Vous recherchez un domestique, non? ( Pv Victor )

Mais qu'est-ce que ça fait maintenant
Puisque les anges et les colombes
Se sont enfuis avec le vent

Les nouvelles allaient vite dans les bas-quartiers. Il suffisait qu'une info se retrouve à l’oreille d'une femme à la parole un peu trop facile, pour l'information en question se répande comme des petits pains. L'annonce avait paru dans un premier temps sur un panneau d'affichage crasseux. J'étais venue comme à mon habitude regarder ce que les gens affichaient comme informations. La plupart du temps, c'était des annonces importantes de la milice, ou bien des avis de recherche parfois. Il arrivait même quelques fois ou les villageois offraient de petites récompenses contre quelques menus services. Mais cette fois-ci, c'était d'un tout autre genre. Un petit monde affluait depuis l'aube devant le papier d'une élégance rare. Il avait été écrit finement et cacheter pour prouver la véracité de ces écrits. Un noble du nom de Victor de Rougelac recherchait actuellement des domestiques pour travailler pour lui. Quelle aubaine ! Moi qui cherche à me sortir de ce trou à rat, c'est peut-être ma seule opportunité d'aspirer à mieux ! Je souris, heureuse à l'idée de partir d'ici. Mais il s'effaça assez rapidement. Nombreux étaient les postulants, j'entends certaines personnes crier haut et fort qu'ils auraient la place, tandis que d'autres se bousculent pour voir d’où provenait tout ce raffut. Je soupire, approchant du mieux que je pouvais du panneau pour mémoriser l'adresse du noble.

Une fois chose faite, je ne m'attarde pas sur les lieux, l'odeur nauséabonde de l'alcool et de la pisse me donne des hauts le coeur. Je rentre à l'auberge, me changeant en prenant la robe la plus jolie que j'avais. Bon, celle-là a un décolleté un peu plongeant, mais assez chaste quand même. Je tapote les bas de ma tenue afin de faire tomber la poussière, avant d'ajouter un collier de perles qui cache ma cicatrice. Manquerait plus que le noble l'aperçoit et soit définitivement dégoûté de ma personne. Ravie du résultat, je quitte la pièce et sort en donnant à la matrone une quelconque excuse avant de prendre la route pour le domaine du noble.

La route me prit un long moment, forte heureusement pour moi, j'avais pris avec moi une pomme et une miche de pain, que j’engloutissais en chemin. Une fois devant la bâtisse, je m'avance vers la porte et utilise le loquet pour frapper lourdement à la porte. Une femme menue apparut, n'ouvrant la porte de sorte que je n'aperçois qu'une partie de son visage. J'attendis qu'elle prenne la parole...

© By Halloween sur Never-Utopia

- Par les Trois !!!!!! Je vais arraché les yeux à l'imbécile qui a placardé ses annonces! En par dessus le marché, dans les Bas Quartiers ! Guenievre, envoyez mes hommes de mains arracher ces écrits ! Je n'ai pas ENVI de voir défiler toute la misère du monde devant mon Manoir!!! fini par déclarer le sang bleu clôturant son mouvement t d'humeur en frappant du point sur la table.

La jeune femme menue s'inclina avant de prendre congé et passer les consignes aux sbirs du Comte de Rougelac. Il fallait dire que ce dernier était particulièrement énervé depuis ce matin. Certe, cherchait-il de la main d'oeuvre mais pas en usant d'une telle démarche. Y avait il eu un va et vient incessant de bouseux devant sa porte et à ce rythme les mouches allaient occuper son Manoir si l'odeur de ces badauds incrustait la pierre de sà demeure ou de ses jardins.

Le mondain avait divulgué cette nécessité de recruter du personnel mais attendait plutôt qu'une connaissance ne lui donne un bon parti, comme l'on dirait de nos jour, un bon profil avec un curriculum vitae impeccable, bref une carte de visite digne de ses attentes. Depuis ce matin, les crasseux et les difformes gens de la petite société avait donc défilé, presque à chaque fois chassé par le service d'ordre. Victor avait fuit pour se reclure dans son bureau qui jouissait d'une vue imprenable sur l'entrée de sa propriété.

La domestique venait à peine de passer les consignes aux gardes du Comte qu'elle se retourna, une fois n'était pas coutume vers l'entrée principale dont la porte venait à niveau d'etre harcelé par une main humaine. Sans grande conviction la femme menue s'y rendit, entre ouvrant légèrement la porte, laissant dépasser une partie de son visage. Fronça-t-elle des sourcils avant d'observer la jeune blonde qui semblait drapée d'une tenue un peu plus agréable à la vue que les précédents visiteur. Notant qu'elle portait un collier et qu'elle semblait se tenir au point d'attendre avant de prendre la parole, Genièvre prononca quelque mots, assez sèchement.

- Vous êtes? Vous voulez quoi? Si c'est pour le travail... y'a erreur, Monsieur le Comte n'à rien annoncé officiellement, surtout pas au Goulot ou dans d'autres quartiers mal famé! Si c'est ça, passez votre chemin, le Comte cherche de toute facon quelqu'un de professionnel avec un certain "qualité" ...

Quelle charmant acceuil non? Pourtant, Genièvre ne referma séance tenante la porte, laissait-elle le bénéfice du doute et peut être une opportunité à cette demoiselle de tenter sa chance, mais fallait il que Rose offre une prestation impeccable et surtout convainquante pour que la servante du Manoir ouvre plus largement les portes. La balle était dans le camp de la blonde, devait elle saisir cette chance qui peut être ne se reproduirait de si tôt.

Mais qu'est-ce que ça fait maintenant
Puisque les anges et les colombes
Se sont enfuis avec le vent

Charmant accueil... Nan, mais franchement, c'est quoi ce délire ? Ils ont posté une annonce, c'est qu'ils cherchent quelqu'un non ? Et voilà que je me fais rembarrer comme une mendiante, une moins-que-rien? Fermant les poings, les dents serrées, j'observe sans un mot la femme menue me dire qu'ils recherchent quelqu'un de « qualité ». Elle entend quoi par là ? Que je suis trop miséreuse, c'est ça ? Que les gens des bas-quartiers ne peuvent pas offrir des prestations professionnelles ? Ils vivent dans quel monde les riches ? Pas dans le même que nous visiblement. Je sens la colère montée, comme un volcan prêt à imploser. Mais je sais que si je m'acharne sur la servante, qui d'ailleurs n'y est pour rien, je leur donnerais une raison de penser qu'ils ont raison. Je n'allais pas leur donner ce plaisir. C'est ainsi que je lui donnai mon plus beau sourire, celui que je fais devant des clients importants de l'auberge. Je racle ma gorge avant de lui donner une réponse claire et concise :

« Et bien je suis certaines d'être la personne que Monsieur le Comte recherche. J'ai toutes les compétences qu'il faut pour mener à bien les tâches qui me seront demandées. »

J'ai employé des mots professionnels, afin qu'elle se rende bien compte que ce n'est pas parce que je viens des quartiers les plus malfamés que je ne peux pas employer un bon vocabulaire. Toujours avec un sourire, j'ajoute d'une voix un peu plus dure :

« Et si monsieur le comte ne sait pas le voir, j'irais offrir mes services à un noble, qui verra la véritable valeur que je possède. »

Sur ce, je croise les bras, faisant en sorte de bien regarder dans les yeux la servante qui m'observe silencieusement. Peut-être, se demande-t-elle de quelle manière elle va pouvoir me foutre à la porte, ou bien de quelle façon elle pourrait m'humilier peut-être. Ce qui est certain, c'est que je ne compte pas abandonner aussi vite.

© By Halloween sur Never-Utopia

La blonde aux yeux bleu semblait déterminé à obtenir un entretien d'embauche et la servante face à elle semblait indécise suite à son intervention. Il est vrai qu'elle possédait belle allure dans sa robe et que sa silhouette ne manquerait pas de se fondre sans mal dans l'environnement, le cadre du Manoir. Pourtant, le Comte avait été clair, alors que faire?

La domestique de Rougelac resta quelques secondes sans mots dire avant de se mordre la lèvre inférieure puis ouvrir plus largement la porte d'entrée. Venait elle de prendre une délicate décision qu'elle espérait ne pas regretter.

- Veuillez entrer et attendre sur le canapé dans le hall, je vais voir si mon maître daigne vous porter intérêt.

S'inclina t elle brièvement avant de remonter jusqu'au bureau du Comte et lui exposer la présence de Rose. Au bout de quelques minutes d'échanges houleux, semblait elle avoir convaincu Victor d'offrir audience à l'inconnue. Elle descendit de l'escalier en compagnie du mondain quelque peu curieux mais montrant aussi un certain agacement d'avoir été contraint de laisser de cotés certaines paperasse liées à ses affaires.

- Vous pouvez disposez.

Dit il a sa frêle servante avant de poser son attention sur la charmante inconnue à la crinière épie de blé. S'avança-t-il dans une démarche toujours pleine de prestance et de grâce dans une tenue grenat surélevé d'un pourpoing juste au corps. Levant le menton, joignant les mains dans son dos, se positionna-t-il face à la jeune femme dont il ignorait tout pour le moment.

- Madame. Y-a-t-il eu erreur quand au mode de diffusion de ma requête. Pourtant, vais-je vous donner l'occasion de me prouver que je puis m'etre tromper et que les bas quartiers regorge d'une main d'oeuvre de qualité.

Si pour le moment, il n'avait aucune certitude sur les aptitudes de la blonde à servir dans la Bonne société, avait elle pour elle une qualité non négligeable : une bonne présentation physique. Et si le charme naturel ne faisait pas tout, y contribuait-il en parti. Mais pour l'heure, était il temps de voir et analyser la réaction de cette parfaite inconnue et nul doute que chaque minute passé dans le Manoir serait une suite de tests pour mesurer le professionnalisme de la candidate au poste.