Marbrume


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 Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]

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Reyar ValtharMercenaire
Reyar Valthar



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MessageSujet: Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]   Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé] EmptyMer 18 Nov 2015 - 17:24

Le Goulot, un endroit misérable où il était guère aisé d'y vivre, entre la maladie et les couteaux porteur de mort. Le Cercle n'y avait en somme que peu d'intérêt, parce que pour des voleurs de leur standard, vivre au même niveau que des mendiants tuberculeux n'étaient assurément pas envisageable. Là où se trouvait la richesse, ce n'était sûrement pas dans ce lieu digne des troglodytes. Le Cercle avait une influence non négligeable sur le Port de Marbrume, mais il fallait bien parfois venir en cet endroit des plus déplaisant pour y faire bon souvenir de leur réputation, qu'on n'oublie pas que le Cercle n'appréciait absolument pas les intrus sur leur domaine, même si hypocritement, ils ne respectaient pas celui des autres.

Reyar Valthar était accompagné de deux hommes de son groupe. Habilement déguisés en gueux, ils avaient une allure des plus repoussante, pleine de crasse, sentant le purin aussi fortement que le fumier qu'ils transportaient dans une petite charrette. De l'extérieur, ils avaient tout à fait l'air de transporteurs de cette immondice que des miséreux transportaient en dehors des murs de la ville, en échange d'un salaire dérisoire. Cette méthode de déplacement était plus qu'obligatoire en journée, travaillant à l'arbalètes, il était guère possible d'imaginer les déplacer au grand jour, sans avoir la milice sur le dos. Reyar avait beau être un ancien mercenaire arbalétrier, cela ne suffisait pas toujours à ce que les miliciens ne vous mettent pas en cachot pour un contrôle, surtout depuis l'arrivé des Fangeux. La situation était encore plus tendue que l'arc de son arme. Combien de ses camarades avait-il vu au bout d'une corde ? Combien marqué à vie au bras ? La prudence était une habitude salutaire à prendre en cette période.

Toujours que, Razarh son éminent chef, lui avait délégué une mission, lui qui était avec son groupe, le bras armée du Cercle. Il y avait à peine quelques heures, la bande de Galdo avait subit un revers, humiliant certes, mais surtout terrible en terme de réputation. Rudoyés au sein même de leur territoire, la perte des gains de la journée n'étaient pas grand chose en comparaison de la dégradation de la réputation de contrôle du Cercle. Il était des plus cruciale que la situation soit réglée, avant de provoquer un bouleversement plus profond. C'était donc pour cela que Reyar était depuis plusieurs heures à la recherche d'un individu, à l'aide d'une description plutôt vague, mais avait-il le choix ?

- Hey ! Dola ! Ça serait pas ce type par hasard ? Demanda une des hommes de Reyar, tout en tirant la charrette remplie de fumier.

- Qui Dola ? C'est Dorlan crétin, t'es pas ma mère à ce que je sache, p'tit con. Répliqua son camarade, juste à ses côtés.

- Et toi t'es pas mon père, alors dis pas que je suis un con, sinon...

- Cela reste à voir, vu comment j'ai pris ta mère la dern...

- Les enfants ! Cela suffit. Dit Reyar, mettant un terme à ce début de dispute. Bien que courante entre anciens mercenaires, Reyar n'était pas d'humeur suffisamment conciliante pour le supporter.

Reyar reporta son attention sur ce qu'avait remarqué son cher camarade Bertrand. Un homme plutôt bien bâti, le genre qui vous oblige à lever à tête pour le dévisager. Reyar en avait marre, c'était sûrement ce type qu'il recherchait, après tout, combien de grand dadais charpenté comme un pugiliste pouvait-il y avoir dans le goulot ? Reyar donna un ordre d'un simple mouvement de main. Ses hommes déchargèrent le fumier de la charrette en la renversant. Une fois vide, le fond de la petite charrette laissa place à une sorte de boîte solidement fixé au bois grâce à des lanières de cuir. Les trois hommes récupérèrent en son sein leur arme, de magnifique arbalètes et des carreaux en suffisance. L'homme qu'ils venaient de cibler devait faire face à une image particulièrement troublante : L'approche de trois gueux miséreux, arbalètes en main. Munis de carreaux assommants, à pointes de cuir rembourrés, juste de quoi briser quelques os, sans plus. De plus, Reyar avait fait en sorte que la seule patrouille de miliciens qui osait s'aventurer dans ce coin du goulot décide de prendre une tournée en son honneur dans une taverne, avec la bourse qu'il leur avait confié pour les bonnes œuvres.

Spoiler:
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Garret DesemirChasseur
Garret Desemir



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MessageSujet: Re: Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]   Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé] EmptyMer 18 Nov 2015 - 18:14
Garret sentait monter l'agacement aussi surement que la marée. Il tournait depuis plus d'une heure dans cette fosse à purin et il ne reconnaissait rien ! Pourtant, il avait déjà fait le voyage jusque chez Annie une bonne dizaine de fois, mais il se perdait toujours. Et aujourd'hui, personne ne lui avait indiqué la bonne route à prendre. S'orienter dans les marais, c'était facile pour lui. Il les connaissait comme le dos de sa main et le moindre rocher était un point de repère à ses yeux. Mais dans ce marasme humain puant, il ne reconnaissait rien. Les bâtisses à moitié en ruine, il n'y avait que ça et toutes les façades se ressemblaient.
Dans sa poche, le passe-droit que lui avait donné les gardes à l'entrée de la ville. Depuis le temps qu'il venait régulièrement en ville, on se souvenait de lui et s'il n'était jamais refoulé au même titre qu'un banni, on préférait avoir un œil sur sa personne et il était classé comme "peu désirable" à Marbrume. Au moins lui avait(on permit de garder son arme sur lui car traverser le marais sans arme c'était comme se jeter nu dans un nid de fangeux. Pour éviter d'affoler les passants, le chasseur avait enroulé plusieurs fois l'énorme hache à deux têtes dans un tissu, rendant son utilisation inutile à moins de vouloir assommer quelqu'un. Et ce n'était pas dans son intérêt de faire des vagues.
Les bottes pleines de boue, le regard sombre, il tenta une nouvelle fois d'approcher un passant pour demander sa route, mais le bonhomme prit peur et fila. À croire qu'un géant avec un masque lui couvrant la moitié du visage et à l'air patibulaire était une menace par ici. Et comme il était en vaine, Garret découvrit, en se retournant, que trois hommes le tenaient en joue.

— Par Nior, dites-moi que c'est une blague... maugréa-t-il en soupirant.

Il étudia rapidement les armes et leur porteur : des arbalètes en bon état, des carreaux non mortels, le tout tenu en main par trois bouseux tout droit sortit d'une cuve de purin. Le tableau était aussi ridicule qu'inquiétant et pendant un instant, Garret se demanda si le monde ne marchait pas sur la tête depuis que les fangeux étaient arrivés. Rester enfermés dans les murs rendaient visiblement les gens un peu fous.
Le colosse se campa bien droit dans ses bottes et sortit d'un geste la hache transformée en masse de fortune de son dos. Si c'était les trois pièces d'or dans ses poches que ces gaillards voulaient, ils allaient devoir faire de leur mieux parce que le chasseur se donnait beaucoup de mal pour les gagner et n'avait pas l'intention de les céder. Chacune de ses pièces représentait soit des heures de chasse, soit une séance de "nettoyage" d'un village.

— Cherchez pas les emmerdes, les gars. Je suis vraiment pas d'humeur. R'tournez jouer dans vot'e trou à rat et foutez-moi la paix.

Garret n'avait pas envie de se battre, tabasser des gens ne faisait pas partie de ses hobbys. Il préférait de loin coller la trouille à ces idiots et les voir passer leur chemin, surtout qu'Annie devait commencer à s'inquiéter et qu'il avait perdu assez de temps comme ça. Mais quelque chose dans le regard de ces types ne lui plaisait pas. C'était le même regard que celui des loups lorsqu'ils ont acculés une proie et c'était bien souvent synonyme de combat.
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Reyar ValtharMercenaire
Reyar Valthar



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MessageSujet: Re: Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]   Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé] EmptyMer 18 Nov 2015 - 20:42

Le temps était gris, le ciel sombre, la journée suffisamment peu ensoleillée pour inviter les fangeux à sortir jouer avec leur unique victime, les humains. C'était le genre de jour où Reyar aurait presque pu plaindre les miliciens du corps extérieur... Enfin, s'il ne les détestait pas tant ! Toujours était-il qu'il faisait quand même sacrément froid, c'était limite si Reyar ne tremblait pas comme une feuille, arbalète en main. Les seuls vrais avantages de ce froid de début de saison, était la disparition des vermines volantes, propagatrices de maladies. Sans parler du bonheur suprême : la dissolution de l'odeur du bourbier qu'était le goulot. Enfin, Reyar pouvait s'y promener sans avoir envie de s'évanouir, même si ce simple et petit plaisir était gâché par le devoir qu'il l'obligeait à utiliser cette maudite charrette pleine de fumier... Il fallait dire qu'il aurait très bien pu aussi se promener avec une charrette pleine de fruits ou de légumes, mais il ne pouvait le faire que dans des quartiers un peu plus distingués. Et l'avantage ultime de fumier était qu'il rebutait les miliciens, aucuns d'entre eux n'avaient envie d'y farfouiller, au pire quelques coups de lance pour vérifier qu'aucune personne s'y cachait, les arbalètes elles, étaient sauvent.

Reyar était assez compliqué, lui même le reconnaissait. Il était d'une nature prudente et prévoyante, et pourtant, il lui arrivait souvent d'entreprendre des choses insensées, par caprice ou plaisir. Pourquoi était-il devenu mercenaire, si la perspective de la mort ne lui plaisait guère ? Reyar pensait souvent à ce genre de chose, c'était presque de l'ordre philosophique, mais souvent il laissait couler, quelle importance après tout ? Le sens de la prudence, l'instinct, la peur, purement animal, voilà qui était central dans la situation actuelle. Reyar ressentit son ventre se contracter quand le géant se retourna. Voilà-t-il pas qu'en plus d'être suffisamment large en muscles pour se bloquer dans une porte, il portait un masque, comme s'il faisait pas déjà assez peur ! Quand le colosse entreprit de sortir son arme entortillée dans du tissu, Reyar du se faire violence pour ne pas déclencher la gâchette de son arbalète. Le voleur garda son arme en joue sur le titan, un terme tout à fait approprié, au vu du stresse et de la peur qui l'avait fait grandir devant ses yeux, et tourna la tête vers l'un de ses hommes.

- Mon incontestable et charmant ami, compagnon de toujours, toi qui a traversé fleuve de sang et mont de flamme à mes côtés, pourrait tu me faire bon souvenir de la locution descriptive de l'anatomie du pernicieux personnages qui s'en ait prit à Galdo ? Tu m'en saurais bien grès ! Déclama Reyar, avec presque une pointe lyrique dans la voix.

- Euh... Chef, j'l'ai déjà dis, mais quand vous parler bizarre comme ça, ça fait vachement flipper, voyez ? Répondit Dorlan, d'un air montrant clairement son incapacité à comprendre les paroles de son chef.

- T'as raison Dola, depuis que Razarh lui a apprit à lire, il s'la péte avec des mots so'fistiqués. Poursuivit Bertrand, essayant bien que mal à prononcer un mot dépassant son vocabulaire habituel.

- Bon, les bras cassés, je voulais juste mettre en évidence par la confirmation, que si Galdo s'était fait rossé par un géant blond armée d'une arme et portant un masque le faisant passer pour le messager de Rikni sur terre, il l'aurait dit, non ?

Reyar commença a croire qu'il s'était purement et simplement trompé. Et même si c'était pas le cas, sa raison lui disait qu'il fallait mieux pas taquiner ce bonhomme présent là. Il regretta presque son choix de carreau, si seulement il avait prit la version vireton, même un cheval de trait des plus costaud se serait effondré de tout son long. Alors qu'il était en pleine réflexion, il en oublia presque son environnement, et comme si Rikni avait décidé de s'amuser avec lui en ce jour, un nouveau lot de problème surgit d'une rue latérale. Une dizaine d'individus, donc la majorité avançait en titubant, s'étant vraisemblablement bituré le gosier jusqu'à plus soif, approchèrent des quatre hommes qui étaient en plein démonstration sociologique de la domination primaire chez les hommes.

- Mai' ! N'est-ce pas donc... Ces 'kiens galeux du cerceau ? Vous savez qu'on n'est pas au port ?! Ichi, c'est chez Mathar ! Déclama comme il le pouvait, le porte-parole des vide-goussets, ceux-ci ne se firent pas attendre avant de sortir une panoplie de surins et de dagues.

Décidément, Rikni le mettait à l'épreuve en ce jour. Maîtresse de la guerre et de la ruse, elle ne devait sûrement pas détester le fidèle serviteur qu'il était. Reyar devait suivre la voie des ombres, et si la vénérable ruse imposée par Rikni ne pouvait avoir cours en ce lieu, ne restait que celle des armes sacrées de la voie de la guerre ! Sans plus attendre, Reyar redirigea son arbalète sur l'ennemi le plus proche, à peine quatre mètres. Une pression, la noix retenant la corde lâcha, le carreau assommant zébra l'air si rapidement que personne ne pu le suivre des yeux. Yeux que Reyar visait allègrement, son carreau se plantant directement dans l'œil droit de son adversaire. Ses deux camarades firent de même, un tir à si courte distance était d'une facilité déconcertante, les yeux étaient des cibles faciles pour des tireurs d'élites comme eux. Reyar et ses deux compagnon réarmèrent leurs arbalètes grâce au système du pied de biche, remettant rapidement des carreaux, cette fois mortels, avant de relancer une salve meurtrière. Six hommes à terre, comme terrassé par la foudre divine, en restait encore quatre qui était déjà sur les arbalétriers, ne restait comme seule défense pour eux leurs armes ouvragées en bois.

Un bon coup d'arbalète pouvait sûrement faire très mal, mais fallait-il encore ne pas se louper. C'était pas gagné... Rikni était décidément de mauvaise humeur contre lui...
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Garret DesemirChasseur
Garret Desemir



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MessageSujet: Re: Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]   Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé] EmptyMer 18 Nov 2015 - 23:31
Face à l'hésitation de ses adversaires, Garret n'engagea pas tout de suite les hostilités et se contenta d'un grognement d'ours dont il avait le secret. Est-ce que la bande allait prendre la fuite finalement ? Il écouta attentivement leur échange, presque amusé de voir la mésentente entre les trois gaillards. Lui non plus ne savait pas lire, mais il comprenait grossièrement ce qu'avait dit le chef du groupe et cru saisir la situation dans laquelle il se trouvait : ces trois types cherchaient quelqu'un et ils lui étaient tombé dessus en pensant avoir trouvé la bonne personne. Manque de bol, ils étaient dans l'erreur. Dans un sens, c'était plutôt bon signe pour la suite puisque cela voulait dire qu'un éclaircissement des identités de chacun pourrait aboutir à une séparation sans aucun dommage d'un côté comme de l'autre.
Mais ça, c'était sans compter sur la belle brochette de soudards qui venait d'apparaître à l'angle de la rue. Le chasseur savait que ce genre de vermine était pire qu'une meute de rats affamés et ses yeux couleur émeraude se plissèrent légèrement dans un froncement de sourcils. Avec ces humains là, pas la peine de chercher à discuter. Nior devait le punir d'avoir abandonné son territoire, à moins que ça ne soit sa bonne étoile qui ait décidé d'aller faire un tour dans un coin oublié de la voûte céleste, emportant avec elle la chance de Garret.

Le baragouinage de la troupe alcoolisée était assez incompréhensible pour le colosse, mais il saisissait au moins que tout ce verbiage ne lui était pas adressé. Guerre de territoire entre eux et les trois tireurs ? Ou simple querelle entre rats des bas-fonds ? Dans tous les cas, Garret ne voulait pas y être mêlé car ça finirait forcement mal. On pensait déjà qu'il était maudit, pas la peine de se tailler une réputation de bagarreur ou de meurtrier. Il hissa donc sa hache sur son épaule en se tournant, comme les arbalétriers, vers ces nouveaux adversaires. Est-ce qu'il devait cogner ou fuir ? Est-ce que ça ferait une différence ? Est-ce qu'il devait juste assommer ces types ou aller jusqu'à les tuer ? La réponse à cette dernière question se fit entendre sous la forme d'un claquement sec au moment où les carreaux étaient relâchés. Même s'ils n'étaient pas sensés être mortels, les tirs firent si bien ajustés qu'ils firent au moins perdre un œil à chacune des cibles. La charge fut donnée, mais le temps que les soudards arrivent sur eux, une nouvelle salve avait fait trois victimes de plus.
Voir des gens mourir n'affectait pas le géant. C'était comme ça, quand on se retrouvait face à plus fort que soit on avait une chance d'y passer et peut-être que le lendemain, notre assassin serait devenue la proie. La vie ce n'était que ça, un jeu de force entre soi-même et les autres et parfois perdre voulait dire mourir. On apprenait vite à ne pas trop pleurer ou être choqué par la mort quand on grandissait en dehors des murs de la ville. S'il pouvait ne pas tuer, Garret le faisait. Mais dans la présente situation, quelque chose lui disait qu'il était inutile de retenir ses coups.

Son bras se détendit beaucoup trop rapidement pour quelqu'un de son gabarit. Le pauvre bougre qui se trouvait dans la trajectoire passa de vie à trépas sans se rendre compte, le crâne défoncé par la masse de la hache judicieusement protégée. Si la lame avait été au clair, il se serait retrouvé fendu en deux comme du petit bois ! Le corps du géant se mit en mouvement dans l'instant suivant, alors que l'attention des brigands était soudainement attirée par cette nouvelle menace qu'ils avaient jusque là ignoré. Trop tard pour le plus proche, un étau se referma autour de sa gorge pour le soulever de terre et avec un rugissement, Garret l'envoyer bouler contre ses acolytes, comme une balle dans un jeu de quilles. Un des hommes s'écroula au pied du chasseur, les bras étendus devant lui et sans réfléchir, leur agresseur lui écrasa le coude d'un violent coup de talon. L'articulation ne résista pas et se plia dans le mauvais sens dans un écœurant bruit d'os déchirant les chairs. Le type se mit à hurler.
Garret ne savait pas se battre à proprement parler, mais il avait de très bons réflexes et son expérience de chasseur suffisait à lui dire quels parties d'un corps étaient fragiles et où il fallait frapper pour faire tomber sa proie. Sa chance était que les quatre hommes, en plus d'être saouls, ne lui avait pas accordé une grande attention jusque là, lui laissant un grande marge de manœuvre.

Le colosse retira son arme de la bouillie de cervelle où elle était plantée et recula d'un pas. Il en avait terminé avec ceux-là, si les deux types encore en bon état possédaient un brin d'instinct de survie, ils emporteraient leur copain au bras cassé avec eux et disparaîtraient rapidement.

— Cassez-vous, gronda simplement le chasseur en posant sa hache sur son épaule, ignorant le sang qui imbibait désormais le linge.

Si Annie voyait ça, il allait avoir droit à un savon... Sans parler des gardes qui lui poseraient beaucoup de questions. Vraiment pas de chance. Lui, tout ce qu'il voulait, c'était retrouver cette fichue maison où vivait sa cadette pour aller prendre de ses nouvelles et lui apporter les quelques pièces qu'il avait gagné ! Pourquoi fallait-il qu'il se retrouve embarqué dans des affaires aussi sales ?
Les types au sol semblèrent décuver à toute vitesse et après un regard vers les tireurs pour s'assurer qu'ils n'allaient pas les achever, ils saisirent le dernier survivant qui gémissait par les aisselles et s'enfuirent sans demander leur reste. Un problème de moins. Le chasseur se tourna alors vers les trois lurons avec leurs arbalètes.

— Est-ce qu'on peut se mettre d'accord sur le fait que vous vous êtes complètement planté de personne ? Ou je dois vous l'expliquer autrement ?

Après sa petite démonstration, il espérait bien que les hostilités s'arrêteraient là.
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Reyar ValtharMercenaire
Reyar Valthar



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MessageSujet: Re: Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]   Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé] EmptyJeu 19 Nov 2015 - 12:13

Cela faisait des années que Reyar n'avait plus vu une telle scène, plus depuis qu'il avait quitté les champs de mort que les nobles s'enorgueillissaient à nommé champs d'honneur, comme pour insuffler une raison à toutes ces morts futiles. Reyar fut presque atterré devant le spectacle que lui offrit de bon cœur le colosse, une digne représentation de la danse de Rikni. L'arbalétrier au fond de lui fut particulièrement heureux, sa doctrine habituelle lui imposait le combat sensé, à bonne distance. Dans la situation d'urgence, il n'avait eu d'autre choix que d'agir, mais il avait déjà vu dans son imaginaire les surins le transpercer de toutes parts, jusqu'à que pour une raison qu'il ignorait encore, le guerrier blond entra en mouvement, mouvement qu'il trouva fulgurant et d'une puissance rare. Reyar se tourna vers le colosse, il déposa son arbalète contre sa jambe, avant de rejoindre ses deux mains ensembles et saluer son sauveur d'un signe de tête. Un symbole de gratitude dans le monde des soldats et mercenaires.

- Je pense que des excuses sont de mise, même si de telles platitudes peuvent être singulièrement futiles. Commença Reyar, au son de sa voix, sa sincérité était éminemment visible. Mais était-ce une réelle preuve de pénitence ou un simple peur de la mort ?

Sans plus attendre, l'arbalétrier défit une ceinture de tissu entourée autour de sa taille. Une fois à terre, elle révéla être une réserve de pièces d'argents, représentant un mois de salaire d'un artisan. Reyar entreprit de vider la bourse qu'il avait à la taille, laissant tomber les pierrettes qu'il y avait pour les remplacer par les pièces, avant de présenter le tout au guerrier blond. Peut être qu'un peu d'argent le mettrait de plus bonne grâce ? Il était toujours utile de savoir parler ce langage universelle.

- Voilà un dédommagement, j’insiste pour que vous le preniez. Poursuivit Reyar, avant de tourner la tête vers le carnage, un sourire en coin se formant. Mais je dois dire, par les Trois ! Mon cher Léondorf, c'est pas tous les jours qu'on à le droit à une telle représentation ! Dit Reyar, sur un ton bien plus sympathique, comme s'il parlait à un ami.

Léondorf, un chevalier légendaire dans le Royaume de Langres, célèbre pour avoir défendu par son unique épée, isolé de tous, la brèche du mur de son château. On le disait même capable de soulever un cheval avec ses bras massifs, même si beaucoup sont d'accord pour dire qu'une légende est toujours exagérée, toujours est-il qu'on use de son nom quand on veut présenter une force de la nature, guerrière qui plus est. Avant qu'il ait eu la chance de poursuive la conversation, un homme déboula du coin de la rue, derrière le colosse. Son apparition tendit sensiblement les trois arbalétriers, au passage de l'homme, il lâcha un simple phrase avant de poursuivre sa route : Les danseuses arrivent derrière moi ! Reyar lui fit un signe de remerciement de tête, avant d'entreprendre la décision d'une belle retraite stratégique. C'était son homme de guet, il semblait que mettre hors de course une seule patrouille de miliciens n'ait pas été suffisant, mais comment pouvait-il prévoir qu'en ce jour, des miliciens décideraient soudainement de faire leur travail avec ferveur ? C'était pas dans leurs habitudes de venir aussi souvent dans le goulot.

- Bon... Léondorf, je sais pas ce que vous voulez faire, mais moi et mes gars, avec le carnage qu'on a à nos pieds, on préfère filouter rapidement ! Difficile d'expliquer pourquoi des mercenaires sont déguisés en gueux, pareil pour le pourquoi de gueux avec des arbalètes... Vu les morts présents et connaissant bien la milice, ils seraient capables de nous mettre au cachot pendant un bon mois, avant de mettre au clair la situation, si en plus, ils en ont réellement envie. Expliqua Reyar, sur un ton plus que pressé.

C'était une invitation à décamper, peu subtil, certes, mais généreuse en un sens. Connaissant assez bien le goulot, il pourrait largement le ramener dans une zone sûre. Sens de la dette ou pas, Reyar n'attendit guère plus longtemps avant de filer en grande enjambées. Cela donnait lieu à une scène quasiment comique, trois gueux, arbalètes à l'épaule, détalant à toutes jambes dans la rue. Reyar en aurait presque rit lui aussi, si la perspective d'un trou à rats milicienne lui venait pas en tête. Reyar ne regarda même pas si le colosse le suivait, il était libre de son choix, quand à lui et à ses hommes, ils embranchèrent à gauche à la première intersection, Reyar avait sa petite idée des chemins à prendre, de quoi perdre les miliciens. Il fallait absolument les éviter, vu qu'avec des arbalètes en main, il était peu probable qu'ils se montrent conciliants et il était impensable d'abandonner de si belles merveilles.
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Garret DesemirChasseur
Garret Desemir



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MessageSujet: Re: Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé]   Quand une erreur s'agrippe aux rebords de l'âme ! [Terminé] EmptyDim 22 Nov 2015 - 23:49
La hache de guerre était enterrée - tout du moins symboliquement puisque celle de Garret était sur son épaule - et il eut même droit à des félicitations. Pour être honnête, il ne savait vraiment pas s'il devait le prendre pour un compliment ou une insulte. Le type qui avait envie de lui planter un carreau dans la tête deux minutes plus tôt le félicitait pour le massacre, comment devait-il le prendre ? Quoi qu'il en soit, il ne regrettait pas la mort des hommes qu'il venait de tuer car il se doutait bien que leur vie n'était pas spécialement pleine de bonnes actions. Le sens moral du chasseur l'obligeait à venir en aide aux braves gens qu'il croisait qui ne pouvaient pas se débrouiller seuls, mais il n'allait pas jusqu'à pleurer la mort d'un autre être humain. Dans ce cas de figure, il ne pensait pas que les trois arbalétriers soient de braves gens, mais les alcooliques patentés qui les avait agressés avaient l'allure typique des raclures qui violent les filles qui ne font que passer dans la rue au mauvais moment. Et une raclure en moins était un danger de moins pour sa sœur.

Il prit la bourse qu'on lui tendait sans se faire prier. Peut-être qu'une personne plus aisée aurait refusé poliment une première fois, mais il ne pouvait pas se permettre ce luxe et n'en avait, de toute façon, pas envie ! Ce n'était pas tous les jours qu'on le payait aussi grassement pour tuer des êtres vivants et ça n'affectait en rien sa morale d'accepter un cadeau aussi généreux.
Garret failli rétorquer quelque chose à son nouvel "ami" lorsqu'un nouveau protagoniste fit brusquement irruption en courant et lâcha une phrase énigmatique en les dépassant. Le colosse ne comprit pas de quoi il retournait, mais heureusement son interlocuteur lui fit l'honneur de traduire la phrase codée. La milice ramenait ses fesses et c'était mauvais pour tout le monde ça.

— Bon... Léondorf, je sais pas ce que vous voulez faire, mais moi et mes gars, avec le carnage qu'on a à nos pieds, on préfère filouter rapidement ! Difficile d'expliquer pourquoi des mercenaires sont déguisés en gueux, pareil pour le pourquoi de gueux avec des arbalètes... Vu les morts présents et connaissant bien la milice, ils seraient capables de nous mettre au cachot pendant un bon mois, avant de mettre au clair la situation, si en plus, ils en ont réellement envie.

Et sur ces paroles pleines de sagesse, la petite bande se mit à courir. Garret n'était pas doué en calcul, mais là ce n'était pas difficile de comprendre que morts plus sang sur son arme égal gros ennuis. Or il n'avait pas le temps pour les ennuis. Sans qu'il ait besoin de réfléchir longtemps, il se lança à la trace des voleurs, préférant pour le moment s'en remettre à eux pour éviter de se faire pincer.
Ce ne fut pas une chose très aisée de les garder en vue, ils semblaient se faufiler dans les rues mieux qu'un rat dans son terrier et sans ses années de chasse dans le labyrinthe du marais, le chasseur les aurait certainement perdu très rapidement. Pourtant ils n'avaient pas tant d'avance sur lui... Lorsqu'ils arrêtèrent enfin leur course, le colosse était plus perdu que perdu mais au moins la milice ne risquait pas de les trouver. Le chef de la petite bande s’apprêtait déjà à entrer dans un établissement des plus douteux lorsque la grosse pogne du chasseur se referma sur son col pour le retenir. Hors de question de continuer à errer de la sorte dans cette foutue ville, il avait besoin d'aide. Et si c'était à un voleur qu'il devait demander, tant pis !

— Attends un peu, la crevette ! J'ai un dernier truc à te d'mander. J't'ai suivi et maintenant ch'uis complètement paumé, alors tu seras bien gentil de me sortir de là, grogna Garret, un peu ennuyé de devoir encore demander son chemin. Face à l'air dubitatif des voleurs, il ajouta un argument : — Emmène moi dans la rue que je veux et j'irais pas dire à la milice que j'ai vu trois types avec des arbalètes traîner près de cette taverne après avoir tué des mecs dans la rue.

Un sourire entendu fit comprendre au trio que de toute façon il n'allait pas balancer, mais que ça serait bien sympa de le tirer de là parce qu'on sait jamais. Le chasseur ne sut pas s'il dût à la chance, à la bonté ou à la peur que le malfrat accepte, mais c'était le résultat qui comptait. Sans perdre de temps il lui donna le nom de la rue qu'il cherchait et la petite troupe se mit en route sans tarder.
Il ne leur fallut pas très longtemps pour arriver à destination, ce qui confirma au blond qu'il était pathétique pour l'orientation en ville. Avec un peu de persévérance, n'importe qui aurait pu trouver, mais lui était du genre à partir complètement à l'opposé pour se perdre encore plus. Sur ce coup là, il en devait une aux arbalétriers. D'ailleurs, avant de quitter ses guides pour s'engager dans l'avenue boueuse, il souhaita se présenter et connaître l'identité de son presque-bienfaiteur. Le type lui dit s'appeler Reyar Valthar et ce nom se grava dans la mémoire de Garret.

— Fais gaffe la prochaine fois que tu crois r'connaitre quelqu'un, Reyar. Merci pour le coup d'main, et p't'être bien à une prochaine fois.

Les deux hommes hochèrent la tête en guise de salut et le colosse s'engagea sur la grande rue tandis que ses étranges compagnons de fortune retournaient aux ombres du Goulot. La rencontre avait été brève, mais elle laissait une drôle d'impression au chasseur. Il saurait se souvenir de ces drôles de types et peut-être que leurs chemins se recroiseraient un jour, si Nior le voulait.

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