Le Daïnstin frappe à la porte (Pv Victor de Rougelac)

Le Destin qui frappait à la porte? Une theorie que réfutait énergiquement le Comte de Rougelac. Pour lui, il ne venait pas à soit, le destin, il fallait aller le chercher, le forcer! Et en parlant de frapper à la porte, le sang bleu n'aimait guère les visites inattendues et surtout... à des heures tardives!

Ces derniers temps, enfin ça faisait quand même quatre à cinq mois que cela durait, ses journées n'étaient pas de tout repos et la rupture avec son amante, dame Calderan, enfonçait clairement le clou sa fatigue physique et mental. S'il se delaissait d'une charge insaisissable et trop décevante dans ces faits et gestes, il avait dû donner de son temps afin que tout cela se finisse dans de bonne condition.

Fatigué de ces affaires courantes et projets en cours d'instruction, il avait gagné sa couche plus tôt que prévu, se glissant dans une parure nuptiale bien confortable pour se protéger de la fraîcheur qu'avait amener l'automne. Mais alors que ces yeux se fermaient, il fut dérangé par la présence d'un domestique derrière la porte.

- Oui, quoi? Entrez, entrez!!

Victor était bouguon avant dormir et là, la présence d'un domestique lui indiquait qu'il y avait une urgence.

- Messir... un milicien demande audience...

Victor se redressa dans son lit à baldaquin.

- Quoi!? A cette heure? Ne me dit pas qu'Aalicia à encore provoqué une bévue avant de quitter le Manoir ? La milice lui fera pas dite cadeau cette fois!!!

Le domestique s'inclina, rajoutant humblement.

- Non Messir, je ne crois pas qu'il en soit dit en cette nature. Hélas l'homme ne veux pas nous donner plus de detail... devons nous le congédier?

Gromellant, Victor avait bien envi de t'envoyer le malautru dans les rues de l'Esplanade, conscient qu'il avait l'appui d'un nouvel ami d'importance dans son entourage, le Sergent milicien Elric en personne. Finalement il se retient de donner cet ordre piqué par la curiosité.

- Bon, bon, qu'il attende au petitre salon! Mais il a intérêt à ne pas me faire perdre mon temps de sommeil pour rien, sinon j'en refererais à son son supérieur.

Le domestique s'effaca, invitant Dain à s'installer au petit salon, richement décoré, dans un confortable fauteuil. Une bonne dizaine de minutes plus tard, Victor apparut, dans une longue et épaisse robe de chambre de fourrure.

- Bonsoir sieur Emulsin. Que me vaut la visite d'un milicien à cette heure si tardive? Et qui soit si importante que cela. J'espère que cela en vaut la peine... je n'aime pas être dérangé.

Le sang bleu scruta de la tête au pied l'individu, sa tête lui rappelant quelqu'un. Le désignant d'un index, il s'asseya face à lui.

- Hmm... nos chemins ne se seraient pas croisés dans une taverne?

S'enfonçant dans son fauteuil, le domestique réapparut avec de l'eau chaude où infusait différente plantes. Posant le plateau sur la table basse, il servit deux gobelets.

Mais bien sûre ! La Chope Sucrée ! Voilà qu'il remettait enfin ce visage sur un lieu, une événement. En tant que Comte, il croisait quantité de personne et évidemment, il était bien plus logique de retenir ceux qui avait un intérêt pour lui a court ou moyen terme. Hochant de la tête, il fit comprendre à Dain su'il se rappelait de lui avant de prendre le gobelet fumant de l'infusion. Prenant soin de ne pas se brûler les lèvres, il avait prit le contenant du bout de ses deux mains ses deux petits doigts dressés avec une certaine classe, écoutant attentivement le Milicien.

L'homme connaissait donc sa garde du corps et il souhaitait voir en Victor un interlocuteur, un messager. Quelle était la nature de la relation entre ces deux là? L'homme d'arme parlait aussi de dette envers lui, cela montrait toute l'importance du pli. Se raclant la gorge, il reposa la gobelet.

- Si j'accepte, qui vous dit que je ne consulterais pas son contenu ? Vous me demandez dette transmettre une lettre sans que je puisse connaître le moindre lien qui vous uni. Avouez que cela me laisse perplexe? Mettez vous a ma place. Qui puis es, me déranger pour cela alors que vous auriez pu attendre le lendemain matin... seriez vous en train de réagir à la hâte ? Que vous est il arriver ce soir? Parlez.

Victor avait besoin d'explications. Un milicien se pointant au milieu de la nuit, réclamant que le Comte passe un message. Tout cela était bien bien étrange! Que manigancait sa précieuse garde du corps?

Ainsi donc le Milicien avec qui il avait fait équipe à la Chope Sucrée en début de mois, en pinçait pour la femme d'arme, la mercenaire aussi robuste qu'un roc! Si la jeune femme avait un charme certain, venant certainement de sa beauté musculaire et de son balcon bien, très bien fourni, elle ne semblait pas exprimer uniquement de la convoitise purement primaire. L'homme semblait donc avoir des sentiments, mais en était il de même pour dame Beocen.

Le regard dur et inquisiteur qui lui était si cher, le Comte de Rougelac consomma les paroles de Dain avant de répondre calmement.

- En effet, si de bonnes raisons vous on fait veni me déranger, cela aurait tout déranger même pu attendre demain. Aenor ne réside pas au Manoir.

Reprenant son gobelet qu'il sirota tout en rajustant sa robe de chambre, il resta un instant pensif.

- Bien... donnez moi tout de même ce pli. Je ne l'ouvrirais pas, vous avez ma parole. Mais je puis m'empêcher d'émettre une remarque même si cela ne me regarde nullement, j'en sais suffisemment pour me le permettre. Êtes vous certains que ces sentiments sont partagés?

Il prit une pause, tendant sa main droite pour réclamer la lettre.

- C'est une femme assez libre, me semble t il dans ses relations. Si elle m'est loyale en affaire, puisse l'avenir ne pas me contredire, je ne sais vous dire si elle recherche le grand amour et je ne puis que me douter qu'elle soit l'objet de nombre de convoitises. Soyez donc prudent. Et... ne vous avisez jamais de tenter de lui nuir si vous subissez quelques déceptions. Car en ce cas, vous aurez à faire à moi. Aenor est une mercenaire de grande valeur.

La menace était clair mais nécessaire. Le Comte transmettrait le pli comme demandé, ni plus ni moins, mais gare si dame Beocen devait ne plus se montrer à la hauteur du fait d'une tierce personne.

Le Milicien se montrait extrêmement gratifiant auprès de son hôte, même trop, ne s'agissait il là que d'une lettre après tout, malgré toute l'importance qu'elle représentait pour Dain. Récupérant la lettre, Victor l'écoutait religieusement tout en rangeant le fameux pli dans le revers de sa robe de chambre.

Après quelques mots d'excuses, de remerciement, allant jusqu'à jurer sur son honneur, le Milicien posa une paume contre son coeur. Victor n'y prêtait que peu d'interet finalement, mais n'oublierait pas la promesse. Baillant tout en portant son poing devant sa bouche, il leva finalement son autre main, comme pour chasser un insectes volant imaginaire.

En réalité, il s'agissait d'un geste qui indiquait à son domestique qu'il pouvait aimablement congédier l'invité.

- Je lui transmettrais dans les plus bref délais. Je vous prie à présent de me laisser regagner ma couche. Et que je ne vous y reprenne pas, est ce clair? Mon temps est d'or, mon sommeil d'argent.

De Rougelac se releva, inclina brièvement la tête à l'encontre de Dain avant de disparaitre, laissant le domestique raccompagner Dain jusqu'a l'entrée du Manoir.