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 Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris"

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Julius HaberChevalier itinérant
Julius Haber



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MessageSujet: Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris"   Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris" EmptyLun 21 Aoû 2017 - 4:06
Je rentrerais plus tard ce soir.

Certaines personnes courent dans un sens, les yeux écarquillés et les bras en avant, cherchant à nager par dessus la foule s'il le pouvaient. D'autres, plus courageuses, courent vers le cœur de la fuite. Défiant tout les codes et les lois, s'avançant vers le danger comme dans une pulsion suicidaire. Eux sont armés d'épées, de lances, et d'armures.

"Allez les gars on se magne! Tous en rang! Aujourd'hui est un grand jour pout les Trois!"

"Bougez-vous bande de trou du cul! Faut y aller!"


"Plus vite, plus vite plus vite! Vous avez entendu le chef, on se magne!"


Ces Miliciens, gardiens de la sécurité et de l’ordre. Il ne sont pas tous équipés pareils. Certains sont équipés de lances, d'autre d'arcs, encore d'autre d'épées, et même certains de haches. Le moment leur semble mal convenu. Un soldat est encore en frusques de nuit sous ses plaques d'armures, il manque les chaussures à un autre, et un troisième n'a son armure attachée qu'avec une sangle sur deux. Ils font preuve de courage. La foule s'écarte pour les laisser passer. Ils crient, hurlent. Et peinent à maintenir le rang tandis qu'ils courent vers l'entrée de la ville.

Parmi les gens qui courent à contresens, on peut aussi noter un prêtre joufflu, cerné et blanc, sûrement tiré de son sommeil de manière abrupte. Il soulève sa robe de nuit violette avec ma main droite, encore un peu gauche et endormie par le sommeil, l'autre main étant prise par un sceptre étrange. Il marche à côté de ses chaussons, et buffle comme un bœuf. Quand on s'en rapproche, on peut l'entendre souffler "Par les Trois! Par les Trois!" à rythme régulier.

Derrière lui suit un bûcheron, en veste de lin. La barbe en bataille et les cheveux encore enveloppés dans un lin jauni et auréolé. Il porte sous ses bras entaillés par sa journée de travail. Il porte péniblement sous son bras des gros rondins de bois encore humides, fraîchement coupés. Il en fait tomber quelques-un au passage, ralentissant la fuite des gens qui courent. Et porte dans sa main une torche toute neuve. Son teint est blafard, ses yeux cernés et sa moue désemparée. Il doit sûrement savoir que ce soir il ne va pas couper du bois, mais l’utiliser pour brûler des choses.

À l’autre coin de rue, un homme court. Petit, trapu et musclé, même s’il peine à faire des efforts à cause de ses muscles froids du repos. Il court penché en avant, le crâne rasé faisant face au vent. Sa sacoche de guérisseur n’étant même pas fermé dans la précipitation. Il s’arrête fréquemment pour ramasser une bourse d’herbe qu’il fait tomber au cours de sa course. S’il prend du retard sur son travail, c’est la quantité d’efforts à fournir de la part du bûcheron et du prêtre qui va en être accrue.

Un gamin pleure à un croisement, les mains plaquées sur le visage. Son foulard blanc sur la tête penchée au dessus du sol. Des larmes coulent et s’abattent sur le pavé, faisant sonner un tintement cristallin, sec et frappant. Sa peluche tombe au sol. Le lapin est maintenant tâché de sang. Plus loin dans la foule, une femme hurle avec un bras tendu vers l’arrière. Elle se fait emmener par le flot, mais essaie de nager à contre courant. Elle crie un nom, mais le petit garçon ne semble pas l’entendre.

Moi ? Je cours à travers tout ce beau monde.

Je n’ai pas eu le temps de m’endormir que les casernes s’étaient déjà ouvertes et les soldats de vert en sortaient déjà. Je sens mes muscles vrombir et se contracter partout dans mon corps, se préparant au combat. Mes articulations frottent, et mes mains se contractent à intervalles régulier afin de regagner en sensibilité et ne pas me faire défaut lors du combat à venir. Mes pas résonne sur le pavé mouillé de la dernière pluie et des nouveaux morts. Je remonte la foule à vitesse grand V. Mes grandes mains encore engourdies de la précipitation poussent des gens, les remuent et parfois les font tomber. On m’insulte au passage, mais je n’écoute pas les rageux. Mon sang pulse dans mes veines, et parcours mon corps tellement rapidement que je commence à avoir chaud. J’ai l’impression que des millions de tambours battent dans mon corps. Des tambours de guerre.

J’arrive à destination.

"-Allez les gars ! Aujourd’hui est un grand jour ! Tous en marche !"

« Putain mais chef vous avez vu ces bestioles ? C’est de la folie merde ! »


« J’ai toujours su que j’aurais dû rester à la ferme avec maman au lieu d... »


« Vos gueules ! TOUS EN RANG, CHARGEZ ! »

« J’ai peur »


Je m’arrête et me pose. Je prend une grande inspiration et dégaine mes armes laborieusement. Je fais rouler mes yeux sous mes paupières afin de les éveiller. Grâce au casque, je ne vois le terrain qu’à travers une paille, mais je détecte et ressens chaque mouvement du terrain. Je me prépare à me battre avec mes mais, mes pieds, mes yeux, mes oreilles, et ma foi. Mon sang tape sur chaque centimètre carré de mes veines. Et je sens la tension et la pression de mon corps s’exercer dans chaque articulation de mon corps. Mon souffle ralentit. Les battements de mon cœur aussi. Je ferme les yeux encore une fois. Mes mains crispées électrifient mon cerveau d’afflux nerveux comme quoi elles sont prêtes. Je suis prêt.

"Chef, c’est qui ce trou du cul en cuirasse qui vient jouer au péon ?"


"Oh la vache, c’est moi ou il va rentrer dans la barricade s’il s’arrête pas ?"


"Putain mais vous pouvez pas vous taire trente secondes ? HEY VOUS LÀ-BAS, ARRÊTEZ VOUS ET RESTEZ EN ARRIÈRE COMME TOUS LES CIVILS !"

"Il court vite quand même pour quelqu’un qui doit s’arrêter."


"Il va pas s’arrêter."


Je vois l’amas de bois et de caisses défiler sous mes pieds, puis ma botte arriver sur le sol rouge et imbibé. J’analyse la situation.

Trois Hérétiques sont disposés devant moi. Je fais tourner Étoile du matin au dessus de ma tête et profite que l’Hérétique directement devant moi essaie de se jeter sur ma personne pour l’accueillir avec le coup. Les boulets s’écrasent dans son sternum, faisant ressortir des côtes en miettes et l’envoyant sur le dos à quelques mètre derrière moi, dans la barricade de bois qui menace de s’ébranler par l’impact. Mais à peine que l’un se débat, un second me saute par dessus. J’utilise alors le sang imbibant le pavé pour effectuer tant bien que mal une glissade et donner un coup de bouclier sur le flanc du second Hérétique. Il passe par dessus la barrière, mais quelque chose m’interpelle plus que de le voir passer à travers les caisses pour s’infiltrer dans les rangs des miliciens pour faire un carnage. Un soldat à la lance, à terre. Il tient son bout de bois horizontalement, un Hérétique l’a coincé dans la bouche, et il tend ses griffe pour essayer de toucher le péon qui semble suer toute l’eau de son corps. Il ne m’en faut pas plus. Je cours et propulse mon talon comme je peux dans les côtes de l’Hérétique qui part valser au loin. J’allais le taper, mais un milicien s’approche et lui plante sa lance, de manière un peu gauche mais pleine de courage, dans le ventre.

Je m’arrête, un petit instant de pause.

"Oh putain… Mon dieu... "


"Merde ! Heureusement qu’il était là. Bon… merde… ALLEZ BANDE DE TROU DU CUL , LA VICTOIRE EST PROCHE, PAS DE QUARTIERS !"

"MAMAN MES JAMBES, J’AI PERDU MES JAMBES ! POURQUOI ELLES SONT À TROIS MÈTRES DE MOI ! J’AI MAAAL PUTAIN"


"MERDE, ON SE FAIT BOUFFER ! PUTAIN RETRAITE LES GARS, RETRAITE ET VITE !"

"Maman… j’ai planté… une pique… dans quelqu’un… qu’étais vivant. Mon dieu qu’ai-je fait..."


Le troisième Hérétique est finalement abattu d’une flèche dans la nuque, de la part d’un archer ayant perdu un bras et tiré avec les dents de manière désespérée. Le bûcheron prépare un feu de camp. Le guérisseur n’a bientôt plus de bandage et le prêtre récite avec application ses prières. Les portes sont fermées, mais à quel prix.
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MessageSujet: Re: Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris"   Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris" EmptySam 16 Sep 2017 - 10:33
2 Novembre 1165

La bise s’était levée. Elle s’engouffrait dans chaque rue et ruelle. Elle glaçait sur son passage femme et enfant, n’épargnant personne, ni même le chien errant. Iris raffermit sa prise sur sa cape. Ses mains gelées, étaient bleuâtres. Ses lèvres, de la même couleur, étaient engourdies. Elle peinait à faire les quelques pas qui la séparait de la caserne.

Hier soir, George lui avait donné rendez-vous dans ses appartements. Au début, elle avait été très retissante. Quiconque la croisait savait de quel milieu cette demoiselle venait ou quel métier elle exerçait. « Comment peux-tu mettre sa carrière en jeu ? » Se demandait-elle depuis la veille. « Il faut être borné, ou… » Elle stoppa ses réflexions. Non elle ne pouvait y penser pour l’instant. Ce sentiment n’était guère partagé. Certes, sa compagnie était appréciable, mais de là imaginer plus. Non impossible.

Elle secoua la tête pour s’enlever cette idée-ci. Elle songeait plutôt à la réaction de ses collègues. Allaient-ils le railler ? Ou au contraire la caserne était-elle déserte à cette heure de la journée ? A vrai dire, Iris ne s’était jamais approchée du côté-là des bas quartiers. Elle se cantonnait énormément au bordel, le Plat du Jour, ainsi qu’aux remparts situés à un kilomètre au nord de sa maison. Par habitude, elle se baladait sur Esplanade, surtout en fin de journée. Néanmoins, les nuits se passaient sur son lieu de travail. Depuis un an, les patrouilles s’étaient intensifiées pour arrêter les prostituées qui racolaient sur la voie publique. A plusieurs reprises, Ethaïs faillit être embarquée.

La caserne était haute. Grande. Imposante. Un frisson parcourut son dos. Elle n’osa toquer à la porte en bois, massif au vue de l’épaisseur et de la lourdeur. Enfin, elle se l’imaginait. Dans le froid, elle attendit quelques minutes, espérant que Georges se décide à venir. Néanmoins, aucune lumière ne sortait des fenêtres du bâtiment. « A-t-il oublié ? » Songea-t-elle, cachant son visage dans son capuchon lorsqu’un inconnu passa à ses côtés. Pour ne point se faire remarquer, la catin bougea de sa place et s’assit dans l’ombre d’un mur, contre la margelle d’un puit. Elle ne savait que faire et hésitait beaucoup. Rentrer au bordel et travailler pour gagner son pain ou rester et attendre un homme sans doute marier, mais qui lui avait promis une grosse somme d’argent en échange d’une nuit en dehors des murs du bordel.

Le froid avait paralysé ses pieds. « Une paire de botte en beau de mouton ne sera pas un luxe pour cette hiver… » Pensa-t-elle avant d’entendre un bruit au loin. Elle leva la tête pour essayer d’apercevoir l’origine du bouquant. Rien. La nuit, le noir avait enveloppé la ville dans un épais manteau, tout comme le froid. Elle s’adossa à la pierre fraiche et joua avec les perles de son bracelet.

« Allez les gars on se magne! Tous en rang! Aujourd'hui est un grand jour pour les Trois ! » Cria non loin de sa position un homme.

D’un bon, elle se redressa et était sur ses deux jambes encore flageolantes. D’un œil vif, elle scruta l’horizon. Des torches illuminaient au loin la sombre nuit. Les hommes sortirent de la caserne d’une traite, tous habillés et en armure, les armes à la main. Iris les poursuivit de loin. Elle ne cherchait à se faire remarquer et à éveiller les soupçons.

Sur les lieux, des femmes, enfants et hommes filaient leurs maisonnettes en terre broyée et pierre. Une marée humaine s’était installée dans la rue principale menant à la porte. Ethaïs n’en croyait pas ses yeux. Plusieurs courraient en sa direction, elle s’écarta, s’écrasant contre le mur de la caserne pour les laisser passer.

« M’dame partait vite, des Fangeux. » Dit l’un d’eux effrayé.

Néanmoins, Iris ne bougea pas d’un yota et attendit que la cohue humaine cesse pour s’avancer vers la porte et observait la scène de ses propres yeux. Elle manqua de trébucher sur un homme à terre, mort au vu de la flaque de sang qui gisait à ses pieds.

Devant ses yeux, un massacre sans nom était visible. Elle suffoqua et manqua de perdre conscience. Néanmoins, l’air frais qui vint fouetter son visage la réveilla.

« Qu’est-ce… » Articula-t-elle avec difficulté.

Des hommes étaient blessés. Des soldats comme des civils. Trois bêtes immondes jonchaient le sol de la même manière. Elle prit appui sur un arbre, manquant de défaillir quand elle vit George adossait à une baraque, surement sans vie. Une flèche fila non loin de sa position et se ficha dans une ombre monstrueuse. Ethaïs eut comme seul réflexe d’hurler. Etait-elle en plein cauchemar ?

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Julius HaberChevalier itinérant
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MessageSujet: Re: Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris"   Les doux pas de la Fange - Ethaïs Guire "Iris" EmptyDim 17 Sep 2017 - 20:05
Je m'affale sur un tonneau traînant ici. J'ai chaud et je suis fatigué.

Fatigué d'avoir dormi, fatigué de ne pas avoir dormi, fatigué d'avoir couru, fatigué d'avoir sauté, fatigué d'avoir tué. Je suis fatigué.

Je passe ma main sur mon avant bras endolori et meurtri. Mon tendon tire fort sur mon coude, si bien que j'ai du mal à bouger la main. Mon cœur bat toujours aussi fort et mes muscles se détendent difficilement après l'effort. Je me sens vide et flasque, telle une peau de bête qui pulse dans tout les sens avec un reliquat de circulation sanguine. La sueur coule sur mon front, formant des grosses gouttes roulant sur mon front. J'ai chaud dans mon casque, alors je l'enlève et me passe une main sur mon crâne chauve. L'acier chaud et poli irrite mon cuir chevelu et manque de me couper. Il me laisse des traces de peaux mortes blanchies. Je souffle un grand coup et inspire un grand coup. Il faut que je finisse ce que j'ai commencé.

Je me lève du tonneau, et rattache mes armes dans mon dos, ficelant les lanières en puisant dans mes dernières forces. Je remet mon heaume, je me sens étouffé, mais je continue d'avancer.

Je remercie le Maître de m'avoir donné de la force pour ce combat, et lui envoie de l'amour dans ma tête. Je suis absorbé dans mes pensées alors que je ramasser méthodiquement des pieds de cadavre par terre. Est-ce que le maître dors lui aussi? Ou alors il ne dort jamais, toujours éveillé par notre amour inconditionnel pour lui, et il nous anime de notre force incommensurable.

C'est ça, il doit être toujours là pour nous rendre l'amour qu'on lui donne.

Les corps que je traîne sont envoyés au feu après que le prêtre joufflu les ait bénis à la va-vite. Le bûcher crépite et libère une fumée noire et malodorante. Les gens s'en cachent le nez, moi j'oublie juste l'inconfort et continue de ramener d'autres cadavres au feu. Des barbus, des imberbes. Des grands, des petits. Des gros, des maigres. Des croyants, des sans fois. Tout type de personne est mélangé dans le feu de ce soir. Tout le monde s'éteint au même endroit, peut importe sa flamme.

Un dernier cadavre est adossé à un mur, vidé de son sang comme l'atteste sa peau blanche et son torse ouvert. Lorsque je le prend sur mon épaule, ses boyaux sortent de son abdomen par sa plaie. Je ramasse tout ce tas de gore et le rabat sur mon épaule. Plus rien ne m'étonne, seul le Maître mérite encore de le faire. Et puis j'ai l'habitude. Sur la lanière de son dossard est brodé un George avec du fil de lin blanc.

Je m'arrête dans mon voyage de croque mort, interrompu par un cri de femme au loin. Une blonde aux yeux verts, petite taille, penchée en deux, les deux fermés. Elle hurle après qu'une flèche perdue soit tirée par un soldat convulsant de folie. On essaie d'essuyer la bave du nouveau fou, et on l'empêche d'avaler sa langue avant qu'on essaie de s'excuser auprès de lui pour prochainement abréger ses souffrances. Une fois ceci fait, on va arracher la flèche du mur, toute économie est bonne à faire.

Enfin, la femme s'avance vers moi. Je la regarde fixement et en profite pour recaler le cadavre sur mes épaules. Les boyaux en tombent. Je les enroule donc avec mes mains pour les reposer sur leur propriétaire tandis que l'individu arrive.
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