Nom : Dumas

Prénom : Mathilde

Age : 26 ans

Sexe : Femme

Situation : Veuve, remariée à Darius Vortigern

Rang : Propriétaire de la ferme maraîchère familiale

Lieu de vie : Plateau du Labret, ferme familiale à proximité du village d'Usson

Carrière envisagée & tableau de départ avec les 4 PCs :
Voie du Peuple, Fermière
END+1 ; HAB+1 ; PAR+1 ; TIR+1

Compétences et objets choisis :
Agriculture
Météorologie
Monte
Piégeage

Arc
Poignard

Lorsque Mathilde approche, on remarque d'abord sa taille, légèrement plus grande que celle des autres femmes. La tête haute, le regard fier, elle doit son allure athlétique à son père et au travail qu'elle a toujours fait à la ferme familiale.

Vêtue habituellement d'une robe en lin gris et d'un tablier de récolte, chaussée de sabots de bois usés par le temps, la veuve Dumas marque les esprits par son regard bienveillant. Le visage doux, les cheveux souvent relevés en un chignon simple, mais soigné, ses mains sont celle d'une femme qui a toujours travaillé la terre et pris soin des animaux. La belle brune aux yeux noisettes et au sourire envoûtant est sans nul doute un beau parti.

Lorsqu'elle s'aventure en ville, pour faire des affaires ou pour les fêtes religieuses, Mathilde aime montrer qu'elle peut tirer une certaine aisance de la terre qu'elle travaille, et enfile alors sa robe des grandes occasions et des chaussures de cuir.

Mathilde inspire la confiance, et il n'est pas rare de la voir écouter ceux qui ont besoin de ventiler leurs tracas. Discrète, elle garde les secrets comme personne, mais veille à ne pas s'épancher elle-même sur ses propres soucis, afin de conserver l'image d'une femme forte et indépendante.

Aimable, polie, elle n'en reste pas moins une femme de caractère, fière d'être à la tête de la ferme familiale. Déterminée à bien vivre en dépit de sa condition de femme sans homme pour la protéger, elle monnaie sa sécurité et de menus services contre les légumes, le lait et les oeufs qu'elle produit. Mariée et profondément amoureuse, ses relations avec les hommes sont exclusivement des relations d'affaires. Les badinages amoureux ne l'intéressent pas, et elle éconduit sans ménagement les rares audacieux se déclarant à elle.

Autrefois pétillante, aventureuse et légère, l'année de ses 23 ans marque un tournant dans sa vie. La perte douloureuse de son père et le danger désormais omniprésent font d'elle une femme prudente, sage, et résolument solitaire. Il n'est pas rare de la voir parler avec ses animaux, particulièrement à sa jument qui semble faire office de confidente.

Comme n’importe quel enfant de la campagne, Mathilde est née par un frais matin du printemps sur la grande table en bois de la maisonnée et a immédiatement été déposée sur le sein de sa mère, sans un cri, sans un pleur. Septième d’une fratrie de quinze, on sut dès les premières heures qu’elle serait assez solide pour survivre aux premières années de l’enfance, contrairement à plusieurs de ses frères et sœurs.

Mathilde. Un sourire espiègle, des cheveux fous, des yeux noisette. Son père, Marius, était fou d’elle, et elle était folle de son père. Audacieuse dès ses premiers pas, curieuse et visiblement attirée par les animaux, elle se débarrassait de ses corvées à la maison pour l’aider sur la ferme familiale. Il lui avait transmis tout son savoir, sur le temps qui passe, sur le soin à apporter aux animaux, sur la fragilité des cultures et l’importance de diversifier ses productions pour limiter les pertes. Il lui avait appris à piéger le petit gibier, à tirer à l’arc, à rester maître d’elle-même. Les autres enfants s’étaient mariés et avaient quitté la ferme familiale. Mathilde était restée, et avait amélioré les méthodes ancestrales chaque été durant des années tout en repoussant les prétendants qui se pressaient à la porte. Jamais elle n’avait envisagé de vivre ailleurs que sur la terre qui l’avait vue naître et grandir.

Cette terre, sur le plateau du Labret, non loin d’Usson, était dans la famille depuis plusieurs générations. Les ancêtres y avaient cultivé le blé, l’orge, l’avoine, avant que Marius n’en convertisse une part importance en maraîcher permettant de s’alimenter durant toute l’année. Le restant avait été transformé en pâturage pour les quelques vaches et cochons. Le poulailler offrait des œufs en abondance, tandis que le coq se faisait un malin plaisir de réveiller les habitants bien avant le lever du soleil. Non loin de la maison, un petit verger fournissait une modeste variété de fruits à la famille prospère. Tout allait pour le mieux dans la vie de la jeune femme, bien que ses quatre frères, trop hardis à la guerre ou malchanceux, moururent avant d’avoir atteint leurs vingt ans. Lorsque le dernier d’entre eux se fracassa le crâne sur un chantier de construction, Marius, inquiet de ne pouvoir transmettre son patrimoine, pressa Mathilde de prendre un époux. Elle le fit, un peu à contre-cœur, choisissant Philibert, un homme doux et travaillant qui promettait de prendre soin de la ferme et des parents de sa nouvelle épouse.

Durant les trois années que dura leur union, Serus ne daigna pas le bénir d'une naissance. Le ventre de Mathilde resta vide, malgré les prières, les offrandes et les rituels. L'avenir de la ferme était compromis, et l'on murmurait que c'était sa punition car elle avait trop attendu pour prendre un époux. Très amoureux, Philibert ne lui en tenait pas rigueur, malgré les inquiétudes de Marius.

Au début de l'année 1164, alors qu'elle allait bientôt fêter ses 23 ans, Marius prit froid et s'éteignit, quelques semaines plus tard, d'une pneumonie, comme sa femme, quelques années plus tôt. Ce fut le début d'une longue et douloureuse année où les deuils s’enchaînèrent. Lorsque les rumeurs des attaques se confirmèrent, il était déjà trop tard pour elle et Philibert. Le couple ne put rejoindre Marbrume et, comme d'autres fermiers de la région, trouva refuge à Usson avec le strict nécessaire pour survivre. L'hiver 1164 fut long, rude, éprouvant et riche en rebondissements.

La reconquête du Labret en mars 1165 décida le couple à regagner la ferme. C'était surtout Mathilde qui voulait rentrer chez elle, en dépit du danger. La terre, les bêtes, les bruits, les odeurs, tout lui manquait. Elle redoutait que tout soit détruit. Elle avait raison. Il fallut quelques jours pour que la petite maison soit sécuritaire. L'étable, adjacente, accueilli bientôt la seule vache et les deux cochons qui avaient survécu à leur hiver à Usson. La cave, où autrefois s'entassaient les salaisons, les conserves et les légumes de garde, fut barricadée pour offrir à Philibert et Mathilde un abri si les fangeux attaquaient. L'été qui suivit fut catastrophique aux champs, et le couple décida de planter, in extremis, des légumes qui seraient prêts avant l'hiver et qui leur permettrait de survivre. Oignons, carottes, salades d'automne, panais, rutabagas, épinards, courges diverses... Tout ce qui pouvait être semé le fut, épuisant la réserve de semences et le brave Philibert, toujours aux champs quand les fangeux ne se montraient pas. Il ne se passait pas une semaine sans qu'il revint pour se cacher. Plusieurs fois il échappa de peu à la mort. Le 17 septembre 1165 fut la fois de trop. Tandis qu'il récoltait les courges, deux fangeux l'attaquèrent. Il n'eut que le temps de hurler à Mathilde de se cacher et de sauver sa vie. La milice, qui suivait les fangeux, ne put le sauver.

Le temps n'était pas au deuil mais aux récoltes. Monnayant sa sécurité et de l'aide contre de la nourriture, Mathilde parvint, avec l'aide de voisins et de la milice, à terminer l'année aux champs et envoya une partie des produits à Marbrume. Alors seulement, quand les récoltes furent envoyées, que ses provisions gagnèrent le caveau, et que les ententes avec la milice furent conclues, Mathilde put pleurer la perte de Philibert. Elle n'en avait jamais été amoureuse, mais il avait été un bon compagnon. Désormais veuve, sans enfants, il lui faudrait assurer seule sa propre survie et celle de la terre de ses ancêtres.

1166 est sans conteste l'année des changements pour Mathilde. Engagée par l'Ordre de l'Astre d'Azur, dont la vocation initiale est d'aider les plus démunis, la fière mais modeste fermière s'emploie à former des exilés de Marbrume à l'art de l'agriculture. Et si dans un premier temps, elle déteste l'invasion que représente les quelques hommes sur sa propriété, elle finit par s'attacher à eux et à les considérer comme étant de sa propre famille... tout en leur cachant soigneusement les visites de quelques bannis, avec lesquels elle maintient des liens dangereux, aussi rares que possible mais nécessaires, afin d'éviter des attaques.

Déterminée à profiter de son indépendance, le coeur de la veuve bat au rythme de ses rencontres sans lendemain, jusqu'à s'éprendre d'un pirate qui incarne parfaitement son opposé. Elle épouse Darius Vortigern quelques semaines à peine après leur première rencontre, certaine qu'il est le grand amour de sa vie.

La vie suit son cours malgré les aléas des ententes : l'Ordre de l'Astre d'Azur est dissout, laissant la fermière sans rémunération pour former les agriculteurs. L'arrivée de l'hiver lui permet de laisser les gars rentrer chez eux et lui donne le temps de trouver une alternative. C'est qu'avec un deuxième champ à cultiver, la brunette ne peut pas assumer la tâche seule.

Très vite, pourtant, son attention ne va plus à la ferme. Béni par Serus, le mariage de la fermière et du pirate semble fertile. Celle qui pensait ne jamais porter d'enfant connait les premiers symptômes d'une grossesse, confirmée par une voisine expérimentée. Le bonheur de Mathilde est total, malgré la Fange et les incertitudes qui plânent autour de la production de légumes. Darius se fait plus prudent, pour être certain de revenir comme toujours dans leur refuge... jusqu'en janvier 1167 où seul Isak franchit la barrière. Le cousin de Vortigern apprend à Mathilde que son mari a été fait prisonnier avant de partir pour Marbrume.

Rongée par l'inquiétude, Mathilde passe plusieurs semaines à se convaincre que celui qu'elle aime n'est pas mort, et qu'elle le retrouvera... jusqu'à ce qu'en mars 1167, Isak lui confirme que Darius est vivant, quelque part à Marbrume. Mais où?

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