Que l'enquête commence ! [PV Quentin & Hector]

21 Août 1165 - 16h

Hector avait été sauvé d'un terrible empoisonnement par une apothicaire prénommée Danaë. Sortant de chez elle, il se rendit dans la taverne la plus proche afin de se remettre de ses émotions. Il était environ quatre heure de l'après-midi et le baron commanda un alcool fort. C'était une sorte d'eau de vie aux plantes. Ça sentait bon et c'était fort. Il la but cul sec et ne put s'empêcher de tousser deux ou trois fois tellement le passage du liquide lui avait brûlé la gorge.

- Hum... Wow... C'est fort ça...

Il avait tourné la tête à droite et à gauche, cherchant un regard amusé voire compatissant... et il avait trouvé celui d'un milicien qui semblait tout juste rentré de mission à l'extérieur (sa tenue tâchée de boue en témoignait). Si le baron avait fière allure dans ses nobles habits, il avait toujours le regard bienveillant qui facilitait ses échanges avec la populace.

- Dure journée ? Demanda-t-il à son voisin de comptoir. Hector de Sombrebois, enchanté...

Il tendit la main pour la serrer au représentant des forces de l'ordre. Par là, il montrait tout le respect qu'il avait pour les miliciens, et notamment ceux qui œuvraient loin de la protection de la grande muraille de Marbrume.

Je regardais mon interlocuteur qui n’était autre que le baron de Sombrebois, comment je le savais ? Tout bonnement grâce à ces habits, trop soyeux et pas assez crade pour que qu'il soit le péquenaud du coin, en plus de ça j'avais beaucoup entendu de dire sur lui, sur le coup je ne comprenais pas vraiment pourquoi il venait me saluer, je l’avais juste regardé car il toussait tellement fort qu’il venait de me sortir de mon sommeil.

Suite à notre poignée de main, je m’étirais, longuuuuuuuemmmeeennnnnt, plissant les yeux le temps de me réhabituer à la lumière du jour passant à travers les fenêtres.
Une fois ce dur exercice de fini, j’émis un court bâillement bruyant.

Enfin, je finis par me redresser, le dos droit, je frottais un peu mes habits pour enlever les saletés sur mon armure et équipement histoire que je ne fasse pas trop tâche à côté de mon invité prestigieux pour le coup.

Après tout ça, je pris la parole, bien que légèrement éméché, ce que l’on puisse dire, cela faisait trois heures que je m’empiffrais les verres, les uns après les autres, mon problème d’alcoolémie le voulait mais j’en avais grandement besoin aussi histoire de me détendre en rentrant de mission. Je commençais par bégayer pour ensuite zozoter.

- Ex…ex… excusez-moi ! Ze ne zuis pas trop prézentable. Que puiz-je faire pour vous baron ? Pourquoi venez-vous dans ce coin trop délabré ? Ze n'est pas un endroit pour vous cher Baron. Je vous z’ offre un verre ? Aller ! C’ezt ma tournée. TAVERNIEEEEEEEER !

Ma grosse voix rauque résonna à travers la taverne entière, faisant ainsi venir plus vite l’aubergiste à notre table.

- Ou… oui messires ?
- Apportes-moi... nous, deux verres de l’alcool le plus fort… z’était quoi déjà ? Boah… rien à faire ! Rapportes-nous za ! Et mets-y zur ma note.
- Compris.

Le noble malheureusement pour lui n’avait pas pu passer commande lui-même, j’étais là pour boire alors nous allions boire.

- Qu’en penzez vous baron ? On est izi pour boire alors buvons quelque chose qui n’a pas le goût de la piquette ou autres boissons qui ont plus le goût de pisse qu’autre chose !

J’affichais un fier sourire, pour moi, un véritable homme se devait et se doit de boire les choses les plus corsées !

Le milicien avait l'air bien las... mais, en présence du noble, il retrouva un semblant d'énergie. Se redressant, il épousseta ses frusques et

commanda une tournée. Hector leva un sourcil en entendit l'homme zozoter. Il ne semblait pas en être, lui, à son premier verre...

Merde, moi qui voulait lui confier une enquête sérieuse... c'est bien ma veine !

Faisant contre mauvaise fortune bon cœur, le baron pris l'eau de vie gracieusement offerte et la goûta. Elle était, comme la première, bien

bonne mais extrêmement forte ! Heureusement, le passage de la première avait en quelque sorte anesthésié la gorge d'Hector et la seconde passa

comme du petit lait. Il put l'avaler sans tousser, sans se ridiculiser comme la première fois !

- Très bonne, cher milicien, très bonne !

Tout sourire, il tapota l'épaule de son interlocuteur et décida, avant que ce dernier ne soit complètement sec, de lui parler sans plus

attendre de son problème.

- Ecoutez, milicien... je... j'ai un gros problème : on a essayé de m'assassiner ; de m'empoisonner ! Z'auriez pas quelques notions de... d'investigation ? "D'enquêtage" ? Je ne sais vraiment pas qui ça peut-être...

Le baron commençait à sentir l'alcool lui monter à la tête. Par les Trois, attaquer l'alcool si tôt n'était vraiment pas une bonne idée ! Imbécilement, il finit son verre en attendant la réponse de l'homme d'arme, tout en faisant signe au barman de resservir la même chose.

Le baron commençait à me parler d’une affaire d’empoisonnement de laquelle il a été victime, il cherchait quelqu’un pour investiguer et j’étais totalement son homme, bien qu’ivre, j’allais résoudre cette affaire ! Tel en était mon devoir !

Le barman vint servir de nouveau des verres, le baron venait de boire le sien cul sec et hors de question qu’il ait de l’avance sur moi ! Sans plus attendre, je buvais mon verre d’une traite tirant une grimace, réceptionnant mon nouveau verre dans le plateau du serveur.

Le baron menait son verre plein à sa bouche soudain, dans mon ivresse je fus épris d’une idée brillante. Je me jetais sur son verre, l’agrippant de toutes mes forces, beuglant tel un ivrogne.

- Attenchion baron ! Vous pourriez z’être encore empoichonné ! Laizé-moi goûter pour voir !

Commençant à son tour par être dévorer par l’alcool, le baron écarquillait les yeux et me laissait goûter à son verre. Je faisais quelques mimiques avec mes lèvres, dégustant le verre.

Hector de Sombrebois, prit d’impatience m’arracha le verre, me demandant quel goût ça avait. Lorsque j’avalais ma gorgée, j’ouvris grand les yeux, provoquant une panique au fond d’Hector, croyant qu’il était de nouveau empoisonné jusqu’au que j’explose de rire, pleurant à chaudes larmes.

- BWAHAHAHAHAH ! Baron ! Vous auriez vu votre tête ! Non, che trouve que ché très bon, manque peut-être encore un peu d’alcooche. En tout cas, ne vous z’en faîtes pas ! Je mènerai rien que pour vous mon enquêtenement… mon enquêtement… mon enquêtament ?... Roh zaprizti de zaucisse ! Ch’ai perdu mon mot. En tout cas Baron, je vous recommande de rester avec moi, pour déchà, avoir des infos… et pour que l’on puisse un peu boire ensemble, un enquêtage ce n’est pas des plus marrant. Qu’en dîtes-vous ?

J’arquais un sourcil en attendant la réponse du Baron, retenant un gros rots en fermant ma bouche et gonflant mes joues.

- Décholé !

La blague du zélé milicien était de mauvais goût mais le baron, dans son état, ne put s'empêcher de rire à son tour.

- Vous m'avez eu, coquin !

Et il but ce que ce brave Quentin lui avait laissé.

- Hips ! Pas si 'poisonné qu'ça, hein !? Hé hé hé.

Il répondit ensuite à la question sérieuse du milicien.

- Oui, oui, pas de souci, j'reste avec vous... chuis la pour ça après tout !

Il regarda autour d'eux. Les gens étaient flous, ils regardaient partout, dans le bar, sur les tables, dans les verres, et même, pour les plus courageux d'entre eux, dans les yeux du baron.

- Mais alors, par où, par quoi commencer ? J'sais vraiment pas qui pourrait m'en vouloir, j'suis gentil... j'suis apprécié par tout l'monde ! Tout l'monde m'aime hein ?!

Il descendit de son tabouret, prit le milicien dans ses bras et le serra un peu fort.

- Qui voudrait m'tuer, hein ?! QUI ?!!

Lorsqu'il le desserra, le tabouret du milicien vacilla... et les clients du bar retenaient leur souffle !