritait en guise de reconnaissance pour Desfosser que d'avoir recueilli un rejeton de merde comme Dreit.

Courmant était presque sur les rotules, la respiration sifflante et le cœur emballé. Le fait pour le grand blond pâle d'avoir accéléré la cadence avait suffit à lui rabattre son caquet de lourdingue et, espérait-on, de susciter chez lui l'appel du devoir. Dreit frappa ainsi à la porte de la boutique de la jeune Danaë de trois coups sourds ; comme s'il signifiait par ce geste anodin que la Trinité en appelait à elle, à répondre à l'appel divin pour punir sans sommation les renégats que Dreit suspectait et qu'il abattrait au péril de sa vie...

Citation :
Dreit et Courmant vont à la rencontre de Danaë Kervan. Poupette est alerte et tente de renifler la moindre odeur suspecte qui rappelerait la coutillerie disparue ou quelque danger qui guetterait les deux miliciens qui, sous les ordres de Raoul, se sont séparés du groupe.
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Danaë KervanSorcière
Danaë Kervan



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyVen 28 Avr 2017 - 0:16
Le moins que l’on puisse dire c’est que je m’étais dans un sacré merdier. Je n’avais pas un métier facile, surtout si l’on possède une once d’éthique et de compassion pour le genre humain. J’avais beau vendre des poisons et des potions aux malfaiteurs, car ils dirigeaient le Labour et me les mettre à dos signifierait la fin de ma vie ou le début d’une longue carrière de prostituée forcée. Aucune des options ne me semblaient intéressante, je restais donc dans leurs bonnes grâces en leur vendant ce qu’ils voulaient sans trop poser de questions. Je jouissais donc d’une plutôt bonne réputation dans le milieu de la pègre.

Par ailleurs, je servais d’indic auprès des miliciens depuis que j’avais repris la boutique de mes parents car ils étaient la deuxième force à ne pas contrarier sous peine cette fois-ci de finir exécutée ou en cachot pour le restant de mes jours. Cependant j’étais relativement peu active. Presque un agent dormant Je faisais un ou deux signalements par an notamment pour des assassins notoires, des kidnappeurs et des clients n’ayant pas payés.
Chaque camp savait que je travaillais avec l’autre mais ils ne savaient pas dans quelle mesure. Cependant, ils savaient que j’avais besoin de l’appui des deux pour survivre et pouvoir les aider, ils s’accommodaient donc de la situation.

Cependant, je n’appréciais que très peu que des miliciens censés être les garants de justice se mettent eux aussi au marché noir, aux meurtres et aux empoisonnements. J’avais donc fait un signalement à la milice et m’était dit qu’ils allaient régler cette histoire entre eux. J’avais tort à un point que je n’imaginais pas jusque-là. Après tout, je n’étais qu’une simple indic, je n’allais pas griller ma couverture pour cela.

C’est donc en cette soirée, après le couvre-feu que le destin, Hérald Dreit et ses compagnons vinrent frapper à ma porte. J’étais à ce moment-là dans le vieux matelas qui me servait de lit en train de réfléchir au lendemain quand j’entendis les frappes.

« Ouais ! J’arrive ! » hurlais-je à travers la maison avant d’aller ouvrir la porte en chemise de nuit, réveillant au passage toute la maison. J’attrapais aussi mon arme qui étais à côté de moi, on n’est jamais trop prudent.

« Qu’est-ce que vous voul… » commençais-je à dire avant de voir la personne devant moi qui n’était autre que Dreit.

J’étais un peu prise au dépourvu et je leur fis signe de rentrer en leur indiquant la pièce du fond. « Je pense que vous n’auriez rien contre le fait que notre discussion reste confidentielle non ? »
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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 2 Mai 2017 - 15:33
Leur trajet a été fait en silence, ce qui ne dérangeait pas vraiment Samara qui n’était pas très bavarde de nature, sauf quand elle est en patrouille avec Dreit, il n'y a que lui qu'elle peut écouter parler sans avoir l’irrépressible envie de le jeter par dessus les remparts. Outre le bruit des fangeux de l'autre cotés des murs qui brisaient le silence, elle était anxieuse, pour une fois dans sa vie, Sam ressent de la peur, mais pas pour elle, pas pour sa vie, non, elle avait peur d’échouer. Elle ne voulait pas que cet échec retombe sur son coutilier, car c'est sur lui que tout retombera s'ils se foirent.

Elle ferme les yeux en écoutant les ordres ne les ouvrant que quand on lui assigne son binôme. Elle regarde Shtromoul et elle se force à rester calme pour ne pas montrer son état de nervosité grandissant. Des 3 coutilleries qu'elle a faite, c'est celle où elle se sent le mieux, celle où elle arrive à bien s'entendre avec ses comparses.

Quand le blond pâle leur conseille de dire qu'ils viennent de sa part, elle se contente de hocher la tête, toujours aussi silencieuse. Que pourrait-elle dire de toute façon ? Elle croise son regard par la suite, ce regard elle ne le connait que trop bien. Il lui dit adieu, et elle fait de même. Ce soir ils mourront peut-être et ils sont préparés depuis longtemps. LE seul geste qu'elle accorde, c'est un sourire, un simple sourire avant qu'elle ne tourne les talons, partant chez l'herboriste.


"T'es pas causante, Sam..."
- ...
"Allez, on a quelques minutes de marche, et entendre les fangeux m'file un peu les jetons"
- C'est pas ça qui me file les jetons... c'est d’échouer, je ne veux pas échouer.. Desfosser nous fait confiance à tous, on doit pas foirer... maintenant tais-toi, nous sommes presque arrivés

Tiens, c'est nouveau cette envie de ne pas briser la confiance de quelqu'un, déjà qu'elle pense à quelqu'un d'autre qu'elle-même. Durant le trajet, elle regarde attentivement autour d'elle si quoi que ce soit parait suspect avant d'arriver chez l'herboriste. Devant la porte Elle inspire profondément, toquant à la porte qui s'ouvre juste après.


- Madame Phase ? Nous venons de la part d'Hérald Dreit, nous aimerions vous poser quelques question s'il vous plait...
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Entropie
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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 9 Mai 2017 - 20:43
L'opération commençait doucement. Maintenant que les groupes avaient été séparés, le coutilier s'était lui aussi attelé à sa mission, espérant que tout se déroulerait correctement, pour lui comme pour les autres. Armés de la tête aux pieds, ils s'étaient séparés en groupes de deux personnes. Racoura et lui avaient pris un secteur, Dublochon et Malatruff un autre. L'idée était là de découvrir si oui ou non il y avait des miliciens qui traînaient dans le coin. S'ils étaient bel et bien présents, c'était forcément, suites aux réorganisations des effectifs du Sergent Bergerac, qu'ils étaient en tort. Et qu'ils avaient un lien, de près ou de loin, avec les affaires qui les avaient tous menés ici. La coutilierie disparue était un fait inquiétant, s'ils trouvaient quelqu'un, peut-être pourraient-ils en savoir plus, même si ça n'était pas arrivé ici-même. Le coutilier sentait la pression sur lui, depuis que le Sergent les avait convoqués. Depuis qu'ils s'étaient tous enfermés en ville pour se protéger de la fange, l'idée que des menaces puissent venir de l'intérieur, d'hommes qui comme eux étaient soumis à la menace du fléau à l'extérieur, et donc d'une extinction plus ou moins imminentes, n'avait guère était présente, ni même réaliste, à leurs yeux. La survie de tous était déjà tellement compromise, et voilà qu'ils se retrouvaient à pourchasser des hommes qui visiblement, souhaitaient renverser le pouvoir en place. Une telle idée était horrible, voire même carrément ridicule chez la plupart des miliciens. Même si le désespoir les gagnait, lorsqu'ils constataient les pertes quotidiennes, et la difficulté manifeste à pérenniser l'avenir de la cité, jamais il ne leur venait à l'idée de remettre en cause la légitimité de Sigfroi. Au contraire, même, il était l'homme qui leur avait ouvert ses portes, et qui comme eux, aspirait à leur survie à tous. Peut-être perdaient-ils la foi, de temps à autres. Les Trois les avaient-ils abandonné ? Ou étaient-Ils responsables de cette calamité qui leur était tombé dessus et refusait de disparaître en dépit de tous les efforts menés à leur encontre ? Ces questions étaient légitimes face à la catastrophe. Mais ils restaient fidèles.

Enfin… Pas tous, apparemment. C'était bien là le problème. Certains avaient concentré leur rancune sur le Duc. Insatisfaits, ou le tenant pour responsable de la perte d'êtres chers, de collègues, d'amis, ou de leur situation globale… Les raisons étaient nombreuses. Mais qu'elles soient vraies ou non, ils méritaient la mort, c'était ainsi. L'on ne trahissait pas l'autorité, encore moins la seule qui restait dans le monde entier. A priori, en tout cas.

Dans différents secteurs, ainsi, autour des endroits que Hérald, Sam, Sydonnie, étaient partis explorer, le coutilier et ses équipiers veillaient.

Citation :
Test de discrétion


Equipe 1 – Raoul / Racoura

Habileté moyenne : 12 + 13 / 2 = 12,5 (arrondi à l'unité supérieure)
Jet : 20. Echec critique.

Les miliciens auraient du être discrets, mais leurs ennemis étaient mieux préparés qu'eux, et probablement qu'ils disposaient d'alliés déjà sur place, sans aucun lien avec la milice, a priori. Aussi, par des fenêtres, des trous de souris, dans une ruelle sombre, nombreux sont ceux qui les ont vus passer, nombreux sont ceux qui savent d'où ils viennent. L'opération est tout, sauf une surprise, désormais.

Equipe 2 – Malatruff / Dublochon

Habileté moyenne : 8 + 12 / 2 = 10.
Jet : 16. Raté.

Là également, les miliciens furent vus par de nombreux endroits. De façon moins évidente, après tout ils eussent pu être là pour une simple ronde de routine, mais dans tous les cas, leur présence fut devinée par les mauvaises personnes.

Citation :
Test d'observation


RaoulIntelligence : 11.
Jet : 14. Raté.

Racoura - Intelligence : 11.
Jet : 4. Réussi.

Malatruff - Intelligence : 11.
Jet : 20. Echec critique.

Dublochon - Intelligence : 8.
Jet : 7. Réussi.

Du côté de Racoura et Raoul, les choses se dessinèrent un peu. Ils ne pouvaient intervenir, à deux. Mais malgré le couvre-feu, ils virent que certains habitants semblaient les attendre. Quelques visages derrière une fenêtre crasseuse, et des silhouettes, dans une ruelle noire, discrètes, silencieuses, qui ne se mouvaient pas, ou à peine. Ils ne pouvaient pas y aller ; qui sait quel guet-apens avait été organisé. Mais les présences furent notées. Ainsi, ils savaient que l'effet de surprise était compromis. A quel point, c'était un mystère qu'ils ne pourraient encore élucider. Mais ils savaient, et c'était un renseignement capital.

Quant aux deux autres… Dublochon observa la présence d'un homme dissimulé dans une rue, qui semblait qui plus est assez armé pour être un soldat.

« Regarde, là. Y'a quelqu'un.

- Où ça ? Je vois rien là. Du noir, et encore du noir partout. On y voit comme dans un cul, ici.

- Viens, on va voir.

Malatruff secoua la tête. Hors de question de foncer là-dedans, dans cette rue, tête blessée. Tout comme son supérieur, il préférait éviter d'imaginer ce qui pouvait bien les attendre là-bas. Et puis, rien ne disait que c'était bien un homme, aussi bien, c'était une saloperie de chat ou de chien errant, et il avait juste surinterprété sa vision. Oui, c'était sûrement ça.

- Laisse tomber, t'as rêvé. Sûrement un clebard en train de chercher de la bouffe ou une putain à moitié morte. Je fous pas les pieds là bas sans preuve. 

Dublochon hésita un moment, tournant la tête entre son collègue et la ruelle. Il était convaincu d'avoir vu un truc, mais d'un autre côté…

- Mouais. On finit la ronde alors. »

Citation :
En temps normal, les miliciens auraient dû aller voir. Mais l'échec critique d'observation de Malatruff affecte toute l'équipe ainsi que ses performances.

----


Au bordel, l'arrivée des miliciens provoqua un certain émoi. Pas qu'ils faisaient peur, mais visiblement, ils n'étaient pas les premiers à se présenter. D'ordinaire, c'était assez peu surprenant. C'était courant que prenant une pause dans une ronde qu'ils estimaient injustement longue, quelques miliciens se détachassent de leur groupe pour profiter un peu des joies de la vie dans l'établissement avant de rapidement rejoindre leurs collègues pour parachever leur mission. Mais ces derniers temps, le couvre feu et le changement dans le parcours des rondes avait très nettement perturbé la clientèle. Aussi, leur émotion n'était pas claire. Personne, en tout cas personne de leur milice n'aurait dû venir avant eux ce soir.

Citation :
Test de persuasion


FlorestanCharisme : 8.
Bonus pour Courtoisie Charmeuse (+1)
Jet : 15. Raté.

« Vil flatteur que vous êtes, répondit Nosal aux salutations ostensibles de Florestan. Elle battit légèrement des cils, avec le charme particulier et éprouvé des femmes de petite vertu, qui avaient appris à charmer autant d'hommes que faire se pouvait. Je me serais empressée de vous renseigner si j'avais eu connaissance de quoi que ce fut, malheureusement… Ce n'est pas le cas. Le quartier est très calme depuis que le seigneur de Sylvrur a interdit de sortir. Aussi, la plupart du temps, nous restons ici, moi et mes filles, et espérons qu'un malandrin enfreigne la loi pour venir ici. Mais peu en ont le courage, vous savez. Pas comme vous. »

Elle eut un petit sourire mutin, et se pencha légèrement en avant sur la tablée, mettant en valeur ses atouts, croisant ses doigts fins sous son menton. Elle n'avait rien à dire, mais avait tout de même l'espoir visible de ne pas perdre complètement sa soirée.

Pour Sydonnie, peut-être que ses recherches à elle seraient plus fructueuses. Après avoir laissé les filles et instillé un soupçon de menace, elle était allée faire un tour pour essayer de trouver des indices éventuels.

Citation :
Test d'observation


Sydonnie d'Algrange - Intelligence : 11.
Bonus pour Acuité Visuelle (+1)
Jet : 12. Réussi.

Dans une des chambres, tu découvres une petite targe. Un bouclier rond classique comme l'on peut en voir de partout, mis à part que celui-ci est peint aux couleurs du Duc. Il s'agit là d'un objet appartenant donc à un milicien, de toute évidence.

Elle aurait peut-être plus de précisions en posant les bonnes questions…

Citation :
J'arrête le Mjtage ici, pour Sydo en tout cas, vu que tu as fait une découverte, je me voyais mal faire durer la narration après alors que tu es censée réagir, du coup.

Quant aux autres… Eh bien, Hérald et Danaë, je vous laisse vous organiser, mais n'hésitez pas à faire plusieurs posts par tour jusqu'à ce que vous ayez fait ce que l'on attend de vous.

Quant à toi Sam, idem pas de mjitage, pour une bonne raison, tu n'as fait aucune action ce tour-ci. Les questions, il faut les poser, je ne suis pas là pour jouer à votre place ^^

Bon courage à vous pour la suite.
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 9 Mai 2017 - 21:09
Le grand blond pâle ne se fit pas prier pour entrer, oubliant toute courtoisie inutile en ces temps de crise aïgue, suivi par Courmant et de l'imposant Molosse qu'était Poupette qui s'empressa de renifler l'herboriste par curiosité, mais qui n'en fit rien. Elle n'était pas de ceux que Dreit tenait à détecter. Courmant, lui, était totalement à la ramasse. Son regard avait divagué sur la paire de miches de Danaë qu'on pouvait voir à travers sa chemise de nuit. Son sang bouillait, ses joues rougissaientt. Il s'imaginait quelque pratique charnelle en compagnie de Danaë. Et puis c'est qu'elle était jolie, la rousse. Avec d'Algrange il avait l'habitude de lui rentrer dedans avec cet air mi-plaisantin, mi-sérieux, car il savait qu'elle était inaccessible et qu'il ferait pas le poids. Mais elle, elle était jeune, fraîche, et il avait sans doute quelque occasion de l'impressionner, de la séduire. Il en oubliait complètement la mauvaise odeur du chien et la présente mission. Il en oubliait plus tôt les fangeux qui suppliaient dehors. Il en oubliait tout. Son coeur s'emballait. Il voulait tellement étreindre cette beauté sulfureuse. Un dragon hurlait en lui.

Dreit, qui jetait un regard derrière lui pour observer son collègue, comprit de suite que ce dernier était allé se réfugier sur une autre planète où la voûte céleste n'existe pas, où la chaleur se fait opressante, où son esprit n'est que douce vapeur, ennivré par l'on ne sait quel enchantement. En réalité, c'était le mammifère et l'animal en rut qui avait pris le dessus, et ça, il le savait bien. Alors, pour le faire redescendre sur terre, il lui colla une bonne grosse baffe dans sa gueule. D'emblée, Courmant eu la désagréable sensation de faire une chute, de tomber dans le vide, son coeur se serrant, comme s'il était subitement retombé dans ses basques, ruisselant de sueur, la respiration plus sifflante encore que lorsqu'il avait couru. Il regardait Danaë, puis Dreit, tout en se massant la joue violentée. Le grand blond pâle affichait une véritable expression de colère. A vrai dire, lui aussi commençait à prendre des rougeurs, mais pas celle de l'amour. Celle de la colère, la vraie. Qu'il maîtrisait néanmoins, car on le voyait très peu dans cet état, le grand milicien Hérald réputé pour sa froideur.

"COURMANT, JE TE JURE SUR LA TRINITE QUE SI TU NE TE CONCENTRES PAS, JE TE COUPE LA TÊTE ET JE N'HESITERAI PAS A DIRE AU CHEF QUE J'AI ETE CONTRAINT DE TE SUPPRIMER PAR MANQUE DE DISCIPLINE ! EST-CE QUE JE SUIS CLAIR ?!"

Courmant s'offusqua, restait en apnée, avait presque envie de chialer d'une part parce qu'il savait au fond de lui que Dreit avait raison, d'autre part parce qu'il avait perdu la face auprès de la jolie rouquine. Les larmes commençaient à monter.

"ET RETIENS TES LARMES OU JE TE JURE QUE JE T'EGORGE !"

Cette fois, c'était Poupette qui se confondait en couinements. Elle semblait déjà attachée à Dreit qui lui avait fait l'honneur de la balader pour une mission de la plus haute importance. Le grand blond pâle finit par admettre qu'il avait été un peu trop acide à la vue de son chien. Il reprit immédiatement son air calme et froid, plantant son regard dans Danaë, le plus innocemment du monde.

"Dépêche-toi de t'habiller. Tu vas nous suivre et nous servir de guide, ordre du chef. Je suis désolé de te dire cela crument, mais c'est un ordre de la milice que je te transmets là. Alors fais vite, nous partons immédiatement pour la Hanse rejoindre ma coutillerie."

Sur ces mots, il croisa les bras, plantant son regard dans les trois occupants dans la pièce - et plus si son mugissement avait attiré l'attention de quelques colocataires. Les voisins seraient tout au plus tirés de leur sommeils mais n'oseraient, espérait-il, pas se lever pour sortir en pleine nuit et violer le couvre-feu en vigueur. De son côté, Courmant n'accorda plus le moindre regard à Danaë suite à cette douche glacée de la part de Dreit...
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Sydonnie de RivefièreSergente
Sydonnie de Rivefière



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 9 Mai 2017 - 22:04
Florestan avait suivi les mouvements de la gérante, laissant glisser son regard sur le décolleté ravageur de la charmante jeune femme. Oooh madame Nosal savait y faire à n’en point douter, mais lui aussi et il n’était pas prêt d’abandonner son idée, il avait promis qu’il réussirait, il ne pouvait pas en être autrement. Jouant de ses doigts sur les mains de la femme de petite vertu, laissant son index frôler l’avant-bras de la tenancière.

- « Allons, allons, pas à moi… Vous oseriez de point tout me dire ? Vous me brisez presque le cœur… Aucune rumeur en ce moment, rien à me mettre sous la dent, hormis votre charmant petit minois »

Il glissa sa main sous l’avant-bras de la femme, jusqu’à prendre la sienne entre ses doigts, l’amène à ses lèvres et l’embrasse tout en douceur, remontant en plusieurs baiser jusqu’au coude. Il relève ensuite les yeux, offre un sourire ravageur.

- « Vous avez raison, on devrait certainement monter, profiter de expérience, mais si j’termine pas ma mission, j’peux pas revenir en douce ici, vous comprenez… Donc j’pourrais pas vous payer et m’amuser avec vous et vos charmantes filles. » il place une main sur son propre front, prenant un air dramatique « Pauvre de moi, pauvre de nous, mais qu’allons-nous faire ?! On va devoir ce quitté avec cette envie dans le bas ventre, sans pouvoir le réaliser. Par les trois qu’elle horrible destin ».

De mon côté, j’avisais la scène plus que perplexe, avant de repartir dans l’exploration des chambres. Si Florestan semblait s’acharner à obtenir n’importe quoi à se mettre sous la dent. Moi je ne pouvais pas accepter de ne rien trouver. D’échouer. Non, l’échec n’était pas permis, je n’avais pas le droit de décevoir Raoul, vraiment pas. Alors j’ai redoublé d’efforts, fouillant à droite, à gauche, m’appliquant vraiment à retourner le lieu jusqu’à regarder sous les matelas, sous les tapis, sous les meubles mêmes au-dessus. J’avais trouvé des objets étranges, dont je ne préférais même pas imaginer l’utilité, j’étais bien dans mon ignorance sur le sujet. Puis, enfin, le miracle arriva. Une targe, aux couleurs ducales. Le doute n’était plus permis.

- « FLORESTAN » beuglais-je en récupérant l’objet.

Mon collègue avait abandonné la douce Nosal se relevant pour me rejoindre, enfin plutôt pour observer le bouclier que je venais de lui tendre. Cette fois-ci, je ne plaisantais plus, vraiment plus. Mon regard s’était durci au même moment que je me tournais vers la gérante, puis vers les filles. Si elle voulait jouer au plus con, elles allaient ne pas être déçues du voyage. Florestan avait compris d’un simple regard et déjà il prenait son rôle de gentil milicien et moi de la grande méchante.

- « Houla, mesdames planquaient vous, j’connais bien son regard, elle n’est pas contente ma collègue. »
- « Arrête de chercher des excuses » grognais-je « Bien, alors on va la jouer franchement hein. Vous avez voulu me prendre pour une idiote ? » je tire une chaise, pose mes fesses sur la table et les pieds sur la chaise, je montre le bouclier « Surtout, n’osez même pas me dire qu’un milicien à du l’oublier là, parce que je vous promets que je le découpe et je vous le fait manger morceau par morceau. »

Cette fois, la menace n’était même plus sous-entendue, mais véridique. La première qui voulait la jouer plus fine qu’une autre, elle allait se prendre un coup de bouclier. J’avais décroché une dague de ma ceinture, jouant avec celle-ci le plus simplement du monde, fixant tour à tour les femmes présentes.

- « Florestan, refais un tour de l’établissement, on ne sait jamais. Que j’ai loupé quelque chose. Moi je vais discuter un peu avec les dames… »
- « Sydonnie la dernière fois que je t’ai laissée toute seule avec des témoins tu as dessiné un sourire sur la joue d’une témoin avec ta dague… Non vraiment… J’peux pas toujours te couvrir moi. Bon… Pas de conneries. »

Le petit mensonge qui passe bien histoire de tendre davantage l’ambiance, Florestan est terriblement bon. J’hausse doucement les épaules, attends patiemment qu’il disparaisse du champ de vision du petit groupe. Mon sourire est cette fois plus froid, sadique, difficile de dire si je ne prends pas réellement de plaisir à persécuter les pauvres femmes. L’idée de décevoir mon coutilier me terrorise et je ne cesse de me répéter que pour l’éviter tout est permis.

- « Bon, Florestan va plus pouvoir vous défendre, y a que vous et moi pendant plusieurs minutes… Vous préférez quoi comme motif ? Sur la joue, ça risque de faire fuir les clients quand même… J’en serais tellement triste pour vous… Non, je plaisante, si encore vous m’aviez parlé tout de suite. Mais non, il faut toujours fouiller, toujours râler, toujours blesser pour obtenir ce qu’on veut. » je lâche un long et profond soupir « Bon alors, il est à qui ce bouclier ? J’veux un prénom, un nom, un surnom tout… Et il revient quand ? » je laisse un p’tit instant de silence puis enchaîne
« Puis, allez, soyons fou, vous allez aussi me dire tout ce que vous savez sur la coutillerie qui a disparu, y compris les affaires louches du quartier. La première qui me donne des choses intéressantes, je l’épargne de la marque. Celle qui ne me parle pas… Eh bien, j’espère que vous n’êtes pas douillette. »

Mon regard se dépose vers la dirigeante et cette fois-ci, je la défis ouvertement d’oser encore me contrarier. Ma patience avait des limites, le fait de me prendre pour une idiote infinie aussi. Pendant que je m’amuse à jouer à la milicienne sadique et méchante Florestan lui reprend le fouillage, il cherche quelqu’un il ouvre les armoires, il regarde sous les lits, par les différentes fenêtres à la recherche de quelque de suspect ou d’un élément qui aurait pu m’échapper.
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Danaë KervanSorcière
Danaë Kervan



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 9 Mai 2017 - 22:06
J'étais perdue, deux miliciens venaient de rentrer chez moi, un me mettait sans vergogne et Dreit lui hurlait dessus. Pour couronner le tout, je devais les accompagner pour faire je ne sais quoi. C'était trop pour moi et puis j'étais fatiguée moi.

"Attendez attendez, vous allez un peu vite pour moi là. Loin de moi l'idée de vouloir résister Dreit mais j'avoue ne pas tout comprendre."

Je vis à son regard que les explication n'allait pas être pour tout de suite et que j'allais avoir du mal à résister. "Bien... Donnez moi cinq minutes que je me prépare et que je laisse des consignes si jamais je ne reviens" dis-je en soupirant

Je me retournais et alla préparer mes affaires. J'avais laissé tombé les fleurs que j'avais habituellement dans les cheveux pour les laisser en pétard car j'avais la flemme de me coiffer, je pris mon arme, deux antidotes, deux poisons que je voulais tester et mon nécessaire d'alchimie portatif. C'était toujours utile.

Au passage, j'allais réveiller Gabin et lui donna les consignes au cas-où je ne revenais pas et l'embrassa sur le front.

Je rejoignis les miliciens alors que je mettais ma veste en cuir qui avait au moins l'avantage de peremeetre au camarade de Dreit de pouvoir au moins de regarder sans avoir d'arrière pensée.

"Je suis prête" essayais-je de dire d'une voix ferme mais j'avais peur au fond de moi. Pas pour ma vie, je la risquais suffisamment tout les jours mais pour celle des personnes qui se trouvaient dans cette maison.

"En chemin, pourriez vous m'expliquer ce que vous attendez de moi? Même si je pense comprendre la raison Dreit..."


HRP:


Dernière édition par Danaë Kervan le Jeu 18 Mai 2017 - 21:17, édité 1 fois
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Hérald DreitMilicien
Hérald Dreit



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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyMar 9 Mai 2017 - 23:19
A peine étaient-ils venus qu'ils revenaient sur leur pas au trot. Dreit insistait sur une cadence ni trop lente, ni trop rapide. Il leur fallait arriver à bon port dans le temps imparti. Courmant, qui d'ordinaire était plaisantin, laissait paraître un visage peu rassuré, mêlé entre la bouderie, l'envie d'éclater, de hurler de rage, et la peur, celle de décevoir le coutilier. Poupette, quand à elle, galopait çà et là, reniflait un peu partout comme on l'avait dressée à le faire. Parfois elle secouait la queue de manière frétillante, sans doute pour signaler une mauvaise odeur, mais rien d'alarmant en soit.

"Tu te rappelles de la fois où le sergent Lucifer est passé à ta boutique ? Nous allons à la rencontre de mon chef, le coutiller Raoul Desfosser. Je veux que tu lui racontes absolument tout ce qu'il s'est passé. Nous avons peut-être une chance de coincer des renégats. Il faudra aussi que tu nous indiques les zones possibles où nous pourrons les trouver. De surcroit, si tu penses qu'ils ont conclu une alliance avec la pègre ou quelque autre groupuscule, il nous faudra toutes les informations possibles. J'ai un mauvais pressentiment et j'aimerais qu'il soit infondé, mais il y a des chances que les choses dégénèrent ce soir. Aussi, si tu peux nous apporter suffisamment d'informations sur l'ennemi et éviter une boucherie sanglante inutile pour qu'ils soient punis justement - s'ils sont réellement coupables - alors peut-être que nous aurons évité le pire."

Les paroles de Dreit étaient lourdes et on ne peut plus sérieuses. Aussi cela semblait avoir suffi à Courmant pour avoir mis son amour propre meurtri de côté. Il retrouvait peu à peu son humeur habituelle, quoiqu'envahi d'une angoisse naturelle.

"Putain, putain de merde, si ça capote, on va tous se faire laminer. J'veux pas échouer, sinon on va se faire défoncer par toute la milice !"
"Si tu échoues, te faire remonter les bretelles par le chef sera bien le dernier de tes soucis. Quand est-ce que vous vous fourrerez dans le crâne que c'est bien plus que votre réputation inutile qui est en jeu ? Tu vas vraiment perdre la vie si tu ne te concentres pas, Courmant. C'est la dernière fois que je te dis ça. Ne sous-estime pas le danger. Ne le sous-estime JAMAIS ! Certains l'ont fait avec la Fange l'an dernier, et regarde où nous en sommes. Maintenant c'est la dernière fois que je t'entends. Ou je te jure sur la Trinité, sur la tombe de mes aïeux et de mes frères d'armes morts au combat que je t'égorge si tu me parles encore une seule fois d'échec. Va au devant jusqu'à la mort. Point."

Un nouveau silence de plomb régna dans le trio en marche active. Poupette pressa la cadence lorsqu'elle repéra une partie de la coutillerie qui attendait. Malatruff et Dublochon étaient là, et ce premier semblait dans le même état que Courmant. Ca promettait. Dreit attendit néanmoins que Desfosser revienne de sa ronde avant d'effectuer un salut militaire impeccable et d'ajouter,

"Chef, l'indicatrice Danaë Kervan est ici présente, chef."

Citation :
C'est bon pour moi, j'attends le prochain mijitage du coup
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MessageSujet: Re: [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]    [Quête] Relents mortifères. [Hérald - Sydonnie - Sam - Danaë]  EmptyJeu 11 Mai 2017 - 22:44
Madame Phaze laisse entrer les deux miliciens, les emmenant dans un petit salon bien décoré malgré la vétusté des lieux. Sam ne dit rien pendant une bonne minute, jusqu'à ce que son collègue lui donne un coup de coude dans les cotes.

"Sam, les questions"
- Quoi je dois les poser moi en plus ?
"Ouais, j'aime pas le faire"
- Parce que tu crois que j'aime ça moi ?

Demande-t-elle en le regardant du genre "tu te fous de ma gueule", mais devant l'air insistant de Shtromoul elle finit par soupirer et se tourne vers l'autre dame.

- Nous sommes désolés de venir à cette heure ci madame, mais comme je vous l'ai dit, nous aurions quelques question à vous poser... Des miliciens ont disparu avez vous des informations à ce sujet ? Auriez vous vu plus de miliciens que d'habitude ? Avez-vous eu des miliciens blessés récemment ?

Elle essaye de rester calme dans son ton, d'y mettre un peu les forme autre que son habituel ton monocorde et son manque d'expression faciale.
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