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 L'exil, pv. Sorenn le Murmure. [FLASHBACK]

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MessageSujet: L'exil, pv. Sorenn le Murmure. [FLASHBACK]   L'exil, pv. Sorenn le Murmure. [FLASHBACK] EmptyMar 11 Avr 2017 - 12:04
Été 1165 début de saison,


La fange. Fléau ayant depuis quelques mois causé la perte de nombreuses terres, mais aussi celle de nombreux Hommes. Sorcellerie, maladie, punition divine. Tant de questions auxquelles personne ne détenait encore les réponses. On fuyait les mordus comme la peste, on en faisait des parias, les tuait avant qu'ils n'aient la quelconque possibilité de se transformer en une bête à la morsure condamnant le plus pur des clercs. Il était sans dire que pour survivre à un tel désastre, de nombreuses règles avaient été instaurées par les institutions de tout le royaume. Au sein même de celles-ci chaque groupe avait pris des mesures, parfois plus radicales les unes que les autres. La peur engendrait la haine, la haine menait à la méfiance, souvent encore, au meurtre. Pourtant, dans un monde où la noblesse détenait le pouvoir et où l'écart entre les richesses amenait à la disette, il n'était que coutume que violence et vengeance se mêlent. Pour cela, on engageait d'ordinaire des hommes si on ne voulait pas avoir à ce salir les mains, qui s'occupaient du sale bouleau contre des bourses bien remplies. Par ailleurs, depuis que les Assassins s'étaient installés à Marbrume, le taux de criminalité avait fortement augmenté dans la cité ce qui en inquiétait plus d'un. Plus personne n'était réellement à l'abri, pas même caché derrière les remparts, dans cette ville où le chaos avait lentement trouvé foyer.

Sur la route de Marbrume, chevauchant un cheval à l'air épuisé, une silhouette encapuchonnée à l'apparence tout aussi fatiguée et tentant de se tenir droite sur son destrier, perdait peu à peu conscience. Etait-ce la route qui l'avait tant malmenée ? Ou bien encore un secret maintenant trop lourd pour lui peser à elle seule sur les épaules ? La douleur, elle, n'avait rien d'irréel. Présentes comme la rosée du matin, des goûtes de sueur lui perlaient sur le front. Angoisse, mal, fièvre. Entre ses dents sifflaient les rares plaintes qu'elles tentaient obstinément de refouler. Alors qu'elle s'était peu avant arrêtée près d'un court d'eau pour soigner sa blessure, sembla-t-elle être soumise à des hallucinations. Une infection était envisageable et il n'y aurait alors plus de retour possible en arrière. Sa foi en la confrérie lui avait ainsi logée l'idée de se laisser mourir plutôt que d'avoir à subir le regard et les paroles salvatrices de cet homme qui la bannirait à jamais. Son souhait de le revoir pour la dernière fois la fit reprendre la route, courage morbide pour sa sentence. Il était déjà trop tard.

Arrivée non loin des portes de la cité, la silhouette tomba de cheval dans un fracas inévitable. Son destrier ayant prit peur se braqua, sabots menaçants de lui fracasser les côtes et le crâne. Alertés par les hennissements de la bête, quelques passants accoururent pour porter secours à son maître. Ils parvinrent à la relever, lui demandèrent si elle allait bien. Ce à quoi elle ne répondit que par un vacillement avant de se remettre en scelle. Les paysans qu'elle avait laissés derrière elle, la regardèrent partir en priant les dieux, avaient-ils cru voir un fantôme, une âme tant brisée que son présage semblait porter la mort. À nouveau la jeune femme poussa ses propres forces jusqu'à leurs limites et quelques temps plus tard, entra dans la cité. Le Goulot n'avait point changé depuis son départ, ne changerait-il pas alors qu'elle devra repartir. Abandonnant son cheval parmi d'autres, pris en charge par un homme qui ne put la reconnaître, elle entra dans ce qui ne serait bientôt plus que son ancien repaire. Suivant les allées comme dans ses plus lointains souvenirs, elle se fit intercepter par des gardes, sans un mot, puis on l'annonça à son maître devant lequel elle se présenta tête basse pour rapporter les nouvelles de sa mission.
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MessageSujet: Re: L'exil, pv. Sorenn le Murmure. [FLASHBACK]   L'exil, pv. Sorenn le Murmure. [FLASHBACK] EmptySam 22 Avr 2017 - 12:55
D’un geste parfait, Sorenn piqua d’estoc de son épée, engageant déjà la volte-face rapide qui le conduisit à parer l’attaque de son adversaire imaginaire, d’un savant mouvement de son poignard. L’homme se projeta contre les parois de la salle, profitant de l’élan pour y rebondir avec une agilité effarante, tandis qu’il parfaisait une plongée aérienne létale qui, d’ordinaire, servait à achever. Ses deux lames tourbillonnèrent entre ses mains, dans une orbite mécanique autour de ses paumes, et vinrent se ranger de toute leur force cinétique dans leurs étuis. Le regard de Sorenn se portait déjà sur la porte d’entrée de sa grand-salle.

Ardea apparut. Il la trouvait toujours aussi belle. Les traits délicieux de son visage, sa peau laiteuse et fraîche, sa chevelure de feu, tout éveillait chez lui la même attirance que lors de leur première nuit. Mais avec les années, le Murmure et la Sulfureuse avaient appris à compartimenter leurs relations et quitte à transformer le rapport si particulier qu’ils nourrissaient bel et bien en quelque chose d’un peu schizophrénique. Pas ici, pas maintenant. Sorenn était pour l’heure le responsable de la confrérie, et Ardea son bras droit. Et dans ce monde de mort et de rudesse qu’était celui des assassins, la meilleure façon de préserver sa place était de faire montre de la plus grande exemplarité, soit-elle un sacrifice pour les sentiments.

[Sorenn] « Comment s’est passée ta mission Ardea ? Je m’attendais à te revoir plus tôt. Les retards de rapport ne sont pas à ton habitude. »

Sorenn claqua des doigts, et le son fit écho dans les couloirs humides et pierreux du domaine souterrain de la Confrérie. Un garçonnet rappliqua, avec deux coupes et du vin. Ce n’était pas le meilleur qu’on puisse trouver à Marbrume, mais c’était en tout cas le plus appréciable de ceux que les Assassins avaient réussi à se procurer cette semaine. Un autre garçon, un peu plus jeune – il avait à peine l’air d’avoir atteint la puberté – installa une chaise en bois en face du piédestal modeste où trônait le siège de Sorenn. Ce dernier fit signe à Ardea de s’asseoir, en même temps qu’il posait lui-même séant.

[Sorenn] « Les Ecoutilles ont colporté qu’ils t’ont vu rôder autour des remparts pendant quelques jours avant de revenir en ville. Que faisais-tu ces temps-ci, hors-les-murs ? »

Le ton de Sorenn n’avait rien d’amical, ni de chaleureux. Qu’on ne s’y méprenne pas, il aimait Ardea. Elle était d’ailleurs la seule personne qu’il puisse prétendre avoir souverainement aimé. Cependant, le Murmure était aussi intimement persuadé de porter sur ses épaules le destin révélé du Trompe-Mort, ce qu’il plaçait au sommet de sa hiérarchie des valeurs. Personne, ni rien, ne pourrait l’empêcher d’œuvrer dans le sens de l’expansion de la confrérie. Si celle qu’il aimait avait été corrompue par la Milice pour l’infiltrer, ou trempait dans quelque affaire incompatible, elle n’aurait alors plus rien à faire à ses côtés. En son for intérieur, Sorenn savait, cela dit, qu’Ardea ne le tromperait jamais, de quelque manière que ce soit. Pas plus que lui ne le ferait. Si elle avait déserté quelques jours, c’est que quelque chose d’impérieux l’y avait poussé. Mais aujourd’hui, elle devrait s’expliquer.
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