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 Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]

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Constance HilairePrêtresse responsable
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MessageSujet: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptyJeu 6 Avr 2017 - 23:45
~ Septembre 1165 ~

Il n’était pas très tard, le soleil venait de se lever depuis peu de temps, quelques heures à peine. Étrangement, Constance ne semblait pas de très bonne humeur, chose extrêmement rare chez la jeune femme. Elle avait eu du mal à s’extirper de son lit, puis du dortoir, sa préparation avait été particulièrement rapide. La balafrée avait remonté sa chevelure en une simple queue de cheval haute, sans prendre la peine de la tresser comme à son habitude, elle n’avait pas essayé de dissimulé sa cicatrice sur le visage, ou à se mettre particulièrement en valeur. Sans réellement identifier la raison de tout ceci, Constance n’était définitivement pas de bonne humeur. Calmement elle avait rejoint les autres prêtres et prêtresses s’inquiétant comme toujours de la santé de chacun, des occupations de la journée. Sans forcément s’alimenter elle avait ensuite réalisé ses soins du matin, réalisé les confessions de certains fidèles qui venaient chaque semaine, le même jour à la même heure. Le temps de midi était ensuite rapidement arrivé et l’agacement de la jeune prêtresse se confirma davantage. Elle était remontée jusqu’à son dortoir pour enfiler une cape à capuche, récupérer son bâton de marche. Aujourd’hui, elle devait se rendre seule dans les bas quartiers pour réaliser une confession d’un homme âgé qui ne pouvait malheureusement plus se déplacer. Si la jeune femme se réjouissait de pouvoir venir à ceux qui ne pouvaient pas venir au temple, elle s’inquiétait en revanche du trajet. Dernièrement bon nombre de prêtres et de prêtresses s’étaient fait agresser là-bas.

La jeune femme avait cependant laissé de côté ses craintes, privilégiant sa profession à tout le reste. Après tout, si les trois avaient décidé que sa vie devait prendre fin en ce jour, alors il en serait ainsi. Rabattant sa capuche sur sa tête, s’appuyant plus par habitude que par nécessité sur son bâton de marche, la clerc s’était mise en route, l’esprit un peu préoccupé. Les pas de la jeune femme étaient plus lents que d’habitude, moins léger aussi, son regard se voulait plus fermé qu’à son habitude et son visage davantage froid et inexpressif. Son esprit ne cessait de lui rappeler ce mauvais souvenir, ce jour où elle avait perdu son amie, sa collègue et elle n’avait pas pu s’empêcher de s’immobiliser à l’endroit où tout ceci s’était passé. Les bas quartiers, le lieu où le pire comme le meilleur était possible, surtout le pire. Son regard d’un vert profond n’avait pas pu s’empêcher de vibrer sous l’émotion décortiquant avec attention ce pan de mur, ce lieu de passage pourtant si régulier, ou cette prêtresse si jeune avait tiré son dernier souffle.

Il avait fallu reprendre la route, reprendre le chemin qui mène à destination. Le passage d’une sombre ruelle était obligatoire et malgré le mauvais présentiment qui avait pris le bas ventre de Constance, elle n’avait de nouveau écouté que son envie de bienfaire. Serrant davantage son bâton entre ses mains, la jeune femme s’était engouffrée dans la ruelle, prenant une légère inspiration afin d’essayer de se donner du courage. *Constance cesse cet enfantillage* c’est ce qu’elle se répétait sans cesse, essayant de se convaincre qu’elle se faisait des idées. Malheureusement pour elle, le sixième sens ne semblait jamais faire erreur, jamais. C’est une voix qui l’interpella un peu plus loin dans l’obscurité.


- « Alors ma mère, vous êtes perdus ? »

Serrant son bâton entre ses mains, Constance avait évidemment voulu faire demi-tour, mais en reculant en marche arrière elle avait heurté un autre homme. Ses yeux s’étaient relevés jusqu’au visage de l’homme qui ne semblait pas lui vouloir que du bien.

- « Pardon.. Je heu… Je voudrais simplement passer. »
- « Désolé ma mère, mais nous on voudrait juste s’amuser un peu avec les trois… Vu qu’ils ne sont pas trop là, pas de chance pour vous, ça va être votre jolie balafre, votre cul et nous.. »

La prêtresse avait immédiatement reculé, serrant les dents provoquant une crispation de sa mâchoire, elle avait peur. Oui, immédiatement, la peur s’était emparée d’elle, comme-ci elle était en train de revivre cette agression qui même si elle ne l’évoquait jamais, l’avait profondément marqué.

- « Il suffit » hurla-t-elle sans même s’en rendre compte « Les trois me protègent, si ma mort doit arriver en ce jour, alors elle arrivera, mais certainement pas sans que je me défende. »

Elle avait voulu faire un mouvement, impressionné à l’aide de son bâton, mais le gros costaud sous le regard de son acolyte venait de lui attraper le bras, la projetant contre le mur avec une violence sans pareil. Constance s’était rattrapée de justesse, essayant tant bien que mal de tenir tête devant un combat qui semblait perdu d’avance.


- « Allons, ma jolie, laisse-toi faire et on te laisse en vie… Ça ne sert à rien de t’épuiser inutilement, non ? »

L’homme s’était de nouveau approché, mais cette fois-ci la jeune femme avait réussi à lui placer un bon coup de genou dans les attributs masculins, puis sans attendre elle s’était précipitée vers l’extrémité de la ruelle. De nouveau par manque de chance la prêtresse s’était fait intercepté par l’autre homme qui d’un geste venait balancer son poids plume sur son épaule, Constance avait beau se débattre hurler encore et encore, elle ne semblait pas parvenir à s’échapper… Après plusieurs minutes -2 tout au plus, mais pour elle cela avait semblé interminable- elle avait réussi à s’échapper de nouveau, du moins à tomber sur le sol. Rampant sur le sol, elle essayait de prendre la fuite, alors que les deux types s’approchaient encore et encore, n’allant visiblement pas tarder à l’agripper une nouvelle fois.

- « À l’aide » hurla-t-elle « A l’aide » fini-t-elle de murmurer encore, essayant d’accepter, lentement que personne n’allait venir…

Malgré la situation, la jeune femme ne pleurait pas, malgré la panique, malgré la sensation qu’elle allait perdre la vie ici, elle était prête à se défendre même si elle n’avait absolument aucune chance.
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MessageSujet: Re: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptySam 8 Avr 2017 - 11:58
Sorenn n’aimait pas le Labourg. Bien qu’un peu plus salubre – toutes proportions gardées – que son jumeau du Goulot, il était aussi un peu plus hétéroclite. Autant savait-il que la Milice n’osait pas pénétrer le Goulot, autant celle-ci effectuait quelques rondes journalières ici. L’assassin s’était installé sur la terrasse sale d’une petite ruelle centrale, dans laquelle traînait tout ce que Marbrume pouvait générer de plus dangereux. Voleurs, violeurs, éventreurs, chacun des hommes qui longeaient ce corridor puant avait son pédigrée propre, combinant parfois les trois. Leurs visages, meurtris, haineux et laids, ne laissaient aucun doute quant à leur dangerosité.

Au fond de la rue, une cléricale apparut. On les reconnaissait à cent mètres ici, avec leurs tenues sobres mais toujours propres et leur manière de marcher dans la piété des Trois. La jeune femme avançait d’un pas déterminé pour traverser le Labourg, mais se vit interrompre par un duo de malfrats. Ils l’agressèrent, la moniale se défendit. Mais il en fallait davantage pour lutter contre la force brute de deux rats des bas-fonds, qui ne tardèrent pas à l’emmener dans un recoin pour faire ce qu’ils souhaitaient lui infliger.

S’il était une contradiction qui rongeait l’âme de Sorenn, c’était bien sa piété. Il était assassin, chef déterminé de la confrérie éponyme, mais entretenait une foi inébranlable en les Trois. Il les priait d’ailleurs plusieurs fois par jour. Avec quelques équilibrismes de l’esprit, il avait réussi à s’arranger avec sa conscience propre. Sorenn gagnait sa vie en tuant, mais n’y voyait pas une enfreinte à la volonté des Trois.

Qui plus est, l’homme vouait aussi un respect certain pour le Clergé, et notamment pour tous ces prêtres et prêtresses qui consacraient leur vie entière à apporter un soutien moral au bas peuple. Souvent mal accueillis dans les quartiers pauvres, parfois tués pour leur voler le peu qu’ils possédaient pourtant, les missionnaires ne démordaient pas de leur tâche sacrée et poursuivaient leurs offices jusque dans les lieux les plus noirs de Marbrume. La Milice n’avait pas un tel courage.

Quittant sa chaise, Sorenn suivit rapidement les deux agresseurs, dont l’un portait la cléricale comme un vulgaire sac à pommes de terre. Il les retrouva quelques secondes plus tard dans l’angle renfoncé de l’allée principale. La demoiselle était étendue par terre, dans une position inconfortable, tandis que les deux porcs salivaient déjà de leur repas.

Dans le plus grand des silences, l’assassin s’approcha. Il crut voir que la jeune femme l’avait aperçu, car elle sembla écarquiller les yeux d’une terreur supplémentaire lorsque son visage, camouflé de tissus noirs, fit son apparition derrière ceux de ses bourreaux. Soudainement, une dague et une épée robustes se retrouvèrent sur la peau fine de leurs cous. Avant qu’ils aient le temps de réagir, les mains qui les tenaient tranchèrent leurs carotides d’un bruit sourd. Les deux individus cherchèrent à hurler et à appeler à l’aide, mais la netteté de l’œuvre et l’afflux sanguin dans leur gorge les empêchait d’émettre d’autre son que celui de leur râle d’agonie. Au bout de quelques instants, ils cessèrent de convulser, et moururent.

Sorenn essuya ses lames d’un tissu déjà tâché de sang. Il les rangea dans leurs étuis, s’agenouilla, et tendit la main à la jeune prêtresse.

[Sorenn] « Vous ne devriez pas passer par cette rue. Elle est beaucoup trop dangereuse. Ici les gens ne respectent plus rien, pas même les Trois. »

L’aidant à se relever, il poursuivit.

[Sorenn] « Où souhaitez-vous vous rendre prêtresse ? Je vous accompagnerai pour la fin du chemin. »
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MessageSujet: Re: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptySam 8 Avr 2017 - 15:09
« Lâchez-moi » hurlait désormais la prêtresse. Son cœur était rempli de peine et d’incompréhension, comment des hommes pouvaient infliger ça aux autres, comment au vu de la situation actuelle du royaume pouvait-il se comporter de la sorte. Abandonnant l’idée d’être secourue, résignée à devoir affronter le pire, elle s’efforçait de glisser dans cette froideur, cette impassibilité qu’elle affichait depuis son avance. Elle n’avait pas cessé de lutter pour autant et ses mains aussi fragiles que faibles ne cessaient d’octroyer des coups dans le torse de son agresseur, elle tentait de le mordre, de lui offrir de grand coup de pied. Finalement, Constance avait réussi à glisser se retrouver dans une certaine violence sur le sol, face contre terre, l’homme lui avait attrapé la cheville pour la ramener à elle et c’est d’un geste sec qu’il s’était retrouvé avec la marque de sa chaussure sur le visage. Rampant tant bien que mal sur le sol, c’était désormais son envie de vivre, sa croyance qui avait pris le dessus sur son sentiment de déception. Elle voulait vivre, elle allait vivre. Le regard de la prêtresse se releva vers le nouveau venu, étouffant un cri de surprise. Certaine que cette fois-ci elle n’avait plus aucune chance, ils étaient trois, elle était seule, seule physiquement, mais mentalement les trois l’accompagnaient, ils ne la quittaient plus. « Non » avait-elle gémis alors de nouveau sa force psychique essayait de refaire surface, elle n’allait pas tirer son dernier souffle, elle n’allait pas disparaître de ce monde, non…

La clerc avait fini par se retourner pour faire face à a ses assaillants pour pouvoir regarder les hommes droits dans les yeux, mais la surprise que les traits de son visage affichaient désormais laissait entendre que quelque chose d’atroce était en train de se dérouler. « Non… » Murmura-t-elle une main tendue vers le groupe. Ne faites pas ça… C’est ce qu’elle aurait voulu dire encore, mais il était trop tard, beaucoup trop tard, le sang s’écoulait sur le sol, se rependant comme la pluie sur la terre, imprégnant de sa couleur le lieu. Les prunelles de Constance vibraient d’une nouvelle intensité, tremblante, sous le choc, elle ne semblait plus être en état de s’exprimer, de se relever. Toujours à terre, elle regardait avec tristesse les deux corps désormais inertes de mouvements, de vies… Pourquoi… Pourquoi. Une vie n’en valait pas une autre, sa vie ne valait pas celle des deux autres. Alors, pourquoi. Aucune larme ne dévalait ses joues, aucun indice hormis cette vibration des lèvres et du regard ne laissait percevoir qu’elle était en train de vaciller, de perdre pied. Intérieurement, elle revivait cette mort si tragique qu’elle n’avait pas pu éviter quelques années avant et de nouveau elle gémissait de douleur. Ravagé intérieurement par cette situation.

L’homme qui avait tué, l’homme qui l’avait sauvé était à présent devant elle, une main tendue et malgré le mouvement de ses lèvres, elle n’était pas capable d’entendre, de percevoir et de comprendre ce qu’il disait. Il avait tué, pour elle. Comment pourrait-elle se pardonner d’avoir entraîné deux morts, qui même si elles n’étaient pas innocentes, restaient deux âmes qui venaient de disparaître. Une main venait ensuite la soutenir, l’aidant à se relever. Les jambes tremblantes, la prêtresse devait donner l’impression qu’elle allait s’écrouler à tout moment. Fragile, faible, sans défense, mais terriblement courageuse, elle essayait de se ressaisir. Comme-ci les éléments venaient seulement de se mettre dans l’ordre dans sa tête, elle repoussa gentiment, mais brusquement l’homme qui venait de l’aider pour se précipiter vers les deux corps, déposant une main sur chacune des jugulaires, avec l’espoir naïf que non, non ils n’allaient pas mourir, ils aillaient se relever et vivre. Après plusieurs minutes à essayer de faire revivre ce qui était déjà perdu depuis trop longtemps, elle abandonna ses mouvements de sauvetage, décrétant à voix haute :

- « Ils sont morts… morts… » Ses deux perles vertes s’étaient relevées vers l’assassin, attendant peut-être une confirmation, ou une infirmation. « Il ne fallait pas… Ma vie… Je… »

Merci, c’est ce qu’une personne normale aurait certainement murmuré, un simple merci, une accolade ou des larmes. La jeune femme n’en faisait rien, elle restait là, entre les deux corps, perdus. Elle avait échoué, encore, elle n’avait pas réussi à sauver les deux vies, elle n’était pas parvenue… Non. Secouant doucement son visage, provoquant les mouvements de sa chevelure, elle tentait de nouveau de se ressaisir, elle devait faire quelque chose.

- « Vous n’auriez pas dû vous mettre en danger pour moi. Ma vie ne vaut aucune autre. »

C’était sa façon de dire merci, sa façon aussi de comprendre de mettre en adéquation sa manière de penser et son sentiment de culpabilité. Fermant les yeux des deux cadavres, elle prit le temps de murmurer deux prières différentes, une pour chacun d’entre eux, changeant les mots qu’elle avait employés pour rendre chaque mort unique. Dans sa prière elle demandait à Anür de les accueillir et ceux malgré leurs agissements, elle implorait la pitié de la déesse, d’accepter deux âmes en peine, égarées. Elle se releva ensuite, vacillante légèrement. L’émotion était forte, bien trop forte pour elle, pour une clerc qui avait l’habitude d’être protégée par les siens, vivant dans un petit cocon d’idéalisation. Son regard s’écarquilla de nouveau sous la stupeur de la tenue de l’homme encore présent, un peu comme-ci elle la remarquait seulement. Qui pouvait-il bien être ? Les deux sourcils qui surplombaient ses yeux se froncèrent légèrement, alors qu’elle s’approchait pour récupérer son bâton au sol. Prudente, elle avait tout de même laissé une certaine distance de sécurité. Constance n’était pas de celle qui jugeait au premier coup d’œil, non, elle croyait que chaque être avec un bon fond et elle crut enfin bon malgré la situation de se présenter.

- « Je me nomme Constance, prêtresse du temple de Marbrume. Je me rendais au chevet d’un vieil homme malade… Il habite quelques rues plus loin. » Ses yeux se déposèrent de nouveau sur les corps, consciente qu’ils ne pouvaient pas rester là « Ne faut-il pas ? » décapiter, déplacer les deux cadavres, personne ne connaîtra jamais la fin de cette phrase, que la prêtresse avait choisi de ne pas terminer.

S’appuyant sur son bâton, Constance détaillait cette fois-ci davantage l’homme qui venait certainement de lui sauver la vie. Son visage était de nouveau particulièrement inexpressif, seul ses mains encore tremblantes suite aux événements laissaient transparaître le choc qu’elle venait de vivre.

- « Ne vous sentez pas obligé de m’accompagner… Je ne voudrais pas utiliser davantage de votre temps… Je… » elle hésita avant de finale se résoudre à ce qui lui semblait encore impensable quelques minutes plus tôt « Vous devriez vous confesser. Je ne veux point que les trois vous tourmentent parce que vous m’avez sauvé. »
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MessageSujet: Re: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptyJeu 13 Avr 2017 - 20:14
L’un des deux hommes, celui qui avait abordé la prêtresse dans la rue, fut pris de quelques ultimes convulsions. Pendant une fraction de seconde il donna presque l’impression qu’il usait désespérément des dernières forces qui lui restaient pour tenter de se redresser. Sorenn, quittant un instant des yeux la demoiselle avec qui il venait d’entamer la discussion, lui attrapa les cheveux fermement, avant d’achever sa besogne. Une giclée de sang le tâcha ci et là, tandis que la carotide de sa victime finissait de se vider au rythme décadent des battements de son cœur.

[Sorenn] « Enchanté Constance, appelez-moi Lyam. »

Sorenn l’aida à se relever et, une fois que la prêtresse fut sur ses deux jambes, poursuivit la conversation. Manifestement, la dame était sous le choc.

[Sorenn] « Je vous prie de m’excusez, ainsi que les Trois, si mon acte a pu vous paraître ignoble. Si je l’ai fait, c’est parce que je connais mieux que quiconque les bas-fonds de cette ville et que ces deux-là n’auraient jamais accepté de discuter. Si je m’étais interposé, ils auraient cherché à me tuer. J’ai donc gagné du temps. »

L’assassin fit demi-tour quelques instants. Il semblait vérifier que personne n’arrivait par derrière ou qu’aucune fenêtre entre-ouverte ne l’espionnait d’on ne sait où.

[Sorenn] « Votre vie vaut mille fois les leurs réunies. Vous œuvrez pour les autres, sacrifiant chaque jour un peu plus de vous-même au service de votre prochain. Eux n’ont pour idéal que la brutalité crasse. Ils éprouvent du plaisir à détrousser les passants, soient-ils des prêtres, et les laisser pour morts dans un coin de ruelle, comme je viens de le faire. Que les Trois ne m’en veulent pas pour cette phrase mais, définitivement, toutes les âmes ne se valent pas. »

Le Murmure proposa à Constance de le suivre d’un geste équivoque. Tandis qu’il s’assurait qu’elle n’avait rien oublié par terre et qu’elle était suffisamment en état pour reprendre son chemin, il lui ouvrit la voie d’un pas tranquille. Sorenn n’avait rien à craindre du Labourg.

[Sorenn] « Je vais vous escorter jusqu’à votre destination, nous ne sommes pas très loin. Cela vous arrive-t-il souvent de vous aventurer dans les bas-fonds ? Je ne voudrais pas qu’il se reproduise la même chose dans l’avenir. »

Sorenn sembla pensif, et se tut pendant quelques minutes. Partout, les pauvres gens, les mendiants et les boiteux trainaient leurs vies misérables dans les étales miteux. Parfois, une odeur indescriptible venait saisir les narines, jusqu’à ce qu’on aperçoive un cadavre suintant de rat ou de chat, bien trop infecté pour que d’aucuns daigne y toucher. L’assassin constata que Constance marchait avec des souliers. C’était un luxe que beaucoup ici ne pouvaient se permettre, et qui lui éviterait d’attraper la maladie en marchant où il ne faut pas.

[Sorenn] « Si vous en avez le temps, j’accepterais volontiers votre confession. J’ai le sentiment que je peux vous faire confiance, et que les Trois sont en vous. Ma vie entière est dans l’ombre de la Trinité. Si je peux alléger un peu le poids de mon âme, je le ferai avec joie. »
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MessageSujet: Re: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptyVen 14 Avr 2017 - 19:33
Encore sur le sol, la jeune femme ne pouvait s’empêcher d’observer avec effrois les agissements de son… Sauveur. Il était difficile de concevoir qu’un secours pouvait être aussi cruel, aussi précis dans les gestes amenant la mort. Il venait de trancher la jugulaire, imbiber davantage le sol du liquide rougeâtre. Battant des cils, la jeune prêtresse n’en revenait pas, inerte, sans mouvement, elle regardait tour à tour les cadavres, le cœur battant, résonnant dans tout son être. Qu’avait-il fait, qu’avait-il commis… Les lèvres tremblantes, les sourcils froncés, la blonde ne semblaient pas parvenir à sortir de son état de choc, ses deux prunelles vertes ne se détachaient désormais plus des morts, des corps qui n’avait désormais plus aucun mouvement, plus aucun réflexe. ‘Par les trois’ pensa la jeune femme. L’homme responsable de tout ceci avait repris la parole, se présentant l’air de rien, comme-ci il ne s’était jamais rien passé, comme-ci… Les muscles de la jeune femme se crispent, un spasme de culpabilité et de dégoût parcourant son corps. Par les trois… se répéta-t-elle encore mentalement. Constance n’avait pas peur pour autant, du moins elle n’était pas en état de ressentir quoi que ce soit, de bien, ou de mal, elle était réellement dans un comportement second, qu’elle ne maîtrisait absolument pas. Elle avait récupéré la main tendue, tout en portant son bâton de marche jusqu’à sa poitrine, le serrant entre ses doigts fins. Devait-elle le remercier, l’accuser de meurtre, elle n’en savait trop rien. Rien dans les livres ne lui permettait d’anticiper, de comprendre ce genre de situation.

Debout, les jambes menaçant de s’effondrer à tout moment, elle s’appliquait à ne pas détacher son regard de celui de son interlocuteur. Difficile de regarder autre chose que les deux yeux, emballés dans une tenue des plus étranges. Ses mains, ses lèvres, ses jambes et même ses dents semblaient s’être mis d’accord pour émettre la mélodie du tremblement clac-clac-clac-clac. Ce n’était pas de la crainte, pas une phobie quelconque ou une envie d’exploser en sanglot, non. C’était simplement la façon qu’avait son être d’exprimer le choc qu’elle venait de vivre. La jeune prêtresse avait l’habitude du sang et des blessures, mais certainement pas d’être témoin d’un meurtre avec autant de sang-froid. Fronçant les sourcils, elle essayait de comprendre les paroles de celui qui venait de lui sauver la vie en vain. Oooh, Constance voyait bien les lèvres bouger, elle entendait bien le son d’une voix, mais les mots étaient absolument incompréhensibles dans son esprit.


- « Je…. » murmura sa bouche, le reste de la phrase n’acceptant pas de sortir…

Rabattant une nouvelle fois son bâton contre sa poitrine, elle opina simplement au geste de l’homme qui l’invitait à poursuivre sa route en sa compagnie. Étrangement, elle ne ressentait aucune crainte le concernant, du moins, elle ne cessait de se répéter que s’il aurait voulu la tuer, elle aussi, son corps inerte et ensanglanté serait certainement déjà sur le sol. Avançant d’un pas particulièrement lent, elle sursauta en avisant son bâton encore contre son torse, dans cette position il ne lui était absolument pas d’une grande aide. Elle prit une longue et profonde inspiration, cherchant à retrouver son calme légendaire, alors que sa tête se tournait encore vers l’arrière pour aviser les deux corps qu’ils étaient en train d’abandonner. Ne devrait-il pas appeler quelqu’un pour venir les récupérer, ne devrait-il pas… Secouant doucement la tête, elle se surprit à enfouir une partie de son visage dans le tissu qui maintenait la capuche à son visage. Heureusement qu’elle ne vivait pas ça tous les jours. Constance ne manquait généralement pas de courage, non, jamais, mais cette fois, elle ne semblait pas parvenir à sortir de son état de choc. Pourtant, les traits de son visage semblaient être faits dans le marbre, aucune émotion ne transparaissait, aucune grimace de dégoût. Seules deux émeraudes d’un vert intense animé la pâleur de son visage.

- « Je… » recommença-t-elle une nouvelle fois, alors que cette fois-ci ses pas se stoppèrent dans la ruelle désormais sans vie. « J’effectuerai votre confession une fois ma mission première terminée. » Piou, elle avait réussi. Ses lèvres s’étaient entrouvertes laissant un filet d’air s’échapper.

Les pas de la prêtresse avaient ensuite de nous résonner dans la ruelle, alors que lentement, ses yeux abandonnaient la contemplation du sol pour remonter vers celui qui la précédé. Elle n’avait jamais vu un homme pareil ni une tenue ressemblant à celle qui portait. Avait-il des blessures, des brûlures peut-être ? Non, enfin elle ne savait pas trop, plus trop. La demeure du vieil homme n’était plus très loin à présent, une ancienne bâtisse un peu en ruine, dont le toit donnait clairement l’impression de ne plus en avoir pour longtemps. Une porte en bois grinçante ne tenait plus que d’un côté, si bien que c’était à se demander si quelqu’un vivait bien ici. Constance, elle, ne doutait absolument pas de la véracité des propos de celui qui lui avait fait parvenir le message. Elle avait foi en les hommes. Elle s’arrêta à quelque pas de la porte. Reprenant la parole, son visage pâle l’était tout autant, au fond avec sa sous-alimentation, elle ne risquait pas de reprendre rapidement de la couleur.

- « Ma vie ne valait pas celles des deux hommes » réaffirma-t-elle avec beaucoup plus de conviction « c’est à cause de la fange, de la faim et de la souffrance qu’ils sont comme ça… Mais ils devaient être bons… Je veux croire qu’à un moment dans leurs vies, ils étaient bons et qu’ils pouvaient le redevenir. »

Parce que si même elle ne croyait plus, alors qui pourrait bien le faire ? Elle croisa un instant le regard de l’individu et se força à afficher un sourire discret, très discret, qui ne tarda pas à redisparaitre comme-ci de rien n’était. Une nouvelle façon de le remercier, certainement. Elle remit sa sacoche convenablement, cherchant à retrouver une assurance qu’elle n’avait pas vraiment.

- « Attendez-moi ici, je ne devrais pas en avoir pour longtemps. » Alors qu’elle reprenait la direction de la porte, elle se retourna une nouvelle fois « Je… Merci. »

Même si elle avait choisi de son propre chef sa mort, pour sauver les deux autres –qu’ils le méritent ou non- elle ne pouvait que se sentir redevable. Elle emprunta le coupe-gorge qui emmenait directement vers la demeure et quand, pour être poli, elle frappa sur la porte en bois qui tenait encore par miracle, celle-ci s’effondra sur le sol dans un fracas qui la fit sursauter. « Je.. Pardon.. Je suis la prêtresse envoyée par le temple… Pour… enfin, il y a quelqu’un ? ». Elle n’avait évidemment obtenu aucune réponse et si toute personne raisonnée aurait rebroussé chemin, Constance, elle, s’engouffra dans la ruine. Des bruits se faisaient entendre, des petits couinements ressemblants à ceux de souris, fronçant les sourcils, enjambant des meubles étendus sur le sol et pleins de poussières, elle finit par ne pas pouvoir retenir un hurlement de terreur devant le spectacle mortuaire qui se jouait devant ses yeux. Des rats, une multitude de rats étaient en train de dévorer ce qui ressemblait à un corps encore semi-animé, vivant, réflexe, impossible de le savoir. La scène était en revanche particulièrement atroce, les boyaux de l’homme ressortaient, la cage thoracique était ouverte, une tête de plusieurs bestioles en sortait alors que les autres le dévoraient de tous les côtés. Resserrant son bâton, elle s’était lancée dans une mission impossible, essayant de repousser la quantité impressionnante de créatures en plein repas. Un coup à droit, à coup à gauche, elle ne faisait qu’énerver davantage les rats visiblement contrariés d’être perturbés pendant leur repas.
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MessageSujet: Re: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptyVen 21 Avr 2017 - 15:49
[Sorenn] « Très bien prêtresse, je reste ici. »

Après l’avoir escortée jusqu’à la maison où elle souhaitait initialement se rendre, Sorenn attendit patiemment que la prêtresse terminât son office. Il était de ceux qui aimaient attendre, pour qui la patience n’était pas qu’une vertu de l’esprit mais une qualité actée, ponctuant ses journées avec quiétude. Sorenn s’assit sur un vieux banc en bois, dont une bonne moitié était déjà ramollie et pourrie par l’humidité crasse du quartier. Au sol, Sorenn se surprit à mettre le pied dans un étron, probablement celui d’un homme à en juger par l’odeur insupportable qui lui monta rapidement aux narines. L’homme râla, et s’essuya le pied avec frénésie avec un tissu blanchâtre, quoiqu’un peu tâché, qui tombait d’une estrade le surplombant. Lorsqu’il releva la tête, Sorenn se rendit compte qu’il venait de laver ses semelles avec la robe d’une vieille commerçante, désormais bien sale. Comme elle dormait sur une chaise, elle ne se rendit compte de rien.

Libéré des problématiques de souliers, le Murmure reprit sa position devant la porte de la chaumière. Régulièrement, l’homme pouvait observer quelques salauds des bas quartiers l’épier d’un air haineux. Probablement étaient-ils des confrères des deux gars retrouvés morts, ceux dont il avait interrompu la vie prématurément un quart d’heure plus tôt. Mais Sorenn n’était pas inquiet. Personne ne le connaissait à Marbrume, mais tous l’avaient déjà aperçu rôder dans les ruelles ou sur les toitures. Et l’assassin inspirait une crainte dont même les plus grands lascars de la ville ne pouvaient faire fi. De temps à autres, lui remontaient aux oreilles des rumeurs cocasses sur des tueurs à gages, opérant en guilde à travers la cité fortifiée. Un danger intérieur grandissant, qui ne venait que s’ajouter à la menace extérieure des Fangeux.

Et puis, Sorenn se laissa absorber un temps par ses songes. La voie qu’il traçait maintenant depuis des années n’était pas celle qui le conduirait inévitablement dans le rejet des Dieux ? La rencontre avec la prêtresse, et le fait qu’il attende pour sa confession, le faisaient déjà se plonger dans une introspection profonde, qui ne lui était malheureusement pas rare. L’assassin s’interrogeait trop souvent sur sa nature, sa voie, ce destin funeste qu’il avait emprunté. Sa vie si rude et cruelle était rythmée par des contradictions profondes et qui, si on les énonçait à n’importe qui, paraîtraient totalement incompatibles. Au sommet de ces paradoxes, culminait celui d’un homme pieux, priant avec ferveur dès qu’il en avait l’occasion, mais dont l’activité et l’œuvre quotidienne s’inscrivait à l’exact opposé de la volonté des Trois. Au fond de lui, il savait qu’il n’obtiendrait jamais le salut. Cela ne l’empêchait pas de croire, d’avoir foi.

Tout à coup, les ruelles du Labourg s’agitèrent. La vieille sur sa droite, se réveillant en sursaut, commença à plier son comptoir. Elle s’aperçut que sa robe était souillée et râla au diable qui s’était essuyé sur elle. Sorenn esquissa un rictus derrière son visage masqué. La populace rentrait chez elle, les brigands suivaient le pas. Seuls virevoltaient sur les toits les Ecoutilles de la confrérie de Sorenn, dont l’agilité n’avait pas d’égal, et qui épiaient l’avancée de la Milice comme des oiseaux qu’on ne pouvait jamais saisir.

[Sorenn] « Et merde. La ronde. Je dois me planquer… »

De quelques gestes véloces, l’homme se hissa en haut d’une maison attenante, et pénétra l’intérieur d’une cheminée dont aucune fumée ne sortait pour l’instant. Tendant l’oreille, il guetta l’endroit où marchait la délégation de la Milice qui – il le savait très bien – ne s’attarderait pas trop ici.
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Constance HilairePrêtresse responsable
Constance Hilaire



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MessageSujet: Re: Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]    Aider son prochain ne réserve pas que des bonnes surprises [Soreen]  EmptySam 22 Avr 2017 - 15:32

Constance mener un combat digne d’un grand homme d’armes, elle frappait à droite à gauche, tout droit dans la tête de ses ennemis, les rats. Son bâton n’avait de cesse de se mouvoir et après longue minute d’une lutte acharnait elle avait fini par abandonner, contrainte à l’évidence qu’il était beaucoup trop nombreux pour la pauvre femme qu’elle était. Elle s’excusa auprès du corps, réalisa une prière plutôt brève avant de filer comme le vent, direction la sortie de la bâtisse. Si la prêtresse avait pu imaginer que cette demande si simple allait devenir un véritable calvaire, elle n’aurait évidemment jamais accepté, d’abord elle avait manqué de se faire agresser, elle s’était ensuite fait escorter par un homme carrément suspect et la voilà à présent qu’elle affrontait une meute de rats. Non, vraiment cette journée n’avait rien d’un long fleuve tranquille, elle n’était pas commune, il allait assurément devoir la rédiger, laisser une trace. Une fois en dehors de la bâtisse, ses deux perles vertes cherchèrent du regard celui qui était censé l’attendre juste là, cependant il n’y était plus. Lâchant un bref soupir, la jeune femme ne put s’empêcher de se répéter que la disparition de l’inconnu était évidente, qu’elle avait de nouveau fait preuve de naïveté en conservant l’espoir de le retrouver une fois sa mission accomplie.

- « Monsieur ? »

La voix de la balafrée avait néanmoins résonné une fois dans la ruelle, s’assurant ainsi qu’il n’était bien plus là, qu’en partant elle ne faisait pas preuve de médisante en pensant sincèrement qu’il avait disparu. S’autorisant un nouveau soupir, la jeune prêtresse ne savait plus réellement quoi faire, partir, attendre, rester, non vraiment, elle ne parvenait pas à se décider. Tout ceci devenait bien trop mouvementé pour celle qui aimait tout prévoir à l’avance. Cette journée semblait être une vaste blague, de son commencement jusqu’à certainement son achèvement. Bien, après avoir attendu plusieurs longues minutes, qui lui avait paru une éternité, Constance reprit sa marche, ses pas s’arrêtant devant une vieille dame à la robe tachée, pensant bien faire, la prêtresse prit doucement la parole de sa bienveillance habituelle :

- « Madame, vous ferez attention, votre tenue semble avoir une tache, ne soyez pas surpris si quelqu’un vous regarde étrangement. »

- « Vous croyez que j’le sais pas ma mère, hein, l’odeur m’arrive jusqu’au nez, c’est infect ! Ah si je tenais le bougre qui a fait ça, sur ma robe, vous vous rendez compte, pendant que j’faisais une p’tite sieste. Les gens non plus aucun respect j’vous le dis-moi. Faites attention ma bonne dame, y a une coutillerie qui patrouille dans l’coin, des malotrus risquent de se rapatrié vers ici. »

Un peu surprise au premier abord, la balafrée s’était contentée d’afficher un regard plein de surprise. Elle avait beau s’appliquer à imaginer la scène, cela lui semblait si improbable qu’elle préféra de nouveau abandonner. Opinant vivement, ses pas avaient connu une légère accélération, s’il y avait bien une chose qu’elle ne voulait pas revivre, c’était une nouvelle agression. Sa journée était suffisamment perturbante comme ça, inutile d’en rajouter. Plus lentement, elle avait fini par s’arrêter un peu plus loin, tombant nez à nez avec la milice en question, affichant un sourire et une révérence digne des plus grands.

- « Ma mère, nous sommes à la recherche d’une ou plusieurs personnes ayant assassiné deux hommes dans une ruelle plus loin, vous avez vu ou entendu quelque chose ? »
- « Je… »
- « Ma mère ? » le regard du milicien se baissa avisant le bas de la tenue couverte de sang « Vous êtes blessés ? »
- « Non, je ne sais pas… Je suis désolée de ne pas pouvoir vous aider davantage. Oh, non, non je vais bien… je viens de réaliser un soin dans une maison un peu plus loin… »
- « Ce n’est rien, merci prêtresse »
- « Que les trois vous gardent. »

Constance avait senti ses joues virer vers le rose, pour la première fois de sa vie, elle venait de mentir, de dire qu’elle ne savait rien, alors qu’elle était responsable de tout ceci, que les bas de sa tenue étaient encore couverte du sang des malheureux. Elle eut un vertige, que les trois puissent la pardonner, qu’est-ce qu’elle venait de faire ? Alors qu’elle s’apprêtait à rattraper le groupe de milicien qui venait de partir dans une direction opposée, elle fut interpellée par un petit bruit qu’elle ne parvenait pas encore à identifier. Relevant le regard, elle n’avait rien vu de particulier, cependant, il était maintenant trop tard pour retrouver les différents hommes de la milice. Super. Lâchant un nouveau soupir, cette fois-ci elle en était certaine, cette journée n’avait véritablement aucun sens.
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