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 [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]

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Lyanna DesrosesVoleuse
Lyanna Desroses



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MessageSujet: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyLun 31 Déc 2018 - 15:48
Comme toujours, tout avait commencé dans une petite taverne du port, à la tombée de la nuit.
Lyanna, dissimulée sous une cape de voyage, capuchon relevé, visage couvert d'un foulard jusqu'au dessous de ses yeux, attendait patiemment qu'un client se présente à sa table, tout en sirotant une bière fraîche qu'on lui avait servi le tavernier. Les affaires avaient récemment reprises, plus intéressantes et payantes que jamais. Mais gourmande comme elle était, Lyanna n'avait pu résister à la tentation d'un nouveau contrat, bien entendu bien camouflée sous le nom de Rubis, voleuse et espionne dont la renommée avait dépassée toutes ses espérances. La soirée s'annonçait calme pourtant. Les clients étaient peu nombreux et tout occupés à entretenir leur alcoolisme sans lui accordé plus d'un regard suspicieux, en vue de sa tenue quelque peu louche. Qu'importait l'allure, ce qui comptait aux yeux de Lyanna était d'entretenir son identité secrète. Sans quoi, elle serait bientôt la nouvelle tête d'affiche des avis de recherches, mentionnant récompense contre capture, morte ou vive. Ce n'était pas réellement le genre de pub qu'elle souhaitait se faire...
La jeune femme commençait à se faire une raison ; elle n'aurait sans doute pas de nouvelles rentrées d'argent ce soir ; et bue à cadence plus rapide sa bière, pressée de rentrée dans son nid miteux sous les toits. Mais un homme entra dans la taverne, balaya du regard la salle, et sans hésitation vint s'asseoir face à elle. Lyanna sourit. Bien sûr, son interlocuteur n'en sut rien, car à part ses beaux yeux bleus, rien de son visage n'était visible sous son camouflage de fortune. Elle ne dit rien, ne bougea pas d'un pouce, attendant que l'homme se décide. Il lui adressa un sourire sympathique et ne perdit pas de temps en présentation.


- Je suppose que vous êtes Rubis. Je n'irais pas par quatre chemins. Je requière vos services. Moyennant finances, bien sûr...

Il posa en toute légèreté une bourse grassouillette devant elle. D'une main, elle en évalua la contenu. Pour sûr, il y avait une belle somme à l'intérieur. Plus que la plus part des contrats ne requéraient, et bien plus que la plus part des commanditaires étaient en mesure de verser. Devant son regard étonné, l'homme eut un petit rire, et reprit précipitamment.

- Il s'agit d'un acompte. Je viens de la part d'une autre personne. Mon maître est quelqu'un de haut placé, qui préfère préserver son intimité, pour le moment.

- Je comprends... Arrivez en au fait.

L'homme eut un nouveau rire.

- Vous ne perdez pas de temps en bavardage vous, hein? Tant mieux. La discrétion est préférable pour cette mission... Mon maître souhaite s'emparer d'un objet bien particulier... Il s'agit d'un peigne. Pas n'importe lequel, hein ! C'est un peigne en or, serti de pierres précieuses. Il a une grande valeur. Vous le trouverez dans la chambre du Comte de Rougelac, dans son manoir, dans le quartier noble. Vous vous en sentez capable?

Lyanna prit le temps d'assimiler toutes les informations qu'on venait de lui donner en buvant quelques gorgées de plus de sa bière. Sans doute avait elle prit la grosse tête, parce que la mission semblait périlleuse au vue de la réputation du domaine ciblé, en tout cas elle accepta la mission.
Ils restèrent encore quelques minutes attablées, durant lesquelles il lui divulgua quelques informations : plan du manoir, disposition des gardes et des domestiques, routine des habitants de la résidence...



La nuit même, la voleuse se pointa donc devant la raffiné maison de Rougelac. A couvert, Lyanna observa la ronde des domestiques et gardes du comte. L'envoyé du mystérieux commanditaire n'avait pas menti. Il y avait lieu de lui faire confiance, en vu des informations confirmées. D'après ses dires, le comte devait être entrain de soupé à présent, ou entrain de s'occuper de ses courriers. Quoi qu'il en soit, sa chambre à couchée devait être inoccupée.
Avec milles précautions, Lyanna s’introduisit dans les jardins du manoir. Prenant soin de ne pas être repérée, elle entreprit son escalade, à même le mur, silencieuse et agile comme un chat. Ce n'était pas chose aisée, heureusement, l'habitude et l'expérience permirent à Lyanna d'atteindre le deuxième étage sans encombre. Elle longea la parois du mur, les pieds sur un petit rebord décoratif. Il aurait suffit aux gardes de levé la tête pour la voir faire son petit manège. Mais Lyanna était discrète, rapide et précise, et c'est toujours sans rencontre infortunée qu'elle atteignit le balcon de la résidence. Elle jeta un oeil par les carreaux. A prioris, personne à l'horizon. C'était parfait. Elle sortit son crochet qu'elle s'était improvisée au préalable et crocheta la serrure de la porte. Celle-ci céda et pivota avec un léger grincement. Après quoi, se faisant plus petite qu'une souris, elle entra dans la luxueuse demeure de Rougelac.
On pouvait vraiment parler du jour et de la nuit. Elle qui venait d'un quartier pauvre, miséreux, accablé de maladie et de famine, elle se sentait comme dans un monde parallèle dans cette gigantesque et resplendissante maison. Ici, on ne devait manqué ni de nourriture, ni d'argent. Et les nuits ne devaient pas paraître si froides et meurtrière en cette période hivernale... Lyanna se prit à rêver d'un lit douillet et confortable au coin du feu... Mais il ne fallait pas se leurrer. Et elle avait encore du pain sur la planche.
Elle traversa avec précaution une première pièce avant d'arriver dans un couloir. Au bout de celui-ci, on découvrait l'escalier qui menait au rez de chaussé. Elle s'aventura, voyant enfin la porte de la chambre du maître des lieux. Mais alors qu'elle allait poser la main sur la poignée, elle entendit des pas à l'intérieur de la pièce. Elle recula, toujours sans faire de bruit. On s'apprêtait à sortir... Une cachette, et vite ! L'escalier? Non, on entendait des voix en bas de celui-ci. Si la personne qui sortait de la chambre descendait à l'étage inférieur, elle serait coincée entre deux groupes d'individus... Au hasard, elle poussa la porte de la pièce d'à côté et ramena la porte vers elle avec douceur. Un coup d'oeil plus de sûreté : elle se trouvait dans une salle d'eau si opulente que Lyanna n'aurait jamais pensé que pareil pièce puisse existé quelque part dans ce monde. Elle n'eut pas le luxe de contempler davantage son environnement : des pas résonnèrent dans le couloir. Par le mince filet de la porte entrouverte, elle vit une servante muni d'une sceau à cendres prendre les escaliers et disparaître. Quelle riche intuition elle avait eu là ! Elle attendit de ne plus entendre un bruit avant de se risquer à nouveau dans le couloir.
De toute évidence, la jeune fille qui s'était éloignée venait d'allumer la cheminée de son maître. Lyanna devait donc se hâter. Le comte pourrait arriver à tout moment. Avec un peu plus de précipitation, Lyanna abaissa la poignée de la porte. La chambre était plongée dans la pénombre, éclairée seulement par le brasier qui crépitait dans la cheminée. Personne à l'horizon, de toute évidence. Sinon... Quelqu'un aurait déjà crier à l'intrus, non?
La jeune femme entra dans la chambre, refermant la porte dans le plus grand des silences, et à pas de chat, s'approcha de la coiffeuse, à l'autre bout de la pièce. L'objet de toute cette escapade était bien en vu, posé sur la table. Le peigne en or brillait de milles éclats aux flamboiements du feu de la cheminée. Elle s'en saisit et contempla un bref instant les pierres précieuses dont il était orné. Puis, alors qu'elle allait le glisser dans une besace qu'elle avait au côté, elle entendit une voix, venant du fond de la pièce, qui était privée en grande partie de toute lumière.


- Bonsoir, Rubis.

Lyanna leva les yeux dans le miroir et découvrit un homme, assit dans un fauteuil. Elle se retourna pour lui faire face. Son coeur tourbillonnait à tout rompre... Elle venait d'être prit en flagrant délit... Pire encore ! Elle venait d'être surpris par sa victime direct... Oui, car il ne lui avait pas fallu longtemps pour comprendre, à son accoutrement et à ses manières, qu'il s'agissait bien du comte Victor de Rougelac qui demeurait assit, calme, la fixant d'un regard indéchiffrable.
Mais le plus effrayant de tout cela était la façon dont il l'avait appelé : Rubis. Comment pouvait il s'avoir l'identité de sa voleuse? Comment faisait il le lien entre cette fille, rousse, fine et élancée qui était face à lui, et la très célèbre voleuse sans visage? Pourquoi restait il si stoïque face à l'intruse qui avait pénétré sa chambre au beau milieu de la nuit? Et surtout... Que faisait il dans cette chambre alors qu'on lui avait assurer qu'il ne s'y trouverait pas?
Tout ça n'avait ni queue ni tête ! Non vraiment pas ! A moins...
La jeune femme en eut le souffle coupé... Elle paniquait et sentait un frisson glacial lui parcourir le dos. Elle venait de comprendre - du moins vaguement -, et malheureusement bien trop tard, qu'elle venait de tomber dans un piège méticuleusement et soigneusement préparé tout spécialement pour elle...
Elle en resta muette de stupeur.


Dernière édition par Lyanna Desroses le Mer 9 Jan 2019 - 13:18, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyMar 1 Jan 2019 - 14:10
Le Comte de Rougelac possédait des armes bien différentes des autres nobles qui de formation chevaleresque étaient généralement de fin bretteurs. Pour Victor, il en était tout autrement et il avait naturellement palier à cette carence en puisant sa force au travers d'un réseau bien installé à Marbrume qu'il rémunerait gracieusement. Sa force puisait donc dans une sphère au ce mêlait influence et jeux de pouvoir. Sa rencontre avec la dite "Rubis" n'avait rien de fortuite, se tenant de longues semaines durant à ces prouesses et coups d'éclats. Seulement fallait-il pour Victor s'assurer qu'il en contrôlerait l'ensemble des rouages. Tout la vie n'était pour lui qu'un vaste jeu d'échec et il s'évertuait à toujours possédait un coup ou deux d'avances.

Ainsi le sang bleu avait effectivement tendu un piège à la renommée voleuse dont la réelle identité était encore sauvegardée, mais pour combien de temps ? Il avait donc attiré la rouquine dans son propre manoir pour récupérer un peigne d'une valeur inestimable. La jeune femme avait mordue à l'hameçon, l'appât du gain et cette généreuse avance avait indéniablement assuré sa présence ce soir.

Prêt à ranger l'objet du délit dans sa besace face à un feu crépitant, voilà que le Comte manifesta sa présence en la saluant. Dans un angle sombre de la suite du Comte, une faible lueur trahi alors le mondain qui croisant les jambes était en train d'allumer sa pipe à herbe dans un calme et une assurance déconcertant malgré le rapport de force pas forcément à son avantage. Son reflet dans le miroir donnait une atmosphère légèrement lugubre à la scène et indéniablement un léger avantage pyschologique. D'ailleurs, il pu se délecter de la sentir paniqué, sans doute prise de sueurs froide. Ricanant légèrement, il toisa la demoiselle, son regard disparaissant de temps à autre derrière de léger filet de fumée.

- Vous avez perdu votre langue ? Voyons... détendez-vous, si je vous ai tendu un piège ce n'est point pour vous voler la vie.

Décroisant les jambes, il les recroisa en sens inverse sans la quitter du regard.

- Rubis... Rubis... j'ai beaucoup entendu parlé de vos exploits vous savez et j'aimerais vous proposer un contrat qui ne se refuse pas, si toutefois vous êtes enclin à faire quelques concessions...

Posant finalement sa pipe à herbe, il se releva pour aller se porter dos à Rubis devant une commode ou trônait deux gobelets certies ainsi qu'une carafe. Inclinant légèrement la tête sur le côté alors que sa tenue obsidienne ceintrée qui remontait pour recouvrir l'intégralité de son cou lui donnait toujours un air ténébreux, il ajouta.

- Avez-vous soif ? Je vous conseil de vous assoir car vous n'avez nul échappatoire, mes hommes de mains veille, je vous l'assure et ce depuis que vous avez passé le portail de ma propriété.

Pour l'heure, de Rougelac prenait son temps, rien ne servait de se précipiter et il était adepte de faire mijoter ses proies et d'en ressentir la moindre de leur réaction avant de daigner jouer avec et prendre le contrôle sur elles. Rubis ne faisait pas exception à cette règle.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyJeu 3 Jan 2019 - 16:45
Le comte était d'un calme à glacer le sang. Il était assit dans le noir, jambes croisées, un léger sourire de contentement étirant sa bouche dans la pénombre, le visage par moment voilé d'une volute de fumée sortant de sa pipe à herbes qu'il venait d'allumer. La scène était baignée dans une ambiance très théâtrale et inquiétante, qui n'avait rien pour plaire à Lyanna.
Etait-ce la fin? Etait-ce une manigance bien orchestrée pour laissée la réputée voleuse se dévoilée au grand jour? Ce piège était-il destiner à prouver toute l'étendue de ses crimes et l'envoyer tout droit en prison, sans plus de cérémonie? Ou peut être directement à la potence? Bien qu'elle se trouva non loin de la cheminée dans laquelle crépitait un bon gros feu plein de vie, la jeune femme sentait un frisson glacé parcourir tout son corps, pénétrer dans sa chair, lui frigorifiant les os, le cœur, brouillant totalement son esprit d'ordinaire si alerte.
Quant à lui, et visiblement très amusé de son évident désarroi, le comte de Rougelac ne se priva pas de la taquiner un peu plus, montrant haut et fort la précarité de la position de la jeune fille. Il était en totale position de force, et il le savait. Il avait démontré tout son talent dans la manigance et l'avait roulé dans la farine en beauté. Lyanna se maudissait de ne pas avoir été plus méfiante à l'égard de cette mission... Vu de cet angle, cela semblait évident qu'il y avait pas mal de choses louche dans cette affaire... Le commanditaire mystérieux, les indications trop précises de l'envoyé, toute cette peine pour un vulgaire peigne - certes en or et couvert de pierres, mais quand même ! -, les gardes de la maison qui semblaient si frivoles quant à leurs obligations, les domestiques qui n'arpentaient pas chaque recoins de la maisonnée... C'était plus qu'évident : c'était aussi frappant que le nez au milieu de la figure ! Mais l'ego de la voleuse, son avarice et son trop plein de confiance avait eu raison d'elle... Elle s'était voilée la face, trop envieuse de s'enrichir et de faire parler un peu plus d'elle. Il fallait dire que les derniers moi n'avaient pas manqués de rebondissements et que la réputation de Rubis s'était envolée au point d'atteindre des sommets qu'elle même n'aurait pu qu'imaginer. A voler trop près du soleil, on finit par se brûler les ailes...
Lyanna restait immobile, comme figée, fixant le comte avec angoisse et mépris, comme un animal sauvage mit en cage. Un contrat? Vraiment? Toutes cette mise en scène pour cela? La jeune femme fronça les sourcils et ne dit mot, tant elle était déroutée par toute la situation. Sans la moindre crainte, Monsieur de Rougelac s'avança vers elle et lui tourna le dos pour leur servir un verre chacun, et sans la regarder l'invita à aller s'asseoir. Comme il le souligna si bien, elle n'était pas vraiment en mesure de refuser. Aussi alla-t-elle sagement s'asseoir dans un des fauteuils sans piper mot. Elle était tout simplement bluffée par toute cette histoire.
Elle prit le verre qu'on lui tendait, sans quitter des yeux sont hôte, un soupçon de mépris bien encré dans son regard bleuté. La jeune femme n'en prit pourtant pas une gorgée.
Finalement, elle brisa le court silence d'une voix lente et qui se voulait assurée.


- Pourquoi vous être donner tant de mal pour un simple contrat? N'auriez vous pas eu meilleur temps de venir me le proposer en personne, sans faire une pareille mise-en-scène?

La jeune femme était profondément vexée qu'on l'ait piégé de la sorte. Que voulait-il, à la fin, en faisait tout ce tintouin ? A prouver qu'il était bien plus malin qu'elle? C'était chose faite... Ne pouvait il pas se montrer un peu moins... Inquiétant?

- Je ne suis pas bête au point de m'enfuir. Vous êtes le seul à pouvoir mettre un visage sur mon nom... Je sais que même si je parvenais à quitter votre domaine vivante vous auriez vite fait de donner mon signalement aux autorités. Ne m'insultez pas en me prenant de haut de la sorte.

Même prise au piège, elle ne pouvait se résoudre à s'abaisser si bas, à s'en remettre aux bonnes envies de son bourreau ou à prier grâce. Il n'était pas dans ses habitudes que de se laisser marcher dessus ou commander.
La rousse poussa finalement un soupir. En fin de compte, elle pouvait se donner bonne figure autant qu'elle voulait, ça ne changeait rien à la situation.


- Venez en au fait. Qu'est-ce que vous attendez de moi?

Le regard planté dans celui du comte, elle retrouvait un petit peu de la contenance légendaire de Rubis. Pourtant, à l'intérieur, elle ne pouvait se défaire de la peur et de l'humiliation qu'elle venait d'essuyer.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyJeu 3 Jan 2019 - 18:04
Il était plaisant, peut être même jouissif de tenir ainsi au creux de sa main un être vivant, posséder en quelque sorte son destin. Victor pouvait la briser en la livrant aux autorités mais là n'était pas son objectif. Non, biensure que non voyons, Rubis était une jeune femme, une voleuse hors paire, alors pourquoi se priver de telles talents ? Lorsqu'il lui tendit finalement le gobelet de vin, la demoiselle bien obéissante, ne put-il passer à coté de ce regard aussi profond que méprisant à son endroit ce qui lui fit étirer légèrement ses lèvres. Analysant la moindre de ses réactions, le Comte qui venait de refermé le piège tendue sur Rubis s'en retourna en direction de son fauteuil mais s'arrêta à mi-chemin alors que la voix assurée de la jeune femme lui parvint aux oreilles. Se retournant lentement, il la toisa, l'écoutant sans l'interrompre. Tout ce qu'elle disait tombait sous le sens, à l'exception d'un détails, de taille !

La laissant user de sa salive, il reprit finalement sa place devant elle, soutenant ce regard autant vexé qu'empli d'une quête de retrouver toute sa contenance. Posant alors sa coupe sur un console en bois, il feigna d'afficher un air perplexe et pensif avant de ricaner d'amusement sans la quitter des yeux une seule seconde.

- Ayez donc un peu de jugeote très chère. Voyons, voyons, réfléchissez je vous prie ? C'est pourtant évident ? Bien, bien, je ne vais vous faire languir d'avantage. Sachez que je ne désir point être un employeur du commun des mortels, non non non.

Il haussa des épaules, écartant ses mains, paumes vers le haut. Les rabaissant lentement, il rajusta sa tunique, il avait une sainte horreur du moindre pli, puis récupéra une pair de gants en cuir dans ses poches qu'il enfila tout en continuant ses propos.

- Quel si beau minois en effet... mais... voyez-vous, il me manque un dernier détails... votre nom, très chère. Et si justement, j'ai décidé de cette mise en scène, c'est évidemment pour que vous ne me refusiez plus qu'un seul contrat. Loin de moi le désir de vous voir m'appartenir, mais... je préfère avoir quelques gardes fous voyez-vous... ou quelques coups d'avances si vous préférez! Jouez-vous aux échecs ? Je vous le conseils, cela développe l'esprit. Mais je m'égare.

Il acheva d'ajuster ses gants avant de faire apparaître une sangle dans la même matière sans pour autant se montrer pour l'heure menaçant.

- Vous l'aurez comprit, il s'agira d'un contrat sur la durée. Oh, je ne requiert votre exclusivité, bien entendu, cela sera ponctuel, mais quand je réclamerais vos services, vous répondrez présent. Rubis à un visage, c'est déjà plus qu'il m'en faut, mais Rubis va devoir docilement me fournir son identité que je garderais évidemment secrète. Derrière ses tentures, deux de mes hommes vous épie, mais ils n'entendent rien de notre conversation. Un geste de ma part et ils fondrons sur vous, une réaction hostile de la votre et le résultat sera identique. Si vous n'obtempérez pas, j'userais alors de cette sangle pour vous retirer la vie. Oui, je ne suis point stupide pour vous trainer jusqu'aux autorités, imaginez que vous fuyez ? Serais-je alors votre cible première. La vengeance, je connaitre parfaitement ce sentiment...

Il la fixa, caressant la sangle du bout des doigts avant d'achever.

- Si vous acceptez ces deux conditions, un contrat long terme et votre identité, la teneur de vos missions seront diverses mais concentré en grande parti sur l'espionnage de mes semblables ainsi que mes éventuels partenaires d'affaire. Et justement je vais prochainement rencontrer l'un d'eux.

Prenant une large inspiration, il expira lentement, son souffle allant sans doute chatouiller le visage de Rubis, son regard faussement compatissant quand au sort qu'il promettait à la demoiselle, funeste ou heureux.

- Je suis navré de vous forcer la main, mais comprenez ma position... Toujours "un coup d'avance", voilà ma philosophie. Après votre choix et les éventuelles réponses que j'attends, vous pourrez prendre connaissances des modalités de vote avenir.

Funeste ou heureux...

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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyJeu 3 Jan 2019 - 19:33
Quel étrange personne que celui qui se tenait devant elle !
Le comte de Rougelac, lui semblait parfaitement calme, préparé à toute éventualité. Un sourire satisfait étirait ses lèvres et il se mouvait avec sérénité et d'une façon très solennelle. Il brillait dans ses yeux une lueur perturbante, très inquiétante, qui laissait deviner à sa pauvre victime qu'elle n'était pas au bout de ses peines.
Lorsqu'elle eut finit son questionnement, Lyanna eut la confirmation à ses craintes. Muni d'une lanière de cuir qu'il caressait du bout des doigts, Monsieur de Rougelac reprit finalement la parole... Et ses exigences furent bien pire que ce à quoi elle s'était attendu. Il attendait d'elle qu'elle lui dévoile sa totale identité et qu'elle se mette, en quelque sorte, à ses services. Sans quoi, ce n'était pas la prison qui l'attendait... Mais la mort, sur l'heure, par passage à tabacs. Si elle était déjà blanche, Lyanna devint presque translucide. Etait-elle enfermée ici, avec un réel psychopathe, à devoir choisir entre la servitude ou la mort?
Elle avait un jour entendu quelqu'un dire qu'on avait toujours le choix, il se pouvait que ça ne soit qu'un choix entre la vie et la mort, mais cela restait toujours un choix. Or, il y a plusieurs année de cela, Lyanna avait choisit la vie à la mort. Et elle était résolue à le rester.
La vue de la lanière de cuir dur fit courir un nouveau frisson le long de son dos, mais plus ciblé : le long de sa longue cicatrice qui lui barrait le dos de l'épaule à la hanche. Un pénible souvenir de son enfance, lorsqu'elle appartenait à Dic et qu'elle volait pour lui. Un soir, alors qu'on lui avait dérobé le butin qu'elle avait si durement gagné, elle s'était rebellée contre lui, refusant de recevoir sa punition pour la perte qu'elle avait engendré. En réponse de cela, il lui avait asséné tant et tant de coup de sa ceinture que la marque demeura dans sa chair. La dignité n'était pas la seule chose qu'elle avait perdu ce soir-là...
Aussi, il était tout naturel qu'elle sente encore le martèlement du cuir dans son dos, l'odeur du sang et l'horreur de la douleur et de l'incapacité à se libérer de ce cauchemar. Devait-elle vraiment s'offrir à nouveau à quelqu'un, de son plein gré cette fois? Devait-elle vraiment accepter de vivre avec cette épée de Damoclès? Appartenir à quelqu'un... Etre sous son emprise... Répondre à ses ordres et volontés sans jamais rien avoir à répliquer... Tout ce qu'elle s'était promis de ne plus jamais subir... Devait-elle réellement accepter de repasser par tout cela, pour garder la vie sauve?
Il semblait bien que oui...
Elle écouta tout le discours du comte, sans piper mot. Elle avait la nausée, la tête qui tourne, beaucoup de mal à se concentrer. Néanmoins, elle n'eut pas de mal à comprendre les grandes lignes et ce qu'on attendait d'elle. Lyanna laissa s'écouler un long silence, les yeux allant de la lanière à ceux du comte. Tout se bousculait dans sa tête... Mais en soit, il n'y avait pas d'autre alternative : elle était belle et bien piégée.
Elle reprit, d'une voix ébranlée par la peur, se mettant un peu sur la défensive dans le profond de son siège.


- Je.. Je ne vois pas bien à quoi vous servirait mon nom. Il... Il n'est connu nul part... Je suis... Une bâtard... Née dans un bordel... Cela ne vous avancerait à rien de le connaître...

Voyant que son interlocuteur ne semblait pas décidé à en démordre, elle poussa un petit soupir en signe d'acceptation et détourna le regard du comte. Elle fixa le tapis qui jonchait le sol, le regard dans le vague. Elle souffrait terriblement de la situation dans laquelle il venait de la mettre, et qui risquait de se prolonger à perpétuité. Ainsi, la liberté fut brève, en fin de compte...
D'une voix aillant perdu tout soupçon de joie ou de gaieté, elle reprit.


- Lyanna... Desroses, c'est le nom que je me suis choisis.

Chaque mot qu'elle prononçait était une souffrance telle qu'elle en eut les larmes aux yeux. Mais hors de question de pleurer devant son geôlier... Qui devait être quelques choses de l'ordre de son maître, à présent.

- Bien... J'accepte, à la condition que vous teniez parole au sujet de mon identité... Et que vous ne me fassiez jamais plus un coup pareil.

Elle jeta un regard venimeux en coin au comte de Rougelac, mais le détourna bien vite, n'arrivant pas à souffrir davantage qu'on lui ai ainsi forcé la main, en ayant recourt à des menaces aussi bien verbales que physiques...
Pour Lyanna, l'individu était un monstre. Un monstre de l'ordre de Dic. Il méritait de mourir. Il mourait, un jour... Et payerait cher ses méthodes de tortionnaire.
La petite dague demeurait pourtant bien au chaud dans sa botte, loin des mains de sa propriétaire ainsi que des soupçons de son bourreau.


- Parlez. Qu'on en finisse...

Sa voix était dédaigneuse, à la limite de l'impolitesse et de l'impertinence. On ne domestique pas comme ça un animal sauvage... Il émet toujours de sérieuses résistances à se soumettre à son maître.
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Victor de Rougelac



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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptySam 5 Jan 2019 - 8:29
Échec et mat. La peur, le désespoir avaient finalement amené la rouquine à se résigner et accepter l'offre de celui qui représentait alors un geôlier des plus particulier. Rubis n'était pas invincible et si ces jours de gloires l'avaient guidés sur le toit du monde des larcins, elle venait d'essuyer un foudroyant retour à la réalité de la condition humaine, la faiblesse. Chez elle sans doute l'avarice qui l'avait poussé à se jeter dans la gueule du Loup. Lyanna venait de trouver son maitre, enfin il s'agissait d'une image assurément. La perfidie, la manipulation du Comte de Rougelac avait porté ses fruits et il tenait à présent un nouveau pion sur son échiquier. Il ne manquerait d'ailleurs pas d'en faire sculpter la représentation de Rubis, comme convenu son visage dissimulé sous un large foulard.

Victorieux, le mondain acquiesça sagement par de bref hochements de tête alors qu'elle venait de donner sa rédition. Rangeant alors la sangle en cuir dans le revers de sa tunique, le sang bleu retira délicatement ses gants de cuirs qu'il posa soigneusement sur la console avant de reprendre sa coupe et la porter à ses lèvres.

- Délicieux, légèrement fruité, une garde en bouche... puissante. Ne vous privez point d'un tel nectar. Quand au reste, vous ne voyez pas l'utilité de vous savoir mademoiselle Lyanna Desroses ? Quoi de plus naturel, sinon vous ne seriez point tomber dans mon piège. Je prend cela comme une seconde "assurance vie" si vous voulez tout savoir, qu'importe que vous veniez d'entre les cuisses d'une putain de bas étage ou d'une oisive bourgeoise.

Il s'avança alors pour venir déposé un mouchoir en tissu sur l'assise tout à côté d'elle avant de la voir reprendre de la contenance, lisant sa rage, sa haine, son dédain, son venin, qu'il vienne de son regard ou de sa voix. Calmement, il lui tourna le dos, silencieux, pour venir retrouver la quiétude de son fauteuil et rallumer sa pipe, alternant les poisons qu'étaient l'alcool et l'herbe.

- J'ai obtenu de vous ce que je désirez, je n'ai plus d'intérêt à vous tendre un autre piège... à moins que vous tentiez de me trahir. Votre secret sera bien gardé. Maintenant qu'on en finisse, même si votre présence m'est agréable, mais soit... Ulysse de Sombreval, voilà l'identité de votre première... en quelque sorte... victime. Je ne connais que peu de chose sur ce noble mais je dois le rencontrer pour affaire prochainement. Je veux tout savoir sur lui. De son passé, ses tarres en passant par ces fréquentations, ses maîtresses et ses putains, s'il chie droit ou de travers. Enfin bref je veux savoir si je peux accorder ma confiance à cet homme. Fouiller sa vie, acoquinez vous si nécessaire. Que sais-je, durant un bal masqué peut être ?

Victor de Rougelac se désolidarisa de ses drogues pour se relever et chercher une bourse dans l'une des commodes que comptait sa suite puis vint la poser sur les cuisses de la rouquine en restant alors devant elle pour la surplomber, rajustant une fois encore les plis de sa tunique à col haut.

- Voici de quoi vous mettre à l'abris du besoin quelques semaines et de vous fournir en matériel, quelqu'en soit la nature celon la tournure des événements. Avez-vous des questions... Rubis ?

En guise de bonne fois le mondain venait de la désigner par son nom de scène en quelques sorte. Et comme s'il lisait dans ses pensées et dans son timbre de voix, il rajouta comme pour chercher l'apaisement.

- Nul désir de ma part de vous domestiquer, comme il en va de même avec certains autres de mes pions... Une putain ainsi qu'une filette des bas quartier. Je réserve le même traitement à mes armes de choix. Et bien entendu la même sentence si l'on me dupe...


Acheva-t-il un sourire arrogant à la commissure de ses lèvres. Lyanna oserait-elle l'affront ou offrirait elle une nouvelle facette de sa personnalité ? Peut être resterait elle sage ? Qui sait !

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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptySam 5 Jan 2019 - 22:33
Lyanna écoutait Victor tergiverser au sujet de son vin d'une oreille distraite. D'ordinaire, en d'autres circonstances, elle aurait savourer le breuvage avec ravissement, profitant de chaque arôme, débattant de son goût... Mais la situation ne s'y prêtait pas... Le cœur n'y était pas. Elle qui ne crachait jamais sur un bon verre d'alcool n'avait en vérité pas encore touché à celui qu'on lui avait servit.
Le comte avait rangé la lanière de cuire qui lui servait de potentielle arme et un vilain sourire satisfait lui étirait les lèvres. Même dépourvu de cette menace, Lyanna ne se sentait pas plus légère pour autant. Il demeurait un couteau tranchant sous sa gorge et cette idée lui donnait la nausée. Victor était devenu tout puissant face à elle, et ce en une fraction de seconde. Elle n'avait rien vu venir... La situation ne lui plaisait pas, et si elle avait bien une petite idée quant à la façon de se débarrasser de son enquiquineur, elle demeurait immobile, fixant le tapis sous ses pieds. Il ne lui faudrait pas longtemps pour s'emparer de la dague dissimulée dans sa botte et de venir la planter dans la gorge du comte. Or, il l'avait court-circuitée en lui avouant la présence d'homme de main prêts à bondir sur elle dès le premier faux mouvement. Elle ne serait pas dans de meilleurs draps, si en plus d'infraction et délit de vol, on la poursuivait pour meurtre d'une noble personnalité...
Il n'en restait pas moins qu'un sentiment de haine profonde avait dors et déjà germé en elle à l'égard de son nouveau commanditaire forcé et régulier.
Celui-ci déposa un mouchoir près d'elle. Pour qui la prenait il? Pour une petite demoiselle? Elle n'était pas faible, pas soumise, et elle ne pleurnichait pas face au moindre problème rencontré. Des épreuves, elle en avait traversée. Elle n'avait jamais eu de famille, ni coulé de jours heureux. Les rires, la joie... Deux notions dont elle ignorait tout. Elle avait eu ses victoires, et elle devait se reconnaître quelques défaites : sa cicatrice, tout comme ce mouchoir, en étaient les preuves, noir sur blanc. Mais elle n'était pas du genre à baisser les bras, à s’apitoyer ou à supplier. Non. Cette situation était temporaire. Elle trouverait bien un moyen de s'en défaire... Un jour, le comte baisserait sa garde... Et rira bien qui rira le dernier !
Elle leva sur lui un regard méprisant, sans pour autant bouger, dominée par toute la hauteur de Victor, par sa prestance et sa suffisance insupportable. Quel arrogant personnage !
Les informations fusèrent, rapides et précises. Ulysse de Sombreval... Un noble, de toute évidence. Elle n'avait pas souvenir de l'avoir déjà rencontrer, en clair ou en ombre, ni même d'avoir déjà visité ses appartements pour quelques raisons que ce soit. En fait, ce nom ne lui disait pas grand chose... Il faudrait qu'elle le cherche, avant de pouvoir en apprendre quoi que ce soit. Et Victor pouvait toujours courir pour qu'elle "s'accoquine" avec son potentiel partenaire d'affaire... Elle avait ses méthodes, et celle-ci n'en faisait pas partie.
Le comte lui posa sans violence aucune une bourse d'or sur les jambes. Lyanna la contempla avec surprise - et fascination, on l'aura compris, la jeune femme avait une sérieuse attirance vers tout ce qui brille -. Elle ne pensait pas que son geôlier aurait la bonté de lui payer ses services, étant donné le rapport de force très largement en sa faveur dans cette histoire. Elle écouta sans dire mot ses petites picures de rappel qui sonnaient étrangement comme une nouvelle menace... Elle plaignait sincèrement les pauvres malheureuses qui étaient dors et déjà tombées entre ses griffes.
Lyanna poussa un long et profond soupir. Bon, elle n'avait sans nul doute pas d'autres choix que de s'exécuter, mais elle pouvait le faire sans pour autant perdre son amour propre. Rester elle même. Digne dans la soumission. Etre la femme forte et fière qu'elle souhaitait demeurée.
Aussi, avec lenteur, de ses mouvements gracieux et souples de chat qui s'étire, elle se releva, plantant son regard d'azur au plus profond de ceux du comte de Rougelac. Ils étaient tout deux très proches, se touchaient presque. Pourtant, elle demeura là, fixe, le toisant d'un regard emplit de défi. D'un geste doux, inoffensif, sans brusque, elle saisit son verre qui était resté sur la console non loin de son siège. La rousse le porta à ses lèvres et le vida d'une traite, sans prendre le temps d'en savourer la moindre gorgée. Essuyant délicatement ses lèvres d'un de ses doigts, elle reporta toute son attention sur le comte.


- J'ai bien compris les termes de notre arrangement. Inutile de me les rappeler. Et cessez donc de vous faire du mauvais sang : tant que vous respectez votre part, je respecterai la mienne, sans mettre vos jours en danger. Gardez vos mouchoirs pour vos bourgeoises, je n'en ai nul besoin. Quant à cet or...

Elle désigna la bourse qu'il lui avait donné peu de temps avant, et la rangea dans son corsage, de sorte qu'on ne puisse pas venir la lui reprendre.

- ... , disons que je le prend comme excuse au vilain tour que vous m'avez joué, ainsi qu'aux manières de rustre que vous avez employé pour me persuader de me plier à votre volonté.

Défiant toujours le comte du haut de sa petite taille, elle laissa coulé quelques secondes pour laisser ses dires imprégner son interlocuteur.
Sa voix demeurait calme, bien que cassante, sans mépris dissimulé.


- De combien de temps je dispose? Quand et où dois-je vous rencontrer pour mon rapport?

En tant normal, avec un client normal, elle se serait autorisé de demander quelques informations supplémentaires, tel que la localisation de sa victime et les manières qui s'offraient à elle pour l'amadouer et soutirer un maximum de détails de son enquête. Mais en l'occurance, il était sans doute préférable de s'en tenir là, et de demeurer le plus professionnel possible. Ne pas attiser un désir vengeur chez son commanditaire et se faire la malle le plus vite possible, ça, c'était l'ordre premier. Elle aviserait ensuite pour se débrouiller avec sa mission. En espérant que le dénommé Ulysse de Sombreval était d'un naturel moins glauque que le noble, tout victorieux était-il, qui se tenait à quelques centimètres à peine de la petite voleuse qui ne souhaitait pas démordre.
Lyanna reposa son verre, vide par le fait, sur la table. Elle ne l'avoua pas, mais il était vrai que ce vin ne manquait pas de puissance et d'arômes... Réellement délicieux... Rien à voir avec la piquette qu'on servait dans les tavernes la majeure partie du temps. Non. Un nectar, comme il l'avait si bien dit. Mais à son bon goût, elle lui préférait la sensation réconfortante de l'alcool, celui qui ragaillardit les hommes et rend guillerettes les femmes.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyDim 6 Jan 2019 - 13:59
Le regard jusque là haineux de la voleuse se transforma alors en du profond mépris. Et pourtant, paradoxalement la tension était retomber car la situation venait d'être éclairci par l'une et l'autre des parties. Lyanna alias Ruby semblait avoir accepter les termes du contrat qu'elle venait de passer avec son perfide piégeur. Comme l'avait été son intention, le Comte venait prendre quelques longueurs d'avances, ainsi il se prémunissait de toute trahison de la part de la demoiselle et de fait d'une loyauté sans faille, même s'il lui laissait une totale liberté de mouvement.

Les choses étaient entendues et si Victor déplorait l'irrespect de la rouquine face à ce délicieux liquide provenant des vignobles, il se prit à se montrer amusé face à sa réaction lorqqu'elle reçu sa bourse.

- Rustre, vilain tour ? N'est ce pas dans bonne guerre dans ce monde... de requin ? Vous n'allez point le dire le contraire. Il faut savoir se donner les moyens de réussir et je vous en ait donner la preuve. Puisse cette histoire vous en donner leçon ma... Ruby.

Un tantinet taquin, jouant sur la corde de la possessivité, le Comte voyait bien comment elle cherchait à le défier, lui tenir la dragée haute et cela lui plaisait en quelque sorte même s'il ne l'avouait nullement. Ah !!! Il y avait en ce monde deux sorte de femme, celle d'élevage et les sauvages et pour Victor, elle correspondait à cette particulière et intéressante deuxième catégorie.

- Prenez cet or comme bon vous plaira, quitte à vous en donner bonne conscience, c'est le cadet de mes soucis. Pour le reste, vous avez 10 jours, pas un de plus. Pour ce qui est de et votre rapport, je soucis uns certaine que vous êtes assez inventive pour trouver un lieu sûre. Après tout, Rubis a su survivre depuis bien des années, elle saura donc trouver le lieu propice pour nos échanges ?

Se resservant, il tendit le goulot de la bouteille en direction du gobelet de son invitée, dans l'attente qu'elle exécute un geste de refus ou d'acceptation, puis espiègle et taquin il ajouta avant de se montrer plus serieux dans sa dernière réplique.

- À moins que ma suite et peut être ma couche ne vous sied comme cadre pour vos rapports, bien étendus, oh pardon, bien entendu voulais-je dire. Allez, trêve de plaisanteries, trinquons à notre entente Ruby !
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyDim 6 Jan 2019 - 20:59
Le comte demeurait immobile, face à elle, et ni l'un ni l'autre n'étaient enclin à baisser les yeux. L'attitude de Lyanna ne faisait qu'élargir un peu plus son sourire, ce qui avait don d'agacer un peu plus la voleuse qui n'aimait pas vraiment voir ses manières ignorées. D'ordinaire, elle avait une facilité épatante pour se faire entendre et obéir. Elle était toute puissante face à ses clients, elle savait se sortir de situation périlleuse de par sa ruse et ses aptitudes, elle n'avait aucun mal à charmer les hommes pour obtenir ce qu'elle désirait... Mais là, elle se retrouvait face à un personnage hautement plus stratégique qu'elle. Et elle n'avait pas besoin de se risquer sur d'autres terrains pour savoir qu'il la coifferait à nouveau au poteau.
Ses discours aussi étaient des plus énervants. Son petit air supérieur et son éloquence bien choisie avaient don d'irriter un peu plus la rousse, dont les yeux brillaient de milles fureurs. Si elle demeurait parfaitement immobile, casi-collée à son geôlier, Lyanna sentait le sang bouillonné dans ses veines. Une terrible envie de se jeter sur lui et de l'étrangler la faisait trembler de rage.
Il lui proposa d'un petit geste de la resservir en vin. Lyanna serrait les dents. Il se la jouait un peu beaucoup... D'un léger hochement de la tête, elle déclina son offre. Il n'était pas le genre de personne avec qui elle prendrait un jour plaisir à déguster un bon breuvage, de toute évidence. Autant couper court, partir au plus vite, se débarrasser de cette mission dans les plus brefs délais. Et prier pour que Victor l'oublie tout de suite après... Ou pour que quelqu'un mette fin à ses jours... Sans qu'elle n'ait eu à se salir les mains, bien entendu.
Cependant, elle ne put réprimer une réaction de dégoût quant à ses dernières paroles :


- À moins que ma suite et peut être ma couche ne vous sied comme cadre pour vos rapports, bien étendus, oh pardon, bien entendu voulais-je dire. Allez, trêve de plaisanteries, trinquons à notre entente Ruby !

Lyanna lui jeta un regard écoeuré, et se saisit de son verre, sans pour autant trinquer. Quel porc !

- Vous vous méprenez sans doute. J'exerce en tant que voleuse et espionne, et non pas en tant que prostituée. Et comme vous l'avez si bien souligné, je ne vous appartiens pas. Je ne suis ni votre jouet, ni votre chien. Aussi, vous comprendrez si je décline votre offre, Ô combien galante.

Puis elle fit tinter légèrement leur deux verres et porta le vin à nouveau à ses lèvres, le buvant avec plus de calme, savourant mieux son verre. Ayant retrouvé un petit peu de sa contenance, elle se dit que ce cher Victor comprendrait bien vite qu'il pouvait l'avoir entravé de force... Mais qu'elle resterait sauvage et non-domestiquée, ne répondant finalement qu'à elle même. Peu importait s'il lui arrivait de devoir faire quelques tours pour ravir le comte, l'essentiel était de conserver sa liberté.
Après avoir bu quelques gorgées du délicieux nectar qu'on lui avait servit, Lyanna reprit la parole, plus calme, sereine, consciente qu'elle serait bientôt dehors, loin de cet odieux personnage. Sa voix demeurait malgré tout celle d'une femme forte et indépendante, pas prête à se laisser marcher sur les pieds.


- Je vous proposerai bien la taverne où vous m'avez envoyé chercher, dans dix jours, à la tombée de la nuit. Mais j'imagine qu'un tel endroit ne conviendrait pas à une personnalité de votre genre... Si vous êtes trop frileux pour venir vous même, envoyez quelqu'un... Et si cela ne vous va vraiment pas, alors je viendrais chez vous à nouveau. Mais nous ne nous rencontrerons pas dans votre chambre, cette fois...

Elle lui lança un regard dédaigneux en même temps que sa pique. Elle ne sera pas resté longtemps faible et fragile, en fin de compte...
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyLun 7 Jan 2019 - 11:03
Victor possédait l'art et la manière de choquer, mais... comment en aurait-il était autrement d'un tel personnage. Si Lyanna refusa le second verre de vin, elle s'en empara finalement suite à la verbe douteuse de son nouvel employeur. Brillant d'un regard tout bonnement "écoeuré", Rubis ne manqua alors l'occasion de répliquer et c'était bien la perspective qu'attendait le Comte. Jusque là, la rouquine avait perdu ses moyens, perdu de sa superbe et le mondain qui avait prit une assise psychologique sur la jeune femme ne désirait pourtant l'envoyer plus bas que terre, il lui avait donc tendue une splendide carotte qu'elle ne manqua pas de croquer avec un certain panache.

Sourire en coin, roulant faussement des yeux, le sulfureux sang-bleu prit note de la verbe tout en faisant tinter son gobelet avec celui de son espionne. C'est alors que Rubis reprit la parole, enfin redevenu ce qu'elle était avec un calme qui flattait l'attention de Ser de Rougelac. Il la désirait indépendante pour la simple et bonne raison qu'il s'agissait d'un pion qui ne saurait jamais lui jurer fidélité, tout ne tenait qu'à son chantage et il le savait fort bien. En effet, le cadre d'une taverne n'était pas approprié, trop d'oreilles indiscrètes, pas assez d'intimité. Acquiesçant, Victor fini alors d'une traite son gobelet, récupérant le mouchoir posé non loin de Lyanna pour venir essuyé ses lèvres non sans s'amuser à la frôler du bout des doigts.

- Vous êtes l'un de mes pions et cela, ne l'oubliez jamais. J'ai tout pouvoir de vie ou de mort sur vous à présent. Vous considérer telle une putain bonne à trousser n'est pas dans ma logique et si vous déclinez aujourd'hui, l'offre tient toujours si d'aventure vous vous raviseriez.

Laissant alors un court instant l'éclat de sa dentition s'afficher entre ses lèvres. Après cette petite mise au point, il reprit tout son sérieux pour rajouter.

- Il va de soit qu'une taverne n'est pas appropriée. Je possède au rez de chaussée un petit salon cossu. Je laisserais soigneusement l'accès libre pour que vous vous présentiez le plus discrètement possible à moi. Il n'est nullement dans mon intention de vous briser jeune femme, mais de profiter de vos talents, ainsi, quelque soit l'opinion que vous me portez je peux effectivement être tout autant généreux qu’infâme pour arriver à mes fins. N'ai-je point envie que notre entretien se finisse en vous laissant faible et résigner.

Il leva alors une main et l'un de ses sbirs apparut de derrière une tenture.

- Si vous n'avez rien à émettre de plus, Ser Vandel ici présent vous escortera jusque devant les grilles du manoir. Dans le cas contraire, il pourra disposé et je serais tout ouïe.

Evidemment l'homme de main représentait un garde fou aux nouveaux intérêts conclu avec Rubis. Il ne risquerait le moindre face à face avec Lyanna sans se prémunir d'éviter toute agression à son encontre pour rompre le dit contrat conclu car il connaissait le visage de la voleuse même si son nom lui ne lui était nullement connu. Rubis pouvait donc prendre congé à sa convenance.
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MessageSujet: Re: [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac]   [Terminé] Le jeu de l'ombre [Victor de Rougelac] EmptyLun 7 Jan 2019 - 22:02
Lyanna leva les yeux au ciel devant l'insolence dont faisait preuve le comte de Rougelac. S'il espérait vraiment qu'elle change d'avis... Il se mettait vraiment le doigt dans l'oeil. A cette heure, il était sans nul doute la personne que détestait le plus la voleuse dans tout Marbrume. Mais suffisant comme il était, elle aurait pu le lui répéter autant de fois qu'elle voulait et de toutes les manières qu'elle voulait, rien n'y aurait fait. Il était de ce genre d'homme qui pensait qui lui suffisait de vouloir pour pouvoir, et que tout lui tombait du ciel. Il était surement persuadé de son charme et de son pouvoir... Bon, en effet, pour le deuxième, elle n'était pas en mesure d'argumenter. Mais elle mettrait sa main à couper qu'aucune femme aimait être traiter de la manière dont il l'a traitait à cet instant.
Ils s'entendirent sur l'endroit de leur prochain rendez-vous, qui aurait du coup lieu dans ce manoir même, mais cette fois-ci dans un petit salon au rez-de-chaussé. Ce serait sans doute bien plus pratique. Pas de coup fourré possible, à priori. Et une ambiance moins intime... Qui dans le cas présent n'avait rien d'excitant et tout d'angoissant. Mais, et c'était bien là son petit réconfort, peut être une nouvelle bourse remplis d'or à la clef.
D'un geste de la main, Victor appela alors un de ses sbires à son renfort. Il s'avança, dominant de toute sa hauteur la si petite voleuse. Lyanna jeta un nouveau regard méfiant à Victor. Il l'invita alors à disposer, sous bonne garde, prenant à nouveau des dispositions de sécurité. Lyanna réalisa alors que le comte la pensait dangereuse... Donc, que la réputation de Rubis suscitait une certaine crainte. Et ça... C'était à la fois une bonne et une mauvaise nouvelle.
En vérité, la rousse n'avait ôté la vie que d'un seul homme... Il y a cinq ans... Et c'était très justement l'homme qui lui avait la vilaine cicatrice qui ornait son dos.
La jeune femme finit son verre et le reposa avec un petit peu de violence sur le guéridon derrière elle. Puis elle toisa le comte de Rougelac d'un nouveau regard mauvais. Sa langue claqua, lorsqu'elle parla, d'un ton sifflant et sec :


- Bien. Je vous laisse avec vous même et je reviens vers vous dans les délais convenus. Je ne vous souhaite pas bonne nuit...

Elle fit volte face et prit la porte. D'un petit geste du bras, elle invita le garde à ne la toucher sous aucun prétexte. Puis elle prit l'escalier, passa le hall, et non sans ruminer et fulminer de rage, quitta la demeure de Rougelac. Sur le chemin du retour, elle se prépara psychologiquement à la mission qu'elle devait à présent effectuer, sous peine de mort...
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