Marbrume


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 Danser sur un tonneau qui branle

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Othon ZollernCoutilier
Othon Zollern



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MessageSujet: Danser sur un tonneau qui branle   Danser sur un tonneau qui branle EmptyLun 26 Nov 2018 - 15:34
« Venez vous en baguenauder à la Hanse avec nous autres, centenier, faites pas votre sucrée!
- J'ai affaire, céans! Où que vous en irez ?
- Au Bon Pavois, qu'on s'en ira, À la Limace salée, je sais pas.
- Ouais, comme d'habitude quoi.
- Alors peut-être au Hérisson, pis aux Braises-rouges ou à la Balsamine!
- Mais on finit toujours à la Balsamine.
- Mais c'est quoi le mal à ça ? Pis où c'est que vous allez ce soir, centenier ? On est plus assez bonne compagnie ?
- J'ai affaire, Ewald, baste! Et si myssègue s'y rend seul c'est aussi son affaire, tiens. »

Ainsi s'était séparé le centenier Zollern et ses ouailles, ces derniers prenant le chemin du port pour y dépenser leur solde bien mal acquise, quand notre héros s'en allait à l'Ouest, dans le Labour. C'était chose rare pour l'échalas de déserter la Hanse, lui qui en avait fait son lieu de villégiature favoris, au point d'être connu dans la plupart des troquets - et interdit de jeu dans la moitié. C'était d'autant plus rare de le voir préférer les venelles mal famées du Labour aux quais du port, mais comme il l'avait si bien exprimé, Othon avait ses raisons, et ses raisons n'étaient autre que ses affaires.

C'est que depuis son enquête sur 'l'affaire des bannis' de la Chope Sucrée, le centenier et ses ladres s'étaient établis dans l'ineffable 'Maison Zollern', après que ses propriétaires aient trouvé une fin précoce. La bâtisse était à l'origine de nombreuses spéculations, lesquelles supposaient de remonter la piste de marqués à travers la ville. Naturellement, en tant que bon milicien, Othon s'était jeté sur l'occasion pour s'accaparer la demeure, en faisant de facto la garçonnière de ses coutilliers, ce après quoi il avait laissé se tasser l'affaire.

Toutefois, bien qu'il n'ait aussitôt repris l'enquête, restée au point mort, notre héros s'était résolu à la garder dans un coin de sa tête, de manière à ce que si d'aventure, quelque nouveauté pointait son nez, il ne les dédaignât point. C'était aussi un savant moyen pour faire oublier la chose au bailli, qui avait déjà fort à faire.

Mais voila que quelques jours plus tôt, notre grand escogriffe, célébrant l'hiver à la Chope Sucrée, en face de la Maison Zollern, s'était de nouveau soucié de son enquête, lorsqu'il y avait aperçu une vieille connaissance. Assidu du port et de ses troquets depuis de longue années, l'échalas y avait noué quelque amitié, si tant est qu'on puisse nommer ça de la sorte, avec une saltimbanque, Pernelle... Peraude ? Perrine, peut-être. Bref, une drôlesse avec des jambes à se damner, mais hélas la propension à avoir les mains un peu leste. Après quelques écus mal dépensés pour amadouer la belle, puis trois tartes subséquentes en public, Othon s'était défait du projet de s'amouracher de la drôlesse. Il n'en avait pas moins continué à la voir en de nombreuse occasions, ce qui, poi plus poi moins, en faisait des accointances, sinon des 'vieilles branches'. Or, quelques mois plus tôt, celle-ci se volatilisait tout bonnement de la Hanse, ce à quoi, à titre de vieille branche, Othon n'avait manifesté qu'un intérêt bien moindre - c'était après tout Marbrume, des ladres qui disparaissaient et y apparaissaient chaque jour.

De la même manière, l'échalas s'apprêtait à réapparaître dans la vie de Perinne, alors qu'il pénétrait dans le Tonneau Branlant. L'homme s'était bien gardé de porter son tabard aux couleurs du Guet, et c'est sous le couvert de l'anonymat qu'il vint s'installer au devant d'une modeste estrade où giguaient quelques drôlesses, par moment entrecoupées de jongleurs. C'était rare de voir encore du saltimbanque, de par les temps qui courraient, adonc la gueusaille était ébaudie, et à son corps défendant, Othon se prit lui aussi au jeu. Dès lors qu'il reconnut Perinne au sein de la troupe, il entreprit alors d'en attirer l'attention, sans trop faire étal, espérant que cela suffirait pour que la drôlesse vint le rejoindre une fois le spectacle terminé.

D'ici là, il s'enfilerait un coup, un petit. Deux, d'accord. Même un troisième. Non. Non! Bon...

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HermineSaltimbanque
Hermine



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MessageSujet: Re: Danser sur un tonneau qui branle   Danser sur un tonneau qui branle EmptyLun 3 Déc 2018 - 15:36
C’était Abel qui avait insisté pour reprendre les spectacles. Il se sentait rouillé, l’activité lui manquait et il voulait faire quelque chose de concret pour nourrir les anciens. Hermine faisait son blé en chapardant presque tous les jours, mais si ses frères pouvaient participer au salaire de la troupe, ils en seraient plus que ravis. Décision avait été prise de refaire quelques spectacles dans les tavernes et auberges qui leur avaient déjà ouvert leurs portes. Il ne fallait pas viser trop haut, leurs activités ne s’étendraient jamais jusqu’à Bourg-Levant, ils avaient trop de crasse sous les ongles pour ça. Mais si on leur donnait quelques petites pièces pour leurs cabrioles dans les établissements du Labourg, ça serait déjà une aubaine. Et ils pourraient passer la journée au chaud, à s’étirer un peu les muscles, ce qui était une excellente chose pour eux.
Le trio ne se produisait pas en tenues de scène, préférant garder tout ce qu’il leur restait d’objets de valeur bien à l’abri dans leurs caches, et se contentait de vêtements à peine moins rapiécés et moins ternes que les autres, pourvu qu’ils soient assez amples et pratiques pour bouger.

Les deux musiciens aux instruments fatigués qui occupaient un coin de la salle du Tonneau Branlant parvenaient à jouer assez fort pour couvrir le brouhaha ambiant et permettaient aux danseuses volontaires de venir faire quelques ronds de jambes sur la petite estrade et aux acrobates de faire leurs saltos en rythme. Hermine était d’ailleurs en parfait équilibre, debout sur les épaules d’Herett, lorsqu’elle remarqua du coin de l’oeil un spectateur qui lui était familier. Allons bon, que venait faire ce guguss dans ce recoin de la ville ?
Pas bien méchant, Othon était un des rares miliciens qui ne donnait pas d’allergie à la jeune femme au premier regard. Sans doute parce qu’il était un peu filou sur les bords et qu’il s’était montré assez peu regardant sur ses petits torts à elle… Il n’en restait pas moins un milicien et leur dernière rencontre remontait aux beaux jours, lorsqu’il était encore possible de danser dehors toute la journée pour le plaisir de passants sans craindre de se geler les orteils. Bien sûr, Hermine avait regagné ses pénates lorsque l’automne s’était annoncé et elle n’avait pas jugé utile d’en informer tous les habitants du port, se contentant de plier bagage pour repartir comme elle était venue. Par là même, la réapparition du ladre dans ses environs proches avait de quoi l’étonner, voire la rendre méfiante, puisqu’elle n’avait pas le souvenir de lui avoir laissé de consignes pour permettre de la retrouver.

Après quelques pirouettes de plus, elle salua en même temps que ses frères et récupéra même une petite pièce lancée à leur attention puis elle quitta le giron de ses aînés pour se perdre dans la foule. Ils n’auraient qu’à faire la suite de leur spectacle sans elle si elle ne revenait pas assez vite. En quelques enjambées elle traversa la masse compacte des habitués attablés avec leur consommation et se fit une petite place à côté d’Othon, ce petit air insolent qui lui allait si bien accroché aux lèvres.

Alors quoi, tu me suis à la trace ? Me fais pas croire que je t’ai manqué, j’ai laissé ma naïveté chez moi aujourd’hui, le taquina-t-elle avec entrain.

Inutile de se montrer agressive ou désagréable, ils pouvaient bien discuter normalement. Le bonhomme n’arborait pas les couleurs de la milice ce soir, sans doute son service était-il terminé à cette heure. C’était donc une causerie tout à fait non officielle, comme l’était d’ailleurs leur étrange camaraderie puisqu’il n’était pas bon pour un sergent de trop frayer avec la racaille gitane. Officiellement.
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