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 Souvenirs d'une vie passée [Grayle]

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MessageSujet: Souvenirs d'une vie passée [Grayle]   Souvenirs d'une vie passée [Grayle] EmptyDim 6 Aoû 2017 - 10:11
3 novembre 1165


La beauté de l’hiver, envahissant Marbrume, enivrait la jeune femme assise à sa fenêtre. Le ciel, bas, plombait le paysage. Le dernier jour semblait être arrivé. Iris sourit à cette pensée, avant de se désintéresser du tableau peint devant elle. Quelqu’un toquait à la porte avec énergie. Malgré les nuages gris, voir noir à certains endroits, elle savait que la nuit n’était pas encore là. Du moins, le dernier repas avant de commencer le travail n’avait pas été encore pris.

« Entrez. » Dit-elle d’une voix dont l’espoir s’était évadé, tel un cheval sauvage enfermé par la civilisation.

Les bruits cessèrent. La pièce plongea dans un silence morne. Son visage se couvrit d’un voile de tristesse. Depuis quelques jours déjà, Ethaïs ne profitait plus de la vie de la demeure. Lassée par les manèges incessants de l’endroit, elle déprimait dans la seule pièce qui lui offrait l’intimité souhaitée, sa chambre.

A vrai dire, ceci avait commencé avec le départ de son amie, sa chère et tendre Héloïse. Elle l’avait apprécié comme une sœur, une confidente, et une amante certains soirs où les clients l’avaient longuement désiré. Par ailleurs, la catin n’avait jamais compris sa fuite précoce. Un matin, elle était introuvable, sa pièce rangée et nettoyée. Ces vêtements et bijoux s’étaient volatilisés comme par enchantement. Malheureusement, dans les maisons closes, cela arrivait bien plus que les clients ne l’imaginaient. Parfois une promesse d’une meilleure vie les poussait à quitter cet endroit aux mœurs douteuses. Pour d’autres, l’exaspérance des lieux et des exigences.

L’obscurité fut à nouveau briser en mille éclats par le martèlement des talons subi par le parquet de l’étage. Un remue-ménage ne signifiant qu’une chose : le début de la soirée et l’arrivée des clients. Pourtant, personne ne l’avait convié à la collation de l’après-midi. Personne n’avait pris la peine de se soucier de son moral. Pourquoi ? Peut-être à cause de son attitude détestable de ces dernières semaines.

La mélancolie l’envahissait tandis qu’elle s’approchait à nouveau de sa fenêtre, grande ouverte, où le froid s’engouffrait sans se faire prier. L’âtre, éteint, n’offrait aucune chaleur réconfortante. Une forte odeur s’en échappait, celle des bûches carbonisées. Assise sur le rebord en bois de l’ouverture, elle huma l’air, la brise caressant sa peau de marbre. Elle était frigorifiée et la mort la guettait si elle se décidait à rester ainsi toute la nuit.

Sans crier garde, la porte de son intimité fut ouverte. Le courant d’air claqua la porte violemment. Iris sursauta et se cogna contre le montant de la fenêtre. Une plainte douloureuse sortit de sa bouche. D’un geste instinctif, elle se passa une main et frotta énergiquement. La douleur s’estompa tandis qu’elle quitta son perchoir et ferma les deux battants qui composaient la fenêtre de sa chambre.

*
**

Au rez-de-chaussée, les cris, les discussions fusaient de toute part. Depuis quelques semaines déjà, la maison se dotait d’un tout autre type de clientèle, plus riche, plus discrète, trouvant ici l’intimité qu’ils recherchaient. Personne ne les reconnaissait en ces endroits insalubres. C’était là toute la beauté du bordel du Plat du Jour, offrir les services des plus belles femmes dans un lieu incongru. Fenrir, le tenancier, en avait eu l’idée. Iris ne l’avait qu’applaudit pour cela.

Triste de rater le spectacle, mais n’ayant aucune envie d’y participer, la catin s’avança sur le balcon dont l’escalier menait au hall d’entrée. Satine attendait avec impatience l’arrivée de nouveaux clients. L’âge avait rendu son visage moins enfantin, ses rondeurs moins appréciées des clients lui avaient permis de s’élever au rang de gouvernante de la demeure. Une opportunité qu’Iris aurait souhaité saisir. Elle commençait à désespérer de quitter un jour cet endroit. Désespérer de trouver un homme pour l’épouser et lui assurer une vie plus heureuse. Une vie comme effleurée chez le Comte.

« Bien le bonsoir. » Lança Satine au nouvel arrivant.

L’espace d’un instant la discussion capta la curiosité d’Iris. La gouvernante n’employait ce genre de bienvenue qu’aux nouvelles têtes. Elle fronça les sourcils. De sa position, elle était visible. Ses cheveux en bataille, son corps à moitié nue couvert d’un châle et d’une légère chemise de nuit, Ethaïs n’était pas présentable. Néanmoins, elle n’arrivait à quitter des yeux la porte d’entrée. Par ailleurs, elle crut reconnaître la voix répondant à Satine… Était-ce son esprit qui lui jouait encore un tour ?
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