Marbrume


-28%
Le deal à ne pas rater :
Brandt LVE127J – Lave-vaisselle encastrable 12 couverts – L60cm
279.99 € 390.99 €
Voir le deal

Partagez

 

 Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
Bucéphale RipariaMilicien
Bucéphale Riparia



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptyDim 26 Mai 2019 - 0:28
A une portée de crachat de la Porte du Crépuscule, est sis le débit de boisson dit la « Hure au Miel ». N'eut été l'angle du corps-de-garde, l'adresse aurait pignon sur la rue la plus animée de la bonne Marbrume, mais ainsi tassée contre l'austère bâtisse de pierre grise du guet, on remarque rarement sans la chercher l'enseigne peinte figurant un groin et un tonneau, de bonnes augures pour le chaland. La proximité avec la soldatesque avait du bon, puisque littéralement au pied du rempart, il ne fallait guère que quelques mètres au piquet de garde fraîchement relevé pour aller s'en jeter un petit. Aussi, assez naturellement, comptait-on nombre de gens d'armes et assez peu de truands parmi la clientèle. On y peut, pour une poignée de bronze, combler sa dent creuse et boire dans de la vaisselle propre, selon le standard militaire évidemment.

On y retrouvait ce soir-là un public fort maigre, la fine pluie froide hivernale chargée d'embruns n'encourageait guère le négoce. Le tenancier, derrière son comptoir, frottait ses chopines avec un œil absent et morne, probablement perdu dans le souvenir de jours meilleurs. Dans sa modeste salle, seules deux tablées meublaient l'espace et le silence, et la plus large d'entre elle, rassemblée près du feu, s'animait à mesure que la piquette échauffait les esprits. De ces sept compagnons de beuverie d'un soir, il n'en était pas un seul qui dépareillait avec les autres. A la largeur de leur torse, au métal dont ils étaient bardés, et à la vigueur qu'ils mettaient à avoir le dernier mot, tous étaient gens d'armes. Le long du mur, suspendus aux patères, c'était bien manteaux de miliciens qui s’égouttaient paresseusement, et plusieurs piques, baudriers d'armes et rondaches complétaient ce tableau somme toute quotidien en ces lieux. Au milieu de cette collection de gueules d'enfer, Bucéphale Riparia était comme poisson dans l'eau. Avec ses grands bras simiesques, sa cotte d'armes blasonnée et une solide main gauche suspendue à la ceinture, il était ton sur ton avec ses compagnons de beuverie. Avec morgue et le ton rogue d'un chien qui grogne, il avait prit la parole après un silence seulement ponctué du choc des godets et divers retours gastriques, de ceux qui suivent les bons gueuletons arrosés de raisin de table. Les estomacs étant contentés et la torpeur gagnant les esprits, l'on échangeait quelques anecdotes du quotidien.
Particulièrement remonté, Bucéphale parlait en ces termes :


« Une putain de mascarade, voilà c'que c'était ! J'ai jamais vu des clampins comme ça. Y'en a même un qui s'est planté son fauchon dans la cuisse en rengainant ! Une putain de misère, ce qu'on vit en ce moment. Y'a pas un seul de ces connards qui fera le poids quand il y aura du vrai grabuge. »


Les connards, c'était les nouveaux conscrits, dont un groupe s'était exercé sur la place d'armes plus tôt dans la journée. Pour un vétéran de l'ost ducal comme lui, un tel effondrement des critères martiaux était une véritable insulte. Parmi la tablée, ils furent plusieurs à acquiescer d'un grommellement. Car parmi eux, nul corne verte, nul jouvenceau mal dégrossi. Leurs mufles couturés, leur gouaille bravache et même leur attitude à table, tout témoignait dans ce sens. Ayant si durement apprit les leçons de la guerre, ces hommes formés de longue date à manœuvrer, tuer et mourir sous les drapeaux, supportaient mal devoir confier leur vie à des bleu-bites, capables de surcroît de les planter par maladresse.
Avec un certain sens de la mise en scène, après une longue pause, Bucéphale renchérit :


« Si notre bon roi n'avait pas eu la brillante idée d'aller mourir au loin avec presque tout ce qui tenait un fer sans trembler, ça aurait une autre gueule aujourd'hui ! Ah mes mignons, si vous aviez connu « Gueule-d'amour » ! Un coutiller pareil, on n'en fait plus par les temps qui courent. Il s'appelait Tancrède le gars, mais avec la petite vérole qu'il traînait depuis des années et tous les coups qu'il a prit sur la tronche, il avait pas volé son blase ! J'ai jamais connu un type plus moche que lui, la gueule ravagée de cratères, de boursoufles et de sutures qu'il avait. Mais il avait pas son pareil pour faire le coup de main, j'aime autant vous le dire. Ce gars-là, une fois, moi et les autres, on a dû lui courir après sur trois cents coudées dans la ligne ennemie, tellement il ne voulait pas s'arrêter. Derrière lui il semait des types avec le crâne éclaté comme des fruits trop mûrs, et il allait se faire ouvrir par toute une enseigne quand on a enfin réussi à le choper et le ramener par la ceinture. Ah, c'était quelque chose de voir Tancrède à l’œuvre, vous tous en auriez eu la larme à l’œil. J'ai jamais vu un gars mettre autant de cœur à ce qu'il faisait... »


Se sentant sur une pente nostalgique, le soldat Riparia décida de s'équiper en conséquences. Interpellant le tavernier, il lui lança : « Patron, la même chose ! Et j'espère que tu nous feras un beau geste sur la douloureuse, parce qu'à quinze sous le cruchon de mauvais vin coupé, disette ou pas, je trouve vraiment pas ça élégant ! »

Il ponctua sa menace à peine voilée par un sourire carnassier toutes dents dehors, puis s'en retourna à sa chope presque vide. Il n'arrivait à parler du monde d'avant qu'avec de quoi sérieusement se torcher la gueule dans la foulée...






Spoiler:
Revenir en haut Aller en bas
Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptyDim 26 Mai 2019 - 9:30
Tout était parti d'une invitation, alors que Gondemar était en permission sur Marbrume après une énième mission d'exploration. Recenser les endroits où la Fange se faisait plus présente, battre en retraite pour les signaler, repartir vers d'autres zones et repérer les mouvements de Bannis, retourner au camp les signaler, repartir... Ce quotidien était parfois ponctué d'affrontements aussi brefs que sanglants, mais relativement rares au vu des consignes très strictes exigeant que personne ne joue au héros et que le plus grand nombre survive. On ne pouvait pas continuer à perdre des "hommes du Duc", aussi tout cela était-il parfois frustrant et le passé avait alors tôt fait de ressurgir dans les esprits lorsque le corps était au repos. Bien sûr ils luttaient pour la plus grande cause qui soit, la survie des Hommes, mais il fallait reconnaître que parfois ceux qui avaient connu l'armée royale avant l'arrivée des monstres éprouvaient l'envie d'en parler sans pouvoir vraiment le faire. Et puis il y avait eu la rencontre avec Bucéphale. Grande gueule, pas trop moche et encore relativement frais, il n'avait cessé de pester contre la bleusaille qui faisait ses premières armes au sein de la Caserne où l'ancien soldat passait à chacune de ses permissions. Une part de lui avait désapprouvé cet acharnement envers les recrues qui faisaient de leur mieux, notamment les femmes qui voulaient elles aussi défendre ce monde, souvent après avoir tout perdu ou presque. Chacun y mettait du sien et il ne fallait pas décourager les bonnes volontés, pourtant... pourtant il était des moments, intérieurement, où Gondemar n'en pensait pas moins, où il songeait au soldat de métier qu'il avait été et c'était ce qui l'avait poussé à accepter cette invitation de la part de celui qu'il appelait pour lui-même "Grande Gueule" depuis quelques temps maintenant. Et les voilà, un petit peloton improbable rassemblé au sein d'un débit de boisson de piètre qualité, après un bon repas durant lequel ils avaient échangés des souvenirs d'autrefois, certains faisant plus de bruits que d'autres tandis que l'homme de haute taille pour sa part était resté relativement silencieux, comme à son habitude. Il aimait à écouter et observer avant de parler, puis profiter du repas était la meilleure excuse qui soit pour ne pas décrocher un mot, n'est-ce pas ?

« Ah, c'était quelque chose de voir Tancrède à l’œuvre, vous tous en auriez eu la larme à l’œil. J'ai jamais vu un gars mettre autant de cœur à ce qu'il faisait... »

Gondemar eut un léger sourire amusé et un brin nostalgique, inspirant alors que Bucéphale recommandait de quoi boire en menaçant le patron pour qu'il leur serve quelque chose de meilleure qualité, son sourire s'agrandissant un peu plus malgré lui. Cela lui faisait du bien, il était forcé de le reconnaître, quand bien même il n'était pas encore tout à fait à l'aise au vu de son parcours. D'abord gamin des rues, enrôlé dans l'armée royale à l'âge de 16 ans jusqu'à l'arrivée de la Fange, il fut l'un des rares survivants et devint Mercenaire pour l'un des plus grands trafiquants de Marbrume avant de faire amende honorable en intégrant la Milice un an plus tôt. Depuis il enchaînait les missions et avait su regagner cette estime de soi et une meilleure réputation, même s'il demeurait un homme dangereux pour qui s'amusait à trop le titiller dans le mauvais sens du poil.

- On en avait un comme ça à l'époque, dans le régiment de l'armée où j'étais affecté. Cet homme-là se moquait bien du danger pourvu qu'il puisse tuer le maximum d'ennemis qui passait à portée de son épée. Une fois il a fait tourner sa lame autour de lui et quand un des gars est venu l'aider, un petit minot à qui on avait dit de ne pas s'approcher, il l'a écharpé sur le côté du visage. Une chance que ce n'était que la pointe, sinon il le décapitait.

Il secoua légèrement la tête, un sourire nostalgique aux lèvres, son regard perdu dans sa coupe pour l'instant vide mais qui ne saurait tarder à se remplir une fois que la commande arriverait. Il y avait une éternité qu'il n'avait participé à un tel rassemblement.

- Je ne pensais pas que nous étions si nombreux à avoir survécus. En fait je croyais même être le seul.

Confia-t-il en gardant pour lui sa honte de survivant, bien qu'il n'ai en réalité jamais eu de raison d'avoir honte. Bien sûr lorsqu'il n'était plus resté que lui sur le champ de bataille dévasté et infesté de fangeux, il avait prit ses jambes à son cou, mais lorsque vous réalisez que vous êtes le dernier morceau de viande à une table d'affamés, vous ne cherchez pas midi à quatorze heures et vous sauvez votre peau. Trois jours à courir entre les arbres et de par les marais, pour finalement s'écrouler d'épuisement une fois arrivé chez soi à Marbrume, il ne l'avait que trop payé après. Désormais survivant entouré d'autres survivants de l'armée royale, il éprouvait le vif sentiment d'avoir été aveuglé durant tout ce temps par une culpabilité qui n'avait pas lieu d'être et ne voulait désormais plus qu'une chose : profiter de ces "retrouvailles" entre vétérans et s'amuser pleinement ce soir.
Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptyLun 27 Mai 2019 - 15:48
La journée avait été aussi longue que morne, aussi froide que pluvieuse. Recroquevillé sous sa cape qui ne le protégeait que bien modérément des intempéries diluviennes qui s'abattaient sur l’ensemble de Marbrume, Merrick Lorren avait fait contre mauvaise fortune bon coeur en ce jour de mauvais temps. Affecté à la surveillance de la porte du Crépuscule, sa garde avait pus être relâchée et profondément laxiste, alors qu’aucun badaud ou fieffé quidam ne venait quémander un quelconque droit d’entrée. Cette réalité avait tout pour lui plaire, elle qui aimait se complaire le plus loin possible du moindre effort. C’est ainsi, caché sous le renflement de la poterne, que l’ivrogne avait patiemment attendu, laissant les minutes puis les heures s’égrener au fil du temps. Écoutant le fracas et le tumulte d’un orage qui gagnait en ardeur, Lorren tapait du pied en sifflotant, respirant l’air humide de cette journée qui connaîtrait une tout autre finalité, que cette morne et contemplative attente.

De fait, le regard du gaillard allait aussi souvent que régulièrement se perdre sur l’enseigne qui souffrait des attaques du vent. Oscillant vers l’avant et l’arrière, tanguant sous les contres-coups des bourrasques, le gémissement des chaînes d’acier dudit panneau l’appâtait comme la plus douce des mélodies. La lumière qui traversait les carreaux ternis et sale du débit de boisson l’attirait comme un insecte devant une flambée, et le brouhaha coutumier de ce genre de repère, lorsque la porte s’ouvrait pour libérer et recracher sa plèbe le constituant, lui donnait le sourire. À chaque fois, le tambourinement de sa botte sur la terre meuble s'accélérait, et son sifflement gagnait en ardeur.

Et puis, ce fut enfin l’heure de la délivrance pour l’ivrogne. Soupirant d’aise, traversant à grandes enjambées les quelques mètres le séparant du lieu qui lui avait fait de l’oeil toute la journée durant, n’évitant pas le moins du monde les trous d’eaux formés par les essieux de charrettes, qui transformaient la chaussée en une terre inondée, le jeune homme fit son apparition à l’intérieur de l’endroit de sa perdition. Accrochant sa cape et son harnachement, Lorren pris une chaise avec quelques compatriotes d’infortunes, commandant dès lors sa première chope.

C’est ainsi que la fin de journée se transforma en début de soirée. Les différents tord-boyaux succédaient aux différentes boissons houblonnées, tandis que la conversation de la tablée n’allait guère bien loin. Les conscrits avec qui Merrick venait de sortir parlaient de leur vie d’avant, de leur terre et du bien-être de vivre de cette dernière. Aussi désintéressé par ses fonctions de miliciens que par la vie d’agriculteur, l’ivrogne trouvait son salut dans le contenant et le contenu qu’il tenait bien fermement de la main droite. De fait, c’est en laissant son regard se perdre dans le feu de l’âtre noirci par la voracité des flammes que l'homme d’armes restait muet. Puis, c’est la tirade d’un autre groupe qui le sortit de sa torpeur. Une allocution beaucoup plus attrayante, une discussion nettement plus intéressante se jouait non loin de sa position. Est-ce que ce groupe était là à leur arrivée, ou venait-il de rejoindre la taverne ? Dur à dire, mais l’important n’était guère là

Se soulevant de sa chaise, tanguant durant une infime seconde, Merrick Lorren prit appui sur le dossier de son assise. Laissant son regard voguer en direction des miliciens à l’allure patibulaire et féroce, le jeune homme dressa un sourire de circonstance. Se passant une main dans les cheveux, il attendit un instant que le silence regagne la tablée, pour pouvoir prendre la parole. Or, ses dires furent coupés par l’un de ses camarades qui lui attrapa la manche : “ Ça ne sert à rien de leur répondre, Lorren. C’est des manges culs ! Ils se croient meilleurs que les autres, mais vois-tu un seul gradé parmi eux ? Pas un ! Alors, reprends ta place, mon gars, et buvons. Nous, on fait le même travail qu’eux et sans pleurer sur le passé comme des gosses !”

Le jeune homme perdit de sa superbe, son sourire se ternit jusqu’à se faner puis mourir. Ses collègues de boisson croyaient réellement qu’il se soulevait pour s’épancher d’une bravade dithyrambique à l’encontre des anciens soldats de l’ost du duché ? Étaient-ils fous ? C’était bien trop dangereux et courageux pour le couard qu’il était ! Libérant son bras de l’emprise molle des doigts du conscrit, Merrick se recula de deux pas avant de briser le silence. Tout d’abord vers la table qu’il s’apprêtait à quitter. “ Je vous quitte, camarade. Je ne suis pas de la même engeance que vous. Je suis comme eux !” Oui, ce n’était pas forcément véridique. Mais toujours est-il que Merrick n’était pas un conscrit, ni réellement un ancien militaire. Par le passé, avant la fange, il était déjà le milicien d’une bourgade sans nom. Loin des fonctions guerrières de l’armée, il supervisait tout de même quelques pécores. Dès lors, son esprit embrumé par les affres de l’alcool lui permettait de prétendre à être identique et l’égal des grandes gueule qui avait brisé son morne désintérêt.

Se retournant, il franchit la distance qui le séparait du nouveau lieu et du nouveau groupe que l’ivrogne voulait rejoindre. “ Il y en avait un aussi, dans mon vill...dans ma section.” Corrigea-t-il rapidement. “ Un foutu fou, un véritable guerrier qui vivait pour et par le combat.” Bon d’accord, cela n’était guère vrai. Le “vieux”, tel qu’il était appelé, ne vivait que pour le vin et la bonne chère. Mais ça, il pouvait bien l’omettre. Car la suite, elle, était réelle. “ Nous ne l’aimions pas vraiment. Toujours à gueuler et faire chier pour rien. Mais, lorsqu’il chargea la fange, à son apparition, pour nous donner la chance de nous replier…” le mot fuir aurait été plus adéquat. Et puis, le gradé avait espéré que sa troupe le suive à cet instant fatidique de son existence “...Bref. Un foutu guerrier, rien de moins ! J’en prendrais des dizaines comme lui dans la milice. ” Ça aussi, ce n’était pas un mensonge. Après tout, plus nombreux étaient les hommes d’armes attirés par la rixe et appâtés par le combat, moins que le laxiste de Merrick Lorren aurait a faire des efforts ou prendre des risques !

-”Merrick Lorren, messieurs.” Fit-il en guise de présentation. Toujours debout devant la table, le milicien se passa une nouvelle main dans la chevelure. Avisant un homme d’armes plus grand que les autres avec les cheveux courts, qui avait la chope vide, Lorren se pencha pour déverser une petite partie du contenu de son récipient dans le contenant du dudit homme. En l'occurrence, un tord-boyaux aussi infâme qu’infect. Mais excessivement peu dispendieux. “Vous voilà un peu mieux équipés pour la suite, l’ami.” Dit-il dans un clin d’oeil goguenard. Levant sa chope, laissant traîner son regard sur les individus qui constituaient son nouvel auditoire, Merrick brisa finalement le court silence. “À quoi trinquons-nous, «soldats» ?”
Revenir en haut Aller en bas
InvitéInvité
avatar



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptyLun 27 Mai 2019 - 19:03
« La Guerre et ses fils ! »


Tonna alors la voix grave de Roderik qui s'enfilait une à une les pintes de mauvaise bière de ce foutu établissement, il n'écoutait pas vraiment les souvenirs du passé de ses camarades, il bouffait et picolait à l'oeil … pour le fermier qu'il était mais aussi l'ancien soldat de l'ost ducal … sinon il ne serait pas là à cette table avec son nouveau camarade.


Son nouveau camarade ? Oui, c'était le grand dadais ci-présent, le Gondemar Rosalis qui s'appelait ! Il s'en foutait un peu de son nom tant qu'il savait tenir sa bite et ranger son épée dans ses braies … euh … il regarda la pinte qui contenait encore la mauvaise bibine et il se disait qu'elle était coupée à autre chose que de la bière puis il remarqua le ton carmin de la boisson … ah attendez … il buvait du vin depuis le début ? Meeerrrdeeee … Il leva alors sa chopine et hurla :


 « Ramène plutôt d'la bière, m'gars ! T'vin est si dégueu qu'on dirait d'la bière ! Ou alors c'mon sens qui part en burnes ! »


Puis il posa son regard gris sur le nouvel arrivant qui servait le Rosalis … oui, attendez … pourquoi il était là déjà ? Ah oui ! Les huiles avaient trouvé une affectation pour le fermier, il n'avait plus à s'occuper de la gamine … comment elle s'appelait déjà ? Madeleine ? Magdalena ? Naaan … Madelyne ! Voilà, Madelyne ! Il n'avait plus eu à s'occuper de la blondasse qui se pensait être une guerrière et il avait était muté dans une unité d'exploration des terres et ça faisait du bien de revoir l'extérieur même si cela comprenait de crever à tout instant et de laisser plusieurs gars derrière … c'est ce qui c'était passé avec son ancienne unité mais c'était pas la question, il était question de picoler !


 « Assis toi mon gars et prend une pinte mais j'veux pas d'ta merde ! »


Putain … ça ressemblait tellement pas au vieux Montignard qui était habituellement solitaire mais avec plusieurs pintes dans le gosier, il semblait presque euphorique … content d'être là mais le colosse était imprévisible.


 « Roderik, Montignard. J'étais d'l'ancienne armée de not' duc, ça fait trente deux piges que j'sers le Morguestanc, eh ouais ! Et j'en ai vu des gaillards ! Moi j'suis qu'un fermier de conscrit qui a d'la bouteille mais j'sais m'battre mais j'en ai vu des gars ! » Ah … voilà que le vieux fermier commençait à radoter. « J'me rappelle d'Ugolin ! Une putain de montagne rapport à ma trogne ! Il se battait au marteau, je me rappelle y a quelques décennies qu'un péquenaud pensait presque l'Cité par la mer mais on s'est bougé et on les a massacré, le Briseur, c'est comme ça qu'on causait de sa tronche ! »Il but une gorgée de sa pinte puis reprit en tapant le récipient sur la table.Et bah, il s'est fait six gars d'un coup, tcach ! Une brochette ! » Il fit une démonstration en tapant son poing de forgeron sur la table faisant trembler le tout.  « Il a fracassé trois gars avec son bordel en un moulinet, il en tué deux avec s'poings et l'autre s'est fait enterrer dans l'sol tout en se faisant péter les genoux d'un coup ! » Il but le reste de son mauvais alcool et se mit à rire ! Il leva sa pinte tout en voyant le patron se ramener avec deux cruches.  « Et lui là ! C'est un putain de sauveur ! Je commençais à avoir la gorge aussi sèche que le con d'une vieille fripe! »
Revenir en haut Aller en bas
Bucéphale RipariaMilicien
Bucéphale Riparia



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptyLun 3 Juin 2019 - 19:29
Il y avait beau temps que Bucéphale était gris, mais ce que prononça son compagnon de tablée lui fit l'effet d'un filet de pluie dans le col. Subitement mal à l'aise, il poussa un grognement approbateur qu'il voulait assuré, mais ses yeux se faisaient fuyants. Quand il se tourna à nouveau vers Gondemar, son visage se contracta en une grimace, tant les mots répugnaient à sortir de sa bouche. Il tentait de prendre un air détaché, mais il ne trompait personne. Il lui fallait savoir, quoi qu'il en coûte à sa fierté :

« T'y étais toi ? Comment c'était ? »


Sitôt ces mots prononcés il s'empourpra, et haussant la voix pour se donner une contenance, il grogna, plus rogue que jamais :

« Parce que j'y étais pas, moi ! Corne de bouc, c'est pas faute d'avoir essayé pourtant. J'ai failli crever d'une fièvre des marais, et le temps de chasser le mal, fatalitas, il n'y avait plus personne à rejoindre... »


Ces derniers mots prononcés à mi-voix seront tout ce qu'il consentira à dire à ce sujet, et les regards furieux qu'il lançait à la cantonade donnaient un aperçu de l'accueil réservé au premier qui mettrait sa bravoure en doute. Mais de fait, autour de lui il n'y avait que solides trognes avinées, et nul ne prêtait attention à ses états d'âme, chacun ayant déjà fort à faire avec les siens sans doute. C'est alors qu'un drôle se présenta et voulut lui aussi y aller de sa petite historiette. Le gaillard avec la gueule lasse et le teint rouge de celui qui tire toute sa joie de vivre de la piquette, et son récit n'était guère convaincant, mais le soldat Riparia se joignit à ses camarades pour souhaiter la bienvenue au gaillard, lui lançant au milieu d'un gros rire :

« Tu m'as l'air d'un sacré coquebert, mais t'as des manières compaing, pose donc ton séant ! Par contre j'espère que tu n'es pas de mèche avec ces chapon-maubecs. C'est point prudent de compisser des gaillards comme nous-autres sans un ou deux officiers dans les alentours. »


Sa menace en suspend, il lança une grimace farouche à l'autre tablée puis se détourna pour écouter un vieux soldat couturé conter sa rengaine. Sa trogne et sa faconde en disaient plus qu'un héraut d'armes sur sa respectabilité. Lui avait plus que quiconque sa place en tablée. Ils applaudirent à l'unisson l'arrivée de l'aubergiste les mains chargées de piquette, dont les cruches circulèrent aussitôt, tandis que Bucéphale reprenait la parole.

« Ton Ugolin là, il a pas fini coutiller dans les Compagnies Franches ? Parce que j'ai connu un type comme ça quand j'étais chez les convoyeurs. Il chevauchait dans la suite du Duc, après ça j'ai entendu dire qu'une arbalestrie l'avait couché raide pendant un siège. Un type gigantesque, avec une mailloche épaisse comme mon bras ! »


Sur ces entre-faits, les godets avaient été remplis, et l'on trinqua bruyamment à la guerre et à ses fils. Derechef, Bucéphale leva à nouveau sa chopine, proposant de boire à la santé de Sa Seigneurie.
Après un "Gloire !" tonitruant, il replongea dans sa boisson, n'en émergeant que la barbe scintillante de perles carminées. Prenant à partie le vieux soldat sur sa droite, il poursuivit en ces termes :

« Alors comme ça vieux barbon, t'es sous les armes depuis trois dizaines ? Chiabrena, ça fait une foutue éternité ! Comment tu t'y es bien pris pour pas crever en route ? Du coup, un vétéran comme toi, ça doit pas apprécier de se faire conchier par des merdaillons que ceux là derrière non ? »


Là-dessus, sa bouche s'étira en un sourire rendu mauvais par l'alcool, et sur un ton de conspirateur il demanda à la cantonade : « Z'en dites quoi, les grandes gueules ? Haro sur les pisse-froids ? »
Revenir en haut Aller en bas
Gondemar RosalisMilicien
Gondemar Rosalis



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptyJeu 20 Juin 2019 - 12:03

« T'y étais toi ? Comment c'était ? »

- Horrible.

Lâcha de but en blanc Gondemar qui, ne s'étant pas attendu à une telle question, n'avait pu que lâcher une cruelle vérité que celle du destin de l'armée royale décimée en moins d'une journée par la vague de la Fange traversant les terres d'Ouest en Est comme une déferlante impossible à arrêter. Il sourit légèrement en coin malgré tout en voyant la réaction de l'homme et en l'entendant clamer sa vérité qui n'était d'un côté pas si mal que ça et, de l'autre, passablement peu enviable. A sa place il aurait probablement été furieux de ne pas avoir pu combattre aux côtés de ses frères d'arme, cela dit les voir se faire déchiqueter vivants n'avait pas non plus été une vision soutenable et les cauchemars qu'il en faisait encore suffisaient à lui rappeler combien cela avait effectivement été l'expérience la plus horrible de toute son existence.

« Parce que j'y étais pas, moi ! Corne de bouc, c'est pas faute d'avoir essayé pourtant. J'ai failli crever d'une fièvre des marais, et le temps de chasser le mal, fatalitas, il n'y avait plus personne à rejoindre... »

- Ce n'est pas plus mal que tu n'y sois pas allé, au moins tu es là aujourd'hui pour défendre la Cité, les Trois l'ont décidé ainsi.

Affirma l'homme de haute taille qui vint tapoter d'une main sympathique l'épaule du révolté, lequel avait parfaitement le droit d'avoir l'impression qu'on lui avait volé sa chance de faire son devoir, mais il n'en demeurait pas moins qu'il avait échappé à une boucherie sans nom et c'était là une chance que seule la Trinité avait pu lui accorder. Ce fut ce moment que choisi un homme pour se joindre à eux, haranguant un peu à la cantonade, faisant valoir une anecdote sur un ancien qui ne manqua pas de faire tiquer l'ancien soldat qui repéra immédiatement le stratagème de toute évidence fort peu rodé au préalable. En voilà un qui ne voulait pas rester au port et qui voulait se joindre à cet équipage mal embouché, grand bien lui en fasse ce n'était pas Gondemar qui allait le confondre et l'exclure de la tablée, ce n'était pas son genre et chacun avait le droit d'y aller de sa participation, même si l'on ne pouvait réellement comparer les expériences dans le cas présent. Qu'à cela ne tienne, ils étaient ici pour évoquer les disparus et leurs exploits plus ou moins grandioses de guerriers, plus ou moins fripons en tant qu'hommes ou même les quelques anecdotes plus amusantes et légères que l'on retrouvait dans tout corps armé qui se respectait.

- Bienvenue Lorren !

Lorsqu'il fut mention de trinquer, une voix grave et rauque clama une vérité qui fit se redresser fièrement Gondemar : la Guerre et ses fils, que voilà une volonté puissante et marquée pour honorer les disparus ! Se faisant servir par le nouveau venu, l'ancien soldat adressa un sombre sourire satisfait à Roderik qui ne semblait guère dupe lui non plus, lui adressant un signe de tête entendu avant de sourire un peu plus en l'entendant parler de la qualité de l'alcool servit. C'est vrai qu'il avait déjà pu goûter à bien meilleur, mais dans ce genre d'endroit on pouvait difficilement espérer mieux sans écouler une solde complète. Le conscrit évoqua alors le souvenir d'un homme surnommé le Briseur, ses descriptions imagées ne manquant pas de faire perdurer le sourire sur le visage de Gondemar qui s'amusait de cette ambiance unique qu'il n'avait plus retrouvé depuis si longtemps.

Et bah, il s'est fait six gars d'un coup, tcach ! Une brochette ! »

Le rire rauque et grave du Milicien résonna, un rire cassé faute d'avoir servi depuis suffisamment longtemps, mais il imaginait si bien la scène qu'il n'avait pu s'en empêcher.

- J'aurais bien aimé le rencontrer, ça devait être quelqu'un !

S'exclama-t-il avant que son confrère ne reprenne la parole, évoquant un homme dont la description correspondait et qui semblait avoir connu une fin tragique. Ah, encore un qui ne servirait plus la Cité. Tous les godets furent rempli et Gondemar, après un signe de tête à chacun, trinqua lui aussi en criant un Gloire ! tonitruant, buvant son godet d'une traite avant de le claquer sur le bois de la table en soupirant fortement. C'était trop infâme pour être savouré, mieux valait le boire ainsi, mais probablement aussi que se retrouver entouré de "semblables", non pas des miliciens recrutés parmi le peuple, mais d'anciens soldats ou conscrits, lui faisait un bien fou et le dérouillait un peu. Il se demanda brièvement si lui aussi réussirait à servir durant trois dizaines, même s'il en doutait quelque peu, puis il sourit en coin en entendant Bucéphale suggérer de s'en prendre aux pisses-froids.

- L'es trop tôt Riparia, attends au moins qu'on soit un peu plus réchauffés, on vient juste de nous servir correctement.

Lui-même avait encore les idées beaucoup trop claires pour provoquer une altercation, car sitôt que le haro serait lancé sur ceux qui n'étaient pas de la tablée, cela allait forcément dégénérer en bagarre générale et il y avait des chances pour qu'ils soient interdits ici pendant un bon bout de temps, sans parler des corvées dont ils risquaient d'écoper. Pour autant cela le démangeait fortement et, pour commencer à laisser entendre son avis, il reprit d'une voix forte, histoire qu'on l'entende bien parmi les tables alentours de la leur.

- De toute façon les pisses-froids ne peuvent pas comprendre ! Ils n'ont probablement jamais tué de Fangeux, y'a que ceux de l'extérieur qui le savent et encore ! On a mieux à faire, buvons les gars !
Revenir en haut Aller en bas
Merrick LorrenCoutilier
Merrick Lorren



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ EmptySam 22 Juin 2019 - 15:26
Il était évident et hautement probable que Merrick Lorren aurait pu faire meilleure impression. De fait, l’alcool ingurgité ne l’aidait guère à enchaîner avec brio l’histoire farfelus et le mensonge qu’il déclamait à mesure que la péripétie du fier combattant prenait racine dans son esprit. La réflexion était lente et poussive et le récit était entrecoupé d’autant d’erreurs que d’hésitations. En cette heure et cet instant, l’ivresse était une vile traîtresse plutôt qu’une fidèle alliée. Au final, l’enivrement l’abrutissait peut-être trop pour qu’il puisse se tenir avec les brutes qui siégeait autour de la table, pour qu’il puisse se fondre dans la masse avinée des soudards ?

Or, cela n’en fut aucunement le cas. Par chance, l’alcool n’avait pas coulé à flot uniquement de son côté et auprès de sa tablée. Ici aussi, les miliciens s’enivraient à un rythme aussi effarant qu’effréné. Ainsi, les anciens soldats furent moins prompts à déceler la supercherie de la peu fière piétaille qu’était Merrick. Ou du moins, furent-ils plus conciliants avec le couard… “ Moi, être avec eux ? Jamais !” Ne venait-il pas de quitter leur présence pour s’approcher ? Mieux valait trouver une explication à cela. “ Ils m’ont apostrophé pour se plaindre de votre présence. Chose que je n’ai nullement acceptée, évidemment !” Était-il en train de jeter de l’huile sur le feu ? Très probablement. Pour autant, mieux valait que ce soit le groupe de conscrits qui soit la cible des moqueries et des regards assassins, plutôt qu’il soit lui-même poussé à l’interrogatoire par ses nouveaux compatriotes…

Hochant -ou plutôt dodelinant- de la tête, Lorren prit assise et se permis de prendre une pinte, comme le plus vieux de la troupe l’avait invité à faire. Se faisant silencieux pour l’heure, le jeune homme prit tout d’abord le pouls du groupe, pour savoir comment agir et que dire. Suivant les différentes élucubrations et allocutions qui se transformaient toutes en une raison pour trinquer et s'enivrer, l’ivrogne était fort aise de s’épancher dans sa boisson houblonnée à chaque mot qui était proférée. Puis, dans l’esprit de Merrick Lorren ce fut le drame. Quoi, le groupe réfléchissait déjà à l’idée d’aller se battre contre la piétaille derrière ? Ce n’était pas l’idée de donner des coups qui effraient l’homme d’armes. C’était plutôt le risque d’en recevoir…

Par chance, ce fut le grand gaillard qui souffla le froid sur cette idée de rixe. Il annonçait que ce n’était pas encore le temps ni l’heure d’aller faire face à l’ennemi. “Ouais, je voudrais bien en avoir fini avec l’alcool de ce débit de boisson avant de devoir dégager des lieux.” C’était aussi en partie véridique. Mieux valait finir l’alcool avant de devoir déguerpir parce que ses camarades d’un soir allaient chercher la lutte et le conflit. Lui n’y participerait pas. Mais ça, personne n’avait besoin de le savoir…

Bien que couard et ivrogne, il y avait une chose que Merrick Lorren ne manquait pas; de l’amour-propre et de l’estime de soi. Dès lors, lorsque le milicien, qui lui avait semblé brillant de prime abord, mentionna la prééminence de la milice extérieure, le jeune homme fronça des sourcils. “Pardon ? Que ceux de l’extérieur ? N’importe quoi !” S’écria un Merrick qui alla trouver une once de courage pour continuer ses palabres au fond de sa chope. “J’ai tué un fangeux et je suis pourtant de l’intérieur. Faut pas se croire supérieur parce qu’on se promène dans les bois et marais, hein !” Cette fois-ci, c’était une histoire vraie. “Une folle a tenté de nous donner à manger à son défunt époux qui était revenu d’entre les morts. Il était enfermé dans une demeure et elle lui amenait les voyageurs pour lui apporter sa pitance ! Accompagné de deux nobles, on a tué la bête et la femme. On n’a perdu aucun gars et j’ai même porté le dernier coup au monstre !” Secouant la tête en signe de négation il paracheva ses dires. “Sale histoire. Et foutu monstre increvable… et vous, vous avez déjà tué un fangeux, hein, hein ?” Demanda-t-il à la cantonade, sachant pertinemment qu’un tel fait d’armes ne serait aucunement partagé par l’ensemble du groupuscule. Ce n’était pas une si mince affaire de rencontrer ledit prédateur de l’humanité et d’en ressortir sur ses deux jambes...

Puis relevant la tête et repartant dans une énième bravade : “ Et puis à l’intérieur ce n'est pas une partie de plaisir tous les jours, hein ! Le goulot est un vrai nid à emmerde, d’où chaque patrouille risque de ne pas revenir !” Bon, il exagérait peut-être un peu, mais l’idée était là. “ En ce moment, il y a même une histoire qui circule sur des cannibales à Marbrume qui kidnappe leur victime et les bouffes vivantes !”

Pouvait-on réellement dire que l’extérieur était pire que l’intérieur et vis-versa ? Difficile à dire, dur à savoir. Pour autant, Merrick Lorren n’acceptait pas d’être relégué au niveau d’une affectation jugée moins “digne”. Oui, il n’était pas homme à prendre des risques ou risquer la rixe. Pour autant, il ne voulait aucunement être perçu de cette manière. Ainsi, défendait-il bec et ongle la milice intérieure.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé



Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
MessageSujet: Re: Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~   Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer  ~{ feat. lesdites Gueules }~ Empty
Revenir en haut Aller en bas
 
Le Rendez-vous des Gueules d'Enfer ~{ feat. lesdites Gueules }~
Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Marbrume - Forum RPG Médiéval Apocalyptique :: ⚜ Cité de Marbrume - Quartiers populaires ⚜ :: Bourg-Levant :: Grande Rue des Hytres :: Porte du Crépuscule-
Sauter vers: